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28 févr. 2022, 18:29
 +  Trait iodé
*Au fond on est tous des enfants de Lune* Bleue était donc aussi Argentée ; mais Bleue était aussi plus, elle était aussi fille de Mer. L’union entre l’astre céleste et l’océan avait façonné cet être à la main si talentueuse. Peut-être que sa Mer manquait à l’artiste ? Peut-être qu’en la dessinant, elle se sentait plus proche d’elle, retrouvait en quelque sorte le parfum maternel auquel un enfant s’attachait tant ? J’écarquillai doucement les yeux, impressionnée de me retrouver face à la grandeur que m’imposait cette enfant venant de la jonction entre le Ciel et la Terre.

Lorsque Bleue me demanda de fermer les yeux, j’obéis sans hésiter, même si son souhait m’intriguait. Je laissai mon imagination vaguer, laissant place à des idées farfelues : et si l’artiste avait des pouvoirs exceptionnels et pouvait faire apparaître Lune juste-là, à nos côtés ? Et si la Rouge s’enfuyait, me laissant bêtement seule, les yeux fermés, plantée au milieu de la Cour ? Non, elle ne pouvait pas me faire cela, tout de même, son cœur était trop bon, son âme trop pure pour me faire un coup pareil. Ou peut-être que je ne me faisais que des illusions ? Peut-être Bleue était-elle dotée d’une haine bien cachée ? Comment pouvais-je le savoir, comment pouvais-je m’assurer qu’elle ne m’emmenait pas aux Enfers ? J’écartai mes hypothèses et remis entièrement ma confiance aux mains de cette quasi-inconnue.

Oh… fut le seul son qui sortit de ta bouche.

L’inconnue au crayon ne m’avait pas joué de tour, elle ne m’avait pas abandonnée, elle m’offrait son Art auquel elle avait ajouté des détails que je remarquai rapidement. Je sentis mes yeux s’emplir de larmes à la vue de ce rocher couvert d’un bout de moi, de cette mer qui nous appelait toutes les deux, des oiseaux volant vers une liberté à laquelle nous n’avions pas droit, Bleue avait représenté un monde de rêves, un monde où nos prénoms n’étaient que des détails et où la mer nous berçait lentement, comme si sa berceuse n’avait pas de fin, comme si la Vie n’avait aucune fin.

Je ne pouvais pas croire que cette œuvre était maintenant entre mes mains et qu’elle y resterait : comment pouvais-je tenir un si beau monde entre mes paumes d’enfant égarée ? J’acquiesçai en signe de remerciement, ma voix s’étant enfuie dans un monde où je ne pouvais la rattraper.

Le… L’dix mars, et toi ? dis-je finalement, retrouvant ma voix. Tu-tu pourrais faire ça ?

Bleue avait donc vraiment la capacité de faire descendre les astres des cieux ? Une multitude de pensées affluèrent en même temps dans mon crâne ; Bleue était-elle une déesse ? Mais, et Lune, alors ? Elle serait d’accord de descendre parmi nous ? Elle ne serait pas plus heureuse dans un Ciel, entourée de ses sœurs ? Ou peut-être que Bleue voulait simplement me présenter à sa deuxième mère, après m’avoir dessiné la première ? Je posai un regard plein de curiosité sur l’artiste et mis fin au tumulte de mon questionnement.

