Début novembre 2046
Troisième année
ft. @Lancelot O'Lake

☽ Nouvelle Lune ☾

Suite : 1 & 2

La fin des cours venait de sonner. La classe s'empressa de ranger affaires et baguette, avant de filer à grand pas en direction de la Grande Salle pour le déjeuner. Malgré la faim, Eugène décida de repousser l'heure du déjeuner. Actuellement, il y avait plus important que de la nourriture à cet instant : son association qui, en l'état, n'était qu'à ses balbutiements. Il avait le slogan, le nom, les personnes visait par son mouvement, mais ça ne s'arrêtait qu'à là. En fait, bien qu'il réfléchît continuellement à son projet, Eugène n'avait pas trouvé le temps de faire plus. Trouver de l'aide n'était plus facultatif.

Le voilà donc à la fin de son cours sur l'étude des moldus, à s'approcher timidement du bureau de monsieur O'Lake — anciennement bibliothécaire — qui commençait à réunir ses affaires. Eugène avisa son professeur, puis autour de lui. Il ne savait pas comment l'aborder, ni comment amener le sujet. En fait, sur le coup, Eugène eut peur que son projet soit moqué ou peut-être mal-vu qui sait ? Tout était possible, en soit. Eugène respira un bon coup, tritura la lanière de son sac et osa prendre la parole :

— Excusez-moi monsieur... j'aimerais vous parler de quelque chose, enfin, d'un projet que j'ai en tête depuis un mois.

Était-ce suffisant ? Devait-il en dire plus ? Ou bien attendre que monsieur O'Lake l'invite à donner plus de détail ? Eugène était clairement hésitant.

— Est-ce que vous aurez un peu de temps à m'accorder ? Je sais que c'est la pause déjeuner...

Il ne finit pas sa phrase et se contenta de regarder son professeur, en attente d'une quelconque réaction de sa part.

Voici mon premier pas de danse, monsieur, en espérant que cela vous convienne ! Dans tout les cas, merci d'avoir bien voulut participer à ce projet

Excusez-moi pour cet affreux retard.

L'un de mes premiers cours venait de se terminer. Le stress retombait tel un soufflet trop cuit dans un four ; il était enfin temps de s'en aller pour se restaurer et retrouver ─ en quelque sorte ─ le calme afin que je pusse reprendre mes esprits, mais pour réaliser une rétrospection pour améliorer mes prochains cours. Je ne voulais pas paraître ennuyeux : les moldus méritaient une considération autre que celle de l'espèce animale pour les sorciers. Alors, je désirais la perfection.

Les froissements des sacoches, le battage des ouvrages en leurs fonds prouvèrent l'excitation des élèves par rapport à la fin de leur supplice que représentait ces heures d'études. Ils ne laissaient guère transparaître autre ressentiments, et je préférai ne faire aucun commentaire. Néanmoins, alors que je rendisse à mon sac une partie de son contenu originel, je vis s'approcher de moi avec une hésitation grandement perceptible. Était-il victime d'un quelconque problème ?
Je m'inquiétai en quelque sorte, mais malgré ce ressentiment, je me devais d'être présent, à l'écoute pour lui. Alors, je m'assis sur mon bureau, les jambes pendantes dans le vide.
Je voulus poser ma première question, mais eus-je à peine le temps d'ouvrir la bouche qu'il entama la discussion. Finalement, il allait bien ; il ne désirait qu'un point de vue sur un projet personnel ; j'appréciais bien plus cela que le réconfort.

─ Oui, bien entendu. J'ai tout mon temps et ne vous en faîtes pas pour la pause déjeuné, nous pourrons nous rattraper un peu plus tard. De quoi voudriez-vous parler par rapport à votre projet ? Voulez-vous me le présenter avec un peu plus de profondeur ?

Si cela lui permettait de quitter cette hésitation qui le maintenait dans des bras d'acier, je l'écouterai pendant des heures.

Début novembre 2046
Troisième année
ft. @Lancelot O'Lake

☽ Premier Croissant ☾

Suite : 1 & 2

Monsieur O'Lake s'était assis sur son bureau et écouta ce qu'il avait à dire, ou du moins, le peu de chose qu'Eugène osait dire. Il préféra savoir que son professeur était disponible par politesse, avant de se lancer dans une explication détaillée de son projet. Eugène se détendit au "Oui, bien entendu" de Monsieur O'Lake qui, aussitôt, lui posa deux questions. Le troisième année acquiesçait et prit un temps de réflexion pour mettre de l'ordre dans ses pensées. Par quoi pouvait-il commencer ? Déjà, présenter l'association serait un bon début.

