Les vacances d’hiver venaient à peine de commencer que les grands-parents maternels de Charlène étaient venus à Londres pour passer Noël en famille. La petite blondine en était très heureuse, bien qu’elle les voyait assez souvent et que ce n’était pas la premier fois qu’elle les voyait. C’était au moment de leur arrivée que Charlène se souvînt de quelque chose d’important. Une question lui trottait par la tête depuis le début de sa deuxième année, et, bien que sa mère y ait déjà répondu, elle ne put résister à la poser à ses grands-parents.

• Dites… je me posais une question ce derniers temps, qui m’a assez perturbée. Vous êtes sorciers ?

Elle ne voulut pas tout de suite ajouter ce qui lui avait fait penser ça, par crainte de les précipiter dans leur réponse. À vrai dire, elle la connaissait déjà, mais elle avait besoin que ça sorte de leurs bouche. Simplement pour en être sûre et certaine. Il faut dire que pour Charlène, c’est difficile d’être apaisée sans être sûre d’une chose. Depuis la nouvelle année scolaire, elle était souvent stressée pour un rien, elles concentrait beaucoup moins bien et elle passait moins de temps avec les personnes (alors que c’est une de ses choses préférées), même celles qu’elle connaissait très bien.

Après la question de Charlène, ses grands-parents mirent un temps à comprendre Lyon véritable sens. Pour ne rien cacher, ils ne s’attendaient pas vraiment à une telle question de la part de leur petite-fille. Malgré tout, ils lui répondirent tout de même.

• Eh bien… en réalité nous le sommes, en effet. Mais nous voulions éloigner ta mère, ta tante et ton oncle du monde sorcier puisque nous en avions peur. Nous trouvions mieux de les élever comme des Moldus, pour ne pas attirer trop d’attention et de regards suspicieux sur eux. Tu comprends, c’est par soucis de protection que nous avions fait ça.

Charlène se sentie apaisée de son doute, malgré les innombrables questions qui lui restaient. Elle décida d’y mettre un ordre et choisit la question qui était à ses yeux la plus importante, ce qui fut un choix difficile, comme toutes les questions étaient pour elle importante.

• Et pourquoi maman n’est pas sorcière ?
• Elle n’a manifesté aucun signe de magie, même après ses onze ans. Elle est sûrement Cracmol, tu sais ce que c’est ?
• Oui, un de mes amis me l’a appris. Mais quand même… pourquoi justement elle ?

Silence. Le couple n’avait pas de réponse à apporter à leur petite-fille. Pourtant, ils auraient tant aimé éclairer cette fille toujours curieuse. Ils savaient qu’elle avait envie de connaître se origines, c’était normal. À son âge, eux aussi se questionnait là-dessus. Le silence des grands-parents fit conclure une chose à Charlène.

• C’est pas grave de ne pas avoir de réponses. Mais vous auriez pu dire plus tôt que vous étiez sorciers. Pas attendre mon admission à Poudlard pour le faire ! Et puis Mona* y était déjà deux ans plus tôt, vous auriez pu l’annoncer à ce moment-là !
• On comprend, Charlène. Mais tu vois, certaines choses mettent parfois du temps avant de sortir de la bouche, tu dois la savoir.

Charlène accepta la réponse de ses grands-parents. Elle était apaisée, certes, mais sûrement pas heureuse, au contraire. Elle aurait tant voulu connaître ça plus tôt, et pas par l’intermédiaire de ses cousins. Ça aurait été tellement plus simple pour elle !

* : Mona est le surnom de la grande sœur de Charlène.

Ne voulant pas rester muette devant deux êtres que Charlène appréciait beaucoup, elle chercha une réponse à la leur, ce qui ne fut pas simple.

• Mpf… je veux bien vous pardonner de ça, mais je comprends toujours pas pourquoi vous ne l’avez pas dit plus tôt. Pourtant ce n’est pas le courage qui vous manque, et vous avez été en plus tous les deux à Gryffondor !

La réaction de Charlène troubla ses grands-parents. C’était une situation délicate, et ils ne voulaient pas rompre la bonne relation entre eux à cause d’une histoire du passé. Si la fille voulait attiser ses incompréhensions, elle pourrait très bien demander à sa mère. Mais Charlène l’avait déjà fait, et n’ayant pas été satisfaite, Charlène avait décidé de demander à ses grands-parents.

• Ingnorez ce que je viens de dire, on en parlera une autre fois. Je n’ai pas envie de gâcher la bonne ambience et de vous rendre triste, je vous aime trop pour ça.
• Tu as raison Charlène. Lorsque tu auras d’autres questions plus tard, écris-les d’abord et essaye d’y répondre toi-même. Ensuite, si tu ne trouve pas de réponses possibles, vient nous les poser. Si ça a été compliqué d’y répondre aujourd’hui, c’est sûrement parce qu’on ne s’y attendait pas.

Certes, les incompréhensions de Charlène n’avaient pas disparu, mais la raison l’emporta, et préféra poser le reste de ses questions une autre fois.

La jeune Corbier décida de mettre ce sujet de conversation de côté et préféra en commencer un sur Noël. La maison était en pleine décoration et Charlène se demandait ce que ses grands-parents avaient prévu comme cadeau pour la famille.

• Parce que tu penses qu’on va te le dire ! Ça sera la surprise, vous verrez bien à Noël !

Intérieurement attristée, la blonde accepta la défaite de sa tentative. Cependant, elle ne le fit pas paraître.

• Vous verrez que l’année prochaine j’arriverai à vous faire dire les cadeaux en avance ! Je vais apprendre le Sortilège pour !

Puis partant sur une discussion humoristique, le trio envisagea des techniques afin de faire dévoiler à une personne les cadeaux qu’elle avait prévu. L’un disait qu’il allait inventer un sortilège spécial pour, l’autre disait qu’il allait le mettre à la torture.

La conversation ne dura pas plus d’une heure, et puis chacun partit terminer de décorer la maison en fonction de ses goûts. Il y avait du rouge et du vert partout, et une immenses guirlande doré encerclait la rampe des escaliers. Bref, chez les Corbier, l’atmosphère de Noël était très présente, ainsi que la bonne ambiance.

La petite fille de douze ans avait très hâte de découvrir ses cadeaux, inutile de le préciser, c’était commun à beaucoup d’autres.