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24 nov. 2021, 00:05
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
Lundi 23 juillet 2046, 23h
@Chems Daley



Les larmes roulaient par intermitence sur les joues de l'adolescente silencieuse qui fixait la mer sans la voir, se délectant du chant des vagues, de leur régularité apaisante et de leur sauvagerie imprévisible. Parfois, un oiseau s'envolait, frôlant l'eau de la pointe de ses ailes, offrant aux derniers rayons du soleil un tableau éphémère qui se reflétait sur la surface sombre et tumultueuse. Assise sur son rocher, seule, les bras enroulés autour de ses genoux repliés contre sa poitrine, Deryn finit par essuyer son visage du revers de sa manche et frissonna.

Elle avait besoin d'air et d'espace après cette journée enfermée avec ses parents à jouer la gentille grande fille aidante et de bonne humeur, après avoir été prise une fois de plus pour une folle alors que c'était eux les moldus, incapables de voir les choses autour d'eux, incapables de comprendre ce dont elle parlait, apeurés par tout ce qui leur étaient inconnu, incapables d'imaginer autre chose que leur petit monde rationnel et ennuyeux. Deryn renifla avant de se redresser. Aujourd'hui, ils avaient vu. Aujourd'hui, ils avaient compris et les choses allaient peut-être changer. Il fallait y croire. Elle en avait besoin.

Elle était petite fille de sorcière. Un sourire apparut sur son visage et un frisson lui parcourut le dos. Elle n'était plus la seule "bizarre" de la famille et ne l'avait jamais été finalement. Ses souvenirs d'enfance lui semblaient soudain plus réels, les "tours de magie" de grand-mère, les récoltes de coquillages et de plantes au bord de l'eau, les conseils étranges, les runes de l'alphabet secret, les billes lumineuses qu'elle gardait tel un trésor depuis un an maintenant. Par reflexe, l'irlandaise glissa sa main dans le sac en bandoulière qui gisait à ses côtés. Ses doigts trouvèrent sans mal le petit lacet qu'elle délia d'un geste sûr. Le contact avec les petites billes froides lui firent du bien et elle les laissa s'échapper.

Les petites sphères illuminèrent l'espace autour de Deryn telles des astres protecteurs et arrachèrent un nouveau sourire à la jeune fille. Ravalant un sanglot surgit d'on ne sait où, Deryn décida qu'il était temps de bouger. Il faisait de plus en plus sombre et on devait la chercher non ? Mais qui la retrouverait ici ? Audran connaissait ses coins à Moycullen pas ici. Ici, c'était chez elle pas chez eux ou du moins plus chez eux. Tim ravi de voir que sa petite maîtresse semblait vouloir sortir de sa torpeur sortit de la poche où il s'était réfugié pour se caler sur son épaules non sans avoir récolter auparavant une des dernières larmes présentes sur le visage de l'adolescente du bout de ses brindilles. Il n'aimait pas la voir pleurer et craquait doucement dans la pénombre.

Deryn hésita un instant à ramasser ses billes runiques et décida finalement qu'elle pourrait toujours dire qu'il s'agissait de mini drones ou autres babioles moldues si besoin. Elle se mit en marche, accélérant peu à peu le pas, écoutant les pierres des chemins crisser sous ses chaussures.

Arrivée à proximité de la maison elle se rendit soudain compte qu'elle n'avait aucune envie d'y rentrer. Ses parents avaient prévu de partir demain avec le premier bateau. Parfait, qu'ils partent et qu'ils continuent à s'enfoncer dans leurs mensonges. Deryn escalada un muret et sauta de l'autre côté. A travers champs, ce n'était pas si loin.

Ignorant les herbes humides qui mouillaient désormais ses mollets, ignorant la petite pluie fine qui s'était mise à tomber, elle avançait d'un pas résolu. Elle savait où aller. Grand-Père aurait sûrement téléphoné là-bas. Lui serait rassuré et elle pourrait partager tout ça avec quelqu'un. L'irlandaise progressait dans l'obscurité, éclairée par ses trois billes luminescentes qui flottaient fidèlement autour de sa tête. Elle franchit encore plusieurs murs de pierres sèches, se faufila parmi un troupeau de moutons et après avoir contourné un fil de barbelé, elle aperçut enfin son objectif, Kilmurvey. Elle contourna les premières maisons et s'arrêta devant une porte, hésitante. Elle ne ferait peut-être pas bel effet en débarquant à cette heure chez son ami mais c'était ça ou l'écurie et elle avait besoin du réconfort de quelqu'un. De quelqu'un d'autre qu'Argan, même si le cheval aurait été ravi de recevoir quelques gratouilles nocturnes.

Deryn frappa à la porte puis se redressa, essayant de paraître présentable, tout en évitant d'imaginer comment réagirait sa mère si elle trouvait, devant la porte de la maison, au beau milieu de la nuit une adolescente aux cheveux humides et aux yeux rougis, éclairée par des lampes magiques avec un botruc perché sur l'épaule.
Dernière modification par Deryn O'Connors le 08 oct. 2022, 09:53, modifié 1 fois.

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28 nov. 2021, 19:32
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
À la lueur des dernières braises d’un feu mourant, Chems, armé d’un bout de bois, piqua dans une fourmilière.

Il était seul dehors, protégé de la fine pluie par le peu de toiture qui débordait sur le petit jardin. Mais il ne faisait pas froid. Sa mère était montée dans sa chambre peu après le coucher du soleil, juste le temps de finir une petite coupe de glace. Aux bruissements qu’il entendait, son père devait encore être dans le salon. Et pour Aidan… Aidan ne s’était simplement pas présenté au dîner. Tant pis pour lui. Avec un ventre plein et une tête un peu brumeuse de fatigue, l’irlandais dérangea davantage le monticule de terre qui portait tout un royaume, provoquant la sortie massive de ses petits résidents. Il essayait de ne pas penser à ce qu’ils auraient fait si Aidan était là sans beaucoup de succès. La dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés ensemble dans cette arrière cour, ils avaient allumé ces espèces de mini feu d'artifice qui font des étincelles. Chems avait refusé de tenir la mèche de crainte de recevoir un éclat et de se brûler. Il aurait bien voulu réessayer aujourd’hui mais Aidan était de moins en moins avec eux maintenant et il était hors de question de remettre ça tout seul. Soulevant les fourmis qui étaient montées sur son bâton à hauteur de regard, Chems leur souffla dessus, en faisant voler toute une flopée. Tant pis… Tant pour avoir pensé qu’ils passeraient plus de temps ensemble l’année dernière. Las, Chems jeta brutalement le bâton sur la fourmilière et, avec lui, ses espoirs.

