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06 nov. 2021, 22:02
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8 septembre
Peu après le petit déjeuner

@Bad Eaven


Elle y était. Le moment tant redouté, elle l'avait tant repoussé qu'elle avait commencé à envisager une réalité où il n'existerait jamais. Comme un déni agréablement accepté. Son petit déjeuner n'avait pas été entamé. L'appétit n'était pas au rendez-vous. Elle s'était contenté d'attendre à la table des Serdaigle que l'adolescent arrive. Elle y avait pensé toute la nuit. Elle n'avait pas dormi, ou constamment dérangé par des cauchemars bouleversants. Tout ressurgissait et s’entremêlaient. Jacob. Son attirance et ses beaux yeux bruns. Le Dominion. Bad. Et ses yeux d'un vert envoûtant. Leur été. Leurs années passés ensemble. Et cette bague. Cette fichu bague. Elle aurait aimé trouver le courage de la jeter dans les toilettes. Tout lui faisait mal. Les mots s'étaient agencés dans sa tête sous la couette. Mais aucune combinaison ne lui convenait. S'exprimer sur ce sujet était éprouvant. De tous les brouillons réalisés de façon mentale, aucun ne lui convenait. Et pourtant, elle devait se lancer. Sans perfection, sans satisfaction, en étant juste sincère. Il n'y avait pas de bonne façon d'embellir les choses de toute façon. La réalité était si laide, si décevante. Il allait falloir apprendre à vivre avec.

La distance entre eux n'avait cessé d'augmenter depuis la rentrée. D'abord cette danse. Avec le mauvais partenaire. Mais si belle et intense pour elle. Elle ne regrettait pas. Et cette parenthèse, encore tous les deux. Un ouragan qui avait tout arraché au passage. Et qui n'avait laissé qu'une Lilly en pièce détachée difficilement réassemblable.
Elle avait cru ne jamais en sortir. De cette fichue Salle. Tout ce qui avait suivi avait été vide de sens. C'était peut-être la dernière fois qu'il lui adressait la parle, elle en avait conscience. La douleur était toujours si forte. Son cœur n'était qu'un point douloureux dans sa poitrine. Source de tout son malheur finalement.

« Bad, j'ai besoin de te parler. » A peine arrivé, qu'il avait subi de plein fouet cette annonce. Les mots qu'il attendait. Ceux qu'elle redoutait. Mais il était temps. Elle n'avait pas trouvé le courage avant l'arrivée du week-end. Il fallait que les effets des mots de Jacob s'estompent. Tout comme ceux qu'elle avait prononcés. Je t'aime Jacob. Et elle dirait Je t'aime Bad. Avec la même assurance elle l'espérait. Elle avait peur. Peur de sa réaction. Peur de ses propres sentiments.

Il avait accepté de la suivre dans le froid, dans ce coin reculé du Parc. Non loin de leur première rencontre officielle. Ce petit entraînement avec le Sortilège de Lashlabask qui avait été le début de leur histoire. Elle aimait ce sortilège depuis l'aide reçue de Bad. Elle n'aimait toujours pas le vol à balais malgré l'aide de Jacob. Devait-elle y voir un signe ? Elle ne savait plus à quoi s'accrocher. Plus rien ne lui semblait simple. Non pas que cela ait jamais été le cas ceci-dit. Elle naviguait entre ses sentiments comme un marin sans boussole. En totale perdition.

Et elle était là, assise face à celui qui possédait une autre partie de son cœur. Mais à qui elle ne s'était pas encore totalement livrée. Et il était grand temps d'y remédier. Elle le savait mais avait marché à petits pas tout le long du trajet afin de repousser ce moment, encore et encore. Elle était effrayée, là était la vérité. Son corps et son cœur n'étaient que souffrance. Il fallait que tout sorte. Mais c'était si douloureux qu'elle avait hésité jusqu'au dernier moment. L'amour lui semblait alors le pire des sentiments. Ce n'était que douleur.

«  J'ai beaucoup de choses à te dire Bad. Ça va être sûrement difficile pour moi d'en parler. Et sûrement difficile à entendre pour toi. Mais je t'aime et j'aurai dut te dire tout ça depuis longtemps. » Elle s'arrête. Le temps de guetter la réaction du Serdaigle aux yeux verts. Peut-être qu'il ne voudrait pas savoir ? Peut-être que la discussion s'arrêterait là et qu'elle pourrait enlever le poids de cette culpabilité qui lui écrasait le morceau de cœur qui lui restait. Peut-être qu'une fin heureuse était d'actualité ?

#PouffyFamily
5ième année RP - #408080 - Fiche - PR

07 nov. 2021, 21:38
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La première semaine de classe s’était enfin achevée. Une semaine interminable qui semblait posséder plus de jours, plus d’heures, plus de minutes qu’à l’accoutumée. Bad qui habituellement s’épanouissait dans le cadre de Poudlard n’était, depuis la rentrée, que l’ombre de lui-même. Son enveloppe corporelle suivait mécaniquement un processus qu'il avait rodé depuis quatre ans et qui était désormais réduit à son strict minimum : manger, étudier, dormir, manger, étudier, dormir, manger, ... L’emploi du temps n’était que la trame d’une vie terne et sans saveur suivie machinalement par obligation.

L’été avait pris fin emportant avec lui tous les espoirs d’un bonheur retrouvé avec Lilly. Il y avait cru pourtant. La légèreté estivale de leurs retrouvailles lors de la coupe du monde de dragonnerie avait fait renaître en Bad la perspective d’un avenir radieux aux côtés de la douce Poufsouffle.

Et il avait suffit d’une seconde pour ébranler cette perspective retrouvée. Un regard, une danse et tout s’effondrait.

Une seconde, oui. C’était suffisant pour faire voler en éclat l’optimisme du Serdaigle, pour le laisser se faire dévorer par la triste réalité. Tout un chacun a déjà connu ce sentiment. Celui de réaliser que nos soupçons étaient fondés. Que malgré tous nos efforts de croire que ce pressentiment n'était que pure paranoïa, il était pourtant bien réel. Qu’on devrait vivre avec, l’accepter sans en avoir le choix. C’était exactement ce qu’avait ressenti Bad lors de cette soirée au club de Chocobataille. Lilly adressant un regard amoureux - car oui c’était le mot - à un autre que lui. Pire encore l’expression horrifiée de la Poufsouffle quand elle s’était rendue compte de la présence de Bad. Une preuve sans équivoque que le garçon avait vu juste, qu’il s’était voilé la face en vain.

Depuis ce fameux dimanche, Bad tournait en boucle sur ces images. Et si les premiers jours, il en voulait à Lilly pour son attitude, au fil de la semaine, le Serdaigle s’était remis en question. Tout cela n’était que la conséquence de son incompétence en tant que petit ami. L’inexpérimenté Serdaigle destitué de son rôle de préfet n’avait pas su protéger celle qu’il aimait. Et ce qui devait arriver arriva. Elle était partie se réfugier dans les bras d’un autre. Un Gryffondor rescapé du Dominion. Le choix était vite fait. Finalement, il comprenait Lilly. Elle s’était trompée et elle l’avait peu à peu réalisé.

