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26 oct. 2021, 16:59
 Inktober   Cambridge   Privé  A l'encre de l'été  L.G 
Ton état d'esprit est de plus en plus convaincant : vivre le moment présent, n'est-ce pas ? Celui-là... Merlin. Une succession d'instants frémissants.

Celui où tu me portes à l'étage, prolongation plus calme de l'instant sur le canapé, où je tire un peu sur ma nuque pour tendre le visage en direction de ton cou et y laisser un baiser léger avant de poser ma tête contre ton torse et me laisser porter par tes bras et l'instant tout au long de l'ascension des escaliers. C'est assez singulier, comme sensation. Les bracelets que tu as autour des poignets, sans doute, ces bracelets magiques. Je sens que tu portes tout mon corps, dans toute sa taille et tout son poids, pourtant, je n'ai pas l'impression de particulièrement te peser. Ce drôle d'agréable mélange entre le sentiment de légèreté quand tu me tiens dans tes bras et celui d'être, toute entière, impliquée dans cet échange d'attention.

Et puis le moment où tu évoques mon T-shirt de pyjama. Où tu le cherches, guidé par mes petits indices "chaud-froids". Je suis allongée sur le flanc, appuyée sur le coude et te regarde faire. J'ai ce petit sourire que tu vois certainement, mais est-ce que tu vois tout le reste, aussi, tout ce qui se passe à l'intérieur de moi ? Tout cette progression, depuis le moment où je ne sais pas trop ce que tu as en tête à celui où je commence à deviner - ou du moins pense deviner où tu veux en venir, sans en être sûre pourtant. Je sais que généralement, les émotions et sentiments sont lisibles sur mon visage, d'autant plus que toi, tu me connais - non-poker face bonjour - mais quand je te dis "plus chaud" au fur et à mesure que ta main s'approche de l'oreiller, est-ce que tu sens que c'est le même "plus chaud" qui se répand sous ma peau, celui du mélange impatience-excitation-incertitude vis-à-vis de ce qui va suivre ?

Alors quand j'ai finalement la confirmation que ce que tu envisages est ce à quoi je pense, mon coeur se met à battre encore un peu plus fort. Nullement par peur - l’envie de fuir serait la dernière chose à me venir à l’esprit - tout le contraire, en fait. Oui certitude de Gryffonne, le feu rouge de mes joues et des étincelles dans mon regard prennent la place du feu vert aujourd'hui. Brûlante d'envie, Jacob, vas-y. Doucement, par contre, hein. Je pourrais t'aider et en deux secondes et deux gestes habitués, on serait débarrassés du tissu, mais je te laisse faire, j'aime bien le temps que ça prend. Je laisse ton regard s'attarder, abaisse les paupières dans une sorte de sourire un peu langoureux, appréciant ton regard posé sur moi et finis par te glisser : "joli collier, hein ?", sachant pertinemment que ce n'est probablement pas le retourneur de temps que je porte toujours au cou qui fait l'objet de ton attention prolongée. J'aurais pu rester comme ça un bon bout de temps, en profitant simplement de me trouver sous ton regard aimant. Mais dans l'impulsion du moment... je m'approche de toi - ou t'approche de moi, je ne sais pas trop, en te tirant doucement, peu importe au fond puisque le résultat est le même : ma main entre ton torse et ta main à toi, glissant sur ta peau. Je n'ai jamais vu et senti une si grande surface de ta peau avant, que j'ai envie de tout embrasser, et mes lèvres effleurent doucement ton corps, précédées par ma main qui s'y aventure. Et puis au bout d'un moment, je crois que j'ai eu assez d'aventure pour aujourd'hui. J'immobilise doucement ta main, relève un peu la tête pour pouvoir te regarder dans les yeux en soufflant : "j'aimerais en rester là pour l'instant." Je repose tout de même ma tête sur ta poitrine, pour simplement te tenir enlacé encore un instant, avant de finalement enfiler le pyjama que tu es si généreusement allé chercher sous l'oreiller.

***

Est-ce que j'ai seulement arrêté de sourire, entre le moment où tu m'as quittée hier soir et celui où tu m'embrasses ce matin au-dessus des croissants ? Décidément, le présent est bien flanqué, entre le souvenir d'hier soir et la perspective d'aujourd'hui. Départ pour la Coupe du Monde de dragonnerie... c'est pas rien. Je prends une gorgée de notre boisson, laissant le goût fruité et légèrement piquant imprégner ma langue. Est-ce que les dragons ont cette même sensation un peu piquante et brûlante comme le gingembre dans la gorge, lorsqu'ils crachent un bouquet de flammes ? Je prends un des croissant pour croquer dedans - ce qui, mine de rien, demande un peu de concentration si on veut éviter les miettes façon confettis un peu partout. Je m'en sors plutôt bien et relève le regard vers toi, te demandant entre deux bouchées :

"Tu sais comment il se déroule, le voyage aujourd'hui ? 'paraît que certaines personnes ont le mal du portoloin, j'espère qu'on s'en sortira !"

