Zoey regardait les feuilles tomber depuis son dortoir. Les feuilles si colorés et annonciatrice du changement de temps. Les arbres se paraient de jolis couleurs orangés puis se débarrassaient aussitôt de leurs feuillage comme l'aurait fait une personne nouvellement riche avec ses anciennes affaires. Néanmoins, la fillette appréciait beaucoup cette période. Halloween approchait et ses envies de bonbons et de farces se faisaient de plus en plus forte. Elle ne savait que faire en ce samedi après-midi et la perspective de faire quelques devoirs n'était guère réjouissant. Alors, la petite blonde s'était posté devant la fenêtre et regardait les feuilles voler gracieusement, immobile tel une plante verte. Immobile mais pas totalement. Après tout, c'était quelque chose que la deuxième année ne savait pas faire et ses jambes qui battaient la mesure le prouvait bien. Puis tout à coup, une idée s'engouffra dans sa tête et un large sourire fendit son visage. Peut-être était-ce à force d'admirer la pluie orangé ou la fête de la peur qui arrivait mais il était venu le temps de faire peur à quelqu'un et pour cela elle avait une idée très drôle. Qu'importait si ce n'était pas encore Halloween, la période était très proche.

L'aiglonne se leva donc en trombe et réfléchit à son coups. Comment allait-elle rendre cela aussi réel? Direction sa valise qui lui donna une robe verte, autant se mettre dans la racine d'une plante jusqu'au bout puis quelques autres accessoires. Le mieux serait son bonnet puisque ce serait avec ce couvre chef qu'elle y planterait les feuilles. La petite se vêtit très vite, toute excitée, et sortit dans le parc. Elle était à présent vêtue d'une robe verte sous laquelle un pull vert foncé la réchauffait. Nul besoin de tomber malade en ce moment ou elle allait sentir ses oreilles chauffer pendant un moment. Son bonnet dans ses mains, elle s'amusa à ramasser des feuilles dans le parc, des grandes et longues feuilles puis à les mettre sur son bonnet. Cela lui prit un bon vingt minutes avant de tout à fait y arriver, c'est que la tâche était bien ardue et les feuilles ne tenaient guère mais l'Anglaise finit par achever sa mission. L'aspect n'était pas des plus jolie mais au moins tout était en place.

A présent dans la serre silencieuse, ses yeux firent le tour afin de chercher un pot capable de la contenir. Elle finit par en trouver un dans un coin, heureusement vide, puis grimpa dedans. Mais il maquait quelque chose. Cela ne faisait pas tout à fait réel. Sans doute à cause du bonnet et des feuilles éparpillés dessus qui ne donnait que l'impression qu'un ouragan avait eu lieu et qu'un bonnet s'était perdue dans une forêt. Il ne rappelait en aucun cas une plante. Mais pour la blonde il manquait de décor dans ce pot. Il lui fallait rajouter des feuilles. Encore et toujours des feuilles. Et peut-être de la terre ? A nouveau elle courut en direction du parc et ramassa des pelletés de feuille qu'elle ramena dans la serre. Il lui fallait trouver de la terre qu'elle trouva dans un autre pot mais vide de plante. La bleu et bronze ne tenait guère à s'approcher des autres plantes, celles-ci étaient bien trop bizarre et dangereuses. Aidé de ses mains, elle ramassa donc de la terre qu'elle mit dans son pot à elle puis fit quelques aller retour. Elle en eu bien vite marre et arrêta son déménagement de terre. Il faisait chaud dans la serre et essoufflée, elle en avait bien assez de ramasser la terre. Ses mains étaient trop petites pour remplir le pot ou quelqu'un allait se pointer avant qu'elle n'ait finit. De plus, la sueur qui coulait sur son front ne la ravissait pas du tout. Elle préféra donc se remettre dans son pot puis attrapa des poignées de feuille sur le sol et entreprit de s'en vêtir. Voilà qui était bien mieux.


