La petite fille est dans le train. Collée à la vitre, faisant des grimaces aux personnes qu'elle voit sur la voie ferrée tout droit sortie de son imagination, elle est bien petite. Habillée d'une petite robe rose à fleur, et coiffée d'un serre-tête rose, elle ressemble à une petite princesse. D'ailleurs, n'est-ce pas ce qu'elle est ? Assis en face d'elle, son frère dessine un... un champ de guerre avec des monstres qu'il s' imagine combattre. À la droite de la petite fillette, sa mère tente de la faire se tenir droite, mais cela s'annonce peine perdue...


À peine a-t-elle prononcé le mot *cousine* que la petite prénommée Erza donc se retourne un grand sourire scotché sur sa petite tête. Elle se tient immédiatement droite, et pose ses mains sur ses genoux, accentuant le ridicule. Elle se tourne vers sa mère les yeux remplis de rêves et lui dit d'une voix enfantine :


Sa mère semble désespérée... Son père intervient alors.


La petite le fixe, apeurée, avant de se mettre à pleurer. Elle hurle si bien que les autres passagers regardent mal la petite famille... Son frère, un garçon de sept ans, lui prend la main, se lève et lui chuchote à l'oreille.


Erza sèche ses larmes, et lui tends un timide sourire. Il sait le lui redonner dans les moments comme ça. Fred sort de sa poche une paire de dés et en tends un à sa petite soeur. Celle-ci s'en empare, et ils commencent à jouer, en silence. Ariana et Alexander bavardent doucement, des activités prévues pour ces quelques jours, de la famille, de tout ce qu'il y a de plus banal en somme. Erza fixait les dés tourner avec de grands yeux d'enfant qui découvre la magie... C'était tout comme. La petite n'avait pas encore découvert sa magie, mais, elle le savait, celle-ci viendrait, comme elle était venue pour ses frères. Elle ne comprenait pas pourquoi il n'y en avait plus qu'un à la maison, mais elle était bien trop jeune pour voir la réalité en face...

Le train commença à ralentir, et elle comprit qu'ils arrivaient. Elle ramassa son petit sac, rangea sa peluche à l'intérieur, et le hissa sur ses épaules. Même s' il ne contenait presque rien, cela lui faisait vraiment plaisir de le porter, elle se sentait vraiment *grande*. Elle avait l'impression d'être *normale*. Un sourire béat était toujours sur ses lèvres lorsqu'ils montèrent dans leur moyen de transport sorcier. En quelques secondes ils furent transportés devant le portail.

Erza prit les devant, et tenta d'ouvrir le grand portail à bout de bras, mais du se résoudre à attendre son père. Tout en poussant, elle cherchait Scary dans le jardin, espérant la voir pour la rejoindre et courir après les papillons. Elle demanda à l'attention de sa mère :


Fred, qui, lui, était impatient de retrouver Norman, voulu partager sa connaissance, en lui répondant :


Il avait dit ça avec une certaine fierté, comme si il se sentait grand. Ils se déplacèrent dans l'allée, et Erza sautillait, poursuivant une abeille. Ils arrivèrent sur le parvis, où Mariana les attendaient, son éternel sourire bienveillant aux lèvres. Lorsqu'ils eurent montés les marches, Erza se précipita pour se blottir dans ses chambres en criant.


Mariana resserra ses bras autour de sa petite fille, avant de saluer avec les commodités habituelles Ariana et Alexander. C'était juste cordiale. Juste ce qu'il faut pour paraître normaux aux yeux des autres. Surtout aux yeux des enfants. Ils sont trop *fragiles*. Ils risqueraient de paniquer. De ne pas comprendre. Alors ils font *comme si*. Ils rentrent et déposent leurs affaires dans le petit salon, d'un coup de baguette d'Ariana. Ils les rangeront plus tard, lorsque les plus petits seront à la sieste... Ils retournent dans l'entrée, et tandis que Fred et Erza vont trouver le coffre à jouer, les adultes parlent. Les petits sont trop innocents pour s' y intéresser. *Hereusement* penseraient certains... Erza sort une poupée, tandis que Fred se sert d'une petite voiture qu'il fait se promener sur le sol. *Innocence*. Ils sont *innocents*. Ah... si seulement le temps pouvait s' être arrêté...