En tout cas... ouah, quelles perspectives. Quitter pour la première fois la Grande-Bretagne autrement qu'avec les images à la télévision. Voir pour la première fois des dragons en chair et en os et pas qu'en encre et parchemin comme dans le manuel de SaCM. Et puis prendre le portoloin. Le dernier portoloin qui me vient à l'esprit... brrr, il fait monter des images et des sentiments que j'essaie de chasser instantanément. Je ne peux pas m'empêcher de glisser un regard vers tes mains lézardées avant de les prendre dans mes propres mains et chercher à nouveau ton regard.

"On sera ensemble pour le voyage, hein ?"

ˈli(ː)əʊ ˈʤɪnʤə
Flash McQueen, Flash McWin

27 oct. 2021, 11:45
 Inktober   Cambridge   Privé  A l'encre de l'été  L.G 
"Joli collier, hein ?" "Et ton corps, Leo. Ton corps est magnifique." ajoutais-je de manière un peu saccadée, dessinant du bout de mes doigts des motifs en délicatesse sur tes joues. La couleur de ta peau, la façon dont elle réagit sous la pression de mes doigts, tes caresses sur moi doucement, tes lèvres sur ma peau : tout me paraît si extraordinaire et si naturel à la fois. Beau.

***

Et voilà que mon plateau à plat sur mes mains, je suis en train de me demander comme le premier idiot planté si je n'ai pas abusé de toi. Alors même que je t'ai dit que je n'étais pas prêt à m'engager loin dans le temps. J'ai une soudaine impression de te l'avoir volée, celle-là. De t'avoir pris une première fois.

Et si tu n'avais pas arrêté là, aurait-on franchi encore quelques pas ? Je t'admire, Leo, alors que tu croques franchement dans ce croissant, de savoir où sont tes limites. Dans le dégrisement de l'instant, moi, je ne les vois pas. Et même maintenant. Je suis tellement habitué à aller par-delà. A faire de mes limites ce qu'il faut dépasser qu'elles sont parfaitement brouillées. En volant, courant, d'entraînement en entraînement, je veux les repousser, pas les toucher du doigt, pas d'ordinaire les cerner, non, faire qu'elles n'existent pas.

En regardant ton sourire, j'essaie de m'imaginer ce que veut dire ta promesse d'amour de longue durée, ce que veut dire s'aimer pour longtemps, toujours, pour l'éternité. Pour moi, l'éternité c'est celle de ce thé que j'ai ingurgité - pouvait-on seulement là-bas parler d'un amour partagé - dans cet endroit de l'autre côté. C'est cet état figé, statufié, privé de ses gestes, de son corps, du contrôle de ses idées. L'éternité c'est cet état comateux que j'ai vécu là-bas, cet état d'immobilité qui s'apparente à la mort. Je ne conçois pas quelque chose de vivant et d'illimité dans le temps. Ce qui se vit se mesure dans le présent. Dans le "Hier avec toi ça m'a beaucoup plu.". Dans le hier, l'aujourd'hui, le demain, pas l'infini.

Il ne s'agit pas de fuir la loyauté, il s'agit de ne pas la fixer au-delà de ce que je pourrai t'en assurer. Alors par honnêteté, je te le redirai, encore. Que je ne me sens pas capable de m'engager à jamais. Que je ne veux pas brûler tes premières fois sur un mensonge, si toi tu veux les passer avec quelqu'un qui te donnera des toujours, même si cette première fois corps-à-corps avec toi, hier, je l'ai désirée, même si à défaut de comprendre l'idée d'aimer pour l'éternité je saisis celle d'aimer avec intensité, pleinement, de toutes ses forces et de toutes ses idées, dans la puissance renouvelée de chaque instant, qui dit comme un nouveau 'oui, je t'aime autant'.

J'essaie de comprendre ce que peut bien être une première fois pour une personne qui peut s'engager loin comme toi, après une gorgée de notre cocktail. Détachant des dents un bout de croissant, je reste pourtant sur le sujet gourmand : "Les croissants, c'est un bout de mon enfance. Mon école franco-britannique. Je les préfère au british pudding : trop mou. Et puis l'odeur des croissants préparés... yum... c'est l'odeur du petit-déjeuner. Il ressemble à quoi ton p'tit déj préféré ?"

***

Une fois préparés en fermant nos sacs à dos pour être parés, nos regards se croisent. Je sais les concepts ornés de... tion et de... ssion que d'autres emploieraient là... d''adoration' en 'passion', brumeux pour moi comme les abstractions le sont. Mais qu'apportent-ils de plus ? Est-ce que dire des abstractions sert à gonfler les vraies émotions ? Ah bon ? Non, mes sentiments se décuplent en échangeant des regards, des sons, des moments si terre-à-terre dont ces abstractions me semblent à des millénaires. Je préfère être simple et sincère que dans ces hautes et poétiques sphères qui se donnent je trouve des airs. Peut-être que ces mots, tu les aimerais. Mais je ne veux te donner que ce que je suis, tout ce que je suis, le meilleur de ce que je suis, mais rien que ce que je suis, aussi.

*On sera ensemble pour le voyage, hein ?* "Bien sûr, Leo." L'envolée lyrique ne se mêle ainsi pas à l'envol du portoloin. Même te dire "Mon amour" me semble bizarre. Je t'aime au présent. Je t'aime dans le verbe, dans l'action, dans l'émotion. "Mon amour" me paraît si rationnel, si abstrait, si impersonnalisé, comme si tu étais un amour parmi tant d'autres. Comme si beaucoup pouvaient le prononcer pour toi. Je préfère mille fois Leo. Ton nom, il est beau. Il est à toi. Et il est des façons de le prononcer en te regardant qui ne laissent aucun doute sur combien je peux t'aimer ; qui en font un instant rien qu'à toi et à moi.

