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18 sept. 2021, 18:10
Accords en carton
queer
vendredi quatorze sept. 46
vers dix-huit heures trente

Je reposai ma plume et soupirai. Ce devoir de métamorphose m’avait pris toute l’après-midi, et il ne me restait plus de temps pour rien faire. C’était l’heure du repas, après j’aurais à peine le temps de lire un chapitre – si je n’étais pas trop fatiguée – qu’il serait déjà l’heure de dormir. La routine qui s’imposait déjà dans mon environnement était assommante. La voix de maman dans ma tête avait beau me répéter que j’aurais besoin d’un certain temps pour que le temps reprenne un cours tranquille (approximativement un mois), ça ne m’empêchait pas de rouspéter.

Ça faisait bientôt trois semaines.

Trois semaines répétitives.

Et j’avais envie de faire du piano.

Pourquoi est-ce qu’il fallait que je me tienne à l’horaire placardé dans mon alcôve et enfoncé dans les poches de mon manteau ? Pourquoi ne pouvais-je pas m’écarter un instant du programme pour m’amuser, ou souffler un peu ? Il n’y avait rien qui m’en empêchait. J’enfonçai le parchemin dans mon sac et me mis à genoux pour tirer un tissu placé sous mon lit – à l’abri des regards indiscrets. Toujours assise sur le sol, je déballai délicatement mon piano en carton et le posai sur le lit.

Ce n’était pas un super substitut à mon instrument de prédilection mais, franchement ? Pour éviter la salle de répétition et continuer à s’entraîner, ça faisait l’affaire. Enfin, je ne pouvais pas exercer mon oreille musicale ni faire résonner les mélodies que jouais, mais c’était parfait pour que mes mains n’oublient pas les mouvements à répéter.

Me levant de nouveau, je m’éloignai un peu de mon lit pour observer mon dortoir. Il était loin d’être vide et des exclamations me parvenaient du petit salon. Je soupirai et me dirigeai vers la fenêtre par laquelle entrait le puissant courant d’air. Pensant d’abord la fermer, je m’y accoudai et laissai mes poings supporter le poids de mon crâne durant quelques secondes. Je n’étais pas une grande adhérente de l’idée que l’on me surprenne avec mon faux instruments mais j’avais tellement envie de sortir… Il ne faisait pas très chaud et le soleil n’apparaissait pas derrière les nuages, mais pourtant…

*Y’a pas trop de monde, au pire cache-toi derrière un arbre et…*

Le plus rapidement possible, je récupérai mon piano, l’enroulai dans le tissu noir et saisis quelques participations sur la petite table. Enfilant mon long manteau au-dessus d’une chemise tombant sur mes genoux, je me saisis de l’objet en carton et courus vers la sortie, baissant la tête dans le hall d’entrée pour ne pas croiser les regards curieux des élèves. Cinq minutes plus tard, je me trouvais le dos plaqué à un épais tronc, déposant le tissu foncé sur les racines pour m’y installer et plaçant les trois feuilles volantes sur l’herbe.

*Bien* D’abord la main gauche, puis je pouvais commencer les deux ensemble. *Trois, quatre*

Coucouuuu @Scary Limpson :cute:
Dernière modification par Eryne O'Kieran le 20 déc. 2021, 17:43, modifié 1 fois.

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06 oct. 2021, 16:31
Accords en carton
J'ai enfin repris les cours. Ce n'est pas une expérience agréable, loin de moi cette idée. Oui, il est vrai que j'aime apprendre. Il est vrai que je suis passionnée de sortilèges, il est vrai que j'aime bien les potions. Mais ce n'est pas de ma faute si la direction n'a pas été fichue de faire une filière sans vol ni Histoire de la Magie. Résultat, je me retrouve en filière complète. Ouf, plus de vol, cela fait toujours une matière profondément inutile en moins. Mais toutes ces nouvelles matières, elles demandent un temps que je n'ai pas. Cela fait trop de choses, trop d'informations, trop de devoirs pour trop peu de temps. Je me sens débordée, je me sens oppressée, et il est évident que je ne tiens pas le rythme qui nous est imposé. Je suis capable de travailler, je le sais ; seulement, en aie-je vraiment envie ?

