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04 mai 2021, 17:55
 Trèfle  Ferveur dominicale
Reducio
Précédemment :


Automne 2045, en compagnie de Lucy O’Reilly et d’Archibald Featherstone.


Fixant les pétales chatoyants et clairs de la fleur blanche qui lui avait été offerte par la plus jeune élève, l’adolescent s’interrogeait sur les conditions de conservation de cette plante enchantée qu’une magie qu’il n’avait pas identifiée avait maintenu dans cet état jusqu’à la sortie de son cocon de cristal. Il n’osait toujours pas y apposer sa main, provoquer un contact direct avec les pétales. Finissant pensivement les restes de miel demeurés sur sa spatule, il la rangea aux côtés des autres ustensiles de préparation, dont notamment ses plaques refroidies. Il n’avait certes pas pris sa baguette magique au matin, mais ce ne devrait le gêner, il avait appris à dissocier l’art des Potions de celui de son instrument boisé. Le sortilège de disparition ou plutôt d’évanescence comme il préférait l’appeler pour vider un chaudron n’était un usage qui lui correspondait, il avait pour habitude de conserver au moins dans un premier temps ses expériences et le contenu se retrouva donc bientôt dans l’une de ses fioles conçues à cet effet qu’il rangea auprès des autres. Ayant tout redisposé, il garda la place du sommet pour le cadeau de blancheur végétale de sa benjamine, toujours posé sur la vasque à sa mesure.

Désormais prêt, il se leva enfin pour se mettre en marche en direction des serres, fronçant légèrement ses sourcils. Tournant la tête vers l’enfant qui avait annoncé avec quelque assurance que leur enseignant devrait être aux alentours, il se demandait si elle en savait plus que lui quant au lieu exact qu’il aurait choisi pour occuper cette matinée automnale. Si cette journée lui avait paru idéale pour observer le pouvoir d’Éos sur les émanations magiques, était-ce toutefois le juste moment pour importuner au petit matin d’un jour de repos le professeur de Botanique ? Hjúki tenta de chasser ses hésitations, se raisonnant en supposant qu’il pourrait tout autant être flatté de recevoir la visite d’un duo aussi incongru que ces représentants du premier et du dernier niveau d’études capables de se soucier de son domaine d’expertise même hors de ses cours et dès la première heure. Il patienta quelques instants, le temps nécessaire à l’enfant pour se remettre debout afin qu’ils fassent route ensemble, ainsi qu’elle l’avait suggéré.

Il avait tant de questionnements et de préoccupations de toutes sortes qui défilaient en son esprit, qu’il ignorait encore comment et en quel ordre les présenter. Par où commencer ? Il y avait certes la question des ingrédients à laquelle il ne pouvait pas être insensible, si magnétisé qu’il était par les mélanges. Sous quelles limites les ressources de Pan pouvaient-elles être sollicités sans lui provoquer le moindre heurt ? Quelles étaient les entités s’occupant de réguler les extractions ? Quels abus la communauté sorcière avait-elle à se reprocher ? Magie ou non, la cupidité frappait tous les cœurs, il était avéré que du braconnage sous-tendait d’obscurs trafics des éléments les plus précieux et coûteux. Ces réflexions lui ayant ôté la voix, il la recouvra cependant alors que les structures de verre furent en vue pour interroger l’irlandaise.


« Quelle serait la serre idéale pour un dimanche ? »

Hésitant, il n’avait pas encore invoqué haut et fort le nom du professeur, ayant un instant oublié lequel du registre grave ou aigu portait le mieux pour atteindre son ouïe qu’il savait particulière. Sa mue ne lui avait pas offert des notes si basses que cela, mais sûrement plus que celles de l’enfant. Son esprit avait néanmoins vaguement décelé quelque chose de mesuré ou courtois en elle qui ferait sûrement une meilleure impression que ses circonlocutions, d’autant qu’il en était encore à fouiller dans ses pensées pour retrouver l’équivalent anglais de ‘Herr’ qui lui échappait.

