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02 oct. 2021, 21:17
{ Allégresse ! }  + 

Ntange dreaming, Emily Kame Kngwarreye



< Thème musical : Arabesque No. 1 In E Major, L. 66, Claude Debussy >



❝ Aucun arbre ne peut pousser jusqu'au paradis sans que ses racines n'atteignent l'enfer. ❞
Carl Gustav Jung


֍
Aristid, 11 ans
8 Vendémiaire 2045
Couloir du 5ème étage


Je vole. Les élèves ne sont plus qu'une surface, je suis le nuage qui les surplombe. Nimbé de blanc, défiant le Soleil offensé. J'aime provoquer, cet art est particulièrement jouissif — bien que comportant quelques risques. Tel un ange dans enveloppé de rouge, je bouscule les visages fermés de cette foule, recevant cette pluie de rage qui me fait rire intérieurement. Savez vous ce qui les crispe tant ? Un dé ! Un dé noir a suffi pour les rendre aussi nerveux. Même Hannah, elle s'y met ! Rends toi compte Aristid, fais attention Aristid, voilà le genre de phrase qu'elle ne cesse de me répéter. Sacrebleu ! J'en ai assez de ces gens terrifiés par l'avenir alors qu'il y a mille façons de s'amuser sans craindre le lendemain ! Ôtez-vous de mon soleil, êtres plus inquiétants que le Danger lui-même.

Loin de moi l'idée de dire que la situation n'est pas grave ; je ne suis pas aveugle, merci. Mais bon sang, est-ce une raison pour que l'on soit constamment embourbés dans cette boue d'Angoisse. Moi, cette boue, j'en fais de l'or ! Alors oui, je souris, au risque de choquer. Alors oui, je gambade gaiement entre quatre murs noirs. Parce que le pathos, ça a vite tendance à m'agacer. A la rigueur, je peux aisément comprendre que la Directrice soit en proie à un stress permanent qui lui dévore le visage ; après tout, elle est responsable d'une des plus prestigieuses écoles du monde et de centaines d'élèves, ce n'est pas rien. Mais ces autres, qui avancent tête basse, les dents serrés, des insultes au bord des lèvres, qu'ont-ils donc à craindre ? La plupart d'entre eux ne sont pas concernés par ces événements. J'ai envie de les secouer comme on secoue un pommier pour en extraire les fruits prêts à s'échouer sur l'herbe ; alors je le fais. Je traverse cette Mer sombre, seule parcelle d'écume au milieu des eaux troubles.

« Qu'est-ce que tu fous ! » ; « 'tain ! » ; etc. C'est drôle de les voir s'agiter comme cela. Je ne leur jette même pas un regard ; j'ai atteint mon objectif. Les têtes se lèvent, qu'elles contemplent enfin la Lumière ! Ouvrez les yeux, ou vous serez des moutons ; c'est peut-être déjà trop tard, quand je vois vos pâles visages. J'aimerais être comme le Marchand de Sable, en ayant pour grains non pas le Sommeil mais l’Éveil. Le monde en a besoin. Oh, si Hannah me voyait faire, son visage se décomposerait sûrement. Qu'importe ; elle aussi a bien besoin de s'ouvrir un peu.

Je poursuis mon chemin, un sourire intangible — car sincère — fixé sur mes lèvres. Celui-là, personne ne peut me l'arracher. Il accroche plus à ma bouche qu'un sparadrap, le bougre ! Ma foi, je ne vais pas m'en plaindre. Quand la Joie colle à votre peau, il n'y a aucune raison de vouloir s'en débarrasser. Mon bonheur vous gêne ? Je m'en lave les mains. Alors que les occupants du couloirs continuent de me jeter des mots peu affectueux comme on lancerait des gerbes de fleurs blanches à un mariage, — ce qui est, tout compte fait, d'un ridicule assez semblable — j'Atterris. Mes foulées deviennent Pas. Mon cœur cesse de cogner violemment contre ma cage thoracique. Je m'éloigne des masses et trouve refuge, quelques escaliers — et quelques grandes expirations — plus loin, dans un couloirs du Cinquième Étage.

J'alterne entre lancers de sorts et lecture. Je viens de résumer en une phrase à quoi se limitent bon nombre de mes journées à Poudlard. Moi, ça me va ! Avoir accès à une Bibliothèque remplie d'ouvrages magiques en tous genres, apprendre à maîtriser la Magie ; rien ne peut me combler davantage. Il y en a qui se plaignent des souffrances que leur inflige le Château ; je relativise. Tout n'est pas parfait, cependant on m'offre une éducation magique d'un niveau plutôt satisfaisant, je ne vais pas m'en plaindre ! Je sais faire la distinction entre ce qui est triste et les autres choses, celles qui me rendent léger. C'est sûrement ce qui fait de mes Gouffres des Montagnes.

J'attrape mon sac plein à craquer, ma brouette de pensées1, puis je reprends mon chemin. Direction : Quelque part.
__________
1. Expression empruntée à la Plume de Charlie Rengan.
Dernière modification par Hannah Hardhoke le 06 oct. 2021, 22:09, modifié 1 fois.

𐌔

05 oct. 2021, 19:19
{ Allégresse ! }  + 
29/09/2045 ● Couloirs ● IIe Année


J'ai l'impression que c'était hier. Elle et moi. *Je l'ai rencontrée sous un ciel si bleu*1. Est-ce vrai ? J'n'en sais rien. Normal, me direz vous, puisque nous étions à l'intérieur. Mais est-ce *normal* de ne pas savoir si le Soleil resplendit sur la Terre ? N'y a-t-il pas une seule Lumière qui traverse ses couloirs sombres ? J'crois qu'c'était ici même. On s' est parlées, on s'est assises, puis on est parties. Je ne veux qu'une seule chose, c'est la (re)trouver.

