Irene acquiesça à l'attention d'Ivana, montrant qu'elle avait compris. Mais les questions se bousculaient à nouveau alors qu'elle s'avançait dans la salle aux tableaux : les élèves en pierre n'étaient donc pas soudés au Dominion, ils pouvaient être déplacés ? Et quel était ce lieu sûr ? Et pourquoi déplacer les pierres là-bas ? Et comment être sûr que personne ne viendrait attaquer tout le monde ? Mais au lieu de les poser, certaine d'obtenir les réponses un peu plus tard, Irene posa sa question sur les groupes des deux nouveaux de Durmstrang. Au même instant, elle arrivait près du tableau et ce qu'elle s'imaginait, sortit droit de son imaginaire, sembla se confirmer : ce n'étaient pas de simple tableaux... Quelque chose pouvait en surgir, mais peut-être que le tableau pouvait aussi les aspirer ? ou simplement qu'Irene pouvait entrer dedans ?

Fridrick répondit à ses questions succinctement. Si Irene fut contrariée de ne pas avoir de chiffres, l'énumération que le garçon lui fit des lieux qu'ils avaient traversé accapara l'esprit de la jeune fille qui tâcha de les mémoriser : couloirs, salle d'armes, salle de torture pour animaux, bureau, salle de science -là Irene eu un doute sur ce qu'il désignait, un labo peut-être ?-, ours -là encore aucune idée, il y avait un ours dans le Dominion ?-, couloirs et cette salle des tableaux. S'ajoutait à cela au moins la salle de la pensine. Il y avait donc des couloirs de cellules et des enfilades de salles dans ce labyrinthe... Et les salles énumérées étaient toutes étranges... Avant qu'elle puisse en parler à Fridrik, ce dernier lui ordonna de se taire et de chercher. Irene comprenait que le peu de vocabulaire anglais de son camarade l'oblige à lui parler ainsi, cependant, elle ne pu s'empêcher de se sentir légèrement froissée. Sans piper mot, pinçant les lèvres, la jeune fille se plaça devant le tableau enneigé, évitant de s'approcher de trop, de peur d'être "aspirée". Comment pouvait-il savoir qu'il y avait des gens ici, d'abord, il était voyant ? Malgré cette pensée sarcastique, Irene, baguette levée, observa le paysage qui s'offrait à elle, tâchant d'ignorer les sensations qui lui provenaient du tableau. Elle tâchait repérer des traces dans la neige ou n'importe quel indice attestant du passage ou de la présence d'un humain.

Rien dans la neige, juste le froid glacial qui fouette les joues d'Irene, non sans lui évoquer les session d'entraînement au Quidditch dans l'hiver écossais. Pourtant, à force de concentration et d'observation, Irene cru voir un point noir clignoter par intermittence. Que faire ? Continuer d'observer ? Irene n'avait pas envie de s'approcher plus, risquer d'être enfermée dans un tableau, très peu pour elle, d'autant qu'elle venait de perdre quelques souvenirs à cause de sa curiosité. Et elle n'a pas non plus envie de devenir une cible facile : que voyait-on depuis l'intérieur du tableau ? Une sorte de fenêtre ? Les sortilèges pouvaient-ils passer à l'intérieur, comme les éléments arrivaient à venir jusqu'ici ? Et inversement ?

Au moment où Irene se posait ces questions, elle entendit Mihael derrière elle. La jeune fille se tourna, prenant soin de ne pas rester dans l'encadrement de son propre tabeau, pour jeter un coup d'oeil et vit la baguette et la main de Mihael se troubler en entrant dans la peinture. Ainsi on pouvait bien pénétrer dans les tableaux. Sans être aspiré, c'était un bon point. Mais comment être sûr qu'on ne resterait pas coincé à l'intérieur si on y pénétrait complétement ? Alors qu'une idée commençait à poindre dans l'esprit de la jeune fille, à savoir conserver un point d'accroche dans la salle, cette dernière aperçut, catastrophée, Fridrik plonger la tête dans son tableau. Au soulagement d'Irene, il s'en contenta et ressortit rapidement, sans séquelle apparente. La jeune fille ne pu empêcher sa curiosité de se réveiller à nouveau : qu'avait-il vu ? quelles sensations cela lui avait procuré ? Mais son prénom résonna dans la bouche de Mihael et Fridrik prit la peine de lui, elle supposait, traduire rapidement ce qu'il venait de dire aux autres. Irene sourit à Mihael avec gratitude, avant de se reconcentrer sur Fridrik. Comment ça "Esprit" ?