La fillette lâcha un grand sourire. Elle allait enfin rejoindre l’Écosse et quitter son mal-aimé appartement. Son frère l'accompagnerait, il lui avait dit d'un ton calme qu'ils allaient voir de la famille. Une pointe de curiosité la piqua. Elle ne voulait pas y aller s'ils étaient aussi méchants que la sœur de Papa. Ils pouvaient y aller sans elle et elle resterait dans la voiture. Mais d'un ton ferme, ses parents lui interdirent de mettre ses projets à exécution. Elle irait, point. Il n'y avait aucune marge de négociation. La fillette décida de prendre quelques bonbons ; les gens sont toujours gentils quand on leur offre des bonbons. Et puis s'ils n'en voulait pas, elle les mangerai toute seule.

- Tu veux un bonbon Norman ? Tu peux en prendre mais mange pas tout : c'est pour que la famille soit gentille.

Norman se saisit d'un bonbon avant de refermer le paquet à l'aide d'un élastique et de le ranger dans le sac à dos de la fillette. Elle prenait aussi quelques ballons gonflables pour s'amuser, et rangea une paire de dés dans sa poche.

- Tiens, tu veux que je t'apprenne un truc pour gagner à tout les coups ?

Un truc pour gagner à tout les coups ? Ça existe ça, se demanda la fillette. *Trop cool !*. Mais ce truc, elle voulait l'apprendre toute seule. Elle ne voulait pas d'aide. Mais tout de même, elle était curieuse et se laissa tenter :

- C'est quoi ? Je veux savoir.

- J'te le dirais si t'es sage ce soir. Il faut pas qu'on nous entende, c'est un secret. Sinon ça marche plus ensuite.

Elle repensa à cette fois où elle avait cassé la assiettes en faïence de tante Karol la dernière fois qu'elle avait vu de la famille. Norman y faisait sûrement allusion, même s'il savait qu'elle ne l'avait pas fait exprès, Papa et Maman n'avaient cessé de la reprendre. Piquée au vif, elle se promit de se tenir à carreaux pour la journée. Pas question qu'elle loupe cette opportunité. Elle devait savoir, comme ça, la prochaine fois qu'elle irait voir la famille, elle pourra les impressionner avec son tour, et son frère serait fier d'elle. Elle pourrait même perfectionner la technique pour lui faire la surprise. Oui, voilà qui ferait son petit effet. Elle lança à Norman un sourire malin, ferma son petit sac, et monta à l'arrière dans la voiture à côté de son frère. Elle avait mis sa belle robe blanche pour l'occasion bien qu'elle avait conscience qu'elle risquait de la tâcher avec de la nourriture ou autre, ainsi que ses petites bottines en cuir noir.

Le temps passa et la fillette commençait à s'ennuyer. Elle se mit d'abord à maugréer dans sa barbe en se demandant pourquoi Papa et Maman ne voulaient pas prendre un moyen de transport plus rapide. Puis, elle commença à imaginer des histoires comme elle le faisait toujours dans ce cas là. De belles histoires, qui finissaient toujours bien, sans mort, sans complots, et sans larmes. Aujourd'hui, l'histoire portait sur un voleur qui avait volé la couronne du roi. Il avait pénétré habilement dans l'enceinte du château avant de s'enfuir dans une charrette. Le roi devait absolument la retrouver avant 10 jours car il devait l'avoir pour la cérémonie du mariage de sa fille, sans quoi elle ne pourrait pas se marier avec le prince du royaume voisin. La princesse en parla à sa marraine, la fée magique. Heureusement, la fée avait une solution à tout, et surtout, la fée était un as en probabilités. Elle établit en une heure où se trouvait la couronne. Le prince qui était fou amoureux de la princesse se proposa pour aller la chercher, et tout se termina bien.

— J'ai inventé une nouvelle histoire : c'est un voleur qui...

— Tu sais, tu devrais les écrire tes histoires. Et moi quand j'entrerai à Poudlard, je les lirai et je penserai à toi.