La sonnerie stridente du téléphone fixe de la maison retentit du salon. Il leva les yeux vers la porte fenêtre de la cuisine en écoutant son père décrocher. Qui appelait à cette heure ? Personne. Surtout sur un téléphone qui ne servait plus depuis une éternité.

« Ah ! » entendit-il son père s’exclamé d’une voix tout à fait enchantée. « Que me vaut… »

Il tendit l’oreille mais jamais la question ne s’acheva. Bien sûr, les pensées de Chems allèrent directement vers son grand frère -dont il ne se "souciait" absolument pas, se précipita pour re rentrer à la maison, traversant la cuisine avant d’atteindre le salon ou Fehin, d’une main, écartait le rideau pour voir à travers une des fenêtre de la pièce. Une petite lampe de chevet posée sur la minuscule et unique table du séjour parvenait à peine à éclairer tout l’espace de sa lueur jaunâtre. « Vous êtes sûr ? » Cette fois, l'adulte avait l'air nettement moins réjoui. Un autre silence accueillit sa question, Chems grimaça. C’était tellement chiant de suivre une conversation téléphonique ! En quelques enjambées, il rejoignit son père après avoir contourné le canapé, découvrant la mimique soucieuse sur son visage. "Qu’est-ce qu’il y a?" Il mima du bout des lèvres alors qu’on ne le regardait même pas. Sa patience s’amincissant, le garçon se tourna vers cette fenêtre si intéressante. Y f’sait nuit noire, qu’est-ce que papa espérait voir ? Et il devenait aussi de plus en plus agité aussi, se pinçant son arête de nez derrière ses lunettes. Il ne faisait ça que lorsqu’il était débordé. Chems en avait fini d’être silencieux. « Qu’est ce qui y’a, qu’est-ce qui y’a ?? » Avec un pli contrarié sur le front, Fehin balaya l’espace devant lui de sa main comme s' il cherchait à chasser un moustique. « Absolument absolument, je te tiens au courant, on va… »

Au même instant, on toqua faiblement à la porte. Une seconde, personne ne bougea, bien que père et fils se soient tournés vers le hall d’entrée en même temps.

« Tiens la ligne » entendit Chems alors que le combiné du téléphone était abandonné entre ses mains. Il protesta immédiatement par dessus les voix qui sortaient urgemment de l’appareil. Après le cliquetis des clefs et le grincement de la poignée, c’est un long et profond soupir qui résonna de la porte principale. Sans plus attendre, Chems délaissa le téléphone et la (les?) personne au bout du fil sur la table, juste à côté de la lampe.

La personne derrière le cadre d'entrée était cachée par la silhouette de son père, mais il reconnut bien facilement ce qu’il pouvait voir d’elle : ses chaussures. LES chaussures.

« Dieu merci ! Mais enfin tu te rends compte de l’heure qu’il est jeune fille ?! »
« Deryn ! »

S’attendant à une faible luminosité dehors en bousculant son passage pour atteindre son amie -gagnant un “doucement” sans colère de son père, Chems se trouva être ébloui par quelque chose, tournant rapidement la tête sur le côté, surpris. « C-c’est quoi ? » Le faisceau d’un laser ? Il cligna rapidement des yeux pour tenter de vite faire disparaître la trace lumineuse dans son champ de vision. Fehin s’éloignant déjà assez précipitamment pour reprendre l’appel non sans les sommer de fermer la porte derrière eux, Chems se décala pour laisser entrer la brune. Deryn n’avait pas besoin d’invitation, elle était la bienvenue ici, il était seulement étrange qu’elle se présente si tard -c’était plutôt le genre d’Aidan de se pointer sur ces tranches horaires d’habitude. À son attention, l’irlandais passa vite fait sa tête dehors pour prospecter les alentours avant de refermer la porte -non sans renifler- en ne voyant qu’un terrain désert. Ce n’était pas Aidan mais ce n’était pas si grave. Au moins Deryn n’était pas une espèce de mammouth désintéressé qui ne parle qu’en onomatopée. Plaçant enfin toute son attention sur sa camarade, il appuya son dos sur la porte et bloqua ses deux mains derrière lui, ses yeux suivant un peu le motif de lévitation des objets particuliers avant de se poser sur la brindille sur l’épaule de Deryn.

« Yo Tim ! » Puis il s’empressa de se mettre au parfum quand à la visite à l’improviste. « Je m’attendais pas te voir ce soir. Tu m’as... pas... » L’inflexion enthousiaste dans la voix de l’irlandais commença à faiblir alors qu’il examinait avec plus d’attention l’état dans lequel s’était présenté son amie. « Deryn ? »

L'inquiétude pointant le bout de son nez, Chems se décolla doucement de la porte et prit quelques pas vers la jeune fille qu’il n’aurait pu décrire que comme désorientée. Sur son épaule, le botruc se décala pour poser sa tête toute maigre à plat contre le cou de la brune et la gorge du garçon se serra. Quelque chose n’allait pas.
Avec l'accord de Deryn pour faire agir Tim

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04 déc. 2021, 22:25
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
Les secondes paraissaient étrangement longues. Le temps avançait-il différemment ici ? Quand la porte s'ouvrit, éclairant l'entrée Deryn se mordilla la lèvre avant de baisser ses yeux sur ses chaussures. Paraître polie, paraître polie... sourire était un peu au dessus de ses forces dans l'immédiat mais en même temps, savoir qu'elle allait bientôt entrer dans un lieu sec et à priori chaud lui faisait plus plaisir qu'elle ne l'aurait cru. Elle redressa la tête pour faire face à personne qui se trouvait dans l'embrasure. Fehin, le père de Chems. Elle aurait pu tomber plus mal. Il était en général plutôt souriant quand elle débarquait chez eux.