*On sera ensemble pour le voyage, hein ?* Ce voyage, nous le ferons à deux, tous les deux. A deux, Leo ; toi - et moi. Nous. Et mes parents de l'autre côté du portoloin, occupés à tout, occupés à rien, peu m'importe, ne m'intéressent en rien. Mon regard est dans le tien.

Jacob, Jafini, MMG, Allez les Griffes ! (5ème année RP)

(présence fantôme)

28 oct. 2021, 00:23
 Inktober   Cambridge   Privé  A l'encre de l'été  L.G 
Je me penche un peu en avant, en ta direction, te regarde dans les yeux lorsque je souffle en souriant :

"Ça m'a plu, à moi aussi. Beaucoup."

Et puis il y a quelque chose que tu as dit, qui m'a vraiment marquée. Touchée. Rassurée. Et c’est marrant parce que je ne l’ai constaté qu’après coup. Tu vois, je sais bien que je n'ai pas la beauté extraordinaire d'une Vélane. Alors quand tu as dit trouver mon corps magnifique… savoir que quelqu’un puisse te plaire physiquement après que tu aies vu la beauté féminine en personne - et que ce quelqu’un, c’est moi…

Je te regarde un instant en songeant à ça, à mon corps qui me convient tout à fait à moi mais qui me convient d’autant plus qu’il te plait à toi, avant de reporter mon attention sur les croissants. Mes petit-déjeuners préférés ? Hum, pour être tout à fait honnête... je ne suis vraiment pas du type lève-tôt, mais ça, tu l'as certainement constaté. Et généralement, une fois debout, la faim grogne déjà au fond du ventre, alors passer de temps à préparer quelque chose de joli à manger... mouais, j'avoue que souvent, j'opte finalement pour l'option simple, efficace et surtout rapide : sortir un bol, une cuillère, verser le lait et les céréales et se mettre à manger. Dans ce sens-là, les petits-déjeuners à Poudlard sont bien pratiques, il suffit de descendre les escaliers pour pouvoir empiler tout un tas de choses sur son assiette. Mais il y quelque chose de plus important pour moi que ce que j'empile sur mon assiette.

"C'est les personnes avec qui je partage le p'tit-dej' qui font que je l'aime ou non. Comme c'est avec elles que je commence la journée - soit elle commence bien, soit pas. Et commencer ma journée avec toi, je pense que ça a du potentiel pour entrer dans la catégorie des mes petits-déjeuners préférés."

Je te souris en prenant une nouvelle bouchée de croissant. Hmm, son goût est devenu encore meilleur maintenant que je sais qu'il symbolise un peu ton enfance. Et puis avec amusement :
"Comment tu dis en français ? Croissant ? Croissant ?", je demande en essayant plusieurs accents qui pourraient éventuellement sonner un peu français.

***

Ça y est. Le portoloin. Je prends une grande inspiration en fermant ma main autour, m'agrippant plutôt à ton regard, bien plus rassurant que cet objet. Je n'ai pas peur, mais je me rends compte que je ne suis pas particulièrement rassurée, non plus. Certainement le triangle clé-portoloin-Dominion qui me reste en arrière pensée... Mais j'ai pas le temps de réfléchir beaucoup plus longtemps. J’ai à peine le temps de te sourire que j'ai l'impression qu'on me tire par le nombril. Tout va assez vite. Je crois qu’on s’envole en quelque sorte, mais contrairement à quand je vole sur balai, j’ai l’impression de ne rien contrôler. Je crois que je cherche ton visage parmi tout ce flou coloré et le sifflement du vent.

Et puis pouf, atterrissage en toute indélicatesse. Jacob ? Ah t’es là. J’essaie de me concentrer sur ton visage le temps que tout arrête de tourner. Une fois la vision plus ou moins claire, à nouveau, je prends ta main avant de balayer du regard ce qui nous entoure. Wouah ! On est sérieusement au Chili ! Il y a quelques minutes, on était encore en Angleterre, et puis en un instant, pouf, disparus de la rue de Cambridge, pour que quelques instants plus tard, pouf, on tombe du ciel ici.

C’est tellement incroyable de pouvoir se déplacer à l’autre bout du monde juste comme ça…

C’est tellement incroyable que je ne trouve rien d’autre à dire que le tout à fait évident.

ˈli(ː)əʊ ˈʤɪnʤə
Flash McQueen, Flash McWin

30 oct. 2021, 15:06
 Inktober   Cambridge   Privé  A l'encre de l'été  L.G 
[PDV Jacob]

Dans la maison des Tramontane, fin du petit-déjeuner

Prononcer en français, Leo ? Ohoh, ce sont des histoires de placement de langues, ce qui rend la tâche malicieusement charmante avec ces "ch" qui ne se prononcent même pas comme des "sh" et ces "th" disparus. Mais ce que j'aime dans cette langue, c'est la cascade d'apostrophes et ces accents qui la font pétiller en l'entourant de fossettes et de mimiques face au terne, sobre, monotone et répétitif anglais écrit avec ces seules lettres. Le français à l'oral comme à l'écrit, ça ma paraît créatif. Et qui dit créativité dit liberté : et ça, ça me parle, en vérité.