Puis la seconde année attendit. Quelque chose, quelqu'un qu'elle pourrait effrayer afin de s'en amuser après. Puis une pensée surgit et la fillette sursauta. Et si personne ne venait ? Et si elle avait fait cela pour rien ? Voilà qui n'était guère drôle. Elle n'aurait, en plus, pas la patience d'attendre pendant un temps considérable. Mais elle resta accroupit sur un lit de terre, emmitouflé dans les feuilles que quelqu'un daigne bien montrer le bout de son nez.


@Archibald Featherstone j'espère que ce début vous convient

« Miss Holmes, Miss Winder, votre idée me paraît aboutie. Je dois avoir de quoi subvenir aux besoins de cet atelier. »

Le professeur, accompagné de ses préfètes, se dirigeait vers la sortie de son bureau. L'entrevue était terminée et le directeur de Serdaigle ne voulait pas prendre davantage de leur temps. Il leur ouvrit alors la porte et les suivit, en les saluant alors qu'elles quittaient la serre.

Sorti de son bureau, le professeur partit pour reprendre ses tâches prévues dans la journée. Il devait rempoter les bulbes sauteurs que les premières années avaient rempotés. Ces derniers n'étaient pas vraiment doués et leurs bulbes n'étaient pas toujours correctement installés. Le professeur allait donc devoir rectifier le tir en rempotant les ratées.

Il partit donc prendre un sac de terreau sur une étagère et quelques pots, en mettant le tout sur un diable, afin de transporter la charge plus facilement. En faisant rouler le tout en direction de la table de travail où étaient entreposés les bulbes sauteurs, le professeur passa dans l'allée où se situait ce mystérieux arbre humain caché sous son tas de feuilles. Archibald ne le remarqua pas — fallait-il conclure que la Serdaigle était bien camouflée ou que le vieil homme devait changer ses verres ? —, constatant uniquement la terre étalée sur le sol.

Le botaniste fit une légère grimace, se demandant pourquoi tant de terre était hors des pots. Il pensa alors que des élèves s'étaient infiltrés dans ses serres, alors qu'il discutait avec ses préfètes, et avaient volé de la terre d'un peau afin de l'utiliser pour leur propre plantation. La réalité était bien plus désespérante, mais il était loin de s'en douter. Il pensait avoir tout vu. Las du genre de mesquinerie auquel il pensait avoir affaire, le botaniste grommela un « C'est pas vrai... ». En plus de ses tâches de la journée, il devait maintenant passer un coup de balai.

D'un coup de baguette, le sorcier ouvrit un placard un peu plus loin et avec un sort, il fit venir à lui un balai en paille de riz. Le botaniste n'était pas un champion des sortilèges, mais il connaissait ses basiques, et il enchanta le balai pour qu'il ramassât la terre éparpillée de lui-même. Lorsque la terre fut amassée en un petit tas, le botaniste renvoya par les opérations inverses le balai dans sa cabanette.

Ce ne fut guère long, le professeur récupéra le diable transportant le sac de terreau et les pots, puis repartit en direction des bulbes, sans voir qu'il passait devant la Serdaigle cachée.

Assise dans son pot, l'Aiglonne s'ennuyait. Elle attendait un bruit ou une présence, quelque chose qui la ferait bondir de sa position actuelle. Position qui n'était pas des plus confortable. Afin qu'on ne la voit pas, elle s'était installée mi accroupie, mi position fœtale et les feuilles qui la recouvrait lui donnait l'envie d'éternuer par leur douces chatouilles. Il ne fallait guère qu'elle ne bouge où la blague serait fichue et la seconde année commençait à en avoir bien assez. "Pourvue que quelqu'un vienne" pensait-elle tout en se lamentant mentalement. Vraiment, cette blague avait intérêt à être drôle. La petite attendait donc, tout en chantonnant à bas volume et avait fermé les yeux. Si personne ne venait dans les minutes qui suivraient alors il était bien possible qu'elle s'endorme ainsi. Et cela aurait paru bien étrange de trouver une élève endormi sous un tas de feuille morte. Il y avait un autre meuble beaucoup mieux pour y dormir : le lit. Et la bleu et bronze était bien d'accord puisqu'elle aurait donné cher pour pouvoir étendre ses jambes.

