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28 sept. 2021, 02:30
Débuts d'adolescence  OS 
En parallèle et après ce rp
27 Juillet 2046


Cora tournait en rond dans son appartement Londonien. Un regard vers le cendrier beaucoup trop rempli près de la fenêtre. Ça ne lui allait pas de s’inquiéter. Comment faire autrement quand sa fille lui a laissé une note « Je rentrerais tard ce soir, ne t’inquiète pas. ». Ne t’inquiètes pas, comment ne pas inquiéter quelqu’un en disant ça ? s’énerva la femme. Ce qui lui avait mis la puce à l’oreille, c’est que sa fille avait l’habitude de vagabonder dans Londres pendant l’été, et jamais ne lui avait laissé une telle note.
Il fallait qu’elle s’arrête de marcher dans tout les sens. La brune s’assit à la fenêtre. Une clope. Ça lui occupera au moins les mains.
Le téléphone sonna.


Des objets moldus elle en avait. Mais elle ne s’en servait d’aucun, c’était plus pour n’éveiller aucunes suspicions de la part des voisins. Un micro-onde débranché (elle avait compris que ça n’allait pas dans la bibliothèque après un regard étonné de la voisine de palier), une télé cassée récupérée dans la rue, en bref du bric et brac. En revanche le téléphone était bien utile, ne serait-ce que pour les factures moldues. Mais, il ne sonnait que rarement. Cora resta figée un instant, qu’est-ce que l’autre au bout du fil lui dirait ? Était-ce à propos de Noémie ? Une bouffée de panique la prit. Qu’est-ce que sa gamine avait fait ?

« -Allo ?
-Cora ? Hum… C’est Jon. »

Qu’est-ce que sa gamine avait fait ?


Une petite discussion de rire forcés, la ramenant douze ans en arrière plus tard, la mère comprit très vite ce qu’elle avait fait. Elle était allée voir son père. Il la ramenait. Elle allait bien. En sécurité.

Elle se doutait que Noémie voulait savoir, mais Cora s’y était toujours opposée. Et puis comment la Serdaigle l’avait retrouvé celui-là ? Un flot de question la submergea. Qu’est-ce qu’elle avait loupée ?

Le journal.


Elle se précipita vers le placard, le carton aux souvenirs maudits. La représentation physique de ses propres squelettes, dans son propre placard mental. L’ancienne Serpentarde fouilla, pas de journal. Elle savait pourtant qu’elle l’avait laissé là. Depuis quand Noémie l’avait-elle ? Qu’avait-elle appris dessus ? Qu’avait-elle dû penser ? L’ultimatum de Jon, Cora ne lui avait même pas laissé la chance de se rattraper, elle avait fui le soir même. Et si sa fille mettait la faute sur elle aussi ?

Les deux heures trente d’attente furent longues. Trop. Une bière, elle avait dû vider le cendrier. Son enfant allait tuer son cœur si elle continuait. Des coups d’œil fréquent vers la fenêtre. Lors d’un énième regard vers la rue, sans grand espoir, elle aperçut une voiture. Avec soulagement, les cheveux bruns de sa fille, et ceux plus clair de… son ex petit ami. Son cœur se serra, à les regarder tous les deux de profils, il n’était plus possible pour elle de renier que Jon était bien son père. Ils se firent un câlin. Le type que Noémie et elle n’avait que trop peu partagé. Et si elle se mettait à le préférer à moi ? Sa petite brune, elle n’avait dû la partager qu’avec ses parents. Mais avec… lui ?

La clé tourna enfin dans la porte. Toute la frustration que Cora avait accumulé ces dernières heures prirent enfin la parole.

« -Qu’est ce qui t’es passés par la tête ? »

Noémie qui souriait les larmes aux yeux jusque-là, eut les deux petits coins de sa bouche se baisser. Un regard vers le sol.

« -J’avais besoin de savoir. Parce que toi tu ne me disais rien. »

Des reproches ? Oh, Cora se doutait bien que la pré-ado en avait, après tout, elle avait été une mère terriblement imparfaite. Mais, c’était le genre de choses qu’on enterrait, on n’en parlait jamais, et on les laissait envenimer les choses. On ne se les lançait pas à la gueule.

« -De ce que j’en sais ma vie privée ne te regarde pas à ce point.
-Quand il s’agit de mon père un peu quand même. »

Il y avait de l’amertume dans la voix de Noémie. C’en était flagrant. Elle encaissa le coup.