J'aimerais répondre oui sans aucune hésitation, mais je n'ai pas la tête à cela depuis un certains temps. J'ai des priorités, et oui, je n'ai pas honte de le dire, les cours n'en font pas partie. De toute façon, j'ai toujours su que l'école n'était pas faite pour moi. Soi je m'ennuie à mourir car tout me semble trop simple, soi je rame à contre courant sans avancer, et Merlin sait ô combien c'est fatiguant. Mais enfin, ce n'est pas important ; certaines choses, il n'est pas nécessaire de les savoir. Mieux vaut exceller dans quelques domaines que d'avoir un niveau passable en tout. Des fois, lorsque je vois des gens s'acharner sur un sujet qu'ils ne maîtrisent de toute évidence pas, j'ai envie de les frapper, de leur hurler qu'ils courent droit dans le mur à vouloir être bon partout. Mais enfin, qu'ils profitent un peu. On devrait toujours mettre ce que l'on veut faire devant ce que les autres veulent qu'on fasse. Je soupire. C'est qu'il ne faut pas être un génie pour saisir ces notions.

Je sors dans le parc histoire de prendre l'air avant qu'il ne fasse trop froid. Je me fais un rapide chignon, prends un livre, et descends. Je regarde le parc cherchant l'endroit idéal où s'installer en essayant de ne pas penser à la forêt qui m'obsède depuis bientôt une courte année. Il n'y en a pas, sinon ça serait trop simple. Il faut toujours que les Autres s'en mêlent et envahissent le château en ne laissant pas d'endroit paisible. J'imagine que cela les fait rire, de déranger les gens, de les troubler dans leur concentration, de faire siffler leurs oreilles.Je dois dire que des fois, il est vrai que c'est plaisant, de voir que le simple fait de faire du bruit puisse agacer autant les gens. Cela donnerait presque l'impression de contrôler leur humeur si seulement l'effet pouvait durer un peu. Mais tristement, il s'en va comme le soleil passager.

Et *oh tiens !*. Voilà que je repère un arbre qui me semble accueillant. Je sens qu'il sera l'endroit parfait pour ma lecture. Et celui qui ose me déranger, il verra, et ensuite, il regrettera de s'être approché. Eh oui, moi je ne rigole pas avec ce qui est précieux. De toute façon, c'est bien connu, rire ne sert pas plus que pleurer. Ah si, j'oubliais, c'est vrai ; cela sert à faire semblant d'être *normal* pour mieux passer inaperçu. Mais moi, je ne suis pas normale. Le preuve, je ne ris pas, je ne pleure pas ; je me contente d'être, et de faire ce que je veux. C'est déjà pas mal, non ?

Je me tais, ignore la fillette qui se trouve sur l'autre versant de l'arbre et qui fait je ne sais quoi de sûrement pas très intéressant.

@Eryne O'Kieran, à la date prévue :cute:

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29 oct. 2021, 16:58
Accords en carton
Ce n’était pas pareil d’utiliser un vrai piano que des touches cartonnées. Cela se sentait surtout par rapport aux sons. Je ne pouvais pas entendre la mélodie que je créais de mes doigts, et seulement l’imaginer avec des souvenirs. Je savais que cette touche-ci faisait cette note-ci, et cet accord-là, cette combinaison de notes-là. Alors, mon cerveau devait agencer au plus vite tous les mouvements de doigts aux rappels avec Papa pour savoir si je faisais quelque chose de passable ou non.

Le cerveau humain était quand même passionnant. Il était capable de prouesses que même les ordinateurs les plus récents – et ceux futuristes – ne sauraient pas imiter le fonctionnement de notre matière grise. La connexion de tous les neurones entre eux était incroyable – le fonctionnement de nos corps l’était déjà. Comment faisait le cerveau pour associer telle touche à telle note ? Il devait d’abord enregistrer le son de la note, puis l’associer à tel mouvement et graver ça, comme dans un disque dur. Et il y avait un tas d’autres informations intéressantes par rapport au big boss de notre anatomie ! Par exemple, la vue. Saviez-vous seulement que vos yeux ne voient pas réellement tout ce que vous voyez ? C’est le cerveau qui décode les images ! Il est capable d’assembler la vue de chaque œil et de rendre la netteté les et les couleurs aux parties floues et en noir et blanc, tout en retournant l’image pour qu’elle soit correcte. Tout ce qu’on voit n’est qu’une illusion à laquelle le cerveau rajoute de la profondeur et du relief ! Tout ça est fait par un petit truc circulaire dans le creux de nos crânes.

