Samedi 23 juin 2046
17h 50
À l´entrée du terrain d´entraînement
RP privé avec @Noémie Claire-Cornwell


*Plus que dix minutes. Elle sera bientôt là. Plus que neuf...*

Un vieux balai dans chaque main, je faisais nerveusement les cent pas près de l´entrée du terrain d´entraînement. J´attendais impatiemment l´arrivée de Noémie, à qui j´avais envoyé un billet de rendez-vous la veille. Je ne doutais pas qu´elle allait venir, malgré le manque total d´informations contenu dans le billet, mis à part l´heure et le lieu du rendez-vous. Noémie était curieuse, très curieuse. Et puis, elle connaissait mon écriture pour l´avoir déjà vu sur mes cahiers de potions et mes feuilles de révisions. Elle aura reconnu ma signature, elle viendra.

Étrangement, je ne l´avais croisé à aucun examen. Quelqu´un qui la connaissait mal aurait pu croire qu´elle m´évitait délibérement... pas moi. Mais cela ne m´empêchait pas d´appréhender le moment où elle me raconterait ses épreuves... plus particulièrement celle de vol. Elle ne m´avait pas l´air très emballée de passer la pratique. C´est pourquoi j´avais emprunté deux balais de la réserve de l´école. Pour nous entraîner ensemble. Maintenant que le stress des examens et la peur de l´échec étaient passés, ça ne devrait pas poser de problème.

À mesure que les minutes me séparant de l´heure convenue s´écoulaient, ma nervosité s´accentuait. Que n´aurais-je pas donné pour enfourcher dès maintenant un des manches et m´envoler au plus vite ? Mais non, le mieux était de l´attendre au sol, de ne pas la prendre de haut. Soit, j´attendrais. Mais elle ferait mieux de se dépêcher un peu...

Je sens qu´on va bien s´amuser.

Des lettres, elle avait l'habitude d'en recevoir de sa famille. Ils parlaient de leurs journées, de manière générale celles-ci étaient conséquentes. On pouvait vraiment dire que la lettre de Linda battait les records de longueur en terme de lettres courtes. Clair, concis, Linda quoi. Pourquoi s'embarrasser de formules de politesse ou même d'informations secondaires? Cela avait fait rire la première année, tellement habituée à l'excès de politesse de ses grands-parents.

Voilà comment Noémie s'était engagée sur le chemin pour le terrain d'entrainement rongée par la curiosité. Elle avait bien une petite idée de ce qu'elles allaient faire, mais elle avait peur. Si c'était bien ce qu'elle croyait, elle n'allait que se ridiculiser devant son amie! Et puis zut, vu l'état de stress dans lequel elle était la dernière fois que les deux amis s'étaient vu dans les couloirs, son honneur en avait déjà prit un coup. Il pourrait bien continuer à se prendre des pichenettes. Du moins, devant Linda.

Au fur et à mesure qu'elle s'approchait, elle vit la griffonne avec deux balais en mains. Bingo, elle avait bien devinée. Elle allait devoir lui raconter l'humiliation de l'examen de vol. Et de la surprise de sa note. La bleue avança vers elle, son regard glissant sur les balais rapidement, faisant de son mieux pour ne pas vraiment les voir.

" Salut! Bon, je suppose qu'il est temps que tu m'apprennes quels joies on peut avoir à voler."

Linda la connaitrait assez pour savoir que sous sa façade d'assurance, elle n'en menait pas large. Et au fond les joies, elles pouvaient les savoir, hypothétiquement, avant de passer à la pratique, elle s'imaginait la pratique du vol comme un vrai vent de liberté, plus de limites terriennes, les repousser.

Quitte à faire du balai, autant retarder le moment, sa dignité le valait bien:

" Comment se sont passés tes examens?"

Enfin

Soulagée, j´accrochai un large sourire sur mes lèvres en reconnaissant la silhouette de Noémie se pointer au loin. À mesure qu´elle s´approchait, je distinguait une appréhension au moins aussi massive que la mienne tailler les traits de son visage. Mais que pouvait-elle bien redouter, elle ?

Baissant mes yeux sur le contenu de mes mains, je me rendis compte que la silhouette des deux balais plantés en face d´elle n´était pas super bien placés pour la rassurer quand au déroulement de notre rendez-vous à l´invitation déjà peu rassurante. Je m´empressais donc de les jeter dans l´herbe près de moi, au moins pour essayer de dissimuler leur longue forme dominante.

Hey ! Dis donc, soit tu t´es procuré une cape d´invisibilité pour m´éviter en permanence, soit ma vue s´est complètement brouillé depuis la dernière fois. Parce que, des camarades qui disparaissent comme toi quand leurs potes cherchent à prendre de leurs nouvelles, je n´en ai pas vu des masses.

Tout en lui adressant ces reproches amicales, je ramssai de nouveau les deux balais et lui en tendis un.

Eh ouais, tu as vu juste. Mais tu ne peux pas dire que je ne t´avais pas prévenue, rigolais-je en lui adressant un sourire malin.

