La réponse de Kristen ne surpris pas beaucoup la sous-directrice. Elle comprenait son point de vue, mais n'y adhérait pas totalement. Kristen avait parfois tendance à oublier que tout le monde n'était pas comme elle. Elina observait les images transmises par la fumée avec une rage croissante. Elle se débattait avec ses rares moyens de pression pour faire bouger les choses et ceux qui en aurait eu le pouvoir préféraient se tourner les pouces en prétendant qu'il ne s'agissait de rien de plus qu'une chamaillerie entre écoles de Magie. Cela la mettait hors d'elle. Lorsqu'une voix, puis une seconde s'éleva pour demander d'arrêter ça, ce fut la goutte de trop. Elle se leva de sa chaise les deux mains plantée sur le bois de la table des professeur. Son regard se ficha dans ce journaliste qui avait le malheur d'être là pour couvrir « l'évènement » comme si elle avait pu le transpercer sur place. En cet instant il était le représentant de ces personnes à l'extérieur de Poudlard qui avaient continué a vivre comme si de rien n'était.

« Arrêter ça ? Nous ne pouvons pas arrêter ça ! Et vous savez pourquoi ? Parce que ces fichus bureaucrates ont jugé que toute cette histoire ne valait pas la peine d'extraire leurs derrières de leurs fauteuils. Les écoles de magie reconnues au grand complet ont déposé une demande d'intervention au Conseil International des Sorciers pour n'obtenir qu'une fin de non-recevoir. Visiblement personne ne bouge à moins d'être directement concerné. Peut-être que maintenant ils daignerons lever le petit doigt ? Et vous pouvez parier qu'il vont s'empresser de dire qu'ils n'avaient pas été informés de l'ampleur de la situation. »

Qu'il retranscrive ça s'il l'osait ! Tous ces gens voulaient le pouvoir et n'étaient pas fichu de s'en montrer dignes. Elle se radoucit lorsque son regard revint sur les élèves qui avaient posé la question et sa voix se fit plus posée. Avec un soupir un peu lasse elle ajouta :

« Cela fera bientôt un an que l'implication des Lignées dans l'attaque de Sainte Mangouste à été révêlé et alors même que cet événement a causé la rupture du Secret Magique à Londres, aucune mesure n'a été prise à l'encontre de ces Lignées. Nulle part. Avez-vous seulement entendu des sorciers évoquer l'idée de faire quelque chose à ce propos depuis? Tant que nos institutions refuseront de voir la menace, nous ne pouvons rien faire de plus. Nous comprenons votre colère et nous la partageons, mais des écoles ne peuvent pas lutter seules face à des gens qui disposent d'une armée personnelle. Nous l'avons déjà tenté et c'est un miracle qu'aucun de vos professeurs n'y ait laissé la vie. D'autres écoles ont perdu la quasi totalité de leur corps enseignant et vous n'êtes pas sans savoir que l'école chinoise à été tout bonnement rayée de la carte. Sans appui, nous ne pouvons rien faire de plus, je suis désolée. » Répondant à une autre voix qui s'était élevée elle ajouta : « Vous êtes libres de partir ou de rester. »

Vidée, elle se laissa retomber sur sa chaise. Son regard revint sur la retransmission des évènements du tournoi. Pour l'instant, aucun des représentants de Poudlard n'était apparu. C'était sans nul doute préférable au fait de les voir statufiés... ou pire. Elle glissa seulement à Kristen :

« Le moins que nous puissions faire c'est de leur laisser le choix. Ce ne sont que des gamins. Ne partez pas du principe qu'ils réagirons comme vous et moi. »
@Kristen Loewy@Noémie Claire@Elena Corbeau@Magdaleen Rosenberg

La mention @Magdaleen Rosenberg ne fonctionne pas, car le nom de famille de Magdaleen Roseberg