07 mai 2021, 19:04
 Trèfle  Ferveur dominicale
Heureuse Lucy regardait son camarade ranger ses affaires. Il l'accompagnerait donc voir leur professeur de botanique afin de répondre à certaines questions qui flottaient dans leur esprit. La petite Irlandaise était toujours sur le sol, laissant le temps à son ainé de faire ce qu'il avait à faire. Elle vit un peu plus loin un pissenlit, pour une raison obscure, il avait encore tous ses parachutes. Elle sourit à cette vue. Dans un geste plein de mesure elle s'approcha du pissenlit, prit un bâton qui traînait sur le sol et commença à creuser autour. Cette fleur serait un cadeau parfait pour son professeur. On avait toujours répété à Lucy qu'il ne fallait pas venir les mains vides chez des personnes. Elle devait donc respecter cela. Une fois la fleur dans ses mains, elle fit tout son possible pour préserver ses petits parachutes. Bien que l'on puisse trouver des pissenlits en toute saison, il était tout de même rarissime que ces fleurs soient intactes en cette saison d'automne.

La motte de terre entre les mains Lucy se retourna, utilisant sa seconde main pour protéger la fleur du vent, elle vit son ainé qui semblait être prêt depuis un petit moment maintenant. Il semblait l'attendre un peu plus loin. La petite Irlandaise s'activa, il ne fallait pas faire attendre les autres. D'un pas mesuré, elle laissait le sol défiler sous ses pieds, son attention portée sur la petite fleur qui se devait d'arriver intact. Elle avait tout fait pour ne pas l'abîmer, on pouvait même la replanter comme on le voulait. Le petit corps suivait le garçon qui semblait préoccupé par quelque chose. Elle ne posa cependant pas la question pour savoir à quoi celui-ci pensait, c'était indiscret et cela lui appartenait. La fillette commençait à s'essouffler, ses jambes étaient nettement plus petites que celles du garçon et il lui fallait un effort supplémentaire pour suivre le rythme. Par chance, les serres n'étaient plus très loin.

Quelle serre serait idéale en ce dimanche matin ? Voilà une question à laquelle il fallait répondre. Lucy mit un petit laps de temps pour y réfléchir. Toutes les serres avaient leur propre climat fait par enchantement, toutefois la serre méditerranéenne était plus grande et demandait par conséquent un contrôle plus minutieux avec les espèces. Parmi les quatre serres dans lesquelles elle avait le droit de se rendre celle-ci semblait plus logique. Même s'il existait une inconnue qui ferait que son professeur pourrait être dans une autre serre.


- La méditerranéenne ? Interrogea Lucy d’un ton confiant. Au pire même si elle s’était trompée, il suffirait de changer.

Elle emboîta le pas en première, poussant la porte de la serre afin d'entrer dans celle-ci. Elle marcha un petit peu à l'intérieur puis elle put apercevoir son professeur au loin. Elle était heureuse qu'il soit là. Une pensée traversa alors l'esprit de la petite Serdaigle, le garçon avait-il déposé son bocal de feu dans le panier à l'entrée ? Elle n'avait pas fait attention, mais elle se dit qu'il devait connaître le règlement des serres. Lucy aimait beaucoup le silence qui y régnait durant les cours. Son professeur était exigeant sur cela et ça permettait à la fillette de rester concentrée plus longtemps. Bien qu'elle fût discrète durant les cours, elle prenait moins de notes lors de ceux qui traitaient de la botanique. Déjà, parce que son cerveau lui permettait de mémoriser facilement les informations qui l'intéressait, mais aussi parce que sa passion pour les fleurs lui avait donné de bonnes bases dans cette matière. Espérant seulement que son professeur ne l'avait pas remarquée pour cela. Elle espérait aussi qu'il avait déjà mémorisé son nom bien que celle-ci faisait tout pour ne pas faire de vague durant les cours, quitte à prendre la place d'un fantôme, cela lui permettrait de ne pas à avoir à se présenter ou dire son nom. Elle n'aimait pas cela et chaque fois, c'était source d’angoisse.

- Bonjour professeur Featherstone. Fit-elle d'un ton calme et doux avec toutefois un bon niveau sonore. Lucy avait remarqué que parfois il faisait répéter les élèves qui parlaient avec un niveau sonore plutôt faible durant les cours. Navrée de vous déranger en cet agréable dimanche matin, mais nous avions certaines questions... Elle marqua une pause. Nous nous sommes dit que votre expertise en botanique permettrait d'apporter des réponses.

