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04 sept. 2021, 14:36
Tu me fais toujours confiance aujourd'hui ?  JT 
Mercredi 24 mai 2046,
milieu de l'après-midi


Décidément, je n'aime pas l'infirmerie. Oui, mon séjour d'une semaine en début d'année y est pour quelque chose. C'est que je n'en garde pas de souvenir particulièrement agréable que je pourrais associer à l'endroit où j'ai enchaîné cauchemars, ennui et soudains assauts de migraine. Mais ce n'est pas que ça. C'est le lieu. Lumineux certes. Et Miss Wilson, dans le bureau de laquelle je suis passée il y a quelques instants pour annoncer ma visite est bien sympathique. Mais cet endroit est celui des malades, de ceux qui ne sont pas au meilleur de leur forme. Ça a quelque chose de pesant, presque oppressant. Non, je n'aime pas l'infirmerie et je n'aime pas y savoir Jacob.

Instinctivement, j'essaie de feutrer mes pas en gardant le regard rivé au sol pour qu'il ne dérive pas à gauche à droite en descendant l'allée de lits jusqu'au fond de la pièce.

Il est là. Je m'approche encore un peu, longe le lit et m'arrête à hauteur de son buste. Ses paupières sont closes. Est-ce qu'il dort ? Un instant, j'hésite à partir : je ne veux pas déranger. Mais je sais que je regretterai dès que j'aurai à nouveau passé la porte. Alors je me penche légèrement vers lui pour doucement l'interpeller :

"Jacob ? C'est moi... Leo", j'ajoute finalement.

S'il ne répond pas, je me dénicherai une chaise et attendrai son réveil. Pendant quelques instants, je ne bouge pas et laisse mon regard traîner sur les traits familiers de son visage. Un visage que j'ai vu beaucoup trop rarement, ces derniers temps. J'aimerais exprimer à quel point je m'en veux de ne pas être venue plus tôt et plus souvent. A quel point je me sens mal d'avoir laissé la distance s'installer entre nous deux après l'épisode du Dominion, au moment ou j'aurais dû être là pour le soutenir. Je m'en veux et ce qui n'arrange pas les choses est le fait que je sache exactement avec qui j'ai passé le temps que j'aurais pu accorder à Jacob.

Chaises volantes, ça vous parle ? C'est une attraction moldue de fête foraine. Et sortir avec Edmund ça aura été comme y faire un tour. Rapidement, on prend de la hauteur et de la vitesse, ça enivre et fait battre le coeur, donne l'impression de voler au-dessus de tout et que nous deux, c'est merveilleux. Alors on se focalise sur ce qu'il y a à proximité immédiate, tandis que ce qu'il y a autour devient flou. Tour et jours s'enchaînent, on voit rien défiler. Et puis finalement, ça s'arrête. L'arrêt aura été brutal. Et douloureux, autant pour le coeur que la fierté. La tête qui tourne. C'est là qu'on se remet en cause. Qu’on essaie de comprendre comment on a pu arriver jusqu'à ça. Et puis on cherche la faute chez soi puisqu'on ne l'a pas trouvée chez l'autre. J'ai cru que trois moins de relations étaient plus solides qu'un bras, et que ce n'est pas la fracture du second qui a pu provoquer la destruction totale du premier. Mais c'est difficile d'y voir clair quand la vision est brouillée par des larmes de colère et de tristesse.

Il est tellement plus simple de s'apitoyer sur son sort que de chercher à se relever après le choc. Je sais pas comment j'ai finalement réussi à m'imposer de serrer les dents et de continuer. Peut-être parce que si c'est plus délicat pour le coeur, j'ai réalisé que je peux au moins panser ma fierté en arrêtant de ressasser en pleurant dans mon coin. J'ai tenté de remplir mes journées avec tout et n'importe quoi pour atténuer la sensation de grand vide qu'y a laissé le départ d'Edmund. Mais ce n'est pas évident. Parce que lorsque la tête arrête de tourner, ce qui nous entoure redevient lentement net. Et là, j'ai réalisé que je n'ai pas qu'un seul grand vide dans mon quotidien, mais deux. Et je me sens en partie responsable de celui-là. Et je sais que c'était une erreur. Et je veux sincèrement retrouver Jacob. Alors j'ai décidé de passer à l'infirmerie, aujourd'hui. Mais j'imagine bien que je peux pas juste débarquer comme ça à côté de lui et que tout sera immédiatement comme avant. Et j'imagine tout aussi bien de quoi ça doit avoir l'air. De celle qui retrouve soudainement le temps pour son ami quand son copain ne veut plus d'elle, par exemple. Mais c'est tellement plus compliqué. Du moins comme je le ressens, moi. Alors... hum. Peut-être qu'on peut au moins en parler ? Ou sinon... je sais pas moi, je veux juste...

"J'aimerais rester un peu avec toi. Si tu veux bien."

Après tout, ce n'est pas au fond de l'infirmerie qu'on vient se terrer si ce qu'on cherche est de la compagnie. Surtout qu'il ne m'a jamais semblé que Jacob ait un goût particulier pour le blanc omniprésent et les voix à baisser de l'infirmerie. Mais en réalité, j'ai déjà décidé pour lui : je reste. En décembre, j'ai fait l'erreur de m'éloigner de Jacob. Je ne sais pas comment j'ai pu tolérer qu'on se distancie une fois de plus. Alors maintenant, hors de question que je parte.

@Jacob Tramontane
Dernière modification par Leo Ginger le 07 août 2022, 17:16, modifié 1 fois.

ˈli(ː)əʊ ˈʤɪnʤə
Flash McQueen, Flash McWin

05 sept. 2021, 16:46
Tu me fais toujours confiance aujourd'hui ?  JT 
Reducio
Ce RP contient une cascade de liens vers certains moments RP partagés avec Leo dans le passé vers la fin, qui reviennent à la mémoire de Jacob, dont une partie est scrogneugneu pour ceux qui ne seraient pas à Gryffondor et passeraient peut-être par là, ne vous en étonnez pas :wink3:


Flash-back fin mars, post retour du Dominion.

Pour être inconsolable (contexte : Jacob a perdu "l'amour de sa vie"), soyons inconsolable :wise:

Elle est si belle et je ne vois qu'elle. Je m'endors en voyant ses traits, je m'endors en entendant ces accents de voix dont elle a le secret, souriant comme sourirait le plus heureux de tous les ados amoureux. Ma respiration a cette sérénité qu'inspire seule la plénitude du plaisir de la savoir à mes côtés. Cette chaleur douce et heureuse m'envahit, cette chaleur amoureuse. Elle est si douce, la sensation qui se répand en picotantes palpitations. Elle est si douce et si pleine de promesses. Toute en chaleur et en délicatesse. Un contact léger contre mes muscles, un contact rêvé, frôlé entre cette silhouette et mon buste. Je sais que je l'aime.

Crac, et tout craque et tout éclate, s'échappe et claque en un orage de déchirures, brûlures et meurtrissures : elle est blessée.... on l'a tuée ! Je regarde mes mains : ensanglantées. Je l'ai tuée. Et plus je hurle mon effroi et ma douleur et plus son image se brise en mille éclats de couleur. Et plus je crie mon désarroi et ma fureur, et plus l'image s'égare, assombrie et flouée, à des années-lumière de mes faux espoirs, me laissant plongé dans le noir de ma confusion, dans le flou de mes émotions. Je bouge dans ce corps qui m'est comme une prison, et je sens quelque chose en moi éclater : mon innocence. Je l'ai tuée ! Et je suis enchaîné dans cette prison noire d'obscurité à mon impuissance illimitée. Et je revois mes mains ensanglantées. Car je l'ai abandonnée, et en l'abandonnant, je l'ai tuée. Elle vit une vie de survie et de calamités, elle ne vit à cause de moi qu'une vie effritée-démolie-dynamitée à l'apparence de mort et de danger et jamais, jamais, je ne pourrai la retrouver. Mon coeur part en palpitations désordonnées, il se bat à s'en détacher - je me sens coin-cé.
Et ma respiration tout à coup se bloque.

