Depuis bientôt 2 mois, le printemps était arrivé, tandis que l'hiver froid qui avait - comme à son habitude - recouvert Poudlard de ses flocons, lui avait cédé sa place.
Cet hiver semblait déjà bien loin et la chaleur du mois de mai se faisait déjà ressentir en ce début de mois. Aussi le jeune Poufsouffle se trouvait logiquement très peu couvert depuis quelques temps.

En cette journée du 6 mai, il devait justement passer à la volière, afin de vérifier si sa famille ne lui avait pas destiné quelque lettre ou cadeau, comme cela arrivait de temps à autres.
Le temps de ranger deux trois affaires et de faire soigneusement son lit dans son dortoir, il enfila quelques vêtements légers avant de se diriger vers sa salle commune. Celle-ci était déjà assez vivante malgré l'heure relativement matinale. Il passa le bonjour à ses camarades de la maison jaune et noire puis sortit rejoindre les grands couloirs du château à grandes enjambées. D'un pas énergique, il gravit les étages avec efficacité pour se rendre à destination.
Une fois arrivé dans la pièce dans laquelle se trouvaient juchés une multitude de hiboux, il repéra la chouette familiale, qui l'attendait patiemment avec un petit colis. Il défit le fil qui le retenait à la patte de la chouette et récupéra le paquet, libérant le petit volatile de ce poids. Tout comme la lettre qu'il avait reçue de la part de son arrière-grand-père Gerald le matin même, il décida de plutôt s'en réserver l'ouverture plus tard, lorsqu'il serait au calme, dans un endroit comme le parc ou encore sa salle commune, en espérant qu'il n'y ait pas trop de bruit.
Bien que cela ne lui déplaise d'aucune façon, il était tout de même assez étonné de recevoir un colis de la part de ses parents.

Étant Moldus et bien qu'en adéquation avec la plupart des principes sorciers, il n'envoyaient qu'à de rares occasions une lettre ou un paquet par la voie sorcière, c'est-à-dire par une chouette. Aussi à chaque fois que cela se présentait, le jeune garçon s'en voyait d'autant plus ravi. A l'inverse, son arrière-grand-père Gerald, qui était lui un sorcier, lui envoyait souvent des lettres car tous deux étaient très liés l'un à l'autre, en partie par le fait qu'ils soient tous les deux des sorciers, ce qui faisait qu'ils se comprenaient plus. Mais aussi car Gerald avait beaucoup contribué à lui apprendre tous les secrets du monde magique, que ce soit au niveau histoire, sortilèges, plantes, créatures...
Depuis qu'il avait découvert qu'il était un sorcier et que sa famille avait finit par l'apprendre, soit depuis environ ses 8 ans, Mattew s'était parfaitement intégré au monde des sorciers, et cela en grande partie grâce à Gerald. Aussi sa reconnaissance envers lui était-elle très grande.

Le lieu était plutôt dans lequel il se trouvait était assez calme si l'on exceptait le bruit des hiboux, chouettes, et autres strigiformes, ce même son couvrant celui de la légère brise qui soufflait en dehors et pénétrait la volière par les nombreuses ouvertures.
Le Poufsouffle avait toujours apprécié le calme et le silence, et il en profitait souvent pour réfléchir, penser, fermer les yeux, se détendre, ou bien écouter la nature. Alors il se laissa emporter sans aucune résistance et se plongea dans cet "état second" comme il en avait régulièrement

Il se tenait là, debout et immobile, les yeux clos, au milieu de tous ses rapaces nocturnes. Au milieu de ce grand espace. Ses cheveux virevoltaient sous l'effet du vent. Il était seul dans sa bulle. Dans son monde. Un monde qui lui appartenait.