"Bonsoir. Je peux entrer ?"

La réponse ne tarda pas. Ce n'était pas tout à fait celle attendu mais elle pourrait à priori entrer comme elle l'espérait. Au moins un instant. La voix de Chems résonna derrière, redonnant une once de sourire à l'adolescente. Elle allait pouvoir raconter ces histoires à quelqu'un ou rester silencieuse à côté d'un ami qui ne le lui reprocherait pas. La question de son ami agrandit doucement le sourire de la jeune fille. Peu de gens connaissait l'existence de ses petits trésors runiques et lire la surprise ou l'émerveillement sur le visage de ceux qui les découvraient était toujours un plaisir ou plutôt une fierté. Dans le monde magique, les nés-moldus avaient parfois des preuves à avancer. Ses billes runiques pouvaient faire taire certains, elle en était sûre.

Elle hésitait sur le pas de la porte à entrer et alors que l'adulte disparaissait à l'intérieur, ce fut Chems qui sortit. Elle sentit le contact dans son cou de la petite brindille quand le garçon lui adressa la parole. Tim était toujours un peu méfiant mais commençait maintenant à bien connaître l'irlandais qu'il croisait relativement régulièrement à Poudlard et même en ce début de vacances d'été.

"J'ai eu... Quelques soucis aujourd'hui... C'est de ma faute mais... eux aussi. Ils ne me croient jamais... J'aimerais bien dormir ailleurs qu'à la maison pour ce soir. Ils ne veulent pas me voir de l'année, je ne vois pas pourquoi je ferais des efforts de mon côté quand ils débarquent chez Grand-Père. Tu crois que tes parents accepteraient que je reste juste pour une nuit ?"

Elle fit une pause avant de se rendre compte que Chems lui même n'avait pas peut-être pas forcément envie de la voir squatter chez lui sans prévenir. Deryn releva la tête vers l'adolescent qui lui faisait face.

"Enfin... si toi ça ne t'embête pas toi non plus. Je me ferai petite."

Quand ses yeux s'étaient de nouveaux posés sur Chems, les billes volantes avaient braqué leurs faisceaux sur le garçon qui risquait fort d'être encore une fois ébloui. C'était le seul problème de ce système d'éclairage. Un regard trop intense vers quelqu'un et la cible se voyait aveuglée. En soit ça pouvait être utile dans certaines circonstance mais pas dans le cas présent.

"Pardon attend. Je vais les ramasser. Il fait assez clair avec la lumière de chez toi."

Deryn leva le bras et attrapa au vol les trois billes. Elle les cala au creux de sa main et les regarda un instant en les caressant de son pouce. Dire que si elle n'avait pas été sorcière, ces petits trésors lumineux seraient restés à jamais dans une vieille armoire. Sentant un sanglot prêt à ressurgir dans sa gorge, elle ferma les doigts plus fermement sur sa prise. De sa main libre, elle attrapa dans son sac toujours en bandoulière sur son épaule le petit sachet de lin et y glissa les trois billes devenues presque banales dans l'obscurité. Pourtant Deryn y sentait bien toutes les petites gravures et maintenant qu'elle les savait magique, elle avait très envie de les observer encore de plus près mais ce n'était pas le moment. Là, dans l'immédiat, il fallait qu'elle sache où elle allait dormir. Elle releva les yeux sur le propriétaire de la maison ou en tout cas sur son fils si on considérait que la demeure appartenait à Fehin, essayant de deviner ses intentions ou du moins de voir si son arrivée surprise ne le dérangeait pas trop. Et Fehin d'ailleurs. Où avait-il filé aussi vite ? Deryn se retint mais elle mourrait d'envie de jeter un coup d'œil à l'intérieur.

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05 déc. 2021, 20:47
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
En arrière-plan, son père chuchotait au téléphone, manifestement moins tendu qu’il ne l’avait été avant l’arrivée de sa camarade. Progressivement s’assemblaient les pièces éparpillées d’un puzzle éclaté. La surveillance à la fenêtre. L'exclamation soulagée après avoir découvert Deryn sur le palier. Mais peu importe pour l’instant, Chems était focalisé sur le visage baissé de sa camarade. « Qui ça eux ? Quel genre de soucis ? Attends ralentis un peu. » Il posa ses mains sur les épaules de la jeune fille, délicatement pour ne pas prendre le botruc par surprise, et faillit les retirer presque aussitôt en sentant l’humidité du vêtement. Recevant pour la deuxième fois ce soir de la lumière plein les yeux, il remercia l’intervention de la brune d’un hochement de tête. Une fois les objets responsables récupérés et éteints, le garçon ne put s’empêcher de se rapprocher pour mieux les voir.

« J’ai jamais vu des choses pareilles dis donc » susurra-t-il en voulant en toucher un du bout de l’index, mais déjà, les doigts de sa camarade se refermaient sur les billes.

Rien qu’en observant avec quelle force Deryn agrippait les étranges artefacts maintenant, Chems eut l’impression d'avoir voulu empiéter sur un terrain secret. Aussi, après avoir récupéré l’attention de la brune, il recula d’un pas.

« No— enfin oui » il claqua sa langue contre son palais. « Non ça ne m’embête pas et oui mes parents devraient être d’accord » Ou son père tout du moins.

S’efforçant de calmer sa propre agitation à voir Deryn dans cet état, il attrapa doucement sa main pour guider la jeune fille comme si c’était la première fois qu’elle mettait les pieds ici, lui glissant un « Suis-moi » en s’engageant sur l’escalier vers le seul étage de leur petite maison familiale. Très vieux, ce dernier grinça durant toute leur ascension jusqu’à l’accès supérieur réservé aux chambres. La porte de celle de ses parents était un peu entrouverte mais Chems ne se risqua pas à vérifier si sa mère était encore debout, marchant sans détours vers celle qu’il avait proclamée comme étant la sienne -jadis celle de sa tante paternelle- et invita silencieusement Deryn à y entrer tout en restant sur le seuil. « Je reviens » se justifia-t-il en filant vers la salle de bain pour dénicher une serviette. Sitôt revenu, il tendit celle-ci à la brune avec un sourire. Une question rapide lui apprenant que son amie n’était pas venue avec des vêtements de rechange, il s'affaira à lui en trouver des secs dans ses tiroirs.

