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01 nov. 2021, 14:34
Le Cabinet de Curiosités
Ruby et Adaline présentent
Le Cabinet de Curiosités
Bienvenue dans ce sujet. J'imagine que c'est le titre qui vous a attiré ici ! Trêve de mystère : vous voici dans une pièce de théâtre. Divisée en actes, eux-mêmes divisés en scènes, cette pièce de théâtre joliment appelée Le Cabinet de Curiosité retrace quelques aventures de Ruby Everheart et Adaline Macbeth. De quoi avoir une idée de leur relation. Cela nous permet aussi, en tant que joueuse, d'explorer les dialogues et la façon de parler de nos personnages. Toutes les scènes sont co-écrites. Ce post d'introduction est voué à changer pour accueillir au moins un index.
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Dernière modification par Adaline Macbeth le 27 juil. 2023, 07:57, modifié 2 fois.

Animagus renard polaire
6ème année

01 nov. 2021, 14:38
Le Cabinet de Curiosités
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Acte I
La Tragédie de Macbeth et Everheart
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Scène 1
L'écrin du Ruby
Le dimanche 5 mars 2045, dans la salle commune des Gryffons alors que la lune est haute dans le ciel et que s'élèvent le ronflement des sorciers et de certains de leurs compagnons à poils. La cheminée de la pièce rouge est faiblement allumée et l'ombre d'une sorcière la recouvre : Ruby Everheart est assise en tailleur devant l'âtre. De légers bruits de pieds nus dans l'escalier de pierre caressent le silence du salon alors qu'Adaline Macbeth découvre la blonde.
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ADALINE – Qu'est-ce que tu fais debout ?

RUBY – J'avais froid. Elle se retourne et croise le regard d'Adaline. Et j'aime observer le feu. C'est hypnotisant, tu ne trouves pas ?

ADALINE – Froid ? elle dit plus bas en s’avançant. Je sais déjà que tu aimes le feu. Une pause. Il te ressemble un peu.

RUBY – C’est un joli compliment. Et toi, pourquoi t’es-tu levée ? Une insomnie ? J’ai de la chance, je n’aurais pas aimé que d’autres insomniaques me découvrent ici. J’aurais eu encore plus froid.

ADALINE – Non. Je fais pas d’insomnies. Une autre pause. Je travaillais sur ce devoir de Métamorphose. Et me voilà maintenant.

RUBY – Je suis peu douée en Métamorphose, après le Vol. J’ai essayé déjà de m’améliorer mais ça n’a pas été très concluant.

ADALINE – Ah ? Une moue se dessine sur son visage. Moi, c’est ma passion. C’est fascinant de se dire que la matière peut se transformer, au point où je peux devenir un oiseau.

RUBY – Est-ce un souhait ? J'ai dû lire quelque chose un jour sur... Quel est le nom, déjà, l'Animagie ? Enfin, de ma lecture, j'ai retenu ceci : rares sont ceux qui arrivent à se transformer en oiseau ou en une créature ailée — pourtant cela t'irait bien, être de l'air.

ADALINE – L’Animagie… tu sais, je serais une Animagus un jour. On entend le sourire dans sa voix. Un oiseau peut-être.

RUBY – Je ne doute pas de toi ! Tu es douée, c’est évident. Tu réussiras. Elle tapote le sol à sa gauche. Tu viens ?

ADALINE – D’accord. Prend place à côté de Ruby. J’ai un secret à te confier.

RUBY – Vraiment ? Ses yeux s’écarquillent, scintillants. Je serais curieuse de le connaître.

ADALINE – Oui… Hoche la tête en s’approchant un peu plus. Lynch m’a donné un cours particulier de Métamorphose le mois dernier. Et… Regarde à droite et à gauche. Il faut que tu ne le répète à personne d’accord ?

RUBY – Je sais tenir ma langue, ne t’en fais pas. Elle hausse un sourcil, curieuse plutôt qu’agacée. Je t’écoute ?