J'avoue que je ne sais pas ce que je fais ici. Suis-je en train de la chercher ? Je n'arrive pas à déceler mon Être. Peut-être suis-je simplement là pour aller en cours ? Ou en salle d'étude. Qu'importe, de toute façon c'est la même chose. En ce moment, je n'ai plus aucune certitude, si ce n'est qu'Elle me manque. Maintenant, j'ai besoin d'Elle. Sentir sa présence. Entendre sa voix. Détailler dans ma tête ses beaux yeux. Le contour de son visage. Le reste, j'm'en fous. Rien ne m'importe. De toute façon, je suis une Âme Perdue. Perdue au milieu d'Autres qui me fixent. *Ah* ce que je ne supportes pas ça ! Leurs regards vides qui croient me pénétrer. Cela ne sert qu'à me *briser*. J'attends. Peut-être que quelqu'un viendra recoller les morceaux de mon Être. Reconstituera quelqu'un à partir de ce que, jadis, j'ai été. *Vous ferez Ça en mémoire de moi* à dit quelqu'un. J'ai oublié qui, mais cela ne doit pas être très important. Sûrement encore une de ces bêtises qui Maman s'efforce de me faire apprendre.

Ce n'est qu'un Être cupide. Avide d'argent. De Pouvoir. N'a-t-elle toujours pas compris que cela ne la mènera à rien ? Cela ne la fera que chuter plus dûrement encore. Moi je rêve de Voler. Elle risque de s' écraser. Liées par le Sang, séparée par les Ambitions. Je crois qu'on ne peut pas vraiment nous lier. Ais-je créé des Liens avec cette femme. Une femme est un Être Vivant. Un Être Vivant à un cœur, qu'il soit de pierre ou rempli d'amour. Or, si elle n'a pas de cœur, elle ne peut pas être un Vivant ? Je ne veux plus la voir, ni lui parler. J'en ai ras-le-bol. Je me demande bien pourquoi j'utilise des expressions moldus débiles. Pourtant, je les haï. Tous autant qu'ils sont.

Je comprend toujours pas ce qu'il m'arrive. Ma mémoire est floue. J'ai une sorte de trou durant l'été 45. J'me souviens juste d'une fête. D'une fille. *La Fille du Feu*. Pourquoi cette appellation me vient à l'esprit ? Qui cela peut bien être ? Ni Maman ni Mariana ne peuvent être cette *Fille du Feu*, ça, j'en suis persuadée. Soudain, je m'en souviens. Scary. Elle. Cette démone. Je la haï. Elle me haï. Nous nous haïssons. Enfin, c'est c'que je crois en tout cas. Et ce que je pense aussi.

J'aperçois alors un petit garçon bousculer en souriant tout ces Autres. Que cherche-t-il ? La Haine ? C'est étrange, de la part d'un nouveau. Je n'ai qu'un conseil à lui donner : rester loin des Autres. Ils n'apportent que le malheur. J'hésite. Faut-il que je dirige mes Pas vers Lui ? Je n'en suis pas certaine.

● Ellipse Temporelle ●


Mon corps ne répond pas à mes directives, puisqu'ils s'avance déjà vers l'Autre. Enfin, il est différent. *Un Pas*. Non, je le sens, il n'est pas comme Eux. *Deux Pas*. Très bien, je vais lui parler. *Trois Pas*. J'y suis. Séparée des Autres. Que dis-je ? Évidemment, cela ne durera pas bien longtemps. *Il faut que j'en profite*. Il n'est plus là. *Il faut que je le retrouve*. Vite, je grimpe. *La Montagne*. Je gravis. Je crois qu'il est monté au Ve étage. Que cherche-t-il ? Je monte toujours. J'espère qu'il est *Là-Haut*. Je ne veux pas avoir gravi toutes ces marches pour rien. J'arrive *À Temps*. Il est là, prêt à partir, prêt à me bousculer. Je l'intercepte. Il faut que je sois vive, sinon il va s'enfuir. Je *dois* parler. Ah, si seulement je savais manier les Mots...

- Attends. Je m'arrête brusquement. Je ne sais pas quoi dire. J'ai peur de rater si je laisse les Mots venir tout seuls. Mais je n'ai pas la choix, alors je me reprends. Tu n'devrais pas t'approcher des Autres. Ils n'aiment qu'eux-mêmes. Tu d'vrais pas te faire remarquer si rapidement. Le mieux c'est d'rester dans l'Ombre. Au moins, on est à l'abri. À moins qu'tu fasses parti d'Eux ?

Je n'avais pas pensé à cette éventualité. Se pourrait-il qu'il soit un Autre lui aussi ? Pourtant, je reste persuadée d'avoir perçu une Aura qui émanait de lui. Pas celle d'un Autre. Alors, peut-être reste-t-il de l'Espoir. Mais, je n'crois plus en l'Espoir. Ça aussi ça n'apporte que du malheur. À quoi ça sert d'attendre le malheur ? À mourir.

1 >> Extrait des paroles d'une chanson de Christophe.

Plume d'@Hannah Hardhoke, merci.
Merci d'avoir accepté que je vienne Danser avec toi.
Voici mon Pas, j'espère qu'il te convient. J'attends ta suite. Dansons.
Si tu veux étiqueter cette Danse, met ce qui te convient, je te suivrais.