— Tu m'écriras hein ?

— Mais oui bien sûr ...

Heureuse, elle se remit à contempler le paysage avec un émerveillement nouveau. Elle avait l'impression de ne pas avoir vu l’Écosse depuis si longtemps ! Elle se demanda à quoi cela pouvait bien ressembler d'en haut, et une idée lui vînt à l'esprit :

— Tu penses qu'un jour on pourra visiter l’Écosse dans les airs sur un dragon ?

Ils arrivèrent enfin, mais il étai encore tôt bien que la matinée soit avancée. La fillette bondit de la voiture, son sac à dos sur une épaule, et repéra rapidement une fillette de son âge. Elle courut vers elle et lui dit :

— C'est toi la famille ? Tu veux un bonbon je les ai pris pour toi ! T'es qui ? Et c'est qui qui parle avec mon frère là-bas ? C'est ta maison là ? La nôtre elle ressemblait un peu à ça avant ! C'est cool ici...

Après son monologue bourré de question, elle lui laissa enfin un peu d'espace avant de sourire sous le soleil doré. Elle croisa les doigts pour que l'évènement de l'été ne soit pas aussi cérémonieux que le dernier.

Ariana sortit de la maison en souriant. Elle n'avait pas vu sa soeur depuis l'année dernière, mais elle n'avait pas hâte de la voir autant qu'Erza avait hâte de voir sa nouvelle cousine. Cela faisait longtemps que les deux soeurs n'étaient plus proches, depuis même avant qu'Ariana quitte Poudlard et la maison. Le sourire d'Ariana se dissipa, tandis qu'elle vit Erza courir vers la voiture. *Comme ça ils empruntent les moyens moldus*...

— Erza ne couurs pas ! Tu vas tomb...

Elle n'avait pas terminé sa phrase que la petite venait de faire une magnifique chute sur les gravillons. La gamine se mit immédiatement à chouiner tandis que son frère lachai immédiatement ses voitures pour se porter à son secours.

— Mamaaaaaaaaan j'ai maaaaaal

Ariana leva les yeux au ciel et marcha vers sa fille. Arrivée à ses côtés, elle se pencha pour la prendre dans ses bras et lui glissa quelques mots au creux de l'oreille.

— Regarde, ce n'est qu'une égratignure. Je te fais un bisou magique sur le bobo, tu vas dire bonjour à Scary et à sa famille puis je te met un pansement rose, ça te va comme deal ?

Son sourire étincelant suffit à faire sécher ses larmes à la brunette. Sa mère savait toujours trouver les mots justes.

— D'acco Maman, mais c'est quoi un diiil ?

Elle sourit de plus belle avant de reposer Erza sur le sol. La petite comprit que sa mère ne lui expliquerai pas maintenant, et après avoir vérifié qu'elle pouvait marcher, elle se trouva nez à nez avec sa cousine qui l'avait devancé dans sa course. Les yeux écarquillés elle était à la fois émerveillée de découvrir une fillette de son âge et en même temps elle se demandait si tout cela était réel... Elle n'eut pas le temps de se poser plus de questions puisqu'une fois de plus, l'autre brune la devança.



*C'est quiii*. Est-ce que c'est bien elle S'cary ? Je fais le tour d'elle, les yeux exorbités. J'ai toujours vécu à Et-un-bour¹ et n'étant encore jamais allée à l'école, je n'ai pas pu me faire d'amies à proprement parler, alors la vue d'une fille de mon âge c'est... WOW.

— La famille ? Je suis pas la famille je suis Eza. C'est toi S'cary ?

Elle me tend un bonbon que je gobbe aussitôt.

— Miam. Mais ceux de mon frère ils sont meilleurs...

Ah... à cet âge on idolâtre un peu trop son frère je crois... La brunette me harcelle de questions auxquelles je m'empresse de répondre telle une enfant.

— C'est qui Norman ? Là-bas c'est mon frère, c'est le plus fort ! Ma maison ? je marque un temps d'arrêt. Je n'ai pas compris si nous venions en vacances ou pour toujours, mais voulant faire la fière je répond. — C'est ma maison rien qu'à moi fis-je en bombant le torse. — C'est trop cool ici, tu verras, cet après-midi on pourra aller faire une cabane dehors !