ADALINE – D’accord. Hoche encore la tête, décidée. Et bien… pendant ce cours, Lynch nous a métamorphosé en animaux.

RUBY – Vraiment ?! En quel animal t'es-tu changée alors ? Raconte moi, comment c'était ?

ADALINE – Un oiseau… bleu… Les yeux dans le vague. C’était merveilleux ! J’avais la sensation d’être un oiseau, non, de l’avoir toujours été.

RUBY – Oh, tu sembles faite pour ça ! Un sourire lui vient, dû à la passion d'Adaline, puis ses yeux se plissent. Si jamais tu veux me montrer tes dernières métamorphoses réussies un jour, ou même m'enseigner ta préférée, 'hésite jamais. Je n'apprécie peut-être pas les cours de Méta', mais j'aime apprendre.

ADALINE – Ça me plairait oui ! Il faudrait que nous fassions ça. Elle sourit. C’est quoi ta matière préférée, alors ?

RUBY – Contente que tu sois d'accord ! L'Astronomie et la Botanique me plaisent, mais... Ce n'est rien comparé aux Potions ! Je crois que je suis plutôt douée. Comme pour les sortilèges de feu, ceux-là me sont chers.

ADALINE – Je ne m’intéresse pas beaucoup à l’Astronomie, je ne garderais pas cette matière l’an prochain. J’aime beaucoup la Botanique, par contre. Un silence. Les Potions sont un peu mon point faible…

RUBY – Vraiment ? Elle prend un air innocent. C’est terrible, mais ça peut se résoudre...

ADALINE – Tu m’apprendrais à concocter tes Potions préférées ? Un sourcil levé.

RUBY – Une potion anti-feu, ça te plairait ? Elle marque un temps, puis se décide et murmure. À moi de te confier quelque chose... J’aimerais terriblement savoir maîtriser la potion crache-flammes. Elle est pas au programme, ni cette année ni l’année prochaine. Je vais avoir besoin d’aide, tu n’crois pas ?

ADALINE – La potion crache-flammes ? Je vais t’aider. Marque une pause pour réfléchir. Tu crois qu’on pourrait trouver sa recette à la bibliothèque ?

RUBY – Je ne sais pas. Elle prend un air songeur, soudainement préoccupé. Je n’aime pas trop cet endroit. Mais, tu as raison, il n’y a pas beaucoup de lieux où cette recette s’ra accessible. À moins que... Mes livres ! Tu vois, je possède un exemplaire des Potions de grand pouvoir, de Mille herbes et champignons magiques, sans compter notre Grand livre des potions de Beaulitron. Je ne comprends pas tout au premier, mais j’adore le feuilleter.

ADALINE – Tu n’aimes pas la bibliothèque ? Ne put s’empêcher de relever la brune. Pourquoi ? Tes livres ont l’air intéressants. On devrait se retrouver ici demain soir pour chercher la formule de la potion crache-flammes.

RUBY – Je... Son visage se ferme encore plus. Aucune importance. Il y a des choses que je préférerais oublier dans cette vie, et d’autres que je préférerais voir se prolonger. Un sourire entendu vers Adaline, qui se transforme en haussement de sourcil malicieux. Formule ? Une potion n’est pas une incantation, enfin c’est d’accord. Je viendrai ici en fin de soirée et puis je t’attendrai.

ADALINE – Avec les joues rouges. Recette alors ? C’est entendu. Elle hoche la tête avant de se lever. A demain.

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02 janv. 2022, 16:51
Le Cabinet de Curiosités
TW harcèlement scolaire


Scène 2
Se parer de sois
Le mardi 11 avril 2045, en Salle Commune de Gryffondor. Tard dans la nuit, alors que la pièce est éclairée par la lueur tremblante des quelques bougies, de la cheminée, qui apportent sa chaleur au lieu.
Ruby Everheart est assise de tout son long sur l’un des canapés, faisant face aux escaliers. À côté d’elle, une montagne de petits papiers, déjà constellés d’encre. L’un d’entre eux se trouve emprisonné sous les doigts de la jeune sorcière. Son autre main est occupée à tenir sa baguette.
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RUBY – Lacarnum Inflamare. Le parchemin s’enflamme puis se consume doucement dans les airs. Bien. Elle prend un nouveau papier.

