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01 déc. 2021, 23:25
Et soudain, tout change  os 
1er décembre 2046
Poudlard
6ème année



Je veille tard, cette nuit-là. Ce n’est pas exceptionnel, je ne m’endors que rarement avant une ou deux heures du matin. Mais cette nuit ce n’est pas pour lire ou étudier à la lumière faiblarde d’un Lumos, non. Dans le dernier courrier que j’ai envoyé à mon père, j’ai pris soin de lui demander à quelle heure exactement j’étais née. « Deux heures trente-six du matin », m’a-t-il écrit sans me demander pourquoi, comme s’il savait déjà ce que j’avais en tête. Ainsi, j’attends que deux heures trente-six sonne, le regard braqué sur ma vieille montre.

Mes genoux sont croisés sur mon lit, mon coeur bat à tout rompre, je serre ma baguette très fort dans ma main droite. Intérieurement, je décompte chaque petite avancée de l’aiguille des secondes, jusqu’à ce que la grande aiguille passe du trente-cinq au trente-six. *Cinquante-trois, cinquante-quatre, cinquante-cinq, cinquante-six... *. Zikomo est tout près de moi et ne me quitte pas du regard, pas plus que Nyakane qui ne s’intéresse habituellement pas à ce que je trafique en-dehors de nos entraînements. La tension est à son paroxysme, je le sens jusqu’au tréfonds de mon être.
*Cinquante-sept,
cinquante-huit,
cinquante-neuf…*
.

La grande aiguille se déplace subtilement sur le petit trait marquant la trente-sixième minute, si subtilement que j’ai bien manqué ne rien voir. Je papillonne des yeux, retiens mon souffle et soudain…

Rien ne change.

Je baisse les yeux sur ma baguette magique, mon coeur s’affole à toute vitesse dans ma poitrine. *J’dois peut-être fermer les yeux, ressentir l’truc profondément*. Je ferme les yeux, j’apaise ma respiration et me concentre sur ce tourbillon de vie à l’intérieur de moi. Ma magie est là, c’est une chose peu palpable que l’on sent sans trop sentir, quelque chose qui a toujours été à l’intérieur de moi, comme le souffle qui passe par mon nez ou ma bouche pour descendre dans mon corps ou comme le sang qui coule dans mes veines ou comme les battements de mon coeur. Quelque chose que je ne ressens pas la plupart du temps parce que j’y suis habituée. Ma magie est donc bien là, habituellement là. Il n’y a pas d’explosion, pas de pulsion soudaine, pas de couleur, de grand bruit, de grande émotion. Rien du tout. Je ne sens rien du tout.

J'ouvre les yeux, la gorge nouée. J’observe ma baguette magique, feignant ne pas remarquer le regard perplexe de mon petit ami bleu. J'annule mon Lumos et lance un sortilège devant moi pour voir si quelque chose a changé, n’importe quoi, une sensation peut-être ou ma puissance magique. Je ne sais pas, quelque chose ! Quelque chose doit bien avoir changé, non ? Mais non, rien.

« J’comprends pas, » murmuré-je.

Ou plutôt je ne veux pas comprendre. Les dents enfoncées dans ma lèvre inférieure, je refuse ce qui se présente à moi. Je le refuse. J’ai toujours cru, depuis mon plus jeune âge, que le jour où j’aurais dix-sept ans serait exceptionnel. Je ne sais pas, c’est à partir de ce jour que nous, sorciers de premier cycle, sommes autorisés à faire de la magie hors du château, c’est à partir de ce jour que nous sommes considérés comme majeurs, comme indépendants, comme adultes. Il doit bien se passer quelque chose d’exceptionnel aujourd’hui, non ? C’est ce que j’attendais, moi, c’est ce que j’espérais bêtement. Mais maintenant que l’heure est passée, que je suis bien majeure et adulte, je me sens idiote à attendre dans mon lit que de grandes choses arrivent.