Ne parlons pas du mien :ermm:
Cette Danse est remplie de surprises, Plume

#457898 · 4ème année RP

21 avr. 2022, 18:17
 +  Trait iodé
La fillette était inquiète. Des fois, cela la prenait, lorsque le moment était trop beau et que les gens semblaient trop parfaits, sa coutumière méfiance avait tendance à prendre le dessus. Souvent, cela gâchait un bon nombre de chose. Elle préférait elle-même détruire ce qu'il restait de l'instant, plutôt que de contempler sa chute causée par un autre. *Et j'vais recommencer*. Couper les ponts sans surprise, c'était son habitude parce que cela lui avait toujours semblé le mieux. C'est vrai, que cela ne pouvait pas durer. Tout finirait par sombrer, et elle préférait engendrer que subir. La Bleue se rendrait vite compte de qui elle est vraiment. Elle se rendrait vite compte de son aspect froid, insensible, plus glacé que l'eau découlant des icebergs. Même si elle ne voulait pas tout gâcher, elle finirait par le faire. Pour cela, il y a longtemps qu'elle n'éprouve plus de remords. Si elle ne le faisait pas, la Bleu le ferait *inéluctablement*. Peut-être qu'elle n'aimerait pas son dessin après tout, chacun son style. Ou peut-être qu'elle trouverait ses questions indiscrètes, son air un peu trop ailleurs. *Mais c'est pas grave, j'ai le temps encore !*. Elle se raccrocha à cette pensée repoussant l'échéance seconde après seconde, laissant la chance au destin.

Seulement, le murmure qu'elle perçut sortir de la bouche d'Ivy l'inquiétait plus qu'autres chose. "Oh", cela voulait tout et rien dire. Il pouvait amener la tempête comme l'euphorie, et la Rouge ne se fiait jamais à ce type d'interjection. Son cœur se mit à battre de plus en plus vite, et ses yeux scrutaient chaque mouvement, chaque changement dans les expressions de l'aiglonne, en quête d'un quelconque réconfort, mais la seule chose qu'elle captait une émotion si forte qu'elle ne pouvait passer outre. Elle finit par remarquer que la Bleue semblait presque avoir les larmes aux yeux. *Pourquoi ?*. Inquiète, elle continua aussitôt :

– C-ça te plaît pas c'est ça ? J-j'comprends pas, c'est moi qui t'fait ça ?

Ça y était. Tout tournait au fiasco, et elle n'y pouvait rien changer. Elle se dit qu'après out, elle l'avait mérité, elle aurait mieux fait de s'en tenir à ses habitudes. Tout était normal. Juste une confirmation de ses craintes. Elle se dit qu'elle ferait mieux de partir, et que rester alors que l'inéluctable s'était produit n'avait aucune utilité. Pourtant, la patience la retenait. Elle attendait la réponse à sa question. La Rouge aimait les chiffres, et par conséquent elle aimait retenir les dates, même les plus inutiles. On se demande ensuite à quoi était dû son blocage en histoire de la magie.

La réponse vint, et Ivy ne semblait pas lui en vouloir. Mais si tout allait bien, pourquoi semblait-elle si... *troublée*. La Rouge avait du mal à saisir comment elle pouvait susciter avec son don une telle émotion chez l'aiglonne. Et lorsqu'elle ne comprenait pas, cela lui faisait plus peur qu'autre chose.
Elle fut rassurée lorsqu'elle enregistra la date d'anniversaire d'Ivy. Simple à retenir :

– C'est marrant, c'est un mois et un jour avant le mien !

Quand à faire descendre la Lune... évidemment qu'elle pouvait le faire ! Avec un peu d'imagination, rien n'est impossible. Elle lui répondit sur un air mystérieux :

– Ouais, elle restera sûrement pas longtemps, mais elle nous refuserait pas un ptit bonjour ....

Re ! Je ne m'améliore pas dis donc :lol:
J'aime ce genre de surprises :cute:

Cinquième année RP, puzzle sans cadre ⊱ fichefiche PRs

20 juin 2022, 15:19
 +  Trait iodé

Je me demandais si Bleue partageait la vision que j’avais de Lune : celle d’un astre protecteur, d’un bras maternel, d’un regard aimant. J’avais tendance à personnifier l’astre, à lui donner un aspect humain, proche ; je cherchais la compagnie dans les choses lointaines, intouchables – probablement pour que ces dernières ne puissent jamais m’atteindre. Je me souvenais qu’une histoire que Maman aimait beaucoup raconter présentait la Lune comme l’ennemie du Soleil, et que de cette querelle sans fin étaient nés les jours et les nuits. Je me souvenais avoir longuement réfléchi et ne pas avoir compris la raison de ce différend. Avec le temps, j’avais observé le ciel, vu que la Lune offrait sa présence parfois même durant le jour, avais compris que le satellite et l’étoile ne s’étaient jamais adressé la parole, n’avaient pas de Vie.