J'étouffe !


Et je me réveille presque. Mes yeux rouverts, ma vision réduite en paillettes papillonne avant de se reboucher. La tête embuée, je suis de nouveau emporté dans un sommeil de visions piquées de buissons de ronces cauchemardesques qui se dressent à chaque nouveau claquement de doigt entre la vélane merveilleuse et moi, version odieuse de ce conte de la belle au bois dormant où la belle est morte et l'adorable petit chevalier dormant.

Et mon cauchemar s'estompe dans une fin ombreuse, nauséeuse. J'ai mal à mon crâne et j'ai mal à mes idées. Yeux bridés, sourcils froncés, je suis dans des limbes peuplées de maux de têtes mais je ne peux plus crier, vidé. J'ai épuisé toute ma force à essayer. J'ai épuisé toute la force de ma tête épuisée.

Je suis à nouveau tout à fait conscient ; pose mes mains sur mon visage où coule la sueur et les larmes. Yeux fermés, je l'essuie doucement de ces mouchoirs en soie apprêtés exprès. Yeux fermés, je sens la délicatesse du tissu sur mes blessures à nu. Et je le dépose dans la boîte à côté du lit. J'irai vider la boîte quand j'ouvrirai les yeux. J'irai vider la boîte quand je me lèverai. J'irai vider la boîte quand j'irai jusqu'au bout de la pièce. Dix-sept pas de géant ou vingt-trois pas de nain jusqu'à la corbeille, je connais l'endroit comme nul autre que moi.

***

Deux mois plus tard, fin mai, au présent.

Je serre fort l'une contre l'autre mes paupières, fort, fort, comme les espoirs que j'ai de retourner en arrière. De tout retrouver : la vélane de mes souhaits, ces amis qui se sont éloignés, la capacité de faire les choses sans penser à cet autre chose tout le temps, cet autre chose qui me pèse tant. Mes notes ont plongé dangereusement. Je n'arrive plus à me concentrer dès que je me tends. Et je me tends dans tous les moments importants, évaluations ou examens blancs. Je crains pour mon année, sérieusement. Et pourtant mes pas me reconduisent toujours vers l'infirmerie, ce lieu que je détestais avant. Plus maintenant. C'est le lieu où j'ai fait mes premiers cauchemars en sa compagnie, c'est le lieu où je me sens le plus proche de ma vélane chérie.

Alors, quand j'entends mon prénom, je souris. Elle est arrivée, elle est revenue à moi, oui ! Elle m'a pardonné. Elle m'a retrouvé ! Elle est belle, ma vélane, et pour elle sont toutes mes pensées. Et elle est de retour, Godric en soit loué. Sa présence répand en moi une indéfinissable vague de joie. Si elle savait à quel point j'ai attendu ce moment-là, si elle savait seulement cela !

Et là tombe le couperet : *C'est moi, Leo. J'aimerais rester un peu avec toi, si tu veux bien.* Et tout me revient. Je suis négligemment étalé, informe créature pliée-ébouriffée sur une espèce de lit de l'infirmerie depuis le début de l'après-midi avec l'espoir initial de récupérer ma nuit d'insomnie et de me couper du monde de magie sans vélane et quelqu'un est venu par ici. J'ouvre grand les yeux avec précipitation. Et vois le visage associé à la voix : c'est réel, beaucoup trop réel. Ebahissement-étonnement-étourdissement. *C'est Leo - Leo - Leo - Leo*. Je me rappelle en me le répétant le constat sans appel, tandis qu'un flash de souvenirs s'active dans mon esprit, s'en va et revient, y papillonne en essaim. *crème glamour ; bras dessiné ; vol et adrénaline montés en flèche ; rêve de viffets ; scouse envoûtant ; des souvenirs de Noëls brillants comme des vifs d'or se répandant en mille confettis blancs ; un clin d'oeil embuissonné et un chocolat chaud partagé ; des visages rouge Gryffondor près du feu ; une tribune d'un duel, mon duel, où elle était ; un regard de confiance particulier, son regard en mettant mon nom dans une urne ; un jour de sélection "merlintuesque", comme elle le disait ; de cauchemars de lévitation sur table en pic de jalousie débouchant en drôle de telenovela partagée, et ce départ. Ce départ ! Et ces deux rêves d'avancer ensemble et de... et de...* Ces deux rêves me revenaient et surtout, surtout... la fin du dernier. Celle où je... avant de me réveiller. Celle où les lèvres de Leo et les miennes... J'ai honte, j'ai honte, j'ai si honte de ce à quoi je pense. J'AI HONTE. La vélane, Leo. Leo, la vélane. Je suis complètement confus. Stupéfait, les yeux écarquillés, je me contente de regarder la troisième année.

Wow. Elle a changé.

Jacob, Jafini, MMG, Allez les Griffes ! (5ème année RP)

(présence fantôme)

09 sept. 2021, 15:29
Tu me fais toujours confiance aujourd'hui ?  JT 
Les contours d'un sourire se dessinent sur le visage de Jacob et je sens les traits de mon propre visage se détendre alors que je suis gagnée par une vague de soulagement. Parce que je connais les sourires de Jacob et que celui-là est un sourire heureux. Et que je l'associe à ma présence puisque je viens tout juste de l'annoncer. Si je dois avouer avoir été un peu soucieuse quant à sa réaction, je me prends maintenant à espérer que tout pourrait finalement s'avérer moins compliqué que craint. Alors à mon tour, j'esquisse un sourire.

Puis il ouvre les yeux. Son expression change et avec la sienne, la mienne. Sourire figé et soulagement envolé. Parce que si je connais les sourires de Jacob, je connais tout aussi bien ses regards. Toute la palette, allant de ceux vifs, malicieux ou pétillants à ceux déterminés ou encourageants. Et puis il y a ceux de l'écran de fumée, ceux enflammés et furieux puis celui étrangement brumeux. Mais en écho au sourire sur ses lèvres, je me suis attendue à quelque chose de souriant et de confiant. Or, dans celui-là, je lis une sorte de stupéfaction confuse qui ne correspond pas. Et que je ne comprends pas. Et je ne comprends pas pourquoi je ne comprends pas. Ou plutôt, je sens qu'il y a un décalage et que celui-ci m'échappe totalement. Un décalage non seulement consternant mais aussi déstabilisant. Ça a toujours été si simple de comprendre Jacob, même sans mots. Mais là...

Dans l'incertitude, j'attends qu'il vienne appuyer sa réaction de paroles pour pouvoir la cerner. Quelques secondes passent... mais il ne dit rien. C'est là que je réalise que ça craint. Ça craint de chez craint. Parce que Jacob étonné c'est une chose, mais Jacob qui reste muet...

L’évidence me frappe avec de plus en plus de violence : je n’ai pas été là. Si moi j'ai fait les chaises volantes, Jacob est passé par le train fantôme. Oui enfin, train fantôme grandeur nature où les frayeurs sont aussi fondées que les monstres et les dangers réels. Et je n'ai pas été là pour le récupérer à la sortie de ce parcours d'horreur. Oh, et puis sérieusement quoi. Au lieu de réagir, qu'est-ce que je fais ? D'idiotes comparaisons de fête foraine alors que je suis debout à côté du lit d'infirmerie de Jacob tout aussi déboussolée que lui. Et dans mon embarras, je baisse le regard sur le sol de l'infirmerie pourtant tout sauf intéressant.

Sauf que double-déstabilisation, c'est pas bon du tout. Alors come on Leo, ressaisis-toi. Après tout, de quoi je m'étonne ? Que Jacob soit étonné que je débarque maintenant après tout ce temps ?

Finalement, je relève les yeux du sol, laisse mon regard parcourir ce qui m'entoure avant de le poser à nouveau sur Jacob.

"Tu passes beaucoup de temps ici ?"