ADALINE – Apparaît dans la pénombre. T’as écris quoi sur ces papiers ?

RUBY – Il y a de tout. Des pensées, des lettres reçues ou qui ne seront jamais envoyées, des tentatives de devoirs de mé... Des brouillons qui méritent de disparaître. Une pause. Elle pioche un papier, vierge, et le tend à Adaline. Si tu devais écrire un secret pour qu'il disparaisse, ce s'rait quoi ?

ADALINE – Un sourcil levé. Un secret ? Plus bas. Je crois qu'il n'y a que ma grand-mère qui m'aime vraiment. Pas que ça me fasse quoi que ce soit hein !

RUBY – Oui, un secret. Elle fait complètement mine de n’avoir rien entendu. Qui est du genre à être caché, et que seul un parchemin qui s’embrase a le droit de connaître. Tout le monde a un secret comme ça, non ? S’adressant à elle-même, tout bas, si bien qu’Adaline ne peut l’entendre. Ça cache des plaies à vif mais ça c'est un secret. Plus haut. Elle agite son papier vierge, doucement. Alors approche.

ADALINE – Les sourcils froncés cette fois. Elle ne m'a pas entendu... Elle dit tout bas en se rapprochant de Ruby. Tu veux que j'écrives un secret sur ce bout de papier alors ?

RUBY – Je suis contente que tu n’aies pas dit « ce » secret. Enfin bref. Tiens, il est tout à toi. N'est-ce pas un joli symbole ? Après je pourrai le brûler — à moins qu'tu veuilles le faire ?

ADALINE – Ne relève pas et attrape le papier. Elle écrit « mes parents ne m'aiment pas » avant de le plier en 4 et de le rendre à Ruby. Tu peux le brûler...

RUBY – Lacarnum Inflamare. Elle semble s’adoucir, tandis que le parchemin tombe en cendres, et sourit. Alors ? Ça va mieux ?

ADALINE – Ses épaules tombent. Elle souffle. Oui. Ça va mieux. Une pause. Tu me partages un de tes secrets ?

RUBY – Si je te le disais... Sourire en coin, ses yeux brillent, et elle fait un geste de la main. J’ai compris, t’en fais pas. Un secret ? Je n’ai pas aimé l’école primaire. Je... Les dernières années, surtout. Avant, j’étais trop petite pour comprendre ce qu’on me faisait. Ensuite, j’étais trop sage pour tenter de me défendre. Une pause, un silence lourd. Tu as compris ?

ADALINE – Les sourcils froncés. Non. Je comprends pas.

RUBY – Mon secret, il parle de violence. Qui ne se voit pas toujours. Il parle d’agressions, comme disent les adultes avec leurs mots solennels. Il parle de tourments répétés. Le mot dans le dictionnaire, c’est harcèlement je crois. Son ton de voix laisse paraître combien elle est au contraire sûre d’elle. J’ai appris ça cette année. Il n’est jamais trop tard.

ADALINE – Avec de gros yeux. Oh. Je... suis désolée ? Sur le ton de la question. Je suis jamais allée allée à l'école primaire. C'est débile l'école alors ?

RUBY – Je sais pas, je n'm'en souviens pas très bien, enfin pas de tout. Son regard se perd dans le vague, elle semble absente durant une dizaine de secondes puis s'anime à nouveau. Désolée d'avoir demandé ? C'est rien. Mais sois pas désolée pour moi.

ADALINE – Prise au dépourvu, se gratte la tête. D'accord. Un moment de silence qui s'étend. Parle moi de ta famille.