Hier encore, Bad pensait à tout arrêter. Lui expliquer qu’il regrettait d’avoir échoué dans leur relation. Qu’il n’avait pas été capable de tenir son rôle et qu’il acceptait cette funeste issue. Pourtant, plusieurs raisons l’avaient empêché de passer à l’acte.

Tout d’abord, la promesse d’un échange. Seule lumière dans cette ombre. L’ultime possibilité de mettre les choses à plat, d’être honnête l’un envers l’autre et de, peut-être, de repartir ensemble. Mais c’était aussi une promesse empoisonnée. Une ombre dans la lumière. Celle qui précipiterait la fin d'une amitié devenue amour. Cet échange était un pile ou face. Une fois la pièce lancée, bien avisé était celui qui pouvait en déterminer l’issue. Seul Merlin le savait.

Ensuite, sa faiblesse. Les sentiments développés pour Lilly étaient si forts qu’ils s’étaient profondément enracinés dans le cœur de Bad. Ce dernier n’avait pas la force de se détruire de l’intérieur pour en arracher cet amour. Il avait peur d’affronter la souffrance d’une rupture. Il perdrait celle qui ensoleillait ses journées et avec qui tout avait été si simple autrefois. Chaque souvenir avec elle n’était que bonheur et savoir que tout cela pouvait s’arrêter le terrifiait.

Enfin, sa ténacité et son optimisme. Il s’accrochait toujours à la possibilité d’un avenir radieux. Une partie de lui voyait encore de la clarté derrière cette fumée obscure et suffocante. Certains disaient qu’il pouvait paraître borné, têtu, hautain ou manipulateur. D’autres, qu’il était obstiné, résilient et prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Dans le bon comme dans le mauvais. Que même s’il n’était pas le plus grand, le plus fort, le plus beau ou le plus brave, on pouvait compter sur lui pour tenir ses promesses. Pour aller au bout des choses.

Tout cela faisait qu’en ce samedi matin, Bad était toujours rongé par le doute. En descendant dans la Grande Salle, il se promit d’avoir cette fameuse discussion avec Lilly avant la fin du week-end. Il ne pouvait pas continuer ainsi. Il allait devoir crever l'abcès. Mais que c’était dur et terrifiant.

Avec peu d’appétit, le Serdaigle se dirigea vers la table de sa maison après avoir passé les portes ouvertes de la Grande Salle. Il en avait à peine franchi le seuil qu’il vit Lilly qui l’y attendait. Son regard ne laissait aucune place au doute. Depuis le temps qu’il la connaissait, Bad savait à ses expressions qu’il était l’heure. Ses yeux lançaient des “Il faut qu’on parle”. C’était elle qui avait pris les devants. Elle la plus courageuse des deux.

Bad avait vu juste et, avec un sourire tendu, acquiesça aux propos de Lilly. Dans quelques minutes, ils auraient tous deux des réponses. Pas forcément celles souhaitées mais des réponses quand même.

« Oui. Sortons d’ici. »

La matinée était froide pour un mois de septembre. À moins que ce ne soit la crainte de cette conversation qui glaçait le sang de Bad. En approchant du Lac noir à un rythme particulièrement lent, le garçon ne put s’empêcher de regarder l’endroit exact où se trouvait Lilly quatre ans plus tôt. À plat ventre et la baguette plongée dans l’eau, elle avait attisé la curiosité du garçon qui avait fini par aller à sa rencontre. Aujourd’hui, c’était un peu plus loin que les deux adolescents s’assirent dans l’herbe. Peut-être que la Poufsouffle avait, elle, oublié le lieu de leur première rencontre. Il espérait tant que non.

Face à Bad, Lilly prit la parole la première d’une voix hésitante presque craintive. Voir qu’il pouvait avoir cet effet sur elle perturba le Serdaigle. Jamais il n’avait pensé ni souhaité cela. Jamais il n’aurait cru en arriver à une telle situation. Pourtant, c’était bien ce qu’il se passait. Se rapprochant de Lilly, il hésita à lui prendre les mains mais se retint. Elle devait être libre de se livrer sans que Bad ne parasite ses émotions. Il glissa donc ses propres mains sous ses cuisses et hocha la tête.

« Je t’écoute, Lilly. Il était fébrile. Je suis prêt à tout entendre. N’oublie rien, s’il te plaît. Plongeant des yeux brillants dans ceux de la Poufsouffle, il ajouta. Je ne veux plus te perdre. »

6° année RP • Ex-préfet inRP (du 1/9/45 au 16/1/46)
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07 nov. 2021, 23:23
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Je vais tout te dire Bad. Tout. Mais promet moi de m'aimer encore ? Promet moi qu'on surmontera ça tous les deux. Je crois que je saurai pas vivre sans toi. Toi aussi tu me protégeras hein ? Toi aussi tu prendras soin de moi. Comme lui ... Prend soin de mon coeur. Aime moi. Pas comme lui ... Tu es celui que je veux. Ses yeux supplient le garçon. Mais sa bouche reste muette. Son regard est triste. Ça picote à l'intérieur. Ça brûle même. Elle regarde Bad comme si c'était la dernière fois qu'il se tenait auprès d'elle. Elle a envie de le prendre dans ses bras. De l'enlacer de toutes ses forces. De lui ébouriffer les cheveux comme elle aimait tant à le faire. Mais ce n'était pas le moment. Alors elle reste à distance. Ils sont assis, face à face. Elle devait le regarder pour tout lui dire. C'était la moindre des choses.

« Je ne sais pas trop par où commencer. Tu sais à peut prêt tout de ce qu'il s'est passé durant le tournoi. On en a beaucoup parlé. Tu sais que j'en ai souffert on ne vas pas revenir là dessus. Je sais aussi que tu as remarqué que je n'étais plus vraiment la même depuis. » Un petit sourire ironique « C'est en grande partie à cause d'elle. » Sans autre introduction elle sort sa précieuse bague et la fait tourner entre ses doigts. Elle caresse le dragon qui l'orne. Elle est si belle. Une si petite chose. Si puissante. « Elle est revenue avec moi de la bas. Et elle a des pouvoirs. Mais depuis que je l'ai je ressent beaucoup plus de mauvaises émotions. J'ai peur de tout. De tout le monde. Comme si on voulait me la voler. Et je dois la protéger. C'est la mienne tu comprend ? Et je n'ai pas envie que d'autres puissent profiter de son pouvoir. Elle est mienne. Et je ne peux faire confiance à personne à son sujet. Enfin presque. » Elle s'accroche aux yeux verts de l'Aiglon. Et j'ai décidé de te faire confiance aussi. J'aurai du depuis longtemps. Mais j'avais peur tu comprend. Peur que tu en parle. A d'autres, à des adultes, qui me la prendrait. Je ne sais pas pourquoi je lui ait fait confiance à lui et pas à toi Bad. Ca me déchire et me brise. Et je regrette tellement. Mais ce n'est pas la seule chose, l'engrenage est bien plus complexe. Elle aimerait prendre une pause, laisser le temps à l'adolescent de s'exprimer. De voir comment il prenait la chose. Mais elle ne peut pas. Il fallait qu'elle continue. Si elle s'arrêtait maintenant elle ne le ferait jamais.