Curieux, Zikomo tend son museau vers moi :

« À quoi t'attendais-tu ? »

J’ai bien envie de l’envoyer se faire foutre mais je me retiens. Il a été assez gentil pour veiller avec moi même s’il m’a prévenu que rien d’exceptionnel n'arriverait. Je n’ai pas voulu le croire et il n’a pas insisté, peut-être parce qu’il espérait un peu avoir tort.

« J’sais pas, marmonné-je en haussant les épaules. Je pensais que… Non, c’est bête.
Ce n’est pas bête, dis-moi. »

Je pousse un grand soupir et me laisse tomber en arrière, la tête contre mon oreiller, ma baguette toujours dans la main. Zikomo se déplace dans l’obscurité, il se roule en boule près de ma tête. Au bout du lit, Nyakane fait de même. Je le remercie silencieusement de se passer de commentaires alors qu’il devait bien savoir, lui aussi, qu’il ne se passerait rien du tout.

« C’est juste que… Je sais pas, je pensais que je le sentirais, tu vois ?
Je vois.
Qu’il se passerait quelque chose à l’intérieur, quoi ! On nous prend tellement la tête avec nos dix-sept ans et en fait… Rien du tout.
Ce n’est pas rien. Maintenant, tu es suffisamment mature pour faire de la magie hors de l’école. Tu as atteint ta majorité magique, c’est déjà assez exceptionnel, non ?
Tu parles, ricané-je, je suis même pas censée avoir une baguette en dehors de l'école depuis c’décret à la con.
Mais tu en as une.
J’en ai une, affirmé-je sans pouvoir retenir mon petit sourire. C’est déjà ça. »

Avoir dix-sept ans, être mature magiquement, être considérée comme une adulte aux yeux de la loi… Certes mais cela ne me suffit pas. Je ne suis pas comme les autres adolescents, moi. Je ne peux pas me réjouir d’avoir simplement dix-sept ans, me croire auréolée de puissance parce que maintenant « je suis majeure donc je fais ce que je veux ! ». J’ai bien compris que je ne serais pas maîtresse de ma propre vie tant que je vivrais avec papa et maman, tant que je serais à l’école sous le joug de Loewy, tant que des adultes seront responsables de moi. Ça, je l’ai compris, oui. C’est sans doute pour cela que j’attendais quelque chose venant de moi-même, puisque je ne peux rien attendre de l’extérieur.

Et pourquoi attendre quelque chose ? Aodren n’est même pas là. Depuis qu’il n’est plus au château, il ne reste personne pour se souvenir de mon anniversaire. Oh, chaque membre de ma famille m’aura envoyé quelque chose, une lettre avec des vœux inutiles, des cadeaux qui me plairont sans doute ; ils arriveront au matin, si les hiboux n’ont pas de retard. Et c’est tout. Je ne sais pas pourquoi je pense à cela. Ce n’est pas comme si mon anniversaire m’importait. Mais c’est la toute première fois de ma vie que je n’ai aucun membre de ma famille avec moi. C’est étrange.

« Bon anniversaire, Aelle. »

Et surtout très faux. J’ai Zikomo, après tout. Il est de ma famille. Je me retourne sur le flanc et caresse brièvement ses oreilles du bout des doigts. Je chuchote un « merci » très doux à son encontre avant de m’endormir, emportée par le sommeil et la frustration de ne pas avoir senti l’exceptionnel changement intérieur que j’attendais pour mon dix-septième anniversaire.

