- Aïe !
Je suis la plus heureuse du monde ! Nan, c'est faux.
Je viens de me tordre, casser ou peut-être fêler, la cheville.
Comment, me diriez-vous ?
Eh bien, je m'amusais avec des amies et j'ai chuté sur une racine d'arbre.
Maintenant, mes deux amies sont en train de m'aider à marcher pour que je puisse accéder à l'infirmerie.

Nous entrons et mes amies me posent dans la salle d'attente.
Elles s'échangent un regard et s'approchent de moi.
- Chacha, tu veux qu'on fasse un jeu en attendant l'infirmière ? Y'en a ici !
Elle me dit cette dernière phrase en désignant de la main des jeux de société posés sur une table.
- Oui pourquoi pas. Si ça peut faire passer le temps d'attente, je suis preneuse !

Je tente d'attraper l'un des jeux de société posé sur la table basse devant nous, mais ma cheville me tort de douleur.
Je lâche un petit cri étouffé, car j'essaie de retenir au maximum mon hurlement.
Mon autre amie attrape un jeu au hasard et l'ouvre.
- Un 7 familles, ça vous tente ou pas ?

- Perso ça me va !
Les deux acquiescent et préparent le jeu.

Au milieu de notre quatrième partie, l'infirmière entre dans la salle d'attente et nous nous arrêtons dans nos actions.
- Bonjour Miss Wilson.
Je regarde mes amies et elles m'aident à me lever.

@Hazel Wilson, si quelque chose ne vous convient pas j'attends un hibou ! A vous !

Cette journée était loin d'être la meilleure depuis qu'Hazel était arrivée à son poste d'infirmière. Pour commencer, elle s'était levée en retard, alors qu'elle faisait exprès de se laisser de la marge pour se réveiller, et comme si cela ne suffisait pas, elle avait trébuché dans les escaliers en descendant de sa chambre. En soi, ce n'était pas grand chose, et elle aurait pu continuer sa journée sans problème, sans mauvaise humeur vraiment voyante, mais c'était sans compter que dès lors qu'elle avait trébuché (sans dévaler les escaliers, heureusement), sa jambe anciennement blessée s'était mise à la lancer. Alors certes, ce n'était plus qu'une guerre gène qu'elle ressentait à présent, mais ce n'était pas très agréable.
Elle faisait tout de même tout pour ne pas trop se servir de sa jambe, elle-même ne savait pas comment elle pouvait réagir, alors elle se ménageait le plus possible. Enfin, elle faisait de son mieux, sachant qu'elle était debout quasiment toute la journée.

Des voix résonnèrent dans ses tympans, semblant provenir de la salle d'attente. C'était sûrement les quelques élèves qui avaient "échappé" au repos strict au lit qui était sorti de la salle de soin s'amuser un peu. Mais Hazel se leva quand même, préférant vérifier que ce n'était pas de nouveaux patients à voir, la porte de l'infirmerie était restée ouverte après tout, elle ne pouvait pas se baser là-dessus.
Et c'était bien de nouveaux patientes, nouvelles pour le coup, même une seule, vu la façon dont elle se soutenait aux deux autres, l'un des pieds décollé du sol avec la cheville qui lui semblait légèrement plus enflée que l'autre.

- Bonjour les filles ! Alors, que vous arrive-t-il ? Vous êtes toutes blessées ou vous accompagnez ?

Voyant qu'elles n'allaient pas tenir très longtemps debout, Hazel leur fit signe de la suivre jusqu'à un lit.

- Venez, suivez-moi, vous serez bien mieux assises que plantées ici.

J'entends des pas qui approchent, puis la porte s'ouvre.
Je vois l'infirmière nous regarder.
Celle-ci nous demande si on s'est toutes blessée ou si on accompagne.
Elle ne nous laisse pas le temps de répondre : elle nous demande d'entrer.
Je commence à avancer et mes deux amies me suivent.
Je m'assois sur le lit que m'a désigné Miss Wilson.
- Oui Miss, mes deux amies m'aidaient à venir vous voir car je me suis blessée à la cheville.
Je regarde le fond du lit, un air coupable sur le visage.
Mes amies pourraient être en train de s'amuser dehors, alors que non : je les ai coupé dans le leur amusement.
L'une d'entre elle remarque cet air coupable et me souris.
Cela me rassure.
Je souffle doucement.
La douleur se fait de plus en plus sentir.
J'l'avais dit qu'on devait pas courir vers les racines d'arbres !
Mais bon, on m'a pas écouté et là, je me retrouve devant l'infirmière, sur un lit blanc, à cause de cette fichue racine qui n'était pas près de l'arbre.
Je l'ai pas vu.
Je serre les dents.
J'attends que l'infirmière prenne la parole et m'explique ce que je dois faire avant de continuer dans ma lancée et donc de faire des bêtises.
J'essaie de me détendre et de ne plus penser à la douleur.

@Hazel Wilson, excusez mon retard