« Il n'y a pas que ça Bad. Pas que cette bague. C'est déjà beaucoup et elle me fait beaucoup de mal. Mais c'est pas le pire. J'aurai aimé.» J'aurai aimé ne te cacher que ça. Etre fidèle et honnête comme on l'a toujours été l'un envers l'autre. Fidèle à moi même. A celle que j'aime être. Mais je n'ai pas réussi.

« J'ai parlé à Jacob de ce qui s'était passé durant... notre danse. Et je ... » Sa bouche se tord en une moue de dégoût. Envers elle même. Envers ce qu'elle fait subir à Bad en cet instant précis. Il n'y avait pas de belle façon de le dire. Elle sent les larmes monter aux yeux. Des larmes de rage. De colère. Elle ne s'était jamais autant détesté qu'en cet instant. Qu'en ce moment où il fallait dire une vérité moche et hideuse. Qui blesserait celui qu'elle aimait. Enfin l'un de ceux ...

C'est moi qui vais te perdre Bad. Non tu n'es pas prêt à tout entendre. Crois moi. Tu aurais préféré ne pas savoir. L'eau du Lac est calme. Si elle s'écoutait, elle y plongerait entièrement. Se cacherait dans ses profondeurs sans avoir à remonter. Pour ne pas avoir à prononcer de nouveaux ces mots. Ils ne lui était pas destiné. Mais il méritait de savoir. Elle prend une grande et longue respiration avant de se lancer. De laisser sortir les mots. Tels qu'ils sont. Elle était nauséeuse. Les mots remontaient et allaient se déverser. D'une telle acidité. C'était dégoûtant. Elle le regarde droit dans les yeux. Plus jamais il ne se poserait sur elle de la même façon.

« J'ai dit à Jacob que je l'aimais... Ce n'est pas réciproque et il ne s'est rien passé de plus que ces quelques secondes de danse déplacé je te promet. Et je ne veux rien qu'il se passe. Mais j'ai préféré être honnête sur mes sentiments. Même si je les déteste profondément. Mais ils sont là, et même si je me bats contre eux, ils me font souffrir. Je te veux toi Bad. Juste toi. Mais je crois que je ne te mérite pas. J'ai l'impression d'être un cadeau empoisonné qui ne devrait être destiné à personne. Et pas à toi. T'es une trop belle personne pour subir ça. Je suis désolée. Tellement désolée … »

Le sanglot ne peut plus être retenu. Elle pleure. Si fort. Des spasmes secouent sa poitrine qui se tord de douleur. Sa main recouvre sa bouche mais c'est peine perdue. Des petits geignements en sortent. Par à-coups. Laissant sortir sa souffrance dans toute sa vérité. Sa douleur éclatait et traversait tout son corps. Et elle adopte la même position que celle qu'elle a eut face au Gryffon. Ses bras enlacent ses genoux, sa tête vient s'y cacher. Comme si cela allait tout effacer. La honte, la culpabilité, l'angoisse la submerge. Et elle n'arrive pas à y faire face. Elle n'ose pas regarder Bad. Ainsi elle lui laisse la possibilité de partir sans avoir à lui répondre. Et elle ne peut pas voir ça.

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09 nov. 2021, 00:03
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Oui, Lilly, tu as changé. Mais pouvait-il en être autrement ?

Au rythme des explications, les mâchoires serrées de Bad faisaient battre ses joues à coups de pulsations anxieuses. Attentif, il redoutait chacun des mots prononcés jusqu’à ce que finalement Lilly s'interrompt pour sortir une bague. Bad fronça les sourcils. Elowen lui avait bien parlé d’une bague dans le Dominion mais jamais le Serdaigle n’y avait réellement prêté attention. Il avait relégué ce détail au second plan derrière toutes les atrocités vécues par les candidats. Une bague responsable de tous ses maux ? Vraiment ?

Bad voulut approcher sa main de l’objet mais la Poufsouffle semblait si résignée à la protéger de sa prison de doigts qu’il n’osa pas. Comme face à un animal apeuré, il comprit rapidement - même lui qui pouvait parfois manquer de tact - qu’il pouvait la faire fuir s’il s’en approchait. Le Serdaigle hocha la tête pour signifier qu’il comprenait. En réalité, il était un peu perdu. Pourquoi Lilly ne lui avait jamais rien dit sur l’existence de cet objet maléfique. Maléfique, oui. Il avait été capable par sa présence d'atténuer la si belle aura de sa Lilly. Cette bague, Bad la détestait. Elle était la source de toute cette pestilence qui s'était installée entre la Poufsouffle et lui. Le garçon se rappelait que, l'année dernière, Mr Dole avait parlé d’objets maudits en classe. Cette bague n’avait rien à faire près de Lilly. Si elle était capable d’assombrir la personne la plus rayonnante de Poudlard, c’est qu’elle était puissante. Et terrifiante.

Le garçon s’osa avec précaution à mentionner le bijou orné d’un dragon. Il marchait sur des œufs et se devait, à contrecœur, de rester encore dans son jeu sordide pour ne pas la braquer.

« Lilly, je sais que c’est ta bague. La tienne et celle de personne d'autre. Mais … Bad hésita tout en se mordant la lèvre inférieure. Mais si tu ressens de mauvaises émotions, si tu as peur, tu ne crois pas qu’elle te fait plus de mal qu’autre chose ? »

Dans le “enfin presque” que Lilly avait prononcé pour ponctuer son explication, Bad comprit que les autres Dominiés devaient être au courant de l’existence de cette bague. Pourquoi ce Jacob n’avait-il rien fait alors ? Rien dit non plus ? Pourquoi avait-il laissé Lilly se faire peu à peu ronger par son mal ? Les pièces du puzzle commençaient à s’imbriquer dans l’esprit du garçon. Le Gryffondor souhaitait garder cette confidence pour se rapprocher de la Poufsouffle. Pour avoir une emprise sur elle à travers ce secret malsain. Oui, c’était logique. Quelle ordure.

À cet instant, Bad se sentit soulagé. Il avait enfin l'explication au changement d’attitude de Lilly. Il voyait enfin une porte de sortie s'entrouvrir devant lui. Il suffisait de se débarrasser de cette bague et tout serait terminé. Il retrouverait enfin la jeune fille dont il était tombé amoureux. Mais la Poufsouffle claqua puissamment la porte à quelques centimètres du visage de Bad. Dans les beaux yeux marron, la montée de larmes annonciatrice aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Mais submergé par l’espoir d’une fin heureuse, Bad n’avait rien vu venir. L’ascenseur émotionnel ravagea le Serdaigle.

