TW : Maladie

Je marchais depuis un bon bout de temps dans les couloirs de Poudlard avec la même impression. Celle d'être quelqu'un d'autre. Un mal me tiraillait le ventre depuis ce matin, et jene savais pas quoi faire. J'avais erré longtemps dans les couloirs de Poudlard avant de trouver refuge sur cette dalle froide. J'avais mal partout, des crampes d'estomac me prenaient, et des sueurs froides coulaient sur mes joues rouges. J'avais mal partout, je ne sentais plus mes articulations et cela me rappelait mon état de l'année dernière.*C'est qu'une maudite gastro, rien d'autre* Je voulais convaincre mon esprit que j'allais bien, mais mon corps ne l'entendait pas de cette oreille et me faisait subir d'horribles douleurs.

Je regarda une nouvelle fois le plafond, et contempla les pierres. Je posa mon regard sur un petit lavabo, situé à côté de moi et essaya de le détailler dans ma tête pour retirer la douleur. C'était une des tâche les plus lentes que j'eusses réalisé au cours de ma vie, et je sentais l'appel de Morphée pour que je le rejoignes. Il voulait m'amener avec lui, dans ce monde sans souci et sans tracas, il me tirait de toute ses forces, utilisant vices et subterfuges pour m'obliger à partir. Mais mon corps tenait bon, me faisant mal pour me maintenir réveillé, m'obligeant à me courber sous l'effet du froid. Cependant, je sentais Morphée devenir plus puissant, plus insistant et je commenças à me donner à lui. Je lui donnais mon esprit pour qu'il amène avec lui dans ce monde où la douleur n'est plus qu'un vague souvenir. Mes paupières étaient fermées depuis maintenant deux minutes et sans que je me rendes compte, mon corps céda et mon esprit partis rejoindre ce lieu de répit dans cette lutte acharnée.

Les minutes passaient silencieuses, laissant le soleil partir et la lune installer son royaume. Je me retrouva soudainement projeter dans mon rêve. J'étais dans la neige, nu et j'avais froid. Je me débattais contre une force invisible qui me mettait au sol, me terrassait, m'obligeant à sentir les lourds pics des flocons qui me gelaient. Je me débattait contre cette force invisible qui s'appelait la maladie. Je sentais les pics froids qui me rentraient dans la peau, me touchant avec leurs pointes acérées pour me faire mal. Mes cheveux ne me protégeaient plus, et étaient devenus blancs face à cette longue lutte acharnée. Mes pieds étaient bleus, et ne réagissaient plus à l'appel du sang qui semblaient figer dans mes veines. Je sentais alors mon coeur s'arrêter de battre et je laissa mon esprit partir.

Mes paupières se rouvrirent, et je laissa passer un cri plaintif avant de me redresser doucement et constata que je n'avais pas bougé. Regardant par l'unique lucarne de cette pièce, je constata que la nuit était venu, et que je devrais être dans mon dortoir à cette heure-ci et non dans cette pièce.

Je n'arrive pas à dormir.
Etre insomniaque c'est pas un avantage dans la vie.
L'autre raison qui fait que j'arrive pas à dormir, c'est que j'ai mal à la jambe.
J'ai mal mais j'ignore la douleur.
Je crois saigner mais je ne suis pas sûre.
Cette douleur résiste depuis maintenant deux ou trois heures.
J'avais pas envie d'aller voir l'infirmière parce-que j'aime pas y aller.
Je me lève de mon lit avec difficultés et sort du dortoir.
Je marche en boitant et arrive devant la porte des toilettes abandonnés.
Et si quelqu'un y était ?
Bon c'est pas grave, il comprendra.
Je rentre et m'accroche à un lavabo.
Mais dans le reflet du miroir, j'aperçois une personne cachée dans l'ombre.
Je me retourne brusquement et observe cette personne.
Il est à côté d'un petit lavabo.
Malgré l'ombre de la nuit, j'arrive à déterminer les contours de son corps.
Je m'approche de cet élève calmement et me rends compte que cette personne est un jeune homme.
Il n'a pas l'air dans un bon état, je dirais même qu'il est dans un sale état.
Il a les joues très rouges et a l'air de souffrir intensement.
- Salut... t'as pas l'air d'aller bien... ça va ?
Je me doute bien que sa réponse sera négative.
Mais après, peut-être que je me trompe.
Je l'observe et me sens mal.
Ce jeune brun est beaucoup trop mal en point.
Mais la question, c'est pourquoi il n'est pas aller voir l'infirmière.
Elle va pas lui faire de mal.
Après la phobie des médecins je peut comprendre.
Là je me souviens de la douleur de ma jambe. Je retourne près du lavabo et examine ma blessure.
Je vois du sang.
Et pas qu'un petit peu, une grosse tâche de sang a gâché mon bas de pyjama.
Je l'observe et tremble.
Ma blessure a l'air très profonde.
Elle est longue et est placée sur la zone de mon tibia.
Du sang s'en échappe et coule sur toute ma jambe.
Je place ma main au dessus de la grosse plaie pour ralentir l'échappement de sang.
Je me retourne vers le jeune brun.
Soudainement, son visage me rappelle quelqu'un... je crois que le petit brun est à Poufsouffle.
Ses yeux bruns ont l'air perdus dans le vide.
Je souffle et parle :
- T'a vraiment pas l'air aller bien... tu veux que je fasses quelque chose pour toi ?
J'étais gênée d'assister à une telle scène.
Le jeune Poufsouffle suait du visage et était tout rouge.
Ca doit être chiant d'être malade.
J'ai déjà vécu ça mais pas autant que lui à l'air de le vivre.

@John Tyalor, je m'incruste !

