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30 août 2021, 13:16
 +  L'Autre côté  E.D 

dix-sept septembre de l'an deux mille quarante-cinq,
SCARY, 12 ans,
~



Il est déjà tard lorsque la fillette se décide à aller faire un tour dehors. A cette heure, la petite cour est vide. Le froid lui ronge les os. Elle se demande pourquoi elle est sortie par ce temps. Emmitouflée dans sa cape, elle s'assoit sur le bord de la fontaine et regarde sa montre. Dans trente petites minutes, elle devrait rentrer à l'intérieur et rejoindre sa salle commune. Encore une chose que le *stupide* règlement interdit. Dès sa première année elle a compris que le règlement ne servait à rien. C'est simple, il suffit de voir ce qu'il s'est passé l'an dernier avec Harisson. Elle a utiliser la Magie pour blesser une élève, et voilà qu'après un an seulement elle a à nouveau le droit d'assister aux cours. La fillette lâche un soupir. Et ensuite on se demande pourquoi il y a tant de gens qui pratiquent la Magie Noire. Forcément s'il n'y a pas grand chose comme mesures dissuasives ! En colère, l'enfant donne un coup de talon au rebords de la fontaine, puis arrête aussitôt. Elle n'a rien fait elle, elle se contente d'être là et de supporter le poids et la colère de tout ceux qui, comme la deuxième année, viennent se changer les idées au centre du petit cloître.

Rapidement, la Rouge se referme sur elle-même. Elle revoit en boucle les images de la veille auxquelles elle aurait préféré ne pas assister. Elle avait fait la fière au début, elle avait gardé la tête froide le temps que tout se termine, mais maintenant qu'elle se retrouve seule dans la froideur du crépuscule, les choses étaient bien différentes. Elle courbe la tête lorsque s'immisce dans ses pensées la voix du corbeau et ses paroles infâmes et destructrices. A chaque fois, son coeur se serre et prend de plus en plus de temps pour laisser réentrer l'air dans ses poumons frigorifiés. Elle essaye bien de ne pas y penser, de se dire que c'est fini et qu'il n'y aura plus rien de semblable, mais elle sait qu'elle se ment et que cela sera encore pire ensuite. Elle secoue la tête, plonge ses mains dans l'eau et se les passe sur le visage. Les yeux rouges à la limite des larmes, elle décide de rester *encore un peu*. Elle pense à la fontaine qui pleure l'eau qu'on lui donne ; mais elle, cela fait longtemps qu'elle n'a plu de larmes. Le grand brasier de sa fierté s'est chargé de les assécher pour elle.

Elle replie ses jambes près de son corps et se demande si elle ne ferait pas mieux de rester immobile. Peut-être qu'un jour elle se changera en pierre et que la fontaine partagera ses larmes avec elle. Peut-être qu'à ce moment là, il y aura une pancarte à côté d'elle avec marqué " en mémoire de tout.es celle et ceux qui seront devenus des coeurs de pierre dévorés par la Magie ". *On ferait plus la différence*. Oui, on se mélangerait avec les statues de nos ancêtres et on irait plus souvent voir les morts que les vivants. Si c'est cela qui *nous* attend, elle préfère ne plus être là lorsque cela arrivera. Tant pis si on la traite de lâche, elle ne se fait pas d'illusions là-dessus.

Et tout ça, ça sera la faute de la Magie, la belle magie qu'on nous enseigne.
*P'têtre que les Moldus avaient raison d'nous traquer*.
On est trop *dangereux*.


@Ella Davis j'espère que tout te convient.
Dernière modification par Scary Limpson le 22 févr. 2022, 11:09, modifié 2 fois.

Cinquième année RP, puzzle sans cadre ⊱ fichefiche PRs

01 nov. 2021, 22:38
 +  L'Autre côté  E.D 
Je marche pour fuir l'inertie, les bras repliés sur moi-même comme on berce un enfant. Les tours oiseaux qui à leur habitude s'élancent élégamment vers le ciel semblent me menacer sous le soleil couleur sang. Je tourne et retourne dans ma tête les évènements de la veille dans un état de colère froide ; quoi qu'en disent les grands la raison valable à ce bordel n'existe pas. Ils jouent simplement dans une cour où l'on ment, on trahit puis on tue et tout ça sous le nez de ses enfants qui prendront le relais un jour – d'ailleurs c'est encore mieux s'ils participent, pas vrai ? Autant les mettre directement dans le bain !

En mai. Les cris criblent le bruit, la peur coule dans les veines. Les mots de Welmina ne servent qu'à la camoufler même si l'on sait, toutes les deux. J'ai besoin de voir malgré la certitude que je le regretterai. Et face à son corps perforé je ne peux qu'énumérer désespérément toutes les nuances de rouge imaginables car ça ne peut pas, ça ne peut pas être du sang. Mes yeux absorbent la cruauté et la violence jusqu'à les y ancrer bien profond. Tandis que mon cœur bat à m'en crever la poitrine, elle est déjà morte.

Après tout,
Chaque jeu
Comporte
Ses risques.


Une larme de rage chute et s'écrase dans mon cou. Hier soir pendant que Poudlard subissait une nouvelle attaque, je lisais, blottie quelque part à l'ombre d'une alcôve. Mon esprit s'était fait étrangement silencieux alors que j'aurais dû me préparer au pire. En ignorant volontairement la menace de ce danger permanent, celle-ci m'a heurtée encore davantage : sur le chemin du retour, une foule de Gryffondor se dirigeait vers la salle commune dans une agitation glaçante. Dans les yeux et à travers les murmures, j’ai senti la peur couler à nouveau.