***

Dans le désert d'Atacama, arrivée

Il est deux grandes façons de partir vite. Partir vite pour fuir et partir vite pour trouver.

J'ai toujours été dans la deuxième équipe. C'est ce que je me dis, quand mes traits se tendent face à ce portoloin, et que mes doigts s'y accrochent, une nouvelle fois. Après le roulé-boulé des sensations, je reste planté à l'atterrissage comme un piquet rouillé, l'esprit tout à fait embrouillé noyé dans un bal fantôme d'images : "Attends-moi. Je te vois flou. Jolie... mais floue. Je tourne."

Il ne fait pas de mystère que je surdéteste les voyages en portoloin, ces trajets où on ne maîtrise rien. Je préfère courir, je préfère voler, bondir, bref me sentir bouger dans une situation que je peux initier, dans une situation où ma volonté et mes capacités peuvent influer.

La tête lourde de résonances sourdes, comme une citrouille creuse où crient et ricochètent les échos, la tête qui tourne, vibrante et retentissante, je fais un mouvement de main pour chasser ces lanières d'images troubles qui s'emparent de ma mémoire. Mes idées noires s'emmêlent en toile d'araignée qui brouille, embrouille, rebrouille, ronces, mur, peau transpercée, absence de Lilly, thé, trahison, elfe de maison, le portoloin porte des idées noires [1]. Mais parce que je suis là avec toi, j'ai trouvé pourquoi je veux les contrôler. Et me débrouiller pour faire avec cette instabilité. Et la volonté donne l'impulsion pour les capacités.

Allez. Ni une ni deux, quelques minutes après, mon regard sur ton regard et je repars. On court jusqu'à l'hôtel, hein ? A corps perdu, coeur battant, en courant éperdument. Le mouvement, ça a toujours fait un bien fou, le mouvement, ça laisse en plan tout, dans la force du moment. Et filer dans le vent ça métamorphose les grimaces en rires doux. J'hoche la tête entre deux respirations : "C'était une crampe de souvenirs." Et l'histoire continue de courir à tes côtés. Je veux être plus musclé qu'une crampe, plus puissant que cette crampe quand je cours là, avec toi.

Mes parents au langage poli et policé, mes parents aux pensées pesées-millimétrées, nous les retrouvons dans le hall de l'hôtel pour nous passer nos clés. Elles portent un numéro : 214. Je te les tends. Nous échangeons quelques mots, trois fois rien. Un tiens, cet homme ressemble à tel sorcier de ton environnement ou du mien, un ou deux tu vois ces installations-là qu'on voit sont cool pour y revenir ensemble, hein. Mais avec toi je suis bien. Riant de façon sonore, riant des yeux, beaucoup de cette pression du portoloin ressort dans le lointain des ricochets du rire qui rebondit.


***

Dans l'hôtel pour les visiteurs de la Coupe

[PDV d'un visiteur]

*O tempora... O mores ! Ô temps funestes ! Ô moeurs disparues !

Le brun et la rousse, quand je les ai vus arriver au deuxième étage de l'hôtel ce matin installé derrière ma Gazette du sorcier dans la cage d'escalier, j'ai su. J'ai su ! J'ai su. Su à quel point ils m'insupporteraient : ils se portent leurs bagages ; se tiennent la main (et pourquoi pas le pied, hein ?) ; quand en croisant l'elfe aux abords de la chambre, le brun serre sa main à la rousse comme si sa vie en dépendait, le grotesque burlesque est complet ; et il prononce "nous".

A tous les coups, ils iront voir les bébés dragons. Oh que tu ferais un bon père ! Que ta bienveillance me semble grande ! Si tu es le... Blablabla - nia n°5, je leur envoie du regard ce parfum de mépris tout pris.

O tempora ! O mores ! Les valeurs véritables se sont délitées et la jeunesse n'est plus ce qu'elle a été.*


[PDV Jacob, le retour]

Je tourne le dos au vieux frustré d'en face qui visiblement n'a rien d'autre à faire que scruter le bonheur des autres comme la pire des hontes et s'en trouver réprobateur et gêné. J'ai jamais compris ces prudes anti-liberté [2]. J'ouvre grand la fenêtre pour regarder la vue, pose toutes ces affaires, d'un regard trouve l'endroit où se rendre pour obtenir les infos en bas, là-bas, tu vois ? Vite, vite, à la vitesse de la jeunesse. Vite, vite, à la vitesse de la journée. Vite, tout sortir, vite, à tes côtés. Vite, vite... marcher de ce pas vif de Gryffons énergiques. Vite, vite à la vitesse d'un coeur qui bat. Regard fulgurant vers ce guichet là-bas à tout se figurer, là.

Et puis on y va. Je pose sur toi un regard de malice, une fois arrivé là-bas ; passe à côté pour mesurer la durée de l’attente dans ce petit monde en file comme frappé d'un Collosho collectif. Attente d'une vingtaine de minutes. Ca va. On aurait eu le temps de se lancer dans une mini-bataille de boules de neige et de la gagner dans le parc hivernal de Poudlard. Ca va, surtout parce que c'est avec toi.