« J'ai dit à Jacob que je l'aimais … »

Ce fumier avait bien réussi son coup. Il avait profité de la faiblesse de Lilly pour la faire tomber sous son joug. Comment avait-il pu aller si loin ? Et ce n’est pas réciproque ? Son seul but était que tu lui avoues tes sentiments pour finalement te rejeter et te blesser. Si Jacob avait été face à lui, Bad n’aurait pas pu retenir son poing d’aller se loger dans son visage.

Les explications de Lilly qui suivirent mirent du temps à atteindre la conscience du Serdaigle. Mâchoires serrées à nouveau, ses dents commençaient à lui faire mal. Pourtant, il contracta plus fort encore. Seule la douleur l’empêchait d’exploser. D’aller voir Jacob pour lui régler son compte. Pour qu’il comprenne à quel point, il faisait souffrir Lilly. Bad voyait rouge. Plus rouge que rouge.

Le Serdaigle ne pouvait rester plus longtemps assis. Sans un mot, il se leva et marcha quelques pas pour faire face au Lac, gardant Lilly dans son dos. Il devait se calmer. Ne pas faire quelque chose qu’il regretterait. Même la brise venant du Lac et les années de pratique de yoga ne parvenaient pas à faire taire les envies de violence que ressentait Bad. Il tenta de se concentrer sur sa respiration et de laisser filer les images à travers sa tête mais elles s’accrochaient de toutes leurs forces. La bague. Jacob. La danse. Ce regard. La déclaration d’amour.

Les vagues de sanglots de Lilly ne calmèrent en rien la rage qui avait envahit Bad dans tout son être. La belle jeune fille était brisée et avait perdu confiance en elle à cause de tout cela. Ce Dominion. Cette bague encore. Et toujours Jacob.

Comment Bad avait-il pu laisser faire tout cela ? Il n’avait rien vu. Il avait forcé Lilly à affronter seule cette épreuve. Il n’avait pas su la protéger. Il avait bien changé. Papa, tu ne serais pas fier de moi ...


MARDI 15 MAI 2040 - 15h46

Bad avait neuf ans. De retour de l’école, il tenait par la main son petit frère Cadell dans l’entrée de l’appartement où tous deux vivaient avec leur père. Le visage tuméfié de l'aîné prenait des teintes du bleu au rouge en passant par le vert. Son œil lui sombrait vers le noir. Pourtant aucune larme ne coulait sur la peau de Bad. Le visage de son père Kenneth lui était rouge. Rouge de colère. Son téléphone encore en main. Il foudroyait son fils du regard.

« Mais qu’est-ce qui t’as pris, bon sang ? C’est vraiment ce que je t’ai appris ? À frapper pour te faire entendre ? Kenneth posa le téléphone sur la table du séjour et se prit le front dans l’autre main. Alors oui, ils s’étaient moqués de Cadell et c’était totalement injuste. Mais ce n’est pas comme cela qu’on réagit. Et tu le sais très bien. La directrice m’a dit que tu t’étais rué sur les trois garçons le premier. Que tu avais tenté de les frapper au visage mais qu’ils avaient été plus forts. Que si elle n’était pas intervenue à temps, tu serais peut-être encore plus salement amoché. L'homme soupira longuement. De toute façon, tu auras trois jours pour y réfléchir. Ils t’ont exclu jusque là. »

Bad avait baissé le regard. Incapable de dire un mot pour se défendre.

« Votre grand-père disait “La vie est une p…”. Une “piñata”. »


Au bord du Lac dont le calme était dévoré par les sanglots déchirants de Lilly, l’adolescent repensa à cette hésitation dans les propos de son père. À l’époque, il n’y avait pas fait attention. Mais maintenant qu’il avait vieilli et que son lexique s’était élargi, il se rendit compte que l’expression de son grand-père n’était pas celle qu’on lui avait annoncée à l’époque. En repensant à ce souvenir, Bad commençait à s'apaiser. C'était un temps où tout était plus léger, plus simple.


« Il disait donc “La vie est une piñata. On peut choisir de se battre et de frapper chaque jour de toutes ses forces pour quelques friandises. Ou alors, on peut délicatement la détacher pour en extraire toutes les friandises sans douleur.” Kenneth, calmé, s’accroupit devant ses deux garçons et les prit chacun par une épaule. La violence ne résout rien. La violence engendre la violence. Il y a tant d’autres alternatives plus efficaces qui ne blessent pas. Soyez réfléchis et bons, les garçons. »

Kenneth laissa filer Cadell qui courut dans les escaliers pour rejoindre sa chambre. Bad voulut en faire autant mais son père renforça son étreinte sur l’épaule. Le garçon craignit de recevoir la punition qu’il méritait mais ce fut un sourire qui se dessina sur le visage de Kenneth.

« Je suis fier de toi, Bad. Même si la forme était à revoir, le plus important c’est que tu étais là pour ton frère. N'oublie pas que nous trois, c’est tout ce qui compte. »

Le père embrassa son fils sur le crâne et le laissa rejoindre son frère de sa chambre.


Désolé, Papa. Je me suis perdu. J’ai abandonné Lilly. Elle était seule et terrifiée. Plus jamais. Plus jamais. Je te le promets.

Des larmes qu’il n’avait pas senties monter coulèrent sur son visage. La colère avait disparu. Ses forces aussi. Il se sentait fébrile et ses jambes vacillèrent. Bad n'avait qu'une envie : s'écrouler près du Lac et attendre. Attendre que tout cela disparaisse. Qu’il se réveille ailleurs. Dans une autre vie.

Pourtant, ses jambes restèrent solidement ancrées au sol. Il avait fait une promesse à son père. Celle de protéger Lilly. Il ne savait pas encore comment. Mais il trouverait. Il en était persuadé. Un gémissement dans son dos fit sortir Bad de ses pensées.

Faisant volte-face, il retourna vers celle qu’il ne quitterait plus désormais. Debout à ses côtés, il finit par s'asseoir derrière Lilly enlaçant ce petit corps recroquevillé de ses bras et entre ses jambes fléchies. Elle était si petite aujourd’hui. Si fragile. Les bras du Serdaigle la serraient si fort. S’il continuait, il allait la briser. Ce diamant brut et abîmé était tout ce qui comptait. C’était son joyau à lui et il n’avait rien de maléfique. Bad posa sa tête sur l’épaule de Lilly et plaqua son visage humide dans les cheveux châtains. Il parla à voix si basse qu’il ne savait pas si la fille pouvait l’entendre.

« Non, tu n’es pas un cadeau empoisonné. Tu es la plus belle chose que j’ai reçu, Lilly. Plus jamais, je ne te laisserai seule face à tes démons. Je te le promets. Une nouvelle promesse. On va se sortir de tout ça. De toute cette obscurité. Ce n’est pas la fin. Je serai là pour t’épauler et on prendra le temps qu’il faudra mais on te réparera. »

Bad n’avait pas trouvé de mot plus adapté. En cet instant, il ne réfléchissait plus de toute manière. Il se laissait guider par ce qui le traversait. Il ne sentait étonnamment léger. Le poids accumulé depuis une semaine avait disparu. Le garçon avait obtenu des réponses. Elles étaient plus horribles encore que ce qu’il avait imaginé mais elles étaient là. Elles dissipaient le brouillard qui se faisait de plus en plus épais entre les deux adolescents.