Les paroles de Miss Monmort avait marqué la Serdaigle. Ainsi, les écoles avaent demandé de l'aide et elle leur avait été refusée ? Eh bah ... c'est rassurant. De la chance qu'aucun eiseignant soit mort ? L'Ecossaise se demanda si, à Ilvermorny, par exemple, ils avait vu débarqué une sorcière chinoise bléssée qui était morte sous leur yeux, ou un truc du genre.
On dira ce que l'on voudra, mais parfois, être élève à Poudlard, ce n'est pas facile.
Néanmoins, elle pouvait en déduire que sa professeure d'Histoire De la Magie comprenani ce qu'elle voulait dire. Parce que, apparemment, la directrice de Poudlard se souciait moins des resssentis des élèves que du tournois.
Mais ils avaient le choix. Ca, c'était positif.
Magdaleen avait choisi. Elle ne partirais pas. Ce serait lâche vis à vis de ses camarades dans le dominion. Et elle devait savoir. Elle devait voir. Ou elle s'en voudrais toute sa vie. Et cela peut être long, une vie.
Elle ne voyait ni Elowen, ni Lilly ni Jacob. Mais pas de nouvelles, bonne nouvelle. Alors, ce mettant bien en face de l'écran, elle s'obliga à regarder. Elle pourrait y arriver. Et elle avait de quoi réfléchir. Est ce que les gens avait l''apparence d'une statue de pierre ou ils en était vraiment devenu une ? Si c'était le cas, cela avait du être une étrange sensation.

Il se passe toujours un truc durant les repas du soir. Généralement on en prend connaissance qu'une fois en plein dedans et alors soit c'est très amusant, soit on frôle l'explosion de l'école.
Ici ça sentait pas bon dès le debut, un mystérieux tournois organisé par un groupe de personnes pas très recommandable (logique vu qu'on ne les connaît pas) ainsi que Leo qui avait eu des visions en volant dans les airs, mais tout le monde avait joué le jeu, alors je l'avais fait aussi et ne m'étais pas trop inquiété puisque de toute manière c'était pas une morveuse de deuxième année comme moi qui allait faire quelque chose.

Malgré tout, la tension qui montait doucement dans le château ne m'avait pas été inconnue si bien qu'en ce mardi 20 mars, je m'étais levée avec autant d'appréhension que pour un match de Quidditch. Fatalement les deux événements étaient similaires, toute l'école avait les yeux rivés sur quelques élèves et certains revenaient glorieux, d'autres non. Tout avait de quoi se ressembler, et peut-être que ça aurait été mieux sans cette probabilité de mort qui crispait toute l'école dans la perspective du tournoi.

J'étais descendue du haut de la tour rouge avec Britannicus en échangeant des mots pour faire semblant de converser, malgré nos langues pas très démêlés. On avait trouvé des places  à la table rouge et je m'étais entre elle et Siobhán que j'avais salué avec un grognement. Je m'étais ensuite retourné à nouveau vers Britanny et d'une voix faussement sereine avait déclaré

- Ils vont s'en sortir non ? Miss Loewy et tout les professeurs ne vont pas les laisser mourir, ça serai de la folie.

Les quatre condamnés à la mort non-certaine mais si présente étaient devant tout le monde, tel des héros près à prouver les valeurs de leur patrie quoi qu'il arrive.
Puis vint l'heure du départ, on donna une clé aux quatre et puis pouf, il n'étaient plus là, rapide et inefficaces.
Les décibels montaient dans la salle et ce ne fut pas l'oeil qui apparu qui les calma.

Une retransmission en direct d'un massacre d'étudiants, la classe. Peut-être même que les lignées aurait du nous faire parier sur ceux qui ressortiraient vivant, l'enjeu aurait été encore plus intéressant. Fascination et envie de vomir à cause de l'incertitude se mêlent. Sans réussir à détacher le regard je me rapproche cependant de Britanny, histoire d'être sûre d'avoir quelqu'un de confiance près de moi.

