Lumah était de très bonne humeur, ce jour-ci : elle n'avait fait que de belles rencontres, dont celle d'Oxy, avec qui elle avait formulé des hypothèses sur le départ assez soudain et tout à fait mystérieux de miss O'Sullivan, son ancienne directrice de maison et professeure de métamorphose. Puis, deux jours après, elle avait reparlé à Alexei, un des seuls garçons en lequel elle avait confiance, qu'elle avait croisé en allant faire ses cours l'an dernier, à Floriant Fortârome, et ils avaient dessiné avec des mots en Histoire de la Magie. Mais surtout, elle s'était faite une correspondante, une dénommée Anaé Jones, de Gryffondor, par un chanceux hasard, puisque la première lettre qu'elle avait reçue de sa main ne lui était pas adressée - la petite se demandait si elle avait d'ailleurs pu contacter cette même personne entre-temps. Malgré le nombre de hiboux que les jeunes filles s'étaient envoyés, Lumah se savait toujours pas à quoi elle ressemblait ; et, à vrai dire, elle avait plus qu'hâte de la rencontrer en chair et en os, rien que pour la raison qu'elle était affreusement curieuse de savoir à qui elle avait eu affaire tout ce temps.

Mais ce qui la rendait tout particulièrement joyeuse là maintenant, c'était de savoir qu'il était enfin l'heure de manger. La blondinette avait apprécié le cours, mais elle avait surtout tellement hâte de rejoindre la Grande Salle pour savourer un bon repas qu'elle n'avait pas saisit tout ce que le professeur leur avait dicté. Elle était si heureuse d'avoir retrouvé l'appétit ! Le seul bémol restait de devoir faire comme si de rien n'était avec Elicia, à qui elle n'avait toujours pas raconté ce qu'elle avait subi ; mais elle l'avait fait des mois durant, alors ça n'était vraiment pas ça qui la changerait. Chassant ces quelques pensées noires, la petite se concentra sur son trajet. Elle venait de bifurquer sur un couloir qui donnait sur des escaliers depuis lesquels ont voyait le Rez-de-Chaussée... La Grande Salle n'était pas loin !

Aujourd'hui était une bonne journée. Les cours, même ceux qu'Anaé n'appréciaient pas, avaient été intéressant. Elle avait eu le temps de danser, correctement avec échauffement, exercices et même de travailler avec les pointes. Les devoirs avaient été presque plaisants et elle pouvait se détendre sachant que les parchemins reposaient dans son sac prêts à être rendus. A présent, la rouge et or avait faim. C'était aussi une des bonnes nouvelles de la journée. Anaé sentait que elle était vraiment sorti du gouffre de son anorexie. Elle s'en éloignait à pas confiant oubliant la Voix, ses pertes d'équilibre, sa tête qui tournait et ses insomnies. Elle pouvait manger, danser et vivre comme avant cette dur période de son existence.
Enfin, pour compléter cette belle journée, ce matin, elle avait reçu une lettre de Lumah. Lumah, la Poufsouffle avec qui Anaé parlait depuis qu'elle avait envoyé par erreur une lettre. Leurs échange était agréable et était un point positif dans la petit vie poudlardienne de la rouge et or. Dans cette lettre, sa correspondante lui donnait un indice afin qu'elle puisse la reconnaitre. Une rose en papier ne quittait pas ses cheveux. Anaé avait d'abord penser que ce serait simple, il ne devait pas avoir tant de Poufsouffle avec une rose. Pourtant, durant toute la journée, elle n'avait pas trouvé Lumah.
Elle avait un peu renoncé, et avait donc prévu, après le repas, d'aller écrire sa réponse à Lumah pour lui donner un indice sur sa propre identité comme elle l'avait prévu ce matin en recevant le message. Mais elle était un peu triste de ne pas savoir qui était sa mystérieuse correspondante. Elle sautillait dans le couloir quand elle la vit. Un uniforme de Poufsouffle, des cheveux blonds et une rose en papier dans ces derniers. Elle en fit tomber son sac, qui reposait sur ses épaules, dans un bruit de verre. Après l'avoir ramassé, prit une grande inspiration et s'etre approché en trottinant, elle dit de sa voix un peu cassée
- Lumah?
Elle n'avait pas été aussi anxieuse depuis longtemps. Elle se mordilla la lèvre en reflexe d'appréhension. Et si elle s'était trompée? Avait inventé cette histoire de rose?

Lumah, d'une humeur rayonnante, posa sa main sur la rambarde de l'escalier et la laissa glisser au gré de son avancée, sautillant de marche en marche en direction de la Grande Salle, où son déjeuner l'attendait patiemment. Qu'allait-t-il leur être proposé au menu, aujourd'hui ? La petite savait qu'elle ne serait pas déçue, mais ne pouvait s'empêcher de faire des pronostics juste pour satisfaire son égo - dans les cas où elle avait bon, cela allait de soi. Allez, pourquoi pas du hachis parmentier ? En plus, cela faisait un petit bout de temps qu'elle n'en avait pas mangé, elle ne serait pas contre.

