Inscription
Connexion

17 janv. 2022, 22:09
Demain loin de toi
Ma sœur me ressemble ? Je tire une grimace, faussement dégoûtée. Avec Cléia nous ne sommes pas bien proches, elle est trop... comment le penser de façon bienveillante ? Trop superficielle. A hurler partout. Pas assez mature, elle fourre toujours son nez là où il n'a aucune raison de se trouver.

« Pitié, tout mais pas ça. A moins que tu n'aies voulu dire qu'elle s'inspirait de ma merveilleuse personne, ça, je l'accepte, mais pitié dis pas qu'on se ressemble ! On n'est pas vraiment proches, on arrive à discuter calmement des chats du Bengale, à ce propos on s'entend, mais pour le reste... »

Ton ton se durcit, il m'aurait presque manqué si je n'espérais pas qu'avec le temps il s'adoucisse et que tu t'apaises. Mais bon, pour le moment, ce ton c'est toi alors je l'accepte et j'en viens à y penser avec le sourire parfois.

« Non, le reste de ma famille te touchera pas, y'a que Cléia pour oser toucher une grande bactérie dompteuse de Mngwi ! »

A peine j'ai dit ça que je tire la langue très fort et plonge d'un pas sur la gauche pour ne pas me faire enguirlander et me recevoir une droite en pleine face.

« Allez, viens ! »

Ni une, ni deux, pas le temps de se reposer, nous sommes déjà reparties. Pour ne pas te perdre je t'attrape la main et t'entraîne à ma suite, nous marchons vite et nous suivons toutes les deux ma petite sœur qui cavale quatre pas devant nous tout en tirant ma lourde valise, elle galope en solitaire pour prouver au monde qu'elle est assez grande pour marcher seule, pour démontrer aux sorciers qu'elle est une presqu'ado et que bientôt elle aussi entrera à Poudlard. Dans mon autre main, la patte de Chaussette qui n'a pas l'air d'apprécier que je l'agrippe de la sorte, et qui se retrouve à marcher à toute allure debout sur ses pattes arrières.

« Taïaut ! A droite, toutes, je reconnais mon P'pa ! »

On pivote et je ralentis l'allure pour avoir l'air présentable et pas trop essoufflée. Devant nous se tiennent trois personnes - pour le moment du moins - et toutes semblent heureuses de me revoir après tant de mois passés éloignés.

« M'man, P'pa, je vous présente mon amoureuse Aelle ! Elle est super adorable, vous allez voir ! Aelle, ici qui sourit c'est ma M'man, et celui avec la grande barbe c'est mon P'pa, et oh, Gwenaël, tu fiches quoi ici ? T'es revenu exprès pour les vacances ? »

Mon frère, tout sourire, s'approche de moi et m'ébouriffe le crâne.

« Salut p'tite tête, contente que tu sois de retour. Il nous manquait justement un peu de soleil dans nos journées. Et toi... Aelle, je suppose ? Elo nous parle de toi dans toutes ses lettres haha, faut croire que je commence à te connaître ! Ravi de te rencontrer, Aelle ! »

Je donne un coup de coude dans les côtes de mon grand frère, me sentant ridicule et honteuse.

« Il dit n'importe quoi, l'écoute pas ! »

Au même instant, ma mère intervient, sa voix est douce, chantante, dynamique !

« Enchantée, je suis... enfin, tu le sais déjà. Et alors tu as un an de plus toi c'est ça ? Et tu veux faire quoi après Poudlard ? J'ai hâte d'apprendre à te connaître, tu as l'air d'être spéciale pour notre puce. Tu veux qu'on te dépose chez toi sur le retour ?

- M'maaan, l'assaille pas de questions comme ça, c'est pas poli - grogné-je à demi-mot. »

De l'agitation, beaucoup d'agitation autour de toi ma chère Alma ! J'espère que tu tiens le coup ?

Cette famille est un cadeau tombé du ciel pour Aelle, pas vrai ? :P Une semaine passée en leur compagnie et elle en sortira transformée !

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

17 janv. 2022, 22:47
Demain loin de toi
« Non, non, je veux dire qu'elle te ressemble dans le sens où elle agit comme t... »

Elowen ne m'écoute déjà plus. Elle déblatère, utilise d'étrange mot pour parler de moi — *bactérie ?* ; je songe à me vexer et sans doute l'aurais-je fais si elle ne m'avait pas soudainement tirée dans son sillage.

C'est à ce moment précis que je perds le contrôle de la situation. Je suis obligée d'avancer rapidement pour suivre le rythme, ma valise secouée dans tous les sens sans que je parvienne à la saisir correctement pour ne pas qu'elle percute mes jambes. Je trébuche à chaque pas parce que je n'ai pas l'habitude de marcher de cette façon, derrière quelqu'un qui me tire, et je dois regarder mes pieds pour ne pas écraser les talons de la Serdaigle. C'est une tornade qui m'emporte et m'entraîne, je me retrouve à subir et étonnamment toutes mes pensées se taisent dans ma tête, aucune plainte ne s'élève là-haut, aucun reproche. Je me concentre tant sur mes gestes et sur notre course au travers la foule que je ne parviens même pas réfléchir à la situation qu'elle me fait vivre.

Et soudainement, nous voilà devant eux. Sa famille. Ils tirent tous une tronche d'ahuris. Sans doute sont-ils simplement heureux mais pour moi ils sont ahuris. Je deviens le centre de leur attention, juste après qu'ils aient salué Elowen chacun à leur façon.

