Cela devait faire déjà une bonne dizaines de minutes que la jeune fille arpentait les serres de botanique regardant toutes les informations indiqués sur les étiques et un livre ? Oui un livre, aussi rare que cela puisse paraitre, un livre de botanique en main à essayer de corréler les informations. Elle avait besoin de trouver quelque chose. Mais quoi ? La question avait une réponse bien logique : Colby.
Depuis qu’il lui avait dit qu’il avait une plante bizarre en lui qui le rendait malade, elle n’arrivait pas à se sortir les mots de la dame grise de la tête. Mais non, elle ne pouvait pas finir cette quête seule, elle ne le laisserait pas tomber et elle allait trouver un moyen pour le guérir. Alors pourquoi une fille comme elle pourrait réussir là où des médicomages ont échoué ?L’espoir ? Le détermination sans faille de la jeune fille ? La stupidité ? Ou un mélange de tout cela qui faisait qu’elle arpentait les serres tripotant absolument toutes les feuilles des plantes qu’elle croisait puis cherchait debout des correspondances dans son livre. De toute façon elle était bien déterminée à aider son amie et en tant que seule amie, elle se devait de faire tout ce qui était en son pouvoir.

-Mais t’es qui toi ?

Elle observait la plante en face d’elle. Rien ne correspondait dans son livre et elle n’avait aucune idée de ce que ça pouvait être. Sachant que son cerveau, malgré qu’elle apprécie les cours de botanique, n’avait absolument aucun souvenir d’avoir déjà étudié cette plante. Elle tournait les pages de plus en plus frénétiquement de son livre sans rien trouver.

-Mais c’est pas vrai ! T’es forcément là-dedans !

Est-ce que parler à une plante et de surcroît l’engueuler était symptomatique d’un début de folie ? L’agacement commençait à la gagner et elle jeta le livre au sol, quelques mètres plus loin. Comme si ça pouvait aider à quoi que ce soit…

-Ali !

Oui et maintenant elle s’engueule elle-même on est pas sortis de l’auberge… Son cri raisonna presque dans toute la serre. Mais quand quelque chose lui tenait à cœur elle avait toujours plus de mal à gérer sa colère. On ne change pas si facilement n’est-ce pas. Elle avait compris qu’elle garderait cette colère en elle a vie. Mais elle apprenait à se calmer. Elle ferma les yeux avant de respirer doucement, se souvenant des conseils de Miss Field qu’elle appliquait avec soin depuis sa troisième année. Si habituellement elle aimait être perchée sur son balai, quand elle commençait à perdre le contrôle elle prenait l’habitude de méditer rapidement. Et ça marchait plutôt bien. Elle rouvrit les yeux en observa la plante d’un regard noir en coin.

-Je t’aurais la mauvaise herbe.

Bon ben on passait aux menaces parfait. Elle toisait cette plante, restant ainsi sans bouger quelque secondes comme si la plante faisait une bataille de regard avec elle avant de soupirer et de regarder où elle avait jeté son livre. Elle se fatigue elle-même parfois.

Le professeur Featherstone reprenait petit à petit ses habitudes dans les serres de Poudlard. Les vacances et son départ à Brighton s'étaient ressentis tout de même sur le maintien des plantes et lui donnaient beaucoup de travail en ce début d'année. Il profitait alors de son lundi après-midi, sans cours à dispenser, pour soigner les plantes qui le nécessitaient et travailler les serres.

Les vacances du botaniste avaient été éprouvantes et revenir à ses végétaux étaient l'occasion pour lui de méditer et alléger son esprit encore obstrué de pensées noires vagabondes. Mais alors qu'il était concentré sur la taille de son figuier en la serre tropicale, un cri s'échappa de la serre voisine. Non, ce n'était pas un singe hurleur que l'on aurait pu croire habiter dans le climat de cette serre, mais bien un élève de Poudlard. Surpris et confus par le bruit qui le fit sortir de sa méditation, le sécateur prit le doigt plutôt que la tige et en sectionna un bout de peau. « Aïe ! ». Quel piètre exemple aurait-il fait à ses élèves en taillant sans gant. A défaut d'en porter, c'était son doigt qui en devenait sanglant.

Le botaniste se leva alors, espérant que l'élève avait une bonne raison de crier ainsi. Il attrapa sur son passage, dans une caisse de soin, une baume cicatrisante et l'emporta avec lui.

