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Dans ce rp, des moments-clés de la vie d'Ellana seront racontés, ou juste des moments que j'avais envie d'écrire, avec un peu d'inspiration. Il y aura certainement des passages sur le passé, et d'autres sur le présent. Ci-dessous se trouve un sommaire, répertoriant tous les Ecrits, dans leur ordre chronologique.

[22/12/2046] ◈ Cher Père Noël...
[25/12/2046] ◈ Etoile
[.../09/2037] ◈ J'aime pas l'école

Une plume posée sur son bureau, Ellana regardait dans le vague. Elle cherchait quoi écrire sur sa liste au père-noël, elle cherchait de l'inspiration. Elle n'avait aucune idée des cadeaux qu'elle voudrait avoir et faisait confiance à ses parents pour lui en trouver. D'ailleurs, ils l'avaient sûrement déjà fait. La fillette n'écrivait cette liste que pour cacher la non-existence de cet être, un peu magique, qui faisait de Noël une fête que la plupart des enfants adorait, à son frère et à ses deux plus jeunes sœurs, car ses parents avaient tenu à ce que le secret ne soit dévoilé qu'au alentour de 8-9 ans. C'était une tradition. La jeune fille cherchait donc vainement de l'inspiration pour rédiger une lettre, qu'elle pourrait montrer à ses frères et sœurs, pour leur prouver qu'elle l'avait fait.

Malgré la feuille de papier posée devant elle, le stylo-bille dans un coin, et la plume, dans son encrier, Ellana était ailleurs. Elle était perdue au milieu de pensées et de rêves, de songes. Elle était heureuse d'être enfin de retour chez elle, dans sa famille et ne voulait pas penser à Lyna, la face obscure de toute cette joie, qui emplissait son cœur depuis qu'elle avait mis le pied dans le Poudlard Express, pour retourner à la gare de Kings Cross, à Londres, la ville où elle habitait. Ellana avait été à la fois heureuse et surprise de voir les illuminations de Noël. Heureuse, car celles-ci lui rappelait son enfance, où elle s'amusait à jouer dans la neige, et à faire des bonhommes de neige, sans se soucier du froid, ni du vent. Mais elle était également surprise car elle ne s'attendait pas à voir toutes ses décorations dans les rues, et surtout, elle ne s'attendait pas à ce qu'elles la rendent heureuse et lui fassent chasser toute la mauvaise humeur et la tristesse du cœur. Bref, la jeune Aiglonne avait été heureuse de retrouver sa ville, puis sa famille.

Un rideau cachait la fenêtre, dans sa chambre, et lui empêchait d'admirer les couronnes de noël accrochées sur les portes de nombreuses maisons. Ellana reposa son regard sur la feuille de papier, devant elle. Cela faisait bizarre de ne pas écrire sur du parchemin, et, bien qu'elle le pourrait, elle n'en avait aucune envie. Elle était en vacances, et bien qu'elle aime Poudlard, elle n'avait nullement envie de penser au travail qui l'attendait et voir le grattement de la plume sur le parchemin qui lui était si familier la replongerait dans ses cours et dans ses souvenirs de tristesse. Et elle n'en avait pas envie. Alors, elle avait pris une feuille de papier moldue et un stylo-bille, mais avait laissé sur sa table, un encrier et une plume. Elle prit le stylo, et commença à tracer des mots sur la feuille, essayant de leur trouver un sens.

Cher Père Noël,
Voici ma lettre pour les cadeaux que je veux te demander de m'apporter.