Je me baisse, autant pour poser ma valise sur le sol que pour échapper à leurs regards scrutateurs. Je déglutis péniblement et maudis mes joues de se recouvrir de rouge. Heureusement que je suis essoufflée, je peux mettre cette coloration sur le compte de la chaleur et non pas de la gêne qui me pétrifie sur place. Non pas que je n'apprécie pas être au centre de l'attention, il y a des moments où cela me plait bien — lorsque je dois effectuer un sortilège que je connais sur le bout des doigts en cours par exemple —, mais aujourd'hui je le vis plutôt mal. Surtout lorsque j'entends des phrases comme « Elo nous parle de toi dans toutes ses lettres » ou « tu as l'air spéciale pour notre puce ».

Je réponds aux différentes salutations d'un sourire tout tordu et maladroit.

Les aveux de ces gens me font quelque chose. Je coule un regard en direction de la Serdaigle qui frappe son frère et grogne, exactement comme moi je pourrais faire avec Narym ou Zakary. Cela me perturbe et je me demande si c'est vrai tout cela ; parle-t-elle réellement de moi à sa famille ? Connaissent-ils des détails à mon propos ? S'intéressent-ils véritablement à moi ou est-ce seulement de la politesse ?

Heureusement, la mère d'Elowen m'arrache à mes nombreux questionnements et à ma tétanie. Elle pose des questions précises, factuelles, intéressantes. Je ramène mon regard sur elle, appréciant découvrir son regard et la forme de son visage ; je reconnais Elowen sur ses traits.

« J'ai seize ans, lui indiqué-je d'une voix sérieuse et claire, celle que j'utilise pour répondre à mes professeurs. Après Poudlard, je vais continuer mes études mais je ne sais pas encore dans quel secteur. Il y a tant de choses passionnantes à apprendre. » Puis, en réponse à sa dernière question étonnamment bienveillante, quoi qu'inutile : « Ma famille doit être dans le coin, ça ira, merci. »

Ce n'est qu'en fermant la bouche que je me rends compte que je n'ai même pas réellement salué ces gens. Alors je rajoute, soudainement distante et réservée, un « Bonjour... » murmuré du bout des lèvres.

Ils ont l'air tous si heureux de me voir, si ravis ! Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, après tout ce n'est pas comme s'ils me connaissaient réellement, non ? Je me trémousse légèrement, ne pouvant m'empêcher d'envoyer régulièrement des œillades furtives à Elowen, secrètement incapable de savoir ce que je dois à présent faire ou dire. Et la Serdaigle m'a présenté si simplement à eux. Mon amoureuse, a-t-elle dit. Bordel, devant ses parents et son grand-frère, elle a osé ! Je pourrais me consumer de honte.

Je ne suis pas certaine qu'elle survive à une semaine avec de telles personnes, à vrai dire — elle finirait par se faire détester, la pauvre !

19 janv. 2022, 14:32
Demain loin de toi
Ma famille envahit un tout petit peu trop ton espace personnel et je les laisse faire ; je sais que même si je l'avais voulu, je n'aurais pas pu les empêcher de se comporter de la sorte, ils sont comme ils sont et si tu m'acceptes comme je suis ou presque, tu dois accepter ma famille comme elle est. Cela n'aurait donc aucun sens que je la déguise, dans tous les cas tu aurais découvert la supercherie et leur véritable personnalité un peu plus tard.

Je t'observe, absolument pas à la dérobée, et découvre comment tu te dépatouilles de cette situation. Franchement, tu as l'air de drôlement bien t'en sortir, je lis dans le regard de ma mère qu'elle t'aime bien, elle te voit sans doute comme une fille réservée et un peu abîmée ce qui expliquerait ta légère froideur, mais elle te sourit alors elle t'aime bien. Je hoche doucement la tête pour te rassurer, te dire que tout va bien.

Au même instant, Gwendolyne déboule dans notre champs de vision, furtivement, elle s'approche de notre nain de jardin de Cléia et lui lance un "Bouh" on ne peut moins sérieux. Hilare, la gamine se jette sur sa sœur et commence à lui raconter les nouveaux épisodes de Sam le Pompier et à lui expliquer comment elle, elle aurait encore mieux géré la situation que lui - bah oui, logique, c'est une fille ! Gwen écoute d'une oreille distraite et en profite pour saluer un à un tous les membres de sa famille lorsque la gamine a le dos tourné. Et puis, son regard s'arrête sur toi.

« Aelle ? »

Elle me regarde avec de grands yeux, l'air de dire "mais c'est elle ?" ce à quoi je réponds par un sourire. Ma mère tilte immédiatement, mon père aussi, sans doute, mais il garde toujours le silence.

« Mais oui, vous vous connaissez forcément, vous êtes de la même année si j'ai bien compris ! Est-ce que vous êtes copines ? Oh, une raison de plus d'avoir envie de te connaître, Aelle. J'espère qu'Elo aura la décence de t'inviter à la maison cet été, qu'on papote un peu mieux qu'à l'arrache sur le quai d'une gare. »

Ma sœur est en filière Auror, je te parle d'elle très souvent, elle partage presque tous ses cours avec toi, mais je ne vous ai jamais vu discuter comme des amies, à vrai dire je ne suis pas certaine que vous soyez vraiment proches. Pourtant, vous vous connaissez forcément, vous avez des classes en commun et je passe pas mal de temps avec ma future espionne en herbe. Je te glisse :

« Tiens, je vous ai jamais vues ensemble ! Vous vous entendez bien au moins ? Désolée, j'espère que ça te gêne pas, j'avais complètement oublié ce détail... »

Et quand y'en a plus... Y'en a encore :ninja: Tu verras, elle finira par se faire apprécier, à la longue !