Patriote 2021 et 2022 • je déteste j'aime Mélo • Préfète inRP dès le 1er Septembre 2048 • Avatar modifié par Melody <3

06 oct. 2021, 22:53
{ Allégresse ! }  + 
Je n'ai absolument aucune idée de l'endroit où mes petits pieds vont me guider ; je trouve cela fascinant. Je leur laisse le contrôle total de mes mouvements. Plus je leur octroie ce pouvoir, et plus j'ai l'impression que je suis maître de mon corps. Je n'ai aucunement l'impression d'être manipulé ; au contraire, je suis libre ! Oui, libre ! Je me demande bien ce que je vais pouvoir faire de tout ce Bonheur à l'état gazeux. Ma foi, je verrai bien ! Je continue d'avancer d'un pas décidé, le visage dénué de toute crispation, puis...

Puis c'est la surprise. Non la Surprise. Celle qui vous attrape par le col et vous crie un grand « BOUH ! » dans les oreilles ; je ne sais toujours pas si j'adore ce cri où s'il me répugne. Je pencherais... Pour les deux propositions ! Je ne peux pas choisir. En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'elle m'a encore pris au dépourvu, cette Surprise. Je me retourne vigoureusement, impatient de savoir quelle est la courageuse personnes qui tente de m'aborder dans les couloirs alors que je suis aussi insaisissable qu'un moustique de Juillet ; je virevolte dans tous les sens, j'apparais, je disparais, je fais du bruit. Ce doit être une — oui, c'est une fille. Et la première pensée qui me vient quand j'écoute son discours ombriste me fait sourire *elle s'entendrait bien avec Hannah, celle-là !* Ce n'est ni bienveillant, ni méchant ; c'est un constat. Il y a un deuxième constat qui traverse mon cerveau peu après le premier : elle s'inquiète vraiment de trop. Nous ne nous connaissons pas — ou alors j'ai de graves trous de mémoire —, et elle s'inquiète pour moi comme si c'était ma mère, ma sœur, ou qu'en sais-je. J'espère qu'elle ne fait pas cela avec tous les résidents de ce Château...

« Qui t'a dit que je les approchais ? »

Et j'éclate de rire. C'est plus fort que moi. Il est franc, ce rire, peut-être même un peu enfantin ; j'aime la sincérité. Si ça ne lui plaît pas, elle passera son chemin ; tant pis. Je ne suis pas contre les discussions, mais je refuse de ne pas être le reflet de mon Âme ne serait-ce qu'une seconde. C'est sûrement pour cela que j'entretiens assez peu de discussions avec les autres, je pense. Ils m'écoutent quelques secondes, puis sont lassés, consternés, agacés par mon attitude. Et ils s'en vont. Va-t-elle faire la même chose ? Je suis impatient de le savoir.

« Je les survole ; ce n'est pas du tout la même chose, n'est-ce pas ? »

Eh oui ! Elle n'a donc pas compris que je ne me fonds pas dans cette masse ? J'essaie de les guider, avec foi, vers la Lanterne ! Mais ce sont de vrais moutons, ils ne m'écoutent pas. Ah, ils ne savent pas ce qu'il manquent. La Vie avec un grand V a un goût acidulé qui me rend fou de joie ! J'essaie de transmettre cette exaltation aux autres ; ça ne marche pas, dommage. Mais je ne vais pas m'accabler sur leur sort ; j'ai fait tout mon possible pour les aider. La norme à Poudlard, c'est l'inexpressivité ; le correct, les règles, les traditions. Oh, j'y flanquerais un bon coup de pied, si je n'étais pas ce modeste Première année !

« Alors l'Ombre c'est peut-être bien ; mais, moi, ça me gonfle. La Lumière me sied très bien. J'ai pas vraiment le temps de me morfondre avec les autres. J'ai une vie à déguster, moi ! »

Et je sors — la référence est fort belle — un cookie ma poche, avant de croquer un petit bout de celui-ci, soigneusement ; c'est comme s'il était l'illustration même de la vie. Avant que je ne me sois jeté sur le reste du biscuit, une pensée me rappelle que je ne suis pas tout seul, et que les saveurs se partagent.

« Tu veux goûter un bout de la Vie ? »

Mon sourire n'a pas disparu, il est aussi étendu que le domaine de Poudlard. J'essuie proprement mes lèvres avec un mouchoir — mes poches sont des valises —, l'Ostie tendue à cette élève... Surprenante.

Oh, c'est moi qui te remercie. J'aime ce qu'il se passe ici ; chez le poëte comme chez l'hétéronyme.

𐌔

08 oct. 2021, 20:00
{ Allégresse ! }  + 
29/09/2045 ● Couloirs ● IIe Année


Je reste plantée devant lui, en implantant mon corps dans la terre du mieux que je peux pour éviter d'être renversée, par ce Gamin, dans le cas où il s' en irait en faisant comme avec les Autres. J'ai envie de plonger de tout mon Être dans le sol. Être enfin libérée. Sauf que ce ne serait qu'un mensonge immonde. Je ne suis aucunement libre. On m'enferme ici. On m'oblige à aller à ces *foutues* réunion de familles, d'où je ressors changée. J'ai tant de questions à poser sur ce sujet. Pourquoi est-ce que je ne me souviens plus de ce qu'il s' est passé ? Pourquoi cette école est aussi sûre qu'une rue sous les bombardements durant la guerre ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Trop de pourquoi. Mais bien sur, pas assez de réponses.