Lucy était toujours très cordiale et pouvait faire preuve d'une grande politesse envers les autres personnes comme on lui avait appris. Ainsi elle tendit des deux mains le petit pissenlit qui était dans un état parfaitement intact. Tous les petits parachutes formaient une boule fabuleuse et celui-ci était encore planté dans une petite motte de terre.


- Ce n’est pas grand-chose, voilà un petit présent pour vous, c’est plutôt rare de trouver un Taraxacum dans cet état en cette période de l’année.

Elle était un peu gênée, elle ne savait pas s’il serait sensible à ce geste ou au symbolisme qui accompagnait cette fleur qu’elle aimait tant. Cependant elle espérait que ce geste simple lui ferait plaisir.

Navrée du retard, des complications ont fait que je ne pouvais répondre avant. J'espère que cela convient, n'hésitez pas à me dire si il y a des petites erreurs ou autres, la fatigue m'a peut-être joué des tours. @Archibald Featherstone, @Hjúki Anastase.

Couleur des dialogues : #004080

27 juin 2021, 20:25
 Trèfle  Ferveur dominicale
Le dimanche était pour beaucoup un jour de repos. Il sonnait la fin de la semaine, la venue prochaine d'une autre, et était souvent attendu par une grande partie des élèves... et de ses collègues également. Mais pour le professeur Featherstone, le dimanche ressemblait un peu à tous les autres jours. Il n'y avait pas de repos en vue, ni de relaxation si ce n'est celle que procure le travail de la terre. La fin de semaine était pour lui l'occasion de s'adonner pleinement à ses jardins qu'il plaçait en second plan, face à l'enseignement, en semaine.

Installé dans ses serres, le botaniste s'occupait à tailler quelques unes de ses plantes. Il profitait du calme que lui offrait cette matinée que la plupart des adolescents passait à somnoler. Mais ce n'était visiblement pas le cas de tous, puisqu'une voix vint titiller son oreille et son esprit quitta ses pensées pour se diriger vers la jeune fille qui parlait, apparemment accompagnée d'un autre adolescent, bien plus âgé qu'elle.

"Bonjour Mister Anastase, bonjour Miss... O'Reilly ? Salua-t-il, hésitant un peu sur le dernier nom."

Le botaniste écouta ensuite la benjamine qui s'excusa d'abord pour le dérangement. Elle indiqua au vieil homme qu'ils avaient tous deux des questions à lui soumettre.

"Allez-y, je vous prie."

Alors qu'il s'attendait à ce que la jeune Serdaigle lui posât une question, cette dernière vint vers lui pour lui tendre un présent. Un pissenlit, encore en terre et fraîchement cueilli, et qui arborait encore de jolies aigrettes, créant en son sommet une aura sphérique, légère et blanche comme des nuages.

Le professeur fut surpris par le cadeau de la jeune fille. Les pissenlit étaient courants, bien que la fin de l'automne commençait à les faire disparaître. Il aimait bien ses fleurs, mais il ne tenait pas particulièrement à en avoir dans ses serres.

"Un... Taraxacum ?... Bégaya-t-il d'abord, peu accoutumé à entendre ce nom sortir de la bouche d'une enfant aussi jeune. Euh.. oui... Attendez, je vais chercher un pot pour l'y placer."

Le professeur se leva et abandonna un instant les deux enfants à la recherche d'un récipient pour la plante. L'opération ne fut guère longue, les pots d'argile étant nombreux dans les serres. Il revint en direction de Lucy et lui tendit le pot.

"Allez-y, mettez-la dedans."

Puis s'interrogeant sur la raison de leur venue, il demanda :

"J'imagine que vous n'êtes pas venus pour m'offrir un pissenlit. Quelles étaient ces questions que vous vouliez me poser ?"