Assimiler cette nouvelle ne fut pas simple : pour tout dire, j’étais tant plongée dans mes rêveries puériles qu’encore maintenant il était difficile pour moi de rendre sa façade morte, lointaine à l’astre qui m’avait offert compagnie et réconfort alors que j’en avais besoin. Je sentais petit à petit les illusions enfantines se détacher de moi, mais la simplicité dans laquelle elles plongeaient le monde m’était devenue attachante, si bien que je ne pouvais me résoudre à me défaire de mes songes. *Plus tard* me répétais-je, sans fin.

N-non ! criai-je presque. C’est un des plus beaux dessins qu’j’ai jamais vus. Je… J’pleure parce que j’ai l’impression que la Lune s’en va et qu’elle m’laisse toute seule.

Ma voix se brisait, tant les mots que je venais de prononcer m’étaient douloureux. J’inspirai calmement et expirai longuement, tentant de faire fuir cette sensation désagréable qui me comprimait les poumons. J’avais l’impression qu’un nuage annonciateur d’un orage prochain planait sur mon cœur, menaçant mon petit monde intérieur de s’écrouler.

Je souris à la Rouge, tentant d’un calcul mental de trouver sa date de naissance. Je me perdis un instant dans mes soustractions avant d’abandonner lâchement l’affaire. Depuis mon arrivée à Poudlard, je n’avais plus vraiment d’exercices de mathématiques à réaliser, comme mon ancien professeur m’en avait fourni par le passé, ce qui pouvait expliquer mes lacunes dans cette branche – même si je devais bien m’avouer que devoir ou non, l’algèbre ne m’avait jamais vraiment réussi.

La brune ne semblait pas vouloir faire marche arrière. J’étais abasourdie : il était possible de faire descendre la Lune de son piédestal et personne ne m’en avait jamais parlé ? Bleue pouvait-elle aussi amener le Ciel à hauteur de nos yeux ? La curiosité me démangeait atrocement, il me fallait savoir comment, quelle magie pouvait renverser le système solaire. D’un geste machinal, je glissai une mèche de cheveux derrière mon oreille, me plongeant dans mes pensées.

Toutes mes excuses pour ce retard :ermm:
J’ai hâte de voir comment va se poursuivre cette Valse !

#457898 · 4ème année RP

01 sept. 2022, 19:42
 +  Trait iodé
La scène était étrange. La fillette n’avait pas l’habitude que ses œuvres provoquent de telles réactions, elle y lisait la reconnaissance dans les yeux de son frère, comme si celui-ci avait enfin trouvé le talent de sa sœur, elles arrachaient un sourire timide à sa mère et des félicitations de son père, mais jamais elle n’avait provoqué de larmes. Prise au dépourvu, elle n’arrivait pas à comprendre comment il était possible d’en arriver là. Elle se souvenait qu’il y a longtemps, il lui arrivait d’être émue face à de paysages spectaculaires, mais rien n’était jamais sorti de ses yeux fascinés.

Dans ces situations, elle essayait juste de raisonner. Se baser sur les faits, essayer de comprendre, et tout devient plus clair. Seulement, l’horizon de ses pensées restait obstinément embrumé, et elle ne parvenait pas à éclaircir ce qu’il se passait. La réponse d’Ivy libéra cependant la conscience de la jeune fille qui menaçait alors de virer à la panique. Le soulagement pris aussitôt le dessus, et elle s’accorda quelques instant pour réfléchir aux paroles de son interlocutrice. Après quelques secondes de vide, elle posa le produit de sa réflexion devant Ivy, croisant les doigts pour se faire comprendre — et approuver :

Hum, je pense que la question n’est pas de l’ordre de l’abandon. La lune brillera encore longtemps, c’est scientifique. Elle ne te répondra pas si tu lui demandes des actes, c’est scientifique aussi. Mais… ce qui reste dans ta tête reste dans ta tête. Tu peux sentir sa présence. La lune t’abandonnera si tu cesses d’y croire, cela me semble simple. Cela ne relève pas des faits, mais d’une croyance — d’un espoir. Il ne tient qu’à toi de décider de l’avenir de cette relation.