Peut-être que j'aurais du amener un petit cadeau. Après tout, c'est ce qu'on fait lorsqu'on visite quelqu'un à l'hôpital ou à l'infirmerie. Mais je sais pas, je crois que j'ai simplement refusé de considérer Jacob comme étant malade. Pas dans le sens de soufrant de dragoncelle ou que sais-je, mais malade de l'intérieur, des séquelles liées au Dominion. Peut-être parce que moins il va mal, moins j'ai à me reprocher l'éloignement. Mais il suffit de le voir ainsi affalé pour comprendre que ça ne va pas. Ou même, il suffit de de faire preuve d'un peu de bon sens et d'affronter la réalité en face : forcément que le Dominion laisse des traces traumatisantes. J'ai rarement eu aussi peur que lors de la retransmission du tournoi. Alors que je n'ai que vu le Dominion sur un écran de fumée, depuis la Grande Salle. Jacob était vraiment là-bas. Je n'ai vu qu'un fraction de tout ce que lui à dû voir et affronter. Ou subir. Et ce n'est pas parce qu'il est revenu en un morceau que tout va bien. Merlin, je suis tellement... j'ai pas de mot.

Pourtant, je me résous à reprendre. Je bascule le poids de mon corps debout d'une jambe sur l'autre, puis m'approche d'un pas.

"Tu sais, tu m'as dit une fois que c'est nul, un proche qui laisse tomber *. J'ai conscience d'avoir été pire que nulle, ces derniers mois. Et j'ai aussi conscience que ça ne se laisse pas réparer juste comme ça. Même si je regrette, beaucoup."

Plus que beaucoup. Plus que tout. Je cherche son regard avant de demander doucement :

"Jacob, comment ça va ? Vraiment ?"

Et voilà que je tente de réparer ce qui n'est pas réparable en posant la question que j'aurais dû poser il y a tellement de semaines. Alors que rien ne me dit qu'il veuille m'en parler à moi, maintenant.

ˈli(ː)əʊ ˈʤɪnʤə
Flash McQueen, Flash McWin

13 sept. 2021, 15:02
Tu me fais toujours confiance aujourd'hui ?  JT 
Leo, je n'ai pas perdu la mémoire comme Irene. Leo, je me souviens de toi, de tout ce que tu étais. Leo, tu le sais que t'es pas nulle, non ? Si quelqu'un doit se sentir nul, ici, entre nous deux, c'est pas toi. Sérieusement, a-t-on vu personne plus inadaptée au Dominion et à la survie que moi ? Certainement pas. As-tu vu personne plus inadaptée au caractère réfléchi et prudent que chaque étape appelait ? Non. Je n'avais aucune qualité pour ça. Je n'ai aucune qualité pour survivre là-bas. J'ai HONTE. J'ai tellement honte de moi. Si tu savais à quel point une dignité peut voler en éclats, à quel point on peut casser une confiance en soi, comment on arrache une fierté avec plus de violence que des ronces d'un bras. Si tu... Mais ce n'est pas le point qui nous intéresse, toi et moi, Leo. Ce qu'on peut retenir de tout ça, c'est que tu ne seras jamais cet incapable, cette risée que j'ai été et toi, rien ne doit fissurer ta confiance en toi. Rien ne la fissurera plus, je serai là pour toi. Parce qu'on est Leo et Jacob. Ou Jacob et Leo. Et c'est tout.

Pour exprimer comment je me sens, je ne sais pas trop, je me sens inadapté tu vois. J'ai fait ce qui était moi, ce qui était Jacob. Et je ne suis pas formaté comme une machine de guerre. Je ne suis pas programmé pour réfléchir dans cette logique nécessaire. Irene a l'air de s'en être mieux sortie. Je ne comprends pas pourquoi ils ont pas pris les Serdaigle de l'école s'ils voulaient réussir. Je ne comprends pas le pourquoi des choix de l'urne. Je sais qu'il n'y en a pas. Mais la seule chose à laquelle je peux me raccrocher dans cet échec cuisant, flamboyant, qui brûle autant que ces blessures sur la peau, c'est que j'ai pris la place d'un autre qui aurait pu souffrir encore et rencontrer la mort. C'est tout. Et ce n'est pas beaucoup. C'est facile de dire que l'urne n'a pas de raison. De se dire qu'elle ne sélectionne pas celui qui se rendra le plus idiot pour que le spectacle à en rire jaune ou à en pleurer soit le plus beau. Mais c'est d'une toute autre difficulté d'arriver à s'en convaincre, qu'on n'était pas là pour faire rire et faire pleurer des inconnus derrière des écrans de fumée, du haut de notre inadéquation sélectionnée. C'est d'une toute autre difficulté quand on porte ce vécu tissé d'impuissance d'une épaisseur à assommer et à faire tomber.

Je suis cette sorte de monstre qui a été traité comme tel par Mooria et Diego. Qui a nourri une incompréhension grande comme le château de la situation. Je plante mon regard sur la couverture. Je ne ressemble vraiment à rien, à ainsi me cacher. Pas devant toi. Je vais essayer de cracher quelques mots pour te dire la couleur de ce que je ressens, ce mélange nauséeux de dégoût de moi-même et de dégoût du "tournoi", de colère contre ça et de colère contre moi, d'envie de quitter ces cauchemars répétés et d'envie d'y retourner pour réparer les calamités que j'ai créées à la pelletée, de conscience que c'est impossible et d'envie de croire que rien n'est impossible, que je peux encore aller chercher cette vélane, ma vélane. Et à cette pensée -vélane-, je me fige. Cette pensée me gêne quand elle me vient devant toi. Je ne sais pas si c'est parce que tu me connais trop pour que je puisse te la cacher, ou si c'est parce que je n'ai pas envie de la ressentir devant toi et que je ne peux pourtant pas m'en empêcher.

J'essaie, j'essaie de mettre en mots le déluge de pensées. C'est fou comme après Dominion tout s'est inversé. Trop de pensées, pas assez de mots, l'inverse de ce que j'ai toujours été. Ca doit être terrible de découvrir un proche autant changé, de t'accrocher quand même même si tu vois qu'il n'est pas entier, qu'il n'est pas capable de penser et de parler droit. Alors finalement, c'est avec cette pensée que j'arrive à te le formuler. Comme si dire la verte vérité pourrait te dire à quel point tu n'es pas obligée de rester là, si tu sais ce que c'est de traîner des lambeaux d'un proche traumatisé comme un poids. "Leo..."

Eh non, je ne peux pas. Ca ne se dit pas, ce genre de choses-là. Je vais commencer par plus simple. Ca viendra. "Tu sais, le temps à l'infirmerie, ça va. Miss Sharpe est sévère au premier abord. Mais elle est compétente. Et puis, ici..." Je laisse en suspens la fin. Les mots vont arriver, ils sont noués dans ma gorge. Comme un de ces snargaloufs qui grignotent toute la douceur dont on pourrait les enrober. Ils vont piquer dans leur âpre dureté.

"J'me sens un peu..." Je souffle, expirant mes mots, irréguliers comme ma respiration et de plus en plus rapides, s'entraînant les uns les autres : "une larve de crapaud dé-goû-tante, un vieux truc plein de honte, un vieux truc qui n'a rien bien fait, et qui ne sait rien... ou un vieux ballongomme de Bullard - mâché par Rusard - et fini dans un recoin du château - collant-gluant-ré-pu-gnant."

Et comme ça ne voulait moins que rien dire, j'ajoutais dix longues secondes à chercher les mots qui pourraient le plus adhérer à la texture. Quatre adjectifs qui colleraient à la réalité qui était ma nouvelle peau, à cette image détestable de moi là-bas que je haïssais viscéralement tout en ayant la certitude que c'était moi, ma façon d'être, ma façon d'agir, ma façon de penser. Et je haïssais d'autant plus ce monstre en sachant que c'était moi, rien que moi.

"inutile, monstrueux, meurtrier, suicidaire. voilà."

Saccadé comme une escouade de tirs soufflée les yeux plantés dans les tiens.