Enfin, tout ce blabla pour dire qu’on avait, sous quelques milliers de cheveux, un outil très intéressant et intelligent, qui me permettait aujourd’hui de faire du piano sur un morceau de carton insonore. Mais, ça avait beau être intéressant et pratique… Rien ne valait un vrai instrument. Peut-être pourrais-je l’ensorceler, pour qu’il fasse de la musique selon les endroits que je touchais ?

*Pourquoi ne pas te servir d’un vrai piano alors ?*

Tss.

Je suis là après ce petit retard, avec un post un peu... différent :3

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19 nov. 2021, 13:39
Accords en carton
Ma tâche se complique. L'écorce de l'arbre gêne mon dos et j'ai du mal à trouver une position confortable. C'est le problème avec les arbres : ils ne sont pas faits pour servir de dossier. Et puis, je dois dire que le contenu de ce livre n'est pas passionnant? J'espère trouver une autre activité plus intéressante. Je vais faire un peu de magie ; en voilà une bonne idée. Cela m'occupera le temps réussir à me replonger dans ma lecture.

La métamorphose est une discipline que j'apprécie beaucoup; N'est-ce pas fascinant que de se dire qu'avec la Magie nous pouvons changer le monde ? Certes, ces sorts sont limités dans le temps, mais peut-être que dans quelques années, quelqu'un — moi à tout hasard, aura trouvé un moyen de remédier à ce problème. En voilà un beau projet ! Il est triste qu'il ne soit que si peu réaliste, mais l'on dit bien que le rêve fait la force de la volonté. Je réfléchis et me dis finalement que je n'ai pas grand chose à métamorphoser sur moi. Il y a bien mon livre, mais l'ensorceler alors que je ne suis pas sûre du bon fonctionnement de mon sort : jamais ! On ne me la fait pas à moi.

Je fouille mes poches et fini par tomber sur un paquet de mouchoirs. Par chance, je n'ai pas de rhume en ce moment, donc ils ne risquent pas d'être utiles. Tant mieux, il serait fâcheux que je vienne à en manquer. Je m'essaye donc à un sortilège que j'affectionne particulièrement : le sortilège Avifors. Il faut dire que moi et les oiseaux, c'est une longue histoire d'amour. Ils sont incroyable n'est-ce pas ? Ils n'ont pas besoin de magie pour voler. Nous les sorciers utilisons les balais tandis que les moldus utilisent les avions ou encore les fusées et les parachutes pour de courts instants. Quelle dépendance aux objets ! Je me suis toujours demander comment faire de la magie sans baguette. Comment la contrôler, la manier, sans avoir besoin d'un bout de bois pour canaliser nos pouvoirs. Suis-je la seule ?

Rapidement, je me concentre et fait fi de l'écorce qui me fait mal au dos. Je sors ma baguette et mon paquet de mouchoir en posant ce dernier dans l'herbe. Je ferme les yeux. Je peux déjà imaginer les oiseaux en train de s'envoler. Je lance alors :

— Avifors !

Et jette un coup de baguette sur mon paquet de mouchoir. Aussitôt, ils se changent en oiseaux et je les regardent s'envoler. *Si beau*.

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20 déc. 2021, 17:59
Accords en carton
Mais en réalité, un piano en carton n’était pas aussi étrange que d’autres, euh, choses que l’on pouvait trouver. Que dire des personnes qui faisaient des collections, par exemple ? Je n’avais peut-être pas mon mot à redire – d’ailleurs, mon opinion ne serait pas exprimée à voix haute –, mais je trouvais ça ridicule sur les bords. Parallèlement, les gens qui disaient « je suis personnes pour juger, mais… » étaient tout aussi ridicules, mais là n’était pas le dilemme.

Quelle était le but d’empiler des tasses en porcelaine dans une armoire ? Il me semblait avoir vu ça quelque part, visité quelqu’un qui faisait une collection de machin pour boire le thé… Mais pas moyen de se souvenir d’où. Et, surtout, à quoi ça servait ? Comme les gens qui rassemblent des minis-voitures dans des vitrines pour ne pas s’en servir ; à la limite, pour les observer, mais… Franchement, à quoi pouvaient servir des voitures miniatures ? À jouer avec ? « PIOU PIOU PIOU MA VOITURE VA TELLEMENT VITE QUE J’ÉVITE LES BALLES J’SUIS LÆ MEILLEUR.E ESPION.E ET J’AI BEAUCOUP D’IMAGINATION HAHA. »