Je sens que je vais passer les meilleures journées de ma vie en compagnie de Scary.

Ariana salue sa soeur et son beau-frère d'un signe de la main avant de s'approcher d'eux.

— Bonjour à vous deux, je suis heureuse de vous revoir. Puis jetant un coup d'oeil aux deux petites elle ajouta. — Ces deux là ont l'air de bien s'entendre... Peut-être aurait-on du faire ça plus tôt ?

Ce n'est en aucun cas un reproche, si ce n'est à elle-même. Tout ça c'est de sa faute ; tout.

¹ Edimburgh

Erza lui fait un peu peur avec ses grands yeux écarquillés, alors la fillette lui rendit son regard intrigué. Elle n'avait jamais vu de grande fille comme elle ? Et puis ensuite, elle lui dit que c'est pas elle la famille, alors Scary fronça rapidement les sourcils, qui se déplissèrent aussitôt lorsqu'Erza se présenta. Erza, la famille, c'est pareil ; la jeune Limpson ne fait pas la différence. Elle afficha un grand sourire lorsqu'Erza prit un bonbon ^__ avec cela, c'est sûr, elle allait être gentille. Malgré tout, elle enviait un peu sa cousine. Avec un frère qui faisait des bonbons encore meilleurs que les siens, elle devait en avoir des amis !

^__ Trop de chance !! Moi le mien i sait pas faire les bonbons, j'dois les acheter au magasin dla rue d'en bas c'est maman qui m'accompagne mais j'paye comme une grande fille !

Elle était très fière d'avoir compris comment fonctionnait la monnaie sorcière, et la monnaie moldue. C'était un savoir super utile et comme ça quand elle serait plus grande, elle pourrait aller au supermarché toute seule. Par contre, elle n'était pas trop d'accord avec Erza. Elle lui montra tout de même qui était Norman :

^__ C'est lui là-bas. C'est mon grand frère. Elle bomba le torse en même temps. Ses grands frères étaient tous trop forts. Le plus fort c'est Alex, il a 17 ans c'est un grand. Il sait faire plein de tour de magies, et comme maintenant il est majeur il m'en a montré à la maison !

Cependant, la petite fille doutait que la maison fut uniquement à Erza. Où est-ce qu'elle avait pu trouver tout cet argent. Un truc comme ça devait valoir au moins 20 gallions, et elle, elle n'avait que des mornilles pour l'instant. Heureusement qu'Alex lui ramenait pour les vacances des chocogrenouilles. Cependant, elle était enchantée à l'idée d'aller faire une cabane pour l'après-midi, alors elle ne dit rien et se contenta de sourire, enthousiaste. Elle ajouta après avoir mangé un bonbon :

^__ Tu m'fais visiter la maison ? J'veux aller voir mamie aussi elle est où ?

De leur côté, les adultes restent entre eux. Lara et Mark saluent Ariana plutôt cordialement au vue des circonstances ^__ quatre enfants avec un moldu ça laisse des traces. Mais le temps n'était pas au règlements de compte, alors Lara, après un sourire chaleureux, lui répondit :

^__ Salut ! Moi aussi ça fait longtemps. Elle aussi se tourna vers les deux petites filles, et songea subrepticement que l'une d'entre elle ne devrait même pas exister, avant de chasser cette pensée de sa tête. On a été assez pris par le déménagement cette année alors ça a pas été facile. Mais c'est à refaire en tout cas !

Mark comme toujours un peu dans sa bulle serra la main d'Ariana après l'avoir salué, et n'ajouta rien de spécifique. Il savourait le paysage, car bien que la décision de déménager venait en partie de lui, il ne pouvait s'empêcher de regretter l'Ecosse. Mais bon, qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour l'avenir des ses enfants... Il pensait déjà à la septième année de son fils le plus âgé, et des grandes ambitions qu'il avait pour lui : l'IMSM et un post prestigieux ensuite. Il ne savait pas encore qu'il serait déçu, non seulement par le parcours scolaire de son fils mais aussi par son attitude générale.