Un petit silence...
... nous sépare.


Je sais qu'il est beaucoup plus dur que tous les silences que je pouvais avoir jusque-là.


Mais mon regard posé sur le tien, Leo, un regard qui porte l'intensité de l'attention, je passe au sujet le plus important et quelque chose d'éteint dans mon regard se rééclaire en y pensant : "Tu n'es pas nulle, Leo, combien de fois devrai-je te complimenter sur ton envoûtant accent scouse pour que tu vois que tu ne l'es pas Leo ? Tu es parfaite, et ce n'est pas de ta faute, tout ça." J'essayais d'appuyer mon regard encore un peu plus fort pour que mes paroles parviennent jusqu'à ta mémoire. Comme si en intensifiant mon regard sur tes yeux bleus de glace de la sorte, il allait les faire fondre pour y ancrer la confiance infinie que j'ai en toi. L'imprimer en lettres intenses pour que tu ne l'oublies pas. Je ne voulais pas analyser davantage ce que ce regard profond de confiance signifiait. Je n'en savais rien, mais je sentais que te transmettre toute ma confiance était bien, comme si j'étais capable de faire quelque chose de bien du fond de mon sentiment de moins que rien, comme si quelque chose de profond en moi, une bonne intention de ma part ne produisait pas en permanence une catastrophe, ou pas tout de suite. Et chaque minute gagnée me semblait une minute gagnée sur ce que j'allais encore provoquer de mauvais sans le savoir encore.

J'ouvris un peu la bouche de surprise, bouche-bée, me rendant compte à quel point j'avais beaucoup trop pensé à moi, en cherchant à extraire la vérité de ta question sur moi. "Assieds-toi au moins, ne reste pas debout, ça doit t'être inconfortable." Je me rendais maintenant compte à quel point la situation devait t'être désagréable, passais une main dans mes cheveux pour les remettre un peu en ordre - échec - et m'assis en tailleur dos contre le fond du lit. Je n'avais rien à te proposer pour effacer cette ambiance d'infirmerie à laquelle tu ne devais pas être habituée et la position larve de crapaud repliée dans laquelle tu m'avais vu. Quelque chose d'infiniment désolé passa dans mon regard.

Mes yeux toujours dirigés vers les tiens, je continuais : "Tu crains que... je ne puisse pas t'écouter pour ne pas me dire comment toi, tu vas ?"

Un je-ne-sais-quoi me rattache indéfectiblement à elle, à Leo, je ne sais pas trop si ce je-ne-sais-quoi est un-je-ne-sais-quoi-mais-je-sais-quand-même du passé ou un je-ne-sais-pas-du-tout du présent. Les deux sûrement. Mais tant que moi je ne lui aurais pas parlé de l'autre elle qui m'occupe, un gouffre béant de non-dit nous séparera. Ce genre de passages qui une fois dits tuent tout, mais sans quoi rien ne pourra naître, rien du tout.

Jacob, Jafini, MMG, Allez les Griffes ! (5ème année RP)

(présence fantôme)

25 sept. 2021, 20:04
Tu me fais toujours confiance aujourd'hui ?  JT 
J'aimerais lui dire d'arrêter. D'arrêter de s'associer à cette cascade de mots qu'il prononce, les uns plus durs et dégradants que les autres. Je ne sais pas ce qui est pire, entre entendre quelqu'un à qui on tient nous insulter ou entendre quelqu'un à qui on tient trainer sa personne à travers un décor d'images misérables et dénigrantes. De comprendre qu'Edmund ne me porte pas la moindre estime ou que le Jacob qui se trouve devant moi ne s'estime pas plus qu'un ballongomme mâché par le vieux fantôme de concierge. Les deux provoquent en moi une grande vague de peine. Ça me fait mal de réaliser que Jacob se sent aussi mal. Il ne le mérite tellement pas.

Mais je ne dis rien, le laisse parler, écoute en silence. Après tout, j'ai posé la question. Je ne sais pas si je me suis attendue à ce qu'il me livre une réponse aussi authentique et sincère. Jacob ne parle jamais beaucoup de lui-même. Mais si le contenu de ses mots m’attriste, Merlin sait à quel point j'estime le fait qu’il me les partage. Et je ne veux pas qu'il ait l'impression de devoir voiler la vérité, raconter qu'une demi-réalité ou une réalité enjolivée pour me préserver ou m'épargner la confrontation à la vraie vérité. Dans le silence qui suit sa tirade, je réalise que j’ai oublié de respirer. Et pile quand je m’apprête à inspirer à nouveau, ma respiration se bloque une fois de plus. Quatre assommants adjectifs. Percutants, durs et lourds, des poids qui tirent vers le fond si on s’y attache. Mais je ne le laisserai très certainement pas sombrer. Je soutiens fermement son regard, comme si en ne détournant pas les yeux, en le laissant ancrer son regard dans le mien puis en saisissant la perche pour répondre en ancrant le mien dans le sien, je pourrais lui signifier que je suis et serai là, que je ne fuirai devant rien, peu importe ce qu’il peut décrire.

Le contraste est tellement fort, entre tout le flot d’horreurs qu’il s’attribue et l’unique mot dont il me qualifie. Parfaite. Mais la perfection est un concept surréaliste, qu'on peut peut-être chercher à atteindre mais qui n'existe pas. Et on le sait très bien, tous les deux, que je suis loin de cette image de perfection. Pourtant, je ne le contredis pas, me contentant d'un petit sourire l'air de dire j'ai compris, ça va. Parce que je n'imagine que trop bien ce qui pourrait suivre. Qu'il va continuer à déballer des arguments indiquant que si, que ce n'est pas de ma faute et que je n'ai pas à m'en vouloir. Sauf que je regrette, point barre. Il peut complimenter mon élocution autant de fois qu'il veux, ça n'y changera rien. Que je désigne par brekkie ce qui est communément appelé breakfast ou que je me plaigne qu'il fasse blatic quand tout le monde dit qu'il fait freezing; en somme, que je parle avec l’accent et le vocabulaire de Liverpool n’a strictement rien à voir là dedans. Mais je crois qu'il y a autre chose qui me pousse à ne rien répliquer. C'est qu'au fond, entendre de tels mots, ça fait du bien. Beaucoup de bien. Aussi peu réaliste que ce soit, entendre d'une bouche qu'on apprécie qu'on est parfaite alors que ça fait des jours que les insultes nous résonnent toujours dans la tête, c'est comme appliquer de la baume de lewisie brûlante sur une blessure. Ça atténue la douleur, soulage et apaise à en faire sourire. Alors probablement, quelque chose dans mon sourire est aussi en train de dire merci.

Plutôt que d’aller chercher une chaise, je m'approche pour m'assoir en amazone sur le bord du lit, les jambes pendant dans le vide mais le buste orienté vers Jacob. Si je l’ai quitté du regard un instant, je recherche à présent à nouveau ses yeux. Je n'ai certainement qu'une image extrêmement partielle de ce qu'il s'est passé dans le Dominion. De ce qu'est le Dominion. De qui est le Dominion. Mais j'ai vu les images de la Grande Salle. Des scènes de mort, de douleur, de torture. La fille qui a forcé Jacob à genoux, l'a attaqué de ronces puis propulsé contre un mur. Et je ne me souviens que trop bien du jour où l'Urne est arrivée. Quand j'ai subi la magie noire de la clé. Un petit objet qui tient entre deux doigts m'a propulsée en l'air. Ceux qui sont derrière le Dominion ont invité images et des voix dans ma tête, à mon insu. Et de la douleur à m'en faire perdre la conscience. Ils m'on fait mal sans me toucher. Sans même être présent autrement que par la voix d'une certaine Eva Sepulveda. C'est de la magie trop puissante. Mauvaise et violente. Et c'est suffisant pour me convaincre d'une chose:

"Ce n'est pas de ta faute non plus, Jacob."

Le ton de ma voix n’est pas fort mais ferme. Je me penche pour doucement pour poser ma main sur son avant-bras.