« Et merci. Merci de m’avoir tout dit. Je sais à quel point c'était dur pour toi. Tu me montres que tu tiens à moi et je ne pouvais pas espérer un meilleur cadeau. Et merci de m’avoir épargné. Je comprends maintenant. Enfin. Tu as voulu me préserver de la noirceur du tournoi, de la noirceur qui lentement t'enveloppait. Tu t’es tournée vers un autre pour me protéger. Merci. Mais je n’ai pas peur. Pas peur d’affronter tes démons. Je suis là, Lilly. »

6° année RP • Ex-préfet inRP (du 1/9/45 au 16/1/46)
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10 nov. 2021, 00:16
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Il se lève. Elle l'entend s'éloigner. Une douleur de plus s'ajoute au nombre incalculable qu'elle ressent déjà.
Pourquoi tu pars Bad ? Reste. Me laisse pas …

Un cri silencieux. Elle ne relève pas la tête. Pour voir quoi ? Bad en fureur contre elle ? Bad triste et effondré par ce qu'elle venait de dire ? Le prendre dans ses bras ou l'embrasser ne suffirait pas. Elle ne pouvait rien faire. Comme elle s'en doutait, elle ne méritait l'amour de personne. Alors que ses sanglots ne font qu’accélérer la cadence, elle se sent seule. Une solitude menaçante. Elle aimerait se faire engloutir par le sol, s'étendre et se faire aspirer. Tourner. Pour oublier. Que cela fasse le tri dans ses idées. Oui un grand et immense tournis. Qui effacerait tout ce qui n'avait pas lieu d'être. Qui la propulserait dans une autre réalité. Sans tournoi, sans collier de ronces, sans bague. Et sans Jacob. Non, pas sans lui… Son cœur implose à cette idée.

Le petit vent ne fait que glacer un peu plus son corps. Pourquoi tout était si difficile en ce moment ? Que ce Gryffon sorte de sa tête par pitié, qu'il s'en aille loin.

Et puis, tu te rapproche. Tu n'es pas parti Bad ?

Il est là à côté d'elle. Elle n'ose pas relever la tête. Sa respiration se suspend malgré elle. Elle guette. Exposée comme une proie. Elle a baissé toutes ses défenses. Et pourtant, des serres s'agrippant à elle, c'est tout ce qu'elle espère. Qu'elles caressent sa peau ou la lacèrent, elle a besoin qu'un contact continu d'exister entre eux. Peu importe sa nature. Elle ne veut juste pas se retrouver seule.

Elle sent la chaleur de son corps rejoindre le sien. Il est là à côté d'elle, il n'était pas parti. Ses bras l'entourent. Déclenchant une nouvelle vague de sanglots. Soulagés. Libérés. Elle avait tout dit et il n'était pas parti. Ce contact est bon et rassurant. Elle en profite comme la première fois où leurs corps se sont rencontrés. Elle redécouvre cette chaleur qu'elle pensait évaporée. Comme si tout était déjà consumé, qu'il n'y avait plus rien qui pouvait brûler entre eux.

Elle relève la tête, cherche son regard. Il pleure. Elle avait réussit à faire pleurer celui qu'elle aimait. Et lui n'avait pas pleuré. Elle ressentait une envie forte de se coller à lui. Elle voulait son corps contre le sien. Qu'il ne la quitte plus jamais.

« Bad … Je t'aime tellement... Je ne veux pas te perdre. Pas te perdre. Je me sens si mal de ce que je te fais vivre. Je suis tellement désolée … »

Il s'excuse. Parle d'eux comme un ensemble. Il prononce les mots qu'elle n'avait plus espéré entendre. Mais elle ne les comprend pas. Les siens n'étaient pas adaptés, totalement déplacés même. Mais ceux du Serdaigle semblent complètement hors du temps. Hors de ce présent qu'elle lui décrit. Comme ne prenant pas compte les sentiments qu'elle ressent.

La bague gisait par terre devant elle. Elle l'avait lâché sans s'en rendre compte. Qu'elle triste ironie. Protéger cet objet à s'en détruire le cœur et réussir à la lâcher comme ça. Finalement, il n'y avait peut être pas que Jacob pour l'aider. Bad était là. Il l'avait toujours été, mais elle ne l'avait pas laissé entrer dans cette partie de sa vie.

La plus belle chose. Mais il n'avait pas compris ce qu'elle avait dit ? Le choc était-il tellement grand qu'il n'ait absolument rien intégré à ce qu'elle venait de lui annoncer ? J'en aime aussi un autre Bad. Je ne peux pas être la plus belle chose que tu ai reçu. Je vais te détruire, je ne vais pas cesser de te faire du mal. Comme je ne vais pas cesser de l'aimer tu sais ? Non tu ne sais pas, tu ne veux pas voir. Tu me vois comme je ne suis pas. J'ai l'impression que tu ne me vois pas Bad …

Et peut être que cette image la blesse plus encore. Il ne comprenait pas. Elle avait raison depuis le début, seul lui pouvait comprendre. Bad n'aurait jamais accès à cette réalité. A leur réalité. Que personne ne pouvait partager.

Prendre le temps qu'il faut pour la réparer. Oui, elle se sentait comme un objet cassé. Emietté, brisé. On peut réparer un objet sans avoir tous les morceaux ? Ce bout de cœur perdu, elle le retrouverait un jour ? Elle aimerait le rattraper ce bien trop gros bout. Le recoller de force. Et le dédier entièrement à Bad. Comment avait-elle pu lui faire ça ? Son regard se perd à nouveau dans ses yeux verts. Il était si beau. Pourquoi, pourquoi avait-elle porté son regard sur un autre. Pourquoi le feu qui brûlait pour lui brûlait pour un autre. Pourquoi même en ce moment elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui aussi ? Elle le savait pourtant. Si elle c'était rapproché de lui, c'est qu'elle avait compris.

« Bad, pourquoi tu es si gentil avec moi ? Ce que je viens de te dire … Et tu es toujours là à me tenir dans tes bras. Tu es sûr de vouloir ça ? De vouloir encore de moi ? Je ne veux pas te blesser plus que ce que j'ai déjà fait Bad, te voir pleurer comme ça, c'est affreux. »

Ce qu'il disait n'était pas vrai. Pas totalement. Devait-elle rectifier ? L'écraser encore plus dans cette sombre vérité ?

La différence c'est que pour moi tu es l'une des plus belles choses. Pas l'unique. Je ne pourrai peut être jamais te regarder dans les yeux et te dire que tu es tout pour moi. Tu n'es pas le centre de mon monde. Tu es prêt à accepter ça ? Et si oui, pourquoi ? Tu veux me faire du mal ensuite aussi ?

