Apparemment c'était pas pour me moucher... Je m'excuse auprès de la professeure, rouge de gêne. Me promettant intérieurement de lui en offrir un nouveau. Perdue dans ma tête quand j'attaque le repas, je blablate un peu, le regard vide, je me sens vaguement déconnecté de la réalité. Piéger dans un rêve fait de morceaux de souvenirs et de ma volonté d'y échapper. C'est à peine si j'ai conscience de la présence de la professeure jusqu'à ce que le lancer d'un Récurvite me rappelle au présent me colorant d'embarras. J'ai mangé n'importe comment... Pourquoi je me suis pas concentrée sur mon assiette ? Pas que j'accorde une importance particulière aux manières de la table mais je sais manger proprement quand même... Enfin normalement...

Qu'est-ce qui m'arrive en ce moment ? Je suis encore plus à côté de la plaque que d'habitude. Je comprends pas...

Juste quand je m'apprête à sombrer dans mes pensées, la voix de Miss Valerion me retiens. Me rappelant à l'ordre, concernant mon rôle de préfète et l'image qui vient avec. Tout ce qu'elle me dit je le sais déjà dans le fond. C'est pas un rôle pour moi, je le mérite pas... Je comprends pas pourquoi on m'a confié ce badge. J'ai beau faire de mon mieux, j'ai pas la carrure pour être préfète, je crois. J'ai de nouveau envie de pleurer et pourtant je n'ai même pas repris le fil de mon récit qui est loin d'être fini... Ravalant mes larmes je me contente de quelques mots :

"Désolée j'ai eu un moment d'absence... J'essaierai de faire mieux." J'hésite un instant avant de reprendre la parole d'une petite voix : "Je peux reprendre mon histoire ?"

L'enfant qui se trouvait face à Sixtine n'avait pas l'air plus perturbée que ça pour son manque de délicatesse ni par le fait que sa professeure venait de la nettoyer sans son consentement. Sixtine leva les yeux au ciel avant de laisser s'échapper un long soupire. C'était à se demander si elle ne regrettait pas un tout petit peu d'avoir voulu interroger cette jeune préfète.

Et, comme si son manque de tenue ne suffisait pas, la jaune s'enfoncer dans son manque de savoir vivre en société en demandant simplement à reprendre le fil de son histoire. Sixtine en était persuadée, elle n'était pas au bout de ses surprises avec cette jeune fille.

- Allez-y reprenez... Lui dit elle d'un air décontenancé.

En attendant que celle-ci reprenne son récit, Sixtine sortit de son bureau un petit bout de parchemin, une plume et griffonna à l'intérieur un petit texte qu'elle seule pouvait lire. Dessus, elle avait écrit : Lily-Rose Holland - Poufsouffle - Préfète Licheur. Un jugement pour la plupart des gens mais, la professeure avait besoin de noter ce petit détail pour ne pas oublier le nom de son élève. Ainsi, une fois que la jeune fille quitterait son bureau, elle allait pouvoir noter son nom dans son carnet à souvenir ou elle note le nom de toutes les personnes qu'elle a pu rencontrer afin de ne pas les oublier. Dans ce même carnet le nom de Yesenia Cooper - Serpentard - Petite plante était déjà noté.

La professeure semblait vaguement perdue face à mon comportement. De mon côté je n'étais pas non plus certaine de comment agir ou m'exprimer, ayant plutôt l'habitude d'être directe lorsque j'ai un truc à dire... Mais il semblerait que cela prenne la professeure au dépourvu. Enfin, je vois pas vraiment comment faire autrement pour le moment. Je reprends donc ce que je racontais avant de m'arrêter pour manger.

"Quand Morrigan, elle a lâché Ed j'ai retrouvé la maîtrise de mes mouvements et je me suis précipitée à l'intérieur de la... Euh... La cellule. Parce que je pouvais pas le laisser comme ça, je voulais qu'il arrête de saigner et je voulais le rassurer..."


Plus je parlais et plus la scène me revenait de façon précise bien que légèrement distordue. Tout était trop vif pour être réel et les images dans ma tête se superposaient à la réalité de la salle de DCFM, la couvrant de nuances de rouge trop brillant. Je sentais rouler sur mes joues d'abondantes larmes sans savoir si c'était l'effet du souvenir ou une réalité.

"J'ai essayer d'appuyer avec un tissu mais ça suffisait pas... J'avais du sang plein les mains... Et..."

Je revoyais avec une clarté étrange la couleur se transférant du tissu à mes doigts, la texture étrange et pire que tout l'odeur métallique qui avait emplit mes narines juste avant l'horreur de la réalisation que j'étais sur le point de rester enfermée. Sanglotante, je reprends la parole.

"Et... Je crois que c'est le moment où Morrigan a réalisé que j'étais née moldue, parce qu'elle a commencé à lentement refermer la porte alors que j'étais dedans. J'ai réussi à ressortir mais je me suis fait mal. Et après ça je devais manger avec Carry, Morrigan et leurs parents..."