UNNA BRIGHT - 11 ans Le samedi 6 mai 2045, dans la matinée Avec @Mattew Thomas

Ce mois de mai commençait merveilleusement bien. Unna était assise près de la fenêtre ouverte de son dortoir, le soleil déjà rayonnant en ce début de matinée lui réchauffait la peau et une légère brise venait lui caresser le visage. Elle ne faisait rien de particulier, perdue dans ses rêveries et n'avait envie de rien d'autre. Soudain, elle se rappela que le lendemain était le jour de son anniversaire. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Allait-elle recevoir des cadeaux ? Sans aucun doute. Ses parents ne l'oublierait pas. Son frère Edward lui offrirait bien un petit quelque chose aussi. Peut-être même que ses amis penseraient à elle. Elle allait avoir 12 ans et cela lui fit se remémorer son année. Il y avait eu des hauts et des bas mais elle en gardait un très bon souvenir. La vie à Poudlard lui plaisait beaucoup et elle avait toujours les vacances pour retrouver sa famille. Elle eut malgré tout un petit pincement au cœur lorsqu'elle repensa à Steve. Elle essayait en règle général de garder son doux visage loin de ses pensées, mais ce matin-là, alors qu'elle brossait le paysage de sa onzième année, elle lui laissa une petite place. Ils avaient été tellement proche, et sa disparition avait été si soudaine. Son absence avait laissé comme un petit cratère dans son cœur. Elle avait réussi à retrouver sa bonne humeur mais il ne faisait aucun doute que cette expérience douloureuse marquerait ces futures relations. Elle en était venue à la conclusion que Steve n'avait pas voulu la mêler à sa vie familiale compliquée et qu'il avait sans doute du déménager. Après tout, ils ne s'étaient jamais disputés. Avec le temps, ce souvenir ne ferait sans doute plus du tout mal, comme une jolie bulle dans sa mémoire.

Elle ne voulait pas s'enfoncer dans une mélancolie trop familière et se décida à se mettre en mouvement. Peut-être une petite promenade dans le parc ? Finalement, son choix se porta sur un petit tour à la volière. Elle aimait la joyeuse cacophonie des hululements et pouvoir observer la vue depuis la tour. Peut-être aurait-elle déjà reçu un colis ? Cette idée la mit en joie. Elle sortit de la tour des Serdaigle et commença à gravir tranquillement les marches qui la séparait de la volière. En cette journée printanière, elle était vêtue d'une tenue de circonstance : une jupe bleue et un chemisier blanc. Elle aimait bien s'habiller à la façon moldue le week-end. Cela lui rappelait lorsqu'elle flânait dans les rue de Canterbury, sa ville natale.

Lorsqu'elle passa à l'extérieur, le vent fit voleter sa jupe et ses cheveux en tous sens. La nature et les éléments avaient toujours un effet calmant sur la jeune fille. Elle resta un moment sans bouger, les yeux fermés. Puis, elle entra dans la volière et remarqua alors que quelqu'un était déjà dans la pièce. Elle reconnu alors Mattew, qu'elle avait rencontré quelques semaines auparavant dans la salle sur demande. Cela lui fit plaisir de le retrouver là. Ils s'étaient bien croisés quelques fois depuis, mais sans avoir eut vraiment l'occasion de se parler plus que ça. Il semblait perdu dans ses pensées, presque en train de méditer. Elle s'approcha doucement, elle ne voulait pas lui faire peur. Elle hésita à lui dire bonjour. Elle chercha Ervin des yeux. C'était le hibou de son frère et elle pouvait l'utiliser quand elle en avait besoin. Elle se décida malgré tout à manifester sa présence et dit doucement dans un sourire :

- Bonjour Mattew !

- Bonjour Mattew !

Le silence se brise soudain, percé par une voix. Une voix qui n'est pas sans rappeler des souvenirs au Poufsouffle. Oui c'est, une voix familière.
Il rouvre ses yeux et se retourne.
Alors il peut la reconnaître. Unna.
Ils s'étaient rencontrés environ un mois plus tôt, une nuit, dans la Salle sur Demande.
Tout d'abord, il ne sait quoi répondre. C'est une surprise pour lui de la retrouver ici, en cet instant, alors que quelques instants auparavant, il était tout seul. Il était également étonné qu'elle l'ait aussi facilement reconnu. Finalement, sa langue se débloqua et il la salua comme il se devait.

- Oh, salut ! Ça fait un moment dit-donc ! annonça-t-il, toujours avec ce même visage marqué par la surprise. C'est cool de te voir, qu'est ce que tu viens faire par ici, demanda-t-il ensuite, un sourire au coin des lèvres.