@Britanny Huggins me voici héhé (un peu perdue mais là quand même)

Kristen Loewy semblait complètement déconnectée du concept d’innocence. Croyait-elle en une école de la vie où tout devait être montré sous son vrai jour, sans filtre, sans garde-fou ? Aux yeux de Mark, la réaction de la femme sur la situation était d'une froideur proche de l'insensibilité. Pour l’enseignant de défense contre les forces du Mal qui ne connaissait que très peu la directrice, cette attitude révélait de profondes blessures chez la femme. Elle semblait amoindrir la gravité du spectacle qui se déroulait sous les yeux de tous. Un spectacle qui semblait pourtant horrifier autant ses collègues que lui.

Toujours penché en avant, Mark resta dans cette position quelques secondes de plus. Ses pensées étaient restées focalisées sur la réaction de la directrice pour délaisser au second plan les images qui se formaient dans la fumée. Un mécanisme psychologique dont il avait usé durant sa carrière d’Auror pour se déconnecter de certaines situations atroces et éviter qu'elles ne hantent ses nuits. Il l’utilisait désormais inconsciemment pour se protéger. Mais Kristen Loewy était la directrice de Poudlard. Elle n’était pas à ce poste par hasard. Mark prit une profonde inspiration et reprit place contre le dossier de son siège, les mains croisées entre ses cuisses. Et si la directrice avait un recul dont il n’avait pas été capable. Cette froideur, finalement, il la comprenait. Plusieurs fois en mission, il avait utilisé ce masque lui aussi. Cette femme au visage clair et aux joues creusées était sa supérieure. Sa cheffe d’équipe désormais. La hiérarchie était un principe que l’homme respectait. Surtout dans de telles situations.

Calmant sa respiration, Mark reprit conscience de son environnement. Il ne devait pas se laisser déborder. Il lui fallait rester maître de lui-même pour être apte à gérer la suite des événements de manière réfléchie. Sur le coup, atterré par la situation, l'homme n’avait pas réagi aux mots de Rafael assis à ses côtés. Comme tout le monde, son collègue de Vol était inquiet du sort des candidats de Poudlard. Les yeux fixés devant lui, Mark réagit à voix haute comme s’il se parlait à lui-même.

« Personne n’est jamais prêt pour ça. Et même s’ils n’ont pas une palette de sorts aussi riche que certains de leurs adversaires, nos élèves aussi ont chacun leur carte à jouer. Il faut leur faire confiance. »

La confiance. En tant que spectateur, c’était finalement la seule chose qu'il leur restait. Alors que Mark allait reporter son attention sur la fumée devant lui, la voix d’Elina résonna dans la Grande Salle. Une voix qui semblait vouloir se soulager d'une colère accumulée depuis des mois.

Fronçant légèrement les sourcils mais sans bouger la tête, Mark ne loupait pas une miette des propos de la sous-directrice. Les membres de l’équipe professorale n’avaient pratiquement aucune information sur ce qui se passait en coulisse. L’enseignant arrivé depuis à peine trois mois en particulier. Paradoxalement, il craignait qu’Elina, sous le coup de la colère, en dise trop mais sa curiosité personnelle invitait sa collègue à poursuivre.

Finalement, Mark n’en appris pas beaucoup plus. C’était peut-être mieux ainsi.

Avertissement: Cette résolution comporte des sujets susceptibles de heurter la sensibilité du public. Violence, Torture, Souffrance

Précédemment

Les yeux de Lou parcouraient la salle pour deux raisons. La première, d’une façon extrêmement placide qu’il détestait, était juste un repérage : tout élément susceptible d’agrémenter la Une de la Gazette -parce que cet événement allait forcément être en Une-, chaque chose devait être notée. Il nota silencieusement dans sa tête quelques petites choses mais rien de véritable ne retînt plus son attention que le ballet terrible qui se déroulait face à lui. La seconde raison était en réalité pour voir, avec un peu plus de précision, d'où venait cette impression qu'il était pas du tout le bienvenu ici...