"Tu sais, tu as le droit de pas être en forme. De pas te sentir bien. T'es pas obligé de le cacher ou d'en avoir honte. Mais je te jure que tout ce que tu décris... et bien c'est tout ce que tu n'es pas, à mes yeux. Il n'y a rien chez toi qui dégoûte ou répugne. Tu n'es pas inutile. Et la preuve ultime que tu n'est pas le vieux Ballongomme mâché, c'est que jamais de la vie - ni de la mort d'ailleurs - Rusard laisserait traîner quelque chose, quelque part dans le château. Je parie que si un jour, il tient l'emballage bleu dans les mains, c'est pour ronchonner après un élève pas pour en manger le contenu. Tu l'imagines mâcher du chewing-gum, toi ?"

Quoique, la réputation de la friandise de "chewing-gum le plus résistant du monde" serait certainement un challenge adéquat pour un fantôme ayant l'éternité devant lui pour en venir à bout. Et surtout, ça occuperait suffisamment sa mâchoire pour qu'il ne marmonne et grogne pas constamment après les élèves. Quelques notes de malice se sont glissées dans ma voix l'espace de quelques mots, mais je ne tarde pas à retrouver le sérieux que demande le rôle de l'avocate défendant l'accusé contre lui-même.

"Même si tu as... " Il a dit meurtrier. Il s'agit du plus violent de tous les mots, de tous les reproches qu'il s'est fait. Meurtrier, ça correspond tellement au Dominion. Mais tellement pas à Jacob. Tellement pas que je n'arrive pas à m'imaginer que... et même si, je sais que ce n'était pas sa volonté. Jacob ne tue pas. C'est étrange. Ça me parait tellement absurde que ça ne m'effraie même pas. Et pourtant, j'ai du mal à prononcer le mot. "...peu importe ce qu'il s'est passé, tu n'est pas une personne mauvaise. Je te connais, Jacob. Tu n'es pas monstre."

Crois-moi, s'il te plaît. Je soupire. Je n'ai pas envie de lui mettre mes propres problèmes sur le dos, en plus des siens. Mais je lui dois la réponse, maintenant qu'il a, lui, répondu à la question. Je hausse les épaules, annonçant le niveau de "bof" de ce qui suit.

"J'ai l'impression que je me lève le matin et vais me coucher le soir et je n'ai rien fait au milieu. Des journées vides sans grand sens. Le pire c'est quand je le croise, de voir qu'il semble tellement peu affecté par la rupture."

Je hausse une nouvelle fois les épaules.

"Mais on est des Gryffondor. On va s'en sortir, pas vrai ?"

Question-affirmation qui tente d'insuffler un peu d'espoir dans cette ambiance qui menace de rivaliser avec celle d'un troupeau de sombrals ou d'un bal de détraqueurs.

ˈli(ː)əʊ ˈʤɪnʤə
Flash McQueen, Flash McWin

26 sept. 2021, 13:03
Tu me fais toujours confiance aujourd'hui ?  JT 
Quand on a mal, on se concentre parfois sur un repère. Ce qui paraît si peu à tellement d'autres prend tout à coup des proportions extraordinaires.

Quand on a mal, avec un repère, on retrouve avec intensité ce qui pour nous ne peut et ne pourra se défaire. Beaucoup paraît tellement superficiel, mais on renoue aussi, avec la force nouvelle en soi de celui qui peut se relever, avec l'essentiel. Cet essentiel qui permet de se redresser, d'oublier la difficulté, parfois même de la dépasser.

Le visage de Leo. Son regard qui ne bouge pas et auquel celui de Jacob se fixe. Les lèvres de Leo, qui bougent au rythme de ses paroles. Ses traits, ces beaux détails qui font qu'elle est Leo qu'il saisit furtivement entre deux coups d'oeil sur son regard bleu.

La proximité lui permettait de voir toutes ces petites expressions qui accompagnaient les paroles de la capitaine, qui faisaient sa fermeté, qui faisaient sa force, sa malice, qui disaient sa confiance et son ennui. Pas très discrètement, avec cette spontanéité pas très contrôlée qui le caractérisait, il suivait du regard jusqu'où s'étendaient ses taches de rousseur - presque jusqu'à ses lèvres ; il suivait doucement comment ses boucles ondulaient autour de ses joues.

A la petite histoire de chewing-gum mâché, les commissures des lèvres du Gryffon s'étirèrent en un sourire. Pauvre Rusard. Il ne mangeait ni les Ballongommes ni les dragées de Bertie, ni les dragées cerise un peu sucrées ni les dragées canneberge un peu acidulées, il n'avait peut-être plus le plaisir du goût, du haut de sa transparente immortalité.

Il sourit à Leo, vit l'infirmière passer et se rapprocha un peu pour pouvoir parler plus bas juste face à elle : "Qu'est-ce qu'une mauvaise personne alors d'après toi ? Si ce n'est pas quelqu'un qui se trahit soi-même et trahit les autres ?" Parler bas comme un réflexe plutôt que comme une nécessité, protégé comme le lit était de paravents et peu fréquents qu'étaient les passages de l'infirmière jusqu'au lit de fond, réputé que Jacob y était pour devoir parfois y finir les nuits sous potion quand elles étaient trop mouvementées.

Son regard plus proche de Leo se plissa, laissant franchir sur le même ton bas la suite de ce qu'il répondait. "Tu ne serais jamais attirée par une telle personne, sois honnête..." Il se chargeait d'interrogations en suivant les expressions du visage de Leo, s'intensifiait à mesure qu'une sensation qu'il connaissait revenait.

Mais cette sensation ne se départissait pas d'un souvenir. Il posa doucement ses doigts sur l'épaule de Leo comme pour s'assurer qu'il ne la perdrait pas, avec ce qu'il allait dire. Le contact physique avec elle, c'était quelque chose. Il n'aurait pas su le définir, mais il aimait. Souvent, dans la vitesse de l'instant, à vite lui cacher les yeux après la coupe (.), il ne se concentrait pas sur cette sensation de toucher différente des autres. Mais elle lui revenait. Le contact était léger, frôlé, de façon à lui permettre de se retirer, mais il existait fort pour lui.

"Leo." On récolte les problèmes que l'on sème [1]. Il allait devoir le dire. "Je." Mais que c'était dur, que c'était dur. Et pourtant il voulait le dire à Leo plutôt qu'à quelqu'un autre. "Leo je t'ai"... Le regard dans le sien, le noeud dans sa gorge se dénoua et les mots se firent enfin leur passage.

"menti avant le Dominion. Et je n'ai pas assuré là-bas. Et je." Ses yeux sourirent. Il y était presque.

"recommence." Non, en fait, cette tentative de dire la vélane, de dire le coeur de ce qui s'était passé là-bas, cette tentative-là ressemblait à un Troll et son regard suivait doucement le sourire de Leo, comme s'il était en mesure de rechercher avec difficulté les mots qui lui manquaient. Avant de s'arrêter pour rester fixé sur ses yeux.

"Leo, je t'ai menti une fois quand on sortait d'un cours de potions. Ce jour-là, tu m'as parlé pour la première fois de ce que tu ressens pour lui. Bref."

"Et je t'ai menti. Et j'en suis désolé." Première et dernière fois, c'est bien ce que son regard disait.

A ce moment, le flot des paroles commença à devenir beaucoup plus fluide. Ce qui suivait était vrai, naturel, droit, arrivait directement vers Leo, sans doute ni difficulté. "On n'était pas qu'amis pour moi. Même si je ne"

Et le passage du présent au passé refaisait naître cette difficulté. Peut-être un peu de honte, qui contredisait le fait dont il s'était convaincu - il le croyait - qu'il avait bien fait de la soutenir auprès d'Edmund, parce qu'elle avait été heureuse après aux côtés du Serpentard. Une affirmation qui sonnait faux, mais qui demeurait le seul fil qui pourrait expliquer pourquoi il avait agi ainsi, ce jour-là, en mentant sur ce qu'il se savait ressentir (.). "l'admettais pas. Mais depuis,"

"il y a eu une vélane tu vois. Et nous..."

