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20 déc. 2021, 23:20
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unenuitpourécrire


sdɯǝʇ np sʇuǝɯɓɐɹɟ, le poëte



< Thème musical : Ceux qui rêvent, Pomme >



❝ Le remède du désespoir n'est pas l'espoir ❞
Margaret Weatley


֍
Hannah, 8 ans
29 Octobre 2042
Londres


Dans la foule, on peut distinguer trois Silhouettes. Ces trois Silhouettes sont celles de notre Histoire avec un grand H. Trois silhouettes prêtes à marquer la Vie d'une Plume. Trois silhouettes unies face à l'horreur du monde, trois Silhouettes déterminées à se battre pour Vivre. Trois silhouettes langoureuses, dont deux se tenant main dans la main. La troisième est plus petite, peut-être plus innocente que celles qui la couvent du regard. Soudain l'Enfant — c'est ainsi que nous appellerons celle qui deviendra bientôt la Protagoniste — se détache des deux Adultes — ainsi seront baptisées les deux Grandes Silhouettes — et trace sa trajectoire, unique, comme pour découvrir l'immensité de l’environnement qui l'entoure. *La ville est si grande et si dangereuse...* songe l'Adulte ; mais déjà elle laisse son Enfant dans les bras de la Liberté. L'Enfant sait où les retrouver lorsqu'elle aura accompli sa mission : découvrir le monde. L'Enfant court ; après la Vie, après ses rêves, après des chimères. Comment apprend-on à vivre ? Les Adultes ont décidé aujourd'hui de laisser l'Enfant se forger dans les dentelles d'une Ville de papier. Les Murmures ne cessent de parvenir à leurs oreilles, les Murmures de la Réprobation, les Murmures de la Peur, soufflés par les Modérés et les gentilshommes, adeptes de la Prudence. Les Adultes se lancent un regard entendu ; ils ne cèderont pas face à la pression de la Masse. Ils sont bien seuls, et pourtant, ils résistent.

Mais ce ne sont pas aujourd'hui les Adultes qui nous intéressent, c'est l'Enfant. C'est Elle le cœur de notre Histoire, c'est elle le fil directeur, c'est vers elle que se fixe le Regard du lectorat — que le poëte salue dans la nuit. L'Enfant, donc, est intrépide. Elle veut tout découvrir de ce Monde où tout est possible. Elle observe tous ces gens à l'air pressé et ne comprend pas. Pourquoi ont-ils tous cet air maussade. Pourquoi ne profitent-ils pas davantage de la Magie que produit la Ville ? L'Enfant, déjà pleine de questions, jette des regard çà et là, comme armée d'une petite arbalète. Ce n'est pas encore un Regard d'Alpiniste, mas il est déjà bien aiguisé. Il découpe les pupilles des hommes d'affaires, broie celles des marchands hypocrites, envoie promener celles des promeneurs pompeux qui fixent l'Enfant avec frayeur. Celle-ci slalome, court, marche, danse, sans jamais cesser d'être en mouvement. Elle se sent libre et vivante, comme un papillon.

Plus l'Enfant progresse dans les rues et plus elle oublie où est-ce qu'elle était à l'origine. Elle avance, déterminée, vers un objectif qu'elle ne connait pas. Elle s'aventure dans des recoins sombres de la ville, loin du bourdonnement de la foule, loin des Murmures et du Regard un peu inquiet des Adultes. Elle ne voit pas le chemin du Retour. Quand elle s'en rend compte, il est trop tard.

Lorsqu'une Âme se perd, il faut se raccrocher à quelque chose. L'Enfant se raccroche à ses larmes. Des larmes d'enfant, des larmes d'une Enfant qui cherche sa Lumière pour revenir d'où elle est venue. La rue dans laquelle tu te trouves, malgré ses belles briques rouges, ne te vient pas en aide. Pas un passant, pas un bruit. Une Allée Silencieuse comme la Mort. L'Enfant soudain regrette d'être allée seule défier la grande Capitale ; elle savait, au fond, qu'elle allait perdre. Mais la Tentation l'emporte sur la Prudence ; elle était partie sans hésitation ou presque.

« Aidez-moi... S'il vous plaît... »

Un autre Murmure, celui d'une petite Enfant, déchirant. La plainte d'une jeune Apprentie qui souffre. Mais comme une Vague, la Peur revient sans cesse. *Et si... j'reviens jamais ?* Les sanglots redoublent d'intensité comme la pluie lors d'un violent orage. Les genoux de la Prisonnière se mettent à trembler. Elle a si peur...

Y a-t-il, au détour d'une Rue, un Sauveur ou une Sauveuse pour rassurer une Enfant en pleine panique ? Y a-t-il, au détour d'une rue, quelque Âme bienfaitrice capable de faire revenir le Petit Poucet ?