Petite note : lorsque Lily revoit la scène, elle pleure bel et bien même si elle n'en est pas sûre, on peut aussi remarquer qu'elle tremble et fixe ses mains avec l'air horrifié.

Sixtine oublia un instant les manières de son élève et se replongea dans le récit qu'elle était en train de lui conter. Au fur et à mesure que les mots sortaient de la bouche de la jeune fille, les larmes perlaient sur ses joues sans qu'elle n'ait l'air de s'en rendre compte. D'après ce qu'elle était en train de dire, le garçon qui s'était retrouvé emprisonné chez les Harrison saigné abondamment et, Lily avait voulu l'aider en se précipitant à son chevet et en appuyant sur sa plaie avec un tissu.

Sixtine ne put s'empêcher de penser «Voilà donc l'action qui a trahi votre statut de sang... Un sorcier aurait utilisé la magie pour soigner la blessure du garçon...». La Poufsouffle confirma ce que pensait sa professeure. Malgré tout, Sixtine ne cautionnait pas ce genre de comportement. Vouloir enfermer la jeune fille à cause de l'aider qu'elle avait voulu apporter, c'était indigne de la famille Harrison. Tout ceci lui donnait envie de se rendre au manoir pour réparer la peine qu'ils avaient causé.

Pendant que la jeune fille racontait son histoire, Sixtine s'était rapprochée de la jeune fille pour se placer juste à côté d'elle. Ainsi, elle allait pouvoir sentir le contact humain et se raccrocher à la réalité pendant son histoire. Avant qu'elle n'en dise plus, Sixtine prit la main de son élève pour la rassurer.

- Vous voulez bien me dire ce qu'il s'est passé ensuite ? Prenez le temps qu'il vous faut, d'accord ?

Soudainement, alors même que je perdais pied avec la réalité, le contact d'une main me ramena loin du manoir et de ses horreurs. Miss Valerion, m'avait pris la main, j'étais à la fois confuse par cette réaction et immensément reconnaissante de cette échappatoire offerte par l'adulte. Je clignais plusieurs fois des yeux pour finir d'évacuer les images qui avait pris place, faisant au passage couler une ou deux larmes. Une fois revenue à moi-même, le bourdonnement de mes oreilles et de mon cerveau s'estompant, je prêtais attention aux mots de la professeur. La suite... Je sais pas trop quoi en dire, je sais pas trop si je veux en parler ou même y penser, c'était long, et pire en quelque sorte... Je prends une profonde inspiration avant d'essayer d'ordonner un peu tout ce que je voulais dire, autant des éclaircissements sur ce que j'avais dis que ma non-envie de partager la suite en détail.

"J'ai dû me rendre un minimum présentable pour le repas, donc je suis montée dans la chambre de Carry, puis une fois présentable je suis allée manger. C'était pas génial mais ça allait, ils étaient pas encore tous là et les parents de Carry étaient à peu près polis. Un peu plus tard y a tout le reste de la famille ? du clan ? Harrison qui a débarqué et j'ai pas trop trop envie d'y repenser... Et je suis pas sûre de pouvoir en parler pour le moment..."

Sur la fin, j'avais planté mon regard dans celui de la professeure, tout tremblant qu'il était, j'estimais important de la regarder en face pour mieux transmettre ce que je ressentais... quoique ce soit exactement... J'identifiais un mélange de peur, de fatigue et de confusion ? Je crois ? Peut-être encore autre chose ? Je suis pas sure je sais juste que je me sens pas de replonger à nouveau dans le méandre chaotique des souvenirs de ces quelques jours chez les Harrison. Je me redresse un peu pour ajouter les pensées qui gesticulaient dans ma tête tel un symbole Windows sur un écran de veille dans les vieux films des années 2000.

"Ah aussi ! Je sais pas trop pourquoi mais ils nous ont confisqué nos baguettes pendant les vacances d'été... Les gens du Conseil je veux dire, pas que ça aurait changer grand chose à ma situation, mais je crois que j'aurais préféré l'avoir avec moi..." Je m'interromps une seconde, et cette fois une étincelle de curiosité prend légèrement le dessus sur le choc de la rencontre avec l'Epouvantard et du déballage d'une partie des événements... "Miss ? Pourquoi vous avez demandé à me parler à moi en particulier ? Vous connaissez les Harrison ?"

Oupsi pour la longueur
Si vous souhaitez insister, je serais en capacité de donner les grandes lignes du reste du séjour mais pas plus comme techniquement ça n'a pas encore été rp

L'adolescente semblait soulagée d'avoir eu ce contact physique avec sa professeure, elle avait pu se rendre compte qu'elle n'était pas seule dans cette histoire. Ainsi, dorénavant, elle savait qu'elle pouvait venir ici pour trouver sa professeure de défense contre les forces du mal et lui en parler si tel était son choix. Bien sur, elle ne voulait aucunement la forcer à parler ou même à se livrer mais, Sixtine était convaincue que le simple fait de savoir qu'elle avait la possibilité de le faire, pouvait la réconforter.