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

19 janv. 2022, 18:41
Demain loin de toi
Livingstone — la grande-sœur — détourne l'attention des autres sur elle, même si ça ne dure pas. Quand elle se tourne vers moi, je dresse le menton. Gwendolyne Livingstone. Elle n'avait jamais attiré mon attention avant que je prenne connaissance du nom de famille d'Elowen et que je fasse le lien entre elles. Avant cela, elle n'était qu'un fantôme parmi les fantômes. Une Autre parmi les Autres. Je lui accorde désormais un regard ou un hochement de tête ou parfois même un « bonjour » lorsque je la croise en cours parce qu'elle est la sœur de la Serdaigle, mais c'est tout. Nous n'avons jamais échangé plus de quelques mots et très rarement sur d'autres sujets que ceux qui nous rapprochent : Elowen et nos cours. Mais la voir avec sa famille me confirme une chose que je savais déjà : elle est bruyante et amicale, même si son rayonnement à elle n'a pas la chaleur de celui de sa sœur. Bref, elle n'est pas exactement le genre de personne avec qui je suis très à l'aise.

Très rapidement, la mère et la fille enchaînent les questions. Je me tourne vers la première, puis la seconde, la bouche ouverte sans savoir à qui répondre. Je décide finalement de dire quelque chose qui leur donnera à toutes les deux des indications quant à ma relation avec Livingstone — je leur dis donc la vérité qui est, ma foi, plutôt simple :

« Dans la même année mais pas la même filière, » précisé-je à la mère. Puis, surtout pour Elowen : « On a jamais trop eu l'occasion de discuter (je coule un regard vers la rousse de sixième année, m'attendant évidemment à ce qu'elle acquiesce). Parfois on discute à propos des cours... Ou de... »

Comme si j'allais avouer tout haut que je me tourne parfois vers Livingstone, que je ne parviens pas à appeler par son prénom, pour trouver Elowen lorsque celle-ci se cache de moi. Ou pour lui demander subtilement des informations à propos de sa sœur. Ce genre de choses ne s'avoue pas.

« Enfin, c'est tout. »

Je croise brièvement le regard de la mère, incapable que je suis de retenir mes pensées. Sa proposition plus ou moins subtile de m'inviter chez elle, par le biais d'Elowen, n'est évidemment pas tombée dans l'oreille d'une sourde mais je ne sais pas que faire de cette information. Ai-je seulement la moindre envie d'accepter ? Et pourquoi voudrais-je refuser de toute manière ? Je ne sais pas ce que je pense de tout cela. Je ne m'étais à vrai dire jamais imaginée aller chez Elowen cet été ou à n'importe quel autre moment, d'ailleurs. Je sais que cela se fait régulièrement chez les jeunes de mon âge de se rendre mutuellement visite durant l'été, d'aller passer quelques jours chez l'un ou chez l'autre. Aodren ne passe aucune vacances estivales sans aller chez Jace ou un autre de ses amis. Je n'ai cependant jamais eu l'envie de le faire, moi. Et jamais eu l'occasion. Je préfère donc garder le silence et ainsi éviter le sujet.

20 janv. 2022, 14:50
Demain loin de toi
J'inscris cela dans un pense-bête de mon cerveau : il faudra que je te questionne sur ma sœur. C'est vrai que je t'en parle souvent, en fait je te parle souvent de moi, mais je ne te questionne pas forcément sur ta vie à toi, ta famille, tes relations... Je considère que tu m'en parleras si tu en as envie, et puis moi, la majorité du temps, ça me va bien de faire de longs monologues qui occupent l'espace et dans lesquels tu ne cases que quelques mots. Je me sens écoutée, j'aime bien ça. Bref, tout ça pour dire que je te questionnerai sur ma sœur, puisque cette information m'intrigue et que j'ai l'impression que tu ne m'en parleras pas de ton propre chef.

« J'espère que tu viendras dans ma maison cet été ! »

Ma mère, voyant l'heure tourner, ne peut s'empêcher de nous dire qu'il faut que l'on parte maintenant qu'ils nous ont récupérées, ma sœur et moi, que le repas va refroidir et qu'il faut qu'on rentre nourrir Le Duc, mon vieux hibou malade et en toute fin de vie, sauf que je n'en ai aucune envie. Je te regarde l'air de dire "vite, trouve un truc, les laisse pas m'emmener, moi je veux rester avec toi", et j'espère que tu comprends mon message, ou alors que toi non plus tu ne veux pas que je parte et que tu trouveras un stratagème pour me voir rester. Je balaie des yeux la foule de parents dont le nombre commence déjà à diminuer fortement.

« Ils sont vers où tes parents ? »

J'essaie de prolonger un tout petit peu les moments que nous allons passer ensemble, je ne m'étais pas rendu compte qu'il me serait si dur de te quitter, et je dois encore aller trouver Bad pour lui faire un énorme bisou à lui aussi. Le temps presse, et moi je voudrais qu'il s'arrête. Un jour j'essaierai de l'arrêter, ce temps. Aujourd'hui, je dois juste profiter ; je n'ai pas le temps de manigancer.

@Bad Eaven, ENCORE une mention de ton perso, mazette ! Arrêter le temps, check, son vœu aura été exaucé quelques mois plus tard !

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

20 janv. 2022, 19:20
Demain loin de toi
Troublée, je cligne des yeux. Voilà, elle l'a dit à son tour. Elowen m'a invitée chez elle. Chez elle... Quelque part en Écosse, une maison que j'imagine bruyante et bien plus bordélique que la mienne, à l'image d'Elowen. Une maison dans laquelle ses habitants passent leur temps à courir les champs et à rire de tout. Je me demande si ses parents sont comme la Serdaigle. La mère me parait bienveillante, peut-être un peu trop — je crois qu'elle est journaliste mais j'ai oublié sa spécialité, sans doute parce que cela ne m'intéressait pas. Quant au père, son silence me plait. Il parait calme, calculateur ; parfois, cela cache une grande intelligence. Quoi qu'il en soit, je ne sais pas si j'ai envie de passer une après-midi chez Elowen. Je ne sais pas si j'apprécierais cela. Et je ne sais pas pourquoi je n'ai aucune envie d'y penser pour le moment.