Elle en était à penser à la nourriture et s'était arrêté aux cornichons, aimant beaucoup l'acidité de ceux-ci lorsqu'elle entendit un bruit. Quelqu'un venait ! Aussitôt le sourire de la blonde refit surface et elle se prépara à se relever. Elle ne savait pas qui venait là et s'en contrefichait. Le principal était que la personne ait peur, non ? Elle attendit donc quelques peu, entendant l'intrus marcher ici et là dans la serre. L'anglaise était tout de même curieuse de savoir qui elle allait piéger mais elle le saurait bientôt. Il ne fallait pas qu'elle ne tarde d'ailleurs où il n'y aurait bientôt plus personne pour sursauter. Mais elle attendit, toujours caché dans son pot de feuille. Y avait-il deux personnes ? Ou la personne se parlait à elle-même ? Elle n'avait pu reconnaitre la voix qui ne portait pas tellement dans le fond du pot. Le bruit du balayage lui parvint par contre très clairement et elle imagina la terre et la poussière qu'elle y avait mit un peu partout se faire regrouper en tas. Or jamais un élève n'aurait passé le balais dans les serres ? Alors cela devait être un professeur ! A moins que l'élève n'ait été en punition. Il était de même étrange pour qu'un professeur ne balaye, non ? Ne pouvait-ils pas faire directement disparaitre la terre du sol ? Elle-même n'y serait certainement pas arrivé mais la magie rendait cela possible alors pourquoi s'en priver.

Les pensées s'entrechoquant, la fillette commençait à devenir folle dans ce petit espace, habituellement réservé aux végétaux et préféra continuer sa blague comme prévue. Elle se releva donc en vitesse, envoyant des feuilles valdinguer dans tous les coins, tout en poussant un cri de fantôme. Son sourire se figea alors que sa vision lui renvoyait bien un professeur de botanique, à moins que cela n'était qu'un artifice ? Elle pria donc pour que celui-ci ait un léger sens de l'humour et qu'elle ne se retrouve pas en retenue pour le mois à venir.

Mot en gras pour au fil des mot
Phrase en gras et en violet pour la CDC

Le professeur reprit sa cargaison après avoir balayé le sol. Les élèves étaient donc si irrespectueux pour laisser une pièce aussi sale ? Le vieux botaniste bougonnait intérieurement. Il n'aurait pas aimé voir le dortoir de l'élève qui avait sali sa serre, il s'agissait sûrement d'une porcherie. Il espéra que l'élève n'était pas de sa maison, mais il l'ignorait : le vieil homme n'avait pas pour habitude de s'introduire dans les dortoirs de Serdaigle.

Mais alors qu'il s'avançait dans l'allée, un feu d'artifice explosa depuis un pot et fit s'étaler un amas de feuilles mortes sur le chemin fraîchement balayé. Un grand « Bouh ! » avait accompagné l'explosion et le professeur sursauta. C'était donc de là que venait toute cette terre ! Il était difficile de savoir qui était le plus malchanceux des deux à ce moment-là : Archibald sur qui la blague de la Serdaigle était tombé, ou Zoey qui avait fait sa blague à la mauvaise personne ?

En sursautant, le professeur avait machinalement placé sa main en direction de sa baguette.

« Que faîtes-vous ici dans ce pot, Miss Redfly ? Vous vous prenez pour un arbre ? »

La question n'avait pas le ton d'un reproche, surprenamment.

« Qu'il en soit ainsi. Le professeur pointa sa baguette sur la Serdaigle. Immobilus ! »

Le sort figea alors la deuxième-année sur place. Le professeur se baissa ensuite pour récupérer deux poignées de feuilles mortes et les plaça sur la tête de la gamine.

« Voilà. Vous faîtes un bel arbre. »

Puis le professeur reprit son chariot et continua son chemin.