En tout cas, en parlant de froid, dix degrés, ça pique [3]. Il fait pas chaud ici. Je me frotte les mains avant de t’entourer de mes bras. Heureusement que nous avons enfilé nos manteaux. Puis pointe le plan horaire devant toi : "Quatorze heures : ce s'ra l’heure de la course préparatoire ! Tu crois que les dragons filent plus vite que nous ? Aucun des adultes de moins de 50 ans n'a jamais vu ça. Waw, bizarre de se dire ça. J'ai mon appareil sorcier, tu pourras ramener des photos à tes grands-parents chez toi, si tu souhaites, comme ça." Et l’enthousiasme fait glisser loin tous les doutes. Leo. Leo. Leo. L. Elle. Leo Elle est géniale. Et cette journée aussi. Et il déborde dans mon regard à la vue de ces grands espaces et de ces animations en très grand sur cette carte de la Coupe que je tends entre nous deux. J'ai hâte de voir ce à quoi ça va ressembler, et le découvrir à toi, je sens que c'était une des meilleures idées qui me soient jamais arrivées.


Reducio
[1] Jacob est allé via un portoloin dans le Dominion.
[2] J'avoue que je réponds directement au point de vue opposé défendu dans un autre Ink'oktober (cool aussi d'ailleurs, très différent, également). Mon personnage étant à peu près à l'opposé du point de vue d'Ennis dans ce post ;
[3] j’ai pris la moyenne de la saison à cette heure (glagla :wry:).

2 jours de retard, je ne me félicite pas :skeptical:, mes plus plates excuses.

Jacob, Jafini, MMG, Allez les Griffes ! (5ème année RP)

(présence fantôme)

07 nov. 2021, 19:41
 Inktober   Cambridge   Privé  A l'encre de l'été  L.G 
Et puis l'autre troll dans la cage d’escalier avec son regard dégoulinant de mépris. Qu’il replonge le nez dans sa Gazette si on le gêne !

C’est vrai que c’est teeeellement mieux de lire des lettres toutes droites alignés en mots tout droits à leur tour alignés en phrases avec majuscule et point, quand on peut se les laisser parvenir depuis les lèvres de Jacob, avec toutes la palette intonations et de couleurs de sa voix, du cri libérateur au murmure plus intime, en passant par les choses qu’il n’y a pas besoins de formuler pour comprendre ou faire comprendre. L'elfe par exemple, immédiatement je saisis.

Mais c’est vrai que c’est teeeellement mieux de balayer du regard des images animées mais plates, sans profondeur et découpées en carré quand on peut plonger dans le regard aux inflexions multiples de Jacob. De me tourner vers lui pour le chercher, ce regard, quand l'elfe approche dans le couloir étroit de l'hôtel.

Sans compter que c'est vrai que c’est teeeellement mieux de tenir dans sa main le papier lisse et fin d’un journal quand on peut serrer celle balafrée peut-être, mais infroissable, forte et vivante de Jacob. D'augmenter légèrement la pression et ainsi la connexion quand l’elfe passe. De poser la deuxième sur son épaule et m'approcher encore un peu avant de glisser tout bas : "Je suis là", regard dans le sien, parce que je veux bien croire qu'à nous deux, on peut parvenir à surmonter tous les problèmes. Peu importe leur nature, peu importe leur taille. La pensée rationnelle et réaliste passera son chemin - après tout, qu'est-ce que je suis face à un réel danger. Face à un Dominion, par exemple ? Quelqu'un sans grand pouvoir, je crains. Mais je veux croire de toutes mes forces au fort comme Jacob et Leo. Et j'y crois. Avec toute ma volonté de Gryffonne.

Le monsieur en revanche n'a certainement pas été à Gryffondor. Aucune audace, dans ces vêtements gris-noirs. Bien associé à son journal. Gazette du sorcier, hein ? Quotidien d'actualité de référence pour tout sorcier britannique. Pas aussi tape-à-l'oeil et moins excentrique que le Chicaneur, pour sûr. Une valeur sûre, en fait. Le même journal rectangulaire et uniforme imprimé en Merlin sait combien d'exemplaires identiques que liront Merlin sait combien de sorciers. Tout au plus, en le voyant avec son journal, on pourrait penser : "oh, en voilà un qui s'intéresse à l'actualité et au monde qui l'entoure". Oh oui, assis sur sa marche d'escalier c'est simple d'avoir honte des autres. Mais ce qui est sûr, c'est que je préfère teeeellement vivre ma réalité, jeune, pétillant de vie et de beauté que de lire sa réalité de papier.

Je ne sais pas pourquoi je m'attarde tout ce fil de pensée sur ce monsieur. Probablement parce qu'il m'agace à ainsi se gêner de nous, et que depuis certaines choses que j'y ai lues, je ne porte pas particulièrement la Gazette du Sorcier dans mon coeur. Mais au fond... Je lui lance un dernier regard, yeux légèrement plissés, avant de tourner la tête en faisant doucement glisser mes lèvres sur ta joue : toi et moi, on s'en fiche de lui. Je fais tourner la cé que tu m'as donnée dans la serrure.

