Vertiges mineurs. Ok très bien. Parfois durs à contrôler. Pas bien. Ce n’était qu’à moitié une bonne nouvelle. Mais au moins, elle n’aurait pas besoin de canne. Elle se demandait quand même si cela affecterait sa vie d’une manière durable ou non. Monsieur Mason poursuivit, lui précisant qu’il lui faudrait de la rééducation et peut-être l’aide d’un spécialiste. Aïe. Avec tout ça, elle n’était pas prête de pouvoir reprendre les entraînement de Quidditch tout de suite. D’ailleurs... pourrait-elle les reprendre ? Jusqu’à présent, l’idée de ne plus pouvoir monter sur un balai ne lui avait pas traversé l’esprit, mais était-ce possible ? Si elle avait un vertige en volant, cela pouvait être dangereux ? Elle devait poser la question.

« Est-ce que je pourrais continuer à jouer au Quidditch ? »

Elle avait posé la question en déglutissant difficilement, presque en murmurant. Au fond d’elle-même, elle connaissait la réponse. Non. C’était totalement irresponsable d’envisager de remonter sur un balai alors qu’elle n’était pas capable de faire trois pas et que son sens de l’équilibre avait totalement foutu le camp. Elle avait juste besoin de l’entendre de la bouche de l’infirmier pour réellement l’accepter. Tout ce qu’elle espérait, c’est que cela ne serait pas définitif. Il avait parlé de rééducation, ce qui signifiait qu’en faisant tout plein d’exercices débiles, elle devrait pouvoir reprendre le Quidditch. Peut-être l’année prochaine. Elle n’avait peut-être pas terminé son premier match, mais elle trouvait qu’elle avait été plutôt bonne. Alors elle pourrait certainement réintégrer l’équipe.

Rafael n'eut aucun mal à constater que les nouvelles qu'il annonçait à la jeune Serpentard ne lui plaisaient pas. Qui, à son âge, souhaitait faire de la rééducation pour pouvoir seulement marcher correctement? Certainement très peu de personnes. Il voyait bien que quelque chose la travaillait mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il lui laissa malgré tout le temps de se faire à cette idée et garda le silence. Elle lui demanda alors si elle pourrait continuer à jouer au Quidditch.

L'infirmier comprit alors ce qui dérangeait la jeune fille dans toutes ces révélations. C'était une sportive, elle avait fait une chute lors d'un match de Quidditch, il aurait du deviné qu'elle ne voudrait pas abandonner ce sport comme ça. Lui même n'aurait pas accepté de quitter son équipe lorsqu'il était élève. Et pourtant, il ne pouvait pas du tout lui conseiller de remonter sur un balai pour le moment, il devrait d'ailleurs en toucher deux mots à son professeur de Vol, elle était jusqu'à nouvel ordre dispensé de partie pratique en Vol. Il releva la tête dans sa direction et lui expliqua tout cela:

« — Je suis désolé, je comprends que cela vous tient à coeur mais temps que vous n'avez pas réussi à passer outre, ou au moins contrôler ces vertiges, vous ne pourrez pas remonter sur un balai, c'est trop dangereux. »

Elle pensait que d’entendre les mots l’aiderai a accepter, mais non. Bien au contraire. Cela lui fit plus de mal qu’elle n’aurait pu l’imaginer. En écoutant les paroles de l’infirmier, elle sentit les larmes monter à ses yeux et commencer à couler le long des joues. Elle baissa la tête, essayant de cacher ses larmes à Monsieur Mason, mais le bruyant reniflement qu’elle fit ne pouvait pas le tromper.

« Est-ce que je peux rester toute seule un moment s’il vous plaît ? demanda-t-elle poliment sans lever les yeux. Je suis fatiguée »

Bien sûr, ce n’était qu’un prétexte pour pouvoir pleurer toute seule. Elle s’allongea en tournant le dos à l’infirmier, tout en continuant à pleurer. Elle avait envie d’être toute seule. Ou peut-être avec Ethan. Mais personne d’autre. De toute façon, personne ne pouvait comprendre. Ne plus jouer au Quidditch, c’était ce qui pouvait lui arriver de pire. En y repensant, elle aurait préféré devoir marcher avec une canne. Elle allait avoir la carrière de joueuse de Quidditch la plus ridiculement courte. Un demi-match. Un putain de demi-match. Cela méritait presque un trophée, tellement c’était absurde. Elle remonta la couette au-dessus de son visage pour pouvoir pleurer sans se soucier de ceux qui l’entouraient. Même si Monsieur Mason avait la bonne idée de fermer les rideaux qui séparaient les différents lits, elle préférait être emmitouflée dans la couette. Elle avait l’impression d’y être en sécurité.

Rafael comprenait tout à fait la réaction de la jeune fille installée sur le lit devant lui. Il voyait les larmes remplir ses yeux, puis couler le long de ses joues. Il aurait sans nul doute réagit de la même manière si on lui avait donné ce verdict lors de son adolescence. Elle essaya de masquer sa tristesse aux yeux de l'infirmier puis lui demanda si elle pouvait rester seule un petit moment. Rafael s'empressa de lui répondre:

« — Bien sur! Prenez tout le temps dont vous avez besoin, je vous laisse tranquille. Je serai dans mon bureau pas très loin, n'hésitez pas si vous avez besoin d'aide. »

Rafael n'insista pas plus longtemps et se leva en essayant de faire le moins de bruit possible. Il tira dans les mêmes temps les rideaux autour du lit de la jeune fille afin de la préserver du regard des autres. Il arrivait à cette jeune Serpentard ce qu'il avait toujours craint pour lui lorsqu'il jouait. Faire une mauvaise chute qui l'empêcherait de jouer au Quidditch, il n'avait aucune difficulté à se mettre à la place d'Orphéa.

Avant de partir, il resta immobile quelques secondes mais les reniflements de la jeune fille le mettait mal à l'aise. Il ne pouvait pas rester ici, il décida donc d'aller dans son bureau tout en réfléchissant à une manière d'aider cette pauvre enfant. Il devait faire quelque chose pour elle, il ne pouvait pas la laisser ainsi.

Fin du RP pour moi, Merci Orphéa.