"Enfin, t'imagines. Le consentement était des deux côtés." Elle était d'une beauté exceptionnelle, elle était envoûtante. Mortellement envoûtante. Vélane enchantante. Jusqu'à se laisser empoisonner par elle, à ne pas voir le danger qu'elle représentait. Jusqu'à tout vouloir pour rester à ses côtés. Et c'était terrible d'y penser, la main encore posée sur l'épaule de Leo.

Il la retira. A bien y réfléchir, il avait agi dans l'instant, selon ses propres désirs alors qu'elle même disait qu'elle n'était, elle, pas passée par-delà la rupture d'un Serpentard. C'était si juste de lui dire la vérité et si injuste vis-à-vis de ce qu'elle venait de dire. Après quelques instants, il se recentra : "Tu sais, si Edmund t'aime, il reviendra vers toi. S'il voit l'amour que tu lui portes, il t'estimera. Trois mois, ça ne s'oublie pas comme ça. Même si sa fierté ne le montre pas. Je te le souhaite, d'être heureuse."

Evidemment, le Serpentard avait tout de même cette réputation de volage, d'irrespectueux, de... une réputation bien ancrée. Mais comment ne pas tomber sous le charme de Leo ? Et puis quand on voyait comment la fratrie Dale pouvait par ailleurs se ressembler, et comment July s'était accrochée après la rupture du côté de Jacob, il essayait vraiment de se raccrocher à ce qu'il pouvait pour souligner qu'il -Edmund- reviendrait et surtout qu'elle reviendrait. La joie des journées de Leo.

Le Gryffon ne savait pas s'il l'aurait fait pour n'importe qui. Mais pour Leo, oui il la soutiendrait pour rejoindre l'autre... l'autre s'il le fallait, si c'était ce qui faisait disparaître la tristesse qu'elle venait d'exprimer. Ce pouvait bien être une question de fierté mal placée du Serpentard de ne pas vouloir revenir sur ce qu'il disait devant un stade de quidditch entier. Et les questions de fierté, ça pouvait se dénouer. Il saurait alors que lui, Jacob, et elle, Leo, c'était achevé. Que les grandes vacances seraient salvatrices pour faire une croix sur ce qu'il ressentait. Parce que cela semblerait aussi impossible d'être avec Leo que de retrouver la vélane, à peu près. L'art de tomber amoureux de celles qui sont hors d'accès. Son premier amour, Lily, était partie aux Etats-Unis. Le second, July... on savait par quelle tromperie elle l'avait fini, même si c'était lui qui avait prononcé les mots pour le dire. La vélane et Leo... toujours hors-catégorie.

Son regard toujours sur celui de Leo, Jacob pouvait déjà remédier à ce haussement d'épaules impuissant et désabusé. Il reposa sa main sur l'épaule de Leo, et posa son autre main sur l'autre épaule, les tirant doucement vers le haut : "Des épaules bien droites, que tu ne pourras plus hausser. Des épaules de Gryffondor. Musclées comme celles des joueurs de quidditch. Fortes comme Jacob et Leo. On va s'en sortir, Leo." Les paroles de la rousse étaient confirmées. Il ne savait pas quand, il ne savait pas s'il allait devoir ramper pour finir par échapper au passé, au Dominion, à la vélane, à Edmund et son comportement destructeur, à Edmund qu'elle aimait, mais à ce moment, il le savait : un jour, lui s'en sortirait et rapidement, elle s'en sortirait et ce regard de promesse planté droit avec sincérité, ce regard-là jamais ne mentait.


Reducio
[1] c'était juste pour le plaisir de lui prêter une forme de parole manquée (où il pense penser quelque chose et pense autre chose, une autre expression qui apparaît quand tu lis l'expression en italiques à voix haute :wise:).

Jacob, Jafini, MMG, Allez les Griffes ! (5ème année RP)

(présence fantôme)

14 nov. 2021, 23:12
Tu me fais toujours confiance aujourd'hui ?  JT 
"Leo je t'ai"...

J'attends patiemment que Jacob réussisse à trouver les mots qu'il souhaite, qu'il parvienne à les assembler et leur faire franchir ses lèvres. Regard et sourire encourageants : maintenant que je suis enfin venue je ne suis pas pressée de partir, tu sais.

"menti avant le Dominion"

Hein, quoi ? Pas scandalisée mais un peu déconcertée, les sourcils qui se froncent un peu. Je vois pas de quoi tu parles Jacob, je... Mais la suite se déverse déjà :

"Et je n'ai pas assuré là-bas"

D'accord. Ok. Stop stop stop. Je secoue doucement la tête. Jacob. Arrête, dis pas ça. Regarde-moi, écoute-moi. Je déglutis, m'apprête à ouvrir la bouche. Mais je n’ai pas le temps de rétorquer quoi que ce soit que la suite arrive déjà. Et sans crier gare, ça tombe :

"On n'était pas qu'amis pour moi."

... BOUM. C'est mon coeur qui vient de cogner très fort dans ma poitrine pour rattraper le battement qu'il a loupé juste avant. Je mets deux secondes pour me répéter la phrase dans la tête afin d'être certaine d'avoir compris. Et puis quand c'est fait, quand je réalise... ça commence : Oh. Merlin. Merlin. Jacob. Je. Si j'avais su... je sais pas. Je.Est-ce que j'aurais pu deviner ? deviner ? Oh Jacob. Les fragments de pensées volent dans tous les sens. Il était avec July, pas un instant je me serais doutée... Jamais j'aurais risqué de le blesser. Les éclats d'émotions se mêlent aux fragments de pensées. Je suis totalement submergée, j'arrive plus à démêler quoi que ce soit, encore moins à parler. Je le regarde. J'aurais juré pouvoir reconnaître un Jacob amoureux. Parce que je le connais si bien et qu'on est tellement proches... si proches... justement ? Je sens sa main sur mon épaule, son visage est à quelques dizaines de centimètres. Ça me paraît tellement naturel. J'aimerais poser ma propre main sur la sienne, la serrer, dire quelque chose, un truc idiot peut-être comme "tout va bien, arrête de t'excuser, je..." Mais il finit par la retirer.

"il y a eu une vélane tu vois."

Non je vois pas. Enfin si. Je peine un peu à suivre les informations qui se déversent et avec elles les émotions. Une Vélane. Un des nombreux pièges du Dominion ? Probablement. Peut-être pas un piège mortel, mais pas moins terrible. Je sais ce qu'est une Vélane, plus ou moins en tout cas. La mascotte de l'équipe de Quidditch de Bulgarie d'une part, mais surtout une femme magique à la tellement beauté ensorcelante qu'elle sait charmer tous les hommes. "Le consentement était des deux côtés," ça ne m'étonne pas. Je crois savoir ce que c'est, un amour magiquement forcé... un épisode "philtre d'amour" qui se met à résonner.

Comme s'il pouvait lire dans mes pensées, Jacob ramène le sujet de discussion vers Edmund. Trois "si" dans ses phrases. Mais ça fait des "si" sacrement grands, quand même. Et remettre mon bonheur entre les mains de ces "si" qui m'ont déjà trahie une fois... je secoue la tête. Une question de fierté de la part du Serpentard, je veux bien. Mais moi aussi, j'ai ma fierté. Et il l'a piétinée sans ménagement. Ce n'est pas que moi qu'Edmund a insultée. C'est aussi notre relation, celle qui avait de la valeur pour moi. Celle à laquelle j'ai accordé du temps, celle en laquelle j'ai placé ma confiance. Jacob a dit que "trois mois, ça ne s'oublie pas comme ça." Mais Edmund a dit que ces trois mois n'étaient qu'une vaste illusion. Ça fait mal. Pour moi ça ne l'était pas. Et je ne sais pas si je l'espère juste ou si je le crois, mais ça ne pouvait pas non plus être le cas pour lui, s'il se montrait honnête. Ou bien ? On ne peut pas maintenir trois moins d'illusion. Ou je ne vois ni comment ni pourquoi. Je secoue la tête encore une fois.