Quelques minutes plus tard, je fais à nouveau tourner la clé dans la serrure avant de la fourrer dans la poche de ma veste, libérant ainsi ma main pour la glisser dans la tienne. C'est parti !

Même pas peur des dix petits degrés. Peut-être que mon sang anglais y est pour quelque chose, mais c'est surtout tes bras qui m'entourent et la chaleur qui irradie de tes sourires et tes regards, je crois. Tu m'éclabousses avec l’éclat de tes rires. Je sais pas si c’est ça, ta présence ou la dragonite, comme on dit ici. Un peu de tout sûrement, en tout cas, c’est contagieux.

Volontiers ! Pour les photos de dragons que je pourrai montrer à mes grands-parents. Ou une photo de toi ? De nous. Je me et te demande s'il est seulement possible de capturer dans un petit clic toute cette incroyable atmosphère qui emplit l'air, ici. Peut-être une partie en tout cas, si ce qui sera une photo mouvante est pris de manière spontanée. Ce sont toujours les plus belles, les photos spontanées, bien plus parlantes et touchantes que les mises en scènes toutes planifiées et alignées.

"J'aimerais bien aller chercher les dragongo... je-sais-plus-trop-quoi, juste avant de monter dans les tribunes. Des sortes de frites super-piquantes je crois, en tout cas ça m'intéresse."

Les trois sorciers juste devant nous dans la file d'attente en ont parlé. Aussi piquantes que ça en rappelle le feu que crachent les dragons, apparement. Ma curiosité en tout cas est piquée.

Tout comme mes yeux, par les tourbillons de poussière et de fumée à chaque fois qu'un dragon passe trop près des tribunes qu'on a finalement rejointes. Mais tout ça n'est rien comparé à ma bonne humeur et ne m'empêche aucunement de crier des encouragements, de te sourire sincèrement et de m'amuser royalement à tes côtés.

"Wow, elles sont si impressionnantes !"

Ce l'italienne rousse et sa norvégienne à crête ayant pris la tête de la course en surmontant agilement les pics escarpés que je regarde avec cet air admiratif.

"Un peu griffes ardentes à leur manière, tu trouves pas ? Si la dragonne avait été rouge. Tu penses qu'elle va réussir à rester en tête jusqu'à la fin ?"

Et un peu plus tard :

"J'ai l'impression que c'est vraiment un monde à part, celui des dragonniers. Genre ça doit être l'événement de leur vie, cette Coupe du Monde ! Je me demande ce qu'ils feront, après."


Deux jours de retard ? C'est moi qui te présente mes plus plates excuses pour ce retard bien plus conséquent.

ˈli(ː)əʊ ˈʤɪnʤə
Flash McQueen, Flash McWin

09 nov. 2021, 13:36
 Inktober   Cambridge   Privé  A l'encre de l'été  L.G 
D'impression en impression colorée, un caléidoscope de sensations se formaient et se déformaient. En un mot : la force. En un autre : l'ardeur. Tout ici est tellement, oh tellement plus fort qu'à l'extérieur. La fumée qui piquante éclabousse les yeux, la chaleur des traînées de feu qui éblouit comme pas deux. Les dragons qui piaffent leur impatience de leur taille i-mmense, la densité des regards posés sur cette confiance qu'ils dégagent et la façon dont ils emportent tout sur leur passage.

Je crois que je suis attiré par ce qui est grand, ce qui n'a pas de limite, ce qui est à conquérir : les grands espaces donnent tant envie de les parcourir. Et là, debout devant mon siège, le corps tendu vers l'arène, je regarde ces courses avec curiosité, et surtout envie, oui. Peut-être qu'un jour on sera comme eux, qu'on pourra se consacrer à ce qu'on aime, nous aussi. Qu'on saura ce qu'on aime, déjà. Le futur me paraît aussi flou qu'un écran de fumée.

J'hoche la tête quand tu dis que c'est impressionnant. Les Griffes ardentes le sont aussi comme tu le dis bien sûr... mais je ne peux m'empêcher de penser que ce que nous sommes des milliers à observer depuis ces tribunes bondées de gens venus du monde entier, ça, c'est autrement plus dur, plus grand et plus risqué aussi. Et ce risque donne le tempo du suspense, alors qu'un jet enflammé peut couper la lancée d'une vie.

Je rapproche mon visage du tien, le regard sur tes lèvres, pour ne pas perdre le fil de ce que tu dis dans la nuée des encouragements et des huées qui font hurler les tribunes de tous côtés : "Tope-là, pari pris pour l'Italienne alors. ALLEZ !". Je me lève pour applaudir et encourager : "Courage ! Allez ! Polopop, Italie à l'arrivée ! Allez, allez ! Couragio ?" Je souris dans le bruit de ces tribunes qui couvre nos paroles d'autres bruits par milliers, et continue à soutenir celle que tu as désignée un poing levé, l'autre main dans la tienne, jusqu'à la perdre de vue dans le décor plus loin. Moment fort, à ressentir soi-même supporter les sensations grisantes du sport qui passe sous notre nez. *Allez ! Allez !*

