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07 nov. 2021, 16:04
 Nichée  A{n}cre Pesanteur
Déclin de l’Hiver 2043


Ses espoirs avaient soigneusement été enfouis depuis désormais plus d’une année, ce n’était sans doute pas grand-chose, mais avait tout de même contribué à les chasser de ses pensées la plupart du temps. Si auparavant il se surprenait à imaginer des raisons, des situations en lesquelles ils reviendraient ; se convaincre que cela n’arriverait jamais avait balayé la construction de ces petites scènes qui expliqueraient tout. Cette résolution, ce renoncement peut-être, avait grandement contribué à assainir son esprit qui s’était libéré d’une obsession dont il avait à terme compris qu’elle ne le mènera nulle part. Personne ne devait rien à quiconque, voilà qui était préférable pour tout le monde. L’enfant n’était néanmoins pas parvenue à les anéantir parfaitement car décider qu’elle n’attendrait strictement rien d’eux n’empêchait pas les Spectres de continuer à envoyer leurs missives et le détachement pur et complet auquel elle aspirait n’était toujours pas atteint. Jamais, au grand jamais Hjúki n’avouerait qu’une part extrêmement bien enterrée de son être était même rassurée d’avoir des signes de vie. Sans doute que si cette étrange routine s’interrompait, l’inquiétude l’étreindrait, bien qu’il se persuaderait alors que l’origine du malaise lui serait parfaitement mystérieuse. Elle n’avait juste pas les ressources pour comprendre pourquoi depuis aussi loin que sa mémoire pouvait remonter, cette correspondance à sens unique avait été entretenue sans découragement de la part de ses Spectres pourtant incapables d’offrir une once de présence à ses côtés. Tout sauf disponibles dans les moments où seule elle aurait sombré, leurs apparitions ne pouvaient comptaient au regard de ce qu’ils avaient manqué.

Hjúki avait donc tout simplement cessé de les lire, mais un détail l’empêchait de clore entièrement cette affaire : le courrier qui continuait d’affluer. Voilà qui était étrange : quel qu’ait été le nourrisson aux balbutiements de son existence, cela avait fait fuir ces gens qui avaient tout de même conservé d’une manière ou d’une autre une parcelle de leur progéniture. Un enchantement quelconque était à son sens le seul éclaircissement logique à la reparution du lot de lettres au fond de sa malle à chaque fois qu’il avait tenté de les fourguer avec des méthodes plus ou moins inventives. Avant d’abandonner en estimant qu’ils ne méritaient pas d’efforts trop poussés de sa part. Encore ce matin une chouette s’était présentée en lui tendant leurs derniers il-ne-savait-quoi. Racontaient-ils leur vie ? S’enquéraient-ils de la sienne ? Autant avouer que la curiosité ne le visitait pas le moins du monde. Le volatil était à chaque fois différent, pas la peine d’essayer de les localiser avec l’indice du messager ; qui se veut introuvable a des dons d’évanescence contre lesquels son jeune âge et son peu d’expérience ne peuvent rivaliser. Par principe, l’élève avait rejoint la volière, non pour y répondre ou parcourir ce dernier message mais pour tenter encore une fois de le détruire.

Assis en tailleur pour bien observer la réaction, ses doigts lâchèrent le papier dans un bocal contenant un feu enchanté. L’insolente pellicule protectrice du support se mit à luire au contact d’une magie rivale ; ne permettant aucunement la consomption. Évidemment qu’en se liguant à deux contre un, ils l’emporteraient toujours sur les tentatives de son essence encore trop brouillonne. C’était difficile à concéder, mais elle restait le fruit de la leur et présentait une parenté. Cette puissance contre laquelle Hjúki se battait était aussi d’une certaine façon la sienne. Ses échecs le narguaient tout en lui montrant son potentiel, ce dont il devrait être capable en étant issu de magies aussi bien blindées. Récupérant la feuille en rien calcinée, la rage étouffant sa déception grondait. *Laissez…*


« Laissez-nous vous haïr ! »

Le cri se réverbéra en échos et provoqua des froissements ailés des créatures environnantes qui n’avaient rien demandé. Exténué, son corps s’effondra. Par la seule force de sa volonté, il aurait aimé les anéantir. L’espoir n’avait pas disparu, il s’était mué en celui non plus de leur présence mais de leur absence totale. Quand s’émancipera-t-il donc du terrible joug d’Elpis ?