*


Rien d’autre ne change que l’âge que je m’attribue désormais. J’ai dix-sept ans. Génial, je suis majeure mais toujours élève, toujours enfant aux yeux des plus grands, toujours gamine pour toute personne plus âgée que moi. Zakary a signé son courrier en m’appelant petite sœur, papa a osé me sortir son éternel ma puce comme si j’avais encore dix ans et Aodren, pour m’emmerder, a dit que j’avais beau être majeure je n’en étais pas moins casse-couille. Rien a changé, donc. Et dire qu’avant, il y a deux ou trois ans, j’aurais attendu avec hâte mes cadeaux. Cette année, j’ai tout déballé et j’ai même commencé à lire le bouquin que m’a offert Narym sur les contes africains, ce qui constitue une infraction sévère à mon propre règlement. Après tout, ne me suis-je pas toujours dit que si je pouvais ouvrir mes cadeaux le jour même de mon anniversaire je ne devais les utiliser que le lendemain, pour affirmer l’impatience et la hâte chez moi ? Connerie que tout cela. Cette année, je n’en ai rien à foutre de mon impatience. Je suis de toute façon déjà frustrée. Alors mes cadeaux j’en profite aujourd’hui même.

Aodren s’est renouvelé, cette année. Enfin, c’est ce qu’il m’a dit. Moi, je pense plutôt qu’il a utilisé tous ses Gallions pour sortir avec ses nouveaux amis de la Faculté de Magie et qu’il ne lui restait plus rien. Dans son courrier se trouvait un papier plié en deux. Dessus était écrit : « Bon pour venir visiter la bibliothèque de la Faculté de Magie du Pays de Galles ». Je ne l’avouerais jamais mais ce présent m’a fait plaisir. C’est que la bibliothèque d’une grande école de magie, ça m’intéresse, moi. Je compte bien en profiter, insister aux prochaines vacances pour qu’Aodren m’abandonne dans un coin de cette bibliothèque et me laisse en paix pour découvrir les livres s’y trouvant.

Après mon cours de Botanique, je me rends évidemment dans la Grande Salle pour prendre mon déjeuner. Mon humeur morose ne va pas avec le bruit que font les autres élèves mais je suis tellement morose que je n'ai pas même la force d’être de mauvaise humeur. Je me contente d’être lasse, de me traîner et de songer à quel point les jours d’anniversaire sont nuls et ennuyants. À quoi cela sert-il de fêter son dix-septième anniversaire, jour de la majorité bordel !, si c’est pour que rien ne change ? Cela ne sert à rien, voilà tout.

Et en pénétrant dans la Grande Salle, j’ai le malheur de tourner les yeux vers le siège directorial éternellement vide, comme tous les jours sans banquet, et de penser à Kristen Loewy. Penser à Loewy est déjà une mauvaise idée en temps normal mais aujourd’hui c’est pire encore parce qu’en pensant à elle je me demande si elle est au courant que c’est mon anniversaire et en me demandant si elle sait ce que signifie cette date, j’en viens à me dire : tiens, et si elle m’offrait un cadeau ? Non pas que ce soit forcément essentiel de recevoir un cadeau de cette femme, toute directrice et puissante soit-elle, mais j’avoue que j’aurais bien aimé la voir débarquer au détour d’un couloir, un sourire aux lèvres et ces mots à la bouche : « Joyeux anniversaire, Aelle ! Que dirais-tu de venir prendre le thé dans mes appartements pour que nous discutions aujourd’hui ? ». Si j’étais du genre à pratiquer l’introspection, je me dirais que je suis un peu en manque d’attention, mais heureusement je ne suis pas de ce genre-là alors je me contente de détourner le regard et d’oublier que j’ai pensé à Loewy.

Tout en grignotant, je me répète mentalement mon programme de l’après-midi qui est, évidemment, très chargé et très complet. J’ai hâte d’y être, cela m’empêchera de penser. Je noierai dans mes devoirs toutes les étranges choses que me fait ressentir cet anniversaire et tout ira bien après ça. Cela me motive à terminer plus rapidement mon repas.

Évidemment, rien ne se passe comme prévu. Je commence désormais à avoir l'habitude. Et puis ce qui m'arrive dessus me réjouit bien trop pour que je râle.