J'ai une boule dans le gorge et des trémolos dans le coeur. Ils prennent une proportion plus grande lorsque les Livingstone s'activent. Ils doivent s'en aller, il est temps, nul besoin de rester sur place puisque les enfants sont récupérés. Ils ont raison, traîner est inutile. Je me penche pour récupérer ma valise et m'éloigne d'un pas pour leur laisser l'espace de disparaître.

Mon coeur sursaute lorsque je croise le regard d'Elowen ; ses yeux me transpercent. « Quoi ? » aurais-je aimé lui demander, trop peureuse pour comprendre l'angoisse que je devine dans son coeur et qui se reflète dans le mien. Elle me devance cependant et, comme elle, je parcoure la foule pour rechercher ma famille. Et si ma gorge se serre de plus en plus, c'est parce que je suis heureuse de les retrouver, n'est-ce pas ?

« Je ne les vois pas, » murmuré-je en fronçant les sourcils. Je me dresse sur la pointe des pieds, je fouille, je fouille, jusqu'à tomber sur le crâne brun d'un grand homme qui en impose même à cette distance — *Zakary*. « Ah, si, là. Tu vois près de la locomotive ? Le grand gars qui a les mains dans les poches c'est Zakary. »

Ils sont tous là. Papa, maman, Narym, Zak, Naël, Aodren.

« Zikomo est là, aussi. »

Zikomo qui a le regard braqué sur moi, comme s'il attendait que je le rejoigne. Et puisque Merlin a décidé de m'emmerder, voilà que les membres de ma famille se tournent un à un vers moi, jusqu'à ce qu'ils soient tous à me regarder. Nous regarder ; moi et Elowen. Je grimace et jette un regard à cette dernière.

Pourquoi remarqué-je la rousseur éclatante de sa chevelure sous le soleil estival ? Pourquoi son regard a-t-il cet éclat étonnant ? Pourquoi ai-je l'impression de la redécouvrir un petit peu plus à chaque fois que mon regard grignote un nouveau morceau d'elle ? Pourquoi, alors que je la vois quasiment tous les jours depuis plusieurs mois ? Pourquoi tout cela me manquerait-il ? Il faut que je sois rationnelle : ce sont les vacances d'été, évidemment que je rentre chez moi, évidemment que je ne vais pas voir Elowen durant deux mois — c'est d'ailleurs une bénédiction, j'ai toujours apprécié le calme des étés, non ?

Une inspiration et je ravale toutes les émotions qui forment une boule compacte et douloureuse dans ma gorge. Je les ravale et les digère pour ne pas y penser, pour ne pas les laisser exister. Elles ne servent à rien.

Je me grandis et dresse le menton, le visage figé dans une expression froide et distante.

« Je vais y aller, annoncé-je simplement. Et toi aussi, on dirait. »

Je tourne la tête vers la ribambelle de roux. Ils sont plus faciles à regarder qu'Elowen.

Permets-moi de douter de l'efficacité du petit manège d'Elo et de ses camarades de méfait.

20 janv. 2022, 21:02
Demain loin de toi
Évidemment tu ne me réponds pas ; j'aurais dû m'en douter. Soit tu ne sais pas encore si venir chez moi te dirait, soit tu connais pertinemment la réponse à ma question mais tu la gardes coincée dans ta tête pour éviter de me blesser au moment de nous dire adieux. La deuxième option est clairement la plus plausible. Je ne relève pas ton silence, ou du moins je ne te fais pas savoir que je l'ai perçu.

Lorsque tu me montres au loin qui sont les membres de ta famille, mon regard las suit la direction que tu indiques. "Zakary, comme un des anciens directeurs de Poudlard" je songe. Pour signifier à ma petite-amie c'est à dire toi que j'ai bien repéré ton frère, je lui adresse un grand coucou, j'espère qu'il me voit de là où il est ! Je veux qu'il ait une bonne impression de moi, qu'il me voie comme une fille chaleureuse et extravertie, c'est qu'impressionner ta famille compte beaucoup pour moi. Assez étonnement je n'adresse pas un signe aussi animé à Zikomo. En même temps, je le vois plus souvent et, aussi étrange que cela puisse paraître, j'ai la sensation de le connaître et de le côtoyer bien peu. N'importe qui qui te verrait ne pourrait que déduire que tu es toujours accompagnée par ton Mngwi et pourtant, moi qui suis collée à toi presque autant que je suis collée à Sildnir, je ne le vois pas souvent graviter autour de nous. Peut-être qu'il ne m'aime pas et qu'il s'arrange pour être ailleurs quand je suis dans les parages ?

A peine tes yeux sont-ils entrés en contact avec ceux de ta famille que tu figes ton visage pour lui offrir cette expression que je n'aime pas : l'indifférence. Tout à coup nous ne sommes plus dans notre petit cocon adorable, tu es Aelle, glaciale, hautaine, élancée, et tu ne sais plus ce que tu fabriques à côté d'une personne aussi insignifiante et nulle que moi ; tu ne m'assumes pas, en somme. La dernière impression que j'ai de toi avant que nous nous saluions est assez naze, à cet instant j'ai de la peine pour moi, mais encore plus de peine pour toi.

« Oui, hein, allez bon vent, bon voyage. Je pense pas t'envoyer de lettre, sait-on jamais, ta famille risquerait d'intercepter mon courrier et ça te ferait drôlement chier. T'assumerais pas et faudrait pas noooon plus que par ma faute tu te retrouves dans une situation indélicate. Tu me laisses souffrir toute seule, t'en as absolument rien à faire, mais vas-y, rentre chez toi comme tu dis, oublie-moi, ne pense pas à moi, ne parle pas de moi, mal-aimée que je suis, ça nuirait à ta réputation et à l'image que ta famille se fait de toi. »

Je pense ces mots terriblement fort, je me vois en train de te les dire mais je n'en fais rien. Ça ne sert à rien de nous séparer en de mauvais termes, je préfère donc me taire et faire comme si tout allait bien - ou presque.

