-Ô, ma chère amie. La vie n'a pas été tendre avec toi…

Aalana avait longtemps cru que sa peine n'était comparable à nul autre, ce qui en réalité était le cas, une douleur n'est jamais ressenti de la même façon par deux personnes, comme une personne ne ressent pas de la même façon deux douleurs. Mais grâce à son époux -à qui elle devait tant, elle le savait- elle avait arrêté de comparer sa situation à celle d'autrui et de culpabiliser avec des pensées comme "je ne suis pas si mal lotie en réalité". Mais sa période d'égocentrisme dramatique avait prit fin il y a un moment déjà. Et elle avait réussi, d'après elle, a accepter ce qui lui était arrivée et s'était reprise en main , refusant de subir à nouveau les coups du sort.

Mais à ce moment, dire à sa précieuse amie "d'accepter ce qui lui était arrivé", était bien au delà de ses forces. La chose lui semblait même impossible, c'était tout simplement inconcevable de lui dire une telle chose. Elle connaissait Ariana, et de ce fait, il lui était encore plus facile de se mettre à sa place, pour tenter d'à son tour avoir un idée de ce qu'elle aurait pu éprouver. Ariana avait une telle fierté, et une si basse opinion des Moldus, et pourtant en l'espace de quelque mois, sa situation avait changé de telle manière à devoir "s'abaisser" à se mêler à eux.
Par Merlin, sa vie avait changé si vite. Un jour, elle vivait dans son manoir familial avec ses parents et surtout son père avec lequel elle s'entendait si bien, allait à Poudlard, la meilleure école de magie, avait des amis… Et le lendemain, elle devait vivre dans une chambre ridiculement petite pour une si grande ville, loin de tous ceux qu'elle connaissait, à devoir travailler pour ne pas finir à la rue.

Inconsciemment, elle ne pouvait s'empêcher de rapprocher leur deux situation d'antan. Elles avait été perdue à la même époque, et il semblait qu'elles avaient rencontré et épousé leur mari durant la même période également. Mais contrairement à Ariana, dont la vie avait été une succession de bas, celle de Aalana avait été ponctuée de de beaucoup plus de haut, dont des moments qui étaient d'une simplicité enfantine et qui pourtant figuraient à présent parmi ses souvenirs les plus précieux.

- … Ne t'excuse plus pour ça. Nous sommes entre nous, tu peux te laisser aller si tu veux. Je suis là pour te consoler. Et puis, vu tout ce que tu me racontes, il est bien normal que tes sentiments débordent. Tu as été seule pendant si longtemps…. Et tes actes ont été dictés par tes émotions…



@Erza McGowan
Je reviens comme une fleur après un bien long temps d'absence… Je te demande pardon

Ariana était très heureuse que son amie ai pu se déplacer jusqu'ici, elle sait que, dans le cas inverse, jamais elle n'aurait pu raconter tout ses souvenirs avec une telle facilité. Elle sirote son thé, buvant par petite gorgée élégante. Elle prend son temps.

Aalana compatit pour le passé de son amie, l'encourageant à continuer, si Ariana se sentait mieux en se confiant. L'esprit d'Ariana était embrumé. Elle ne savait que penser. Elle ressassait ses souvenirs en boucle. Elle se revoyait, marchant dans les rues de Londres, se dirigeant vers son lieu de travail. Elle ressentait le souffle du vent froid d'hiver fouettant son visage, elle humait l'odeur du pain de la boulangerie d'Alexander, elle sentait le poids des plateaux sur ses bras. Elle avait vingt ans de moins, et vivait dans une mansarde sous les toits.

— Merci Aalana. Merci.