La petite changea d'escaliers, noyée dans ses pensées culinaires, et déplaça donc sa main sur la rambarde de celui-ci ; elle n'était qu'à quelques marches de la Grande Salle lorsqu'elle jura que quelqu'un venait de l'interpeller. Les sourcils fronçés, la blondinette tourna sa tête à droite, puis à gauche, puis finit par se retourner. C'est alors qu'elle aperçut une Gryffondor aux cheveux blonds, plus grande qu'elle de quelques bons centimètres, qu'elle jugea être celle qui lui avait adressée la parole d'après la manière dont elle se tenait. Lumah essaya d'associer un nom à ce visage en vain, aussi elle lui répondot prudemment :

« Oui ? »

Que pouvait-elle lui vouloir ? Lumah n'avait beau pas le paraître, elle était pressée : à quelques pas d'ici, un repas et un hibou l'attendaient, tout de même ! C'est alors qu'une pensée s'éveilla dans son esprit, qu'elle trouva bien trop drôle - improbable. Mais à vrai dire, ils étaient dans un école de magie, alors ce genre de coïncidences pouvait réellement arriver, pas vrai ?

« Est-ce que... Anaé ? », balbutia la petite.

-Est-ce que... Anaé ?

Alors c'est bien elle, tu te tiens face à Lumah. Et à ta grande surprise, elle est exactement comme tu l'imaginais. Plus petite que toi, blondinette et plutôt jolie. Comment a t elle compris que c'était toi? Va savoir.
A ton tour, tu dit de ta voix un peu cassé

- Oui... C'est moi!

Tu peines à cacher ton entrain. Sans vraiment comprendre pourquoi, tu es ravie de la connaitre. Elle a été ta bouée pendant ces dernières semaines, ces lettres ont été une petite source de joie dans tes jours sombres. Alors, tu es heureuse de rencontrer Lumah. Tu ne peux pas refreiner un sourire de naitre sur tes lèvres.
Mais que dire? L'avantage des discussions écrites, c'est que l'on peut recommencer, effacer, recommencer sans que cela n'est de l'effet sur autre chose que sa plume. Lorsque la discussion est oral, on ne peut revenir en arrière. Annuler, comme si rien n'avait été prononcé. C'est impossible.
Tu te mets alors une claque intérieur. Es tu une Gryffondor? Oui! Et les Gryffondor sont quoi? Courageux! Alors tu réveilles la Gryffonne, la lionne en toi et tu parles! Ce n'est que Lumah! Cette gentille Poufsouffle qui en aucun cas de peut te manger. Sans réfléchir, tu ajoutes alors

- ça te dirait que l'on mange ensemble histoire de discuter un peu?

Peut être que c'est bizarre de proposer ça. Mais il faut bien parler pour faire connaissance non? De plus, tu sens que si tu ne manges pas, ton ventre va bientôt produire un bruit disgracieux.

Désolé du temps que j'ai mis à répondre, IRL très chargé

La fille confirma ses pensées. C'était bien Anaé, donc, celle avec qui elle avait parlé pendant des semaines ! Lumah avait du mal à en croire ses yeux. Imaginer quelqu'un à qui on n'avait parlé que par lettres était quelque chose de pratiquent impensable, pourtant la petite n'était pas plus étonnée que ça de voir se tenir une blonde à la peau mate et de taille moyenne devant elle, au même nom que sa destinataire, parce que, justement, c'était globalement l'image qu'elle s'était faite d'elle au fur et à mesure de leurs échanges. Pas dans le physique, mais dans l'atitude, plutôt, Lumah retrouvait celle avec qui elle avait échangé.

Sa correspondante abordait d'ailleurs un air relativement étonné à l'instant même - qui aurait pu intriguer la Poufsouffle dans d'autres occasions. Mais, elle-même devait sans doute l'afficher, à vrai dire, c'est pourquoi elle conclut qu'Anne devait simplement ressentir la même chose. Plus que l'étonnement, cependant, l'émotion la plus présente sur leurs deux visages était une joie non contenue. Parce qu'au dessus de tout, c'était la surprise et l'excitation qui allait avec - rencontrer une amie et de boucler le mystère sur son identité - qu'elles vivaient.

Lumah se faufila à la manière d'un asticot à travers les groupes de personnes présents pour se rapprocher de la gryffondor.

« Avec plaisir ! On se met à quelle table, dis ? », lui demanda Lumah tout en avançant vers la Grande Salle en prenant soin que l'autre blonde la suivait.