Navré pour ce retard :sweatingbullets:

A Poudlard, j'ai planté mes racines.
Touchant turlupin de DD. Discord : LucasM#9063

28 juin 2021, 19:02
 Trèfle  Ferveur dominicale
Ses fréquents clignements dus à la luminosité et aux variations du paysage lui en offraient une vision fragmentée ; trop d’éléments à la fois à traiter l’empêchaient de poser un focus. Sa nuque pourtant restait immobile, tout passait dans les glissements anarchiques entre les fentes de ses paupières. Se pivotant pour constater lequel des pans à leur disposition saura prendre l’attention de celle qui l’accompagnait avec plus de franchise qu’il ne pourrait jamais être touché ; il constata qu’ayant enfoncé les mains en Gaïa elle en avait tiré une délicate engeance dont elle avait préservé l’autour. Il ne s’imaginait pas entrer de la sorte en elle. Terre ; trop battante, trop puissante, dont saillent veines et artères à sa surface. Arrachant son regard de cet étrange fragment de vie, il le relia à l’invisible chemin qui se dessinait par la destination suggérée à l’instant. S’il avait écouté ses propres préférences, il n’y aurait pas songé, mais le vaste pour peu d’êtres paraissait être un bon refuge. Une rapide vérification de ce qu’il tenait entre les bras lui suffit pour déterminer qu’il valait mieux s’en décharger à l’entrée avant de poursuivre plus avant dans la serre. L’humaine senteur contrastant avec les plantes lui pointa la position de l’adulte qu’ils recherchaient.

« Salutations de l’Aurore, Professor Featherstone. »

La partie conforme de son esprit était partie à vau-l’eau pour la hiérarchie d’importance entre titre, nom, vœu et leur expression s’était approximativement bricolée après avoir entendu l’ouverture de sa benjamine. C’était en fin de compte pareil en allemand et en anglais, même si la prononciation le trahissait et que sa langue maternelle ne contenait pas tout à fait la même nuance ; les mêmes syllabes de sa bouche livraient un autre sens que celui de la jeune *… O’Reilly ?* ; une vraie irlandaise… non pas qu’il soit faux, seulement un peu plus brouillé à son impression. Sans plus attendre, échappant aux angoissantes considérations de formalité, Hjúki attaqua.

« Les ressources ne sont tellement duplicables ou extensibles. Dans le sens où certaines magies ne sont applicables au vivant pour gonfler la production naturelle. Le maléfice de duplication notamment n’est pas capable de reproduire toutes les propriétés de la cible d’origine, la copie n’est pas accomplie sous tous les aspects. »

Des citrouilles pouvaient certes être grossies ; mais pour la consommation ou la sculpture ? Qui avait témoigné de la potentielle altération du goût, du risque de son étiolement ? La concentration au volume était-elle conservée ? Tout dépendait aussi du sorcier et de sa capacité à prendre en compte les facteurs essentiels lors de l’enchantement ou de l’imprégnation de la préparation.

« En ce cas, et considérant tout le champ commun aux moldus, je me demandais comment l’équilibre était maintenu. »

Les immenses tas de cartes qui traînaient çà et là dans le château témoignaient à son sens d’une extraction en quantités anormales de cacao ; et le support commun d’écriture était issu de procédés étrangement dépassés.

« Un point de rupture devrait-il être déterminé quant à l’admission ou l’évitement de la ponction excessive ? S’emparer d’un élément naturel au manifeste bénéfice au risque d’entraver son renouvèlement n’est guère une vue pérenne, mais comment être avisé de la juste limite sans une concertation à grande échelle ? La limite pourrait aussi induire des sacrifices de guérison ou de nutrition par manque de ressources… »

Un vieux Conte lui revenait, par petites parcelles et tiré d’il-ne-savait-plus quel ouvrage. L’histoire de quelqu’un qui obtient un jour un pouvoir de guérison puisant en ses forces et qui voyage pour en faire bénéficier le plus possible au risque de disparaître si souhaitant sauver tout le monde il accomplirait le soin et donc le don de trop.

02 juil. 2021, 16:02
 Trèfle  Ferveur dominicale
Lucy fit un petit signe de tête envers son professeur lorsqu'il prononça son nom avec hésitation, lui souriant au passage pour lui indiquer que cela n'était pas grave. La chose qui venait soulager la petite irlandaise était sans nul doute qu'elle n'aurait pas à se présenter d'elle-même, il avait retenu son nom malgré sa discrétion de fantôme. Il fut néanmoins pas mal étonné lorsqu'elle lui tendit la fleur, ne savait-il pas ce que ça voulait dire ? Tout de même un botaniste de son envergure le savait sans aucun doute très bien. Elle regarda son professeur cherchait un petit pot pour le mettre. Ni une ni deux, elle attrapa le pot le posa sur le sol et s'accroupit afin d'y déposer la petite fleur encore dans la terre avec le plus de délicatesse possible, s'en était presque religieux tant elle faisait d'effort pour en prendre soin. La symbolique du pissenlit méritait autant que la fleur elle-même a beaucoup de douceur. Du bout de ses petits doigts fin elle fit en sorte que la terre prenne bien tout l'espace dans le pot puis elle se releva avec celui-ci dans les mains.