Trop absorbé par le sort impardonnable, le jeune homme blond ne prête pas suffisamment attention au bras de fumée qui croît derrière lui. Sa jambe est brusquement avalée par la fumée et un éclair plus marqué que les autres fait crépiter l'image de retransmission. Le corps du sorcier blond se crispe sous le coup d'une décharge électrique.

Absorbant. Absorbant et terriblement excitant, s’il ne s’agissait pas de la réalité qu’il y avait devant ses yeux, Lou aurait été admiratif. Ces deux jeunes n’étaient que des élèves mais ils faisaient preuve d’une ingéniosité, d’un courage et d’une technique incroyable. Il ne connaissait pas vraiment le niveau actuel des élèves de Poudlard actuellement mais il était certain qu’il n’avait jamais atteint un tel niveau à cet âge -et même encore aujourd’hui il se doutait qu’une branche entière de la magie lui était inaccessible-.

L'image crépite, et d'autres scènes se jouent au cœur de la fumée.

Vous voyez de dos une grande fille aux cheveux sombres et lisses observer une porte qui s'ouvre. Apparaît dans l'encadrement une fille de petite taille, au beau visage sali par une perpétuelle expression supérieure. A peine a t-elle fait un pas dans la pièce que la première jeune fille fait un imperceptible mouvement de baguette. Des centaines de fils violacés se révèlent et enserrent la victime. Elle se débat et expulse de sa baguette des flammes d'un bleu électrique, parvenant à faire demi-tour en claquant la porte.

Le changement brusque l’étonne. Non seulement il est frustré de ne pas pouvoir assister à la suite du combat qui semblait atteindre une intensité forte. Et pourtant, l’esprit du journaliste tourne à plein régime pour comprendre ce qu’il se passe sous ses yeux : pourquoi ce changement de point de vue ? L’un des deux élèves est-il mort ? La fille est-elle en grave danger ?

Les fumées changent à nouveau. Cette fois, vous pouvez voir un couloir occupé par une bonne dizaine de personnes. De nombreuses portes pourvues de grilles jalonnent le couloir. Les jeunes gens ne semblent pas belliqueux les uns envers les autres. Mais soudain, un grand jeune homme sort d'une des portes avec un sourire un peu malsain sur le visage. Les autres le regardent mais ne réagissent pas. Le nouvel arrivant fait quelques pas, et lâche soudain un objet qui dégage de la fumée derrière lui, avant de disparaître dans une ouverture. Le dégagement soudain de fumée rouge ne vous laisse pas de doutes sur la nature de l'objet. Le couloir réapparait, jonché de personnes projetés à terre sous le souffle de l'explosion, et de deux nouvelles statues de pierre.

Et de nouveau un changement. La brume semble prendre un plaisir malsain à changer de plans de la sorte. Lou a l’impression de ne voir que des désastres, la peur, la mort, la souffrance. Combien de temps allait-il devoir endurer ce spectacle horrible...

Une seconde de noir total, puis l'image se rouvre sur une forme à terre. Ce qui reste de son visage est tuméfié mais on devine des cheveux et une peau sombre. Son corps brisé sous un uniforme bleu et rouge porte l'image des pires sévices. Pourtant, sa poitrine se soulève faiblement. Quand sa jambe droite semble se briser sous l'action d'une force invisible, elle n'a plus la force de crier depuis longtemps, mais tend une main vers quelque chose que vous ne voyez pas. La jeune fille est soudain prise de soubresauts et elle tente de porter ses bras à son cou, sans succès. Un battement de cœur plus tard, la voilà totalement immobile sur le sol. Pourtant, vous avez beau retenir votre souffle, elle ne se transforme pas en pierre comme les autres. Non, son corps reste juste là.