L’urne noire. Les assassins de Daï. Le dominion. Leo, s’élevant au-dessus de la table des rouges comme dans un cauchemar bien trop réel. Je ne sais pas en qui avoir confiance et j’ai peur pour ma vie moldue à moitié et pour celle de mon père et j'ai du *mal à respirer*. Petite, je me détestais d'être une sorcière tant je semblais répugner les enfants moldus à l’école. Ici, les moldus eux-mêmes sont haïs par centaines. Et moi ma place elle est où, coincée à jamais entre deux mondes qui au final sont

Cruels
Tout pareil,
Deux mondes
D'Hommes ?


Quand je relève la tête, une ombre à contre-jour m'apparait au centre de la cour de l'horloge, recroquevillée sur elle-même au bord de la fontaine. Elle me fait penser à une larme. En plissant les yeux je reconnais Scary, comme moi en deuxième année à Gryffondor... une parfaite inconnue. Mon côté farouche voudrait faire demi-tour. Mais tu sais bien qu'on ne laisse pas seule une larme dans le chaos. J'hésite encore quelques secondes, avant de secouer résolument la tête et de parcourir les quelques mètres qui nous séparent. Désignant la place vide à côté d'elle, je demande dans un *murmure dérisoire* qui résonne comme un cri :

« Je peux ? »

@Scary Limpson, un hibou s'est envolé :wry:

Avatar réalisé par ~ en commun avec ~ l'incroyable Eugène Harlow. "Laissez passer les queen !"

21 déc. 2021, 16:25
 +  L'Autre côté  E.D 
TW : Mort [paragraphe 3]


Je pense doucement ; mon esprit n'est plus qu'un murmure, une voix inaudible qui peine à me ramener à la raison. La lumière solitaire de la lune me fait chavirer, j'aimerais tant m'envoler la rejoindre dans le ciel nocturne, attraper les étoiles de mes doigts tremblant, les relâcher et qu'elles poursuivent leurs courses respectives.

Partir,
Fuir,
S'enfuir,
Souffrir.


Encore et encore. Aucun endroit ne serait sans misère, sans larmes et sans douleur. Le paradis, ça n'existe pas. C'est une invention stupide pour que celleux qui ont peur de mourir soient rassurés. La seule chose possible est de retarder la fin en repoussant les limites de la Magie. On pourrait croire, ainsi, que la Magie combat celle-ci. Plaisant n'est-ce pas ? De se donner bonne conscience en se disant que nous ne répandons pas que les larmes des personnes endeuillées. Je rumine ; une brume semble vouloir me cacher la solution.

Je me demande si accepter les nés-moldus au château. S'il restaient chez eux, cela nous éviteraient pas mal de problèmes. Cela nous éviterait les violences à leur encontre. A nous, d'être obligés d'y assister et à eux de les subir. Quelle bonne idée ai-je là ! Son seul problème est qu'elle est irréalisable. Il faudrait que je devienne directrice de Poudlard _ à l'heure actuelle, l'équivalent d'une mort très prochainement. Je me demande pourquoi Miss Loewy tient tant à rester à Poudlard. A la fin, entre préserver sa vie ou préserver son honneur, il faut choisir la première option.

La seule raison pour laquelle Loewy resterait au château, c'est parce que les Lignées en ont après elle et non nous. Voilà qui me semble un hypothèse particulièrement probable. Qu'est-ce que les Lignées en ont à faire de nous ? Rien, normalement les grandes personnes ne s'intéressent aux enfants que parce qu'ils y sont obligés. Je le vois bien moi. On ne nous écoute pas, on a toujours tord. On ne considère pas nos raisonnements à leur juste valeur. On ne nous fait pas confiance. Il suffit d'observer la façon dont nous sommes traités par les Lignées. Des pions, des marionnettes destinées vraisemblablement à faire plier les adultes. Personne ne se soucie de ce qui arrive aux pions. Ils sont là pour la déco, il sont là pour faire pression. On se moque bien de leur sort tant qu'ils restent utiles. La suite, on la connaît. C'est la même tout le temps. On les envoie à tord affronter leur mort sous le regard acide de leurs maîtres avides.

Je rumine. Je hais que l'on se joue de moi, lorsque l'on tente de me faire croire que je suis en sécurité. Que les adultes nous protègent. *C'est faux*. Et je pourrais le hurler dans la Grande Salle au milieu de la foule si l'un d'entre eux ose nous dire qu'il aura fait tout son possible et qu'il n'y avait pas d'autre choix. Je suis sûre qu'ils vont en envoyer, des élèves dans le Dominion. Là dessus, inutile de se faire trop d'illusions. Je ne comprendrais pas quand les élèves désignés partiront - car ils y en aura sûrement des pour aller mettre leur nom dans cette maudite Urne — je ne comprendrais pas. Je le sais, je ne comprends jamais vraiment les Grandes personnes. Peut-être, peut-être est-ce pour cela que je ne les apprécie pas.

Une fille semble vouloir se joindre à moi. Je suis persuadée de la connaître, mais son nom reste suspendu à mes lèvres. J'essaye de le formuler silencieusement, mais mes murmures se cloîtrent à ma gorge et refusent de laisser entrevoir les syllabes d'un prénom. Elle se rapproche mais rien ne vient. Je me sens coincée, ma mémoire ne répondant plus. j'espère juste que la fille ne sera pas aussi muette, mais non, elle me demande si elle peut s'installer. Je réponds avec une lassitude que je ne peux cacher :

— Oui vas-y... Euh, t'es qui déjà ?

@Ella Davis sincèrement navrée pour ce retard :wry:

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