*Quelle question... Du veut qu'elle vienne faire quoi ici à part récupérer une lettre ?*

Il effaça rapidement ces pensées négatives qui lui parvenaient soudainement. Ces pensées parasites arrivaient par moments, par bribes, d'un coup. Et s'effaçaient tout aussi rapidement. Cela survenait la plupart du temps lors de situations de réflexion, lorsqu'il se trouvait seul.
Mattew passait beaucoup de temps à penser et réfléchir seul, dans le Parc par exemple. Il pensait à tout et à rien, du monde qui l'entourait, de l'actualité sorcière, moldue, et puis aussi des choses très banales comme les quelques ragots qui passaient dans le château, les lettres de sa famille... Bref, ses sujets de réflexion étaient assez divers, bien que, depuis quelques temps, il lui arrive de se poser des questions étranges, de ressentir des sensations désagréables, sans parvenir à découvrir la véritable source de ces maux. Aussi, à chaque fois que des pensées négatives refaisaient surfaces, s'était comme si des espaces bloqués jusqu'alors se rouvraient, et que leur contenu se déversait sur lui. Et il avait peur de s'y noyer un jour. Toutes ces questions, ces sensations, ces ondes négatives, étaient liées, il le ressentait, mais tout cet ensemble était comme un ennemi invisible. Il n'y avait pas de mots pour décrire cela. Et jamais il n'oserait en faire part à qui que ce soit, de peur de passer pour un fou.
Sans s'en rendre compte, il venait de replonger dans ces réflexions intenses et bizarres sur des choses invisibles, inexistantes à l’œil des autres.
Il eut peur qu'Unna s'en aperçoive mais il y avait peu de chances que cela arrive car il restait souvent assez impassible concernant les sensations de ce type qu'il ressentait.
*Peur. Et pourquoi donc ?*
Le Poufsouffle reporta alors son attention sur la jeune Serdaigle et plus précisément sur son style vestimentaire, afin de se recentrer sur quelque chose de plus *normal*, et un peu moins loufoque.

- Cool ta tenue ! dit-il donc à l'attention d'Unna.

Unna sembla sortir le garçon de ses rêveries, pourtant il ne sursauta pas et se tourna calmement. Il salua la jeune fille.

- Oui c'est vrai que ça fait un moment. On n'a pas vraiment eu l'occasion de se parler depuis l'autre soir dans la salle sur demande, dit-elle en souriant. Je suis contente de te voir aussi. J'étais venue voir si je n'avais pas reçu une lettre ou un paquet. C'est mon anniversaire demain et je suis un peu impatiente !

Elle regretta soudain d'avoir parlé de son anniversaire. Elle était toujours un peu gênée qu'on le lui souhaite et elle ne voulait surtout pas que les autres se sentent obligés de quoi que ce soit. Elle changea alors de sujet.

- Toi aussi, tu es venu voir ton courrier ? Tu as reçu des choses intéressantes ?

Unna survola de nouveaux les perchoirs des yeux et elle trouva enfin ce qu'elle cherchait : Ervin. Ce paresseux n'avait pas daigné lui adresser un regard. Il n'en avait que pour son frère ! Pourtant, il avait bel et bien un petit paquet accroché à la patte. Lorsqu'elle s'approcha du volatile, celui-ci leva ses yeux endormis vers elle, puis détourna la tête comme si elle était la dernière personne qu'il avait envie de voir. Elle observa le paquet de plus près. Il y avait bien son nom inscrit en belles lettres violettes ainsi que l'adresse de l'expéditeur. C'était son oncle, sa tante et ses cousins qui lui envoyaient une petite surprise. Ses parents avaient du s'organiser pour que son colis arrive pile le jour de son anniversaire. Elle décrocha le colis de la patte d'Ervin mais ne l'ouvrit pas tout de suite. Elle ne voulait pas paraître malpolie envers Mattew.

Celui-ci paraissait de nouveau perdu dans ses pensées. Unna se dit qu'il devait s'en passer des choses dans son monde intérieur. Comme pour elle d'ailleurs, et sans doute comme pour la plupart des gens. Lorsqu'elle était seule, les idées et les pensées passaient et repassaient sans cesse comme des nuages poussés par le vent.