Elle réfléchissait à la suite. Comment poursuivre son histoire inachevée ? Comment expliquer rapidement cette partie de sa vie qu'elle enfouit depuis plus de 15 ans ? Elle sait qu'elle a fait des erreurs, beaucoup d'erreurs. Mais elle sait aussi qu'elle veut se racheter. Empêcher sa fille, sa toute petite fille de faire les mêmes. Mais comment l'en empêcher lorsqu'un simple bonjour est aussi rare qu'une météorite ? *Que des complications, je te l'avais dit que ça amènerai que des complications* lui avait dit Alexander à la fin des vacances d'été 2045. Ariana en souffre. Elle souffre de voir sa fille faire comme elle au même âge. Elle sait qu'à cause de leur fierté respective, il faudra longtemps avant qu'elles puissent à nouveaux *s'aimer*. Longtemps avant qu'Erza prenne conscience de ses choix. Longtemps avant qu'ils forment à nouveaux une famille. Mais en ont-ils seulement formée une à un moment ?

— J'aurais du les contrôler. Tout est ma faute Aalana. Si j'étais restée sagement chez moi, rien de tout ça ne serait arrivé, je n'aurai pas épousé Alexander, et il n'y aurait pas eu toutes ces complications !

Elle s'en veut immédiatement d'avoir haussé le ton. Elle le sait, son amie lui veut du bien, et uniquement du bien.

— Désolé de m'être emportée Aalana. Passons à la suite si tu le veux bien.

Ariana prend une grande inspiration, et elle poursuit.

— Je me suis donc mariée en secret, dans une petite église de la banlieue de Londres, à la coutume moldue. Nous vivions de peu, et travaillions beaucoup, jusqu'à que ma marraine m'envoie une lettre pour me dire que ma mère n'allait vraiment pas bien. J'étais enceinte de mon 1er enfant, et ce fut un choc pour moi de découvrir qu'elle s'inquiétait pour moi. J'ai prévenu Alexander que j'allais voir une amie et je suis partie au Manoir. Cela faisait 3 ans que j'avais quitté ma maison, ma famille, et ce fut étrange. À partir de ce jour-là, nous avons peu à peu re-communiqué et nous avons acheter un manoir à Edimburgh. Récement, nous l'avons revendu pour nous installer pleinement ici d'ailleurs.

Ariana préféra cacher les dessous de sa relation avec sa mère, à partir de ce moment-là. Bien qu'elles vivent à présent ensemble, aucune des deux n'avaient oublié ce qui s'était passé. Ariana voulait juste être aimée.

Non. Elle ne devait pas dire ça.
Non. Elle ne devait pas penser ça.
Non, surtout pas.

Aalana comprenait bien malgré tout, à quelques reprises, il lui était arrivé d'également se dire qu'elle n'aurait pas du quitter la maison familiale, qu'elle aurait du continuer ses études, qu'elle aurait du chercher à contacter ses parents, qu'elle n'aurait pas du perdre contact avec ses amis si facilement, qu'elle n'aurait pas du laisser son frère… Oui elle avait des regrets et des remords, de nombreux regrets et remords qu'elle portait encore pour certains, ou qui se renouvelaient pour d'autres.
Mais jamais, au grand jamais elle n'avait pensé à ce qui serait arrivé si elle avait agit différemment. C'était pour elle la pire des insultes, penser à cette possible vie, c'était penser à une vie sans Jacob, sans Eron et sans Nélya, et ça, c'était mille fois plus douloureux que de penser à ses remords et ses regrets. Une vie sans mari? Sans l'homme de sa vie? Celui qui la soutenait, qui lui servait de repaire, qui lui permettait de garder la tête froide, d'être honnête avec elle-même. Une vie sans sa fille? Son plus beau trésor sur cette terre, celle qui lui avait montré la beauté de la vie, celle qui la rendait plus forte, qui la poussait à devenir chaque fois une meilleure version d'elle-même? Une vie sans les quelques souvenirs de son fils? Cet enfant qu'on lui avait enlevé trop tôt? Dont elle ne cessait chaque jour d'imaginer les traits de son visage? Non, imaginer une vie comme celle-ci lui paraissait tout bonnement impossible, inconcevable, quel cauchemar ce serait.