La fillette avait donc surgit de son pot comme un jouet monté sur ressort. Ses bras s'étaient levés, envoyant plus de feuilles encore valdinguer sur le sol et ses yeux s'étaient posés sur le professeur de Botanique. Elle était sûr de l'avoir vu sursauter et le sourire qui s'était fané en apercevant son directeur de maison menaçait de revenir. Maintenant, l'esprit de la blonde tournait à plein régime. Qu'allait-il faire ? Qu'allait-il en penser ? Allait-il la punir ? Elle venait, après tout, de resalir le sol que venait de balayer le vieil homme. Sans doute n'allait-il pas être content.

Zoey quant à elle, hésitait. Est-ce que sa blague avait réussi ? Elle ne savait pas. La cible ne devait pas être un adulte au départ et même si voir l'homme sursauter avait tiré un sourire à l'aiglonne, il n'avait pas eu très peur non plus. C'était bien dommage qu'il n'ait pas eu plus de réaction. Lorsqu'il lui demanda si elle se prenait pour un arbre, la deuxième année ouvrit la bouche pour parler, dire une bêtise, elle ne savait pas encore mais la vue de la main de son professeur sur sa baguette la fit changer d'avis. Est-ce qu'il allait lui jeter un sort ? Il n'avait pas le droit, pas vrai ? Il n'allait pas la blesser ou quoi que ce soit ? Avant de pouvoir faire le moindre geste, Mr Featherstone avait déjà pointé le bout de sa baguette en sa direction et un sort avait fusé. Mais alors qu'elle tentait de se plaindre, ses lèvres ne bougeaient plus.

Rien, plus rien ne bougeait ! Ni ses doigts, ni ses lèvres, plus un muscle. Paniquant quelque peu, il lui fallu quelques minutes pour s'apercevoir qu'on l'avait immobilisé et que le coupable était en train de mettre des feuilles sur sa tête. Un arbre ? Il la prenait pour un arbre ? Mais elle ne voulait pas en être un ! Elle était une élève, un être humain, elle avait besoin de bouger ! Et voilà qu'il s'en allait maintenant ! L'aiglonne hurlait à présent dans sa tête même si personne ne l'entendait. Pitié, qu'il ne la laisse pas comme ça ! Il fallait qu'elle bouge, elle en avait besoin ! Déjà, ses membres frétillaient d'impatience, il lui semblait même que l'air s'amusait à la chatouiller et elle avait maintenant besoin de se gratter le nez.

Et que dire de sa position ? Debout, les bras encore en l'air avec une expression mi amusé, mi étonné. Elle devait ne ressembler à rien. Bien sûr, la petite savait que c'était sa blague qui l'avait mis dans ce pétrin mais jamais elle n'aurait pensé que son professeur l'immobiliserait. Elle n'était pas un arbre bon sang ! Si ça se trouvait, toutes les plantes qui se trouvaient dans la serres étaient des étudiants désobéissants. Et elle frissonna à cette pensée, du moins, elle l'aurait fait si elle avait pu bouger. Enfin cette pensée était absurde, non ? D'abord elle n'avait pas été transformé en arbre mais juste immobilisé.

"Revenez ! Je suis pas un arbre !" Se lamentait encore et encore la bleu et bronze. Quand allait-il revenir ? Elle ne voulait pas rester ainsi toute la nuit durant et c'était très inconfortable de rester sans pouvoir bouger. Soupirant mentalement, elle se mit à penser à sa future vengeance. Se faire immobiliser pour une pluie de feuille n'était pas très juste trouvait-elle et elle devait penser à autre chose. Alors pourquoi ne pas penser à sa vengeance contre son professeur de botanique ?