Le départ des sélectionnés était prévu aujourd'hui et Deryn haïssait désormais tout simplement les ronces qui étaient apparues autour du cou de Lilly. Elle détestait ce sentiment d'impuissance et la certitude au fond d'elle que cette histoire était loin d'être un jeu. On était loin d'un duel comme dans la salle du quatrième étage.

Les grands discours se n'étaient pas son truc alors au lieu de paroles vides elle avait laisser sur la table de nuit de Lilly un petit hiboux en bois qu'elle avait tenté de sculpté elle même ces derniers jours. Même pas sûre qu'elle l'ai trouvé avant de partir songea la deuxième année. Plutôt que d'aller avec les autres assister au départ morbide des champions de Poudlard, Deryn était partie dans le parc retrouver son arbre et son ami de brindille. Elle avait fuit la folie des adultes qu'elle ne comprenait pas et qu'elle ne voulait pas comprendre. Mais maintenant le remords la rongeait. Peut-être que Lilly aurait préféré voir tous les Poufsouffle pour son départ pour trouver du réconfort plutôt que des bancs vides.

L'irlandaise avait donc quitté son nid pour rejoindre la grande salle. Un silence étrange la happa quand elle passa la porte et les fumées noires qui s'élevaient là, les images... Non les visions. Ses yeux s'ouvrirent d'horreur. Des visions du Dominion ? Ainsi les sorciers fous avaient prévu une rediffusion téléfumée...

L'expression de la Poufsouffle se fit dure tandis que sa mâchoire se serrait. Comment pouvait-on rester là assis. Rester assister à ça comme s'il s'agissait d'une projection de la dernière sortie cinéma ? Ces yeux s'emplirent de larmes. Des larmes de colère, des larmes de peur et d'incompréhension. Elle jeta un dernier regard sur la salle et ses occupants avant de tourner les talons en sentant les larmes couler le long de ses joues. Elle fila, fila à toutes jambes... ailleurs.

➻ Eryne 1 . 2
➻ Charlotte 1

Charlotte avait senti les bras d'Eryne l'entourer comme un soulagement. Elle n'était pas toute seule pour vivre ce film horrible qu'ils passaient. D'ailleurs les sorciers étaient vraiment bizarres à regarder des choses si horribles. C'était quelque chose qu'elle ne comprenait pas. En percevant les sanglots de sa camarade, elle serra elle aussi ses bras autour d'elle. Pour l'instant, aucune larme n'avait franchit le bord de ses yeux. Ces derniers qui, contrairement à Eryne qui ne semblait pas vouloir regarder, étaient fixés sur le brouillard mobile. Après tout ça avait quelque chose d'hypnotisant ce machin et même si c'était juste un film pour passer le temps, elle était un peu curieuse de comprendre ce que c'était. Elle murmura en serrant ses bras autour de sa camarade.

- Je.. T'inquiète pas... J'm..me... dis qu'ils vont arrêter le film... P'têtre...

Alors qu'elle songeait sincèrement que c'était une mauvaise blague qui devrait s'arrêter quelques temps plus tard, elle entendit des élèves qui aux travers des murmures criaient en direction des professeur pour demander à ce que le film s'arrête. Alors, Charlotte s'arrêta de regarder l'Horreur et elle tourna légèrement le regard vers la table où étaient tous ceux sensés les protéger. Elle fixa la professeur qu'elle avait admiré depuis la première fois où elle l'avait rencontrée pour la répartition de Poudlard. Elle déglutit, la réponse ne tarda pas à venir. Le discours de la directrice l'avait figée sur place.