Je veux m'enfuir sur la jetée et courir jusqu'à ne plus sentir mes jambes. Courir jusqu'à ce que mon souffle soit trop rapide pour que je puisse poursuivre. Courir jusqu'à ce que mon Imaginaire ne soit plus qu'un lointain Souvenir, et que la jetée se termine. Le Gamin me répond comme si c'était une évidence. *Rien n'est une évidence*. C'est pour cette raison que je n'arrive pas à contrôler ma Vie. Puis, il éclate de rire. D'un rire cristallin, presque aussi léger que le sucre. Il me donne presque envie de rire avec lui. Je n'en connaîtrait même pas la raison que je rirais avec lui, tant son rire est doux. Mais le Temps est assassin, et un je-ne-sais-quoi m'empêche de me joindre à lui. À vrai dire, j'ai une vague idée de ce je-ne-sais-quoi, mais mon Être ne supporterais pas de s' avouer la vérité. Alors il use de milles milliards de mensonges, pour camoufler ce qu'il veut cacher. Même si pour moi, mentir est d'une simplicité extrême, je ne suis pas persuadée que ce le soit toujours. Il faut du cran. De l'imagination, pour inventer monts et merveilles. Je retire le courage de cette liste, car il me paraît obsolète. Je ne suis pas courageuse, et pourtant j'use de Mensonges, alors il n'est pas utile. Je mens *bien* qui plus est.

Il les survole. Qu'entend-il par cette phrase ? Est-il en train de dire qu'il est un Ange qui traverse la Terre en passant au dessus des Autres ? Cela me paraît bien étrange. N'a-t-il pas compris que je le mettais en garde ? Je suis bien avare de conseils, mais parfois, il m'apparaît comme un semblant de bonne volonté qui m'ordonne des actes incongrus. Il poursuit tout en goûtant à un gâteau, nommé cookie. Je vois déjà les pépites de chocolat sur le dessus, et l'odeur me parvient aux narines, avant d'emplir mon Être tout entier. Ça me plait. Cela devine comme une nécessité d'y goûter, alors je ne refuse aucunement sa proposition. *Croquer la Vie à pleines dents*. Cette expression prend alors tout son sens pour moi.

- Merci.

Rien que le fait de prononcer ce mot me retourne complètement l'esprit. Je n'ai pas l'habitude de le dire, et j'ai l'impression qu'il ne sort que lors des moments bien importants. En est-ce un ? Vivons le si c'est bien le cas.

- Je crois qu'on ne s'est pas bien compris dis-je d'une voix presque enjouée. Ce que je veux dire, c'est que les Autres n'apportent que du malheur. Et je ne suis pas sûre que chercher la bonne personne parmi eux soit une chose à faire...

J'ai comme l'impression que ce n'est pas ce qu'il a envie d'entendre. Peut-être peut-il m'instruire à sa Vision ? Elle me donne *presque* envie. *Presque*. J'ai l'impression que ce mot me colle à la peau. Il est là, prêt à s' insinuer dans mes pensées lorsqu'il sent que c'est une bonne idée. Cela me fait doucement rire. Je me prépare à ajouter quelque chose, pour tenter de me faire comprendre auprès du Gamin-sans-nom.

- Après, c'est quand même Beau ce que tu fais. On dirait qu'tu descend des Étoiles, et que tu vas déposer une poudre paillettée sur ces Autres pour les rendre meilleurs.

Je ne me savais pas si poétesse... Enfin bon, ce n'est qu'une phrase parmi tant d'autres bien plus simplistes, et puis, certains ont *vraiment* du talent. J'engloutis la fin du morceau de cookie si doux, et mâche en silence. Ah ce que je l'aime ce Silence.

Alors c'est un plaisir partagé, et ça me plait.
Cette Danse commence très bien, j'ai l'impression qu'Erza a changé.
Je la sens plus douce, et ce n'est pas pour me déplaire.

Patriote 2021 et 2022 • je déteste j'aime Mélo • Préfète inRP dès le 1er Septembre 2048 • Avatar modifié par Melody <3

10 oct. 2021, 20:24
{ Allégresse ! }  + 
Elle ne bouge pas. Cette fille est une plante verte. Aussi immobile que le sont les statues des Couloirs. J'espère que je ne m'appelle pas Méduse, tout de même ! Ce serait horrible, de rendre les gens incapables de bouger, plongés dans une léthargie profonde. Moi, j'ai besoin de Mouvement. Pire, ce qui n'est pas Mouvement m'effraie. Cette fille ne m'effraie pas, pourtant. Comment est-ce possible ? Je devrais sérieusement penser à cesser de formuler des affirmations infondées, ou mes pensées vont devenir plus perturbées que la Grande Salle face à l'Urne Noire !

Eh bien, je dois dire que je suis surpris — mais pas mécontent — qu'elle accepte mon présent. J'ai l'impression que nous passons un pacte, je ne sais pas quelle est sa nature ni son objectif mais j'ai l'intime conviction qu'il se passe quelque chose. D'ailleurs, elle me remercie ! Ah, j'aime ces quelques êtres qui demeurent polis ; ça ne coûte rien, de dire un petit merci, un petit je t'aime, un petit bonjour affectifs. Je ne comprends pas pourquoi cela ne semble pas évident à la majorité des élèves qui peuplent ce Château.

Je lui offre un regard plein d'intérêt et de bienveillance. Elle a beau avoir peur du fait que je ne sois pas du côté de l'Ombre, je la respecte et je puis dire, je crois, qu'elle me semble intéressante. Ce n'est pas certain, mais c'est une conjecture qu'elle va — je l'espère — me démontrer très prochainement.

Chercher la bonne personne. Chercher la bonne personne ? Ce n'est pas du tout ce que je fais. J'essaie juste de semer des graines de Bonheur — je note que les récoltes sont peu fructueuses, à chaque fois que je tente de cultiver cette chose tout à fait impalpable. Je te convie, ô Bonheur, à te montrer sous une forme visible, ça en arrangerait je crois ! Et ça m'éviterait de me perdre dans les Couloirs. Quoique, cette activité me manquerait. Décidément, me pensées se contredisent ! Il faut que je remette la machine en route.