Il fit alors un commentaire sur sa tenue. Unna rougit légèrement et s'assit en tailleur en face de lui.

- Oh merci. Il fait beau et c'est le week-end alors... Comme j'habite dans une ville moldue, j'ai pas mal de vêtements de ce type, pour passer inaperçue, répondit-elle en riant pour cacher sa gêne.

Unna aimait être bien habillée pas forcément pour plaire aux autres, mais elle préférait apporter un peu de beauté à ce monde plutôt que de la laideur. Elle demandait d'ailleurs souvent des vêtements pour ses anniversaires. Cependant, sa robe de sorcière lui convenait très bien aussi et elle aimait que tous les élèves soient habillés de la même manière au château.

Tout à coup, elle se dit qu'elle avait peut-être du sembler sans gêne aux yeux de Mattew, à s'asseoir ainsi près de lui comme s'ils étaient de bons amis. C'était pourtant ce qu'elle ressentait. Même s'ils n'avaient passé qu'une seule soirée ensemble, elle se sentait bien avec lui. Mais après tout, peut-être que de son côté, il n'avait aucune envie de parler avec elle.

- J'espère que je ne te déranges pas, tu avais peut-être envie d'être seul ?

- Oui c'est vrai que ça fait un moment. On n'a pas vraiment eu l'occasion de se parler depuis l'autre soir dans la salle sur demande, dit-elle en souriant. Je suis contente de te voir aussi.
Un sourire étira ses lèvres. Cela lui faisait chaud au cœur de l'entendre dire qu'elle se réjouissait de pouvoir être de nouveau en sa compagnie.

- J'étais venue voir si je n'avais pas reçu une lettre ou un paquet. C'est mon anniversaire demain et je suis un peu impatiente ! poursuivit la fille aux cheveux blonds, tout sourire aux lèvres, lorsqu'il lui évoqua la période durant laquelle ils ne s'étaient pas vu, ou du moins ils ne s'étaient pas reparlés depuis leur rencontre un soir dans la salle sur demande.
Il ne put laisser transparaître un signe d'étonnement sur son visage sous le coup de la surprise.
Il n'avait jamais songé que tous deux ne savaient encore que peu de choses l'un de l'autre et que de telles banalités n'avaient même pas été évoquées.

- Oh ! Tu aurais du me le dire plus tôt, j'aurais pu réfléchir à te donner quelque chose ! s'exclama-t-il, surpris, une pointe de gêne s'emparant de lui, lorsqu'il réalisa soudain qu'il n'avait absolument rien à lui offrir. La situation en était d'autant plus embarrassante vu que c'était principalement le sujet de leur discussion jusque là. Fort heureusement, ce n'était pas aujourd'hui, songea-t-il intérieurement. * J'aurais encore le temps d'y réfléchir un peu. *

- Toi aussi, tu es venu voir ton courrier ? ajouta-t-elle avec une pointe d'empressement trahissant un peu de gêne. Tu as reçu des choses intéressantes ?

Le Poufsouffle avait ressenti son embarras de par son attitude et le changement de sujet assez vif, un peu trop même. De son côté, la question le prit un peu de court et il ne put s'empêcher de faire paraître un soupçon de surprise.

- De ? balbutia-t-il, le temps qu'il se remémore la question, avant de se reprendre. Ah, eh bien, oui c'est ça je suis venu vérifier si je n'avais pas reçu du courrier, poursuivit-il d'un air un peu perdu. Il n'avait pas vraiment été très attentif et il avait à peine entendu sa question.
Puis il ajouta, en sortant un paquet d'une poche intérieure de sa chemise et en la désignant à Unna :

- J'ai reçu un colis de ma famille. Et ça c'est une lettre de mon arrière-grand-père que j'ai récupéré ce matin, tu te souviens, celui qui est sorcier, je t'en avais parlé, acheva-t-il en lui présentant une enveloppe rangée dans la poche de son jean.

Lorsqu'il la complimenta sur la tenue qu'elle avait adoptée aujourd'hui, Unna ne put s'empêcher de rougir légèrement, touchée par la remarque, avant de s'asseoir en tailleur en face de lui, sur quoi il décida de faire de même.

