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21 oct. 2021, 15:14
Mettre ses différents de côté  PV 
12 NOVEMBRE 2045
@Joanne Taylor

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Rafael n'avait pas hésité une seule seconde à se lever de la table pour rassurer sa collègue Joanne. Cela faisait plusieurs mois qu'ils ne s'étaient pas adressés la parole et pourtant, l'infirmier ne pouvait pas laisser la jeune femme à la vue de tous ces élèves qui se feraient un plaisir de voir un professeur en détresse. Rafael n'avait pas pensé une seule seconde à ces mois de silence lorsqu'il s'était levé pour aider Joanne. Mais maintenant, alors qu'il la soutenait en prenant la direction de son bureau au troisième étage, les images de leur dernière conversation refaisaient surface. Il se revoyait, six mois plus tôt, dans le bureau de l'enseignante de Runes alors que Dai Hong Dao était morte dans ses bras devant une centaine d'élèves et que Joanne et ses collègues avait passé sa soirée à se battre hors de Poudlard.

Ce soir-là, Rafael ne savait pas ce qu'il s'était passé pour Joanne ce soir-là et il n'était pas sur de tout savoir encore mais il avait entendu certaines choses. Malgré tout, cela ne suffisait pas à passer outre la manière dont Joanne lui avait parlé. Les derniers mots qu'ils s'étaient dit avaient été violents et aucun des deux ne s'étaient excusés, ils s'étaient juste ... éloignés. Malgré tout, Rafael n'était pas indifférent à la souffrance de sa collègue surtout quand cela touchait à son père et qu'il connaissait une infime partie de cette histoire. Rafael était suffisamment mature pour mettre ses différents de côté lorsqu'une amie en avait besoin.

Après quelques minutes à marcher dans les escaliers, Rafael et Joanne arrivèrent dans son bureau et sans jeter un coup d'oeil à la salle d'attente, Rafael poussa la porte de son bureau pour y rentrer. Il s'éloigna un petit peu de sa collègue et se posa contre son bureau avant de relever la tête vers Joanne ne sachant pas à quoi il devait s'attendre.

#005D76
Infirmier en 2045 — Professeur de Vol depuis 2046 — Directeur de Gryffondor de Mars 2047 à Janvier 2048
21 nov. 2021, 23:37
Mettre ses différents de côté  PV 
Tu connais la chanson ? Désolée pour le retard.

Elle avait encore sur les lèvres les mots à destination d’Harrison, la haine, intacte, qui l’avait poussé à murmurer tout cela à l’oreille de la jeune fille. Elle avait la hargne dans son sang, pulsatile à ses tempes. Et, au bord des lèvres, la gerbe qu’elle retenait. Son père, son géniteur, son bourreau. Il était maintenant à la tête de tout ce merdier. Qu’est-ce que cela signifiait au juste ? Qu’est-ce que cela voulait dire pour elle, maintenant ? Elle qui s’était trouvé un refuge à Poudlard, qui s’était acquis une réputation, bien loin du nom qu’elle portait. Comment tout cela pouvait-il voler en éclat à présent ?

Sa main nouée sur le bras de Rafael ne bougea pas, ni dans la montée des escaliers – dieu qu’elle était lente – ni à l’arrivée de l’infirmerie. Elle réagit seulement au moment où ce fut lui qui rompit le contact, comme pour rappeler à Joanne l’amertume des derniers mois écoulés. Que la vie était cruelle.

« Je … euh … » Que dire, que faire ? Elle ne pouvait pas trop fuir, elle l’avait déjà trop fait, trop souvent. Il était temps pour elle de tout affronter, de vaincre les cauchemars qui l’assaillaient encore. « Il … » et parce que le dire à voix haute rendait la réalité plus effrayante encore, elle préféra se taire, fuyant le regard de Rafael, cherchant à voir ce qui pouvait bien avoir changé dans l’infirmerie depuis la dernière fois qu’elle y était passée.
22 nov. 2021, 14:18
Mettre ses différents de côté  PV 
Rafael ne s'était pas retrouvé seul dans la même pièce que Joanne depuis un petit moment et il avait du mal à se sentir à l'aise. En relevant la tête, Rafael remarqua que Joanne n'osait pas le regarder et elle ne semblait pas savoir quoi dire maintenant qu'elle n'était plus dans la Grande Salle. Elle balbutia quelques mots et Rafael devina sans difficulté que toute cette situation était trop pour l'enseignante de Runes, elle n'arrivait pas à mettre des mots sur cela.

« — Je sais Joanne, j'ai lu le journal. J'ai voulu te prévenir avant que tu ne le vois mais c'était trop tard, tu étais déjà en train de le lire.