Extérieurement, Chems tentait de ne rien laisser paraître, mais il était extrêmement chamboulé. Jamais la brune ne lui avait rendu de visite si inquiétante et, pour ne rien arranger, il n’avait presque rien saisi de son explication pressée sinon le ressentiment attaché à ces mots. Par contre, s'il y avait une seule chose qu’il pensait pouvoir déduire de l’ensemble de cette situation, c’est que les choses étaient allées très vite du côté de Deryn. Peut-être trop.

« J’ai ça, mais je ne sais pas si il t'ira. » Il testa l’élastique du pantalon en coton après l’avoir déplié. « Il est pratiquement neuf donc il devrait mieux tenir. Sinon… »

Un autre bas de jogging et un sarouel trouvèrent leur place sur son lit aux côtés d’un haut gris à manches courtes et d’une paire de chaussettes. Poing sur les hanches, il balaya une dernière fois sa sélection des yeux et hocha la tête pour lui-même. Avant de laisser le choix et la chambre à Deryn, il se planta devant elle et ancra son regard au sien. « Ça va s’arranger ouais ? On va trouver quoi faire. » Vu la distance entre Eochail et Kilmurvey, rien que le fait qu'elle ait pu retrouvé le chemin de la maison malgré l’obscurité était formidable. Et en plus, en ce moment même Papa discutait probablement avec monsieur Murphy. Ça voulait dire qu’ils se dirigeaient déjà vers la résolution de cette histoire (dont il ne savait pratiquement rien). En attendant ce dénouement, Chems voulait plus que tout apaiser Deryn. Il se doutait un peu que quelques mots de consolation n’allaient pas miraculeusement retourner la situation dans le bon sens, cela dit, il pensait justement à un autre moyen, imparable, pour se rapprocher le plus possible de cette direction. Mais pour ça, fallait-il encore qu’ils redescendent à l'étage du dessous.

« Je reste derrière la porte, dis-moi si quelque chose ne va pas ok ? »

Avant de la laisser seule, Chems passa spontanément son bras autour des épaules de Deryn, veillant à se mettre du côté opposé à Tim avant d’incliner sa tête contre celle de la brune dans une demi-étreinte pour réaffirmer ses dires précédents. Tu ne m'embêtes pas, je suis content que tu sois là.

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20 déc. 2021, 23:29
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
Chems ne semblait pas comprendre grand chose de ce qu'elle lui racontait pourtant, dans sa tête, le récit lui semblait limpide. Le visage du garçon s'était assombri et Deryn se mordilla la lèvre. Dans le fond, il n'y avait rien de grave. Elle avait juste besoin de prendre un peu de recul et de ne plus avoir à supporter le regard plein de reproches de sa mère. Elle se laissa volontiers entrainer par son ami. Ce n'est qu'en passant la porte qu'elle prit conscience du fait qu'elle était gelée et que ses chaussures étaient... Non d'un botruc !

Comprenant qu'ils se dirigeaient vers l'étage et ne voulant pas s'attirer les foudres des adultes de la maison, Deryn tira légèrement sur le bras du garçon et d'une main agile délaça ses chaussures détrempées qu'elle abandonna au pied de l'escalier. Le père de Chems semblait continuer une conversation sérieuse au téléphone et l'adolescente se mordilla de nouveau la lèvre, espérant qu'il ne la ramènerait pas chez elle aussitôt le combiné raccroché.

Deryn grimpa les marches désormais pieds nus en serrant sa paire de chaussettes qui ressemblait plus à des éponges qu'à autre chose dans le creux de sa main. Une fois dans l'antre du garçon, elle resta bêtement plantée au milieu de la pièce quand il disparu soudain. Elle grelottait maintenant, probablement du fait du froid réel et de à la pression qui retombait. Quand Chems lui tendit une serviette sèche, elle sentit les larmes lui monter aux yeux de nouveau mais elle se mit rapidement à se sécher visage et cheveux pour dissimuler toute trace de chagrin. S'occuper l'esprit était la meilleure chose à faire pour le moment et avec Chems, nul doute qu'elle aurait de quoi s'occuper. Elle ne devait pas recommencer à ruminer au risque de ne pas pouvoir fermer les robinets avant un moment encore et puis il ne fallait pas qu'elle laisse exploser sa colère ici. C'était hors de question qu'elle se fasse remarqué plus que... Deryn haussa les sourcils se félicitant mentalement de ne pas avoir réveiller la mère de son camarade. Au moins une bêtise qu'elle n'avait pas faite ce soir. Elle se tourna vers Chems qui semblait faire un tri d'envergure dans son armoire. Elle sourit en voyant des vêtements secs et à première vue confortables atterrir sur le lit et sursauta presque quand son ami plaça son bras sur son épaule. Sa présence lui faisait du bien mas elle s'en voulut tout à coup. Chems pensait vraiment qu'un truc grave était arrivé alors que, en y réfléchissant, ce n'était pas la fin du monde, loin de là.

L'adolescente se mit à grelotter de plus belle tandis que son camarade sortait de la pièce. Pour ne pas le coincer hors de sa chambre trop longtemps, elle ôta rapidement ces vêtements trempés et les poussa dans un coin près de son sac pour enfiler le jogging en coton épais et le tee-shirt trop grand qui ferait une parfaite chemise de nuit ou presque. L'irlandaise se sentit soudain rougir en sentant l'odeur des vêtements qu'elle venait d'enfiler. C'était étrange de sentir l'odeur de Chems de cette façon mais loin d'être désagréable de son point de vue. C'était même drôlement réconfortant en cette soirée étrange.