Alors que Ariana lui dise ainsi que si elle était restée chez elle "rien de tout ça ne serait arrivé", elle le prenait mal. Très mal, pour ses enfants. Mais elle savait bien, que son amie n'y pensait pas de cette façon. Alors elle se retint, elle ne dit rien, préférant la laisser parler librement pour éviter d'entrer dans un conflit qui n'avait pas lieu d'être.

-... Tu sais, quand les choses sont allées si mal pendant si longtemps, elle ne peuvent plus que s'améliorer. J'y crois fermement, tes plus beaux jours arrivent alors ne perds pas espoir, reste forte comme tu l'as toujours été, et tu verras que tu seras récompensée.

Aalana fit une pause, en saisissant sa tasse qu'elle avait délaissé jusque là. Elle y fit tourner le liquide avant d'en aspirer quelques gorgées. Le liquide brun encore chaud dévala sa gorge pour la réchauffer de l'intérieur, ce qui ne lui fit réaliser que maintenant que sa peau était encore fraiche du au temps dehors.

Une fois sa tasse reposée, elle releva les yeux sur Ariana et l'observa un instant.

- Parle moi de tes enfants Ariana.

@Erza McGowan

La présence de son amie la réconfortait plus qu'elle ne l'aurai pensé. Aalana avait toujours été là dans les moments durs, mais Ariana l'avait abandonnée — en tout cas c'est comme ça qu'elle le voyait. Elle ne réalisait donc toujours pas qu'Aalana puisse lui pardonner si facilement. Son monologue était terminé, et elle attendait avidement une quelconque réaction de la part de son amie. L'écossaise enviait quelque peu son amie, qui avait su trouver un mari aimant, et fonder une famille, qui, bien qu'elle ai ses hauts et ses bas, reste unie dans l'adversité. Ariana se rappelait leurs discussions dans le parc, ou à la bibliothèque, lorsqu'elles parlaient d'avenir en évoquant mille et un projets. *Elles ne peuvent que s'améliorer*. Ariana n'en était pas entièrement convaincue. La preuve en était qu'elle avait l'impression que chaque mot, chaque action qu'elle faisait dans l'espoir d'améliorer les choses ne faisait que les empirer. À chaque fois qu'elle tentait de se rapprocher d'Erza, celle-ci s'enfuyait toujours plus loin. Dès qu'elle faisait des plan, ceux-ci étaient contrés par tel ou tel facteur. Ariana commençait à désespérer de voir un jour le soleil resplendit à nouveau sur sa vie, et sur celle de ses enfants. *Reste forte*. C'était plus facile à dire qu'à faire. Il suffisait de voir sa vie pour le savoir... Aalana reprit son thé, et la brune l'observa en écoutant le bruit discret que provoquait le liquide sûrement refroidi. Elle ne proposa pas de réchauffer le thé, sachant très bien que ce serait une excuse pour elle. Aalana reposa lentement sa tasse, et releva les yeux vers Ariana. Leurs iris se melangèrent tandis qu'elle lança un nouveau sujet de discussion — ou plutôt une bifurcation. Ariana fut quelque peu désorientée par cette question. Elle était si éloignée d'eux... *Parle avec ton cœur, c'est tout ce qu'elle veut*. Pour une fois, Ariana décida d'écouter ce conseil et se lança.

— Mes deux fils aînés, Phineas et Alasdair ont quitté la maison très tôt. Ils ont beaucoup d'écart avec Fred et Erza, et n'ont jamais vraiment été à leur place dans ma famille... Je leur écrit des lettres, mais j'avoue que je ne sais pas de quand date notre dernière rencontre... Fred est si fort... Je ne sais pas ce que je ferai sans lui. Il fait tant de choses pour Erza et moi, et m'est vraiment d'un immense soutien.

C'était le moment de parler d'Erza. Comment pouvait-elle résumer ce qu'elle voyait, ce qu'elle pensait en quelques phrases seulement ?