Rafael préférait rester factuel, il ne savait pas comment faire autrement. Le sujet était beaucoup trop sensible et la majorité du temps où Rafael et Joanne avaient parlé d'un sujet aussi sensible, ils n'avaient pas réussi à maintenir un ton adapté. Maintenant qu'il avait mis Joanne à l'écart de tous les élèves de Poudlard, il se demandait ce qui allait se passer par la suite. Il avait juste voulu l'éloigner pour qu'elle puisse digérer l'information mais maintenant que c'était le cas, il ne savait pas quoi faire de plus.

Je suis désolé ... pour tout ça. Je ... laisse toi le temps dont tu as besoin pour digérer l'info. »

#005D76
Infirmier en 2045 — Professeur de Vol depuis 2046 — Directeur de Gryffondor de Mars 2047 à Janvier 2048
22 nov. 2021, 21:50
Mettre ses différents de côté  PV 
Il avait vu. Bien sûr qu’il avait vu. Qui dans cette école n’avait pas vu son nom sali par son géniteur ? Elle qui avait tout fait pour s’en éloigner, voilà que sa famille lui revenait en plein dans le nez. Comme un sévère coup de poing mal dosé. Elle souffla encore une fois, puis une seconde fois. Et lorsqu’au bout d’une demi-minute elle commença à ressentir une profonde gêne, elle se confondit en excuses. « Je suis confuse, je t’ai fait quitter la grande salle en plein petit déjeuner, je devrais y aller ». Pourtant, ses jambes n’avaient pas amorcé le moindre mouvement et ses yeux, fuyants jusqu’alors, choisirent cet instant pour se poser sur l’infirmier.

Que leur étaient-ils arrivés ? Comment leur complicité douce avait-elle pu évoluer ainsi ? On aurait dit, dans ce bureau, que deux étrangers venaient de se rencontrer. A cette idée, Joanne ressentit une profonde tristesse, un poids supplémentaire sur ses épaules, dans son estomac. Comme si une pierre énorme était attachée à ses pieds, l’empêchant de bouger. Pourquoi rien n’était jamais simple dans sa vie ? Pourquoi n’avait-elle pas pu passer au-dessus de sa rancune, de sa peur de l’abandon, de sa volonté de fuite – pour au final rester ici ? – pourquoi n’avait-elle pas pu, simplement, ranger sa fierté et son égo de côté ? Elle savait qu’il avait raison à ce moment-là, pourquoi n’avait-elle pas voulu l’admettre ?

Et comme si son cerveau voulait lui faire comprendre ce qu’elle n’avait pas encore assimilés, elle affronta le regard de Rafael et s’excusa. D’une manière un peu abrupte, qui ressemblait un peu à « Je n’aurais pas dû te dire tout ça ». Des excuses à demi-mots. Des excuses qui ne disent pas leurs noms. Des excuses qui préservent l’égo et la fierté. Elle n’avait pas besoin de ça, aussi ajouta-t-elle « Je suis désolée ».
24 nov. 2021, 12:27
Mettre ses différents de côté  PV 
Rafael n'était pas seulement désolé pour cette histoire avec son père. Il était désolé que leur relation en soit arrivée à ce point là, il en était en partie responsable pour ne pas avoir pris en compte le traumatisme de sa collègue mais il ne l'avait jamais avoué à celle-ci. Il avait été blessé par la manière dont leur dernière discussion s'était déroulée et n'avait jamais fait le premier pas depuis. Joanne réussit finalement à aligner plus de deux mots sans s'arrêter et elle semblait se sentir mal d'avoir privé Rafael d'un petit déjeuner. Et pourtant, c'était bien le cadet de ses soucis à l'heure actuelle, Joanne lui avait avoué à demi-mot les relations qu'elle entretenait avec son père et il savait que l'annonce faite dans le journal allait la toucher. Cela passait bien avant un petit déjeuner.

Mais c'est alors qu'elle ajouta qu'elle devrait sortir de la pièce et le laisser et Rafael du faire un effort pour ne pas réagir. Il avait l'impression que la fuite était bien plus facile pour elle que le reste. Mais bien qu'elle lui ait dit ça, elle resta devant lui, sans mot dire et de son côté, il ne savait pas comment réagir, une fois de plus. Elle leva alors son regard vers celui de Rafael et il ne put, même s'il l'avait voulu, quitter son regard, il était comme hypnotisant. Et alors qu'il ne s'y attendait pas, Joanne s'excusa et il comprit rapidement qu'elle ne parlait pas des mots qu'elle avait utilisés aujourd'hui.

Rafael ouvrit la bouche pour lui répondre qu'elle n'avait pas besoin d'être désolée mais se ravisa, ce n'était pas le cas. Il n'avait pas été blanc comme neige ce soir-là mais il estimait que Joanne non plus, il méritait ses excuses. Il ferma la bouche et pensa à ces excuses prononcées par l'enseignante de runes. Les prémices d'un sourire se dessinèrent sur son visage, discrètement. Il répondit alors à la brune:


« — Je pense que beaucoup de choses se sont passées ce soir-là, nous étions tous à fleur de peau et traumatisés.