- Bien sur que non, je ne veux pas vous forcer à en parler. Mais je pense que vous avez besoin de vider votre sac ainsi, je ne vous retiens pas ici sachez simplement que ma porte vous sera toujours ouverte.

Elle ajouta un détail concernant la suppression des baguettes. D'après les dires de la jeune fille, on lui avait confisqué sa baguette dès son arrivée et elle l'avait mal vécu. Sixtine pouvait tout à fait comprendre ce sentiment d'impuissance lorsque l'on est dépourvu de sa baguette. Il s'agit là d'un morceau de bois que les sorciers serrent contre leur cœur depuis l'âge de 11 ans au moins alors en être dépourvu c'est comme se retrouver à nu.

- Je ne me sens pas bien aussi sans ma baguette alors j'imagine seulement la détresse dans laquelle vous avez du vous trouver. Et pour répondre à votre question, oui je connais les Harrison. Du moins, j'en connaissais un, le père.

Sixtine se leva pour indiquer à la jeune fille qu'elle pouvait prendre congés si elle le souhaitait puis, à l'aide de sa baguette elle fit voler jusqu'à elle de 2/3 feuilles rouges non identifiables à première vue.

- Tenez, prenez donc ces quelques feuilles, faites les infuser dans de l'eau chaude avant de dormir. C'est une plante moldu qui permet d'apaiser le stress et de mieux dormir. C'est du rooibos.

La professeure s'était montrée compréhensive de mon envie de m'arrêter là mais m'encourageais tout de même à vider mon sac quand je le pourrais ou le voudrais. Me laissant même la possibilité de revenir la voir elle. Je hochais simplement la tête pour exprimer ma compréhension de ce qu'elle me disait. J'avais bien noté que je pouvais en parler à elle, à la directrice et peut-être même à d'autres gens. Elle me rassura sur la normalité de se sentir perdue sans sa baguette, après tout c'était un élément important de la vie des sorciers.

Elle répondit ensuite à ma question de pure curiosité. Je notais l'usage du passé et la mention d'un unique membre de la famille. Exprimant ma déduction je marmonnais dans mon inexistante barbe le nom du Harrison supposé.

"M'sieur Ivelios ?"

Je n'attendais pas spécialement de réponse et n'allais de toute façon pas creuser plus avant même si je me demandais quel était le passif de la professeure et de la famille Harrison. En tout cas si elle en avait connu l'un des membres sa convocation était bien plus logique... Elle se leva pour récupérer d'étranges feuilles rouges que je n'avais jamais vu. Après ses explications sur la nature de la plante un sourire sincère m'éclaira le visage. Je les rangeais avec précaution dans mes affaires avant de me lever à mon tour.

"Merci Miss ! Je les essaierais ce soir. Merci aussi de m'avoir écouté, et navrée pour le mouchoir et ma Boursouflette. Au revoir !"

Sur ces quelques mots je m'éclipsais de la salle essayant de jauger combien de temps j'avais à disposition avant le cours de Botanique à venir, puisque je devais déposer l'animal assoupie dans la salle commune avant de m'y rendre.

Eh bien c'est la fin pour moi !
Merci beaucoup pour ce RP Miss

La jeune fille n'hésita pas longuement avant de donner le prénom de l'homme dont parlait Sixtine. Il s'agissait bien de lui, Ivelios, ancien petit ami de la professeure avant qu'elle ne le quitte pour diverse raison. La première de toutes les raisons était le fait qu'il ressemblait trop à son père concernant ses convictions et idéaux politiques. Elle venait d'avoir la preuve qu'en plus de 20 ans, les choses n'avaient pas changé.

L'adolescente c'était levée et avait remercié sa professeure avant de s'excuser puis de quitter la salle de classe. Sixtine n'avait pas pu s'empêcher de jeter un coup d'oeil rapide à ses habits pour s'assurer qu'elle était propre. Elle semblait tout droit sortir du cours de première année sur le sortilège de crotte de nez... La professeure avait beau lui avoir donné un mouchoir, elle avait un tas de morve séchée sur sa robe. Alors, avant qu'elle ne sorte définitivement pour se rendre à son prochain cours, Sixtine lui lança un dernier sort.

- Récurvite.

Puis, elle lui fit un signe de la main pour la saluer. Elle se demanda ensuite si elle ne devait pas intervenir par elle-même et se rendre au manoir des Harrison pour régler le problème. Elle savait cependant qu'il s'agissait d'une mission périlleuse. Connaissant la famille Harrison, elle se doutait que le manoir était certainement gardé par de nombreux mages. Peut être qu'une simple lettre de dénonciation pourrait faire l'affaire ? Elle n'avait pas encore de décision prise mais se promettait d'y réfléchir et d'agir vite.

Pour avoir le courage de raconter votre histoire vous gagnez 10PR.
Pour avoir eu une manière indélicate de manger vous perdez 2PR.
Pour vous êtes mouchée dans un mouchoir en soie vous perdez 2PR.
Total : Vous gagnez 6PR.