- Oh merci. Il fait beau et c'est le week-end alors... Comme j'habite dans une ville moldue, j'ai pas mal de vêtements de ce type, pour passer inaperçue, dit-elle avec un rire un peu forcé.

Des vêtements moldus. Il y en avait plein les armoires chez lui. Il faut dire qu'avec une famille moldue et quand on n'a découvert le monde des sorcier qu'à l'âge de 8 ans, c'était difficilement envisageable d'une autre manière. Cela lui rappela que même durant l'époque où il ignorait totalement l'existence des sorciers, il n'avais jamais fait attention à leurs habits différents de ceux des moldus, c'était à s'en demander s'il avait seulement vu des sorciers en dehors de ses deux arrières-grands-parents durant cette période de son enfance.

- J'espère que je ne te déranges pas, tu avais peut-être envie d'être seul ? lui demanda-t-elle, d'un air un peu désolé.

- Ah, ça..., répondit-il en comprenant qu'elle faisant allusion au moment où elle l'avait trouvé, yeux fermés, immobile, dans la volière. Non, c'est rien, pas de problème, t'inquiètes.

Il passa une main dans ses cheveux pour dégager une mèche qui lui retombait sur le visage.
Le vent s'était assez vite renforcé depuis l'instant où il était arrivé dans la volière et venait leur fouetter le visage de temps à autres, quand quelques bourrasques s’engouffraient par les interstices et nombreuses ouvertures qui les entouraient, pour venir leur envoyer de grandes bouffées d'air.

- Je t'ai déjà parlé de ma petite amie ?

Il avait dit cela soudainement, d'une voix détachée, sans embarras.
La question était partie tout seule mais il n'en éprouvait aucun regret.
Et puis Unna avait peut-être quelqu'un, elle aussi ?

...

Mattew parut surpris par le brusque changement de sujet de la jeune fille. Elle regretta un peu d'avoir été si abrupte. Après tout, oui, c'était bientôt son anniversaire, ce n'était pas si gênant. Tout le monde avait une date d'anniversaire après tout, et cela n'obligeait en rien à lui offrir un cadeau. Il semblait maintenant un peu perdu, comme un enfant qu'on aurait laissé seul. Le jeune garçon répondit malgré tout à sa question après un petit blanc.

Il était bel et bien venu chercher son courrier. C'était plutôt évident dans un endroit comme celui-ci. Il avait reçu un paquet et une lettre de son grand-père.
- Oui, je m'en souviens, un des seuls membre de ta famille étant sorcier, c'est bien ça ? Je suis sûre que le contenu de cette lettre doit être très intéressant ! dit-elle avec enthousiasme.

Il la rassura lorsqu'elle lui demanda s'il aurait voulu être seul. De son côté, elle était heureuse de pouvoir passer un moment avec lui. Même s'ils ne passaient pas énormément de temps ensemble, elle se sentait bien en sa présence. Elle ne se sentait jamais jugée. Il était juste là, présent à ce qui se passait autour de lui. Il semblait toujours joyeux. Mais elle ne l'avait jamais vu comme ça, perdu dans ses pensées, comme suspendu. Ses cheveux en bataille dans le vent, il lui rappela un peu Steve. Il y avait une légère ressemblance entre les deux garçons. Elle ressentit un léger pincement au cœur. Elle essayait de ne pas penser à lui en règle générale. Ils avaient été tellement proches que son absence était douloureuse, mais de moins en moins avec le temps.

Ses longs cheveux blonds virevoltaient en tous sens lorsqu'une bourrasque s’engouffrait de temps à autres dans les arches de la volière. Elle se tut un moment, profitant de sentir la douceur du vent sur sa peau.Ce silence était apaisant. Ils ne cherchaient pas à combler un vide. Leur présence suffisait. Après un moment, il lui demanda sans préambule s'il lui avait déjà parlé de sa petite-amie. Elle ne put empêcher un léger rosissement de ses joues. Elle s'en serait certainement souvenu s'il lui avait parlé d'une petite amie.
- Euh, non, je ne crois pas. Comment est-ce qu'elle s'appelle ? Elle est aussi à Poufsouffle ?