— Je souhaiterais mettre en place une association qui pourrait aider les élèves discriminés en leur donnant la parole et en facilitant le contacte entre eux et les adultes. De plus, cette association aurait pour but de sensibiliser les autres aux discriminations avec les témoignages des concernée, des affiches, etc.

Que pouvait-il rajouter d'autres ? À nouveau, Eugène réfléchit, avant de reprendre la parole :

— Quand je parle de discrimination, j'entends toutes celles qui touchent aussi bien les Moldus que les Sorciers : le racisme, la lgbtophobie, la discrimination du statut de sang et j'en passe !

Ensuite, que pouvait rajouter ? Peut-être donner le nom de cette association ? Mais surtout, pourquoi il souhaite lui en parler ?

— Je pensais nommer ce mouvement "Refugium" et si je vous en parle, c'est parce que je stagne un peu dessus et je pense que l'aide d'un adulte serait la bienvenue... Mais pourquoi vous précisément ? Comme vous êtes professeur d'étude des moldus, je me disais que vos connaissances sur les deux sociétés pouvaient être utiles ?

Aucun problème monsieur, prenez le temps qu'il faut

Les premiers mots prononcés furent déterminants. Il en fallut très peu pour m’installer au cœur du filet. Une association était une merveilleuse idée afin de permettre à des jeunes de se sentir à la fois écoutés et soutenus ; cela était souvent ce qui légitimait à une minorité de se faire entendre, du moins, dans le monde moldu.

Ne voulant point l’interrompre, je me posais sur chacune des bases proposées, toutes liées à un sentiment de grande empathie et d’entraide à l’autre. Cela était assez pour me convaincre. La décision ne se présenterait donc pas comme une ennemie, mais comme une poignée tendue vers un avenir où la lumière ne signifierait plus la fin d’un tunnel de ténèbres. J’installai mes mains jointes sous mon menton, faisant mine de réfléchir comme tout adulte pouvait le faire pour introduire une annonce qui changerait le cours des évènements.

— C’est un projet d’une convoitise intéressante si je peux me permettre. Les différentes discriminations sont un fardeau généralisé qui ne repose que sur un seul et unique fait : l’idéologie. Même si les moldus sont les rois de l’exclusion sur de nombreux points, il est important, comme vous le remarquez, que nous aussi, sorciers, réalisions une pratique discriminante tout autant cruelle. Un dictateur moldu eut fait de même il y a plus d’un siècle ; déjà j’eus trouvé que les moldus eurent fait fort, mais je ne pensais point que cela toucherait à son tour le monde sorcier d’une manière identique. Je serais donc partant pour vous assister dans cette élaboration. Tout le peuple a besoin d’une oreille attentive qu’elle soit adulte ou adolescente.

C’était un fait à gagner au sein de Poudlard. Il ne fallait point en douter. Les jouvenceaux étaient fragilisés par les récents évènements de leur scolarité et se sentir soutenu face à toutes ses répressions ne pouvait qu’être bénéfique. Je ne pourrais guère accepter faire un refus puisque tout le monde méritait un répit au mauvais rêve que pouvait parfois représenter la vie.

— Cela serait un honneur de devenir votre assistant au sein de Refugium, car nous devons tous pouvoir, un jour, nous réfugier auprès de personnes prêtes à nous écouter.

Début novembre 2046
Troisième année
ft. @Lancelot O'Lake

☽ Premier Quartier ☾

Suite : 1 & 2

Tout était dit, tout du moins du point de vue d'Eugène. Il avait expliqué en quoi consistait son idée d'association, le problème qu'il rencontrait à l'heure actuelle et comment son professeur d'étude des moldus pourrait l'aider. Alors que le silence survint, Eugène attendit une réaction de la part de monsieur O'Lake qui ne se fit pas attendre plus longtemps. Quand son professeur prit à son tour la parole, Eugène se détendit considérablement, comme soulagé. Son idée, bien qu'à ses balbutiements, plaisait et pouvait devenir concrète. Son enchantement fut doublé quand monsieur O'Lake indiquait qu'il souhaitait prendre part à cette aventure. Eugène souriait à pleine dent, satisfait. Voilà un bon mois qu'Eugène travaillait sur ce projet et son professeur lui donnait l'opportunité de le rendre réel.

Maintenant, la prochaine étape consistant à réfléchir sur l'organisation même de l'association et commençait à trouver des membres. Eugène avait déjà quelques pistes d'ailleurs.