RUBY – Ma famille ? Elle fronce les sourcils, pensive. Puis, à elle même : Qu'est-ce qu'il y a a dire sur eux ? À Adaline : Il y a Amelia. Ma jeune sœur. Je ne sais pas quoi dire, elle est distante. Je... J'ai été trop éloignée de ma famille pour savoir encore parler d'eux. 'fin, je dis ça comme si c'était terminé. Elle a un petit rire nerveux.

ADALINE – Écoute attentivement. Alors t’en es pas proche ? Ça ne te dérange pas ?

RUBY – Pourquoi ? Avec sincérité. Ça devrait ? J’ai tenté de me rapprocher d’Amy, tu sais, mais c’est ainsi. Peut-être que cela me ferait plus de mal et de peine qu’autre chose d’être proche d’elle. J’ai trouvé mon réconfort ailleurs, de toute façon.

ADALINE – En haussant les épaules. En fait, j’en sais rien. Je ne sais pas si je te l’ai déjà dit, mais j’ai une grande famille. Pourtant je me sens pas proche d’eux. Elle lève l’index. Sauf de ma grand-mère. J’ai essayé d’être proche de ma cousine mais… argh, je ne sais pas.

RUBY – Je vois. « Essayer d’être proche », c’est amusant non ? On ne peut pas forcer ça, de c’que je sais. Avec ta grand-mère, tu ne t’es pas forcée n’est-ce pas ?

ADALINE – Réfléchit. Non, je ne me suis jamais posé la question avec ma grand-mère. Ma cousine est un cas à part, je… l’aime mais elle me fait du mal…

RUBY – Alors c’était naturel. Un haussement d’épaules, un léger sourire. C’est un peu étrange, et en même temps je comprends. Parfois on n’arrive pas à détester certaines personnes alors on les aime à la place pour éviter de rien ressentir tout court. ´fin, je n’parle pas de ta cousine ! Juste des humains, en général.

ADALINE – Mh mh… Hoche la tête. Et tes parents toi ? Tu leur parles souvent ?

RUBY – Ça dépend, à la maison parfois je suis proche de ma mère et puis plus rien. Je ne leur envoie plus beaucoup de lettres, ici. Et les tiens ?

ADALINE – Ah oui ? Ça me rassure alors… Plus bas. Moi, je ne suis pas proche de mes parents du tout. Ma mère m’envoie plus de lettres qu’elle ne me dit de mot quand je la vois. Des lettres débiles…

RUBY – Est-ce que tu fais semblant, alors, d’être proche d’eux ? Moi je n’verrais pas l’intérêt — s’ils daignent pas s’intéresser à moi, pourquoi faire des efforts pour eux ? Je n’réclame pas leur attention, j’ai besoin de quelque chose de plus grand. De l’admiration, de la reconnaissance, ces choses là.

ADALINE – Non... Réfléchit. T'as raison, je n'ai pas besoin qu'ils s'intéressent à moi. Je serais une grande sorcière plus tard et je n'en aurais rien à faire de mes fichus parents. Sur un ton qu'on ne sait pas s'il est décidé.

RUBY – Ça me plaît, comme état d’esprit. Elle a un sourire espiègle. On a beaucoup parlé, non ? D’autres choses à libérer ?

ADALINE – Mh… ça commence à faire plusieurs jours que… Pensive. J’ai envie d’aller voir mon cousin. Un silence. Il est en première année à Poufsouffle, et lui, il sait comment c’est à La Citadelle.

RUBY – Et c’est important de savoir comment c’est, là-bas ? Je t’aurais bien accompagnée mais ça ne m’importe pas vraiment, c’genre de choses. Enfin, s’il est content de t’en parler, c’est le principal.

ADALINE – Je comprends. Un peu plus bas. Je ne sais pas s’il voudra me parler tout court. Avec un sourire en direction de Ruby. Bon, je vais me coucher. On se voit demain pour que tu me parles Potions ?