Elle ne demandait pas ça par politesse, ça l'intéressait réellement. Elle aurait voulu lui poser d'autres questions. Depuis combien de tant étaient-ils ensemble par exemple. Mais elle ne voulait pas paraître indiscrète. Elle attendit qu'il lui parle librement de sa relation. Unna n'avait jamais vraiment cherché à avoir un petit-ami, mais maintenant qu'elle avait eu elle-même une histoire, elle ne pouvait s'empêcher d'envier un peu Mattew. Devenir si proche avec une personne était quelque chose qu'elle n'avait jamais vécu auparavant. Elle ne s'éttendait pas à ce que cela puisse être aussi fort.

- Euh, non, je ne crois pas. Comment est-ce qu'elle s'appelle ? Elle est aussi à Poufsouffle ?

Elle avait enchaîné plusieurs questions à la fois, témoignant l'intérêt soudain pour le sujet qu'il venait tout juste d'aborder. Et bien qu'elle se retint d'ajouter autre chose, il sentit qu'elle était avide d'en savoir plus. Même s'il savait au fond de lui qu'elle ne le forçait en rien à s'exprimer longuement sur la question, il était déjà un peu moins à l'aise que quelques secondes auparavant. * Ça sert à rien * Néanmoins, c'était bien lui qui avancé cela et il ne s'en rendait véritablement compte qu'à l'instant.

* Pourquoi suis-je parti sur ce terrain...
Elle veut savoir.
Et puis j'ai pas l'air idiot comme ça...
Elle veut savoir.
Et puis j'en ai jamais parlé, pourquoi j'en parlerai ?
Elle veut savoir !
Soit, maintenant j'ai plus trop le choix...
On a toujours le choix *

- Oui, elle est à Poufsouffle, répondit-il enfin, à l'issue de plusieurs secondes qui lui parurent interminables.
Elle s'appelle Lena, poursuivit-il, les yeux perdus dans le lointain, dans la pierre des murs, fuyant vainement le regard de la Serdaigle.
Lena Smith.
Tu la connais peut-être ?

C'était étrange pour lui de parler d'Elle hors sa présence.
Jusqu'alors, il s'était bien gardé de parler de leur relation à qui que ce soit, proches ou non, famille ou ami.e.s.
Unna était la première personne à qui il se confiait là-dessus.
Ce n'était pas l'information du siècle, soit, mais cela avait de l'importance pour lui et il n'en aurait certainement pas causé avec le premier venu.
* C'était jamais arrivé avant. C'est la première fois que je vis quelque chose d'aussi incroyable et si inexplicablement agréable *
Toutes les choses ont un commencement.
La sensation qu'il ressentait à chaque fois qu'il y pensait où qu'il était avec Elle était nouvelle, jamais il n'avait vécu cela auparavant.
* Amour *

Un courant d'air s'engouffra soudainement par les ouvertures de la volière, lui parcourut l'échine, le faisant ressentir un léger frisson, et le ramenant à Unna, le tirant de ses rêveries.
Et elle ? songea-t-il. Était-elle seule ? Ou non ?
Une avalanche de questions jaillirent dans son esprit en l'espace de quelques instants et, poussé par un élan de curiosité, brûlait d'envie de toutes les poser.
Lorsqu'il voulut ouvrir sa bouche pour parler, les possibilités étaient si nombreuses qu'il s'abstint finalement de parler, préférant choisir ses questions afin de ne assaillir la Serdaigle de phrases futiles et embarrassantes.
Un silence s'était installé entre eux, seulement brouillé par les cris perçants des volatiles et les légères bourrasques qui faisaient virevolter leurs cheveux.
Lorsqu'il se fut enfin décidé, il se tourna vers elle :

- Et toi ?

Deux mots. En toute simplicité. Inutile de partir dans de longues questions là où deux petits mots suffisaient amplement.
Le Poufsouffle préférait la laissait développer d'elle même s'il y en avait la nécessité.
Il souhaitait la laisser libre de s'exprimer ou non, de ne pas forcer les choses.
Ces deux mots simplement l'y invitait, mais sans aucune contrainte ni obligation.
Si elle ne voulait pas parler, elle pouvait ne pas le faire.
Libre à elle.