Elle eut à peine le temps d'afficher un sourire que son camarade plus âgé venait de prendre la parole. Les mots s'enchaînaient et Lucy perdait un peu le fil il fallait bien l'avouer. Mais elle restait debout devant son professeur et hochait la tête. Elle savait que derrière ces belles tournures de phrase elle était parfaitement d'accord avec son ainé. Lucy aimait la poésie, elle avait vu en lui quelque chose de beau, et même si ses phrases demeuraient bien belles, il y avait des mots du haut de ses onze ans qu'elle ne saisissait pas et rendait tout cela technique. Elle avait l'habitude d'aller à l'essentiel avec les échecs ainsi lorsque son ainé eut fini elle ajouta, calmement.


- On se demandait comment on pouvait prendre du miel sans tuer les abeilles qui s’en servent comme nourriture, Mister. Du moins où se trouve l'équilibre dans les récoltes en général... Ce qui finalement ne vaut pas que pour le miel

Lucy était quelqu’un de plutôt futé et en avance par rapport au reste de ses pairs, mais il y avait une trop grande différence d’âge pour qu’elle s’exprime aussi bien qu’Anastase.

Couleur des dialogues : #004080

07 oct. 2021, 12:38
 Trèfle  Ferveur dominicale
La jeune Serdaigle posa alors le pissenlit dans le pot que le professeur lui avait tendu, faisant preuve d'une délicatesse extrême, comme s'il était fait d'un verre rare. Elle semblait contente et cela faisait plaisir à voir.

Le septième année arriva alors à sont tour en saluant le professeur d'une façon bien singulière. Le botaniste lui répondit alors poliment et écouta ce qu'il avait à dire. Les paroles s'enchaînèrent alors. Le vocabulaire aussi soutenu et élaboré dissonait avec ce que le professeur avait l'habitude d'entendre d'un septième année. Il fallait bien l'avouer, il fallait être concentré et appliqué pour bien comprendre là où le Gryffondor voulait en venir. Le scientifique avait bien plus l'habitude des phrases concises, et l'étudiant lui apparut comme manquant de synthèse. Mais malgré tout, il comprit l'intérêt de sa question. La benjamine ajouta alors au vieil homme qu'ils se questionnaient sur l'équilibre des choses, partant de la constatation que l'on prenait du miel aux abeilles qui s'en servent comme nourriture.

L'adulte réfléchit un peu, la question n'était pas si évidente. Bien qu'il avait eu quelques cours d'écologie, il n'était pas un connaisseur de l'apiculture.

"Dans le cas de la production de miel, commença-t-il, puisque cela semblait être la question initiale. c'est l'apiculteur qui est le gardien de cet équilibre. Le miel est en fait une réserve pour la ruche, si l'on récolte ces réserves il faut s'assurer que les abeilles aient suffisamment de ressources pour pouvoir se nourrir sans ces réserves. Dans le cas où ces ressources viendraient à manquer, c'est ce qui arrive quand vient l'hiver, l'apiculteur leur laisse leur réserve, où nourrit la ruche d'une autre manière.

De manière générale, quand la production est issue de la culture, c'est l'Homme qui vieille à équilibrer les ressources pour que la plante ou l'animal puisse vivre et se développer au mieux.

Mais bien sûr, pour des soucis de rentabilité, il arrive bien trop souvent, hélas, qu'il y ait des abus : l'utilisation de méthodes non naturelles pour accroître les rendements détériorent toujours la qualité de ce qui est produit. C'est le cas aussi pour les sorts.
Dit-il alors en se tournant vers le Septième année, pour répondre à ses interrogations.

Pour ce qui est du « devrait-on ou non », cela dépasse la botanique : ce n'est que politique. Mais il est raisonnable de penser qu'en effet, des limites devraient être imposées."