Arrivé dans la serre où se trouvait le singe hurleur, le professeur aperçut un livre à terre. Le professeur s'avança pour le récupérer et le rendre à sa propriétaire qui se trouvait non loin.

« Est-ce cela que vous cherchez, Miss ? Lui demanda-t-il en lui tendant l'ouvrage. En voilà une belle manière de traiter un bouquin. »

Le ton du professeur n'était pas sec, mais sous-entendait le reproche qu'il voulait lui faire. Archibald, en bon Serdaigle, respectait les livres autant qu'il les chérissait.

« Y a-t-il une bonne raison à ce que vous criiez ainsi dans la serre ? Demanda-t-il ensuite, supposant qu'il s'agissait d'elle puisqu'elle était seule. »

Lentement, le botaniste ouvrit le couvercle de la petite boîte qui contenait le baume, et commença à s'en appliquer sur sa plaie.

Alors que son regard partait à la recherche de son livre, elle se figea en entendant le son de la voix du professeur de botanique. Ses yeux s’arrondirent et ses yeux trouvèrent les chaussures du professeur avant de remonter doucement sur son visage. A ses mots, la jeune fille se senti quelque peu honteuse, mais ce n’est jamais un sentiment qui reste très longtemps chez la jeune Delphillia. Elle joignit ses mains devant son ventre pour jouer instinctivement avec sa bague en acier pour essayer de canaliser cette honte et surtout avoir quelque chose à faire des ses doigts et autant éviter de prendre une feuille et de la réduire en charpie devant son professeur. Elle était déjà une position peu confortable, alors si elle pouvait éviter de l’empirer bêtement ce serait appréciable.

-Je… Désolée pour le bruit, c’est juste que je ne trouve pas ce que je cherche, mais je sais, je ne dois pas m’emporter.

Elle détacha ses mains alors que sa bouche se tordit exprimant son désarroi. Elle s’approcha du professeur dans le but de récupérer son livre mais ce stoppa devant lui sans lever la main pour réclamer son livre. Son cerveau était en marche et alors que son regard était dans le vide durant les quelques secondes de latence, son regard remonta d’un coup sur le visage de son professeur et un fin sourire étira ses lèvres. Elle avait un livre certes, mais pourquoi s’embêter quand on avait certainement la personne la plus compétente de l’école en face de soi pour résoudre son problème.

-En fait Monsieur, je pourrais vous poser une question ?

Elle n’attendait pas de réponse bien entendu et n’attendit pas d’ailleurs en enchainant immédiatement. En même temps un professeur qui répond par la négative à ce genre de questions c’est assez rare.

-C’est au sujet d’un ami. Il a un problème avec une plante et j’aimerais l’aider du coup. Mais j’arrive pas à trouver la plante qui correspond au nom qu’il m’a donné et j’aimerais en savoir plus… Vous auriez un peu de temps ?

Ah ben bien de demander que maintenant ! Elle venait déjà de lui en bouffer du temps, en plus de l’avoir dérangé dans ses activités d’adulte. Mais ne pas faire les choses dans l’ordre était une habitude chez la jeune fille… Mais c’est ce qui fait partie de son charme ! Non ?
Elle observait son professeur en arquant un sourcil, intéressée par la réponse, et surtout s’imaginant déjà le professeur ayant un remède miracle. Elle se voilait la face, Colby en avait vu des tas de Médicomages et certainement de botanistes. Mais elle n’était pas capable de l’admettre.

Vraiment navrée pour ce temps de réponse!

La Poufsouffle, encore à terre, eut l'air surprise de tomber nez à nez sur le professeur. Peut-être trouva-t-elle la situation embarrassante, ne voulant qu'un adulte lui fasse la leçon sur son emportement. Toutefois, la jeune fille s'excusa poliment pour le bruit qu'elle avait fait, ce qui suffit à Archibald pour ne pas lui en tenir rigueur. Le botaniste n'était pas rancunier avec ses élèves, du moins pas autant qu'avec certains adultes qu'il estimait peu.

Le professeur lâcha alors le livre lorsque l'élève le reprit, mais cette dernière sembla vouloir profiter de la présence de son aîné pour poser une question. Lorsqu'elle lui demanda si elle le pouvait, le professeur donna son accord en un bref « Hmm. », mais Alienor n'avait visiblement pas l'air d'attendre une réponse, puisqu'elle enchaîna de sitôt.