08 nov. 2021, 16:52
 Nichée  A{n}cre Pesanteur
Les jours commençaient sérieusement à diminuer et Noah avait du mal à trouver le temps de prendre son Brossdur 7 pour s'entrainer sur le terrain, faire les devoirs demandés par les professeurs sans oublier de répondre aux différentes lettres de sa famille. Ce n'était que le début de sa première année mais il lui arrivait de manquer de temps pour ses activités. Aujourd'hui, Noah avait décidé de laisser tomber son devoir de potions pour se consacrer à quelques heures de Vol sur son balai. Il faisait froid mais pas suffisamment pour l'empêcher d'aller voler, son père l'avait motivé et il voulait absolument intégrer l'équipe de Quidditch de sa maison.

Pour l'heure, Noah venait de revenir dans le château et après avoir pris une douche bien chaude, il s'était enfin attelé à écrire une lettre à son père pour lui expliquer comment se déroulait ses entrainement personnels et sa petite soeur qui s'impatientait déjà de le revoir alors qu'il l'avait vue pendant les vacances de Noël. Il avait pris le temps de laisser un petit mot pour tout le monde et avant d'oublier, il se décida aller directement à la volière afin de l'envoyer avec un hibou de l'école. Ses parents lui avait acheté un chaton au début de l'année, il leur avait dit qu'il ne souhaitait pas de hibou, l'école en avait plein et il était plus attaché à un chat.

C'est donc armé de courage que le Serpentard monta les étages un à un pour se rendre dans la volière. Il mit plus de temps qu'il ne l'avait imaginé pour gravir ses marches et au moment où il arrivait au bon endroit, il entendit le cri d'un garçon et hésita quelques secondes avant de pousser la porte. Les cris semblaient s'être arrêtés et Noah se décida à entrer. Il découvrit alors un garçon un peu plus âgé que lui mais avec qui il n'avait jamais parlé. Il ne put s'empêcher de demander:

« Qui-est ce qu'on est censé haïr? C'est toi qui vient de crier il y a quelques minutes? »

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09 nov. 2021, 15:26
 Nichée  A{n}cre Pesanteur
Essayant de reconcentrer son écoute sur sa respiration qui devenait irrégulière, l’enfant se suppliait mentalement de ne pas se mettre à sangloter, même rien était garanti avec le vrac émotionnel qui avait pris possession de son être. La cession était rejetée perçue comme un aveu qu’il ne souhaitait absolument pas sentir percer pour tout à la fois caresser sa peau et l’égratigner du sel des larmes. Aveu qu’il était toujours la proie ballotée de forces dont il aurait préféré être indifférent mais dont les vagues corrosives continuaient de lécher son socle complètement instable. Des sonorités étrangères l’empêchèrent toutefois de se consacrer pleinement au contrôle de soi, et son regard qui commençait irrémédiablement à s’embuer se mit à balayer rapidement dans toutes les directions l’espace jusqu’à identifier un genre de messager sans plumage bien singulier par rapport à ceux qui étaient présents autour d’eux par ailleurs. Hjúki profita de ce mouvement oculaire pour battre plus régulièrement ses paupières dans l’espoir qu’elles tamponneront tant bien que mal les prémices des pleurs dont l’afflux était sur un fil de rasoir. Les lèvres tremblantes, le condamnant à balbutier s’il tentait d’énoncer un semblant de réponse, l’élève différa et se contenta d’un acquiescement du menton pour confesser être à l’origine de l’explosion phonique et incontrôlée qui aurait dû rester au stade de pensée mais avait impulsivement forcé son chemin pour vibrer à travers ses cordes vocales à présent rêches.