Deryn tamponna ses yeux une dernière fois avec la serviette en sentant des larmes revenir à l'assaut avant de la poser sur ses épaules pour éviter de mouiller son haut tout sec avec ses cheveux encore bien humides. Pourquoi diable ne faisait-elle que pleurer depuis un quart d'heure alors que tout était en train de s'arranger. Elle installa Tim sur le rebord de la fenêtre, se saisit de la grosse paire de chaussettes et retourna vers la porte qu'elle ouvrit après avoir plaqué un sourire sur son visage. Chems malgré son air décontracté semblait toujours aussi soucieux.

"Merci... Tu sais, c'est pas bien grave ce qui m'est arrivé. Je crois que j'ai juste complètement craqué. J'étais tellement en colère, j'ai senti que tout bouillonnait en moi et puis un frisson à commencé à monter. Tu sais, comme quand on jette un sort. Alors, je suis partie en courant avant de faire une bêtise."

Elle ouvrit la porte plus en grand. Elle se sentait un peu stupide en résumant ainsi les choses. Elle s'appuya contre la chambranle, regardant ses pieds nus. Elle releva la tête vers Chems avant de reprendre.

"Mes parents... ont peur de moi. Ils me prennent pour une folle parce que je vois des choses qu'ils ne peuvent pas voir. Parce que je fais des choses qu'ils ne comprennent pas. Ils m'évitent tout le temps et... Ils m'ont menti au sujet de ma grand-mère. Je comprends pas pourquoi. En fait, c'était une sorcière pas une moldue."

Et d'ailleurs, il n'y avait pas que ses parents a lui avoir caché des choses. Grand-père aussi. Grand-père en qui elle avait une confiance absolue. Sentant des larmes poindre à nouveau elle s'arrêta là.

"Tu sais à qui ton père est en train de téléphoner ? J'ai pas envie de retourner les voir tout de suite. Ils doivent partir demain matin avec le premier bateau."

Sous entendu, si je pouvais squatter jusque là, ça m'arrangerait beaucoup mais Deryn savait que Chems n'allait pas décidé de tout ça. C'est probablement son père qui allait trancher. Enfin, elle le supposait du moins.

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24 déc. 2021, 18:33
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
En attendant que Deryn se change, Chems s’était approché de la chambre de ses parents pour fermer leur porte. Il n’avait jamais réellement su prédire les réactions de sa mère et il était hors de question de prendre le risque de la réveiller et de découvrir ce qu’elle aurait à redire du séjour inattendu de son amie ici. Son bras s’allongeant prudemment vers la poignée, Chems rattrape son souffle avant de se saisir du bouton de porte, incante milles formules pour que les gonds restent muets, et tire. Le visage —et surtout l’oreille— tout près du bois, il attend quelques secondes une fois la porte fermée, puis, n’entendant aucun bruit, s’autorise à expirer.

Une fois changée, la brune reprend plus calmement une explication qui n’est pas aussi rassurante que son : « Tu sais, c'est pas bien grave » avec quoi elle l'a commencé. Chems écoute sans interrompre, mais n'acquiesce en rien la minimisation de la jeune fille sur la situation. À juste titre, il lui semble, parce que rien de ce qu’elle lui confie n’est réconfortant. Les épaules du garçon tombent et son cœur se brise pour elle lorsqu’il découvre le rapport compliqué que sa camarade entretient avec ses parents. Qu’il découvre qu’elle ne s’émerveille pas du lien précieux avec sa grand-mère tant elle semble chagrinée par le mensonge qui a été fait de lui. Ses poings se serrent contre ses jambes. Il avait passé des heures durant au milieu de discussions autour des causes pouvant expliquer les dissonances entre sorciers et moldus avec le Merlin. Mais manifestement, tout ce temps passé à y réfléchir n’aidait pas à lui faire appréhender tout ça avec détachement lorsqu’il devait voir une amie si chère à ses yeux en subir les conséquences.

« Non mais j’ai une petite idée » se reprit-il en marchant jusqu’à la rampe de l’escalier, s’y penchant jusqu’à voir le hall éclairé pour tenter d'entendre si la conversation téléphonique était toujours en cours. « Quelqu’un a appelé un peu avant que tu arrives ».

Deryn ne voulait pas repartir, et pour être franc, Chems ne voulait pas non plus après ce qu’il venait d’apprendre. Le garçon tandis physiquement un peu plus l'oreille. Peut-être qu'une décision n'avait pas encore été prise et qu'elle le serait d’un moment à l’autre… L’adolescent se redresse d’un coup. Il se tourne vers sa camarade, l’incitant à lui emboîter le pas avant de s’engager dans l’escalier.

« Il n’y a qu’un moyen d’en avoir le cœur net. »

Descendre. Et mieux encore, s’assurer que la fin de ce coup de fil soit à la faveur du souhait de Deryn.

Le temps d’arriver jusqu’au salon, Chems retrouve heureusement son père encore accroché au téléphone en plein milieu d’une phrase qui tire une sonnette d’alarme dans la tête du garçon. S’il restait une micro-incertitude que cet appel ne vienne pas de chez les Murphy, elle venait de partir en fumée. « —doit être à Cill Rónáin ». Qui devait ? il s'inquiète. Dire qu'il pensait ne pas être arrivé trop tard ! « PaPA ! » s’étrangle Chems, les dents serrés pour interpeller l’adulte pris dans la conversation sans avoir à crier —adulte qui ne daigne pas lui adressé un regard d'ailleurs (encore une fois), levant uniquement une main pour lui signifier d’attendre. L’irlandais grommelle une interjection, tournant sur lui-même pour trouver une idée pour forcer l'attention de son père sur lui. Entre ici la petite lampe de chevet dans son champ de vision. Aussitôt, le garçon se précipite vers la table et, attrapant l’interrupteur de l’objet, allume et éteint la lumière plusieurs fois jusqu’à ce que son père se tourne vers lui.

De grand signes exagérés avec ses bras, Chems tente de lui faire passer le message que Deryn doive rester comme on donne les consignes de sécurité à bord d'un avion.

« À quelle heure il quitte le port ? » poursuit Fehin d’une voix monotone alors qu’il suit toujours du regard les mouvements frénétiques de son fils.