Noémie... Noémie... quand comprendras-tu que tes petites scènes de théâtre ne fonctionnent plus sur les personnes qui te connaissent. Car cette excès d´estime que je constatais dans ses paroles n´avait rien de Noéminien. Elle faisait semblant pour faire bonne figure, je ne pouvais en douter.

Mais je t´arrête tout de suite, on ne va pas décoller dès le départ, donc il n´y a vraiment aucune raison de t´affoller, la rassurai-je en mettant une main sur son épaule.

Une fois de plus, j´abandonnai les deux balais de côté et me lassai tomber sur l´herbe épaisse et aussi confortable que les coussins de la salle commune. Qu´il faisait bon vivre dans ce parc... contrairement à l´ambiance cauchemardesque du château.

Je t´en pris, assieds-toi. Je te promets que les fourmis ne te dévorerons pas.

Je me retenais à grand peine d´éclater de rire. La situation ne me le permettais pas, Noémie était déjà suffisemment mal à l´aise, pas besoin d´en rajouter.

Bof, assez bien dans l´ensemble, je ne vais dramatiser sur quelques matières. Mais, je pense que c´est plutôt à moi de te poser la question, répondis-je en la toisant d´un regard anxieux.

@Noémie Claire-Cornwell ...

La jeune Serdaigle rigola à la remarque de son amie. La vérité étant que sa nature discrète la poussait parfois à raser les murs lors de ses moments d'envies de solitudes.

" Je connais l'adresse d'un bon médicomage spécialisé dans la vue si besoin."

Le sarcasme s'était facilement glissé dans ses mots, et son sourire en coin ne comportait pas une once de méchanceté. Linda avait vu juste dans son jeu, mais eut la gentillesse de ne pas appuyer dessus, Noémie appréciait cela. Linda lui laissait garder la façade, se doutant de ce qui s'y cachait derrière. Soulagée Noémie s'assit sur l'herbe le masque d'assurance toujours présent, mais cependant, elle était reconnaissante des pincettes que prenait la rouge et or. Et vu que c'était bien Linda, la petite sorcière, se permit même de prendre une posture plus détendue qu'à l'habitude. Après l'avoir vu dans l'état de la dernière fois, elle avait déjà touché le fond dans une certaine mesure.

Elle hocha la tête aux nouvelles de Linda, avant de dire:

" Agréablement surprise."

Elle s'humecta les lèvres, haussa un sourcil, regardant en coin Linda, gardant la meilleure partie pour la fin.

" Et j'ai eu un optimal en vol."

La brunette s'était permise de rigoler à ses mots là. C'en était si improbable.

" Alors que je suis tombé pendant la partie pratique."

Son regard chercha celui de sa meilleure amie, dans une envie de partager une complicité, tout en pouffant de manière retenue la situation si étrange de son bulletin, en vol, méritant un rire. Il était clair, que dès que Linda montrerait des signes de rires, Noémie laisserait échapper le sien sans contraintes.

@Linda Layton Pardonne-moi ce retard! Considère que si Linda rigole à l'histoire de Noémie, cette dernière risque bien de partir dans un fou rire

Je lui adressai mon plus large sourire en la voyant s´asseoir près de moi. On faisait des progrès, c´était incontestable. Jamais encore elle ne s´était laissée aller ainsi devant moi.

Oh, félicitations ! En voilà, une nouvelle, lâchai-je ne me redressant, toute exitée. Tu vois, il n´y avait aucune raison de paniquer.

Noémie rigola. Je n´aurai ssu définir ce rire. Était-ce à cause du souvenir de l´épreuve ? De sa note ? De mes paroles ? Tout ce que je savais, c´était que ce rire était contagieux, quelque soit sa nature. Je sentis mes lèvres frémir. Mais j´eu suffisement de maîtrise de moi-même pour me les mordre en attendant qu´elle finisse son histoire.

Alors que je suis tombé pendant la partie pratique.

Et puis zut, tant pis pour le tact. Les larmes me montèrent aux yeux à force de retenir mon rire. Mais je ne voulais pas avoir l´air de me moquer de sa chute, moi qui n´avait pas cessé de lui répéter qu´une petite gaffe n´avait jamais ruiné toute une carrière.

Le prof a dû croire que ta chute était une toute nouvelle feinte de ton invention. Tu l´as éb-lou-i par tes talents de joueuse.

Trop. C´en était trop. Incapable de me retenir davantage, j´éclatai d´un rire fou, incontrôlable, quoique dénudé de tout sens. Noémie semblait n´avoir attendu que le feu vert pour se lâcher à son tour.

Étendues dans l´herbe verte, une rouge et une bleue pouffant côte à côte sans parvenir à se calmer, deux balais de la réserve abandonnés au dessus de nos têtes, on devait avoir l´air bien étranges pour tous ceux qui passaient devant nous. Mais je m´en fichais bien, moi. Je me fichais bien que ma meilleur amie faisait parti de Serdaigle et moi de Gryffondor. Je me fichais encore plus des élèves qui nous regardaient de travers juste parce qu´on s´amusait toutes les deux. Je me rendis alors compte d´à quel point je l´aimais, à quel point je me sentais bien quand je passais du temps avec elle. Après tout, n´est-ce pas la définition même de l´amitié ?