*Qui ?* Telle était la grande question que le jeune Anastase aurait examiné songeur si son état avait été au moins un peu plus calme. Las, sa Silhouette tremblait en témoin transparent du bouillonnement intérieur et elle n’avait nul autre choix que de céder pour espérer prononcer la moindre phrase audible et sensée. Sans relâcher le peu de prise restant, ses épaules montèrent et descendirent alors que la pulsation emprisonnée entre elles semblait tambouriner sous la paroi de sa poitrine. Au bout de quelques descentes, Hjúki s’était enfin débarrassé du débordement lacrymal. Ornant désormais ses joues d’une discrète luisance, le resserrement qui un instant auparavant entravait sa gorgé s’était levé, sa voix sera vraisemblablement rauque mais pas gémissante, une tonalité par laquelle s’introduire ne serait du meilleur effet. Prenant son temps pour repousser le fatras d’émotions prêt à revenir à la charge pour provoquer de nouvelles oscillations ; l’adolescent réfléchissait à comment définir ce ‘qui’. Dans sa tête, depuis l’enfance la notion de Spectres s’était imposée. Ils prétendaient être là, mais se dessiner d’encre ne suffisait à ancrer leur enfant à eux. Quitte à lever le voile, il aimerait bien que son action paraisse avoir du sens… Pointant sa flamme affaiblie, il commenta.


« Des… étrangers. Ils sont partis avant de me connaître mais persistent à m’envoyer des lettres indestructibles. Je n’ai même pas le droit de refuser leurs intrusions. »

12 nov. 2021, 17:28
 Nichée  A{n}cre Pesanteur
Linnocence incarnée, Noah tentait de savoir s'il connaissait le garçon en face de lui mais sans réussite. Il était encore nouveau dans le château et il y avait des dizaines de visages que l'enfant n'avait pas encore croisées. Le visage de ce garçon en faisant définitivement parti mais le Serpentard ne s'en souciait pas vraiment, à vrai dire, il était content de croiser une nouvelle personne. Ce dernier acquiesça timidement à la question de Noah et cela confirma qu'il venait de crier dans la volière. Le Serpentard jeta un regard aux volatiles présent autour d'eux, ceux qui étaient encore là ne semblaient pas s'être rendu compte que le sorcier avait hurlé.

Noah haussa les épaules et s'attarda de nouveau sur le garçon. Il semblait se retenir de crier une nouvelle fois, à moins qu'il ne se retienne de pleurer, c'était assez compliqué à deviner mais Noah n'osait pas trop demander plus de détails à son camarade, il avait l'air de le déranger et se demanda s'il ne ferait pas mieux de se diriger vers un hibou pour envoyer sa missive et quitter la volière.

Finalement, l'inconnu se décida à répondre à l'enfant en lui expliquant que des personnes essayaient de lui parler mais lui ne voulait pas. Il ne connaissait pas ces personnes et voulait détruire les courriers mais c'était apparement impossible. Noah leva un oeil, curieux. Il n'avait pas compris le dernier mot du garçon mais pensait avoir compris l'idée globale. Cela restait malgré tout étrange et il ne put s'empêcher de demander:

« Mais ... Pourquoi des étrangers voudraient t'envoyer des lettres alors qu'ils ne t'ont jamais connus. Tu leur as fait quelque chose de grave c'est pour ça? »