Et voilà que le doute s'immisce en elle. La méfiance est de retour. Des sentiments totalement illégitimes venant de sa part. Tristement ironiquement totalement déplacés. Elle était cassée.

#PouffyFamily
5ième année RP - #408080 - Fiche - PR

10 nov. 2021, 12:14
Explications sans demande
Bad était soulagé d’avoir pu se livrer à Lilly. En la tenant dans ses bras, il se sentait libéré d’un poids qu’il accumulait depuis une semaine. Non, depuis des mois. Les larmes du garçon finirent par sécher au contact de Lilly. Des larmes qui lui étaient venus car il n’avait pas su protéger la Poufsouffle. Des larmes égoïstes car elles ne venaient que de son incompétence à préserver celle qu’il aimait et non car il partageait réellement sa peine. Bad pensait que tout était à plat maintenant. Que les choses avaient été dites et qu’ils allaient pouvoir regarder dans la même direction.

Inlassablement, Lilly lui rappelait qu’elle l’aimait, qu’elle ne voulait pas le perdre et qu’elle était désolée. Oui, je suis là maintenant.

Pourtant, le puzzle construit minutieusement par Bad n’était pas terminé. Il lui restait une pièce en main qui n’entrait nulle part. Le garçon n’y comprenait rien. Il pensait avoir réussi à expliquer cette douleur ressentie par Lilly. Une douleur différente de la sienne. Mais quelque chose ne collait pas. Le Serdaigle voyait cette pièce inadaptée tourner sur elle-même dans sa tête. Elle n’avait aucune place dans le scénario réconfortant qu’il s’était construit.

Les mots de Lilly devenaient des coups de poings violents qu’il recevait en plein cœur. Pourquoi ne voulait-elle pas le laisser l’approcher ? Il voulait l’aider et elle faisait tout pour le repousser. Chaque phrase était d’une brutalité plus forte que la précédente. Plus blessante aussi. Arrête de m’éloigner de toi ! Laisse-moi tenir ma promesse. Laisse-moi me pardonner de t’avoir laissée seule pendant tout ce temps. Tu ne comprends donc pas que sans cela je ne pourrais plus jamais revenir vers toi ? Tu me fais mal, Lilly.

Bad n’arrivait plus à faire la différence entre les effets de la bague et la volonté propre de la jeune fille. Que cherchait-elle ? Peut-être que tout ce qu’il avait mis sur le dos du bijou et de Jacob n'était qu'une douce illusion. Bad réalisait que ce puzzle si rigoureusement élaboré n’était peut-être qu’une façon pour lui de se protéger. Sans lui demander son accord, son instinct de survie était allé chercher la lumière dans le seul endroit où il avait pu en trouver. Il s’était accroché à l’unique bouée qu’il avait repéré dans cette mer de ténèbres. Et Lilly lui répétait de la lâcher. De se noyer. Loin d’elle. Qu’elle était trop dangereuse pour lui et qu'il devait se laisser périr. Que de toute façon, il finirait par mourir avec elle donc autant abandonner tout de suite. Que ses efforts pour lutter contre les vagues étaient vains car à la fin, elle gagnerait. Elle gagnerait le droit de lui dire “Tu vois je te l’avais dit. Tu ne peux rien pour moi.”

Lilly ne le connaissait pas finalement. Elle aurait dû savoir que si Bad partait, il mourrait vraiment. Que sans elle, il n'aurait plus goût à rien et que, oui, il sombrerait. Alors pourquoi insistait-elle ? Pour qu'il trahisse sa promesse ? Cette distance, ces mots durs qu'elle avait, n'étaient-ils finalement pas un appel à l'aide comme il le pensait mais un moyen de dire "Va-t'en, je ne te veux plus dans ma vie" ?

C’était peut-être cela. Elle s’était éloignée lentement. Elle s’était rapproché d’un autre car elle l’aimait bien plus que lui. Les doutes d’il y a quelques jours et que Bad essayait constamment de chasser étaient donc possiblement fondés. Le garçon relâchait peu à peu son étreinte autour de Lilly.

Bad réalisait que s’il restait une pièce à son puzzle, c’est qu’il l’avait construit à l’envers. Qu’il avait créé un portrait illusoire d’une réalité qu’il ne voulait pas affronter. Car il n’avait pas voulu accepté de plonger avec Lilly sans se battre. Il n’était pas comme cela et malgré ses efforts, elle ne pourrait pas le changer.

Pourquoi alors Lilly lui répétait encore et encore qu’elle l’aimait. Pire encore qu’elle ne voulait pas le perdre. C’était une blague vicieuse ? Le courage que Bad lui prêtait n’était-il finalement que de la lâcheté ? Dis-le moi si tu veux que je parte mais arrête de me faire tenir des promesses impossibles. Arrête de me blesser car tu ne veux pas accepter la réalité. Une colère bien différente de celle qu’il avait ressenti près du Lac montait en lui.

Bad lâcha complètement l’étreinte sur Lilly et se releva. Il retourna là où quelques instants, il se tenait debout mais faisait désormais face à la Poufsouffle, les poings serrés. Il n’y avait plus aucune larme. Juste une envie de vérité. Pas celles des actes, celles des pensées.

Et alors qu’il y a quelques minutes, il cherchait à percer la lumière chez Lilly, maintenant, il ne voyait que sa part d’ombre. Et quand on n'avait pas peur de blesser, c’était plus facile dire ce que l’on avait sur le cœur.

« Tu dis que tu me veux moi, juste moi mais tu ne fais que me repousser, Lilly. Il gardait une distance physique entre eux qu’il n’était plus capable de réduire. Oui, je souffre que tu en aimes un autre et que tu te sois éloigné de moi. C’est ça que tu veux entendre, hein ? J’ai voulu me convaincre que tout cette histoire n’était dû qu’à cette fichue bague … Bad désigna d’un geste dédaigneux du menton le bijou lâché à terre. … et à ce manipulateur de Jacob. Le garçon désigna cette fois-ci le château de la tête. J’ai cherché à voir une issue possible pour nous deux. De toutes mes forces, j’essaye encore. Aujourd’hui, j’ai besoin de ça pour accepter tu comprends ? J’ai besoin de me voiler la face pour supporter cette douleur. Avec le temps, peut-être que j’ouvrirais les yeux mais je ne peux pas maintenant. J’en ai besoin.

Cette fois-ci, les jambes de Bad croulèrent sous son poids. Il était à genou et fixait ses mains tremblantes. Il ne s’était jamais tant livré à quelqu’un. Il gardait tant de choses pour se sentir fort qu’aujourd’hui, il exposait sa faiblesse. Lilly en ferait ce qu’elle voulait. Elle tentait de lui arracher son cœur et il n’avait plus rien d’autre à perdre. Le garçon soupira. Il lâchait ses dernières forces.