Comme pour lui répondre, une sensation étrange parcourut Irene alors qu'un "Toc toc" résonnait dans son esprit. C'était possible ? C'était seulement possible ? Manifestement... Une foule de pensées vinrent s'imposer à elle : comment savoir quand il était là ou pas ? Au moins, avec lui, il y avait peu de chance qu'un traitre puisse se trouver dans le groupe... Sauf s'il en devenait un, mais cela Irene n'y croyait pas trop... Pouvait-on se protéger d'un tel pouvoir ? Pouvait-on apprendre une telle chose ? Ca devait être redoutable en duel ou même dans d'autres situations... Et tellement pratique pour certaines choses... Alors qu'Irene se débattait avec ses pensées et que son regard curieux tentait de ne pas trop appuyer sur Fridrik, elle lui répondit en indiquant le tableau à neige :
- Essaie ici, j'ai cru voir quelque chose...
Peut-être qu'elle pouvait lui montrer ce qu'elle avait vu dans la pensine, pour qu'il le transmette à Mihael ? Irene n'ayant toujours pas compris ce que ces pensées faisaient là, avait-ce réellement un intérêt ? Était-ce seulement possible ? Et Fridrik, qui semblait particulièrement agacé de la présence d'Irene, pouvait-il seulement le faire ? ou juste vouloir le faire ? Irene écarta ces pensées de sa tête et lève sa baguette pour la diriger vers le tableau enneigé, cherchant à repérer le point noir qu'elle avait aperçu plus tôt. Sentant ses compagnons prompt à avancer sans réfléchir, elle proposa :
- Si tu veux entrer entièrement, on devrait faire une corde pour que tu te perdes pas...
Si elle pouvait utiliser le Morphus, Irene n'était pas certaine de la longueur qu'il pouvait leur donner, en revanche, un petit Diffindo sur les capes de ceux qui restaient là, quelques nœuds, un Amplificatum doublé d'un sortilège Elasticus pour rendre le tout un peu plus élastique et donc augmenter encore la portée...

Tours 30 et 31
Fridrik confirma les pensées d'Irene, il y avait bien quelqu'un dans le tableau. Et, heureusement, la proposition de la cadette du groupe eu le mérite d'arrêter Fridrik avant qu'il ne pénètre dans le tableau. Le temps qu'ils comprennent, la jeune fille attendit la réponse de ses coéquipiers, le cœur battant. Si Mihael, agitant sa cape, semblait avoir une idée semblable à celle d'Irene, Fridrik, bien plus sûr de lui, fit une autre proposition, qui surprit la jeune fille. Incarcerem... ça pouvait être une idée, mais les deux autres ne semblaient pas enchantés et Irene n'avait pas plus envie d'être celle qui se retrouverait ligotée.

La jeune fille secoua donc la tête après un regard vers Ivana et Mihael et ôta sa cape. Elle l'étala sur le sol, puis, à l'aide d'un Difindo trancha dans la longueur une bande de tissus de l'épaisseur d'une paume de main. Sans le montrer, la jeune fille n'avait qu'une peur : que le tissus résiste à son sortilège. Dans un soulagement dissimulé, Irene vit le sort fonctionner. Elle indiqua alors aux garçons de l'aider à réduire sa cape en morceau, tâchant de ne pas songer au Reparo qu'elle aurait à fournir si elle avait à nouveau besoin d'une cape... Un problème à la fois, Irene. Dès qu'un second morceau se libéra de la cape, la jeune fille fit un premier nœud au bout du premier bout, emprisonnant le second dedans. Ensuite, elle assura le nœud en réitérant la chose avec le second morceau pour emprisonner le premier, de sorte que si on tirait sur les bouts libres du début de corde, les nœuds butent l'un sur l'autre et ne puissent se défaire.
- Continue les nœuds, indiqua Irene à Fridrick
Elle n'était pas certaine de la longueur qu'ils obtiendraient et elle voulait offrir un peu plus de liberté à celui qui entrerait dans le tableau, au cas où. Irene sortit son Morphus et demanda à Ivana :
- Surveille le couloir, s'il te plaît.
Daboss ? Sans doutes oui... Au moins elle ne paraissait pas outrée qu'Irene prenne les directives ainsi, c'était plutôt positif, même si elle paraissait plus amusée qu'autre chose. Alors qu'Irene s'installait pour entamer son modelage, les regards de ses coéquipiers ne lui échappèrent pas ; mais Fridrik lui avait donné une information sensible à son propos et elle avait confiance en Mihael. Elle espérait juste de tout cœur ne pas le regretter, elle qui avait gardé secret son Morphus le plus longtemps possible, même à Poudlard. La jeune fille se concentra et commença à façonner l'artefact, essayant de construire la corde la plus solide et la plus longue possible.