Animagus renard polaire
6ème année

16 août 2023, 22:55
Le Cabinet de Curiosités
Scène 3
Qu'est-ce que la mort ?
Le lundi 29 mai 2045, un silence de mort plane sur le château. Il est tôt le matin, alors que le soleil perce à peine dans le ciel et que les premières lueurs se dispersent dans le dortoir des rouges. Un rayon chatouille le visage d’Adaline Macbeth, les yeux grands ouverts. Elle n’a pas l’air d’avoir beaucoup dormi. D’un bond silencieux, elle se lève et traverse son dortoir. Dans le couloir, elle croise Ruby Everheart, avec la même mine fatiguée. Avaient-elles rendez vous ?
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ADALINE – C’est dingue ce qui se passe. Elle plonge ses yeux dans ceux de Ruby. Pas vrai ?

RUBY – Quoi, la pleine lune, les nuits blanches ? Dingue oui, c'est le mot, enfin on s'habitue. Impossible de dire si elle taquine Adaline avec sarcasme ou si son ignorance est réelle.

ADALINE – Qui fronce les sourcils. Tu crois qu’on peut s’habituer à tout ?

RUBY – Mais pourquoi toutes ces questions ? Légèrement irritée. J'crois que tu t'en poses trop. Puis elle se radoucit, désormais inquisitrice. Tu es inquiète ? Ou plutôt, qu'est-ce qui t'inquiète ?

ADALINE – Qui n’arrête pas de froncer les sourcils. La mort ! La mort m’inquiète ! Et je m’inquiète si elle ne t’inquiète pas.

RUBY – Tant que tu as bien vécu avant, t'as pas à avoir peur de la Mort. Sur un ton passionné. Fais l'inverse, effraye la mort en vivant un peu trop ! Tu vois ce que je veux dire ? On est trop jeunes pour se soucier d'ça.

ADALINE – Tu crois ? D’un air peu assuré. Finit par hocher la tête, les pensées cheminent. Un moment de silence. Tu étais là, dans la grande salle, quand c’est arrivé ?

RUBY – Elle prend un air pensif, quelques instants, puis répond sur un ton un peu trop léger. Oh, tu parles de ça ? J'en ai entendu parler vaguement, je n'étais pas là non. T'as tout vu toi ? C'est pour ça qu't'es aussi inquiète que ça t'arrive ? C'est dommage.

ADALINE – Non. Elle répond d’un ton plus sec. J’étais pas là, j’ai pas vu ce qui s’est passé et c’est encore pire. Un silence. Tu peux pas me dire que tu t’en fous ? Un ton au-dessus, en se retournant brusquement pour regarder Ruby en face.

RUBY – Prise de court, son visage se change en expression de surprise face à la question d'Adaline. Et pourquoi pas ? Sa voix montre un étonnement sincère. C'est pas mon problème, c'est aux Grands de s'en occuper, ils sont là pour ça non ? Ça va rien changer que j'm'en soucie ou non. Si ça tourne mal, on nous mettra à l'abri, les gens trouveront des solutions j'suppose. Moi j'ai d'autres choses à faire en attendant.

ADALINE – Elle détourne le regard, les sourcils froncés, luttant contre l’envie de partir. Moi je suis pas sûre que les grands pourront nous mettre à l’abri. Si ce genre de chose peut arriver… quoi d’autre ? Je me rend pas malade mais j’y pense.

RUBY – Elle fronce légèrement les sourcils en signe d'incompréhension. Mais qu'est-ce qu'on peut bien y faire ? Je m'dis : autant ne pas s'inquiéter et attendre. Peut-être que ça passera, « tout ça... ».

ADALINE – T’as raison, on peut pas faire grand chose. Je suis qu’en deuxième année, je peux même pas lancer un Repulso. Une mine déconfite.

RUBY – Elle reste indifférente à l'air d'Adaline, sans méchanceté, seulement pensive. Repulso, on peut toujours s'entraîner à le lancer. Ou d'autres sorts, comme tu veux ! Une pause. J'aimerais bien savoir lancer Lashlabask. Ou Expelliarmus. Le genre de sort qui permet d'se défendre mais qui montre juste une attaque... Tu vois ?