Le professeur trouva étrange qu'une élève vienne s'intéresser et poser une question à propos d'une plante de son ami. Le botaniste aurait pensé que le propriétaire de la plante serait venu lui-même chercher comment soigner son végétal. Ou peut-être cherchaient-ils chacun de leur côté, dans quel cas la plante devait sûrement être importante, ou alors Alienor était une très bonne amie de cette tierce personne.

Archibald répondit alors :

« Oh, allez-y, je vous en prie. Je finirai mes tailles plus tard. De quelle espèce de plante s'agit-il ? Vous ne l'avez pas ramenée ? »

Pardon pour le délai de réponse également !

Le calme des serres était revenu et avec la réponse positive du professeur de botanique Aliénor se sentit bien plus légère. Certes elle était venue en trombe dans une serre et avait balancé un livre entre les plantes, mais le calme et la patience du professeur Featherstone ne semblait pas le moins du monde entamés.

-Euh ramener la plante c’est pas vraiment possible, enfin pas seule.

Et ramener Colby ici… Il aurait certainement dit qu’Aliénor avait mieux à faire que s’occuper du traitement d’un condamné comme lui, que leur recherches sur le château était plus importante, ou je ne sais quoi. Des tonnes de médicomages se sont penchés sur la question après tout. Mais on pourrait dire autant de fois à Aliénor que ça ne sert à rien, elle essayera quand même, toujours, elle devait au moins essayer de faire marcher son cerveau à part pour l’aider, c’est le devoir d’un ami.

-Merci de m’aider, alors si je me souviens bien du nom de la plante c’était un lotus bleu de… D’un pays chaud, un pays arabe je sais plus lequel…

Très belle mémoire qu’elle a la petite Delphillia… Aliénor soupira devant sa propre stupidité tout en serrant le livre contre son torse. C’était délicat comme situation, elle ne savait pas si directeur de la maison bleue était au courant pour l’état de santé de Colby. Après tout c’était un de ses élèves mais il était très discret sur sa condition.

-A vrai dire… Si je pouvais pas vous amener la plante c’est parce que… Parce qu’elle est en lui. Enfin le lotus il pousse dans mon ami. D’où le problème.

Au moins ça c’était dit. Mais la jeune fille avait encore bien du mal à se rendre compte que tout cela était réel. Ses doigts se crispèrent sur le livre, la souffrance que devait endurer Colby était tout bonnement inimaginable pour elle. Il était bien plus fort que tous les gens qu’elle avait pu rencontrer et si jamais il apprenait qu’elle en avait parlé autour d’elle sans le lui dire… Elle allait passer un sale quart d’heure. De toute façon c’était fait, elle en avait déjà trop dit donc elle ne pouvait plus faire demi-tour maintenant. De toute façon ça n’avait jamais été une option.

Le professeur écouta la Poufsouffle. D'après ses dires, il était compliqué pour elle de ramener la plante dont elle parlait. Le professeur supposa alors qu'elle était trop encombrante pour pouvoir être soulevée, mais il fut étonné lorsque la cinquième année mentionna un lotus.

« Un lotus d'Egypte ? Compléta le botaniste. »

Comment un élève pouvait-il faire pousser une telle plante dans son dortoir ? Le professeur était très intrigué par ce que lui racontait l'élève. Pour autant, il n'était pas au bout de ses surprises : Aliénor lui confia que la plante poussait dans le corps de son ami. Le botaniste ne put réfréner un petit « Oh » de surprise.

Plus jeune, le professeur Featherstone travaillait à Sainte-Mangouste en tant que Médicomage, spécialiste en herbologie. Durant plusieurs années, il avait pu être confronté à des maladies magiques parfois étranges ou à des maléfices particuliers, mais il ne lui avait jamais été donné de voir pareil sortilège. L'histoire de l'élève lui était inconnu, et il se laissa guider par sa curiosité.

« Comment cela lui est-il arrivé ? Demanda-t-il. »

L'adulte aurait pu penser que l'histoire que lui racontait l'élève était une invention, mais la Poufsouffle lui paraissait sincère ; ou alors, la manière crispée avec laquelle elle tenait son livre faisait d'elle une bonne comédienne. Le professeur attendit un peu plus d'explications : il ne savait pas trop ce que l'élève attendait de lui : guérir son ami, sans sa présence, lui paraissait compliqué.