Au bout de quelques instants, Irene acheva sa corde, longue d'une quarantaine de mètres. Alors qu'elle pensait la raccorder à la cape cordée, la jeune fille se ravisa. Ils avaient deux longueurs de corde conséquentes et qui plus était de taille similaire... Irene regarda les garçons et proposa :
- Allez-y ensemble.
Elle commença à enrouler grossièrement le Morphus, jusqu'à ce qu'il ne reste que deux mètres libres. Elle enroula le bout libre de l'artéfact autour de sa propre main droite, juste deux tours pour l'avoir bien en main, puis tendit le rouleau à Mihael. Ensuite, elle ramassa un bout de la corde en tissus et l'enroula de la même manière autour de sa main gauche, laissant Fridrik s'occuper du reste de la corde. Dans le même temps, elle expliquait lentement :
- Si la cape est trop courte, nouez là à la corde et tirez trois fois dessus. Je lâcherai la cape, vous pourrez la récupérer. Si il y a un problème...
Irene hésita, regardant l'aîné de la bande, incertaine : pourrait-il utiliser son pouvoir ? Le voudrait-il ? Elle acheva alors :
- Utilisez Perriculum.
Normalement elle le verrait dans le tableau et pourrait avertir Ivana...

Ivanna traduisait à Mihael ce qu'Irene disait, c'était parfait. Irene les observa les deux jeunes hommes enjamber le cadre et intégrer le tableau. Elle essaya, difficilement de suivre leur avancée mais les bourrasque de neige la gênaient et les masquaient à sa vue. Trop vite au goût d'Irene, les deux cordes furent tendues, indiquant qu'ils étaient allés au plus loin qu'elles leur permettait séparées. Ils ne s'en rendirent pas compte immédiatement, tirant Irene vers le tableau. Alors qu'elle allait interpeller Ivana, une des cordes se détendit et des flash de lumière fit leur apparition sur la toile. Que se passait-il ? Le coeur battant Irene essayait de voir ce qu'il se passait et elle indiqua à sa partenaire :
- Il y a des flash blancs... ah, ils veulent allonger la corde...
Peut-être n'avait-ce été que les lumos qui bougeaient pendant qu'ils refaisaient un nœud ? Irene lâcha la corde cape et attrapa le Morphus de la main gauche, l'enroula à nouveau autour de son poing et tira fort dessus trois fois pour indiquer aux garçons qu'il pouvaient récupérer la corde en cape. Elle sortit sa baguette de la main droite et se jeta un Colloshoo pour éviter de tomber dans le tableau bêtement. Enfin, elle pointa sa baguette sur le tableau, essayant de repérer les deux garçons, de voir ce qu'il pouvait se passer, si seulement elle pouvait mieux voir...

Tours 33 et 34

La réponse d'Ivana a pour mérite de surprendre Irene. Si elle n'aurait pas été étonnée d'entendre un tel discours envers quelqu'un que la Durmstrang ne connaissait pas, en revanche envers ses camarades, la Poudlardienne ne s'y attendait pas. Même si d'un côté ce n'était pas si étonnant étant donné l'école d'où elle venait, Irene se rendait compte que si elle faisait preuve de la moindre faiblesse devant la jeune fille, elle ne devrait pas s'attendre à compter sur elle, du moins probablement pas sans certaines conditions.