Ellana releva son stylo. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait demander. Bien sûr, elle pouvait demander des livres, mais elle n'en avait pas vraiment envie, et puis, cette lettre était plus destinée à ses frères et sœurs qu'à autre chose, donc s'il n'y avait rien écrit, ce n'était pas si grave puisqu'elle allait seulement leur montrer l'enveloppe dans laquelle elle l'aurait mise. Néanmoins, la jeune fille préféra tout de même rédiger quelque chose, car, ce serait un peu bizarre de donner une lettre vide. Bien sûr, ses parents avaient gardé le secret pour les cadeaux qu'ils allaient lui offrir mais la fillette s'en fichait. De toute façon, ce ne serait pas grave que dans cette lettre, il soit écrit des choses qu'elle n'aurait pas. Elle aurait qu'à dire que le Père-Noël ne les lui avait pas apportées. Donc, en y réfléchissant, il serait peut-être bien de quand même la montrer et la lire à Mathias, à Luna et à Hortense comme ça, ils pourraient voir qu'elle a bien rédigé sa lettre au père-noël, car sinon, ils vont sûrement s'inquiéter, et en plus, ils lui ont demandés de la leur montrer quand elle serait finie, pour qu'ils aillent tout les quatre la poster dans la boîte au lettre la plus proche de chez eux.

Se reconcentrant sur la liste de cadeaux qu'elle souhaitait avoir, Ellana plongea son regard dans une peinture, qui était accrochée au mur. Cette peinture était bleue, argent et or, sans motifs vraiment précis, un peu comme des vagues de plusieurs couleurs qui se mariaient ensemble sur la peinture. La Serdaigle aimait beaucoup cette peinture car elle la trouvait vide et pleine. Elle aimait également les couleurs et les dégradés, et le bien-être que lui apportait de regarder ce tableau.

Ses pensées allaient et venaient. Elle essayait de trouver quelque chose à demander à ses parents, mais elle n'avait pas vraiment d'idées. Au pire, elle écrirait des livres, en les laissant choisir des titres, car elle n'avait pas non plus d'idées.

Soudainement, Ellana eut une idée. Et pourquoi n'écrirait-elle pas qu'elle voudrait des élastiques, pour s'attacher les cheveux ? Après tout, ce n'était pas très difficile à trouver et malgré le fait qu'il ne restait que quelques jours avant Noël, peut-être que ses parents pourraient lui en dénicher, quelque part ? Ca lui semblait plutôt une bonne idée. Bon, elle n'en avait pas vraiment besoin, et puis, c'était rien, des élastiques, mais ça lui permettrait de s'attacher les cheveux, eux, qui avaient souvent tendance à tomber en cascade sur ses épaules.

L'Aiglonne reprit donc son stylo et commença à écrire quelques mots, sur le papier.

- J'aimerais beaucoup des élastiques à cheveux, si c'est possible de m'en apporter

Replongeant dans ses pensées, et ses yeux, dans la peinture, Ellana réfléchissait. Elle avait besoin d'idée, d'inspiration pour trouver des bons cadeaux, car les élastiques, c'était un peu nul ou en tout cas, c'est comme ça que le verrait Luna et Hortense, ses deux plus jeunes sœurs. Il fallait donc que la jeune sorcière trouve un, voire même deux ou trois autres cadeaux, qui pourrait faire une liste au père-noël complète.

Elle y réfléchit, pendant plusieurs minutes, quand, enfin, elle trouva de l'inspiration. Pourquoi pas offrir un cadeau en rapport avec quelque chose que la jeune brune aimait ? Elle pourrait demander des friandises pour chat, non ? Lojae serait sûrement contente, et Ellana aimait voir sa petite chatte au yeux couleur de houx heureuse.

- Pourrais-tu également m'apporter des friandises pour ma chatte, Lojae ?

Une autre idée vint à l'Aiglonne. Et si, elle demandait des partitions ? Elle pourrait continuer à jouer de la harpe, du piano et du violon, en ayant un recueil de nouvelles partitions. Cela lui plaisait bien et la fillette avait presque épuisé tout son stock de partitions. Bien sûr, elle pouvait en inventer, mais cela ne serait-il pas plus simple d'en demander ? Et surtout, la jeune fille n'était pas très douée pour inventer des morceaux, et puis, elle avait déjà du mal à trouver le temps de jouer, alors, si en plus, elle devait inventer ses partitions, elle n'aurait même plus le temps de jouer. Elle ajouta donc ça à sa liste, qui se remplissait déjà bien.