Quand le botaniste compléta le nom de la plante, Aliénor ne put rester statique et se redressa en levant l’index vers le ciel et s’exclamant :

-Oui c’est ça ! L’Egypte !

Visiblement il connaissait ! C’était un très bon point. Mais vu son expression ce n’était pas vraiment une bonne nouvelle. Enfin vous savez avec l’âge on devient de moins en moins expressif certes, mais là, il ne laissait même pas l’ombre d’un sourire apparaitre. La batteuse calma donc son excitation en écoutant la question du professeur qui était, ma foi, totalement légitime. Comment il avait fait ça. Encore une fois, elle n’avait qu’une réponse simple sans plus d’explications. Colby n’en racontait pas beaucoup naturellement sur lui et elle, elle n’était pas vraiment du genre à questionner plus que ça les autres.

Elle passa une main dans ses cheveux, laissant son regard courir sur le sol un instant avant de le remonter vers son professeur en se pinçant les lèvres.

-Il m’a dit qu’il l’avait respiré je crois…

Elle se décevait elle-même de ne pas en savoir plus, mais questionner son ami, lui faire passer un interrogatoire sur ce qui était en train de le tuer… Elle préférait lui changer les idées et faire en sorte qu’il ne se concentre pas sur sa maladie. Et puis s’il savait qu’elle enquêtait comme ça sur sa santé mentale… Elle se ferait probablement atomiser sur place.

-Ça vous dit quelque chose ce genre de cas ? J’veux dire toutes les plantes ont un point faible, il doit bien y avoir un moyen pour la retirer sans qu’elle ne fasse de mal à Colby.

Elle cacha immédiatement sa bouche de ses mains. Elle qui voulait garder son identité secrète venait de cracher son prénom à un de ses professeurs. Et au combien Colby était un nom assez commun, ils étaient peu à Poudlard et Aliénor ne trainait qu’avec un seul Colby. Ces yeux s’arrondirent alors qu’elle espérait que son professeur de botanique n’ait pas entendu ce qu’elle venait de dire. Espérons qu’il devienne un peu sourd avec l’âge. Pour une fois que ça serait utile !

Mais bon, Colby était à Serdaigle, il avait une tête de plus en plus ignoble… Elle ne voulait juste pas qu’il lui en veuille, par-dessus tout, il ne fallait pas que le vieux botaniste lui en parle ou mentionne la plante ou pire, mentionne Aliénor ou un ami… Elle est son seul ami ! Oh non… Dans quel pétrin venait de se mettre Aliénor ?

La Poufsouffle s'exclama quand le professeur trouva finalement le pays du lotus. Le botaniste ne savait pas ce que cela pouvait être d'autre, l'acquiescement de la benjamine ne l'étonna donc guère.

La réponse à sa question eut un peu de mal à venir, mais Alienor finit par lui expliquer comment son ami s'était retrouvé avec cette plante en lui. Il l'avait, selon ses dires, respiré. Le professeur releva les sourcils, davantage intrigué par cette réponse. Il n'avait jamais entendu d'un pareil cas de parasitisme et ignorait complètement qu'il fût possible d'avoir une plante en soi après l'avoir respirée. La jeune fille avait sûrement hésité à lui en parler par peur d'être prise pour folle, et pourtant le vieil homme la croyait : après tout, qu'est-ce qui n'était pas possible dans le monde magique ?

La Poufsouffle poursuivit en posant une nouvelle question. Mais, peut-être par maladresse, puisqu'elle posa aussitôt ses mains sur sa bouche, elle énonça le nom de son fameux ami. Colby. Le professeur l'entendit, bien évidemment ; il prêtait une forte attention aux explications de la jeune fille depuis le début de leur échanges. Le professeur ne put d'ailleurs s'empêcher un nouvel « Oh ! » de surprise.