Déstabilisé par l'attitude pondérée qu’à son père alors qu'il le regarde droit dans les yeux en train de s'agiter, Chems se fige, les bras en l'air et s'applique à secouer négativement la tête. Il ne ferait pas ça...

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27 déc. 2021, 19:19
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Son ami ne semblait pas franchement convaincu par ses paroles et ses explications. Pourtant c'était la vérité. Elle n'avait dit que la stricte vérité. Les choses n'allaient pas si mal que ça. En y réfléchissant, maintenant qu'elle était là, au chaud dans un endroit tranquille, avec quelqu'un de confiance, Deryn en venait même à se demander si ce n'était pas elle la plus fautive de l'histoire. Une gamine de 13 ans enfin, 13 ans et demi, n'était pas sensée quitter la maison sans prévenir et ne pas y revenir avant la nuit.

Visiblement, Chems ne savait pas non plus qui était au bout du fil ce qui n'arrangeait pas l'adolescente. Il proposa à Deryn d'aller voir ou plutôt écouter ce qui se disait de plus près. Lui intimant l'ordre silencieux de le suivre vers le fameux téléphone.

La jeune fille, vérifia d'un regard dans la pièce que Tim allait bien. Le botruc, toujours sur la fenêtre semblait... dessiner. Oui, c'était bien ça, il dessinait dans la buée des carreaux. Enfin... dessiner était peut-être un grand mot mais en tout cas, il avait l'air de s'amuser à moins qu'il ne soit tout simplement en train d'essayer de regarder dehors. C'était aussi une possibilité vu comme il se collait parfois contre la vitre. Deryn se retint d'aller voir de plus près ses potentielles œuvres d'art et activités. Elle enfila la grosse paire de chaussettes qu'elle tenait toujours en main et emboîta le pas à Chems qui atteignait déjà le bas de l'escalier.

L'irlandaise retint sa respiration en passant devant la porte close parentale. Nul doute que la mère de son camarade devait s'y trouver et, si elle n'était pas encore intervenue avec tout ce raffut, c'est probablement qu'elle dormait. La pire chose à faire pour l'obtention d'un sésame nocturne serait surement de la réveiller.

La jeune O'Connors descendit les marches sur la pointe des pieds en tentant de ne pas les faire trop grincer et s'arrêta avant d'arriver au rez-de-chaussée devant un spectacle étrange. Pourquoi Chems jouait-il avec la lumière ? Jour, nuit, jour, nuit... Mais à que lui arrivait-il ? Deryn fronça les sourcils, cherchant à comprendre. La lumière se fit soudain dans le cerveau de l'adolescente quand l'adulte éveillé de la maison se tourna soudain vers son fils, à croire que Chems venait d'actionner un nouvel interrupteur agissant directement dans le crâne de Deryn. Il tentait d'attirer l'attention pour... pourquoi ? L'adolescente reporta son attention sur le père de son ami toujours au téléphone et capta alors une partie de la conversation mystère.

Le port ! Deryn se figea dans l'escalier et déglutit en silence. Le port. C'était probablement avec quelqu'un de la maison Murphy que Fehin discutait. Pourquoi voulait-il connaître les horaires de départ du port ? Ses parents n'allaient tout de même pas la forcer à rentrer sur le continent maintenant ! C'était hors de question. Elle ne voulait plus les voir et de toute façon, il fallait qu'elle inspecte le bureau de Grand-Mère. Toute seule. Ou du moins, sans eux. Et Argan était ici lui aussi. Que ferait-elle à la maison sans son cheval tout le reste de l'été !

Deryn ferma les yeux un instant pour se calmer. Ce n'était peut-être pas du tout le sujet de la discussion et, en y songeant, vouloir éviter à tout prix ses parents n'étaient peut-être pas une pensée si juste que cela. Si ça se trouve sa mère ne savait même pas ce que contenait cette armoire ou ce bureau. Si ça se trouve elle ne les voyait vraiment pas... Tant pis. Nessa n'avait qu'à être plus ouverte et curieuse. Deryn lui avait posé des questions à l'automne dernier. Elle aurait pu réfléchir, se renseigner au lieu de dire à Audran de répondre qu'elle n'en savait rien et qu'elle ne voulait plus entendre de pareilles bêtises.

Chems, un peu plus bas, remuait la tête à la négative, tentant de convaincre son père. Chems qui avait pris le parti de Deryn sans même connaître tous les tenants et aboutissants de l'affaire ou de la discussion en cours. Il avait tout de suite compris ce qu'elle même avait en tête. Deryn eut un petit sourire reconnaissant envers son ami. La décision revenait maintenant au père de famille et Deryn posa sur Fehin son regard, attendant sa réponse tandis qu'elle terminait de descendre l'escalier pour rejoindre le Poufsouffle.

Poufsouffle vult !
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15 janv. 2022, 17:03
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
Quand Fehin raccroche le téléphone, il le fait en relâchant une longue expiration par le nez. En même temps, son fils derrière lui prend une profonde inspiration par la bouche qui doit le préparer à parlementer sur ce qui vient d’être dit et, ce, dès que l’adulte commence à montrer les premiers signes qui indiquent qu’il se prépare à annoncer quelque chose. « Elle peut rester » prend-il les devants avec cette intervention éhontée qui ressemble plus à une affirmation qu’à une demande, comme s'il était celui qui pouvait prendre les décisions seul ici. L’initiative perturbe bien peu son père pour ce qu’elle est, si bien que Chems croie d’abord qu’il ne l’a pas saisi. Il s'applique donc à la préciser :

« Ce soir ? Avec nous ? Elle peut ? »

Fehin, s’approchant de la table, de la lampe de chevet et d’eux, se tire la seule chaise de travers autour du meuble pour s’y installer. Et, oui, maintenant que Chems y pense, c’était sans doute là que son père était avant que le téléphone ne sonne et que Deryn ne débarque. Son ordinateur portable est encore ouvert d’ailleurs, mais l’adulte ne jette pas un regard à l’objet. À la place, il est focalisé sur sa camarade, rendant le garçon plus nerveux lorsqu’il pose ses coudes sur la table.