Encore navré pour ce retard :/

A Poudlard, j'ai planté mes racines.
Touchant turlupin de DD. Discord : LucasM#9063

07 oct. 2021, 21:21
 Trèfle  Ferveur dominicale
Sa délicatesse était telle qu’il aurait cru que sa benjamine était l’extension naturelle des pétales dont elle avait le soin. Après qu’elle eut poursuivi et complété ses élucubrations, l’adolescent lui accorda un regard reconnaissant ; comme si en tirant sur la bonne ficelle elle avait contribué au relâchement du nœud tendu que ses mots avaient élaboré sans qu’il ne songe à y insuffler de l’air pour qu’il y ait un minimum de lest. Le jeune étudiant essaya ensuite de se focaliser sur les paroles de leur aîné qui, après avoir digéré leurs demandes, les abreuverait des enseignements recherchés. Alors que ses clignements se rapprochaient de plus en plus, il croisa les doigts pour que ce ne soit pas le contrecoup d’un réveil trop matinal imposé à son corps après une semaine qui n’avait déjà pas été des plus légères. Se forçant à garder un esprit en éveil, il se redressa du mieux qu’il put pour accueillir les paroles du vénérable sorcier auxquelles il s’agrippait progressivement ; comme un serpent sinue le long des courbes imprévisibles d’un tunnel souterrain mais dont il a la certitude qu’il se poursuit tant que son nez n’a pas encore cogné contre le bout de l’excavation. Le début entrait assez facilement, était coulant, puisque ne s’y trouvait pas encore de nouveauté, ce qui l’aida à dissiper le vertige.

L’acuité peu ou prou retrouvée, ses pensées se débridèrent. Le déroulé qu’il put suivre entier lui confirma une chose primordiale qu’il n’avait vraisemblablement pas eu le temps de cristalliser de façon nette. Mis à part Opa peut-être, il n’était en fin de compte pas fait pour le dialogue avec les adultes. Ou les gens en général ? Il restait un bambin à l’expression trop rudimentaire pour jouir de la compréhension ; qui n’avait toujours pas appréhendé l’art de la parole. Ce qu’il avait imaginé, ce qu’il avait souhaité apprendre se trouvait, lui parut-il, en un champ voisin ou éloigné des considérations de son professeur qui n’abordait pas concrètement comment les sorciers protégeait ou régulaient exactement leurs cultures. C’était n’importe quoi d’avoir été pointé comme ‘mini-adulte’ pour expliquer son décalage avec les gosses de son âge dès le jardin d’enfants ; juste à cause de ses puzzles littéraires. Il n’était juste jamais devenu ne serait-ce qu’un enfant. Un gamin à qui l’on a donné des cubes aux expressions soignées mais jointes bout à bout au hasard et sans la moindre maîtrise. À quoi bon persévérer à s’embourber ? *ce n’est que politique*, une façon de dire que cela ne relevait pas de sa compétence. Les questions se bousculaient pour tenter de se préciser, mais c’était vain. La boule au ventre, la confusion avait achevé le bouffer. Ce qu’il se passait dans sa tête, était-ce doté de la moindre importance ? Que cela foisonne, qu’il n’y ait rien ; c’est idem. Le pauvre était en déraillement complet. Il ne savait même plus ce qu’il fichait ici. Si, il avait visé comme un cruchon. Il fallait tuer cette tension avant que Hjúki ne se sente devenir pantin de la situation.


« Je vous remercie pour l’accueil et la conversation, c’est très aimable à vous. Je crois avoir compris où creuser et ne vais pas abuser plus longuement de votre repos dominical. »

Le jeune Anastase serait bien incapable d’expliquer les mécanismes qui s’étaient enclenchés en lui pour tuer toute la fièvre de laquelle il était habité plus tôt ce matin. S’arrêtant devant l’enfant juste avant de faire volte-face, il descendit à son niveau pour lui murmurer quelques mots.

« Merci, chère Fleur.»

Avant qu’il ne sombre dans le tourbillon infernal et destructeur que devenaient ses pensées lorsque leur tuteur leur était arraché ; Hjúki récupéra ses affaires pour se précipiter vers la salle qui seule saurait ce dont il avait besoin.

Reducio
Navré pour ce terme rapide qui suit le cours abrupt de Hjúki. Mes remerciements pour avoir accepté de partager.