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12 nov. 2021, 20:38
 Nichée  A{n}cre Pesanteur
Réalisant qu’il n’avait même pas pris la peine de considérer la nature de la présence qui s’était immiscée, il fit l’effort de sonder plus posément ce qu’était devenu le lieu après la déflagration ; à savoir les quelques plumes supplémentaires au sol qui indifférentes au désolément dont le jeune étudiant pourrait être pris ne rejoindront les ailes quittées, mais surtout cet enfant ayant eu la malchance de tomber sur une volière troublée de ses ondes délaissées par la douceur. Oh, celle-ci aurait probablement été là pour envelopper Hjúki s’il s’était adressé à la génération au-dessus, soit à son Opa. Malheureusement, c’était le parasitage intermédiaire qui avait une énième fois fait son apparition devant un esprit rencontrant des difficultés croissantes à trouver des solutions, victime d’une imagination qui à force de propositions échouées s’épuisait. Opa serait vraisemblablement impuissant, bien que son Enkel ne doutât pas le moins du monde de ses capacités magiques, devoir lui demander une mixture efficace ne résoudrait pas le noyau du problème car il aura été en somme toujours incapable de s’en débarrasser de soi-même. Soit, il avait plus ou moins promis qu’il ne leur réserverait d’accueil à la Clytemnestre, ce n’était techniquement que leurs projections que le jeune Anastase cherchait à consumer ; leurs enveloppes de papier, pas les leurs charnelles auxquelles il n’était de toute façon pas prêt d’avoir accès.

Ayant ouvert la brèche, il fallait assumer ; c’est pourquoi il demeura attentif au retour de son benjamin dont les traits qui n’étaient pas encore déformés par le passage de la puberté le rassuraient légèrement, un jugement de sa part n’était pas tant à redouter. L’hypothèse lancée eut un effet poignant sur Hjúki qui pas un instant ne s’était attendu à une telle remarque. La vérité franchirait les innocentes lèvres vierges des trompeuses expériences. Tétanisé, l’écho de la question que les pierres avaient déjà cessé de porter continuait à tourner en boucle dans sa tête. *…quelque chose de grave…* Si seulement il avait su. Probablement que se faire accuser nettement d’un tort est situation plus supportable que d’être condamné dans la parfaite ignorance du motif. Ils avaient fait volte-face, mais seulement à moitié. S’ils n’avaient pas persisté à garder un lien sous la forme de ces douloureuses piqûres de rappel, le manque aurait goûté une saveur fort différente. Ce qu’il leur avait fait… Avait-il seulement eu l’occasion de leur faire quoique ce soit, si ce n’était d’exister ? La simple idée que le jeune Anastase puisse effectivement être reprochable le tordait de l’intérieur. Comment les définir en contournant le terme de ‘parents’ ? Ils ne méritaient pas ce titre honorifique, si leur enfant pouvait dire à quel devoir fondamental ils avaient manqué pour ne jamais avoir pu les considérer ainsi dans son esprit, son tort à lui… jamais il ne saurait répondre.


« Je l’ignore. Je suis né et… enfin, j’imagine que ce n’est pas la chose grave vu que c’est eux qui m’ont donné naissance. Pour partir quasiment aussitôt. Pourquoi s’être déchargé de moi pour ensuite m’imposer ces lignes ? Désolé, ce ne sont pas tes soucis, tu n’en sais sans doute pas plus que moi. »

18 nov. 2021, 13:37
 Nichée  A{n}cre Pesanteur
La question que venait de poser Noah ne semblait pas évidente et le Serpentard se demandait s'il n'aurait pas mieux fait de garder pour lui ses interrogations. Il hésitait à avancer vers pour accrocher sa missive à la patte d'un hibou, il ne savait pas s'il obtiendrait une réponse de la part de l'adolescent. Mais alors qu'il s'apprêtait à faire un pas, il remarqua que son camarade allait parler et il s'arrêta en mouvement.

L'adolescent ne semblait pas non plus savoir pourquoi ces personnes voulaient absolument lui envoyer une lettre. Son discours n'était pas facile à suivre mais c'était très certainement du au fait qu'il ne connaissait pas la réponse. Malgré tout, Noah parvint à comprendre que le Gryffondor avait été abandonné à la naissance et ses parents biologiques essayaient désormais de le contacter par n'importe que moyen. C'était loin d'être une situation facile à vivre pour un adolescent et Noah eu du mal à masquer son étonnement.