@Noémie Claire-Cornwell Je suis enfin de retour ! C´est beau les vacances. Les deux fillettes ont complètement oublié l´histoire des balais.

Un fou rire. Si peu de maitrise d'elle-même en cet instant. Que c'était bon de rire. Son ventre lui faisait mal à force de se contracter, de même que ses joues. Oubliés les balais! Bien la première fois à Poudlard qu'elle se laissait à rire comme ça. Il n'y avait qu'avec Linda que c'était possible ça. Cette bleue qui d'habitude fait de son mieux pour se maitriser avait jeté tout ça à la fenêtre. Son éducation, le masque de calme habituel, tout ça tombait de cette fenêtre imaginaire. Qu'est ce que ses grands-parents diraient s'ils la voyaient dans cet état! Après le stress des examens c'était si bon, et encore plus parce que c'était rare. Entre deux hoquets de rire, elle parvint à dire:

"J'étais moi-même si éblouie que j'en suis littéralement tombée à la renverse."

Avant de retomber dans une salve de rire, se délectant de ce moment de complicité. Noémie découvrait tout ça à Poudlard; l'opposé de son enfance solitaire, de ses amis moldus à qui elle ne pouvait que raconter la surface des choses, de ses enfants sorciers qui se moquaient d'elle à l'époque. Alors oui, elle n'était pas la plus douée pour montrer son amitié, disparaissant la plupart du temps, se cachant dans les bouquins, mais elle savait que Linda ne le prenait pas mal. Après tout, elle la connaissait et c'était pour ça que la bleue et argentée se permettait à de telles choses avec elle. Si opposées et pourtant c'était parfait.

@Linda Layton Je confirme , au moins on est sûres maintenant qu'elles s'entendent vraiment bien.

Que c'était bon de s'allonger dans l'herbe grasse et moelleuse ! Que c'était bon de rire à s'en casser les côtes ! Que c'était bon de partager ce rire avec une amie !

Quoi ? Je peux quand même me permettre de l'appeler ainsi, non ? N'était-ce pas une amie si nous nous entraidions pendant quais-chaque bînome en cours de potions ? N'était-ce pas une amie si elle venait supporter une maison qui n'est pas la sienne juste parce que je prenais un plaisir fou à encourager les Griffes Ardentes sur le terrain ? N'était-ce pas une amie si, même au plus bas de notre moral, en plein stress de révisions, nous arrivions toujours à nous voir et à nous réconforter l'une l'autre ? Enfin, n'étions-nous pas meilleures amies si nous nous permettions de nous lâcher ainsi et d'éclater de rire, étendues côte à côte dans l'herbe ?

Chassant une larme de rire du coin de l'oeil, je me redressai lentement et tentai de me calmer. Pourquoi étions-nous là déjà ?


La raison de notre rencontre d'aujourd'hui me revint brusquement et je me retournai d'un coup pour m'assurer que les deux balais empruntés à l'école étaient toujours posés sur le gazon. À quoi m'attendais-je au juste ? À ce qu'ils aient perdus patience et aient décollé sans nous attendre ? Peut-être bien. Dans l'euphorisme du moment, je ne tenais plus tellement à la cohérence de mes réflexions.

Bien, c'est pas tout ça, mais ce n'est très bon de s'en tenir aux coups de chance, ou... au acrobaties improvisées..., dis-je, les coins de mes lèvres frémissants de nouveau. Est-ce que tu te sens prête à m'éblouir à mon tour ?

Çame faisait de la peine de briser ce moment de magie. Mais je lui avais promis de finir avant le banquet. Plus le choix.

@Noémie Claire-Cornwell

La bleue et argentée réprima un long soupir, le coinça dans sa gorge. Après tant de rires, repasser sur ce sujet qu'elle voulait éviter était compliqué. Comme se prendre un seau d'eau froide en pleine canicule. Elle eut quand même un sourire en coin.

"Bien sûr, avec quelques pirouettes sur balai bien évidemment."

Son regard se redirigeai vers les deux balais, sans grande envie. Enfin, quand il fallait y aller, il fallait y aller. Noémie n'était certes pas une griffonne, mais ce n'était pas une raison pour faire preuve de lâcheté. Elle s'était prouvé plus d'une fois cette année pouvoir faire preuve d'un courage insoupçonné, alors pourquoi ici et maintenant elle n'en serait pas capable? Elle se répétait ce genre de phrases tel un mantra, pour lui éviter de prendre les jambes à son cou. Prenant une grande inspiration, elle se décide à faire le premier pas, se levant et avançant vers les deux morceaux de bois touffus, mettant sa main au dessus de l'un d'entre eux.

"Debout!"

Ce geste là, elle le maitrisait, la balai se leva pour automatiquement rejoindre sa main. Cachant son sourire de satisfaction, la première année se tourna vers Linda.

"On va pas très haut, hein?"

Si son amie avait besoin d'une preuve supplémentaire de son manque d'assurance, elle l'avait. Noémie se tenait droite, dans l'espoir de cacher sa vulnérabilité.

@Linda Layton