Rafael avait l'impression de sentir un poids s'évaporer au niveau de sa poitrine. Un sensation qu'il ressentait passivement depuis cette dernière discussion. Il ajouta ensuite:

Mais je suis content que tu aies décidé de rester à Poudlard, tu as tout à fait ta place ici. »

#005D76
Infirmier en 2045 — Professeur de Vol depuis 2046 — Directeur de Gryffondor de Mars 2047 à Janvier 2048
29 nov. 2021, 18:50
Mettre ses différents de côté  PV 
L’ombre d’un sourire sembla passé sur le visage de l’infirmier. Comment pouvait-il l’excuser pour ce qui s’était passé ce soir-là ? Pour la véhémence des propos, des actes, des sous-entendus qui l’avaient porté à dire ce qu’elle avait dit. Qu’avait-elle attendu, au final, en prononçant ses paroles rudes ? Il avait raison. Ils avaient tous été traumatisés à la suite de cette soirée, Joanne la revivait encore la nuit. Si sa collègue brésilienne n’avait pas été là, serait-elle là, pour en parler ? Pour faire face, aujourd’hui, à l’infirmier ?

Elle répondit par un simple soupir. Un soupir lent, pas vraiment signe d’expiation, juste signe d’un soulagement. Eviter l’infirmier au quotidien se révélait compliqué. Alors, il y aurait toujours une petite gêne mais sans doute moins que ce qu’elle ressentait jusqu’alors, les entrailles nouées par la vision de l’homme qu’elle avait chassé de sa vie. Un faible sourire se dessina suite aux propos de Rafael. Enigmatique, elle répondit « Parfois, pour détruire ce qui nous détruit, il faut passer par une phase d’apprentissage et Poudlard est un bon endroit pour ça ». Nouveau soupir. Sa vie n’était qu’une succession d’embûches. Elle savait que c’était la même chose pour tout le monde, mais cela ne changeait rien.

« Mais c’est gentil, ce que tu dis ». Et alors seulement, le sourire s’installa sur son visage un peu plus longtemps. Suffisamment longtemps pour que Rafael puisse s’en apercevoir en tout cas. Elle n’avait pas lâché son regard gris-bleu et ne voulut pas s’attarder sur les battements de son cœur qui n’avaient de cesse de s’affoler à chaque fois que son regard s’attardait un peu trop.
30 nov. 2021, 11:41
Mettre ses différents de côté  PV 
Rafael await du mal à interpréter la réaction de sa collègue. Elle émit un long soupir mais l'infirmier avait du mal à savoir si elle était soulagée par la situation actuelle ou lassée de tout cela. Il décida de ne pas relever cela, il savait que la situation pouvait changer du tout au tout en quelques secondes. Il resta donc contre ce bureau, et ne bougea pas d'un centimètre.

Il vit alors apparaitre l'ombre d'un sourire sur le visage de Joanne et pensa alors qu'elle ne devait pas être lassée par la situation actuelle. Elle répondit ensuite à l'infirmier mais ce dernier eut, une fois de plus, des difficultés pour comprendre le sens qu'elle voulait en donner. Quel était cette chose qui la détruisait? Parlait-elle de son père ou de la relation qu'elle avait entretenu avec Rafael? Ce n'est qu'à ce moment là qu'il eut enfin la chance de revoir le sourire franc de Joanne, sourire qui lui était adressé.

Il s'attarda quelques secondes sur ce sourire avant de croiser le regard de la jeune femme et il sentit son coeur faire un raté. Après tout ce temps et malgré les mots durs qu'elle avait eu à son égard, il semblait encore éprouver à son égard des sentiments forts. Il hésita quelques secondes puis décida de rebondir avec humour sur les derniers propos de la jeune femme:


« — Oui, il parait que je suis gentil en effet, le plus gentil de l'école. C'est ce qu'il se dit dans les couloirs en tout cas.»

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Infirmier en 2045 — Professeur de Vol depuis 2046 — Directeur de Gryffondor de Mars 2047 à Janvier 2048
01 déc. 2021, 23:38
Mettre ses différents de côté  PV 
Joanne ne put se retenir de rire face aux compliments que Rafael s’adressait à lui-même. Elle avait une réponse toute faite, une réflexion teintée de taquinerie, mais elle était tellement pliée en deux par le rire qui lui prenait toutes ses entrailles qu’elle ne put répondre quoique ce soit pendant quelques minutes. Quand elle eut terminée – non sans un regard désolé à Rafael – elle se redressa et essuya ses yeux d’un revers de la main. « Pardon, pardon ». Le visage toujours rieur de la jeune femme recouvra un certain sérieux.