Mais elle n'eut pas le temps de s'appesantir dessus : déjà trois silhouettes se distinguaient dans la neige : Mihael et Fridrik, mais en plus une jeune fille asiatique. Si Irene eu une pensée immédiatement pour Mei puis Qiong, il y avait peu de chance que ce fut une des deux jeunes filles. Malgré les paroles d'Ivana, Irene maintint sa baguette levée. Elle s'écarta un peu pour laisser les trois sortir du tableau et détailla la nouvelle venue. Une robe d'or et une tenue japonaise, Irene eu le déclic en même temps qu'Ivana : Mahoutokoro. La Serdaigle eu une pensée pour Mr Dole qui lui avait prêté son livre de conte écrit par une ressortissante de cette école. Si la jeune rousse se souvenait bien, la couleur de sa tenue signifiait que la jeune asiatique était en dernière année. Probablement comme Fridrik d'ailleurs. Mais qu'avait bien pu dire Ivana aux deux autres ? Irene jeta un regard aux Durmstrang avant de glisser sa baguette dans sa manche gauche. Il valait mieux ne pas trop s'attarder, indiqua aux trois frigorifiés le tableau du désert d'un coup de menton et leur conseilla :
- Réchauffez-vous devant.
Les trois s'en approchèrent plus ou moins vite et le soupir de soulagement de l'inconnue confirma à Irene qu'elle leur avait donné une bonne idée. Profitant qu'ils lui tournent le dos, Irene défit les nœuds qui reliaient le Morphus à la corde cape et lui rendit sa forme neutre avant de le ranger prestement dans sa poche. Enfin, Irene demanda à la jeune fille :
- Qui es-tu ? Que faisais-tu dans le tableau ?
Si elle ne comprenait manifestement pas le russe, Irene espérait qu'elle arriverait à comprendre l'anglais. Il fallait tenter tout du moins.

Pendant un instant, Irene eu peur que la japonaise n'ai pas saisi ce qu'elle venait d'entendre. La Poudlardienne se tendit un peu en voyant la fille sortir sa baguette, mais ce fut pour répondre à l'aide, probablement, d'un Flambios. Hanako Tamura, piégée par un de ses pairs. Immédiatement, il vint à l'esprit d'Irene que le traitre pouvait tout aussi bien être cette fille. Mais pour le moment rien ne l'indiquait. Pendant que Fridrik traduisait aux deux autres, Irene se présenta, tout en ramenant la corde cape et réfléchissait à la manière de la ranger sans reconstruire la cape immédiatement, une corde ça pouvait toujours servir. Elle eu une illumination alors qu'elle demandait :
- Tu étais perdue depuis quand ?
Irene commença à défaire les nœuds en milieu de corde, puis sur un des deux brins nouvellement créés, elle l'enroula sur à peu près les deux tiers de sa longueur, puis passa la corde autour de ce rouleau avant de faire un nœud pour le bloquer, comme lorsqu'elle rangeait les cordes en partant en camping avec ses parents.
- Tu peux pas parler ?
Irene souleva son pull au dessus de son nombril et, avec le reste de corde libre du brin qu'elle venait d'enrouler, Irene se fit une ceinture, enroulant plusieurs fois la corde autour de sa taille, tâchant de serrer le plus possible en ignorant le contact désagréablement froid de la laine mouillée. Enfin, elle fit trois tours autour du brin enroulés autour de sa taille et passa la fin de la corde dans ces tours et tira sur ce nœud. Avec un peu de chance, cela tiendrai.
- Quelles salles as-tu traversées ? Tu as croisé beaucoup de monde ? De statues ?
Irene avait à présent un peu plus de 5m de corde enroulée autour de la taille et un rouleau qui pendait devant sa hanche droite, sur sa cuisse, mais il restait une vingtaine de mètres de corde à ranger... Irene commença alors à l'enrouler en 8 comme le premier brin, laissant juste deux petits mètres de corde de libre une fois le nœud effectué. Irene passa deux fois le brin libre sous sa ceinture, du côté gauche, et enroula le reste autour de sa taille avant de refaire un nœud. Enfin, Irene rabattit son pull par dessus les deux ceintures, laissant juste les boucles pendre en dehors.