"Ce qu'Edmund a fait... plus jamais je veux qu'il puisse me refaire ça. Je l'ai pas vu venir mais je ne l'oublierai pas. Il y a une limite à ce que je peux encaisser et pardonner. C'était tellement blessant, tellement humiliant, tellement..."

Je ne continue pas. Peut-être que j'ai été aveugle. Ou naïve. Ou les deux. J'avais confiance en lui et il l'a brisée. On peut bien essayer de recoller les morceaux, mais la trace de la fracture ne disparaît pas. Quand il en va de sentiments et de confiance, il n'y a pas de Reparo - et hop, on repart à 0 - magique pour tout réparer.

Edmund et Jacob. Elle est tellement profonde, la différence entre les deux. Celui qui n'a aucun scrupule à me détruire le jour sensé être l'un des plus beaux de l'année, que j'ai attendu depuis tellement longtemps, devant un stade entier. Et celui qui, même en étant lui-même en difficulté, me conforte, me "le souhaite, d'être heureuse." Celui que me rabaisse et me tire vers le fond et celui qui me soutient et me porte. Je souris doucement, quand Jacob pose a nouveau ses mains sur mes épaules. Oui, quand je sortirai d'ici, ce sera avec les épaules droites et fortes qu'il décrit, les épaules d'une Gryffondor, celles d'une batteuse. Je pourrai prendre une allure de celle qui ne se laisse pas abattre, même si au début ça demande un effort. En espérant que par la suite, ça prenne tout seul. Je le ferai, quand je sortirai d'ici. Mais je ne sortirai pas en laissant Jacob derrière moi. On sortira et s'en sortira tous les deux. C'est fou à quel point je me sens proche de lui, plus proche que jamais, après ce qu'il a confié. Dans cette confiance qu'il m'accord, parce que Jacob n'est pas du type à se confier facilement. Tout aussi fou que comme on réalise dans une toute autre dimension à quel point on tient à quelqu'un quand ce quelqu'un menace de disparaître. De ne jamais revenir du Dominion. Doucement, je reprends :

"Tu sais Jacob, quand tu es parti... On a vu des images dans la Grande Salle."
Je ne sais pas pourquoi je lui raconte ce qu'il doit probablement déjà savoir d'autres bouches... peut-être parce que je veux qu'il le sache de moi aussi. "Te savoir, te voir là-bas... je me suis jamais sentie aussi impuissante. Certains sont partis, mais je pouvais juste pas, j'aurais eu l'impression de te laisser même si je n'ai rien fait d'autre qu'être assise sur mon banc à te voir te battre dans le Dominion. C'était affreux. J'ai eu tellement peur pour toi. Tellement peur de te perdre. Mais Jacob, que tu aies l'impression d'avoir assuré ou non, tu es là maintenant. Dans le Dominion, survivre c'est déjà assurer. La Vélane, la fille avec les ronces, tous ces pièges du Dominion... tu les as survécus, tu es revenu Jacob. " Je croise les bras pour pouvoir poser les mains sur ses mains sur mes épaules et les serrer un instant avant de répéter à voix basse, le regard insistant :
"Tu es revenu, Merlin merci. C'est le plus important de tout, Jacob. Tu es là."

Et puis ensuite… je sais pas. Tu ne serais jamais attirée par une telle personne, sois honnête, il a dit. Et bien je vais être tout à fait honnête. Ne pas réfléchir et laisser les rênes à l’instinct. Je glisse doucement deux doigts sous son menton pour tourner son visage vers moi, plonger mon regard dans le sien.

"Fort comme Jacob et Leo..."

Je m'arrête un instant pour laisser les mots fondre dans ma bouche, savourer leur goût merveilleux qui résonne dans mon coeur et ma tête. Puis je me penche un peu vers Jacob. Lentement, pour être prévisible, ne pas le prendre par surprise et lui laisser la possibilité de s’écarter s’il préfère. Tu me laisses ? Je pose doucement mes lèvres sur sa joue. Pas longtemps, juste le temps de sentir qu’elles y sont, avant de les détacher à nouveau de sa peau. Puis je me décale légèrement et effleure une nouvelle fois son visage de mes lèvres, juste à côté de la commissure des siennes cette fois. Mon regard glisse un peu plus sur le côté encore. J’hésite. Je crois que j’en ai envie. Non, je le sens. Dans cette inspiration un peu hachée, dans ce coeur qui bat un peu plus fort, dans ces joues un peu plus chaudes… dans cette envie de m’approcher encore plus, le prendre dans les bras et le serrer très fort contre moi.

Mais je finis par m’écarter, pas loin, mais juste assez pour pouvoir embrasser du regard tout son visage et terminer à voix basse la phrase que j’avais commencée :

"... ça sonne bien. Peu importe comment."


Je suis en retard... un peu, beaucoup, énormément, quel brocoli trop cuit quelle infamie ! Toutes mes excuses, Jacob.

ˈli(ː)əʊ ˈʤɪnʤə
Flash McQueen, Flash McWin

16 nov. 2021, 00:28
Tu me fais toujours confiance aujourd'hui ?  JT 
Comme dit, nul besoin de t’excuser. On a dit l’IRL d’abord :wise:. Et l’Ink’tober a requis un sacré rythme tout de même. Sans parler du match : force à toi !


Leo, Leo.

Tu parles, tu parles. Et j'écoute ta voix tout autant que j'écoute ce que tu dis. Il y a quelque chose dans ta voix, Leo. Si, si. Quand tu parles, on entend ton sourire. Et les sourires sans même encore se toucher, les sourires sont communicatifs. Et mon sourire prend la forme du tien. Et je souris comme un enfant à la vue d'un sourire qu'il aime, tout simplement.

Tu conduis du bout des doigts mon menton comme tu l'entends. Je te laisse faire - j'ai infiniment confiance en toi, et je te laisserais toucher mon visage les yeux fermés, ton absence n'y a rien changé. Tes doigts sous mon menton répandent la chaleur d'une couleur sur mes joues.

Menton maintenu, je passe mes mains dans ton dos. Je parcours le tee-shirt que tu portes de motifs du bout de mes doigts. Je les relève régulièrement pour vérifier ton assentiment. Détends-toi, tout ira bien. Plus d'humiliation, ça ira, je ne te lâcherai pas jusqu'à ce que tu sois heureuse, hein. Je trace des ronds du bout des doigts sur la peau de tes bras trop tendue pour la détendre. Tu vois, je suis là comme tu le dis, ne te fais pas de souci.

Je pose mes yeux dans ton regard : aussi près, je t'entends parler et je t'entends respirer. Je vois tes lèvres bouger, oh. Elles sont fines, proches du rose frambroise, elles ont l'air douces. Je connais beaucoup de toi, mais tes lèvres, je ne les ai jamais touchées. Quand elles prononcent mon prénom, quand elles disent que tu ne voulais pas m'abandonner, quand elles se rapprochent des miennes et touchent ma peau, plus que de dériver un regard dessus, j'ai envie de les toucher, Leo. Mes lèvres contre les tiennes, ce serait si beau.

Je t'embrasse à mon tour doucement au niveau du cou, relève mon visage, attiré par le tien, avance, place mon front contre le tien, mes yeux sur tes lèvres à quelques centimètres des miennes : « J'en ai envie aussi, Leo. »

Mais front contre front, je n'avance plus. « Je l’ai tellement désiré. Mais je ne suis plus prêt. Je ne veux pas tout gâcher. Les dédoublements de sentiments, ça démolit. Plus que de ne pas tout gâcher, Leo, je ne veux pas te briser. »

Imagine un garçon qui vit jour après nuit et nuit après jour des cauchemars. Qui rêve de la vélane et de sa beauté. Cauchemarde de ses dangers, des traumatismes qu'elle lui a infligés et de l'avoir abandonnée. Imagine. « Tu mérites mieux qu’un demi-amour, Leo. »

Je me doute que tu as de quoi m'en vouloir infiniment. De te dire que je t'ai aimé si fort, si fort et de te le dire à un moment, là, où je sais que toi et moi ensemble plus qu'amis je ne peux pas, non, je ne veux pas. Mais je t'ai aimé trop fort pour ne pas te le dire une fois, je t'aime trop fort pour ne pas te le confier droit.