@Ava Meywood, enfin !

𐌔

19 févr. 2022, 23:33
{ Papillon replié }  ++ 
29 octobre 2042
Londres
Ava, 6 ans





« Il s'en faut d'un rien pour que la raison s'égare quand on a perdu ses repères »
— Dominique Muller




Ava contempla les alentours avec un regard admiratif. Les rues illuminées et peuplées de cette métropole lui avaient paru si inaccessibles depuis sa petite ville irlandaise, et son étendue semblait si vaste et infinie aux yeux de la petite, alors habituée à la petitesse de Limerick ; pourtant elle était bien là, au beau milieu d’une rue londonienne, sa main serrant celle de sa mère tandis que celle-ci discutait avec son père d’un air sérieux à propos du travail.
Elle qui croyait sa ville natale comme une ville de taille moyenne, il n’en était rien comparé à Londres.

La petite était venue à Londres en l’occasion des courses au Chemin de Traverse pour ses parents, qui en avaient profité pour faire visiter à leurs enfants la capitale de l’Angleterre.

Se lassant déjà de la conversation ennuyeuse des adultes – qu’est-ce qu’ils pouvaient se montrer bavards lorsqu’il s’agissait de parler du travail ! – la fillette se détacha du petit groupe et partit s’aventurer seule un peu plus loin, prise d’un élan subit de bravoure ou de stupidité, selon les points de vue.

La fillette, se promenant à travers le dédale des rues d’un air guilleret, s’éloignait inconsciemment de la surveillance de ses parents. Lorsqu’elle constata sa grave erreur, une vague de panique l’envahit et le sentiment de détresse noua sa gorge. La petite brune dut serrer les poings pour tenter de maîtriser le tremblement de ses mains et de rester calme malgré le vertige qui la saisissait. Essayant de réfléchir à une solution, la gamine tourna sur elle-même pour observer les alentours. Son regard se heurtait contre les bâtiments qui l’encerclaient, dont les ombres se profilaient sur l’étroite ruelle aux couleurs fades. Cette rue lui semblait si monotone et déserte, contrastant avec tout ce qu’elle avait pu voir depuis le début de son séjour ici, à savoir des boulevards et des allées bondés et illuminés de tons joyeux.
La petiote déglutit, sa peur croissante pesant comme un lourd poids sur son estomac.

Des éclats de voix lui parvinrent alors jusqu'aux oreilles. La petite tourna instinctivement la tête en direction de la provenance du son, l’espérance fleurissant peu à peu en elle.

Maman ? risqua-t-elle, même si la voix lui semblait trop jeune pour appartenir à sa génitrice. Q-qui est là ?

La petite s'approcha doucement, se raccrochant à la faible lueur d’espoir. Cette même lueur s’éteignit aussitôt lorsque la petite fut assez près de la silhouette pour constater était trop petite pour être celle de sa mère. Ses épaules s’affaissèrent dans un élan de déception lorsqu’elle distingua plus distinctement une fille, sans doute plus âgée qu’elle, ce qui confirma ses appréhensions.

La petite perçut alors la détresse dans la voix, accompagnée de sanglots et de larmes. Ava se pinça les lèvres, honteuse de ne pas avoir remarqué le malaise palpable dans l’expression faciale et la voix de la fille plus tôt, aveuglée par son égocentrisme et par ses propres peurs. La fillette s’approcha doucement de son aînée pour ne pas la surprendre, pour lui murmurer dans un souffle :

E-eh, ne t’en fais pas, je… j’vais t’aider. Tu t’es perdue ?

La réponse qu'elle allait lui donner était évidente, mais Ava préféra la lui poser pour eviter tout malentendu.

Essayant de cacher sa propre panique pour ne pas l’apeurer davantage, Ava la sonda une fraction de seconde, essayant de déterminer s’il s’agissait d’une moldue ou d’une sorcière. Ne trouvant pas d’élément pouvant l’aiguiller là-dessus, la fillette vint à la conclusion qu’il ne fallait pas prendre de risques, et donc pas de magie par conséquent.
Dommage, elle aurait aimé pouvoir user de sa magie – bien que maladroite – comme une vraie sorcière pour pouvoir retrouver ses parents et aider sa camarade.

La nature ne l’avait pas affublée d’un sens de l’orientation particulièrement brillant, bien au contraire, et les rues lui était inconnues. Son regard se voila, perdant peu à peu la gaité vive et insouciante qui l’habitait habituellement.

Mes plus sincères excuses pour ce retard...

#6050dc | quatrième année rp (48-49) – filière complète