À la sortie de la Grande Salle, j’ai l’immense surprise de voir Elowen sautiller dans ma direction. Elle sautille réellement, comme si c’était sa façon naturelle de marcher, ce qui est un peu le cas à vrai dire. Elle sautille, un cadeau dans les mains, et je songe : *Elle s’est souvenue de mon anniversaire !*. Cette pensée me bouleverse quelque peu. Cela me rappelle, pour la deuxième fois de la journée, que je ne suis pas totalement seule dans le château et qu’il n’y a pas que ma famille pour penser à moi le jour de mon anniversaire.

Si cela me bouleverse autant, c’est parce que je culpabilise de ressentir du plaisir en voyant la Serdaigle venir vers moi. Je culpabilise de me sentir mieux, heureuse en apercevant son sourire qui m’est destiné ; culpabilise que mon humeur s'améliore nettement grâce à sa seule présence. Comme si elle m’était essentielle, comme si sans elle j’étais incapable de me sentir bien. Ce n’est pas acceptable comme sentiment alors je me concentre très fort sur ma culpabilité pour ne pas oublier que mon bonheur ne peut pas dépendre de cette fille — que rien ne doit dépendre d’elle. De quoi aurai-je l’air quand elle se tirera du jour au lendemain ? Il ne manquerait plus que je sois dévastée. Je ne laisserai pas cela arriver.

Elowen me tend son cadeau. Je tique en avisant les couleurs. Violet pour le papier enveloppant la chose, jaune pour le nœud autour. Est-ce voulu ? Violet pour sa couleur préférée et jaune pour la couleur de ma Maison ? Cela me rappelle le cadeau que m’a offert Aodren lors de ma première année : une écharpe bicolore, jaune pour moi et vert pour lui. C’était un cadeau complètement idiot et ce papier cadeau et ce nœud sont complètement idiots également. Pourtant, mon coeur se réchauffe et un sourire grimpe sur mes lèvres, je suis incapable de le retenir.

« Tiens, joyeux anniversaire, Aellette ! » s’exclame Elowen.

Elle se penche vers moi et dépose un baiser sur ma joue, comme ça, avec le naturel qui la caractérise. Je me fige, le coeur en bordel. Je dois bien rougir un peu mais je n’attends pas qu’Elowen puisse le vérifier à son tour. Je baragouine un remerciement un peu bancal, précise que je l’ouvrirai plus tard et la voilà qui s’en va aussi rapidement qu’elle est arrivée, me laissant certes seule mais heureuse dans ma solitude.

Je n’attends pas le soir pour ouvrir son cadeau. Je n’attends pas d’être seule, d’avoir un moment d’intimité, de faire les choses bien. Non, qu’importe ? Dès qu’elle disparaît, je m’éloigne dans un coin et déchire avec empressement le papier.

Le cadeau d’Elowen est étonnant. C’est un livre, déjà. La Serdaigle, toute Serdaigle soit-elle, n’aime pas tant les livres que cela ; pourquoi m’en offrir un ? Je ne comprends pas mais pourquoi pas, je préfère de toute manière ça à toutes les autres choses délurées qu’elle aurait pu m’offrir — même si mon coeur se serait réjouit de la même manière si elle m’avait offert un truc aussi débile que des pantoufles en forme de boursouflet. Le coeur battant à tout rompre, je découvre le titre et le sujet de ce bouquin avec un sourire détonnant. Un livre écrit par un créateur de sortilèges inconnu au bataillon, vraiment ? Il me suffit de le feuilleter pour comprendre que je découvrirai à l’intérieur tout un tas de sorts que je ne connais pas encore et cela suffit pour que je revois le programme entier de ma journée : peu importe le livre de Narym, c’est celui-là que je veux lire, moi !

Et c’est effectivement ce que je fais, attablée à la bibliothèque en ce jour d’anniversaire : étudier et apprendre, comme tous les autres jours de l’année. Sauf qu’aujourd’hui, en plus de mon étrange lassitude que je mets sur le compte de mon nouveau statut d’adulte, je sens mon coeur pulser étrangement à l’intérieur de moi quand je me souviens des présents de ma famille et de celui d’Elowen.