« J’avais Edern au téléphone, il m’a raconté ce qu’il s’est passé.
- Et il a dit quoi ? » S’immisce grossièrement Chems bien que la parole ne lui est clairement pas été adressée.

Face à la possibilité que son père réprimande Deryn après l’expérience blessante qu’elle a subi, et qu’ensuite il refuse leur demande -ou exigence vu la manière dont l’irlandais l’a annoncé- , c’est plus fort que lui. Chems oublie qu’il est face à un adulte compréhensif qui ne cherche rien sinon à apaiser les esprits et ce même les fois où le garçon adopte le pire comportement d’enfant gâté pour arriver à ses fins. Il n’a pas réellement envie de savoir ce qui est sorti de la conversation avec les Murphy, ni leur opinion sur la situation. Son visage se tourne vers Deryn. Dis-lui toi ce que tu m’as dit. Avant que le maillet de juge que tient son père ne heurte son socle et que la décision ne soit scellée. Avant qu’il ne la ramène dans une maison ou elle était prise pour une folle. Rien que songer à ce mot soulevait les poils sur la nuque du garçon.

« Je ne suis pas là pour te dire que ce qui n’est pas bien Deryn, tu assez grande pour le savoir. » Poursuit Fehin. Étonnement, aucun reproche ne se fait entendre dans sa voix. « Et je sais que tu n’aurais pas fait une chose pareille sans que ça ne soit justifié ».

Le temps se suspend dans l’attente d’un “mais” qui ne vient pas. Aussi facilement, l’adulte donne l’air de se ranger de leur côté.

« Ton Grand-Père le sait aussi. »

Appuit-il sans mentionner combien la voix du vieil homme s’est éraillée d’inquiétude au téléphone. Puis avec ça, après avoir mis les choses sur la table et fait taire les appréhensions bruyantes de son fils, Fehin s’adosse contre sa chaise, récupère l’interrupteur de la lampe de chevet pour allumer l’objet et replace sur son nez la paire de lunettes qu’il a montée sur sa tête le temps de l’échange téléphonique.

« Bon, j’ai cru comprendre que tes parents avaient un bateau à prendre demain.
- Mais…
- Ce n’est pas à toi que je parle ».

L’interruption immédiate paraît sèche et plus rude que ce qu’elle est réellement dans le fond. Chems se tait sans faire plus d’histoire maintenant qu’il sait qu’il n’a pas besoin de se disputer. Quoi que son père dise, le garçon est confiant sur le fait que ça ne serait pas au détriment de son amie à présent.

« Si rester est ce que tu veux, tu es la bienvenue Deryn. Mais maintenant je te laisse le choix. Je peux encore te ramener demain matin pour voir tes parents avant leur départ. »

In my defense, I was left unsupervised
7ème année RP - Game On

16 janv. 2022, 23:30
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
Chems ne semblait pas du tout confiant en la réaction de son père et Deryn se mit à se mordiller nerveusement sa lèvre inférieure tandis que son regard passait lentement du père au fils. L'adolescente hésitait, à prendre la parole pour... s'excuser, tout expliquer, dire à Chems qu'il ne fallait pas qu'il affronte ainsi son père pour elle. Si elle devait rentrer, elle... elle ne voulait pas rentrer. Par reflexe elle s'approcha un peu plus de son ami et s'accrocha doucement à son avant bras avant de rester finalement silencieuse, attendant le verdict qui n'allait pas tarder à tomber de toute façon. Mentalement elle répétait, telle une incantation magique sensée lui porter chance, des "s'il te plaîîîîît" dignes du petit lionceau trop pressé de grandir qu'elle aimait regarder dans son enfance.

Quand l'adulte prit enfin la parole le cœur de Deryn se serra en même temps que ses doigts sur le bras de Chems. Grand-père s'inquiétait. C'était bien le dernier à qui elle voulait causer des ennuis. Pourtant il devait bien savoir qu'elle ne serait pas partie bien loin. De toute façon, elle était sur une île avec donc, par définition, une étendue infranchissable tout autour, surtout quand il de nuit et/ou quand on avait la mauvaise idée de craindre les eaux sombres. Qu'avait-il dit ? Tout comme Chems, elle aurait bien aimé le savoir elle aussi mais peut-être préférait elle poser directement la question au vieil ilien quand elle en aurait l'occasion.

Le père de Chems agissait comme... un professeur de Poudlard. Ses réactions étonnaient toujours Deryn. Il semblait toujours vouloir être droit et chercher à être juste dans ses mots. Sa mère à elle ne faisait pas ça ou du moins, ne le faisait plus, et son père... Depuis quand n'avait t'elle pas discuté avec lui dans le fond. Son départ à Poudlard avait été un départ de la maison ou presque, elle s'en rendait bien compte.

Deryn hocha la tête aux paroles de l'adulte sentant des larmes se former dans le coin de ses yeux malgré elle. Elle accentua légèrement la pression de ses doigts sur le bras de Chems pour le remercier silencieusement de son intervention avant de regarder avec intensité le sol. Elle pouvait rester pour la nuit. Elle aurait presque pu s'envoler tellement elle se sentait soudain légère mais la suite de la phrase la replongea dans ses doutes. Avait-elle envie de leur parler. Pour leur dire quoi ? Ils savaient ce qu'ils faisaient depuis deux ans non ? Ils avaient bien dû comprendre quand elle leur écrivait qu'elle attendait une réponse de leur part et non pas un courrier d'Audran. Ils avaient forcément compris les explications de Donovan sur les paroles blessantes de Megan lors de la dernière visite dans la maison londonienne de ses Grand-parents paternels. Pourtant c'est avec eux qu'ils avaient voulu passer Noël au lieu de venir ici avec Grand-Père.

"Je sais pas si j'ai envie de leur parler et je ne pense pas qu'ils aient vraiment envie de me parler non plus. En tout cas, ça fait un moment que ça ne leur est pas arrivé. Je rentrerai demain matin. S'ils sont encore là je... m'excuserai."