— Erza a tellement grandi... Elle est à la fois une femme et encore une enfant. Je... j'ai l'impression de me voir par moment en elle. J'ai si peur qu'elle fasse les mêmes erreurs que moi ! Par la même occasion, elle me renvoie en pleine face toutes mes erreurs passées et refuse mon aide, je ne sais plus quoi faire Aalana...

Ariana se sentait vraiment mal. Dire tout cela lui faisait remonter tant de souvenirs... Les événements de l'été, le déménagement, Felicia, et tous les hiboux échangés avec Fred, qui lui décrivait ce qu'elle devait savoir sur Erza. Fred ne jouait pas un plaisant personnage. Il aimait tant sa sœur, mais aidait par la même occasion Ariana. Si Erza l'apprenait... Ariana n'osait pas imaginer ce qui se passerait. En plus de sa confiance, Erza ne croirait certainement plus Fred avant un bon moment, et cela réduirait ses chances de rapprochement à néant. Si seulement Erza acceptait de l'écouter un peu... Elles pourraient parler, et Ariana pourrait enfi se confier sur ce qui lui tenait à cœur. Enfin, elle verrait peut-être un espoir de renouveau naître sur sa famille. *La famille*... C'était certainement la chose qui comptait le plus au monde pour elle. La sécurité des siens était sa priorité, et elle s'était fait le serment de tout mettre en œuvre pour.

Quatre enfants. Ariana avait pu donner la vie à autant de reprise, mais c'était la période qui suivait la natalité qui donnait du fil à retordre à la sorcière. En ce sens, leur situation n'avaient rien de comparable. De son côté, Aalana avait donné la vie deux fois, avec tant de difficulté, et n'avait pas su s'occuper correctement de son tout premier enfant, son fils qui lui manquait jour après jour. Aalana savait, qu'elle avait encore tant à apprendre en éducation, surtout quand elle-même n'était pas une enfant si facile dans ses jeunes années... Mais elle voulait à tout prix montrer à son amie que tout n'était pas perdu, que même si elle ne voyait pas la fin des ténèbres qui la trompaient dans la direction à prendre pour s'en sortir, elle parviendrait tout de même à se défaire de cette situation.

-... Tu sais...

Quels étaient les mots justes? Les mots dont elle avait besoin, qu'elle devait entendre? Quels-étaient-ils ces mots?
De toute sa vie, Aalana s'était toujours dépatouillée péniblement avec les mots, qui avaient tant d'effet. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle n'avait pas su trouver ceux adéquats, et qui avait pu laisser s'installer tant de malentendus. Avec ses parents, son frère, sa famille, ses amis, son maris, et sa fille... Elle n'avait pas l'aisance de Jacob pour la manipuler justement, exploiter tout leur potentiel, et elle avait prié pour que sa fille puisse manipuler les mots et leur sens aussi bien que l'homme de sa vie... Mais peut-être n'avait-elle pas su prier assez fort, ou là encore, elle n'avait peut-être pas pu trouver les bons mots pour exprimer son souhait si profond. Nélya, tout comme elle éprouvait une certaine difficulté à user du charme des mots, mais elle avait toujours été si avenante et joyeuse, que le problème avait été négligé... A présent elle s'en voulait. Si elle avait su lui parler, si elle avait su trouver les mots... Alors peut-être aurait-elle remarqué plus tôt, l'arduité qu'elle éprouvait pour communiquer avec les gens et les comprendre.
Aalana ne pouvait plus refaire les mêmes erreurs, même si elle ne savait pas comment faire elle ne quitterait pas le manoir avant d'avoir pu aider son amie.

- J'ai épousé Jacob, et je ne pensais qu'à fonder une famille avec lui, notre famille. Je ne voulais pas imposer à mes futurs enfants l'éducation stricte qu'on avait pu recevoir, je voulais les couver d'amour, qu'ils sachent que je serai toujours là avec eux, face au monde même. J'étais jeune et encore bien trop naïve... J'étais persuadée... Que l'amour suffirait. Et j'ai eu Eron. Mon premier enfant, mon fils... Ariana, tu connais la MIN? Mort inattendue du nourrisson ? Pour nous, c'est ce qu'il s'est passé. A cause de la literie... En voulant lui donner tout l'amour du monde, lui offrir le meilleur, j'ai, j'ai... J'ai perdu mon bébé.