Après avoir immobilisé la petite Serdaigle, le professeur Featherstone arriva sur la table de travail sur laquelle il avait prévu de rempoter les bulbes sauteurs. Le botaniste déchargea alors le chariot qu'il avait fait rouler jusque là et se mit à l'œuvre. Il se saisit de la première plante mal rempotée et ressortit le bulbe sauteur qui gigotait dans les mains du professeur. Celui-ci le posa sur la table en le maintenant et retourna un pot vide en argile par dessus pour l'emprisonner. Puis, le vieil homme rectifia le contenu du pot : il y avait bien trop de terre ! Une fois fait, il récupéra le bulbe en soulevant légèrement le pot et en introduisant sa main dans l'espace créé. Une fois la plante en contact, il la saisit fermement et la ressortit. Le professeur la posa dans la terre et, tout en la maintenant, la recouvrit assez rapidement. Le bulbe continuait de sautillait, renversant des petits morceaux de terre qui venaient recouvrir la table de travail comme de petites étoiles brunes. Le bulbe était parfaitement rempoté. Le professeur se chargea d'en faire quelques autres et quand il eut finit, il se frotta les mains pour enlever l'excédant de terre collée à ses doigts : ils s'étaient teintés de belles couleurs marron.

Il retourna alors dans les serres en direction du lavabo pour se nettoyer les mains. Il fut surpris de voir une statuette humaine dans l'allée, et pour cause : le botaniste avait complètement oublié l'existence de la Serdaigle encore immobilisée. Il devait s'être passé une bonne heure, et la pauvre enfant était toujours là. Une heure, c'était court, sauf quand on était cloué sur place : pendant que la jeune fille était restée debout, le professeur avait eu le temps de rempoter plusieurs pots, les élèves de sa classe avait sûrement eu le temps de terminer un devoir et même la météo avait travaillé en soufflant quelques nuages dans le ciel.

Le professeur saisit alors sa baguette dans le but de lever le sort. Il la pointa sur la jeune fille et d'un Finite Incantatem, dégivra les membres de la Serdaigle.

« Bien. Dit-il. Maintenant que vous avez les bras et les jambes valides, vous allez pouvoir nettoyer tout le bazar que vous avait créé dans l'allée. »

Le botaniste aimait garder un certain ordre dans ses serres, la Serdaigle n'en était sûrement pas emplie de joie. Il fit alors léviter un râteau à feuilles jusqu'à elle.

Hélas, sa tentative de réflexion quant à sa future vengeance était un échec. Après avoir vu le professeur de botanique s'en aller en poussant son chariot, le silence s'était installé dans la serre. La blonde ne parvenait pas à réfléchir correctement et elle attendait que l'adulte ne revienne. Or personne ne revenait. Il ne pouvait pas la laisser ainsi ! C'était de la torture ! Mais le temps avançait et rien ne se passait. Le silence et encore le silence, il n'y avait rien d'autre et la petite désespérait. Ses bras commençaient à lui faire mal et elle ne pouvait même pas les bouger. Chaque centimètre de son corps la démangeait et elle avait une envie folle de bouger. La Née-Moldue essaya bien de s'imaginer dans le parc alors qu'elle grimpait à un arbre mais peine perdue ; elle ne s'y croyait pas vraiment. Et ses muscles qui criaient de les délivrer.

Son esprit était un chantier. Elle hurlait et pleurait presque et si ses yeux avaient pu pleurer, elle aurait verser des larmes de frustration. Elle détestait son directeur de maison. Elle détestait ne pas pouvoir bouger. L'homme était vraiment méchant et sadique de la laisser dans cette position pendant... Combien de temps cela faisait ? La blonde avait l'impression d'être là depuis des heures. Il l'avait vraiment oublié alors ? Ou le faisait-il exprès ? Elle n'avait pas blessé quelqu'un pourtant mais juste mis de la terre sur le sol et avait fait peur au vieil homme. Ce n'était donc pas une punition adapté. Elle ne s'imaginait même pas ce qu'il faisait aux élèves qui faisaient pire que cela.