Mes parents me réprimandaient aussi de garder des petites pierres ou des emballages de chewing-gum dans les poches de mon manteau. Pour illustrer leurs propos, Shannah racontait qu’elle connaissait une vilaine petite fille du village où elle vivait quand elle était jeune (bien sûr) qui laissait tout les papiers des bonbons qu’elle avait dans sa chambre. Et, un jour, quand elle voulu entrer, elle eut beau forcer, la porte ne s’ouvrit pas. Pourquoi ? Elle avait accumulé autant de petits plastiques qu’il était impossible de pénétrer dans sa chambre ! Cette histoire était la variante d’une autre, bien plus glauque, qui avait été traumatisante pour la petite fille de six ans que j’étais. Je n’avais même pas envie de resonger aux horreurs que m’avait raconté ma grand-mère… Brrr.

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07 mars 2022, 19:23
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Bien vite, je retrouve mon paquet de mouchoir. Je plonge alors dans une moue maussade et dans une inactivité profonde emplie de désintérêt qui a réflexion fut une pure perte de temps. Je suis juste là, à attendre. *Quoi ?* Rien, c'est ça le pire. Je ne fais rien, je n'attends rien, je ne pense presque rien, et même si mes yeux sont ouverts, mon regard est perdu dans le vide. Sans vraiment savoir pourquoi — peut-être pour me réveiller, je donne un petit coup de tête dans le tronc. Je n'ai pas souffert ; l'impact a été plus délicat que violent. Je recommence en boucle, suivant un rythme parfaitement discontinu, sans rien faire d'autre. Par Merlin, les gens sous l'emprise de l'ennui sont terrifiant des fois.

Après quelques minutes, je décide de me reprendre en main. Le secret de la bonne forme, c'est l'activité, alors faisons des choses pour se divertir l'esprit ! Pour cela, l'arbre m'offre un support parfait ; pourquoi ne pas y grimper ? Les premières branches, bien que hautes restent atteignables, et la suite ne me semble pas trop ardue. Je respire un grand coup et me lance. J'attrape la première branche, tire sur mes bras, et me hisse dans l'arbre. Sentant la branche plier sous mon poids, je m'élève rapidement et poursuit mon ascension. Je parviens au bout de grands efforts près de la cime, et profite à loisir de la vue qui s'offre à moi. Cependant, la scène la plus intéressante se déroule juste en dessous de moi, sur l'autre versant de l'arbre auquel je m'étais adossé.

*Que...?*

Une fille tape avec ses doigts sur un drôle d'objet. A première vue, je crois voir un piano en carton, mais cligne violemment des yeux comme pour éclaircir ma vue. Mais qui aurait bien pu avoir une idée pareille ? *C'est pas possible*. Le piano est certes un instrument magnifique que je pratique également, mais ce qui le rend beau, c'est le son qu'il produit. Un piano sans son serait une invention dépourvue du moindre intérêt, mais je laisse à cette fille le bénéfice du doute. Je redescends de quelques branches de façon à disposer d'un meilleur angle de vue, mais rien à faire, l'image est toujours la même. Je vois un piano en carton. *Ok. On se calme et on réfléchit*. Elle est sûrement en train de s'entraîner pour répéter les accords et elle fuit la foule de la salle de répétition. Si c'est cela, c'est un raisonnement acceptable même si je conçois difficilement qu'entraîner juste ses doigts soit réellement efficace. A priori, cela poserait des problèmes de coordination. Comment être bien sûr que les touches sont appuyées en même temps, ect. Bref, je suis loin d'être convaincue.

Cependant, la position d'observatrice étant plutôt confortable, je décide de rester perchée dans mon arbre la regarder. Je me demande surtout si elle pensera d'elle-même à l'enchanter pour entendre les notes. Cela devrait être possible, non ? Si elle n'y pense pas, je lui dirait. Cela serait vraiment dommage que cet instrument reste muet pour l'éternité. Elle semble cependant persister dans sa volonté. A-t-elle peur d'un peu de défi ? La Magies est faite pour les relever, il serait stupide de ne pas en profiter. Non, honnêtement, qui voudrait d'un instrument sans son ? Je soupire. Vraiment, je ne tiendrais pas longtemps. Dans son attitude, je guette le moindre signe d'une illumination quelconque, mais je crains de devoir me résoudre à employer la parole pour — à défaut de lui faire entendre des notes, au moins lui faire entendre la raison. Je me laisse une minute, ni une de plus, ni une de moins, pour juger si cette fille finira par songer à la même chose que moi.

Aura-t-on le plaisir d'entendre un dialogue ? :roll:

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