« Je ne cherche rien de spécial ; j'attends. Survoler les autres est un passe-temps, pour oublier que la longueur de cette attente. »

Tout ce que je dis est vrai. Évidemment que je cherche cette personne — hormis Hannah — avec qui je pourrais passer tout mon temps, un amie ou une amie avec qui je prendrais plaisir à plaisanter. On échangerait nos idées sur le monde, on jouerait aux échecs, et ce serait foutrement sympathique. Mais pour le moment, rien de cela n'est possible. Alors je patiente. Mais l'univers n'est pas sans savoir que cette patience, justement, n'est pas la plus grande de mes qualités.

Je n'oublie pas ses derniers mots. Non seulement ils sont sur le point de confirmer ma Conjecture, mais il remplissent aussi mon cœur d'un arc-en-ciel éclatant de lumière et de couleurs. J'ai envie de lui sauter dans les bras, pour la remercier, mais je me retiens — je suis quelqu'un de civilisé, n'est-ce pas ? Mon regard, déjà brillant, prend une teinte plus puissante encore ; j'y ai ajouté une touche de Reconnaissance, d'un petit coup de pinceau. Les détails sont importants.

« C'est joli, ce que tu dis ! »

Cette phrase, elle est vraiment sortie toute seule et, pour une fois, je ne suis pas sûr d'être satisfait par mon immense sincérité. J'aurais préféré que cette pensée ne se fasse pas alliage de Mots. Ma foi, ce n'est pas non plus le drame du siècle ! Si je commence à m'inquiéter, je vais douter ; et finir par ressembler à Hannah ; je vais tenter de contrôler ce qui sort de ma bouche. Ai-je envie de cela ? Sûrement pas.

Je pose mon sac à dos par terre ; j'ai envie d'être tout à fait libre pour profiter de cette conversation.

J'ai envie de vivre dans l'univers d'Aristid.

𐌔

12 oct. 2021, 21:58
{ Allégresse ! }  + 
29/09/2045 ● Couloirs ● IIe Année


Mes membres restent immobile, comme fixés sur une ligne droite qui m'empêche tout mouvement. Si je n'arrive pas à me déplacer, est-ce parce qu'il me fascine d'une certaine manière ? Jamais je n'oserai l'avouer, mais je crois que je l'admire. Comment fait-on pour respirer autant de gentillesse ? De joie ? J'ai comme l'impression qu'il ne prend que les bons côtés de là vie. C'est fascinant, d'autant plus que contrairement à lui, j'ai plutôt l'habitude de regarder la noirceur de la Vie. De me plaindre. Je ne me souviens plus de quand date mon dernier vrai sourire. Est-ce le moment de lui en offrir un ?

Les derniers événements m'ont appris à garder la tête froide, mais j'avoue que c'est parfois dur. Parfois --- Souvent devrais-je dire --- j'ai envie de tout lâcher. Abandonner face à l'adversité. Mais il m'apparaît alors comme une aura protectrice qui m'enveloppe, et sans vraiment m'aider dans mes problèmes, elle me force à avancer. *Courage. Lève toi. Avance*. Elle me répète en boucle ces Mots, et, si étrange que cela puisse paraître, je l'écoute. Enfin bon, j'y suis un peu obligée malgré moi, mais j'y parviens. Alors j'efface mes pensées plus sombres --- Enfin elles ne font que se cacher dans un coin en attendant que ce soit l'heure de revenir --- et je repars.

La voix de l'Autre me sort de ma torpeur et je plante mon regard dans ses doux yeux. J'ai l'impression qu'en un instant j'ai pénétré tout son être. Je crois qu'il a fait de même. Sa phrase résonne comme un mantra dans ma tête. *Je survole*. Devrais-je faire de même ? Mais est-ce que cela permet de passer encore plus invisible ? *J'attends*. Je ne fais que ça. *Passe-temps pour oublier*. J'en ai marre de l'oubli. Mais je l'attends. Il est en retard d'ailleurs. En retard et en avance en même temps. Est-il en train de dire qu'il attends la personne ? L'Être que chacun recherche pour Vivre enfin ? Partager tout. J'aimerai bien moi aussi. Mais je ne crois pas que ce soit possible, je suis tellement devenue le fantôme de moi-même que je ne suis plus rien. Un simple Reflet difforme. Ce Reflet menace de disparaître, à la moindre imperfection qui viendra s' ajouter aux autres. Je n'espère plus. Alors il ne me reste plus qu'à attendre cette énième imperfection pour partir pour toujours.

*Partir pour toujours pour ne jamais revenir*. Toujours est collé à jamais. Comme l'impossible est possible. Il faut que j'arrête de jouer sur les mots. Sinon je vais finir par me perdre encore plus.

Soudainement, je rougis presque. M'a-t-il vraiment complimenté ? Joli. C'est le mot qu'il a employé pour qualifier mes Paroles. Je n'aurais pas décris mes paroles de cette manière, mais cela me conforte dans l'idée qu'il est formidable. J'ai envie de Danser avec lui. Que la musique commence, et que, petit à petit, je me déride pour devenir *meilleure*. Je crois qu'il me fait autant d'effet qu'Ivy. J'ai de la chance de les avoir croisés, à si peu d'intervalle. Bien sur, la chance ne restera pas bien longtemps de mon côté... Elle va et vient entre les gens, et repart dès que possible. Elle me manquera, c'est certain. Et alors, je commencerai à l'attendre encore et encore. Après tout, je ne suis plus à ça près ? Je peux encore rester avec le Temps, et regarder l'Horloge cliqueter lentement.