C'est bien ça qu'on attendait d'elle de toute façon, des excuses pour ses bêtises. Elle avait toujours été la petite dernière qui faisait des bêtises. Tout à coup, Deryn se demanda s'ils avaient fini de vider l'armoire. S'ils avaient ouvert la porte du bureau. Est ce qu'ils pouvaient faire ça en tant que moldus ou est ce que son départ de la pièce avait réenclenché une sorte de... protection magique ? Que pouvait bien renfermer ce meuble. C'est là qu'elle avait trouvé ses billes runiques la dernière fois. Elle eut soudain envie de sentir les petites lumières sous ses doigts et releva enfin les yeux, soudain pressée d'en finir avec cette conversation gênante. Elle reprit rapidement mais avec une voix bien moins assurée qu'elle ne l'aurait voulu.

"Je m'excuserai d'être partie sans prévenir mais... Je suis désolée de m'être invité comme ça chez vous. Merci de me laisser dormir ici."

Elle se perdait un peu dans ses propos mais adressa un sourire sincère à Fehin avant de porter son regard vers Chems. *Dis, on peut partir dit ? Là, maintenant, tout de suite ?*

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13 févr. 2022, 18:12
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
« C'est pas de ta faute » dit Chems pour ne pas encore étaler l'opinion très prononcée qu'il avait des parents de son amie. Cela dit, baragouiner entre ses dents comme il l'avait fait ne devait pas avoir dissimulé le sous-entendu lui disant qu'elle n'avait pas à s'excuser. De sa position, Monsieur et madame O'Connors avaient géré cette histoire comme des pieds. Ils n’avaient pas reporté leur voyage malgré le fait que leur fille se soit évadée au milieu de la nuit. Ils n’avaient pas demandé à son père de passer le téléphone. Et même à leur départ, ce n’est pas eux qui avaient exprimé la volonté de voir Deryn, c’était à elle que revenait le choix de faire ou non le premier pas. Encore un peu dans cette direction et Chems réfléchirait à un moyen d'accompagner son amie demain et de le leur dire en face… La peur ne pouvait pas tout justifier.
Sans quitter la figure de la fillette des yeux, le garçon s’assied sur l’accoudoir du canapé juste derrière son père, essayant de ne pas songer à l’idée que Deryn avait toujours dû être un peu malheureuse dans le fond à cause de ses parents.

S’étant excusé pour des usages auxquels leur foyer ne répondait plus, un blanc sidéré résulta de la politesse de sa camarade. S' il n’était pas aussi contrarié, Chems aurait rit. C’était assez marrant de constater combien Aidan avait bousculé leur code dans des situations qui arrivaient toujours au dépourvu. Ça l’était nettement moins lorsqu’il se révélait que ces occurrences apparaissaient parce que l’adolescent avait volontairement interrompu son traitement. « On s'entend bien » approuve finalement l’adulte après s’être raclé la gorge pour masquer combien il est déstabilisé, rendant son sourire à Deryn.

« Depuis combien de temps t’es dehors ? T’as mangé ? Tu... »

Avant que Chems ne sache quoi que ce soit de la situation, il avait espéré qu’avec quelques trucs à grignoter et un film en fond sur le canapé, il aurait pu un peu éloigner la brune de ses idées noires. Il ne se doutait pas une seule seconde que ce qui tiraillait la jeune fille n’avait rien de récent.

Captant l’appel silencieux juste alors qu’il s'apprête à poursuivre ses questions à la chaîne sans réaliser qu’elles auraient pu mettre Deryn mal à l’aise, Chems se ravise.

« Merci pa’ »

Indiquant silencieusement à la brune l’alcôve ouverte du salon menant tout droit à la cuisine, il se redresse. Le bruit du clavier d’ordinateur qui s’était élevé après l’accord de l’adulte donné s’interrompt brièvement le temps que ce dernier précise : « Tu prendras la chambre de ton frère Chems ». Ce à quoi le concerné répond : « Je préfère encore dormir par terre ! » puis disparaît dans l’autre pièce avec sa camarade en prétendant ne pas entendre son père souligner combien il était déjà tard.

La cuisine était la plus grande pièce de leur maison, faisant également office de salle à manger lorsqu’ils étaient tous là pour partager le même repas. Mais autant dire que ces occasions se faisaient rares. Collé au mur de droite trônait justement leur table inutilisée à six places, qui n’en offrait plus que quatre du fait de son agencement avec le frigo encastré. Le reste de la surface, plutôt décente, de la pièce était malheureusement bouffé par la grande quantité de vieux matériels dont elle disposait. Entre les meubles de rangement semblant vouloir crouler sous le poids de la vaisselle, les chaises revêtues de chiffons et la décoration discutable datant de moins 5000 avant Merlin, se dessinait une petite porte en bois brut donnant sur l’arrière-cour. Le reste des accessoires et instruments comptant le four, le lavabo et la plaque chauffante étaient rassemblés vers le fond de la pièce, derrière un îlot central surplombé par différents ustensiles suspendu au plafond.

Le garçon attend d’entendre la mélodie rythmé par le clavier d’ordinateur de son père pour reprendre la discussion qu'ils ont laissé à l'étage, sans trop monter la voix :

« Alors ta mamie était une sorcière » tout en proposant à Deryn de s’installer sur deux chaises côte à côte autour de la grande table. « C'est ouf... » pour ne pas dire génial alors que le contexte ne s'y prêtait pas (il aurait dû). Chaque fois qu’il était là pour l’entendre, l’évocation de sa grand-mère avait servi à ressasser des choses douloureuses, si bien que Chems avait même, une fois, préféré coupé le sujet avant de s’engager sur une pente qui lui avait semblé très glissante. Ça remontait à cette histoire de kelpy après leur escapade dans la salle sur demande... En revanche, à l'heure d'aujourd'hui, il ne voulait pas contourner le souvenir de la défunte, ni inciter Deryn à le faire après cette sacrée découverte.

« Parle-moi d’elle ? » essaye-t-il donc, persuadé qu’il a plus que de l’affliction derrière le portrait équivoque de cette femme. « Comment elle s'appelait ? Et comment tu as su pour son statut ? »

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