Il essayait de se mettre à la place du garçon, que pouvait-il ressentir alors qu'il avait été abandonné à la naissance? Noah qui avait toujours été proche de ses parents avait du mal à le deviner mais il se doutait sans mal que la peur d'être abandonné de nouveau devait être toujours présente. Le garçon avait néanmoins raison sur un point, Noah n'en savait pas plus que lui sur la situation et il ne serait pas d'une grande aide pour essayer de comprendre tout cela. Malgré tout, le Serpentard ne pouvait s'empêcher d'y réfléchir et répondit au garçon:

« Étant donné que tu n'arrives pas à les détruire, tu ne voudrais pas les ouvrir? Peut-être... Je ne sais pas. Ils expliquent peut-être pourquoi ils ont fait ça. »

Noah ne savait pas comment pouvait être interprété ses propos et essaya de se rattraper en ajoutant:

« Je ne veux pas dire que ça excuserait leur geste ou qu'il faut les pardonner mais ouvrir la lettre n'engage peut-être à rien. »

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21 nov. 2021, 22:39
 Nichée  A{n}cre Pesanteur
C’était bizarre comment sa perception pouvait varier d’un extrême à l’autre. Son échauffement à l’instant avait comme brûlé l’air qui lui avait paru traverser chaud son corps, tandis que désormais la fraîcheur de ce faîte hivernal frappait la paroi de ses narines choquées par le passage glacé de la respiration. Les lèvres entrouvertes pour répartir le souffle répandaient une slave de froid ébranlante bien que toute naturelle pour la saison. En réalité, l’adolescent ne souhaitait pas une once résister contre cet engourdissement, ce ralentissement physiologique auquel il était invité par cette caresse aux crocs de glace sur sa peau rougie par son enflammement ; le contraste accentuant plus que jamais ses intensités détraquées. Bien qu’il sentît l’air heurter chacun de ses pores, son corps ne réagissait pas au choc et aucun tremblement ne troublait sa Stase. L’anesthésie factice obtenue en se laissant envahir de la densité compacte de l’atmosphère qu’il percevait telle principalement par le prisme tordu que lui avait procurée sa récente montée de température. Qu’importe que ses récepteurs soient probablement en train de vriller, ça l’apaisait. Ainsi refroidi, il put ainsi accueillir assez lucide la réponse du jeune élève. Le cocon de froideur était parvenu à emmailloter ses fragiles émotions, ce qui lui permit d’analyser la naïve proposition sans en subir les explosions. Si Hjúki avait eu le temps de développer un peu plus son cynisme, un laconique sourire aurait déformé sa figure. Cette perspective externe apportait une onde de fraîcheur supplémentaire qui une fois en contact avec lui se teintait du sombre de l’ironie revêtue, au point de presque l’amuser. Si seulement… Tout le concept de cette correspondance à sens unique était que cette question ne serait jamais résolue par écrit. Ils pouvaient demander des nouvelles. S’inquiéter de comment leur enfant étrange – trop pour l’accompagner en personne ? Opa, lui, s’était donné la peine de comprendre ; trop rares sont de tels êtres – s’en sortait en un lieu aussi incompatible à sa nature que Poudlard. Remplir le compte à Gringotts pour qu’il ait tout ce dont il aurait besoin. ‘tout’, sauf Eux…

Le cliché du gosse de riche qui trouve le moyen de se plaindre en dépit de l’abondance financière, peut-être ; car elle va souvent de pair avec la carence parentale. Quelles que soient leurs activités, il était sûr que cela payait bien ; il pourrait s’offrir quelque cadeau absurde, les frais scolaires étaient à peine sentis dans les comptes. Soit cela ne leur offrait pas le temps d’avoir un enfant, soit ils y avaient renoncé en toute conscience. Qu’est-ce qui était plus important que lui ? Croyaient-ils pouvoir le combler d’or ? Ce n’était pas loin du concept antique du patronage, tenir un inférieur en coupe par des faveurs ; affectivement le néant les lie.