- Est-ce que je pourrais également avoir des partitions pour harpe, piano et violon, s'il te plait ?

Bon, elle allait quand même rajouter deux ou trois livres sur sa liste, et ensuite, elle irait la donner à ses parents, pour voir ce qu'ils pourraient aller acheter avant Noël, ou tout simplement, donner une copie de cette liste à ses grands-parents pour qu'elle ait les cadeaux qu'elle souhaite, tout de même, car en y réfléchissant bien, elle avait quand même trouvé quelques idées qui lui plaisaient bien. Bon, peut-être pas les élastiques, mais après tout, c'était toujours utile d'en avoir une réserve, non ? Ellana ajouta donc quelques livres sur sa liste.

- Pour finir cette liste, j'aimerais beaucoup des livres sur les plantes et sur la musique, de même qu'un dictionnaire français pour enrichir mon vocabulaire.

Voilà. Ellana regarda sa liste, terminée. Elle la relu et un petit sourire naquit sur son visage. La fillette avait réussi à écrire une liste au père-noël. Elle en était heureuse. Elle allait enfin pouvoir la montrer à ses frères et sœurs, et aller avec eux, la poster dans une boite aux lettres. Bien évidemment, la jeune brune n'allait pas réellement les poster mais elle allait faire comme si, et ça la rendait heureuse de pouvoir faire un petit tour avec Mathias, Luna et Hortense. Elle allait enfin pouvoir parler avec eux, aller au parc, peut-être, regarder les flocons tomber doucement dans la rue.

La Serdaigle se leva de sa chaise, quittant son bureau. Elle referma la porte de sa chambre derrière elle et s'engagea dans le couloir, puis descendit l'escalier menant au salon. Dans celui-ci, sur la cheminée, des chaussettes étaient soigneusement disposées, et donnait une allure festive à la pièce. Le feu qui crépitait doucement dans l'âtre lui réchauffa le cœur. Le sapin, disposé non loin, n'avait pas encore perdu beaucoup d'épines. Sur ces branches, de belles boules bleues et argent étaient accrochées. Les guirlandes argentées étaient disposées joliment sur l'arbre, et quelques sucre d'orge était parsemé ici et là. Ellana en pris un, et commença à la sucer, heureuse de pouvoir en manger.

L'étoile, posée en haut du sapin, lui rappela Etoile. Son Etoile. Stella. Son rayon de lumière et d'espoir. Sa joie à Poudlard. Une de ses meilleures amies. Et la fillette espérait pouvoir bientôt la revoir. Bientôt repartager des moments, intenses ou légers, avec elle. Bientôt rentrer à l'école, pour elle. Mais avant ça, Ellana allait profiter de la joie de revoir sa famille.

Légèrement, la fillette alla voir ses parents. Elle alla leur montrer la lettre, qu'elle avait soigneusement rédigé. Elle alla le faire, pour que ses parents en aient une copie et qu'elle puisse partir avec ses frères et sœurs, dehors, dans le froid de la neige et de l'hiver.

Noël. Ellana adorait cette partie de l'année.


Mots en gras et en bleu pour le défi du Marché de Noël

25 Décembre. Noël. Enfin. La fillette attendait ce moment avec impatience. Elle l'attendait car elle allait enfin pouvoir donner les petits cadeaux qu'elle avait préparé pour sa famille. Et Ellana avait envie de savoir si ses présents feraient plaisir à ses proches. Evidemment, elle avait également envie d'ouvrir ses cadeaux, mais, en y réfléchissant, ce n'était pas ce qu'elle attendait le plus, en cette matinée de fête. En fait, ce qui la réjouissait le plus c'était que ses grands-parents du côté paternel devait arriver chez eux ce jour-là. Et Ellana en était ravie car elle allait pouvoir parler avec eux en français et leur demander de lui apprendre du vocabulaire qu'elle ne connaitrait pas. Et elle avait même prévu de leur montrer le texte qu'elle avait écrit dans leur langue, pour leur demander des conseils ou alors où étaient les petites fautes d'orthographes, de grammaire ou encore de conjugaison, qui s'étaient sans doute glissées dans son texte. Bref, l'Aiglonne s'était préparée tout un programme pour sa journée, entre concerts, lecture de textes, apprentissage, ouvertures de cadeaux et découvertes de ces derniers.