Pour elle, ses paroles reflétaient parfaitement ce qu’elle pensait. Le plus important dans tout ça était de savoir que l’on croit, pour ne pas le mélanger à la réalité, mais la croyance était sans aucun doute le dernier rempart auquel on s’accroche, alors il ne fallait pas la dénigrer. Elle avait donc hâte de savoir ce qu’Ivy en pensait et guettait précautionneusement sa réaction. Elle remarqua cependant que la Bleue semblait bloquer sur le petit calcul mental que Scary lui avait proposé. La Rouge était très douée en calcul, et elle faisait des liens chronologiques tels que celui-ci presque instinctivement ; elle n’avait donc pas pris la peine de donner la solution, ce qu’elle s’empressa de faire :

Je suis née le 11 avril 2033, un jour de pluie à ce qu’on dit.

Elle était plus que dubitative quant à cette information, et soupçonnait fortement une mauvaise blague sensée la faire culpabiliser sur la météo ce jour là. Cela faisait bien longtemps qu’elle ne s’en souciait cependant plus, et cette farce était passée au stade de vieille rumeur dont on a oublié la source. Mais revenant rapidement au présent, elle tendit un mouchoir à l’Aiglonne pour qu’elle essuie ses yeux mouillés. Décidément, elle n’aimait pas voir les gens pleurer.

Déjà 1 an ! Le temps passe vite…
Un bel anniversaire à cette Danse et toutes mes excuses pour le délai

Cinquième année RP, puzzle sans cadre ⊱ fichefiche PRs

23 oct. 2022, 18:32
 +  Trait iodé

(Pour reprendre ton idée de musique dans un précédent post)

Les paroles de Bleue me rassurèrent. Elles semblaient détacher uns à uns les fils entremêlés de ma confusion et les assembler en un bouquet ordonné. Le bouquet dégageait une certaine nonchalance élégante qui lui seyait à la perfection : composé de fleurs que jamais on n’aurait cru pouvoir réunir ainsi dans la plus grande des délicatesses, il resplendissait par sa nature diversifiée. Je pouvais tendre les doigts et effleurer les tiges des pousses, ressentir leur vie – leur grâce – sous mon toucher empli d’une curiosité qui me caractérisait bien. Je me demandais si la Rouge aurait pu faire ressortir cette image sur du papier.

T-tu crois qu’elle voudra toujours m’écouter ? je demandai.

Soudain, l’espoir avait repris place au creux de mon cœur. Il apportait un vent chaud – celui qui chatouille vos mollets nus au milieu de l’été, voyez-vous ? – qui repoussait mes peurs et angoisses. Mon esprit prenait alors la forme d’une scène d’opéra où venaient se poser gracieusement les pieds de danseurs dont le corps suivait avec une fluidité époustouflante la mélodie de l’orchestre : des pensées que je pourrais qualifier de négatives disputaient le plateau aux pensées plus douces et apaisantes.

Je fermai les yeux un instant, tentant d’effacer les images qui affluaient de toutes parts dans mon esprit. Je me sentais pathétique à laisser s’échapper mes larmes dès qu’une situation me tirait de mon confort modelé par l’habitude et la répétition. Combien de fois ne m’étais-je pas retrouvée dans une situation mille fois plus embarrassante que celle-ci ? Comment pouvais-je encore tenir debout avec un orgueil si minuscule ? Peut-être était-ce là la preuve que l’être humain avait inventé des lois qui lui nuisaient sans raison apparente. Prenons les normes sociétales, par exemple : à quoi servaient-elles ? Pourquoi devait-on toujours se tenir droits, même le plus lourd des fardeaux posé sur nos épaules ? Pourquoi Bleue prenait cet air gêné devant mes joues humides ?

Je souris tristement à la fille et la remerciai dans un souffle pour le mouchoir. Mon émonction ne fut pas la plus bruyante de mon répertoire, mais me boucha tout de même les oreilles. Ouvrant et fermant la bouche à plusieurs reprises, je ressemblais en tout point à un poisson. J’essuyai d’un revers de manche mes joues et pris une grande inspiration pour me calmer complètement.