*


En me couchant cette nuit-là, quelque chose m’empêche de trouver le sommeil. Ce n’est pas le souvenir des lèvres d’Elowen sur ma joue, ni même le bonheur qui m’a soulevé le coeur lorsque Zikomo m’a pris à part pour m’offrir son cadeau à lui : une histoire à propos d’Uagadou qu’il ne m’avait jamais raconté. Ce n’est pas non plus le rappel du petit sourire qui m’a étiré les lèvres quand Nyakane a accepté que nous étudions un nouveau sortilège pour mon anniversaire au lieu de poursuivre notre programme habituel d’entraînement. Non, ce n’est rien de tout cela.

Je me tourne et retourne dans mon lit, incapable de penser à autre chose qu’à ma majorité nouvellement acquise. Depuis ce matin, ou plutôt la nuit dernière, une pensée ne me quitte pas : *et alors ?*, dit cette pensée. Oui, je suis majeure, et alors ? J’étais persuadée que cela me réjouirait mais ce n’est pas ce que je ressens, je n’arrive pas à comprendre pourquoi. Mon coeur se serre désagréablement quand je pense au mot “majorité”. Il se serre aussi quand je me souviens des mots écrits par ma mère dans son courrier : tu es grande maintenant, j’espère que tu as conscience qu’en tant que sorcière majeure tu as des responsabilités. Certes. Et bien non, je n’en ai pas conscience. Qu’est-ce que signifie avoir des responsabilités ? En ai-je quelque chose à faire, moi, des responsabilités ? Non, la seule chose que je désire c’est rédiger ma lettre pour ma correspondante africaine, apprendre plus de choses, c’est d’avancer dans mes recherches, passer ma vie à étudier. Pourquoi avoir des responsabilités ? Ma vie ne peut-elle pas continuer telle qu’elle ? Dois-je obligatoirement m’encombrer avec des choses d’adulte ? Et puis, un adulte, à quoi ça pense, hein ? Qu’est-ce qui rend papa et maman si compliqués ? Pourquoi Zakary et Narym sont-ils si différents ? Qu’est-ce qui fait que depuis qu’ils ont grandi, Aodren et Natanaël sont plus chiants, plus durs, plus prompts à me faire la leçon ? Vais-je devenir ainsi, moi aussi ? Dois-je devenir ainsi ? Me prendre la tête pour toutes ces choses, ne plus penser qu’à mes recherches, qu’à mes propres buts, à ma propre vie ?

Bordel, je ne veux pas !
L’angoisse m’envahit soudainement, là, au creux de mon lit, au creux de mes poumons qu’elle comprime entre ses serres glacées.
Je ne veux pas que ma vie change, je ne veux pas dévier de mon but. Je me rappelle ce que j’ai dit à Loewy il y a une éternité, avant que je ne m’évanouisse comme une abrutie dans ses bras : « Moi, je laisserai jamais la vie me bousiller au point que j’en vienne à croire que ma passion est autre chose qu’une passion. ». C’est encore vrai, ça. Je ne veux pas que mes ambitions pures soient encrassées par des réflexions d’adulte ! Je ne veux pas penser aux conséquences, penser aux autres, à la suite, à ce qui risque d’arriver. Je veux être insouciante, moi, je veux pour toujours garder l’innocence qui me pousse à croire qu’il n’y a que cela qui compte : mes envies à moi.

Après tout, pourquoi changer ? Je me rassure comme je peux. Pourquoi changer ? Je suis toujours la même, dix-sept ans ou non, majeure ou non. Je suis toujours élève ici, mes envies sont les seules choses qui comptent et si je veux faire quelque chose, je le ferais, peu importe le reste. Oui, tout va bien, je ne suis pas bousillée par la vie, moi, je ne suis pas une adulte.
Je ne suis pas une adulte.

Je suis juste moi, Aelle. Et je ne changerai pas, quoi qu’il arrive.


— Fin —