Sa gorge la serrait, même si la tragédie remontait à il y a des années, Aalana sentait encore la douleur brûlante du matin où elle avait découvert ce petit corps froid. Elle avait encore si mal, elle n'avait pas guérie, et ne pensait jamais pouvoir en guérir.
Elle prit un instant, ses mains à présent moites qu'elle essuyait sur ses cuisses, alors que tout son corps se tendait et qu'elle se retenait de laisser échapper quelques larmes qui entraineraient un torrent de désespoir .

-... Après, après... Mh, j'étais une épave. Purement et simplement. Je n'avais plus goût à rien, je m'en voulais tellement... Mais j'avais Jacob. C'est grâce à lui, si je peux vivre . Et 10 ans après, nous avons eu Nélya. Et même si elle est vivante, et regorge d'une énergie sans fin, je ne peux m'empêcher de craindre de la perdre elle aussi. Je ne pourrai pas m'en remettre. Et pourtant... Pourtant, une fois de plus, j'ai faillit les perdre, tous les deux. Si je te dis ça, c'est... Parce que s'enfermer dans le passé risque de briser ton avenir. Mais pour autant, l'ignorer ne te permettra pas d'avancer plus facilement... Ariana ta fille restera ta fille, qu'importe l'âge, les actes ou les aléas de la vie. Mais, s'il-te-plait, je te le demande, ne fais pas comme moi, et ne vis pas dans la peur... C'est la pire des œillères. Continue d'aller vers elle, avec ta sincérité et ton amour, continue de t'ouvrir à elle et de lui faire comprendre que tu es son alliée, et même sa meilleure alliée face à ce monde... Tu verras, même si ce en sera pas facile elle te sera réceptive.

@ Erza McGowan
Hé bah, je me suis lâchée là! j'ai hâte de lire ta réponse

Ariana voyait bien que son amie cherchait désespérément ses mots, ne sachant pas quoi répondre. L'écossaise connaissait bien ce sentiment là. Souvent, elle avait buté sur les mots en tenant de parler à ses enfants principalement. Ariana se redressa dans son fauteuil tout en cherchant à trouver la position la plus confortable pour accueillir ce que son amie avait à dire. Ariana s'était confiée, c'était désormais le tour d'Aalana. Ensuite, elles trouveraient, ensemble, des solutions à leurs problèmes. *Ensemble*. Comme si entre elles rien n'avait changé, comme si elles étaient à Poudlard, se soutenant mutuellement dans toutes les épreuves. Et des épreuves, elles en avaient vécues... Que ce soit à Poudlard ou après, la vie ne les avaient pas laissées tranquilles une seule seconde.

Aalana sembla enfin trouver ses mots alors Ariana tut les pensées qui l'assaillaient pour se concentrer sur celles de son amie. À la mention de la MIN Ariana comprit lce qui s' était passé avant que son amie n'est terminé de parler. Ariana se pencha en avant et pris dans ses mains les mains de son amie, en les pressant doucement.

— Aalana je suis si désolée pour toi... Ma souffrance n'est rien comparée à la tienne je le sais maintenant... Mais, tu sais, il est toujours là dis-je en pointant son cœur. — Ne doute pas de toi, jamais. Nélya a tellement de chances de vous avoir, Jacob et toi, vous êtes les meilleurs parents qu'elle puisse avoir.

Ariana n'avait jamais été forte pour consoler les gens, mais elle trouvait qu'elle s' était plutôt bien débrouillée pour une fois. À peine l'écossaise avait-elle finit qu'Aalana reprit la parole, pour finir de raconter son histoire. Ariana ne put plus contenir ses émotions et une larme coula le long de sa joue. Était-ce une larme de tristesse ou de joie ? Sûrement les deux. Cette fois-ci, c'était elle qui cherchait ses mots. Que pouvait-elle dire à présent ? Merci ne serait pas assez, et même mille merci. Il faudrait plus que tout l'or du monde pour exprimer sa reconnaissance envers son amie. Ariana prit le temps d'enregistrer correctement les précieux conseils que lui avait donné son amie, avant de lui répondre.