*C.C'était p.as un film...*
Les mots la traversaient de toute part et résonnaient en elle. Elle ne comprenait pas du tout ce qu'il se passait et tout ce qu'elle avait vu semblait alors prendre un teinte bien différente. Elle n'avait pas tout bien compris, ni tout bien entendu de ce qu'avait dit la sous-directrice mais elle avait compris que ce n'était pas un jeu. Et même si au solstice, les noms avaient été déposés dans l'urne, que cette même professeur avait attiré leur attention sur le fait que le tournoi ne soit pas un jeu, elle avait eu du mal à comprendre l'ampleur de ce que c'était. De plus, elle n'avait pas été là le jour où l'urne avait attrapé un Seprentard pour lui faire cracher les noms. Elle avait juste compris que son frère ne devrait jamais y aller, que c'était un peu dangereux. Alors qu'elle se rendait compte que tout ce qu'elle croyait était finalement en partie erroné, elle serra un peu plus fort son corps contre celui de sa camarade.

C'est dans ce même temps que les images changèrent et qu'elles continuèrent à affluer sur le plafond de fumée. Et c'est un déferlement de violence qui afflua devant ses yeux ébahis et qui cette fois se remplirent de larmes qui dévalèrent aussitôt sur ses joues. Aussitôt ses paupières se replièrent. Instinct de survie. Elle aurait préféré penser que c'était un film. Un bon vieux film sorcier pourri et bien violent. Alors que là, à chaque instant, elle tremblait de savoir que son amie subissait ça. Lilly. Lilly qui était tant intéressée par les écoles de magies. Avec qui elle avait discuté jusqu'à ne plus avoir de salive à propos, d'un tournoi, un peu...

Alors que les larmes glissaient sur ses joues rebondies, elle gardait la bouche close sans que son sourire ne puisse ne serait-ce qu'un instant réapparaitre. Elle aurait aimé pouvoir le garder pendant toute la soirée mais désormais elle se savait incapable. Elle avait Peur. C'était terrifiant pour elle qui était si jeune, de regarder de telles images, qu'elle était maintenant certaine d'avoir vues en direct. La peur se propageait dans son corps la faisant se crisper bien involontairement. C'était Pire que si elle se retrouvait face à l'Ange des Marais. Pire que tout. La Peur.

Se forçant à respirer et toujours consciente de la présence d'Eryne, des sanglots hachés s'échappèrent de ses lèvres, ils prenaient de plus en plus de force sans qu'elle ne parvienne à les maitriser. Et alors elle dit, la voix enrouée et le coeur serré, ses paupières toujours closes.

- Eryne... On va s-sorrtir ensemble de l-là bientôt ? C'est que l'début m-mais j'ai trop trop peur...

Ses sensations étaient comme anesthésiées, elle n'avait plus que le sentiment profond que sa camarade était là, blottie dans son cou. Elle, elle aurait juste voulu que ce moment n'existe pas.

@Eryne O'Kieran en espérant ne pas avoir fait de trucs pas cohérent. Je suis toute à toi.

Ça y est, c'est là, c'est arrivé. Tous les élèves réunis dans la Grande Salle, tous les professeurs. Il lui a même semblé apercevoir un journaliste. Elle est assise depuis longtemps, pas que ça lui fasse plaisir, non, mais l’appréhension conditionne ses gestes. Elle avait besoin de s'asseoir pour voir les choses arriver. Eux, ils sont debout sur l'estrade. Sur leurs cous ces épines qui font peur à Canelle, elle ne sait pas trop pourquoi. Puis la Directrice s'avance vers eux, leur tend une clé. Elle, elle veut juste que quelqu'un monte sur cette estrade et lance la clé loin, elle a peur. Leurs quatre mains attrapent l'artefact.
Et disparaissent.

Ça y est c'est le début, ça a vraiment commencé maintenant. Ou alors ça fait longtemps que c'est lancé, que les choses sont hors de contrôle ?
Ils sont partis.
Ils sont vraiment partis, sans assurance de revenir. Personne n'est censé mourir, je crois. Mais je crois aussi que personne n'y croit vraiment.