Silencieusement, la jeune fille se leva de son lit pour aller chercher un livre dans sa bibliothèque, et retourna s'installer confortablement au milieu des multiples coussins posés sur sa couette, après avoir allumé la lumière. Ellana lut donc, jusqu'à ce que sa mère se lève. Elle lut et regarda les Mots, dansant sur le papier, enchantant sa vision du monde. La fillette ne se rendit pas compte du temps qui était passé. Et elle s'en fichait. Elle voulait juste que dans cette journée, elle n'ait pas mal. Elle voulait seulement ressentir du bonheur. Elle ne voulait plus voir les papillons de la douleur. Elle voulait les chasser, qu'ils s'envolent et la laissent tranquille. Au moins aujourd'hui. Ils pourraient revenir demain ; tant pis, elle ferait avec. Mais là, non. Ellana ne les voulait pas.

La jeune fille sortit de son lit et s'habilla. Après ça, elle descendit l'escalier menant à la cuisine, et dit bonjour à sa mère, affairée à préparer le petit déjeuner, avec sûrement plein de mets succulents, comme elle en avait l'habitude.

Ellana alla chercher bols, assiettes, couverts et verres et les disposa sur la table. Elle apporta également un plat à sa mère, pour que celle-ci puisse mettre les cookies tout juste sortis du four, et la jeune brune les déposa sur la table.

Une demi-heure plus tard, le petit déjeuner était prêt et tout le monde s'était levé. Au menu, il y avait jus d'orange frais, cookies, pains d'épices, thé, lait et litchis. Ellana se régala de tout ces petits plats, certains plus raffinés que d'autres, mais tous aussi délicieux.

Le petit déjeuner terminé, la famille d'Ellana et cette dernière se rendirent dans le salon, décoré de guirlandes lumineuses pour l'occasion. Sous le sapin, décoré majoritairement de bleu, de multiples cadeaux avaient été déposés pendant la nuit. Ellana s'assit sur la moquette, à côté de sa pile, qui lui semblait bien grande. Elle commença à déballer le premier paquet. C'était un petit carnet, avec une belle couverture bleue, et des motifs floraux imprimés dessus. La fillette l'ouvrit et, sur la deuxième de couverture, trouva écrit : "Pour tes Mots". Le reste du carnet était vierge. La jeune brune le mit de côté se promettant d'écrire dedans dès qu'elle le pourrait. Elle prit un autre cadeau et déchira soigneusement son papier. A l'intérieur, un autre cahier, mais, au lieu d'être vierge, il y avait des notes, inscrites sur les pages. Un cahier de partitions. La petite le posa sur son carnet bleu, et déballa un autre cadeau. Cette fois, elle trouva un livre sur les étoiles. Et Ellana eut une pensée pour Stella, avec qui, il y avait à peine dix jours, elle avait écrit un conte sur Noël. La mettant de côté pour le lire plus tard, Ellana attrapa l'avant dernier cadeau de sa pile. Elle le déballa. Dedans, elle trouva un petit carnet de marque-page, fait à l'aquarelle, sûrement par son père. Enfin, elle déchira le papier cadeau du dernier petit cadeau et découvrit un doudou. Celui-ci semblait avoir été cousu par Lyna et cette pensée réchauffa le cœur d'Ellana. La fillette ne pouvait pas avoir de meilleurs cadeaux que ceux qu'elle avait eu. Elle était tellement contente de tous. Un sourire illumina son visage. La jeune brune rayonnait de bonheur. Comme une étoile. Elle s'était allumée. Et la noirceur était partie. Peut-être pour peu de temps, mais c'était déjà ça. La joie s'empara du cœur d'Ellana. Et cette dernière avait maintenant hâte que ces grands-parents arrivent.