— Merci infiniment Aalana, pour tous ces conseils. Vraiment. Je te promets de changer, je vais combattre les pensées qui m'assaillent et qui m'empêchent d'avancer correctement. Je te promets que je ferai tout pour que notre relation s'améliore. Plus jamais je ne l'abandonnerai.

Malgré ses bonnes résolutions, l'écossaise savait bien que ce serzit difficile de dire toute la vérité à sa fille. Il s' était passé tant de choses, et tout cela en si peu de temps... Pourtant, il restait des non-dits qui dataient de sa vie à Londres, ce qui compliquait la tâche. Il faudrait simplement qu'un jour, Ariana se décide enfin à lui conter son histoire, et ce depuis le début. Il lui faudrait remonter encore plus profondément qu'aujourd'hui, faire ressurgir des souvenirs enfouis et n'omettre aucun détail. En serait-elle capable ? Elle n'en était pas sûre à l'heure actuelle, pourtant il le faudrait bien.

Ce qu'elle se sentait misérable. Inutile même. Pathétique. La liste aurait pu continuer de s'allonger si elle avait puisé dans ses souvenirs d'enfance et plus particulièrement dans l'éducation qu'elle avait reçu. Mais le temps n'était pas à se flageller, il lui fallait reprendre contenance, et rapidement cet état dans le quel elle se trouvait, au bord d'un torrent de larmes inarrêtables. Mais si elle avait voulu faire preuve de maturité, agir en adulte, comme se qu'elle s'évertuer à être au quotidien pour sa famille, pour sa fille, elle était persuadée d'avoir lamentablement échouée en perdant ainsi le contrôle sur elle-même.

D'un côté, elle reniait l'éducation que ses parents et surtout son père lui avait assujetti, à laquelle elle ne trouvait que des défauts, mais d'un autre côté, elle s'en servait comme support, et érigeait sa nouvelle personne sur ce socle qu'elle tentait de camoufler, agissant comme si celui-ci n'existait plus. Mais elle-même devait avouer que même si de son enfance les souvenirs durs étaient nombreux de par l'intransigeance de son père, il n'y avait pas que cela qui fleurissait dans son esprit. Mais il lui tenait à coeur que Nélya, elle, ne puisse penser qu'à du positif en fouillant ses souvenirs. Elle aurait tant aimé que cela puisse être le cas pour chaque enfant, moldu comme sorcier, que ce soit également le cas pour son amie, que ce la cas pour sa fille.

Passant sa main sur son visage, comme pour y saisir sa tristesse et l'éloigner pour reprendre son échange, elle émit un léger souffle, cherchant à soulager sa gorge serrée, laquelle l'empêchait d'émettre des sons clairs pour se faire comprendre de son amie de longue date.
Mais il semblait qu'elle n'était pas la seule ébranlée dans l'histoire. Le grand coeur de Ariana avait souffert, et allait jusqu'à ressentir sa peine écrasante. Cette douceur si familière chez son amie lui permit d'esquisser un souvenir. Sûrement une scène similaire à celle-ci avait du avoir lieu dans leur passif commun, sur un autre sujet, avec d'autres paroles... Mais avec les mêmes réactions. Aalana éleva sa main vers la brune au coeur meurtri par la vie, et vint chasser la perle d'eau qui dégringolait sur sa joue. Au même instant, elle reprit le cours de leur conversation, comme pour y apporter une conclusion.

- Je n'en doute pas Ariana. Quoi que tu puisses en penser, tu es une bonne mère, et une bonne amie. Ne l'oublies pas. Et n'oublies que je reste là, à tes côtés. A présent que nous nous sommes retrouvées, il ne faut plus qu'on se perde, plus jamais. Je veux pouvoir t'écrire chaque semaine, que nos familles se retrouvent, et que Nélya puisse te voir comme une tante.