Ça doit être la pluie qui t’a donné d’aussi jolis z’yeux, dis-je en tournant la tête vers les murs de pierre du château. Tu peux regarder le Soleil ? Ou voir dans la nuit ?

Qui aurait pu savoir si nous voyions tous de la même manière ? Je me disais que nous avions tous notre propre cinéma avec nos propres films projetés dedans, et que jamais deux images ne se ressembleraient, ne seraient interprétées de la même manière. Et toute cette divergence me faisait rêver des heures. Peut-être que je voyais le vert comme personne d’autre sur cette Terre, que les arbres de Bleue n’étaient pas aussi grands que les miens.

À mon tour de m’excuser pour ce retard :ermm:
Excuse-moi pour le nombre de métaphores présentes dans ce post :laugh:
Joyeux anniversaire à cette Danse (avec également beaucoup de retard) !

#457898 · 4ème année RP

04 mars 2023, 09:43
 +  Trait iodé
La Rouge, tendue, scrutait attentivement la réaction de son amie, espérant l’avoir rassurée. Elle agissait toujours ainsi — séparer le réel et ce qu’il se passait dans sa tête lui permettait de se ressourcer, de bien réfléchir à là où elle en était par rapport à là où elle voulait aller. Parfois, lorsqu’elle se plongeait trop profond dans son imagination, il lui arrivait de perdre sans s’en rendre compte, petit à petit le fil de la réalité. Le retour était toujours brutal, et elle essayait depuis de se garder du temps chaque semaine pour faire une mise au point et éviter de se retrouver dans des situations chamboulantes, comm l’aiglonne semblait actuellement en vivre.

Au fond de ses pupilles, la troisième année perçut progressivement une lueur de compréhension. Suivant l’ordre des choses, son visage sembla alors s’éclairer d’une nouvelle lumière, comme si le monde lui apparaissait désormais plus limpide — une eau claire purifier de tous ses déchets, sans superflu.

Cette lumière inonda l’espace — la Rouge la sentait vibrer autour d’elle. Une sérénités se dégageait à présent des deux filles, loin des instants de chaos que les minutes précédentes avaient pu connaître. Cela soulagea la Rouge, l’invitant à baisser la garde et à se détendre, ce qui ne pouvait être que positif. Calmement, et sûrement, elle reprit :

Il n’y a pas de raison pour qu’elle arrête.

Elle comprenait tout à fait la situation dans laquelle se trouvait Ivy. Pur la deuxième année, parler à la Lune c’était sûrement s’écouter soi-même, l’astre servant de simple interprète, pour rendre la chose moins brutale. La Rouge aussi se prêtait aux jeux de temps en temps. Cela adoucissait les choses, rendait moins féroce la réalité. Une façon de rester dans un certain confort, de ne pas se faire violence en fin de compte. Un jour, quand elle n’en aura plus besoin, elle arrêterait sans doute de faire travailler cette part de son imaginaire, tout en sachant que ce refuge serait toujours ouvert.

Cependant, Ivy donnait tout de même beaucoup dans l’interprétation — ce n’était sûrement pas la pluie qui lui avait donné ses yeux. Elle lui répondit donc :

Ben non, c’est ma famille. La couleur des yeux c’est un caractère déterminé par la génétique. En plus mes frères aussi ils ont les mêmes.

Dans la friterie, ils étaient trois à avoir ces yeux bleus pour certains et verts pour d’autres. Personne ne savait de qui ils tenaient cela, mais ce trait remontait manifestement d’assez loin car tous les autres avaient les yeux marrons. Quant à voir dans le noir… Si seulement elle en était capable ! Cela serait bien pratique pour sortir après le couvre-feu, pas besoin de Lumos pour se déplacer.

Le reste, c’est de l’accoutumance. Les yeux finissent par s’adapter au noir si on y reste assez longtemps, mais il faut être patient.

Après, un peu de poésie rendait souvent le monde plus beau. Et Ivy était une véritable oasis en la matière.

Cinquième année RP, puzzle sans cadre ⊱ fichefiche PRs