Ellana jeta un regard autour d'elle, pour voir si ses cadeaux avait plu. Visiblement oui, car Lyna admirait la plume que lui avait offerte sa grande sœur. Et cette dernière allait pouvoir lui expliquer comment s'en servir.

@Stella Ruewen, pour la mention

Ellana, tenant la main à sa maman, avançait dans les rues de Londres. Elle rentrait chez elle, fatiguée après une journée d’école, sa première journée d’école. Du haut de ses trois ans, elle marchait, faisant des petits pas rapides pour tenir la cadence d’Alice Duchêne. Elle était silencieuse, chose qui ne lui ressemblait pas, ayant toujours été un petit bébé bavard quand elle était chez elle, avec ses parents et sa petite sœur. Mais là, elle n’ouvrait pas la bouche, et suivait sa mère pour rentrer chez elle. Elle ne se sentait pas bien, les larmes au bord des yeux, se retenant d’exploser en sanglots. Cela ne dura pas longtemps, car elle trébucha sur un pavé, tombant au sol, lâchant son doudou qui était serré fort dans sa main et celle de sa mère. Une goutte de sang perla sur son genou : elle se l’était égratigné. Mais elle fondit en sanglots, n’en pouvant plus de se retenir, pleurant à chaudes larmes. Des gouttes dégoulinaient de son visage, à présent, d’une autre couleur que celles qui tombaient de son genou. Alice se pencha vers la petite fille, ramassant son doudou et le lui tendant. Puis, elle prit son enfant dans ses bras, lui chantonnant une mélodie. Ellana essayait de calmer les larmes qui lui venaient, pour pouvoir entendre le doux murmure de mère. Elle lui serra le doigt, comme pour s’accrocher à sa mère et ne jamais la quitter. La brunette, après avoir pleuré toutes les larmes de son corps, se tut, calmée par la voix de sa mère. Cette dernière effectua les derniers mètres menant vers chez elle son ainée dans les bras, puis entra dans la maison. Là, Alice enleva le manteau et les chaussures de sa fille pour les ranger à leur place, avant de la porter jusqu’au canapé, où l’enfant se recroquevilla. Si elle était partie de ce canapé, on aurait pu voir qu’il était mouillé, mais positionnée comme elle l’était, c’était invisible.

- Ellana, tu peux t’asseoir s’il te plait ? demanda sa mère qui était allée chercher du désinfectant et un pansement dans la salle de bain.

Obéissant, la brunette s’assit, les yeux rouges et le teint livide.

- Attention, ça va peut-être piquer un peu, prévint l’adulte.

Puis celle-ci prit le flacon de produit désinfectant et l’appliqua sur la plaie, puis essuya cette dernière pour enlever le sang qui perlait et de mettre un pansement dessus. La petite serra les dents quand elle sentit le produit désinfectant la piquer douloureusement, s’empêchant de gémir encore.

- Et voilà, c’est terminé. Tu veux bien parler un peu avec moi de ta journée ?

Ellana resta muette à la question, puis se recroquevilla de nouveau, jusqu’à ne plus voir sa mère. Elle était épuisée et ne voulait pas parler de ça. Des bribes de mémoire lui revinrent de sa journée, et la fillette ferma les yeux, s’enfonçant plus profondément dans le canapé. Elle se souvenait de comment elle était arrivée à l’école, avec son papa, et l’avait quitté, pour le moins difficilement. Puis, elle s’était retrouvée seule au milieu de plein d’autre enfants de son âge, au milieu d’un « monde » trop important. Elle avait eu peur, seule, abandonnée, avec seulement son doudou dans son sac, qu’elle ne pouvait même pas prendre, même pas garder contre elle. Elle s’était mise à pleurer, doucement, recroquevillée dans un coin, comme elle le faisait là sur le canapé. Elle ne répondait à rien, à aucune voix qui l’appelait, et on avait beau essayé, elle ne faiblissait pas, seulement, des perles glissaient sur ses joues rouges et mouillées, mais elle restait silencieuse, pleurant en silence. Elle avait cru qu’on allait lui apprendre des choses, à l’école, mais elle avait eu peur, et maintenant, elle ne voulait plus y retourner. Non, elle voulait seulement passer des moments joyeux et éternels avec sa petite sœur, qui dormait sans doute à l’heure actuelle.