« Ils ne parlent jamais d’eux, je serais bien incapable d’en faire un portrait même approximatif. Ils veulent que je leur rapporte ma vie sans ne rien révéler du pourquoi ça les intéresserait de me connaître comme ça ou du pourquoi ils ne peuvent me découvrir en chair et en os… Peut-être que c’est moi qui en veux trop ? »

Sa situation n’était-elle pas enviable à celle des enfants éprouvant un silence de mort ? À celle des enfants ayant accès à l’incarnation corporelle de leurs aînés sans qu’aucune présence ne se fasse sentir ; grandissant en cohabitation avec des étrangers ? À celle des enfants subissant non pas une unique trahison au commencement ; mais se faisant craqueler au quotidien ? À celle des enfants terrorisés par leurs propres géniteurs ? À celle de tant de jeunes… et pourtant, la peine était bien là, tangible.

25 nov. 2021, 12:31
 Nichée  A{n}cre Pesanteur
Que pouvait bien savoir Noah du haut de ses douze ans? C'était facile à dire pour lui, il n'était qu'un enfant et n'avait jamais eu de problème de famille si ce n'est lorsque sa soeur avait brulé son doudou dans le salon. C'était le plus gros drame qui avait eu lieu dans la maison des Hilton et ce n'était visiblement rien comparé à ce qu'il s'était passé pour le Gryffondor. Noah essayait de penser comme un adulte, ou en tout cas comme un garçon plus âgé. Il ne devait pas penser comme un enfant de son âge.

Son camarade lui donna un peu plus de détails et matière à réfléchir. Les parents du garçon ne parlaient jamais de lui, il ne les avait jamais vu car il avait été abandonné à la naissance et en plus de cela, ces derniers ne prenaient pas le temps de lui donner des informations sur lui. En revanche, il voulait que leur enfant fasse le contraire, En comprenant cela, le Serpentard ne put s'empêcher de faire une grimace. Ses parents étaient vraiment bizarre, ils semblaient vouloir connaître leur enfant mais d'un autre côté, ils ne semblaient pas vouloir s'investir dans cette relation.

C'est alors que le Gryffondor demanda à Noah si c'était de sa faute, si c'était lui qui en demandait trop vis à vis de ses parents? Le plus jeune mit quelques secondes à comprendre que la question lui était posée à lui directement et il ne savait pas du tout quoi répondre. Il essaya donc de reprendre les choses dans l'ordre pour ne pas parler comme un enfant.

« Si j'ai bien compris, tes parents veulent te connaitre mais sans que toi tu les connaisses. C'était un peu injuste, ils ont déjà choisi de ce que serait ton enfance en s'éloignant de toi et maintenant il veulent choisir de ce que tu dois leur dire. Je trouve ça très égoïste. C'est facile de demander des choses sans rien donner en retour. »

