Orion se tenait là, debout, son rat au creux de sa main droite. Il venait à l'affût d'une quelconque lettre, celle de ses parents étant la plus désirée. Il avait longtemps hésité avant de leur écrire, il avait longtemps regretté le moment où l'un des hiboux prit ses mots aux loins. Trop tard. Aucun retour en arrière possible. Sans grande surprise il ne trouva rien, sachant alors pertinemment que son père devait être mort d'une crise cardiaque à l'heure qu'il est et que sa mère devait chercher ses mots, essayer de ne pas le froisser tout en lui disant le fond de sa pensée.

Les larmes aux yeux, sans doute la déception il s'assit à même le sol, toisant du regard son rat. Il se l'était offert un peu avant la rentrée, afin de ne pas passer son année seul, lui qui se sentait si loins des autres par moments. Après dix secondes à le tenir dans ses mains il avait décréter que jamais personne ne l'avait autant aimé que ce rongeur gris. Ce n'était qu'un rat pourtant, oui mais son confident également. D'ailleurs persuadé qu'il était seul, il renifla un coup comme si cela allait faire remonter ses larmes et commença à partager à son meilleur ami ses doutes et interrogations.

~Heureusement que t'es là Rulry. Tu sais, y a des chances que mes parents ne m'acceptent pas. Enfin, quand je leur ai dit que j'aimais les filles je me suis fait chasser de chez moi alors là... t'imagine le choc "Flash info votre fille est en fait un garçon." Néanmoins on peut maintenant dire que je suis hétéro? Quoi que... je suis encore bien jeune pour m'étiqueté tu ne crois pas? Bref. Si tu savais comme ça m'agace... je n'ai pas choisi d'être ce que je suis et pourtant on me traite comme un pestiféré par moment. Heureusement, Y, tu sais? Ginny. Heureusement elle elle m'a tout de suite accepté et je sais que si besoins je pourrais conter sur elle. Oui mais, nous ne sommes que des enfants après tout... et j'ai tellement de questions à poser qui restent en suspend... tu te rends conte j'ai du aller fouiner à la bibliothèque de l'école! J'ai pas trouvé grand chose mais c'est mieux que rien après tout... j'ai parfois juste besoins qu'on me dise que je suis normal mais, c'est pas toi qui risque de le faire n'est ce pas?

Orion se sentait soulagé. Certes, il n'en avait pas discuté avec un humain mais, son meilleur ami rongeur contait après tout.

Vingt-trois jours, vingt-trois jours que j'étais devenu l'oncle de la petite Caelia Viviane O'Lake-Tones et je ne l'eus appris qu'au bout du vingt-et-unième jour de sa vie. Cette annonce avait été un véritable électrochoc, car je me rendis compte que je n'avais certainement plus la même importance dans la famille de par ma condition. Il ne fallait pas vingt-trois jours pour prévenir d'une naissance même avec la simple utilisation de hibou. J'étais déçu, mais en même temps très heureux de la réussite de mon aînée et j'avais hâte de la rencontrer et d'accepter face à elle le fait de devenir celui qui s'occuperait d'elle en cas de litige : devenir parrain. Cela paraissait inenvisageable, mais je désirais être présent pour elle malgré les mondes nous séparant : Caelia et moi-même.

Néanmoins, je me devais de féliciter Guenièvre pour la nouvelle vie qu'elle arpentait ; elle pouvait tant être fière d'elle, même si, aux dires de sa lettre, elle craignait devoir s'en séparer à l'avenir tout comme elle avait dû le faire avec moi. La peur d'avoir un enfant sorcier se faisait ressentir parce que rien ne pouvait la rassurer sur le fait que toute cette histoire ne pût recommencer un jour. Je ne pouvais que la comprendre, mais cela restait une blessure sur laquelle ma famille continuait de badigeonner des morceaux de verre ; je devais rester fort, pour espérer un jour voir ma douce Caelia.

Laissant — quelques instants de réflexion plus tard — voler le hibou vers les cieux me séparant de cette nouvelle configuration familiale, je me permis un retour en arrière pour observer un jeune garçon discuter avec son familier. Il murmurait ses mots d'une manière avec laquelle je ne pouvais l'entendre. Néanmoins, il m'aurait fallu être aveugle pour ne pas remarquer la courbure de sa prestance. Quelque chose semblait ne pas aller dans le sens qu'il avait eu envie de vivre tant et si bien qu'il semblait faire comprendre à tous que seul son familier pouvait le comprendre.

— Est-ce que vous allez bien, jeune homme ?

Orion se raidit en entendant une voix. Il était pourtant persuadé d'être seul et imaginer qu'on ai pu l'entendre lui glaçait le sang, lui qui avait comprit qu'un adulte s'adressait à lui. Une autre chose l'avait frappé également, on l'avait appelé Jeune homme . Un regard vers la voix qu'il n'avait pas encore identifié, il observait. Le rouquin était partagé, il ne savait pas comment réagir alors, il se redressa simplement, prenant soin de sécher ses débuts de larmes. Il voulait se présenter mais ne savait pas sous quelle forme, il opta alors à simplement répondre à sa question et en poser une autre en retour.

~Je suppose, oui. Je suis curieux de demander, pourquoi m'avez vous appelé jeune homme?

Cette appellation lui plaisait que trop bien, il avait frémit rien qu'à l'entendre mais alors que tout le monde l'appelait Miss, il se sentait curieux de savoir pourquoi aujourd'hui il ressemblait plus à un jeune homme qu'un autre jour. Ses cheveux courts et en batailles étaient une bonne indication bien que cela ne soit pas réservé aux garçons il en était bien conscient. En réfléchissant, il eut un faible moment de panique qu'il camoufla sans peine en imaginant que cet adulte ait pu entendre tout ce que le rouquin venait d'étaler à son rongeur.
*Purée si jsuis pas dans la merde*

RP ABANDONNÉ