« Ouais, rentre bien. On se voit en septembre alors ! A plus ! »

Rien de plus, pas un bisou, pas une marque d'affection, si tu la veux va falloir me courir après, oui tout à fait, parce que j'en ai assez de tes sautes d'humeur et de ton manque de démonstration. Quand on tient à quelqu'un on le lui fait savoir non de non. Là, je vais voir Bad, et si à mon retour tu es encore sur le quai et qu'il te prend l'envie de me dire au revoir correctement, de m'embrasser, de me dire une chose gentille ou, qui sait, de t'excuser, je serai là, mais ce sera à toi de faire cet effort. Je glisse un rapide « Je reviens. » à mes parents et cours pour trouver mon meilleur ami. Je ne compte pas lui raconter ce qui vient de se produire, ce serait gâcher nos derniers instants ensemble et il n'en est pas question. Au lieu de ça, je déguise mon visage avec un sourire peu sincère et je m'élance dans sa direction.

« Badooooo ! T'allais pas filer sans me dire au revoir quand même ? Et tu sais pas quoi, j'ai oublié de te dire, non mais promis cette fois c'est un truc intéressant ! Hier j'ai lu un livre - je sais, c'est dingue -, et figure toi que dedans ils expliquaient que les fourmis, si on leur injecte des ondes, eh bah elles deviennent des fours micro-ondes, est-ce que t'y crois à ce truc ? Et aussi ils disaient que les chaises en osier elles.... ».

Fin du RP pour Elo (sauf si Aelle revient la trouver, évidemment), comme tu peux le lire elle n'a pas suuuper bien pris l'attitude de ta pitchoune !
Et, as usual, El Gran @Bad Eaven qu'on ne présente plus est mentionné dans ce post.

LE POUVOIR AUX POULPES !

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

20 janv. 2022, 22:27
Demain loin de toi
Il n'aura suffit que de quelques secondes, une minute tout au plus. Le temps que j'ouvre la bouche, que je prenne une inspiration (et qu'avais-je l'intention de dire ?) et Elowen a déjà disparu. Elle ne m'a accordé qu'une seule phrase avant de s'en aller dans la précipitation qui la caractérise.

Je reste plantée devant sa famille, le dos bien droit, la main solidement accrochée à la poignet de ma valise. Mes yeux la suivent le plus longtemps possible, jusqu'à ce que la foule l'avale et que je me retrouve entièrement seule, seule à subir les regards furtifs que me lancent les quelques Livingstone restés là. La boule dans ma gorge n'a pas disparu. Elle s'amplifie ; que s'est-il passé ? Mes doigts se resserrent autour de la poignée. J'ai une impression de malaise à l'intérieur du corps, là, quelque part au niveau de la poitrine. Un malaise qui s'accroît et qui s'étend peu à peu. Elle m'a salué et elle est partie. C'est ce qu'elle devait faire et elle l'a fait. Pourquoi ai-je cette impression étrange qui grandit en moi ?

J'accorde un hochement de tête à sa famille, mouvement raide de la tête qui ne traduit que trop bien le mal-être dans lequel je me retrouve. Puis je leur tourne le dos et prends la direction de la locomotive sous le regard des miens qui m'observent approcher.

Un pas, deux pas, trois pas. Je m'arrête, les sourcils froncés, une douleur lancinante à la poitrine. Je sais ce que c'est, évidemment. Mon fichu coeur. Je n'ai jamais compris pourquoi on a parfois l'impression qu'il se déchire en deux : les émotions se passent dans la tête, pas dans cet organe que l'on a dans la poitrine — pourquoi associer notre tristesse à notre coeur ? Penser, penser, penser pour ne pas penser. Mais je pense tout de même et c'est le regard braqué sur le sol sale et abîmé par le temps du Quai 93/4 que je mets enfin le doigt sur cette impression étrange que j'ai dans le corps : Elowen est partie sans aucune effusion. En clair, elle est partie exactement comme moi j'aurais pu le faire. Elle a été concise et rapide : on salut et on dégage. Tout au bout de mon bras, mes doigts se crispent, faisant blanchir mes phalanges autour de la poignée de ma valise. Elle est partie sans aucun discours larmoyant d'au-revoir, sans me serrer dans ses bras, sans m'embrasser, sans outrepasser mon besoin d'espace et de discrétion. Elle est partie sans être elle et cela me rend dingue. Elle aurait dû faire tout cela ! Je l'avais déjà prévu, je m'y attendais ! Je l'aurais serrée dans mes bras, sans doute un peu maladroitement, sans la serrer vraiment, puis je me serrais laisser embrasser, sans l'embrasser vraiment en retour ; enfin, je lui aurais dit que je lui écrirai, parce que c'est évident que nous allons nous écrire. Et j'aurais souri, je me serais retournée et je m'en serais allée. Mais là, je n'ai pas pu faire tout cela parce qu'elle n'a pas respecté sa part du marché.

Je me remets en route. Un pas après l'autre. Contrôler son visage, ne rien montrer. Ne pas faire attention au regard soucieux de papa, ne pas baisser les yeux vers Zikomo. Seulement avancer.

Qu'est-ce qu'il se passe, bordel ? Je sais qu'il se passe quelque chose. Énoncer les faits est une démarche simple mais relier ces faits entre eux pour déduire des choses... Je suis douée dans ce domaine lorsqu'il s'agit de cours et plutôt mauvaise lorsque cela concerne les relations, tout simplement parce que cela ne m'intéresse pas. Alors je suis incapable de comprendre, incapable ! Elle a pété un câble, voilà tout ! Je ne peux pas l'expliquer autrement, il n'y a rien à expliquer. Elle a pété un câble. Ou alors... Ou alors pour Elowen, ça marche autrement. Peut-être que pour elle, les sentiments n'existent plus lorsqu'elle n'a plus l'objet de son intérêt sous les yeux. Si elle ne m'a plus tous les jours près d'elle, je ne l'intéresse plus.