Une fois le premier tour des concurrents passés, l'atmosphère plus calme me permet de te parler : "C'est tellement beau, de tout risquer pour ce qu'on aime. Waw, suivre sa passion et voyager par-tout de compétition en compétition ! Ne pas être fixé à un endroit, waw !" Ils ne sont pas bloqués dans leur internat écossais. Tu te demandes ce qu'ils feront après. C'est vrai, les grands évènements ont un avant et un après. La Coupe du Monde en est un. Et... le Dominion ? Dernier "grand évènement", vocabulaire de la Gazette du sorcier. Non. Le Dominion n'a pas d'après. Le Dominion n'a pas d'après. Pas d'après : on n'effacera pas ce qu'il a marqué, ce qu'il s'y est passé. Non, il n'a pas d'après. Et ma main dans la tienne, je sens les cicatrices, les cicatrices que j'ai retracées, les cicatrices qui me rappellent ce que c'était et pourquoi je ne peux pas l'oublier. Le Dominion, jamais, au grand jamais je ne l'oublierais. Je-ne-veux-pas. Cauchemars, phobies et réflexes me pourrissent la vie mais le pire, le pire, ce serait l'oubli. VIVRE APRES, CE SERA VIVRE AVEC OU CE NE SERA PAS. Je te réponds alors : "Après, ils ne l'oublieront pas, ce jour-là." Risquer sa vie, même si eux c'est par passion et envie, c'est le genre d'expérience que jamais on n'oublie.

Mais je ne veux pas me morfondre dans ça, pas quand je suis avec toi, même si je sais que ça, c'est moi. Et que ne pas y penser, ne pas m'y confronter, comme le dit Alexei, c'est éviter le noeud de difficulté, pas le dénouer. Je ferme les yeux fort pour fermer le flash de souvenirs. Je me recentre sur tes traits, regarde l'écharpe que tu portes, qui t'entoure chaleureusement. Te regarde dans la chaleur d'un instant.


***

La chaleur d'un instant et surtout l'agréable d'une collection d'instants reliés un à un. Avec toi. Instant après instant, cette sensation de tisser une aventure en commun. De cornet de dragongorgonnes croustillantes en deux capes "Tout feu tout flamme" magiquement gravées achetées dans la boutique de souvenirs dragonisants jusqu'au dîner de dragombos et de sucreries face au désert - pour te connaître, sûr que les dragongembres ont ta préférence face aux draguimauves - et finalement cet échange avec le responsable de la réserve des magyars. Le gérant nous y apprend que si tous les magyars crachent du feu à plus de 15 mètres, les femelles sont plus fortes que les mâles. De cet air typique piqué de malice un peu provocatrice, j'essaie de lire tes réactions à l'évocation de ces rapports féminin-masculin : "Et chez les sorciers, tu penses que c'est pareil ?".

Jacob, Jafini, MMG, Allez les Griffes ! (5ème année RP)

(présence fantôme)

21 mars 2022, 20:11
 Inktober   Cambridge   Privé  A l'encre de l'été  L.G 
Merlin. Quelle. Journée. Quelle journée ! J'ai pris le portoloin jusqu'au Chili. J'ai parcouru en long et en large l'immense espace du festival international, reliant stands, boutiques, tribunes et bien plus encore. J'ai vu des dragons. Des vrais dragons tout en puissance et en élégance, cracheurs de feu et tout ce qui va avec. Et j'ai à mes côtés quelqu'un qui rend l'expérience encore plus grisante. Quelqu'un qui me fait sourire et rire. Quelqu'un avec qui je suis bien. Alors en fait je corrige : on a encouragé de vive voix des dragons sur des parcours spectaculaires. On s’est tenu la main en reliant les différents stands et espaces. On s’est réveillés à Cambridge ce matin et c’est côte à côte qu’on se couchera, ce soir, quelque part en plein désert d’Atacama.

Je te regarde, Jacob, et je me demande si c'est toujours le reflet des flammes qui danse au fond de nos prunelles. Aussi géniale qu'était la journée, ça fait du bien de savoir que les prochaines heures n'appartiennent qu'à nous deux, dans l'intimité des quatre murs de la chambre. C’est agréable, après une journée dehors dans un environnement où toutes les dimensions semblent amplifiées tant tout est si grand et si vaste, que mes sens puissent maintenant se focaliser entièrement sur la perception de ce qui est à proximité : ma tête allongée sur tes genoux ou ta main qui passe avec délicatesse dans mes boucles, par exemple.

"Ce tee-shirt... il te gêne ?" J'ai tout à fait conscience que mes doigts jouent depuis un petit moment déjà avec l'ourlet dudit tee-shirt, mais je sens tout de même la chaleur me monter instantanément aux joues. Je ne peux nier que le souvenir hier soir se prélasse dans mon esprit, et sans pour autant quitter ton regard, mes paupières s’abaissent légèrement sous les agréables caresses de tes doigts qui parcourent mon ventre. Ces lèvres qui ont formulé les mots enrobés de malice, celles qui se rapprochent quand tu penches la tête vers moi... Hmm, t'es décidé à me faire rougir, hein ! Presque instinctivement, ma main s’élève, effleure la commissure de ces attirantes lèvres, s’attarde un instant sur ta joue avant de redescendre. Ma voix se calque sur le ton de la tienne, quand je réponds d’un ton faussement désinvolte : "Hmm, il est pas mal ton tee-shirt." Je garde mon regard dans le tien lorsque j'en soulève un peu le bas, ne lâchant tes prunelles que le temps de glisser un regard démonstratif en dessous. "Mais ça…" Doucement, je me hisse à la rencontre de ton visage pour enfin toucher tes lèvres des miennes. "Terriblement tentant..."