Scary commença à parler de son plus grand frère, déjà majeure, tout comme Phinéas. Alasdair avait quant à lui 15 ans et Fred en avait 6. L'écart entre les deux plus grands et les deux plus jeunes avait eu raison de leurs relations, et Erza ainsi que Fred les connaissaient à peine. Phinéas allait partir étudier à L'ISDM et Alasdair visait quant à lui la faculté d'Histoire de la Magie afin de devenir archéologue. Ariana était extrêmement fière d'eux, mais redoutait le moment où ils devraient partir. La sorcière de 38 ans n'était pas prête à voir deux de ses enfants quitter la maison en l'espace de deux ans. Sa jeunesse mouvementée y était peut-être aussi pour quelque chose, et l'écart d'âge pas si grand que ça aussi. Les avoir eus aussi tôt, avait bouleversé sa vie, en bien, mais avait au départ compliqué les choses. Ses rapports encore houleux avec sa mère n'avait pas facilité les choses, mais c'était peut-être ces naissances qui leur avait permis de se rapprocher à nouveau. La naissance d'Erza avait été un nouveau tournant puisque c'était une fille. Après trois garçons, enfin une nouvelle née. Pour n'importe quelle autre famille, cela n'aurait pas changé quoi que ce soit, mais pour les McGowan, et plus particulièrement Mariana et Ariana, cela changeait tout. Mariana voulait empêcher ce bébé de tout rater comme sa mère, et Ariana espérait rattraper ses erreurs passées, en somme, c'était parfait. Les deux femmes reprirent peu à peu contact, puis Ariana fit un voyage, le temps de deux jours, pour revenir dans les Highlands dans la maison de son enfance. Les retrouvailles avaient été dures. Comment rattraper 15 ans de vie ? Elles avaient longuement parlé, et Mariana avait peu à peu accepté la réalité. Ariana avait pris des cours, et même si elle n'avait pas de diplôme très élevé, elle pourrait trouver un travail lorsqu'il le faudrait. Ses 4 enfants étaient en parfaite santé et les deux ainés étaient brillants, il n'y avait donc pas d'inquiétude à se faire. Le seul problème émanait d'Alexander. Il avait brisé la lignée du côté d'Ariana. Le statut de sang pur, devenu si rare s'était perdu après Ariana. Et puis qu'avait il apporté à ses enfants ? Le pire, restait quand même qu'il en avait une autre, dont seul le nom était connu : Felicia. Alexander avait été fort, il avait réussi à trouver deux sorcières, puisque Felicia était aussi sorcière. Mariana ne pouvait pas digérer cela. Il avait trompée sa propre fille, et avait eu Erza ensuite. La pauvre enfant. Comment réagirait-elle en apprenant tout cela ? Après ces retrouvailles, les deux femmes préparèrent un plan, pour le retour d'Ariana chez les McGowan. C'est ainsi que, quatre années plus tard, Erza rencontrait enfin sa famille proche, constituée de sa tante, de son oncle et de ses cousins. L'occasion aussi pour Ariana de recréer peu à peu des liens avec sa soeur...

— Wooow c'est trop kool ! Ici y a presque pas de magasins, et ils sont trop loin pour que j'y aille, 'fin c'est ce que Maman me dit.

Erza admirait Scary, s'imaginant sa cousine, entourée d'admirateurs, se rendre au magasin.

— Ouiii je vais te faire visiter la graande maison ! Mais t'as raison, on va d'abord aller voir Mamie

Prenant la main de Scary, Erza se dirigea vers Mariana, un sourire béat sur les lèvres. Mariana était restée en retrait, souhaitant laisser ses deux filles entre elles. Ariana serra la main de Mark, et se tourna vers sa soeur avec soulagement. Lana lui avait manqué, c'était sur. Ariana s'en était voulue d'avoir abandonné si vite sa petite soeur, même si elles étaient proches en âge.