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30 nov. 2021, 23:00
 Nichée  A{n}cre Pesanteur
Irrésoluble, incompréhensible. C’était à l’évidence incompréhensible avec le trop peu de paramètres qui étaient à sa disposition, et si l’enfant avait été incapable de déterminer clairement un quelconque déclencheur, de trouver ce qui expliquait le transfert au début de son existence ; ce n’était pas raconter les grandes lignes d’un épisode dont il ne gardait même pas de souvenirs propres – en risquant au passage de dévoiler plus que nécessaire le contenu de ses pages – qui donnera l’occasion à autrui de lui tendre une explication qui ferait soudainement sens ; alors qu’il n’y en avait jamais eu. Dès lors, à quoi bon partager ? Parce qu’envoyer bouler ne lui paraissait pas plus productif que… soit, peut-être pour une fois, exprimer ces choses avec sa voix, au lieu de les resasser dans tous les sens au sein de ses pensées, leur forme principale de manifestation. Ce pourrait être un moyen de sortir les impasses encombrant son esprit pour les reconnaître comme telles et définitivement leur refuser de revenir. Une fois la certitude que c’est sans-issue, continuer ne tient même plus de la persévérance. Y a-t-il seulement un mot pour décrire cette attitude ? L’aveugle dévouement en une voie qui est déjà close ? Savoir abandonner les mystères et les apories une fois qu’elles ont été identifiées pour que la tâche impossible ne se transforme pas en une obsession ravageant son énergie. Si les règles de la croissance dont il avait une approximative conscience disaient vrai ; plus elle grandira, plus ils déclineront. Quant c’est la Pousse qui les dominera… se souciera-t-elle encore de ce souhait de destruction ? D’autant plus s’il s’avèrerait n’être qu’actuel… Et s’ils se fortifient à l’image de ces troncs séculaires ? Autant l’accepter : cette problématique ne disparaîtra pas d’elle-même et exigeait sûrement d’être traitée à un moment ou un autre. À part trouver les racines excessivement dissimulées, pour l’heure Hjúki ne pouvait pas faire mieux que d’arracher les mauvaises herbes dès qu’elles apparaissaient ; ou échouer à… Beaucoup trop de tergiversions pour fort peu de conclusions ; la réflexion, ce n’est pas forcément des plus rentables, bien au contraire. Les idées incontrôlées lui donnaient parfois même l’impression de lui voler du temps, de l’espace contre son gré. *nous connaître ?* Dans sa perspective, il était tout bonnement impossible de connaître son propre enfant par ce biais. Ou alors, n’importe quelle personne lisant lors de la phase d’écriture par-dessus l’épaule ou interceptant le courrier se prétendrait atteindre le degré de familiarité ‘parent’. Ce ne fonctionnait pas comme ça… Opa, qui avait été véritablement à ses côtés, qui avait été présent à chacune de ses crises, qui jamais ne lui avait posé un regard qui transmette autre chose que bonté, bienveillance, compréhension ; voilà le seul qui était apte à le connaître. Des expériences ne se racontent pas, elles se vivent. La lacune qui aucunement ne saurait être comblée par le papier est le vécu commun. Présence. Absence. Pourquoi ne pouvaient-ils pas se décider nettement ?

« C’est vrai, ce devrait être bilatéral… c’est déjà difficile de se conter aux proches, alors à des inconnus ? Évidemment que c’est égoïste… ce constat a sûrement été tellement poncé qu’il en a perdu son essence, mais avoir un enfant et lui imposer la vie ; ce n’est pas un cadeau, c’est le summum de l’égoïsme, jamais on ne lui aura demandé son avis. Le premier choix de notre genèse n’est même pas de notre fait. »

16 déc. 2021, 12:42
 Nichée  A{n}cre Pesanteur
Le garçon était d'accord avec ce que venait de dire Noah. Lui aussi pensait que les choses devait aller dans les deux sens et cela semblait tout à fait normal. N'importe quelle personne sensée aurait réagit de la même manière que les deux sorciers. Tout le monde excepté les parents biologiques du Gryffondor visiblement. Noah se pinça la lèvre, il ne savait pas quoi répondre à son ainé, il semblait avoir fair le tour de la conversation et avait du mal à trouver un sujet pour relancer la conversation sans paraître bizarre.

Noah baissa la tête et fit ce qu'il était venu faire ici en premier lieu, à savoir envoyé sa lettre à ses parents. Il fit un pas doucement en s'assurant que le Gryffondor ne dirait rien et constatant qu'il restait silencieux, il décida de se diriger vers le hibou noir qui se reposait sur le bord d'une fenêtre. Noah lui caressa doucement le dessus de la tête et la créature tourna la tête et le fixa de ses grands yeux jaunes. Le Serpentard lui expliqua qu'il avait besoin de lui pour envoyer une lettre qu'il lui montra.

Après quelques secondes pour fixer la lettre à la patte de la créature, celle-ci se tourna et sous les conseils du sorcier, elle s'envola. Noah se tourna ensuite vers le Gryffondor et lui répondit:

« Je ne peux pas te dire ce que tu fois faire, mais je ne ferai pas quelque chose dont je n'ai pas envie. Si tu ne veux pas leur parler, ne répond pas, ils ne le méritent pas. »

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