- Dis, tu voudras bien m'emmener avec toi dans les Étoiles, la prochaine fois que tu retourneras là-bas ? J'ai tznt envie de me perdre au milieu d'elles...

Je suis certaine qu'il m'a comprise. Il comprend tout. Je suis stupéfaite. Il est fascinant. Ça fait tout de même deux fois en quelques minutes que je pense la même chose... *Fascinant*... On dirait que j'j'ai tant changé en un court Instant. Grâce à lui, ce Gamin que je ne connais pas. Un inconnu. Un fabuleux inconnu.

Plume, je te rejoindrait bien dans son Univers...
Aristid est si doux avec Erza, c'est Beau.
Je les aime bien tout les deux. Ensemble, ils forment un beau duo.

Patriote 2021 et 2022 • je déteste j'aime Mélo • Préfète inRP dès le 1er Septembre 2048 • Avatar modifié par Melody <3

17 oct. 2021, 18:37
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Elle demeure impeccablement figée ; je suis obligé de tanguer, d'une jambe à l'autre. C'est plus fort que moi. J'ai réussi à tenir plus de dix secondes sans bouger ; c'est un petit exploit, désormais je me balance comme un enfant de cinq ans. Je dois être assez triste à voir, toujours en mouvement, toujours en train de parler, toujours en train de laisser éclater ma voix quelque part. Au fond, ai-je vraiment envie de savoir ce que les autres pensent de moi ? Non. D'ailleurs, cette élève de Serpentard me l'a bien dit : les autres, il faut tout de même s'en méfier. Alors je vais tâcher de piétiner leur regard — c'est à dire de l'ignorer.

De toute façon le couloir est désormais totalement vide ; c'est parfait. Le calme nous entoure, et, pour une fois, cela ne me déplaît pas. Je n'ai pas envie de brouhaha incessant au moment d'entamer ce qui semble être une discussion passionnante avec une fille passionnante (je crois) dans un lieu passionnant. Non, il ne doit pas y avoir d'élément perturbateur. Je me plais à croire que c'est notre Lumière qui a fait fuir tous ces élèves. Cette pensée me fait rire intérieurement. Je les imagine bien, ces moutons assoiffés par la lassitude. Ah, on est pas sérieux, à notre âge.

Bon. Alors ce n'est pas que je n'aime pas la poésie — bien au contraire —, mais si ça continue je crains que je ne puisse plus suivre intellectuellement cette interlocutrice fort charmante. Fort heureusement, je crois avoir compris où est-ce qu'elle veut en venir. J'ai l'impression de revivre une de ces discussions où Hannah commençait à partir, à voler si haut dans les sphères de la pensée qu'il m'était tout bonnement impossible de suivre son Âme dans les Cieux. J'ai bien peur que cela ne soit bientôt le cas ici. Mais no panic, je gère, pour l'instant je comprends. Pour l'instant.

Je me demande sérieusement pourquoi elle ne va pas, d'elle-même, naviguer au milieu des Étoiles ; il est des choses qui me dépassent complètement. A-t-elle peur ? Oh, cela est bien possible après tout ; elle avait l'air effrayée par ma Joie il y a quelques instants. Je suis en tout cas tout à fait heureux de me voir accorder cet honneur. Moi qui me croyais passant, me voilà guide ! Mon cœur ploie soudain face à tant de bonheur mais aussi de responsabilité. D'autant plus qu'une idée m'anime tout à coup.

« Alors allons-y, tout de suite ! »

Eh oui : pourquoi attendre que le Ciel nous tombe dessus avant de toucher aux plaisirs du quotidien. Que me crie donc Horace chaque matin, quand je bondis de mon lit ? Carpe diem ! Ronsard m'explicite ensuite de sa voix malicieuse : « Cueille le jour... » — et la Nuit aussi, pensé-je à chaque fois en souriant. Même si durant celle-ci — contrairement à d'autres — je ne fais que dormir, je considère que c'est une façon de profiter. J'aime le Sommeil ; il est souvent plein de rêves délicieux, dans lesquels j'arpente de splendides sentiers imaginaires. Ah ! Où en étais-je ? Oui, aller emmener cette fille au milieu des étoiles. Acceptera-telle ? Je l'espère.

Hop ! d'un geste brillant par sa rapidité, je mets mon sac sur mes épaules et ma main se tend vers la Verte. Mon genou se plie, je ris ; j'imite non sans caricature les manières des gentilshommes du XVIème siècle. Je ne devrais pas me montrer aussi irrespectueux envers mes ancêtres ; mais après tout, ce n'est qu'une petite boutade. Surtout que, ne nous leurrons pas, j'ai un petit peu du mal avec l'hypocrisie des bonnes manières. De la spontanéité, messieurs dames ! De l'exaltation ! J'ai l'impression d'être fou, au milieu de ces visages ternes. Le suis-je ? Cela m'importe assez peu.

« Tu vas voir, c'est fantastique ! »

*Toute expérience est fantastique*
ai-je envie d'ajouter — même les pires. Mais celle-ci l'est sûrement encore un peu plus. Et je ne vais pas commencer à étaler mes mille pensées sur le monde comme de la marmelade sur du pain ; je ne suis pas là pour faire cela. Ma mission est de redonner le sourire à cette camarade ; tout habitant de Poudlard est pour moi un camarade.

Allez, chère camarade sans nom, suis-moi !