Sa main précédemment sur sa joue vint saisir sa main, pour en serrer ses doigts. Leur retrouvaille avait été forte en émotions mais plus que nécessaire. Aalana se sentait plus forte, plus entière de pouvoir doucement renouer avec son passé qu'elle croyait presque perdu.

@Erza McGowan
Incroyable mais vrai, je termine ici ma partie à tes côtés... Woah, vraiment! j'ai été si heureuse d'écrire avec toi, et merci pour toute cette inspiration! Vivement nos prochains RP!

-FIN DE RPG POUR MOI

Aalana passa sa main sur son visage comme si elle essayait de se débarrasser de quel que chose de collant, quelque chose qui l'empêchait d'être libre, mais cette chose restait pourtant bien collée. Doucement, amicalement, son amie vint essuyer la goutte d'eau qui avait perlé sur sa joue. Ariana lui sourit et se sentit tout de suite mieux. Cette journée avait changée sa vie. Plus rien ne serait comme avant, et peut-être qu'il n'y aurait qu'elle qui le verrai, mais Fred et Erza le verrait plus tard, elle se le promettait. Aalana apporta une conclusion à leurs dires. *Nélya te voit comme une tante.* Son cœur fît un bond dans sa poitrine. C'était déjà dur d'arriver à montrer l'amour qu'elle portait à ses propres enfants, alors à ceux d'une autre... Son amie affirmait des choses sur elle alors qj'elle ne s' était plus vues depuis trop longtemps, et pourtant, Aalana semblait y croire dur comme fer. *Est-ce que j'arriverais un jour à faire comme elle ?* Ariana estimait si fort son amie qu'elle avait toujours vue comme une sœur, pourtant elles étaient différentes. Aalana vint serrer la main d'Ariana qui lui rendit son étreinte avant de répondre.

— Je t'ai toujours vue comme un modèle Aalana, parce que tu voyais le bon en chacun de Nous et je vois que tu n'as pas changé. Tu la meilleure amie que je n'ai jamais eue, et je ne te remercierai jamais assez pour ce que tu as fait pour moi et ma famille, mais je peux te jurer que plus rien ne sera comme avant. Tu m'as redonné courage, et tu peux être sûre qu'une lettre arrivera bientôt dans ta Volière. Et, je crois que je devrais faire ça avec Erza. Je pense attendre l'année prochaine pour le faire, quand un meilleur climat se sera installé entre nous. Milles merci Aalana !

Elle venait de cracher un gros morceau, et elle se sentait encore mieux désormais. Elle aida son amie à rassembler ses affaires avant de la raccompagner à la porte. Elle regarda l'ancienne Gryffondor s' éloigner dans l'allée de gravier jusqu'à ce qu'elle ai disparue derrière le portail. Alors, l'écossaise referma la porte et alluma la radio. Elle allait remettre de l'ordre dans la maison. Il commençait à se faire tard, mais elle se sentzit étrangement pleine d'énergie. Elle rangea la belle vaisselle, s'occupa de trier tous les magazines qui dataient parfois d'avant les années 2000, puis monta au grenier afin de trier les photographies qui lui appartenaient. Elle retomba sur des photos d'elle durant ses années à Poudlard, d'autres avec son père, et certaines lorsqu'elle avait invitée Aalana ici. Elle en conserva quelques unes, et décida d'en accrocher dans sa chambre. Elle en choisit 5 qu'elle prit soignement et rangea le reste.

Remontant dans sa chambre, elle disposa les photos autour de sa coiffeuse : l'une d'elle représentait elle et Erza, une autre était d'elle et de Fred, encore une autre la représentait avec son père, tandis que sur une autre, elle se trouvait avec Aalana. Enfin, la dernière avait été prise à Londres, et ses quatres enfants y étaient pris.