— Cela serait un honneur de devenir votre assistant au sein de Refugium, car nous devons tous pouvoir, un jour, nous réfugier auprès de personnes prêtes à nous écouter, conclut le professeur.
— Merci beaucoup, monsieur, votre aide sera très utiles !

Puis, il tilt à ce que monsieur O'Lake avait dit précédemment.

— Oh ! Attendez, ce que vous venez de dire est parfait pour un slogan ! Genre : "Refugium, trouvez refuge auprès de personnes prêtes à vous écouter" ?

C'était parfait, clairement, ça donnait le ton. Maintenant, il faut trouver un logo et un visuel qui pourrait convenir à cette association. Il y avait encore beaucoup de choses à préparer, certes, mais c'était un bon début.

— En tout cas, merci encore monsieur ! D'ailleurs, je me demandais... serait-il possible de s'installer dans votre salle de classe pour les réunions de l'association ? Je viens de penser que je n'ai pas encore trouvé de lieu pour qu'on puisse tous se réunir.

Puis, il précisa :

— Bien sûr, en dehors des heures de cours !

Une nouvelle motivation sembla naître dans l'ambiance de cette salle de classe ; ce fut merveilleux à observer, et cela ne retira guère l'envie d'aider dans ce projet. Au contraire, cela en faisait moteur. Je me redressai calmement en entendant son besoin d'une salle, et en regardant la disposition que j'eusse abordée dès mon arrivée ; un espace en U permettait le contact, le visuel, l'envie de discuter, et s'il y avait besoin d'un îlot cela pourrait se produire : des avantages non-négligeables au final.
Je pouvais donc être totalement disposé à lui fournir le lieu de rencontre idéal, du moins, d'un certains points de vue ; ce n'était pas tous les jours que des élèves accepteraient de rester plus longtemps au sein d'une classe. Toutefois, cela serait un excellent lieu pour éviter tout anéantissement de l'association : cela serait sécurisé, supervisé.

─ Cela est envisageable, ne vous en faîtes pas avec cela. Je vous offre volontiers ma salle de classe en dehors des heures de cours, même le week-end si vous en avez réellement besoin. Cependant, je demanderai un peu d'aide afin de tout ranger après la réunion de l'association. Je ne voudrais pas que cela impact l'apprentissage de vos autres camarades.

Cette demande se présentait comme une demande du cœur, après tout, j'étais certes l'offreur du lieu, mais je ne désirais pas ─ en cas d'absence potentielle ─ retrouver, à mon retour, ce qui pourrait être l'équivalent d'une porcherie à proprement parlé.
Néanmoins, il ne fallait pas croire que cela serait la cause d'un renvoi de la classe. Mais un lieu propre au départ devait l'être à l'arrivée.

Début novembre 2046
Troisième année
ft. @Lancelot O'Lake

☽ Gibbeuse Croissante ☾

Suite : 1 & 2

Monsieur O'Lake indiquait que c'était envisageable, mais à une petite condition : rendre la pièce en bon état à la fin de chaque réunion. Cela convenait parfaitement à Eugène qui, dans tous les cas, ne comptait pas rendre l'endroit dans un mauvais état. Eugène était bien élevé et sa mère avait fait en sorte qu'il soit responsable.

— Promit monsieur, répondit l'enfant à la demande. Je veillerais à ce que tout soit en ordre avant de quitter la salle.

Eugène ajusta la sangle de son sac sur son épaule, avant de regarder l'heure. Il est peut-être temps de conclure cette discussion ici ? Eugène avait beau réfléchir, il ne voyait pas quoi rajouter en plus, du moins, pour le moment ! Et puis, il commençait sérieusement à avoir faim.

— Je vous remercie monsieur de m'avoir accordé de votre temps, dit l'adolescent. Je vais continuer à travailler sur mon idée et je reviendrais vers vous une fois que tout sera en place ou bien si j'ai besoin d'aide !

Eugène commençait à s'éloigner.

— Au revoir monsieur, je vous tiendrais au courant !

Il quittait son professeur sur ses mots et se dirigea vers la Grande salle d'un pas pressé. Il lui restait encore du temps pour manger, avant de reprendre les cours. Normalement, il ne serait pas en retard s'il prenait son temps pour manger.

Il entra dans la Grande Salle et d'un coup d’œil, inspecta la salle. Elle était pratiquement vide à cette heure. Il s'assit en bout de table et commença à manger un peu de tout. Une fois rassasier et sa soif étanchée, Eugène quitta l'endroit pour se diriger vers une salle de classe. Il avait hâte que cette journée se termine pour continuer à élaborer son association.

Je vous remercie pour ce rp monsieur Je reviendrais vers vous une fois que l'association sera sur les rails