« C'est beau, ouais, c'est beau... »

𐌔

20 oct. 2021, 20:52
{ Allégresse ! }  + 
29/09/2045 ● Couloirs ● IIe Année


TW : Usage de Mots familiers


Je me demande bien ce qui va suivre. Ce garçon est si passionné... Je me sens enfin *bien*. Bien que je préfère la vie à Poudlard qu'au Manoir, je ne peux pas dire que je m'y sente vraiment *bien*. Je suis loin de mes impressions de première année dirait-on... C'est fou ce que le Temps nous change en si peu de temps, il est , il prépare ses plans pour notre avenir, et il s' accorde avec la Chance, la Malchance et c'est Ensembles qu'ils forment la Vie. Cette Vie qui n'est là que pour foutre le bazar entre les gens, et dans leur cœur --- si seulement ils en ont un --- et qui nous regarde de sa hauteur. Je la hais. Je crois que j'aurais parfois préféré ne jamais avoir existé. Parfois même je me dis que je n'*aurais pas* du exister. *J'le mérite pas*. C'est pour cette raison que ce Gamin me fascine. Il aime la Vie, et celle-ci le lui rend bien. Il vie la Vie, et son ciel semble être bleu, et surtout, sans nuages à l'Horizon. La mienne, est sombre et puis surtout l'Orage gronde...

Je ne comprend pas comment il fait pour me faire Rêver autant. Surtout, il les réalise, mes rêves. D'une parole, il transforme rêve en réalité. Je connais la magie, je la pratique tout les jours, mais pas cette magie. Cette magie, je n'arrive même pas à la maîtriser. Apporter de la joie à ses amis. Aux autres. Et aux Autres. Il me répond. Ou plutôt, il m'invite. Il tend une main bienfaitrice vers moi, et s' agenouille à la manière des hommes galants de l'Ancien Temps. Il rit. Je ris. Je prend un air hautain des Dames de l'époque, et pose ma paume sur la sienne. Liés.

- Je te crois bien sur. Vas y, guide moi.

J'ai dit ça d'un ton plat, avec une pointe de joie. Je me suis améliorée grâce à lui, mais je suis loin de prendre un ton aussi heureux que lui. Je me rend compte que je n'ai toujours pas mis un nom sur son visage. Et qu'il n'en a pas mis sur le mien non plus. Tant pis. C'est mieux comme ça, je ne veux pas risquer de le perdre en brisant l'anonymat. Pourtant j'ai l'impression de le connaître depuis toujours. J'ai *envie* de toujours l'avoir connu. À mon grand désespoir, je sens --- et je sais --- que demain ce Soleil sera à nouveau caché sous les nuages --- peut-être même l'Orage et la Tempête. J'attend qu'il tire mon bras, ce qui provoquera une Onde d'adrénaline qui se propagera dans mon Être tout entier, puis, sans que j'ai besoin de l'ordonner, je sais que mon corps le suivra. Je ne cherche même pas à savoir où nous mènera cette Folle Course, cette montée vers les Astres, et qu'importe ce qu'il m'arrivera ensuite, je veux le Vivre. Je veux sentir cette Aura bienfaitrice provoquée par la sensation de liberté. *Fais moi vivre Gamin*. Il va me faire vivre, je le veux. Et je sais qu'il le fera.

Plume, j'aime tant cette Danse ! J'aime tout autant la musique que tu as mise pour nous accompagner.
Cette musique assez différente de la tienne, je l'aime beaucoup pour autant.
Oh, et au passage, excuse moi pour ce post un peu plus court que d'habitude.

Patriote 2021 et 2022 • je déteste j'aime Mélo • Préfète inRP dès le 1er Septembre 2048 • Avatar modifié par Melody <3

22 oct. 2021, 14:30
{ Allégresse ! }  + 
Je pense qu'elle va accepter, mais je ne suis pas tout à fait sûr. Alors mon cœur tambourine, tambourine sans s'arrêter... Oh, cette attente est tout à fait interminable. D'un côté, c'est insupportable, mais ce n'est pas tous les jours que l'on est sur le point de nommer par amie une personne à Poudlard. Alors j'attends... Elle accepte ! Ma joie est si grande que je laisse mes yeux briller encore plus (je ne savais pas que cela était possible ; maintenant je le sais). Je laisse un petit temps pour être tout à fait certain que tout cela n'est pas un rêve. Mais non. Moi, Aristid, je vais pouvoir guider une fille dans les couloirs de Poudlard pour lui montrer comment s’Élever. Je n'y crois pas. C'est si beau !

Alors j'attrape cette main qui n'était il y a quelques minutes qu'une main parmi tant d'autres ; elle devient soudain celle d'une amie, ou du moins celle d'une personne placée très haut dans mon estime. Je crois que je vais pleurer de joie. Mais je ne le fais pas ; j'ai une mission à accomplir, et le temps... Non le temps ne presse pas, mais avec moi il faut que ça bouge. Va ! Nous voilà partis en courant dans ce couloir, à l'improviste. Tels deux chevaux de courses lancés au galop.

Je respire ; je vole ; je me sens odieusement bien. Ah, tiens, voilà un groupe d'élèves. Deux garçons et trois filles aux mines lugubres. J'ai envie de leur adresser quelques mots ; je leur adresse quelques mots. Je m'arrête. Ils sont plus grands que moi, et je n'en ai rien à faire. Je leur adresse un « Salut ! Vous avez le droit de sourire, vous savez ! Bon c'est pas tout ça mais nous avons de grandes choses à faire. A bientôt ! » Et je repars, ma main toujours dans celle de ma camarade ; notre folle course reprend. Je n'ai pas le temps de les écouter, je n'ai pas le temps de voir leurs mines déconfites, je n'ai pas le temps de voir leur rancœur. Moi, j'accorde du temps qui, d'après moi, en valent la peine. Ces personnes sont ma famille, Hannah, et... Et cette fille. Mon père ? Je préfère ne pas y penser. Rien que son image me donne un frisson qui ralentit légèrement ma course. Que fait-il actuellement ? Où est-il exactement ? Ces questions se font une place dans mon esprit malgré moi. Je dois les enfermer quelque part ; voilà qui est fait. Je suis spontané, d'habitude. Mais les pensées qui concernent mon père, je les enfouis. Ce sont les seules.