Je m'arrête sur le quai, me détourne de ma famille pour regarder derrière moi. Je fouille la foule du regard.

Elowen est une personne qui a besoin de contact. Elle est tellement différente de moi. Je sais bien qu'Elowen restera Elowen quoi qu'il arrive pour moi. Que je sois dans le Worcestershire ou à Poudlard, ce sera toujours la même chose ; que je la vois tous les jours ou tous les deux mois ; que je lui écrive des lettres ou non. Mais ce ne sera pas la même chose si ce n'est pas le cas de son côté. Ce ne sera pas la même chose si elle ne m'écrit pas, si elle ne pense pas à moi, si elle ne souffre pas de mon absence. Ce ne sera pas la même chose parce que je ne pourrais pas me complaire dans l'idée que j'existe encore pour elle. Si je sais que j'existe pour elle, je peux relâcher le reste : pourquoi me soucier de la distance puisque je sais qu'elle pense à moi ? pourquoi me rendre triste à songer à elle alors que je sais qu'elle est triste pour nous deux ? C'est ainsi que ça devrait marcher. Ce n'est pas moi qui dois souffrir, ce n'est pas moi qui dois attendre, ce n'est pas moi qui

Ma respiration se bloque dans ma poitrine. *Bordel, pas maintenant*. Je jette un regard à ma famille. Aodren et Natanaël discutent avec maman. Zakary s'est éloigné vers un inconnu, sans doute un ancien camarade de classe. Narym discute avec Zikomo, mais leur regard à tous les deux se tournent parfois vers moi. Et papa se met déjà en route. Il a son visage de papa inquiet. *Bordel*. Et ma respiration qui se bloque. C'est comme si j'avais une chaîne dans la tête. Elle m'emprisonne, m'empêche de bouger et à son bout se trouve Elowen. Je n'arrive pas à me défaire de mes pensées, je n'arrive pas à ne pas penser à la suite et à ne pas me bourrer le crâne de et si. Et si, et si, et si, et si elle ne m'aime plus et si elle m'abandonne et si elle m'oublie et si elle me laisse toute seule et si j'ai mal et si je souffre.

Papa arrive.

« Aelle, est-ce que tout...
Papa, tu peux garder ma valise ? »

J'abandonne le bagage près de lui.

« Je reviens. »

En m'éloignant, je me rends compte qu'il s'agit des mots exacts prononcés par Elowen avant qu'elle ne disparaisse.

Je m'enfonce dans la foule. Je ne sais même pas ce que je vais dire, je ne sais même pas ce que je vais faire, même pas ce que je veux. J'ai juste conscience de la douleur dans ma poitrine et de mes peurs qui résonnent dans mon crâne. Je sais en tout cas ce que je ne dois pas faire et je choisis consciemment de le faire tout de même. Mais j'aurais tout l'été pour me détester.

La voilà ! Avec Eaven, évidemment. Toujours avec Eaven. Je m'avance vers eux. À l'intérieur, je suis pitoyable ; à l'extérieur, je suis froide et déterminée. Je n'ai pas le temps d'arracher la fille à la poigne de son fichu meilleur ami, pas le temps d'y mettre les formes. Alors je me pointe à côté d'eux, interrompant la Serdaigle dans sa tirade, et plonge mes yeux dans les siens.

« On se voit cet été. »

Ce n'est pas une demande, c'est un ordre. Elle m'a invité ? Très bien, je viendrai. Je me fous des raisons, je me fous des conséquences : je ne la laisserai pas m'oublier. Je m'en fais la promesse. Je ne la laisserai pas m'oublier.

« Chez toi. »

Un regard vers Eaven. J'aimerais qu'il disparaisse pour toujours. Je ramène mes yeux sur la elle.

« Tu... es partie sans me faire un... » Je suis ridicule. Je me racle la gorge. « Enfin, je veux dire... » que je suis incapable de le formuler.

Alors je me penche en avant et dépose mes lèvres sur les siennes. Comme ça, sans lui demander son avis, sans me préoccuper du regard du garçon, sans me préoccuper non plus de ceux de ma famille. Je le fais parce que c'est ainsi que nous faisons depuis le début. Lorsqu'elle m'a dit pour la première fois qu'elle avait besoin de moi, je l'ai embrassé juste après ; quand nous nous retrouvons dans les couloirs, nous nous embrassons parfois avant même de parler ; quand je n'ai pas les mots pour dire les choses, je l'embrasse. Les baisers, ce n'est pas quelque chose que je comprends énormément. Ils me font ressentir un tas de choses physiquement mais pour le reste, ils ne sont guère importants. Mais là, c'est différent. Là, je l'embrasse pour lui dire : reste avec moi, ne t'éloigne pas.

Sinon, j'aurais mal.

Et bien, ça m'a épuisée !
Les pensées profondes d'Aelle devraient rester profondes et cachées, si tu veux mon avis — la seule chose à retenir : elle est triste.
Puisqu'apparemment c'est une mode, je vais m'y mettre également : Plume de @Bad Eaven, Aelle déteste ton Protégé mais moi j'aime Bad ; sache qu'Aelle n'a aucune raison de réellement tuer Bad pour le moment.

21 janv. 2022, 01:53
Demain loin de toi
Enfin ... C'était sûrement la première fois en quatre années d'études à Poudlard que Bad était heureux de quitter le château pour rentrer chez lui. Les événements de cette fin d'année, liés au tournoi du Dominion et à sa perte du rôle de préfet, n'avaient été qu'une succession de déceptions, d'angoisses et de désillusions. Le garçon avait craint pour la vie des deux personnes les plus chères à son cœur au château. D'un côté celle de sa chère et tendre Lilly et de l'autre celle de sa meilleure amie Elowen. Toutes deux faisant parties des quatre valeureux candidats tandis que lui restait sur le carreau tel un spectateur inutile.

