Le mois de novembre était déjà là... bientôt l'anniversaire du jeune Poufsouffle et déjà 2 mois entiers avaient passé depuis son arrivée à Poudlard. Déjà deux mois, et toujours autant de devoirs, même de plus en plus. Raison pour laquelle Randall avait décidé de passer son après-midi à étudier dans la salle d'études. Il était temps de faire ces recherches concernant certains ingrédients utilisés lors du dernier cours pratique de potions. Mais en plus des plantes et bouts d'animaux, d'ailleurs pourquoi c'est toujours des bouts d'animaux ? Bref, en plus de ses recherches sur les ingrédients bizarres qu'on utilise pour créer des boissons magiques, Randall voulait plonger un peu plus dans le sujet de l'Astronomie et ainsi essayer de conclure le devoir que M. Lorenti leur avait donné.

Entre deux trois pages, deux trois recherches, deux trois livres, il se trouve que de manière pas surprenante, le jeune blaireau se perdit une fois de plus dans ses pensées et commença à se demander pourquoi M. Lorenti était si passionné par l'Astronomie. Il commença à imaginer des scénarios dans sa tête, son professeur étant descendant de grands explorateurs qui maîtrisaient les astres pour naviguer les mers. Ou encore, son grand rêve caché, devenir un astronaute, sautillant de cratère en cratère, flottant lentement sur le sol de notre lune. Ou peut être... peut être qu'il avait un lien de sang avec une autre espèce. Si la magie existe et les créatures magiques aussi, sûrement que d'autres formes de vie aussi... Et si cela était la raison pourquoi notre cher professeur s'intéressait tant aux astres. Cherchait-il un moyen de retrouver secrètement ses ancêtres disparus dans ce vaste univers ? Tout ça fait beaucoup de suppositions, et beaucoup d'entre elles un peu trop tirées par les cheveux et irréalistes. Mais une chose était bien réaliste, la belle caricature de M. Lorenti avec plus de bras que ce qu'il devait avoir et des yeux un peu trop grand pour son visage. Voilà à quoi ça mène de rêver éveillé trop longtemps, on se retrouve, ou plutôt Randall, se retrouva à dessiner son professeur sur son cahier de croquis (toujours ouvert et à portée de main quand le garçon étudie, lit, ou fait des recherches).

Afin d'éviter que son professeur passe par hasard derrière lui dans la salle d'études pour une raison quelconque et voie l'abomination qu'il avait créée, même si celle-ci ne ressemblait en rien à M. Lorenti, le jeune Poufsouffle commença à créer des formes circulaires afin de créer un dessin suffisamment décent pour cacher ce gribouillis. Une belle scène spatiale, avec deux planètes à distances diverses, quelques étoiles éparpillées autour, deux trois lunes en orbite d'une des planètes, et surtout, beaucoup de noir mélangé pour cacher la caricature. En principe, ça devrait faire l'affaire. Et voilà, aurevoir les études et les devoirs, re-bonjour le dessin. Randall entra dans son univers à lui et commença son voyage équipé de son stylo.

@Ava Meywood

Les bras chargés d’épais manuels, Ava souffla en gravissant les marches qui la menaient jusqu'à la salle d'études.

Elle qui adorait les milieux aquatiques, la fillette avait dès sa première année eu un coup de cœur pour sa chambre dont les vitres donnaient sur le lac – même si les eaux noires ne lui permettaient pas de voir la biodiversité qui y logeait.
Cependant, les dortoirs comportaient un léger défaut ; leur localisation. Ils étaient au sous-sol, ce qui voulait dire que l’irlandaise devait gravir un nombre incalculable de marches pour assister à ses cours ou simplement se balader à travers le château ; monter et descendre chaque jour ces marches d'escaliers était un vrai défi sportif.

C'est donc tout essoufflée par les allers-retours dans les escaliers que la deuxième année arriva à la salle d'études.

Un regard autour d’elle lui apprit que quasiment toutes les places étaient prises. Ava en repéra cependant un siège vacant à côté d’un Poufsouffle qui semblait occupé à écrire avec un stylo moldu. La brune s’approcha discrètement.

– La place est prise ? demanda-t-elle doucement pour ne pas le surprendre.

La Serpentard se rendit compte ensuite qu’il n’était pas en train d’écrire, mais de dessiner. Elle se mit sur la pointe des pieds pour jeter un coup d’œil sur ledit dessin par-dessus son épaule et poussa malgré elle un cri d’admiration.

– Wah ! T-tu… dessines vraiment bien ! s’exclama-t-elle avec extase, ses lèvres se mouvant sans passer par le cerveau.

Ses propres paroles revinrent comme un boomerang et la percuta en plein fouet. Remesurant le poids de ses mots, la petite rougit aussitôt.

– O-oh pardon, je n’aurais pas dû regarder. Vraiment désolée, je sais pas c’qui m’a pris.

Ses doigts, qui tenaient la pile de livres, se resserrèrent jusqu’à devenir blanches au niveau des jointures, trahissant sa honte.

Le temps passait. Il n'attendait pas le jeune Poufsouffle, et les devoirs non plus. Il étaient toujours là, empilés, à attendre d'être faits.

Pendant que Randall voyageait dans son univers à lui, une jeune Serdaigle approcha la table à laquelle il était installé pour savoir si elle pouvait elle à son tour s'asseoir. Avant qu'il aie le temps de répondre, encore pas très à l'aise avec les gens et en plus un peu secoué, comme si on l'avait réveillé de son rêve d'encre, la même jeune fille s'approcha un peu plus et complimenta son travail de camouflage.

- Euh... Ah, euh merci ! Merci beaucoup ! - dit le garçon nerveux, essayant de cacher son dessin par peur qu'on arrive encore à voir l'abomination qu'il avait créer avant, finissant par tourner la page de son cahier et exposer ces croquis de fleurs, gêné une fois de plus, il ferma son carnet par peur du jugement.

- Non mais, c'est rien, t'inquiète pas. Je... désolé, tu m'as juste un peu surpris ! - le jeune blaireau rit légèrement pour essayer de masquer ce qui venait de se passer - Je t'en prie, assieds toi, tu veux de l'aide avec tous ces livres ?

@Ava Meywood à mon tour de m'excuser pour mon absence

Le jaune et noir lui remercia pour son compliment avant de tourner la page, affichant une page remplie de croquis de fleurs tout aussi bien faite que son autre dessin. Ava n'eut pas le temps de le détailler ; le Poufsouffle ferma aussitôt le carnet, visiblement mal à l'aise.

La deuxième année croqua dans la chair de sa joue, se sentant coupable de gêner son camarade de la sorte. Pourtant, ce dernier lui proposa de s'assoir et même de l'aide pour la pile de livres qui l'encombraient.

– Ah, merci beaucoup, souffla-t-elle, un sourire gratifiant aux lèvres.

Ravie de pouvoir décharger ses bras de volumes lourds, la deuxième année posa les volumes sur la table et sa sacoche à côté de son siège. Ava s'installa, commençant à triant ses manuels par matière tout en établissant mentalement une liste de choses à faire pour mieux s'organiser.

Mais au lieu de commencer ses devoirs, la fillette préféra de nouveau déranger son voisin, repensant aux merveilleux croquis qui couvraient les pages du carnet :

– Est-ce que tu aurais des techniques particulières pour réaliser tes dessins ? l'interrogea-t-elle d'un air intéressé.

Le dessin n'était pas vraiment son point fort ; elle ne dessinait quasiment jamais, si ce n'était les vagues esquisses pas très développées qu'elle gribouillait dans son propre carnet pour combler le vide.