ADALINE – Je sais lancer Expelliarmus. Je peux t’aider.

these violent delights have violent ends

03 oct. 2023, 17:48
Le Cabinet de Curiosités
Scène 4
Le tournoi
Le samedi 16 septembre 2045, dans la soirée, les conversations dans la salle commune de Gryffondor sont toutes chuchotées et une tension a envahit tout l'espace. Sur tout le château est tombé une aura sombre, pesante qui effraie jusqu'aux tableaux - tous partis voir de plus verts paturages. Adaline et Ruby sont assises devant le feu. Les autres membres de la maison rouge vont progressivement se coucher, et les deux filles ont l'air d'attendre qu'ils s'en aillent pour se mettre à parler.
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ADALINE – C'est Leo qui l'a touché. Tu te rends compte, ça aurait pu être toi, ou moi.

RUBY – Toi peut-être, mais pas moi. Faut vraiment être stupide ou trop curieux pour oser toucher à la magie noire quand on n'y connaît rien. Elle jette un coup d'œil penaud à Adaline. Enfin je veux dire, t'y aurais pas touché, hein ? Surtout après toutes les explications de Montmort. T'as vu la tête des professeurs à ce moment là ?

ADALINE – Elle réfléchit et pince les lèvres, puis secoue la tête. T’as raison, c’était vraiment débile de toucher à ça. L’aura qui s’en dégageait… je l’ai sentie. J’aurais jamais touché cet artefact.
Un petit blanc, les derniers mots de Ruby semblent lui revenir. Montmort a du vivre des sales trucs.

RUBY – Avec un sourire en voyant qu'Adaline acquiesce. Exactement. Une pause. Elle a encaissé pas mal de choses mais au final elle a gagné le respect de tous et la renommée alors ça vaut l'coup, non ? On n'joue pas avec la magie noire mais on peut s'en servir pour atteindre la gloire. Une fraction de seconde, puis elle reprend. J'aurais mis mon nom dans l'Urne, si je pouvais. J'crois bien que je l'aurais fait.

ADALINE – En fronçant les sourcils. T’aurais mis ton nom dans cette urne pour la gloire ? Une pointe de dégoût dans la voix. Jamais je le ferais, jamais. Personne devrait le faire d’ailleurs. Elle marque une courte pause. Tu te souviens quand on parlait de Dai Hong Dao ? C’est aux élèves de cette école de trouver des solutions alors. Ça nous concerne maintenant.

RUBY – Pourquoi pas ? C'est l'occasion de se démarquer des autres, de se distinguer parmi tout un tas d'élèves à Poudlard et ailleurs ! Une moue d'incertitude. Si tu le dis. Les sourcils froncés, l'air interloqué. Ça ne t'intéresse pas, toi, de marquer Poudlard de ton passage ? Et qu'on se souvienne de toi après ?

ADALINE – pensive. Si, mais pas comme ça. Je voudrais qu’on se souvienne de moi parce que j’ai fait une découverte magique ou parce que je suis la plus douée des Animagus. Pas pour mourir dans un tournoi.

RUBY – Elle fait la moue, songeuse et à moitié convaincue. Mh, je vois. Mais je ne compterais pas mourir dans ce tournoi, moi ! La gloire, c'est surtout quand on gagne, c'est ça qui m'intéresse. Tu verras, je trouverai un moyen un jour. Peut-être pas dans un tournoi, ce sera autre chose, sûrement, mais ça viendra. Elle jette un coup d'œil à Adaline, puis continue, sincère. Toi aussi, tu y arriveras, on se souviendra de toi. J'en suis sûre.

ADALINE – Avec un petit rire. Je pense que tu ferais une bonne duelliste. Peut-être que ce sera ça... qui feras ta gloire.

RUBY – Avec des yeux qui s'illuminent. Tu le penses vraiment ? Merci, ça me fait plaisir. J'ai hâte de voir où la magie nous mènera, toutes les deux.

Animagus renard polaire
6ème année