Depuis leur retour, sa relation avec la Poufsouffle était compliquée et reposait sur de nombreux non-dits qui chaque jour les éloignaient. Ce poison s'immisçait lentement dans tout l'être de Bad qui craignait une issue funeste à venir. C'était pourquoi, il attendait beaucoup de cet été. Les deux adolescents avaient prévu de se retrouver pour partager des moments hors du château et de ses occupants dans l'espoir inavoué de retrouver ce lien magique qui les avait réuni.

Du côté d'Elowen, les choses étaient plus simples. Et même si le retour du Dominion avait pu être compliqué à gérer, au fil des semaines et du retour à la vie quotidienne, la Serdaigle avait retrouvé une grande partie de sa candeur extravertie si caractéristique.

Enfin, ils partaient ... Lentement, tel un escargot d'acier, le train se mettait en marche. Enfin, ils s'éloignaient de ce château qui laissait aujourd'hui un goût amer au garçon. L'amertume était aussi un sentiment que partageait Elowen mais pour une raison différente. La meilleure amie de Bad devait laisser Sildnir à Poudlard, la direction n'ayant pas accepté qu'elle suive la Serdaigle cet été. C'était pour cette raison que le garçon avait tant tenu à ce qu'Elowen passe le trajet en sa compagnie. Il voulait lui changer les idées avec des discussions légères et tenter d'atténuer cette séparation douloureuse en témoignait, sans doute possible, ses yeux rougis.

Quelques temps plus tard, le train arrivait à son terminus. Les vacances commençaient. Le temps que Bad grimpe sur la banquette pour récupérer ses affaires dans le porte bagages que déjà Elowen avait filé, oubliant au passage sa valise et le pauvre Chaussette. Irrécupérable celle-là ... Le Serdaigle, peu surpris de cette réaction, prit le temps de remettre leurs affaires dans les sacs, de veiller à ce que sa chouette Obaia ne manque de rien et qu'aucun des deux Serdaigle n'avait laisser d'effets personnels à bord. Prêt pour la sortie quasi-imminente, il se rassit et colla son front contre la vitre, laissant la buée s'y coller au rythme de ses respirations.

Le bercement provoqué par la lente cadence du train arrivant en gare commençait à faire somnoler Bad quand une furie rousse entra pour lui plaquer un baiser baveux sur la joue. Sortant de son état léthargique, le garçon n'eut le temps de répondre qu'un 'Heu .. Oui, on se voit là-bas.' avant qu'Elowen ne quitte la cabine chargée cette fois-ci de toutes ses affaires. L’adolescent s’étira de tout son long en se demandant ce qui par deux fois avait attiré son amie en dehors de l'habitacle sans raison explicite. S’il la croisait sur le quai, il ne manquerait pas de l’interroger à ce sujet.

Ses affaires sous le bras, Bad descendit du train avant d’aller saluer tendrement Lilly puis ses amis. Sa mère Madenn l’attendait un peu plus loin mais avait laissé à son fils le temps de quitter convenablement ses camarades avant de longues semaines de séparation. Elle se rappelait elle-aussi à quel point cette distance imposée pouvait être difficile à vivre après avoir passé et partagé tant de temps ensemble. Alors que le Serdaigle était prêt à retrouver Madenn, il aperçut Elowen du coin de l'œil qui quittait Aelle pour venir dans sa direction.

Voilà sûrement la cause de ses dernières disparitions. La relation entre les deux jeunes filles était compliquée à comprendre pour Bad. Peu objectif de part sa proximité avec Elowen, il en retenait cependant qu’Aelle était comme un aimant à mouvement perpétuel avec son amie. Certains jours, elle l’attirait, la passionnait, la comblait de bonheur et le lendemain, la rejetait, l’ignorait, la méprisait. Cette ambivalence répétée donnait à Bad une image en demi-teinte d’Aelle. Il la remerciait intérieurement pour ce qu’elle pouvait parfois apporter à Elowen mais la détestait aussi pour la souffrance qui l’accompagnait.

Bad quitta la cinquième année du regard et déposa ses bagages sur le quai en reportant son attention sur son amie rousse qui approchait. Le sourire sur le visage d’Elowen, le garçon le connaissait. Déguisé pour cacher sa tristesse. Il l’avait vu de trop nombreuses fois et son amie n’était pas la plus douée pour jouer la comédie. Bad soupira imperceptiblement. Que lui avait-elle dit cette fois-ci ? Pourtant, le garçon entra dans son jeu. S’il pouvait essayer de rendre ce sourire plus véritable, il le ferait.

« Je croyais que tu m’avais déjà dit au revoir. J’ai encore la trace de ta bave ! Bad pointa sa joue sèche de l’index en souriant. Il écouta ensuite l’anecdote supposée intéressante. Des fourmis Cro-ondes ? Ah ! Des fours micro-ondes pour faire chauffer ! Le Serdaigle, qui avait vécu dix ans comme un Moldu, mima avec ses mains volontairement tremblantes une grosse machine tandis qu’il tentait maladroitement d’en reproduire le son avec sa bouche. Bvvvvrrrrrrr ! T’as lu ça dans un livre de blagues, non ? »

Elowen enchaîna avec une histoire de chaises en osier quand Aelle s’approcha d’eux et interrompit la discussion. L’attitude froide et distante qu’elle arborait n’était pas l’image que Bad se faisait d’une petite amie bienveillante. Ses mots tranchants n'arrangeaient rien. Et ce regard. Ce regard noir qu’elle lança à Bad comme pour lui faire comprendre qu’Elowen n’était que sienne. Celui d’une fille jalouse tout simplement. Ce n’était rien d’autre qu’une haine infondée créée par ce sentiment terrible qu'est la jalousie. Le Serdaigle haussa les sourcils tout en maintenant le regard appuyé avant qu’Aelle ne reporte le sien sur sa petite amie.