« Je fais tout ça car je t’aime. Je ne savais pas vraiment ce que voulait dire 'aimer' avant de comprendre que je te perdais. Mes larmes ne sont pas affreuses. Elles sont mille fois plus belles que la souffrance de vivre loin de toi comme on le fait aujourd'hui. Les tiennes aussi. Je me sens libéré et vide, Lilly. Ce paradoxe déchirait Bad. Cette discussion était indispensable mais tellement douloureuse. J’avais besoin de savoir la vérité et maintenant je fais ce que je peux pour l’accepter. Je suis désolé de ne pas pouvoir faire mieux pour le moment. »

Bad s’arrêta quelques secondes. Il tentait de calmer sa respiration et sortit sa baguette de sa robe. Elle était toujours là, elle. Mais si Lilly partait, elle ne serait pas suffisante pour surmonter toutes ces épreuves. Le garçon dessina des vagues dans l’herbe de la pointe de son catalyseur.

« Je t’aime quand je sais que je suis prêt à souffrir pour rester avec toi. Je t’aime quand t'imaginer sortir de ma vie est pire que cette souffrance. Il s’arrêta et leva des yeux perdus vers Lilly. Et toi, m’aimes-tu autant ? M’aimes-tu au point de souffrir pour moi ? »

6° année RP • Ex-préfet inRP (du 1/9/45 au 16/1/46)
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10 nov. 2021, 23:52
Explications sans demande
Elle relève la tête vers lui. Debout lui faisant face, une désagréable sensation s'emparait d'elle. Il aurait pu lui faire presque peur. Les larmes ne coulaient plus. Ni sur ses joues, ni sur les siennes. Ses poings étaient serrés. Les siens relâchés, cherchaient le contact rassurant du sol, de l'herbe qu'elle caressait doucement. Se faisant violence pour ne pas se saisir de la bague et la laisser là gisant sur le sol. Hors de portée. Ce n'était pas une attitude de protection que le garçon adoptait. Une de défiance, une de méfiance. Oui, elle avec peur de Bad. De lui ? Pour lui ? C'était si flou.

Sa propre mâchoire se crispe. Elle ressent le besoin de se protéger de ce qui va suivre. Se mettre en retrait. Et en effet, les mots de Bad sont durs. D'une provocation à peine déguisée. Sa souffrance était mise à nu, et l'adolescent ne tentait plus de la protéger, il ne tentait plus de se cacher. La vérité se dévoilait. Et elle était laide. Faisait ressortir ce qu'il y avait de plus sombres chez chacun d'eux. Ils se découvraient comme jamais ils ne s'étaient vu. Une intimité nouvelle s'offrait à eux, alors même que ce n'était pas la plus belle, Lilly éprouvait un certain plaisir à voir Bad se dévoiler de la sorte. Fort, dur, courageux.

« Je te repousse car j'ai peur. Peur de te perdre. » Même si cela n'avait aucun sens.

Manipulateur de Jacob. Ses sourcils se froncent légèrement, pas assez pour que le garçon ne le remarque. Mais assez pour qu'elle lui en veuille d'avoir prononcé ces mots. Jacob n'était pas manipulateur. Non. Elle eut assez de recul pour ne pas chercher à le défendre maintenant, dans ces circonstances. Cela serait perdre définitivement Bad.

D'ailleurs, que voulait-elle entendre au juste ? C'était une très bonne question oui. Pourtant, elle se veut rassurante, rassurée et rassurante.

« On arrivera à effacer cette douleur Bad. Ensemble, comme tu as dis oui. On ne se perdra pas. Ensemble on fera de notre mieux. »

« Je t'aime Bad. Merci de prendre soin de moi. Merci de toujours me protéger comme tu le fais. » Les mêmes paroles, mot pour mot. Reflet de la confusion de son esprit où parfois les deux garçons ne faisaient qu'un. Où ils se confondaient jusqu'à se compléter. Jusqu'à ne former que cette entité protectrice dont la Poufsouffle avait tant besoin. Un équilibre. Une balance que les deux garçons menaient à la perfection, sans le savoir. Mais au milieu du quel elle n'était plus aussi libre d'évoluer. Elle devait la faire pencher d'un côté. Sa tête et son cœur n'étaient pas forcément d'accord. Son corps non plus. Tiraillée elle devrait se décider.

Le Bleu ou le Rouge ?


Peut être que Bad et elle irait loin. Elle devait leur donner une chance. Elle l'avait dit à Jacob, Bad était une belle personne aussi, et il le méritait. Peut-être qu'il ne faisait pas battre son cœur aussi fort qu'elle aimerait. Peut être n'avait il pas tout ce que Jacob avait. Il n'était pas parfait. Mais elle non plus ne l'était pas. Loin de là. Elle ne méritait certainement pas Bad. Mais il acceptait la situation telle qu'elle était. Dans toute sa complexité et toute sa difficulté. C'était peut-être ça l'amour, le vrai ?

Une phrase lui revint en tête « Quand on a éliminé l'impossible, la réponse, aussi improbable qu'elle soit, est ce qui reste. »

Jacob était l'impossible, Bad était-il l'improbable ?

Le voir ainsi, dans une position si vulnérable, réveillait en elle un instinct de protection. Oui, elle devait le protéger. L'aimer et le protéger. Elle ne pouvait plus accepter de le blesser. Quitte à mettre ses propres sentiments de côtés. Oui elle était prête à souffrir pour lui. Elle souffrait déjà tellement depuis si longtemps de toute façon. La souffrance était un voile qui s'étaient accroché à elle, tissés par des enjeux invisibles, par des expériences trop nombreuses et trop fortes. La souffrance était là, collée contre son cœur, il ne pouvait battre sans la provoquer. Alors oui, elle pouvait souffrir pour lui. Sans hésitation. Mais aimer dans la souffrance, c'était une vision de l'amour bien éloignée de ce qu'elle avait espérer. L'amour était sensé être beau et bon. Et elle ne voulait plus souffrir. Mais elle devait faire face à l'évidence, jamais elle ne se déferait de cette souffrance. Accrochée à elle comme ces cicatrices sur son cou. Témoignant d'un passé qu'elle ne pouvait effacer et qui ne cesserait de la poursuivre. Pourtant, elle décide de continuer à se battre.

Elle se relève et se rapproche doucement du garçon. Sa main se pose sur sa baguette sur laquelle elle s'attarde avant de remonter sur son poignet. D'une petite voix, presque chuchotée, timide, dans la retenue, bien loin de la violence qu'elle ressentait il y a quelques instants. Le protéger avant tout. Prendre soin de lui. « Tu peux la ranger Bad, tout vas bien se passer » Elle la redirige vers sa poche d'un geste aimant. Sa main effleure son corps et elle frissonne. Tandis qu'elle accompagne le sien se redressant. Elle rougit de ce qu'elle ressent en ce moment.
Une danse et plus encore. Avec toi.