Ta sacoche perchée sur ton épaule, tes pas foulant les dalles froids du couloir sans suivre d'itinéraire précis, tu rôdes comme une âme en peine à travers les couloirs du château.
Tu étais pourtant censée être dans ton dortoir ; le couvre-feu était dans une dizaine de minutes, et si tu te pressais un peu, tu arriverais sans doute à y arriver à temps et ne pas te faire remarquer.

De grosses cernes soulignaient tes yeux bleus, plus visibles que jamais.
Tu n’arrivais même plus à avaler tes repas, et ta silhouette maigrissait horriblement à vue d’œil.
Tu fuyais ton propre reflet dans le miroir, à présent.
Comment en étais-tu arrivé là ? C’était une question que tu te posais chaque fois que tu repensais à ces heures perdues à réviser avec acharnement.

Tu n’avais pas envie que les filles du dortoir de voient dans cet état. Elles avaient dû sans doute apercevoir que quelque chose n’allait pas ; nul besoin de les inquiéter davantage, tu allais bien – ou presque. Tu allais donc rentrer une fois les lumières éteintes.

Tu soupires, épuisée.
Tes jambes étaient tout engourdies ; tu ne t’étais pas levée de ton tabouret, enfermée dans la salle d’études depuis un bon moment, surtout parce qu’une garce de première année avait eu le don de répandre de l’encre sur ton devoir de Potions, et que tu as dû tout recommencer depuis le début. Tu lui aurais bien aimé lui faire ravaler son sourire dédaigneux, à celle-là.

Arrivée devant le seuil des toilettes abandonnées, voulant trouver le calme habituel qui y régnait avant de rejoindre ta chambre, tu fus frappée par la présence de deux autres élèves à l’intérieur.

Tu pivotes silencieusement les talons pour retourner dans les dortoirs, résignée, avant d’y entendre une voix familière.
Sapristi, était-ce la voix de Charline que tu entendais ?

Dans un coup de tête impulsif – sous le coup de l’adrénaline, sans doute – tu te caches derrière le mur, tout en écoutant discrètement la conversation qui allait suivre.

Tu entends quelques bribes de l'échange ; l’interlocuteur de Charline semblait mal en point – du moins d'après cette dernière – et la Rouge et Or lui proposait son aide.
Tu t'approches le plus possible de la conversation des deux élèves, tout en restant cachée derrière le mur qui te séparait d’eux.
Tu ne savais pas ce qui te prenait ; te mêler des affaires des autres ne faisait pas partie de tes habitudes et te serais contentée de hausser simplement les épaules et faire demi-tour. Tu l’utilisais plutôt comme excuse pour ne pas rentrer dans les dortoirs.

Un petit coup d’œil vers ta montre te suffit ; il te reste encore un peu de temps avant le couvre-feu.

Je me frotta la tête et me redressa pour me retrouver assis contre le lavabo. J'entendis soudain une personne rentrer dans les toilettes. Je distingua une fine silhouette se diriger vers un de lavabos situer près de l'entrée. Etant dans la pénombre, je la vois en premier, et elle semble elle aussi souffrir, du moins, je la vois marcher difficilement. Elle m'a vu. Elle se retourne et me demande si je vais bien. Je la regarde avec des yeux mi-clos, ne sachant pas quoi répondre. *Est ce que j'ai l'air d'aller bien bordel* Elle a l'air sympa, puis elle a mal mais je ne veux pas de compassion, je ne veux de rien venant d'elle et de personne. Je décide de lui répondre, honnêtement *pour une fois* :

- Non

C'est pas un son qui est sorti de ma bouche, mais un grognement plaintif d'homme malade. Moi-même, je ne reconnais pas ma voix, et me touche la gorge qui est irrité. Je ne peux me lever, la douleur me fait si mal que c'est déjà un effort surhumain pour moi de tenir éveillé. J'ai envie de me rendormir ou tout simplement de mettre mon cerveau en pause. Je passe ma main sur mon front, geste instinctif et je m'étonne moi-même par la chaleur, c'est brûlant. La chaleur est telle que je retire ma main rapidement et la pose sur les dalles froides qui recouvrent le sol. Je ne comprends pas ce qui m'arrive, pourquoi j'ai autant chaud alors que c'est le début de l'automne.

Je vois soudainement la fille se diriger vers moi. *Pars* Elle me redemande si ça vas, si j'ai besoin d'aide. En la voyant approcher, je découvre que c'est une Gryffondor. Je ne sais pas pourquoi, mais mon cerveau réagit plus vite que je ne l'aurais voulu, et je lui répond d'un ton froid et glaçant :

- Non

Je divaguais, disais n'importe quoi, et elle ne comprendrais sans doute rien à mes mots mais c'est pas grave, je ne voulais pas d'elle, je ne voulais pas d'eux. *Je veux être seul et souffrir seul* Je ne voulais pas qu'elle me demande d'aller à l'infirmerie, ou m'accompagne. Je ne voulais pas aller dans ce lieu immonde, où on nous dorlote comme des bébés alors qu'il faut affronter la douleur, la vaincre. Des bruits de pas m'annonçaient la venue d'une troisième personne, et sentant mes muscles lâcher, je vis ma vue se brouiller peu à peu avant de partir complètement. Ma tête ne sentit pas le choc de l'évanouissement, et je partis rejoindre le monde que j'attendais, celui où l'esprit est en pause. Je pars pour quitter ce monde, et sans m'en rendre compte, ma tête tapa fortement le sol.

@Charline Rivers-Anterraz, je crois que John te déteste
@Ava Meywood, il t'a pas encore vu, mais il t'as entendu
Voici la suite !