Je reprends mon allure habituelle, une fois débarrassé de ces réflexions embarrassantes. J'en profite, le souffle court, pour demander à la Verte :

« Alors, comment c'est, de voler ? »

J'espère de tout mon cœur qu'elle ressent, comme moi, cette magie qui anime l'air lorsqu'on est au-dessus de tout, de tout le monde, des élèves, des rats, des souris, des aigles même ! Ces moments en apesanteur sont ma raison de vivre, avec les cours et le chocolat. Vivacité, travail et gourmandise ; trois chose qui me correspondent assez bien. Je suis en revanche incapable de définir cette fille. Je l'apprécie sans la connaître ; c'est étrange, mais je m'en moque. Ce qui compte, c'est ce beau lien, matériel et invisible, qui nous unit. Ô Amitié, je te remercie de m'avoir fait roi de cette journée.

J'essuie mon front plein de sueur en riant — encore et toujours — du ridicule de ce geste exagéré. J'aime tellement l'hyperbole gestuelle que je finirais presque par m'y perdre. Ma foi, ce n'est pas bien grave. Il y a bien des gens qui meurent de faim chaque jour, c'est sûrement plus inquiétant, à mon sens.

« C'est avec la main qu'il faut semer et non à plein sac » — Corinne

𐌔

10 nov. 2021, 19:39
{ Allégresse ! }  + 
29/09/2046 ● Couloirs ● IIe Année


J'ai le sourire plaqué sur mes lèvres, et ça, ce n'est que grâce à lui. Un Gamin dont je ne connais même pas le prénom. Quelle ironie ! Lorsque je vois ses yeux s' illuminer plus encore - d'ailleurs, comment est-ce possible ? - je me rend compte que j'ai rencontré une personne formidable. Ses yeux pétillent, et ça me donne envie de faire de même. Seulement, suis-je capable d'y arriver ?

Il se saisit de ma main, et m'emmène. Où ? Voler. Sa joie me fascine toujours plus. J'ai envie, à mon tour, de rire comme lui, de sourire comme lui, d'être comme lui. Mais, pourtant, je suis certaine qu'il ne voudrait pas. Il voudrait que je sois *moi-même*. Suis-je seulement quelqu'un ?

En temps *normal*, je n'aime pas courir. Là, c'est évidement différent. D'une part, c'est avec Lui, mon nouvel ami, et d'autre part, c'est pour Voler. Ses yeux me parlent et ils me guident. J'ai confiance en lui. Faire *confiance*. J'avais oublié la sensation que cela procurait. Cette douce émotion que je ressens à cet instant, je ne veux pas l'oublier. Je veux qu'elle reste, qu'elle réside en mon for intérieur pour toujours. Lui, il fait ce qu'il veut. La preuve même : il veut s' adresser à des élèves pour leur redonner le sourire, il le fait. Il n'attend pas, comme je le fais souvent.

*Avoir droit de sourire*. Ce n'est pas que je ne *peux* pas, c'est que je ne *veux* pas. *Grandes choses à faire*. À il employé la 1e personne du pluriel, comme j'ai cru l'entendre. Ce nous me contient-il ? Cela fait longtemps que quelqu'un n'a pas attendu quelque chose de *bien* de moi. Lui, il change ma vie, c'est certain.

Il continue à m'Élever, puis s' arrête pour reprendre son Souffle, et me pose la fatidique question : ais-je aimé ? J'ai adoré ! Jamais je n'ai imaginé qu'une telle chose pouvait se produire, cette sensation d'être dans un autre monde, seul avec les *bonnes* personnes. Celles que l'on aime, celles qui nous aime. *Beau*. C'est beau, mais c'est la Vérité. Pas celle que les Autres s' inventent la vraie, celle qu'on Vie, et non celle que l'on frôle du bout des doigts avant de la perdre.

- Quelle question ! C'était magique ! Je t'admire tu sais.

C'est sorti spontanément. Rien n'est du au hasard je crois, cette rencontre, elle était écrite, promise par le Temps et la Vie. Mes paroles aussi. Je ne suis que le pantin d'un Esprit qui me contrôle, parfois à mes dépends. Mes rêves de Quidditch et d'une vie familiale plus *douce* ne sont plus que de lointains souvenirs, je ne vis que pour le Présent maintenant. L'Avenir viendra à petit pas, dicté par le Temps. Je n'y prête plus attention.

Je me dis qu'il faudrait que je le présente à Ivy. Ils s' entendraient bien, j'en suis persuadée, et je veux qu'Ivy puisse à son tour Voler comme je l'ai fait. Cette fantastique expérience, elle doit la vivre, parce qu'elle le mérite. Son visage reste intact dans ma mémoire, chaque détail est présent.

- T'as déjà aimé quelqu'un si fort que tu pourrais en crever ?

Je n'aime pas quand mes pensées influent sur mes paroles mais je n'y peut rien. Peut-être est-ce une bonne idée, seul le Temps nous le dira. J'ai envie d'écouter l'Enfant pendant des heures. *De la Terre à la Lune*. Oui, c'est ça, quittons la Terre, partons loin, loin sur notre satellite. Reliés, et pourtant si loin... On serait libres là-bas. Libres et Vivant.

Le Temps à filé, je suis désolée...

Patriote 2021 et 2022 • je déteste j'aime Mélo • Préfète inRP dès le 1er Septembre 2048 • Avatar modifié par Melody <3