Cherchant ensuite son regard. Elle attrape sa main, délicatement. Ses doigts la parcourent avec attention avant de la guider dans le creux de son dos. Ses bras enlacent ensuite sa taille et son corps se colle au sien. Elle lui murmure à l'oreille « Je ne veux pas sortir de ta vie, on trouvera comment s'aimer sans souffrance. » Elle avait envie de lui en faire la promesse. Mais une partie d'elle n'était pas certaine de pouvoir la tenir. Mais elle ferait de son mieux, ça elle se le promettait à elle même.

Si il ne la repousse pas, Lilly se mettrait sur la pointe des pieds et l'embrasserait aussi longtemps qu'il le lui permettrait. Doucement, puis plus sûrement. Avec l'avidité de leur premier baiser. Avec l'envie de ne plus s'éloigner de lui. Si il ne la repoussait pas, elle le serrerait plus fort encore. L'attirerait à elle pour plus encore.

Peut être que si il ne la repoussait pas, elle arriverait à ne plus penser à Jacob. Entre ses bras, protégé par son amour sans faille, elle se réparerait. Et l'aimerait comme il le méritait.

Et si, et si, et si ...

#PouffyFamily
5ième année RP - #408080 - Fiche - PR

11 nov. 2021, 21:40
Explications sans demande
Toute la suite de leur relation était basée sur ces réponses. Bad n’était qu’un choix parmi deux. Celui par défaut sûrement. Malgré la perte de confiance en lui que cela pouvait engendrer, il pouvait le supporter s’il était convaincu que ce choix était basé sur de réels et puissants sentiments. Le garçon était prêt à tout affronter et se sentait capable de surmonter l'impossible à une seule condition. Il devait être certain que Lilly était prête aux mêmes efforts. Sinon, toute cette souffrance serait vaine. Un amour univoque ou déséquilibré finissait toujours par mourir. Même s’il refusait encore de l’accepter, au plus profond de lui-même, Bad en était conscient.

Les mots de Lilly se voulaient rassurants. Elle semblait elle aussi vouloir s’accrocher à leur relation. Elle lui parlait d’être ensemble pour affronter cela, le remerciait d’être là pour elle, lui répétait qu’elle l’aimait. Cela touchait Bad mais il attendait plus. Autre chose surtout. Je te le répète Lilly. Et toi, m’aimes-tu autant ? M’aimes-tu au point de souffrir pour moi ?

Jamais les réponses attendues ne sortirent de la bouche de Lilly. Était-ce le point final de cette aventure ?

Bad commençait à s’y résoudre. Il repensa à leur premier baiser et à quel point, l’avenir qu’il s’était imaginé à l'époque était différent de ce qu’ils étaient devenus aujourd’hui. Il se voyait déjà passer leurs journées à partager leurs rires, leurs joies, leurs expériences ou leurs tracas du quotidien avec autant de légèreté qu’ils l’avaient toujours fait. Jamais il n’aurait cru éprouver un tel attachement pour ce bout de femme qui continuait à chaque regard de faire fondre son cœur. Jamais il ne pensait qu’ils changeraient à ce point. Mais n’était-ce pas cela grandir ? S'apercevoir que ses propres conceptions de la vie pouvaient être erronées ? Que personne n’était parfait ? Ni soi, ni les autres, ni même celle qu’on aimait. Qu’on ne pouvait rien prévoir, rien anticiper quand on parlait de relations ? Que nous étions tous dotés de sentiments qui nous compliquaient la vie ? Mais aussi que c'étaient grâce à eux que cette vie nous paraissait importante et précieuse. Un poison enivrant qui coulait dans les veines de tout humain. Aujourd’hui, une part de naïveté venait de mourir chez le garçon. Pour le pire comme pour le meilleur.

Ses parents n’avaient pas échappé à cette règle. Ils avaient dû mettre de côté leurs sentiments pour protéger leurs enfants. Aujourd'hui, Lilly et lui affrontaient ce genre d’épreuves. Leur passé n’avait plus lieu d’être. Bad ne devait plus s’accrocher à la chimère d’une relation lisse et sans accrocs. Ils n'avaient plus que deux possibilités : grandir ensemble ou chacun de leur côté.

Réponds-moi, Lilly. J’ai besoin de savoir.

Peut-être que la Poufsouffle n'eut pas les mots pour exprimer ce qu'elle ressentait car elle choisit de le rejoindre. Ces quelques pas vers lui surprirent Bad mais leur importance était capitale. Elle avait choisi une réponse corporelle. Le garçon était perdu. La question était-elle si difficile ? Redoutait-elle qu'il n'accepte pas ce qu'elle aurait pu lui dire ?

Au contact froid de la peau de Lilly, Bad ressentit un frisson. Il aurait souhaité le maîtriser, rester insensible à cette approche. Mais malgré ses efforts, l’alchimie entre leurs corps était trop forte. Le garçon ne comprenait pas pourquoi il se laissait dompter si facilement par les gestes doux de Lilly. Il était fort à parier que son corps reconnaissait cette présence si familière. Qu'avec la Poufsouffle, certaines barrières n'existaient pas. Sa baguette était rangée et Bad n’avait même pas eu l’impression d’avoir été maître de son geste. C’était à la fois effrayant et réconfortant.

Il était épuisé de faire cette guerre psychologique avec Lilly. Il voulait arrêter de réfléchir, mettre son cerveau en pause et seulement se laisser guider par ses sentiments. Le Serdaigle vaincu leva les yeux et rencontra une figure rougie. Comme un flashback lors de leur discussion à la bibliothèque le matin de leur premier baiser, l’image de ce même visage se superposa parfaitement à celui qu’il contemplait. Trait pour trait. Bad avait l’impression de revivre leur rencontre. D’avoir l’opportunité d’un nouveau départ. Une passion oubliée s’empara de lui. Il voulait ressentir Lilly dans tout son corps. Il la voulait ici, maintenant, entière et pour lui seul. Ses hormones étaient en ébullition. Contrecoup ardent de l’épuisement moral dont il était victime.

Tandis qu’il laissait la jeune fille coller son corps au sien, Bad hocha la tête quand elle lui parla d’amour sans souffrance. Malgré tout ce qu’il venait de lui jeter au visage de Lilly, elle était là, la réponse. La seule qui pouvait permettre une fin heureuse. Elle lui avait donné exactement ce qu’il fallait et pourtant, Bad ne l’avait jamais envisagé. Un amour sans souffrance. Était-ce encore possible ?

La douceur de Lilly prit rapidement fin sous le flot puissant qui animait le garçon. Il la désirait plus que tout. Ce baiser délicat devint subitement plus langoureux, plus sauvage. À l’abri des regards, Bad voulait ne faire plus qu’un avec Lilly. Remontant de sa main ferme la cuisse de la Poufsouffle contre sa hanche, il fit basculer leurs corps enlacés dans l’herbe. Un frisson parcouru le parc tandis que le garçon faisait glisser ses doigts le long du flanc nu de l’adolescente. Son corps penché sur le sien, il se sentait à nouveau vivant.

La suite, seuls les arbres et les oiseaux présents ce matin-là pourront vous la raconter.

FIN DU RP

6° année RP • Ex-préfet inRP (du 1/9/45 au 16/1/46)
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