Shimizu, devait être le garçon qui avait trahi Hanako, Irene lisait les réponses avec attention et tâchait d'en retenir les informations. Une représentation... Et elle était muette. Irene hocha la tête simplement, insensible à la gêne qu'elle provoquait chez sa camarade, il ne s'agissait donc pas de faire preuve de discrétion... très vite la japonaise fit le récit de son arrivée, et Irene eu un doute, Kazuo ? Qui était Kazuo ? Peut-être était-ce un surnom ? Irene nota également qu'elle n'avait manifestement pas croisé ses camarades de Poudlard. Toujours aucune nouvelle d'eux et toujours pas le droit de s'inquiéter plus que nécessaire : de toutes façons, tant qu'elle ne serait pas avec eux, elle ne pourrait rien pour les aider. Hanako avait continué d'écrire et Irene acquiesça avec gratitude à la proposition de réparer sa cape quand elle en aurait besoin. Drôle de culture, on n'aurait jamais entendu parler de cours de couture à Poudlard, il y avait bien d'autres aspects de la magie bien plus intéressants. Enfin même si là, Irene n'aurait pas dit non pour quelques bases en la matière, elle ne doutait pas que ça puisse être plus efficace que d'utiliser un reparo.

Lorsqu'Ivana prit la parole, Irene fronça les sourcils, élève noir ? Parlait-elle de celui qui avait trahi Hanako ? Mais les élèves de Mahoutokoro ne portaient qu'une robe rose à doré qui ne passait en blanc que s'ils faisaient preuve de magie noire, non ? A aucun moment elle devenait noire dans les informations que la Serdaigle avait pu lire... Irene s'adressa à Hanako :
- Shimizu ? Kizuo ?
Puis, le temps qu'Hanako écrive sa réponse, elle s'adressa à l'ensemble du groupe, après un coup d'œil incertain vers Mihael (comment avaient-ils pu se rater ? Irene et lui avaient du rester vraiment longtemps dans la salle à la pensine pour avoir raté tout ce beau monde... Et comment Mihael avait-il fait pour ne rien entendre pendant qu'Irene avait la tête dans les souvenirs de Sildnir ?) avant de se tourner vers Ivana et Fridrik :
- A droite alors. Vous avez donc vaincu le traître ?
Irene sortit sa baguette et se prépara à quitter la pièce. Mais si pour l'instant ils avaient peu de chance d'être pris en traître, se trouvant dans un cul de sac et venant de quitter une salle vide, la salle de la pensine, dès qu'ils auraient fait quelques pas dans le couloir, n'importe qui pourrait surgir derrière eux et les attaquer par surprise. Combien étaient-ils encore debout ? Depuis combien de temps étaient-ils entrés dans le Dominion ? Les questions se bousculaient dans la tête d'Irene qui s'entendit pourtant dire :
- Quelqu'un surveille derrière ?

Les pièces se mettent en place dans la tête de la Serdaigle, qui fit un signe de tête à Hanako pour attester qu'elle avait compris, puis, à l'explication d'Ivana, Irene repense au blond qui combattait Mihael avant que la jeune fille n'arrive. Mihael qui ne devait rien comprendre de ce qu'il se passait, d'ailleurs...
- Mihael en a vaincu un aussi, annonça Irene, prenant soin de ne pas mentionner son intervention minime dans le duel.
Deux membres de l'académie des arts obscurs en moins, au moins c'était déjà ça, mais il restait d'autres écoles non reconnues et qui savait, parmi elles, lesquelles avaient fourni des élèves dignes de confiance ? Si tant était qu'il y en avait. Tout en réfléchissant à ce dilemme : tester la confiance ou se défendre directement face aux écoles inconnues, Irene s'engagea à la suite de Fridrik et d'Hanako.