Elle est assise à la table des Serpentard, pour une fois. Alors que la fumée fait place au combat, son sang se glace. La peur la paralyse. Elle ne pense plus, elle entend vaguement les autres dans le fond, alors que les deux élèves s'attaquent.
La Sous-Directrice s'enflamme.
Canelle revient vite à la réalité. Elle aimerait peut être partir, mais elle ne le fait pas. Elle peut pas, pour l'instant.

Mais pourquoi. Pourquoi ? Maintenant la peur est passée, remplacée par un effroi pur et glaçant. On fait quoi ici ? Je vois pas le but de nous montrer ça, est-ce qu'ils veulent juste nous faire peur, nous montrer que les quatre s'en sortiront pas ? Parce que ça marche bien, en tous cas.

La fumée change. Elle est hypnotisée par les images. Mais ça fait trop, elle peut plus tenir. La fin des autres, les statues de pierre, ça fait trop pour elle. Comme au début, avec l'Urne, avec Lena. Canelle s'agrippe à l'humain le plus proche, comme à une bouée. Elle s'agrippe à son bras de ses deux mains, serrant fort sans même s'en rendre compte. Elle s'agrippe à Aliosus, parce qu'elle peut plus tenir seule.

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Plan de la table de Serdaigle. Merci à Lahya et Elo !
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Joy restait concentrée sur la vision. Elle ne regardait rien d’autre, n’arrivait pas à détourner les yeux. Elle ne faisait pas attention à ses camarades, se fichait des personnes à côté de qui elle était assise. Elle savait juste qu’au moins deux personnes manquaient à sa table. Deux personnes qui étaient sûrement en danger. Elle n’écoutait pas non plus. Dans sa tête, il n’y avait qu’elle et la brume. Et du bruit en arrière plan. Elle fut donc surprise quand elle entendit Miss Montmort. Elle savait que la sous-directrice de Poudlard avait raison. La direction ne pouvait rien à tout cela. Puis elle leur annonça que les élèves étaient libres de partir. La Serdaigle n’avait pas remarqué que ce n’était pas le cas avant. Les élèves s’étaient peut-être juste sentient obligés de rester. Pour la petite Wakberg pas question de partir. Maintenant qu’elle était la il fallait qu’elle regarde jusqu'au bout, jusqu'à ce que la vision s’interrompt d’elle même - du moins si elle finissait par le faire. Si elle avait voulu ne pas voir ces horreurs il aurait fallu qu’elle n'entre tout simplement pas dans la salle.

Alors le décor changea de nouveau. Pour laisser apparaître des scènes plus horribles les unes que les autres. A chaque changement la fillette était soulagée qu’aucun des quatres élèves de Poudlard présents dans le Dominion n’apparaissent, en pleine souffrance. Et elle s’en voulait de penser ainsi. Ce n’était pas parce qu’ils venaient d’une autre école qu’ils méritaient ce qu’il leur arrivait. Joy savait qu’elle devait détourner le regard. La scène était déjà bien assez traumatisante et ça n’allait pas en s’arrangeant. Elle devait se détourner avant que les dégâts qu’allaient provoquer ses images sur son esprit ne deviennent trop importants. Ce n’était pas des images qu’une fille de 12 ans pouvait regarder. Si ça avait été un film il aurait sûrement été classé interdit au moins de 16 ans, voir plus. Personne ne devrait assister à un tel massacre. Mais elle restait immobile. Elle gardait ses yeux rivés sur la retransmission des événements du Dominion. Son visage perdait petit à petit son impassibilité. Sa carapace se craquelait. Plus les secondes s’égrainaient, plus elle blemissait. Mais rien de plus. Toujours aucune trace de larmes. Il en faudrait plus pour réussir à la faire pleurer. Mais elle ne voulait pas plus. Elle voulait que ça s’arrête. Tout simplement. Que tout ça n’ai jamais eu lieu. Que Jacob, Lilly, Elowen et Irene revienne. Que la vie reprenne son cours. Comme si de rien était. Mais était-ce seulement possible ? Pouvait-on ressortir inchangé d’une journée pareil ? Journée qui deviendrait peut-être semaine ou plus encore. Qui savait combien de temps les concurrents passeraient dans le Dominion ?