Le temps était long et il lui semblait que ses membres étaient maintenant engourdis. Si cela se trouvait, elle n'allait plus jamais pouvoir bouger ! Peut-être même qu'il l'avait transformé en arbre et qu'elle n'avait pas fait attention ? Est-ce qu'elle pouvait se plaindre à la directrice ou à ses parents ? Ce n'était pas juste de faire cela à une élève ! Elle avait besoin de bouger, elle avait besoin de parler. Sachant que d'ordinaire elle ne passait pas une minute sans bouger le moindre de ses muscles, cela lui était très pénible.

L'aiglonne en était à se lamenter quand elle entendit des pas non loin. Était-ce le professeur qui revenait ? Elle espérait bien que oui ou elle allait passer les prochaines minutes à geindre mentalement. Un bruit d'eau plus tard, la fillette pu enfin bouger et elle tomba à genoux dans son pot. Ses bras tremblaient et elle avait une furieuse envie de pleurer. Mais il n'était pas question de laisser ses larmes couler en direction de son aîné. Celui-ci ne lui laissa d'ailleurs pas le temps de récupérer puisqu'un râteau vint en sa direction et qu'il lui demanda de balayer le sol. Alors Zoey tenta tant bien que mal d'enjamber le pot mais ses jambes qui n'avaient pas courut pendant ce qui semblaient être des heures ne semblaient plus l'écouter. N'arrivant plus à lever sa jambe, la petite buta contre le rebord du pot et elle tomba sur le sol. "Ouille". Si elle n'avait fait aucun bruit, son visage parlait pour elle. Son genou venait de cogner le sol de la serre et elle sentait bien que celui-ci venait de s'érafler. Peut-être même qu'elle saignait. Mais c'était de la faute de son directeur de maison ! S'il ne l'avait pas immobiliser pendant des heures aussi, elle n'aurait pas eu les membres tremblants. D'ailleurs, ses bras qui étaient restés en l'air pendant une éternité ne désiraient aucunement tenir un râteau. Ni même quoi que ce soit d'autre. Alors elle se contenta de rester sur le sol, tenant de ses mains son genoux. Il n'avait qu'à balayer lui même.

Quand il eut enfin libéré la jeune fille du sortilège qui immobilisait ses membres, cette dernière tenta tant bien que mal de bouger ses muscles engourdis. La petite Serdaigle sortit de son pot avec la maladresse d'une oie engoudronnée et tomba après s'être pris les pieds sur le rebord en argile. Elle n'avait pas l'air de passer un très bon moment, mais le professeur n'en avait que faire : il avait autre chose à s'occuper que de ramasser les feuilles dispersées par l'enfant.

Alors, quand il vit que la petite Redfly restait à terre en maintenant son genou, le directeur de Serdaigle lui tendit à nouveau le râteau avec insistance.

« Miss Redfly, vous pourrez quitter les serres une fois les feuilles rassemblées en un tas. Si votre genou est blessé, venez me voir juste après, j'appliquerai un baume cicatrisant dessus. »

Cherchant où placer le râteau, le botaniste finit par l'adosser à un petit arbuste non loin.

« Je vous le laisse ici. Si vous avez un souci, vous me trouverez dans mon bureau. »

Le professeur tourna alors les talons, laissant l'élève à son sort. Elle n'avait qu'à ramasser ses feuilles, la tâche n'était pas non plus herculéenne. Revenant dans son bureau, le professeur sortit un tas de parchemins et se remit à quelques travaux qu'il avait à faire : hors de questions de prendre du retard !

@Zoey Redfly, navré pour le retard !

L'enfant se tenait toujours accroupie sur le sol, se tenant le genou. Était-ce trop demander d'avoir un peu d'indulgence de la part du vieil homme ? Il paraissait que oui puisque aucune émotions ne se laissa transparaitre sur son visage. Aucune compassion, aucune sympathie. Juste le râteau qui revenait vers elle. Ah ça, c'était un jolie râteau qu'elle se prenait ! Et si son directeur de maison avait eu le droit, peut-être lui aurait-il donner des coups de râteau à la place. Mais sans doute était-ce interdit puisque l'objet fut placé non loin de la blondinette créant ainsi le départ du professeur.
La deuxième année resta encore un moment dans cette position, bouche-bée. Avait-il quelques émotions ? Sans doute pas. Elle devait se résigner et accomplir sa tâche. Les feuilles n'allaient pas se balayer seules et si elle partait sans le faire alors elle était certaine que l'adulte viendrait la chercher dans son dortoir et la trainerait dans la serre.