Alors qu'ils avançaient entre les cellules, toutes semblant désertées par leurs occupants et aucun couloir ne revenant en tête d'Irene, ils tombèrent sur deux statues et Fridrik indiqua avoir changé un élève étranger en pierre. Probablement un membre d'une école non reconnue, supposa Irene et sans doute pas un élève noir comme disait Ivana, sinon il l'aurait précisé. La jeune fille demanda alors :
- Quel était ton dernier sort avant qu'il se transforme en statue ?
Elle observait les statues essayant de voir un blason ou un indice sur l'appartenance, de leur "vivant" de ces élèves statufiés.

Tours 37 et 38
Ce qu'Irene observait ne lui disait rien, une espèce de feuille dont la forme ne lui était pas complètement étrangère sans qu'elle n'arrive à remettre de nom dessus et une baguette, le tout sur des vêtements peu habituels pour des sorciers. En bref une école non reconnue. Ce qu'Ivana confirma plus ou moins lorsqu'elle prit la parole. Pourquoi les français particulièrement n'auraient pas voulu éliminer ces élèves ? Quoi qu'il en fut-ce, ces deux là étaient bel et bien changés en pierre et ce n'étaient manifestement pas ceux que les Durmstrang avaient croisés, sinon ils les auraient reconnus, non ?

Un confringo non mortel avait donc transformé un élève en pierre. La thèse de l'élimination était de plus en plus probable, au moins personne ne pouvait mourir cette fois, pensait Irene. Pour autant le mystère de la transformation en pierre n'était pas résolu : qu'est ce qui pouvait provoquer la métamorphose ? Quelles étaient les lois qui s'appliquaient là ? Irene était de plus en plus curieuse de le savoir, mais elle semblait être la seule. Peut-être était-elle folle ? Ou simplement les autres avaient-ils déjà résolu ce mystère ? Irene en doutait, ils ne manquaient pas d'intelligence (enfin pas trop), mais ils en aurait parlé. Sauf s'ils avaient voulu garder l'information pour eux, mais elle en doutait.

La phrase d'Ivana sortit Irene de ses pensées et lui rappela son nouvel objectif : rassembler les statues. Irene hocha la tête en rougissant légèrement, espérant de tout cœur que Fridrik ne fut pas rentré dans ses pensées à ce moment là. Elle laissa les filles prendre les statues en vol et les précéda, hésitant à relever le peu de sécurité qu'il y avait à présent à l'arrière du groupe, mais ne souhaitant pas se ridiculiser plus qu'elle ne l'avait déjà fait en oubliant de reprendre les statues. Arrivés à un nouvel embranchement, Fridrik les mis en garde sur le chemin à prendre, Irene supposait qu'il montrait la direction où les autres membre de leur équipe devait se retrouver. Irene proposa alors :
- On peut se séparer ? Ivana et Hanako retrouvent les autres à gauche et nous trois, elle désigna les deux garçons et elle-même, on cherche d'autres statues ? Ou trop dur de retrouver le chemin ?
Si Fridrik pouvait sentir la présence des autres membres de leur groupe, ces derniers ne devaient pas être bien loin, suffisamment proches pour que les filles puissent les retrouver facilement et sans trop risquer de se faire attaquer. Néanmoins, mieux valait que l'une d'elle soit libre au cas où, Irene termina alors en montrant les statues puis sa ceinture cape :
- Accrochez-les ensemble, puis jetez Aleviari sur chaque : une de vous pourra les déplacer pendant que l'autre ouvre la voie ?

Si Ivana fit remarquer à Irene que Fridrik n'avait pas forcément ressentit des amis, au contraire de ce que la jeune rousse pensait, elle sembla ne pas être contre l'idée d'Irene. Cette dernière commença alors à se défaire de sa corde pendant devant sa cuisse gauche et la lui tendit. Pendant ce temps, Mihael sembla proposer quelque chose, ce que Fridrik confirma à Irene lorsqu'il répondit à sa question. Pourquoi ne pas fermer de porte ? Que se passait-il si on fermait une porte ? Irene sentit qu'il lui manquait une information, mais n'était pas certaine de vouloir que tout le monde soit au courant. Elle acquiesça alors à la proposition qui lui avait été faite et elle suivit Fridrik et Mihael. Dès que les filles lui parurent hors de porté de voix, Irene demanda, rougissant :
- Pourquoi ne pas fermer les portes ?