Il y a tellement de détails sur lesquels je pourrais m’attarder. Nos corps orientés l'un vers l’autre. Les mots qu’on continue à se souffler, consentement et attisement, les regards qui se soutiennent, s’échappent, parcourent et reviennent. Des images d’hier soir me reviennent, se superposent avec celles du présent mais sont rapidement éclipsées par ce présent trop intense et palpitant pour imaginer plus longtemps. Les tissus qui se froissent et qui découvrent. Ces contacts frôlés, caressants et d’autres moins légers, où je sens la pression plus ferme de mes doigts contre ta peau quand je te tiens contre moi. Là où hier j'avais besoin de poser une limite, je n'en sens plus aujourd'hui. Oui oui je suis sûre, je t'assure, j'ai envie de continuer.

Mon corps exposé aux caresses de l’air frais frémit. Ou peut-être - et je crois que c'est plus probable encore - que sont ton souffle et tes caresses qui me font cet effet-là. Ainsi exposée, peut-être que je pourrais me sentir vulnérable. Mais la vérité est qu'en ta présence, je baigne dans une confiance inconditionnelle et totale. Je sais que je suis en sécurité, que tu m’écoutes et qu'il n'y a aucune pression - si ce n'est les douces pressions de nos doigts et nos lèvres sur nos peaux, mais c'est différent. De plus en plus d'envie.

De la curiosité aussi ; le regard qui se balade, s'attarde, et finit toujours par retrouver le tien. Face à toute cette nouveauté, j'essaie, je te laisse me guider, puis c'est moi qui impulse et essaie d'orienter tes gestes. Sous les peux, des tensions au contact, des colorations, de la chaleur - ça a quelque chose de fascinant.

Je découvre une cicatrice que je n'ai encore jamais vue avant. Elle ne ressemble pas à celles qui lézardent ton cou, ni aux entailles que je connais sur tes mains ou celles plus fines qui grimpent le long de tes bras. Je l'effleure du bout des lèvres. On pourrait dire qu'elle n'est pas particulièrement jolie - c'est une balafre, après tout. Mais celles qui gravent ta peau... parce qu’elles font partie de toi, je les aime. Et d'une manière spéciale, ces reliefs irréguliers et uniques contribuent à forger la beauté particulière, forte et déterminée de ton corps. Mais tes indications sont aussi claires que douces : pas la cicatrice; tu me décales un peu à côté. Avoir été freinée ne me déstabilise pas - au contraire : ton honnêteté et savoir qu'au cas où tu m'arrêtes me rassure. Avec ta confiance et ton consentement, je ne me laisse de mon côté pas intimider par la possible maladresse de certains gestes. Je t'indique que j'ai enregistré et remonte lentement en direction de la valeur sûre que sont tes lèvres, te laisse reprendre les devants. Ça ne me gêne pas de ne plus avoir le total contrôle de mon corps par moments, parce c'est toi, que j'ai confiance et que je me sais être entre de bonnes mains.

Je sais où je suis : Au Chili, à la Coupe du monde de dragonnerie, dans notre chambre d'hôtel, allongée sur le lit. Mais avec ton visage au-dessus du mien, ton corps près du mien, les décors s'effondrent, s'effacent de ma perception et glissent quelque part dans le subconscient, et tout ce que je vois, tout ce que je sens, c'est toi. Oh, ton regard, Jacob. Il y a tellement de choses à percevoir au fond de tes prunelles. J’ai rarement - jamais en fait - été aussi attirée par quelque chose que toi en cet instant. Juste... c'est tellement fort, comme sensation. Il est tellement beau, ton corps, et plus j'y pense, plus je peux le sentir. Je ne peux qu'aimer cette multiplication des connections s'intensifie entre entre nous, cette communication cadencée à tous les niveaux, de mots, de regards, de corps qui se rencontrent. Fusionner, s'accompagner. Désirs portés, emportées, transportées. Corps à coeur avec toi, Jacob.

***


"C’est mon cœur qui bat aussi fort ? ", je souffle dans un filet de voix dans lequel résonne un sourire. Le mien, le tien, les deux peut-être ; j'ai du mal à faire la distinction dans cette position, le souffle et les pensées encore un peu virevoltantes. M'écartant très légèrement, je tends une main pour prendre la tienne et la ramener vers moi. Doucement je déplie tes doigts, incurve un peu ta paume avant de poser ta main sur mon coeur, le temps que ses pulsations turbulentes qui cognent dans ma poitrine reprennent une cadence plus régulière et plus calme.

"Jacob ? Oh, elle est si douce, cette sensation qui s'agite en moi. Regard dans le tien, le bout de mes doigts parcourt avec délicatesse ta joue et je conclus : Je suis heureuse d'être ici avec toi."

Merci pour tout Jacob ; absolument tout.

ˈli(ː)əʊ ˈʤɪnʤə
Flash McQueen, Flash McWin