Puis arriva l’image d’une fille étendue par terre. Son visage était tuméfié, son corps brisé elle avait du souffrir énormément. Les personnes qui avaient organisé ça ne pouvait quand même pas vouloir ça ? Seul des monstres pouvaient vouloir de telles choses. Mais ce sont des monstres pensa-t-elle. Créer ce tournoi c’était vouloir que des vies soient gaspillées, que des adolescents de 14 ans et plus meurent cruellement, que des enfants de même pas 12 ans en soient traumatisés. Sans parler des familles. Comment les écoles allaient se débrouiller pour annoncer tous ces morts ?

Cette vision c’était celle de trop. Additionnée aux précédentes elle détruisait les espoirs de la petite fille. Elle se doutait qu’Irene et les autres n’avaient pas été suffisamment préparé pour ça. La Serdaigle allait disjoncter. Comment pouvait-elle faire autrement ? N’y avait-il aucun moyen de stopper ça ? Ne voir personne réagir l’énervait encore plus. Les adultes étaient tout simplement assis tranquillement à leur table. Ils disaient ne pas pouvoir intervenir mais avaient-ils seulement essayer d’arrêter la vision ? Il devait forcément y avoir un moyen ! Si les adultes ne faisaient rien alors ce serait aux autres de réagir. La petite réfléchissait à toute vitesse. Un sort ? Sûrement pas, c’était sans doute de la Magie Noire qui était à l’œuvre et puis si un sort pouvait arrêter tout ça il était forcément au dessus de ses capacités. Elle ne se rendait pas compte de l’inutilité de ses réflexions. Et à vrai dire elle s’en fichait. Elle avait besoin d’agir. Rester impuissante était au dessus de ses forces. Peu importe ce qu’elle ferait ce serait mieux que d’être la à rien faire.

Alors elle fit une chose qu’elle n’aurait jamais pensé faire. Stupide et totalement inutile. Elle allait sûrement le regretter. Tant pis. Tant pis si ensuite les autres la regardaient bizarrement. Elle avait besoin de faire quelque chose. Elle se leva et prit une pomme de son sac, - elle en avait toujours une si jamais elle avait faim - puis elle la lança. Tout simplement. Elle se rassit immédiatement. Ça n’avait duré que quelques secondes. Elle venait de lancer un fruit en direction de l’horrible vision. En direction de la brume qui devait disparaître pour le bien de tous. Dans le but que ça s’arrête, que ces horreurs se dissipent. Elles n’avaient pas leur place ici. La pomme était partie toute seule, elle n’avait pas contrôlé son geste. D’habitude elle n’était pas aussi impulsive. Peut-être à cause de la peur, du stresse, de la colère ou un peu de tout ça. Le fruit allait sûrement disparaître au contact de la brume. Ou alors il la traverserait et atterrirait sur la table des professeurs. Dans tous les cas Joy serait sûrement affreusement gênée. Mais elle ne regrettait pas. Dans le pire des cas elle passerait pour une idiote. Mais au moins elle aurait essayé. Et puis chaque chose à son point faible, et si c’était les fruits celui de la brume ? Alors peut-être qu’elle s’arrêterait enfin. Peut-être même que ce fruit déclencherait une réaction en chaîne et que à la fin de cette chaîne il y aurait les sélectionnés qui reviendraient vivants ? Ça faisait beaucoup de peut-être, mais l’espoir fait vivre comme on dit.

Résumé des actions extérieures de Joy :

Elle blêmit au fur et à mesure que les visions se succèdent sans les quitter des yeux. Quand vient la dernière (celle de la fille étendue par terre) elle se lève, lance une pomme en direction de la brume et se rassoit. Quiconque l’avait dans son champ de vision à ce moment peut voir que c’est elle qui lance le fruit.