Soupirant, elle tenta de se lever en agrippant le rebord du pot. Son genou était encore douloureux mais elle n'allait pas verser des larmes pour si peu. Son corps avait connu des douleurs pire qu'une petite égratignure et ce n'était sûrement pas la dernière qu'il connaitrait. A force de courir et de grimper partout, l'aiglonne se retrouvait souvent avec des bleus un peu partout et cela ne l'inquiétait pas plus que cela. En revanche, être privée de bouger, tomber comme une imbécile devant son professeure ne lui avait pas laissé un bon souvenir. Et l'Anglaise ne savait si elle avait plus mal physiquement ou moralement.

Ses bras tremblaient encore un peu lorsqu'ils attrapèrent le râteau. Mais après quelques allers retours maladroit, quelques feuilles finirent par se laisser emporter. La tâche ne fut pas bien longue et bientôt un petit tas de végétaux apparut dans la serre. L'endroit fut fouillé à la recherche de feuille oublié mais rien ne semblait avoir été égarée sur sa route alors elle posa l'objet contre un pot. Et maintenant ? Que devait-elle faire des feuilles ? N'avait-il pas dit de juste les regrouper en un tas ? Le travail était donc fait ! Mais elle devait s'en assurer, il était hors de question de revenir dans la serre par la suite. A part pour les cours.

Se dirigeant vers le bureau du botaniste, la fillette se demanda quoi faire pour son genou. Elle n'avait pas très envie de lui demander de l'aide. Pas après ce qu'il avait fait. Aussi, elle le laisserait choisir, si l'homme lui demandait alors elle pourrait dire oui sinon elle rentrerait au château en boitant légèrement. Arrivée à la porte, elle toqua à la porte et demanda :

-Monsieur, j'ai finit de balayer, je laisse les feuilles comme ça ?


@Archibald Featherstone et moi donc

Enfermé dans son atelier, le professeur s'était désormais installé à son bureau et corrigeait les devoirs de ses deuxième année. Comme à son habitude, il trouvait le niveau assez médiocre : les élèves d'aujourd'hui étaient-ils devenus plus sots que leurs aînés ? Puis il se rappela qu'à son époque, les élèves n'étaient pas toujours des flèches en botanique non plus. A vrai dire, de tout temps, la matière intéressait moins que celles utilisant la baguette. Peut-être parce que les élèves ne voyaient en la magie qu'un moyen de se défendre ou de réaliser des prouesses qu'ils n'auraient pu faire sans magie ? Mais le professeur Featherstone, lui, avait poursuivi dans la botanique par amour du savoir et de la science. Certes, il était difficile de se défendre avec des champifleurs, mais il aimait la paix que dégageait l'étude des plantes.

De sa plume rouge, il barra d'un trait franc le paragraphe qu'avait écrit un élève. Un paquet de sottises, lui aurait-il dit. C'est à ce moment-là que la jeune Serdaigle revint pour lui signifier qu'elle avait terminé sa tâche. Le professeur ouvrit la porte du cabanon, se leva et avança vers elle. De son mètre quatre-vingt-cinq, il jeta un coup d'oeil à la serre pour voir si le ramassage avait bien été réalisé, puis dit à l'élève.

« C'est bon, vous pouvez y aller. »

La laissant d'abord s'en aller, il la retint deux secondes :

« Redfly, dit-il sèchement comme s'il allait de nouveau la réprimander. Prenez ça, pour vos genoux. »

Il fit léviter un petit pot de crème à base de Dictame jusqu'à elle, puis il retourna à ses copies.

Fin de RP, enfin ! Merci !!