- Je t’ai apporté une compote de mangue, celle que tu aimes, tu veux bien la manger, s’il te plait ? Tu as besoin de reprendre un peu de forces, dit Alice, la jeune enfant ne s’étant même pas aperçue que sa mère était partie puis revenue.

L’idée d’une compote lui faisait envie, mais la petite Duchêne n’osait pas se redresser et affronter sa mère, qui avait pourtant toujours été une des personnes à qui elle faisait le plus confiance. Finalement, elle finit par se redresser un petit peu, et par détacher ses genoux de ses yeux.

- D’a…d’accord, murmura l’enfant.

Cette dernière prit alors la compote qui était dans un bol, et, prenant sa cuillère dans sa main droite, elle commença à goûter la purée de mangue, dégustant chaque bouchée. Sa mère avait raison, ça lui faisait du bien de manger un petit quelque chose et lui redonnait déjà un peu de forces. Ce moment était loin d’être idyllique, mais ce n’était pas grave, Ellana avait sa maman. Elle se blottit contre cette dernière dès qu’elle eut fini sa compote, se mettant en boule sur ses genoux.

- J’aime pas l’école, maman, finit-elle par dire, après un moment de silence, y’a beaucoup de personnes et ça fait peur.

- Ca s’arrangera sûrement avec le temps, ne t’en fais pas.

- J’veux pas y retourner ! cria la fillette, une nouvelle fois au bord des larmes.

Elle se leva des genoux de sa mère, et s’éloigna vers les escaliers, cette dernière la regardant faire. La brunette ne voulait pas retourner à l’école, pas une autre journée. Elle avait eu l’impression d’être abandonnée, seule, dans un monde qui était tout sauf une utopie. Elle n’avait jamais eu beaucoup de contacts avec l’extérieur de chez elle, et là, c’était trop d’un coup, trop pour une petite fille comme elle. Montant les escaliers quatre à quatre, elle se dirigea vers la chambre de Lyna. Là, elle s’assit devant le lit et regarda sa petite sœur dormir. Celle-ci lui avait manqué, durant sa journée à l’école. En réalité, malgré le nombre d’enfants qu’il y avait, elle s’était sentie outrageusement seule.

La fillette prit une feuille blanche et des crayons, et commença à dessiner, comme elle le faisait occasionnellement. Elle fit un gribouillage coloré, représentant Lyna dans son lit, bien que si on n’avait pas le sens du dessin, c’était bien difficile de savoir que c’était ça que ça représentait. Elle en fit un autre, et un troisième, en attendant que sa petite sœur se réveille, toujours assise au pied du lit. Quand enfin la blondinette ouvrit les yeux, Ellana commença à jouer avec elle et les deux sœurs jouèrent longtemps, au moins une heure mais comme elles n’avaient pas la notion du temps, elles s’en moquaient toutes les deux. L’ainée était heureuse de pouvoir jouer malgré cette journée qui ne s’était pas très bien passée, et ça la soulageait de le faire.

Les deux sœurs faisaient des pyramides de cubes, imaginant que c’était un château, comme dans les histoires que leurs parents leur lisaient le soir, avec une princesse, un prince et souvent, une méchante sorcière toute moche. La brune avait souvent un peu peur de ces contes, et la sorcière lui donnait toujours quelques frissons, mais elle aimait ces histoires, pas trop effrayantes non plus. Parfois, elle s’imaginait être une princesse dans ses songes nocturnes, et rêver de ces choses là lui était toujours agréable. Maintenant qu’elle avait retrouvé sa sœur, la gamine n’avait plus envie de pleurer, et ne pensait plus qu’à s’amuser et à jouer à la princesse.