« Vous parlez bien de Colby Levinson ? »

Cela expliquait sans doute certaines absences du garçon, et le fait qu'il était parfois perdu dans ses pensées. Revenant à la question d'Alienor, le professeur répondit :

« En tout cas, je n'ai jamais entendu pareille chose. Et je crains qu'il soit difficile de trouver un point faible pour une plante qui ne soit pas aussi un point faible pour votre ami. Un herbicide, même naturel, pourrait endommager certains organes... Un specialiste serait plus à-même de répondre à cette question, ne savez-vous pas s'il en a consulté un ? »

Le professeur prenait le cas du Serdaigle très au sérieux.

Et zut… Bien sûr qu’il avait entendu le nom de Colby, bien sûr qu’il avait capté de qui il s’agissait, c’était son directeur de maison ! Colby allait la tuer c’était certain et même amaigrit et crachant ses poumons il trouverait un moyen de la surpasser après cette bourde monumentale. Aliénor passa une main sur son visage, tentant de ne pas laisser transparaitre son trouble.

-Oui c’est bien lui… Mais il me tuerait s’il savait que je vous en ait parlé…

En espérant que le vieux professeur soit quelqu’un de discret, pour la survie d’Aliénor ! Elle se redressa écoutant la suite de la réponse du botaniste. Il en arrivait à une conclusion qui ne satisfaisait pas du tout la jeune fille. Personne n’était donc capable de l’aider ? Ils étaient tous incompétents dans cette école ou quoi ? Qu’est-ce qu’ils voulaient faire ? Le laisser crever dans son coin ? Est-ce qu’il y avait au moins une personne capable de faire quelque chose pour lui dans ce purée de monde soi-disant magique ?! Aliénor serra les poings de frustration avant de répondre au professeur.

-Ben il fait des séjours à Ste Mangouste de ce que j’en sais. Mais il n’aime pas vraiment parler de ça…Et je pensais bien demander à Lilly Zarbi, elle a des connaissances avec des botanistes je crois. Je crois que lui il a abandonné, mais moi je peux pas l’abandonner.

Quand il s’agissait de Colby c’était toujours différent, qu’il soit présent physiquement ou qu’elle ne fasse que parler de lui il la calmait et maintenant ce n’était plus de la colère qu’elle ressentait mais bien de la peine de ne pas trouver de solution pour son ami. Elle se devait d’essayer, elle était sa seule amie alors si elle le laisser tomber personne ne prendrait sa place, il serait seul et déterminé à se laisser mourir ce qui était insupportable pour la jeune Delphillia.

-Vous connaissez des gens vous ? Des spécialistes ?

Elle était prête à tout, elle forcerait un septième année à transplanter en Égypte s’il le fallait. Rien ne pouvait arrêter une Aliénor investie d’une mission envers l’un de ses rares amis.

Visiblement, avoir deviné le nom de l'élève dont il était question embêta la jeune fille. Elle laissa entendre au professeur que s'il apprenait le contenu de cet échange, l'amitié qu'elle entretenait avec Colby pourrait être compromise. Le botaniste rassura alors la jeune fille.

« Notre discussion restera entre nous, ne vous en faîtes pas. »

Archibald était une personne discrète et avait un certain sens du devoir : les échanges et entrevues qu'il avait avec ses élèves, en dehors des heures de cours, ne ressortaient pas des serres de botanique. Il se sentait comme les médicomages, soumis à un devoir de secret professionnel, sûrement un reste de son ancienne carrière.

La Poufsouffle lui expliqua alors les démarches que le jeune Colby avait entreprises pour tenter de soigner son mal. Si à Sainte-Mangouste personne n'avait pu le guérir, il était clair qu'il serait compliqué de trouver un remède. La jaune et noir termina en demandant à son professeur s'il connaissait des spécialistes.

Des spécialistes, le professeur en connaissait. Du moins, il en avait connu, à une lointaine époque. Mais étaient-ils capables de résoudre ce problème, là où Sainte-Magouste avait échoué ? Les techniques de soin s'étaient pourtant améliorées depuis.

« Eh bien, je suis surpris que personne n'ait pu faire quoique ce soit à Sainte-Mangouste. C'est pourtant là que l'on trouve les meilleurs médicomages du pays. J'ai bien quelques noms d'anciens collègues, à l'époque où j'étais moi-même dans la médicomagie, mais je crains qu'ils puissent être plus efficaces que les spécialistes que Colby ait déjà vus. »

Le professeur arborait une mine désolé, navré de ne pouvoir aider son élève.

Navré pour ce retard