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09 janv. 2022, 16:37
Sans contrefaçon
29 décembre 2046
Londres, Maison d'Eden et sa mère
01h20, la Nuit


Puisqu'il faut choisir, à mots doux je peux le dire
Sans contrefaçon je suis un garçon
Et pour un empire, je ne veux me dévêtir
Puisque sans contrefaçon je suis un garçon

-Mylène Farmer-

Note de la Plume à l'attention d'Eden : Mon grand, depuis le temps, il est l'heure de s'assumer, je suis tellement fier de toi. Ce seras pas tous les jours facile mais tu vas y arriver promis.

Puisque sans contrefaçon tu es un garçon

Tu es prêt. C'est la première fois de ta vie que tu te dit ça. Tu n'es pas prête. Tu es prêt. Les larmes perlent d'abord sous tes paupières avant de dévaler ton visage, rebondir sur tes joues, rouler dans ton coup. C'est comme si tu assistait à une naissance, sauf que ça n'en est pas une. Tu es né il y a très longtemps déjà et tu ne renais pas, tu perces ta carapace. Tu ne t'es jamais senti toi comme maintenant.

Tu te sens tellement fier, tu te regardes dans le miroir, tu es toujours le même, et pourtant tu te vois différemment, parce que pour la première fois tu te vois tel que tu es vraiment. Tu t'autorises enfin à être toi et c'est tellement incroyable. Tu n'essuies pas les larmes qui ont glissé dans ton coup, tu aimes bien cette sensation. Tu es presque nu, un short en toile et une large bande de tissu blanc qui aplatit ta poitrine peu imposante. Ton reflet te scrute et te souris, vous semblez enfin être en accord. Un boule de chaleur pulse au creux de ta poitrine, la neige tombe par la fenêtre, mais ne tiens pas au sol. Une chemise grise, un jean ample et une cape noire. Tu es prêt

Prêt.

Sous tes pas, le plancher gémis, la porte de la salle de bain grince alors que la paume de ta main se pose sur la poignée. Tu ouvres brusquement, tes mains tremblent, tes yeux s'agitent et veulent tout englober d'un seul regard. La cuisine se tient dans un angle de cette même pièce qui fait officie de chambre à ta mère, Mary, de salle à manger et de salon. Lorsque tu es a Poudlard, Mary dort dans la chambre, mais lorsque tu es là elle prend le canapé. Elle se tient devant l'évier, derrière elle, en un petit coup de baguette, les assiettes sortent du placard et se déposent sur la table avec les couverts.

- Maman ?

Ta mère se retourne et tu ne peux t'empêcher de remarquer que ses longs cheveux habituellement bruns ont pris une couleur châtain clair. Ses yeux bleus clairs étincellent.En voyant ton regard elle sourit.

- J'avais envie de changer un peu, tu aimes bien ?

-Ça te vas très bien. Maman ? J'ai quelque chose à te dire est ce qu'on pourrait parler un petit peu ?

L'air a de plus en plus de mal à emplir tes poumons, l'angoisse te serre la poitrine, un tic nerveux agite ton œil droit. Dans ton dos tu tends les doigts puis resserre le poing. C'est comme ça que tu fais pour te calmer. Mary hoche la tête et s'assied sur l'une des chaises de la cuisine, une lueur d’inquiétude s'allume dans son regard. "Je t'écoute"
Tu prends une grande inspiration et puis sans que tu puisse vraiment le décider, une multitudes de paroles se déversent.

- Je suis un garçon. Depuis toujours, depuis mes premiers souvenirs, j'ai toujours été un garçon. Et mon corps, mon corps ça veut rien dire, parce que à l'intérieur, dans ma tête, dans mon coeur, je n'ai jamais été une fille. Jamais.

A chaque mots prononcés tu prends de l'assurance, ta voix se stabilise, ta respiration redeviens régulière. Tu sais quoi dire, tu le sens.

- Je ne veux plus me cacher et me mentir, ni à moi-même, ni à toi. J'ai l'impression d'avoir enfin trouver la réponse à toutes mes questions, j'ai l'impression de m'être trouvé. J'ai fais mes recherches, j'ai rencontré des personnes comme moi. Je suis transgenre. Et maintenant, je ne veux plus que l'on me considère comme une fille parce que ce n'est pas moi. Mes pronoms sont il/lui. Je suis trans, je suis un garçon. Mais... j'ai peur, j'ai tellement peur que tu ne comprennes pas, que tu me voies toujours comme une fille. J'ai peur que tu ne m'accepte pas, que tu ne me croies pas. J'ai peur de tellement de choses.... Voilà.

Ta voix s'éteint et tu t'autorises enfin à regarder Mary. Un frisson te parcours quand tu découvres son expression neutre, figée. Elle ne te regarde même pas.

"Maman..."

Enfin, après plusieurs secondes interminables, ses yeux croisent les tiens. Un sourire discret se dessine sur ses lèvres et celles-ci s'ouvrent pour laisser s'échapper quelques mots : "Je sais"

La pression se relâche d'un coup dans tout ton corps et tu te précipite vers Mary qui écarte les bras pour te serrer contre elle. Les larmes reviennent, et avec elles les sanglots qui te secouent alors que tu respire l'odeur de fleur de ta maman. Comme lorsque tu étais plus petit. Elle passe la main dans tes cheveux et les pleurs redoublent encore, tu lâches tout. Tout ce que tu gardais en toi depuis des jours et des jours. Il n'y a plus rien de digne dans ton attitude, de la morve coule de ton nez et se mélange à tes larmes, ta bouche se déforme en puissants sanglots et gémissements. Ta mère te murmure qu'elle t'aime à l'oreille, encore et encore, qu'elle t'aime quoi qu'il arrive. Tu pleures comme un bébé, tu pleures comme si tu étais un nourrisson venant de sortir du ventre de sa mère, qui pousse ses premiers cris.
Doucement, les larmes se tarissent, tu te calmes. Les bras de Mary t'enveloppent et te protègent. Tu voudrais que cet instant ne s'arrête jamais, rester à jamais contre sa poitrine.

Tu te sens bien.

Plume d'Eden (iel-ael-il + accords neutres ou masculins)
5éme année RP 2047-2048 Parrain de petit.e.s ourson.ne.s
Les étoiles veillent sur toi