« - Je parle du journal intime que t’as volé, que tu as tourné dans tous les sens pour récupérer les informations que tu voulais, sans même me consulter. »

L’adulte ne se l’avouerait jamais, mais elle se sentait terriblement blessée par l’intrusion, pour ça qu'elle avait accentué le "intime". Comme si Noémie avait regardé les moments les plus honteux de sa vie par un trou de serrure. Visiblement sa fille ne jugeait pas cette question digne de réponse. Elle n’avait que relevé les yeux vers sa mère. Clairement de l’accusation s’y trouvait dedans. Est-ce que Jon l’avait fait passer pour la méchante de l’histoire ? Elle ne l’était pas ! Une partie de sa conscience lui chuchota qu’en partie si. Qu’elle aurait pu revenir voir Jon le lendemain, en parler comme une adulte. Trouver une solution. Au lieu d'amputer une enfant de la moitié de sa famille sur un coup de tête.

« -Et le fait que tu te sois mise en danger ? Tu as douze ans Noémie, ce n’est pas l’âge pour aller te promener dans des villes que tu ne connais pas toute seul ! »

La voix était montée dans les aigus, le ton avait été haussé.

« -J’aurais pas eu besoin de le faire si seulement, tu m’avais donnée ne serait-ce qu’une once d’information sur lui ! Je n’aurais pas eu besoin de partir en enquête juste pour avoir les réponses qui m’étaient dû ! »

Noémie aussi avait haussé le ton. Où était passée son enfant d’habitude si calme ? Cora se sentait être en face de quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Peut-être. Peut-être je ne la connais pas aussi bien que je ne le crois. Combien d’années ses reproches se sont cachés dans la gorge de l’enfant, prêt à frapper ? Et lui être dû ? C’était elle l’adulte, à elle de savoir ce qui était mieux pour la chaire de sa chaire.

« -Je te l’aurais dit en temps voulu. Et je ne veux pas de cette attitude jeune fille. »

Ça sonnait tellement faux. Jamais Cora n’avait dû faire preuve de beaucoup d'autorité avec Noémie. Ça avait toujours était une enfant facile, du moment où on lui donnait de quoi s’occuper. Du moins croyait-elle. Et par ailleurs ça ne prenait pas. La Serdaigle avait ouvert la porte de Pandore, il fallait que tout sorte.

« -Et c’était quand pour toi, hein ? Dans combien d’année ? Même pas un prénom. Rien ! »

Comment sa mère avait-elle cette capacité de saper son moral pourtant si bon quelques instants plus tôt. Elle n’avait pas le droit de lui en vouloir ! De prendre cette place qu’avant elle n’assumait pas.

« -Quand je t’aurais senti prête. Merde ! »

Le ton s’était échauffé rapidement. Cora se rendant compte que si ça continuait, des paroles malheureuses serait dites. Elle se rapprocha de la fenêtre. Un autre bâtonnet de poison. Elle fumait à petite taff énervée. La trentenaire reprit plus calmement :

« - Il faut que tu comprennes que tu ne peux pas juste partir comme ça, ça aurait pu être dangereux. J’ai cru que… » Que tu étais en danger. Que tu étais parti. Que tu ne reviendrais pas.

« -Je ne suis pas comme toi. Je ne fuis pas. » Cracha l’enfant.

Ainsi donc ça commençait comme ça la crise d’ado ? Des flèches tirées sur la mère ?

« -Noémie.
-Tu as fugué de chez Papi et Mamie, tu as fugué de Birmingham pour éviter Jon, tu m’as fui toute mon enfance. Je ne suis pas comme toi. Alors, je trouve ça un poil gros que ce soit moi qui me fasse engueuler.»

Une autre taff. Elle n’avait rien à répondre. Sa fille avait raison. Se rendait-elle seulement compte de la violence de ses mots ? Cora l’observa. Tant de colère dans un petit corps. Douze ans. Oui, ça coïncide avec les débuts des crises d’ados. Sûrement, Noémie se voit en cet instant plus grande, plus importante qu’elle ne l’est vraiment. Deux boutons d'acnés, et voilà sa fille transformée en privé. En tout cas, avec des paroles empoisonnées comme ça, tant de venin en stock, sachant parfaitement où taper, elle aurait bien eu sa place à Serpentard.

« Ça ne va nulle part. Va te coucher. »
Un petit rire triste sortit de la bouche de Noémie.

« -Tu vois ? Tu fuis encore. Par ailleurs, Jon m’a proposé de prendre son nom en plus du Claire, j’ai accepté. Au moins il y en a un des deux qui se sent responsable de ses actes. »

Et voilà le coup de grâce. L’enfant partit vers sa chambre. Ainsi Jon avait fait mieux qu’elle. Cora le savait, les reproches étaient légitimes, ça lui avait pris sept ans avant de prendre ses responsabilités de mère, Jon, quelques heures. Il est meilleur que moi.. La brune se massa les tempes. Les prochaines années allaient être dures. Et le pire? Noémie se blessera plus qu'elle ne tentera de blesser sa mère.

3a88fe-Médiatrice et ReC-Marrainage
4ème année RP- préfète INRP de Septembre 2047 à Février 2048 - Sondage médiation