— Cela me fait vraiment tout bizarre de revenir ici, il faut l'avouer... commença-t-elle avec une pointe de gêne. — Je suis contente de te revoir Lana. Je n'aurais pas du partir ainsi, et je vois toutes mes erreurs, mais rien ne peut être changé alors j'espère simplement aller de l'avant. Mes quatre enfants se portent bien, je crois qu'ils sont plutôt heureux, il ne manque pas d'amour, en tout cas venant de moi, et je suis fière d'eux, que demander de plus à présent ? J'espère qu'on pourra se voir, même si vous avez déménagé, parce que tu m'as manquée.

Ariana avait presque honte, et craignait la réaction de sa soeur. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, si cette dernière souhaitait garder de la distance, mais elle espérait sincèrement que les choses allaient s'arranger entre elles.

Scary avait les yeux qui pétillaient. Elle avait si hâte de visiter la maison ! Elle laissa Erza la conduire jusqu’à Mamie qui était restée à l’écart des adultes. Lorsque Scary vu Mariana, elle lâcha la main d’Erza et couru à travers l’herbe pour se jeter dans ses bras. Puis, sentant l’ombre du regard désapprobateur de sa mère sur son épaule, elle reprit contenance et dit :

— Coucou Mamie, regarde zai fait un dessin pour toi !! Et y en a un pour toi aussi Erza !

La fillette sortit de sa poche deux feuilles de papier un peu froissées sur lesquels ont pouvait distinguer trois personnages se tenant la main sous un grand soleil. Elle avait pris le temps de légender le dessin en marquant Erza, Mamie et Scary en dessous des personnages correspondant sans quoi il aurait été impossible de deviner de qui il s’agissait. Si la petite Limpson allait devenir une talentueuse dessinatrice avec le temps, aujourd’hui ses talents n’en étaient encore qu’au bourgeonnement. Elle fit un bisou sur la joue à sa mamie, puis repartit en direction de la maison avec Erza. Elles y entrent toutes deux, et apres avoir oublié d’enlever leurs chaussures, Scary découvrir le beau salon du manoir. Même avant le déménagement à Londres leur maison n’était pas ainsi. La salle était tout simplement magnifique, alors que les Limpson avaient eux opté pour une atmosphère douillette et intimiste. Scary s’exclama :

— Mais t’es une princesse si tu vis dans un château !

La fillette était aux anges. Elle avait tellement envie de venir habiter ici avec Erza plutôt qu’à Londres, la ville toute grise et toute mouillée ! C’est vrai que c’était sympa les magasins aussi, mais Scary préférait le vert des collines. Avec son amour pour cette couleur, ses parents n’avaient nul doute sur le fait qu’elle irait à Serpentard.

— D’ailleurs qu’est-ce que tu fais si tu vas pas dans les magasins ? C’est quoi ton jeu préféré ?

Scary se posait tout plein de questions sur sa cousine, et elle espérait convaincre ses parents d’emménager ici en leur vantant ses qualités.


Chez les adultes, Lara se figurait sans peine la gêne qu’il y avait chez sa sœur. Elle avait toujours été douée pour cerner les émotions des autres, et elle aurait pu devenir psychomage si elle n’avait pas eu cette aversion pour les personnes plaintives et pleurnichardes. Rien qu’en ce moment, l’attitude d’Ariana l’agaçait. Elle sentait quelque chose de presque complaisant dans sa voix, et avait juste envie de lui ordonner d’assumer dignement sans venir ramper et se répandre en excuse. Les choses étaient ainsi, et comme Ariana l’avait souligné, il était trop tard pour revenir en arrière. S’il y avait bien une valeur de la maison verte que Lara ne cessait d’honorer, il s’agissait sans aucun doute de la fierté. Mais c’est aussi à cause de cette fierté qu’elle ne pouvait se résoudre à briser définitivement les liens qui la relaient à sa sœur. Elles devaient rester unies. C’était ainsi que l’on arrivait à gagner le respect.

— Ariana, quoi qu’il arrive tu seras toujours ma sœur. D’accord ? Alors cesse de t’inquiéter à propos de ce moldu. Je suis sûre que Mère serait de mon avis.

Un sourire entre bienveillance et malice naquit sur le visage de la jeune femme. Mark quant à lui marchait en direction de la forêt, passionné par les arbres.