« Ce qui se dit dans les couloirs ne concerne pas votre gentillesse Mister Mason ». Son regard rieur glissa sur l’infirmier. Et puis, deux neurones firent la connexion et Joanne comprit ce qu’elle venait de laisser échapper. Elle aurait voulu rétropédaler mais il était trop tard. Alors elle se tenait là, à attendre de voir, avec un peu d’inquiétude.

L’instant d’avant, elle était rongée à l’idée de voir son père à la tête du gouvernement sorcier et là rien ne semblait avoir d’importance que ce qui pouvait bien se passer dans ce bureau, que ce que pouvait bien penser Rafael. Il avait raison, en quelque sorte. Il était le plus gentil mais bien plus encore, il avait le don de lui faire penser à autre chose, ce dont elle avait eu cruellement besoin les derniers mois. Mais elle n’avait pas le droit de penser à ça, elle n’avait pas le droit de lui demander de l’aider à penser à autre chose. Après tout, c’était elle qui l’avait mis à la porte. Pas l’inverse. A mesure que ses pensées s’égrenaient, le sourire de la jeune femme s’évanouit.
02 déc. 2021, 00:26
Mettre ses différents de côté  PV 
En réalité, Rafael n'écoutait pas ce qui se disait dans les couloirs et n'en savait rien. Il se fiait plus souvent aux choses qu'on lui prouvait plutôt que les "on dit" de certains. De son côté, Joanne partit d'un éclat de rire et l'infirmier ne savait pas si elle se moquait de lui ou si il avait raté un élément drôle. Il devrait peut-être faire attention à ce qu'il se disait dans les couloirs, Joanne semblait être plus au courant que lui.

Après un effort, la brune parvint à se calmer et retrouver son sérieux. Elle s'excusa auprès de Rafael qui ne savait toujours pas s'il devait rire avec elle ou s'offusquer. Il préféra garder sa bonne humeur et lui répondit par un sourire. Elle ouvrit de nouveau la bouche pour lui dire que ce n'est pas ce qu'elle avait entendu dans les couloirs. Cela voulait donc dire que certaines personnes parlaient de lui, mais pour dire quoi? Rafael fronça un sourcil, interrogateur. Il se demandait ce qu'avait voulu dire sa collègue avec cette remarque.

Cette-dernière semblait avoir parlé trop vite. Il voyait son sourire disparaitre petit à petit et il devina qu'elle regrettait ce qu'elle venait de dire. C'était cependant trop tard, elle avait éveillé la curiosité de l'anglais et celui-ci voulait en savoir plus. Il demanda alors:


« — Tu as l'air bien au courant de ce qui se dit sur moi. Maintenant que tu as commencé, tu peux continuer, tu en as trop dit. »

#005D76
Infirmier en 2045 — Professeur de Vol depuis 2046 — Directeur de Gryffondor de Mars 2047 à Janvier 2048
02 déc. 2021, 00:39
Mettre ses différents de côté  PV 
Bien évidemment, elle en avait trop dit. L’homme voulait tout savoir. Elle lui lança un regard digne de Serpentard, les yeux plissés comme un serpent avant l’attaque – si si, ils plissent les yeux, vous ne vous en rendez pas compte juste parce que vous courez. Joanne pesa longuement les mots qu’elle allait dire. De manière à dire la vérité sans trop dévoiler sur ce qu’elle-même en pensait.

« Tu vas me dire que tu n’as jamais surpris le regard amouraché des étudiantes ici ? ». Regard suspicieux mais sourire pas très loin. Joanne était certaine qu’en dérivant ainsi sur les jeunes sorcières, elle ne donnerait pas son avis à elle, son point de vue sur la « gentillesse » de l’homme qui lui faisait face. PARFAIT. « Elles parlent pourtant souvent de toi dans les couloirs. Et des techniques qu’elles pourraient prendre pour rejoindre l’infirmerie sans danger ». Il ne pouvait pas avoir manqué ça, n’est-ce pas ? Si Joanne, du haut de sa tour, perdue au loin dans ses runes mystiques, c’était rendu compte de ça, tout de même …

Maintenant qu’elle avait lâché le morceau, elle était un peu près certaine de ne pas être embêtée. Elle avait bien dit ce qu’il fallait non ? Fière comme un paon, elle était tout sourire devant Rafael. Cela l’étonnait qu’il ne se soit pas rendu compte des différents manèges des étudiants. Mais après tout, peut-être était-il si bien concentré sur son travail qu’il n’avait pas le temps de remarquer ça ? Maintenant, c’était fait ! Et tout ça grâce à Joanne. C’est qu’elle était fière l’enseignante de rune.