Est-ce que je suis "casually cruel in the name of being honest" ? Je ne l'espère pas. J'espère que tu me pardonneras. Quoi que tu fasses, Leo, je l'accepterai, ton futur est à toi et dès que tu auras besoin de moi en quoi que ce soit, je serai là. Parce que « Peu importe comment, tu es là pour moi. » et je conduis ta main à toi sur mon coeur à moi. Dans tous les hauts, tous ces moments où je me rattache à quelque chose depuis les bas-fonds de mes cauchemars, tu seras là, parce que je penserai à toi. Alors, tu peux t'éloigner encore une fois, mes pensées, tu ne les quitteras pas. Et tu seras toujours là, là où est ta main à cet instant.

Et si nous sommes plus tard un couple, je veux que nous soyons ce couple qui va marcher. Je veux pouvoir t'embrasser en ne pensant qu'à Jacob et Leo. Je veux t'être loyal dans mes pensées. Je veux tout essayer pour ne pas tout casser. Parce que « nous deux, quelle histoire. le vol plané, l’urne, le collier de ronces, les muffins, le départ là-bas, la vélane. » Et qu'une telle histoire, je ferai au mieux pour pas "bien la finir", non, mais "ne pas la finir", même si je ne sais pas quelle forme on lui donnera.


Et c'est cette réplique finale pensive qui sera une fin pour moi. Toujours un grand plaisir ! Et à très bientôt pour la fin de l'Ink'tober et le bal d'Halloween alors T-)

Jacob, Jafini, MMG, Allez les Griffes ! (5ème année RP)

(présence fantôme)

20 déc. 2021, 03:40
Tu me fais toujours confiance aujourd'hui ?  JT 
Pendant un instant, je m'autorise sincèrement à croire que le bonheur est imminent. J'en vois les contours se dessiner. Crois le sentir prendre forme sous les doigts qui caressent doucement mon dos, puis parcourent mes bras à même la peau. Le baiser déposé au creux de mon cou. Crois le voir dans son regard abaissé sur mes lèvres, crois l'entendre dans les mots confirmant son envie. Juste là, tellement proche... Il me suffirait de me pencher légèrement et de franchir les derniers quelques centimètres restants pour pouvoir le cueillir sur ses lèvres. Les paupières déjà mi-closes de mes yeux abaissés sur sa bouche, il ne manquent que quelques millimètres pour les fermer et...

C'est tellement simple de se laisser porter par l'espoir en présence de Jacob. Même pas forcément espérer quelque chose, juste éclipser tout ce qu'il y a de négatif pour se focaliser sur un élément heureux, le visage d'un certain Gryffondor qu'on - que je - porte dans le coeur. Un regard pour redonner force, une main dans le dos pour détendre des muscles crispés, un sourire pour un sourire. A proximité de Jacob, je me sens estimée et ça chasse le doute. Je me sens appréciée et ça m'emplit de confiance. Je me sens bien et je ne veux pas que ce sentiment disparaisse une nouvelle fois.

Je ne saurais dire combien de temps a réellement duré ce moment. Pas bien longtemps, probablement. Mais aussi court a-t-il été à l'infirmerie, dans les jours et semaines qui ont suivi, il a régulièrement refleuri dans mes pensées. Les images, les mots, et j'ai tenté de me rappeler comment c'était, cette douce sensation de ses lèvres sur mon cou. Je ne sais pas combien de fois le souvenir de ce moment m'aura fait sourire, assise au fond d'une salle de cours, le soir dans mon lit juste avant de fermer les yeux ou en laissant mon regard s'attarder sur la silhouette de Jacob en l'apercevant à la table de Gryffondor juste avant de le rejoindre la mine joyeuse, sans savoir si ces derniers quelques centimètres restants allaient seulement un jour être franchis autrement que dans mon imagination.

Parce qu'alors qu'on était là, sur ce lit d'infirmerie, front contre front et le baiser à portée de lèvres... la désillusion a fini par tomber. Instant de flottement suspendu par quelques fils d'espoir illusoire achevé, le retour à la réalité. Je baisse le regard avant de fermer les yeux. D'accord. Mes dents se plantent dans ma lèvre inférieure, mais je constate que c'est la seule douleur que je ressens. Tout le reste... étrangement ça semble aller. Elle n'est pas douloureuse, la désillusion. Pas douloureuse, la déception. Son honnêteté, ça doit en partie être ça. Cette honnêteté qui empreint tous ses mots et gestes de sincérité et que je sais apprécier - encore plus maintenant que j'ai réalisé à quel point on m'en a fait défaut ces derniers mois. Honnêteté et respect. Et préoccupation de mon bien être à moi, aussi. Ça me touche. Parce que j'aurais beau avoir dit que non t'inquiètes pas, je ne suis pas brisable... la réalité est que je me suis révélée être très forte dans l'aveuglement et l'auto-conviction que tout va bien, parce que je veux bien le croire et que ça fait moins mal. Alors probablement que Jacob a raison. Et je vois qu'il a raison. Donc je suis juste... là, face à lui. Il y a quelques instants, on était sur le point de s'embrasser. Désirs croisés, hein : je réalise ce que je souhaite au moment où il me dit que non, il n'est plus prêt. Lentement, je hoche la tête et relève le regard vers celui du rouge et or. Face à lui, le regard à nouveau plongé dans le sien et ma main sur son coeur. Et doucement mais avec sincérité, j'affirme :

"Oui Jacob, je comprends, je... Même si on n'est pas... autre chose qu'amis, tu peux compter sur moi, d'accord ? Pour tout et n'importe quoi."

Je retire ma main et passe les bras autour de Jacob pour l'enlacer. Etreinte d'amis, t'en fais pas. Et après quelques secondes, j'ajoute à voix basse :

"Tu mérites pas d'avoir le coeur brisé. Surtout pas par une Vélane."

Rien que pour ce qu'elle inflige à Jacob, je la déteste. Parce que, et j'en mettrais ma baguette au feu, elle n'a pas séduit Jacob pour ce qu'il est - alors que les raisons de l'aimer sont tellement nombreuses - mais juste parce qu'enchanter les hommes est dans sa nature de Vélane. Parce que ce qu'elle lui a fait, elle l'aurait fait à n'importe qui d'autre qui aurait eu le malheur de passer par là, comme si Jacob n'était qu'un parmi tant d'autres. Alors que considérer Jacob comme remplaçable est la chose la plus inimaginable que je pourrais tenter d'imaginer.

Je le serre encore un peu plus fortement contre moi avant de me résoudre à le relâcher et à m'écarter. Je lui adresse un sourire en demandant :

"Si t'es fatigué tu le dis, hein. Sinon je reste encore un peu ?"

Et quand sera venu le moment de partir, je me retournerai encore une fois pour lancer sur un affectueux ton de défi :

"Eh Jacob, cap' de m'affronter sur une bataille explosive ces prochains jours ? Gage pour le perdant ?"

Faut croire que la liste de chapitres à complication de l'histoire que Jacob énumère ne s'achèvera en réalité pas avec la vélane ( :roll: ), mais voici donc déjà l'infirmerie terminée. Plaisir partagé ! Si ça te convient, tu peux considérer que dans les semaines qui suivent, Leo viendra régulièrement trouver Jacob pour chercher à passer du temps avec lui dans la mesure où il la laisse faire.

ˈli(ː)əʊ ˈʤɪnʤə
Flash McQueen, Flash McWin