Puis l’aimant entama sa rotation.

Et là, la cinquième année déposa un baiser tendre sur les lèvres d’Elowen. Une surprise pour Bad qui ne put s’empêcher de sourire. Bien que malsain, il savait que sa meilleure amie n’attendait que cela dans le fond. Généralement peu réceptif, le garçon sentit rapidement qu’il était de trop. Il posa amicalement sa main sur le bras d’Elowen pour lui signifier qu’il partait avant de récupérer ses bagages et de s’éloigner.

Bonnes vacances Elo. Prends soin de toi surtout.

Je m’incruste "rapidement" pour ne pas que l’on ne croit que je suis un PNJ (Personnage Non Joué EloTM ;) ).
Et je repars aussi vite !

6° année RP • Ex-préfet inRP (du 1/9/45 au 16/1/46)
Fiche - Réputation

01 févr. 2022, 12:24
Demain loin de toi
« Mais ouiii mais tu comprends, je voulais vraiment te raconter ça, c'est im-por-tant, et puis je comptais pas te laisser filer loin de moi de cette façon ! Je regarde cette prétendue bave qui coule sur la joue de Bad et l'essuie avec mon pouce. Là, là, petit bébé, voilà, t'es tout propre, areuh areuh ! Content ? »

Notre amitié à Bad est moi est assez particulière, si je devais la décrire en trois mots j'emploierais sans doute "naturel", "absurde" et puis peut-être aussi "pilier", parce qu'on a beau être deux abrutis finis qui ne pensent qu'à s'amuser ou à vivre leur vie, même si l'on n'aborde que rarement les sujets sensibles, les douleurs, les traumatismes, les peurs et les problèmes, on sait mutuellement que l'un sans l'autre on n'avance pas. On a besoin de faire des conneries, on se soutient de cette façon-là. Je crois qu'on se comprend au travers de nos gestes, on se connaît comme nos poches alors on a développé ce super pouvoir.

« Non, j'ai pas lu, j'ai inventé, c'est promis, juré, bavé ! »

Je regarde mon meilleur ami en retenant le sourire qui me monte aux joues.

« Au fait, c'est quoi un f... un f... un four micro-on - j'éclate de rire. Je suis grillée, aussi grillée que l'aubergine que j'ai mangée ce midi ! Je t'ai dit que j'avais mangé de l'aub... Non attends, on s'en fout. Bon t'as gagné, j'ai même pas compris ma blague, je l'ai lue hier soir, tu m'expliques ? »

Plein d'autres personnes se seraient senties ridicules d'avouer avoir menti, de confesser ne pas savoir, mais pas moi, on n'est plus à ça près, avec Bad on s'embête tout le temps, c'est notre marque de fabrique ! Si on devait nous coller une étiquette sur le front, une petite pastille blanche et ronde avec un logo coloré, on lirait sans doute "Les imprécieux ridicules" !

Au milieu de ces éclats de voix et de rires - les miens deviennent de plus en plus sincères, soit dit en passant -, je te vois revenir comme une furie furieuse et fulminante dans ma direction. Je me doute que c'est n'est pas Badoo que tu viens voir avec cet air. Mince, je prédis aisément que j'ai fait quelque chose de mal et m'en veux très rapidement, oui, j'étais en colère, mais tu ne méritais pas que je fasse ça, je dois apprendre à me contrôler, ce n'était pas gentil de ma part ! Je baisse la tête, honteuse.

Mon regard s'illumine lorsque tu me dis vouloir venir, chez moi, à Delnabo, me rendre visite, que l'on passe du temps ensemble. Chez moi ? Mais ce serait juste incroyable ! Oh je pourrais te présenter Rosa-Lyn, et P'pa, et la forêt, et aussi Maïwenn, qu'est-ce que ce serait chouette, dis ! Je ne dis rien de tout ça mais t'adresse un sourire qui me remonte jusqu'aux zoreilles. Avec tout ça j'en oublierais presque la présence de mon copain à mes côtés. Bon, quand tu m'embrasses je l'oublie complètement. Cet instant est une des rares fois où je te trouve vulnérable, je te trouve terriblement touchante là tout de suite. Touchante comme... comme cette main de Bad qui vient se frotter contre mon bras pour me signaler qu'il s'en va.

Rapidement, je me détache de toi et glisse à mon meilleur ami, de façon à ce que normalement tu ne l'entendes pas : « Je suis amoureuse !!! Maintenant j'en suis sûre. Passe de bonnes vacances mon p'tit Bad, on s'écrit, bisous ! » Puis je recentre mon attention sur toi.

« Je m'y attendais pas du tout ! Tu sais que tu fais bien les bisous ? C'est très d'accord, on se voit cet été, on s'écrira souvent hein ? Pour se trouver une date et tout, puis pour que tu me parles de ta vie chez toi etttt, le reste... »

J'attends patiemment que tu me répondes, et, une fois que c'est chose-faite, sans crier gare...

« Encore un bisou ! »

Plus tard, je rejoins ma famille le cœur plus léger, rassurée, je sais que l'on va rester fortes et penser l'une à l'autre et c'est tout ce qui m'importe. L'été sera tout plein d'étincelles.


- FIN -
C'est qu'on a encore des tas de choses à écrire !


Fiouf, trop d'émotions en balançoires dans ce RP !
Histoire de changer, je mentionne ton Personnage Non Joué, @Bad Eaven :P !
Poney Ess, *tire sa révérence*, toujours un plaisir... Pourvu que ça dure haha !

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME