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16 janv. 2022, 15:35
Demain loin de toi
24 juin 2046
Elowen est dans sa 4e année
avec @Aelle Bristyle
RP éclair


Le trajet s'est déroulé sans encombre. Seule ma tristesse est venue renfermer mon visage. Bad a voulu que l'on passe du temps ensemble, mais moi, tout ce que je voulais, c'était être tranquille, seule, juste le temps d'un instant. On m'a enlevé Sildnir, on me l'a arrachée, on m'a forcée à monter dans ce train fumant qui m'éloignait d'elle chaque seconde un peu plus. Mon amie était sur le quai au moment du départ, auprès d'Hagrid, les sourcils froncés pour ne laisser transparaître aucune émotion mais au fond de moi je savais qu'elle n'en pensait pas moins.

Le visage baigné de larmes collé à la vitre, je l'ai regardée pendant que le train a démarré. Lorsqu'elle a disparu de mon champs de vision, je me suis effondrée - c'est une partie de moi que l'on me volait, sans Sildnir je ne sais plus ce que je fais. Je ne parviens pas à m'expliquer l'influence qu'elle a sur moi alors que je la connais depuis si peu de temps, c'est comme si rien ne pourrait jamais nous séparer, comme si nous étions connectées à jamais, incapables d'avancer l'une sans l'autre. Je me sens dépendante de sa présence et très triste quand elle n'est pas là.

Alors tombée au sol, j'essuyais mes larmes avec des papiers de bonbons collants. Lorsque j'ai eu fini de pleurer, je suis allée retrouver mon ami pour passer les dernières heures du voyage à ses côtés. On a parlé des vacances ; moi, je ne prévoyais rien de concret mais j'avais prévu de réinventer le monde, et lui il me charriait, trop naïve que j'étais à ses yeux.

Puis, on a annoncé l'arrivée imminente du Poudlard Express en gare de King's Cross et j'ai sauté hors de la cabine. Mercredouille, je pouvais pas laisser Aelle filer sans lui avoir dit au revoir ! J'ai couru le long du couloir, j'ai ouvert chaque cabine, surpris des choses étonnantes, et finalement je suis tombée sur elle. Sur toi. Je suis maintenant à quelques centimètres de toi. Un sourire sur les lèvres, je te glisse :

« Aelle ! Enfin je te trouve ! Tiens, j'ai une lettre pour toi avant qu'on doive descendre du train. »

Mon enveloppe fabriquée à la main contient un bout de papier découpé en forme de nuage sur lequel on trouve des gros coeurs de toutes les couleurs, et les mots suivants rédigés avec soin : Bonnes vacances.

@Sildnir @Bad Eaven

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

16 janv. 2022, 16:10
Demain loin de toi


24 juin 2046
Poudlard Express
5ème année



Elle a mit longtemps à arriver. À vrai dire, je ne l'attendais plus. Je me suis occupée comme je m'occupe toujours lorsque je suis coincée dans un endroit sans possibilité de faire autre chose : j'ai lu et pris maladroitement des notes dans mon petit carnet, secouée par les mouvements du train. Ainsi, le temps est passé plus rapidement. Quelques personnes sont venues me déranger, certaines sont restées une heure ou deux avant de s'en aller, toujours sans me parler. À chaque fois qu'une personne passait dans le couloir je regardais par la fenêtre s'il ne s'agissait pas d'Elowen ou de Gabryel. J'ai vu passer tant de têtes connues et elles m'ont toutes laissée une impression étrange que je ne suis pas parvenue à comprendre. Aussitôt qu'elles disparaissaient, je les oubliais pour en revenir à ma lecture.

Il est inutile de penser à toutes ces choses, inutile également de penser à ma famille que je vais rejoindre dans quelques heures. Inutile de songer à ma baguette en bois de hêtre que j'ai abandonné sur le quai. Toutes ces choses sont déjà arrivées, arriveront dans un futur plus ou moins proche ou n'arriveront jamais ; rien d'actuel donc je repousse mes pensées au fond de ma tête, comme je sais si bien le faire, et je parviens enfin à ignorer la boule que j'ai dans la gorge.

En fin de trajet, lorsque la porte s'ouvre à la volée je m'attends à découvrir un idiot en quête d'un peu de calme — les compartiments vides ne doivent pas être nombreux dans le train, je ne dois la tranquillité du mien qu'aux nombreuses années passées à habituer les habitants du château à ma mauvaise compagnie. Mais aucun idiot ne se trouve là. Seulement Elowen, son visage rouge encadré par son éternelle chevelure de feu. Mon coeur manque un battement lorsque je l'aperçois, ma bouche s'ouvre mais aucun son n'en sort. *Qu'est-ce que... Pourquoi tu... Est-ce que tu as...* ; dans ma tête, le même silence hésitant règne.

Bordel, je ne m'attendais pas à la trouver là ! Elle est venue me voir pour moi, elle m'a cherché ! Et elle m'a même apporté une lettre. Je la laisse approcher tout près de moi et réussis à ne remuer de gêne que légèrement, étant habituée depuis le temps à sa présence. Je lui lance un petit regard en coin, un doigt coincé entre les pages de mon livre pour ne pas perdre le cours de ma lecture.

« Une lettre ? Tu aurais pu me l'envoyer par hibou, » dis-je sur un ton neutre qui ne raconte absolument rien sur mon bonheur d'avoir vu arriver la fille dans mon compartiment.

J'attrape ladite lettre et la tourne entre mes mains, impatiente de découvrir ce qu'elle cache. Tout ça m'a l'air fabriqué main. A-t-elle réellement perdu du temps à fabriquer ça ? Pour moi ? Mais qui fait ça, nom de Merlin ?

« Je... Je la lirai plus tard, annoncé-je du bout des lèvres dans un sourire réservé. On arrive bientôt à la gare... »

Je me fiche que l'on arrive à la gare. Je veux seulement pouvoir garder un petit quelque chose d'elle pour quand elle sera partie. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que j'ai conscience qu'après ça, je ne la verrai pas durant deux mois.
Dernière modification par Aelle Bristyle le 17 janv. 2022, 09:41, modifié 1 fois.

16 janv. 2022, 16:25
Demain loin de toi
Tu ne souris pas beaucoup, j'aurais presque l'impression de déranger si je ne m'appelais pas Elowen et que je n'avais pas l'habitude d'être malvenue en toute situation, et si je n'étais pas habituée à ne rien en avoir à faire de ton humeur maussade et à m'installer quand même. Sans prendre le temps de te demander la permission, je m'assois en face de toi, tout sourire, hystérique à l'idée que tu découvres ma merveilleuse création. Je suis super fière de moi à cet instant précis ; et évidemment cet instant de joie ne dure pas. J'aurais dû m'y attendre.

« J'aurais pu. Mais je voulais te voir. Puis elle était prête, donc autant te l'apporter en main propre ? »

Tu étais en train de lire, un bouquin sans doute au moins aussi passionnant que l'histoire des grains de beauté irrités de ma vieille tante, et moi je te dérange pendant ta lecture, ceci explique ton ton dur, je ne débarque simplement pas au bon moment. Lorsque tu fais mine de ranger la lettre, je crois comprendre que tu ne veux pas forcément penser à moi cet été et que tu n'avais pas particulièrement envie de recevoir ce petit courrier.

« Je... Désolée, t'avais envie d'être seule et moi je déboule, j'aurais pas dû. Je... je peux te laisser si tu veux ! Je voulais te tenir la main en descendant du train, pour me donner du courage, mais on se voit à la rentrée, c'est bientôt, on n'est pas obligées ! »

Évidemment, j'ai envie que tu me demandes de ne pas quitter tes côtés, mais je respecterai ta volonté. Si tu préfères être tranquille pour feindre d'effacer ta tristesse à l'idée de ne pas me voir pendant plusieurs mois je respecterai cela et te laisserai dans ton déni.

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

16 janv. 2022, 16:47
Demain loin de toi
Je hoche légèrement la tête, le regard fuyant mais malgré tout d'accord avec ses paroles ; pour une fois qu'Elowen est si logique, je ne peux qu'aller dans son sens : oui, c'est vrai que c'est plus facile de me donner sa lettre en main propre si elle était déjà prête, cela ne sert à rien de fatiguer un hibou pour me l'envoyer. C'est que l'Écosse et le Worcestershire, ce n'est pas tout proche.

J'aimerais bien que l'on ne parle pas de notre futur départ. Pourquoi tout ne peut-il pas être comme au château ? On pourrait se contenter de rester l'une à côté de l'autre sans forcément parler ou alors Elowen me raconterait sa vie, comme d'habitude, et je l'écouterais (ou pas) en hochant vaguement la tête de temps en temps ; parfois, je pourrais commenter ou demander des précisions et alors tout serait tellement plus simple. Ma gorge se noue lorsque le ton de la Serdaigle se fait un peu plus hésitant, un peu plus triste aussi. Elle voulait me "tenir la main" en descendant du train, donc... Cela me bouleverse. Je détourne les yeux, incapable de supporter son regard et confrontée à mes éternels doutes : j'ai toujours des difficultés à la croire lorsqu'elle me sort des trucs du genre — est-ce la vérité ou veut-elle me faire croire cela pour m'apaiser, pour m'attirer dans ses filets ? Mais au fond, qu'importe ? Après tout, n'ai-je pas envie moi aussi de tenir sa main pendant un petit instant avant de la quitter ?

Et puis Elowen elle ne comprend pas grand chose. Elle a tort. Je ne voulais pas être seule, moi. J'ai attendu son arrivée pendant si longtemps, pourquoi ne peut-elle pas tout simplement le comprendre ? Je me trémousse sur mon siège, mal à l'aise. Je sens trop mon corps, comme souvent face à elle. Je sens ma peau, je sens les frissons qui la parcourent, je sens mon coeur qui bat et mon souffle qui se bloque, je sens ma chaleur, mes joues rougies et mon malaise, je sens mes yeux qui n'arrivent pas à soutenir les siens, je sens même mes pensées, mes pensées qui pèsent si lourd dans ma tête. Avec Elowen, c'est soit l'un soit l'autre : soit elle m'apaise de sa présence et tout se tait à l'intérieur, soit elle me fait me poser milles questions qui ne trouvent pas de réponse.

Allez, parle Aelle !
Bordel, serait-elle réellement capable de partir comme ça si je ne dis rien de plus ?

« Je... J'ai pas envie que tu... Enfin... »

Je ferme brièvement les yeux, les rouvre, puis finalement j'arrive à lui jeter un regard par dessus mes cils. Je force mes traits à se détendre. La neutralité, toujours la neutralité. Maman arrive toujours à être neutre, elle. Ou étonnamment hautaine mais c'est encore autre chose.

« Reste jusqu'à l'arrivée du train, parviens-je enfin à souffler d'une voix sourde — je me demande si je suis en train de la supplier ou de lui donner un ordre ; sans doute un peu des deux. On descendra ensemble. »

16 janv. 2022, 17:00
Demain loin de toi
Mal à l'aise, je patauge. Assise sur cette banquette qui me gratte, j'ai les pieds qui planent au dessus du vide, mes jambes étant trop courtes pour toucher le sol. Je les envoie loin de moi dans un rythme inverse, quand la gauche s'éloigne, la droite se rapproche, et pendant ce temps je serre mes mains comme j'ai l'impression que l'on serre mon cœur. Je fixe mes souliers auparavant vernis en comptant les secondes. Combien de secondes vais-je avoir tenues dans cette cabine avant de devoir en sortir ? Est-ce que je resterai une minutes, deux, moins ? Tu es imprévisible, à tout instant je suis préparée à sauter à terre, te saluer et repartir dans l'autre sens.

Le temps s'étire et tu ne pipes mot, jusqu'à cet instant. Je redresse la tête, arque un sourcil, t'interroge du regard. C'est vrai, je peux rester, là, avec toi, et on sortira ensemble du train, on se tiendra la main, et tu diras au monde entier que l'on est ensemble, et qu'on va tout affronter, que rien ne nous séparera, pas même le long été ?

Je hoche la tête bien sagement, comme une petite fille docile ayant compris ce que l'on attendait d'elle. Mes jambes se balancent un peu plus vite, mes lèvres s'entr'ouvrent, j'ose sourire, rassurée. Un petit silence s'installe et moi, je ne sais pas où me mettre alors je me lève et change de siège pour venir me poser pile à côté de toi. Je fais mine de regarder en l'air, distraite, puis je tourne la tête à droite.

« Oh, tiens, tu es là Aelle, je t'avais pas vue ! Comment tu vas depuis tout ce temps ? Tu permets que je pose ma tête sur ta soyeuse épaule ? Elle est si... attirante et... confortaaaable ! »

Je baille pour de faux et penche la tête pour qu'elle atterrisse tout contre toi. Histoire d'exagérer encore un peu plus, j'étire mes bras avec de grands mouvements dramatiques et termine mon geste en t'attrapant et te coinçant entre eux, tout contre moi.

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

16 janv. 2022, 17:23
Demain loin de toi
Elle comprend. Je ne sais pas comment mais elle comprend, elle reste, elle sourit et elle retrouve son caractère naturel, celui qui bouleverse et bouscule sans la moindre honte. La voilà d'ailleurs qui se lève et quel sursaut fait mon coeur lorsqu'elle s'installe juste à côté de moi ! Je ne sais jamais si c'est du malaise ou autre chose. Je ne sais jamais si j'aime quand elle s'approche ou si cela me dérange. Parfois c'est l'un parfois c'est l'autre. Je ne suis pas habituée à ce que l'on soit proche de moi, pas habituée à ce que l'on souhaite me toucher, me serrer, m'embrasser. J'ai toujours vécu loin des autres, seule ma famille m'approche de temps en temps et encore... Ils savent que leurs étreintes et embrassades me mettent mal à l'aise. Alors je suis toujours perturbée quand Elowen s'approche. Elle le fait toujours si soudainement.

Comme là. Je tique, la regarde difficilement en me tordant la nuque. Elle dépose sa tête sur mon épaule avant même que je ne puisse comprendre ce qu'elle m'a dit avant. Il me faut un instant pour réussir à saisir le sens de ses paroles. Hein ? Elle n'avait pas vu que j'étais là ? Mais elle vient de me parler ! Comment je vais ? Mais nous nous sommes vues il n'y a pas longtemps, elle sait très bien comment je vais. Et les questions défilent jusqu'au moment où je comprends enfin que c'est encore un délire de sa conception, un délire parmi la dizaine qui lui traverse la tête chaque jour.

Je me retrouve coincée dans ses petits bras, la tête enfouie dans sa chevelure, son odeur plein le nez et incapable de faire le moindre geste. Mon coeur bat à toute allure, ma chaleur prend des proportions inacceptables et moi je n'arrive plus à penser. Je suis crispée de la tête aux pieds et il me faut une bonne minute pour parvenir à m'apaiser, pour que mon corps se fasse un peu plus mou contre le sien. Mais même là j'ai du mal à être à l'aise.

Ma main bouge toute seule, sans que je lui ordonne de le faire. Elle s'extirpe tant bien que mal de mon livre qui se referme, ma page perdue, pour aller se déposer maladroitement sur le genou d'Elowen. Et là, que faire ? Tapoter, caresser, serrer ? Que fait-on dans cette situation ? On tapote, tout simplement. Comme tout le temps. Alors je tapote, je tapote jusqu'à ce que je parvienne au bout d'un effort incommensurable à arrêter de tapoter pour laisser ma main simplement se reposer là, sur cette cuisse étrangement familière.

Par la fenêtre je vois défiler les quais. Bientôt, nous serons arrivées. Déjà, j'entends les élèves qui s'agitent dans le wagon. Mais qu'importe ce qu'il se passe ailleurs ? Mes yeux se ferment et j'essaie de ne pas bouger, de ne pas m'extirper violemment de l'étreinte qui m'enferme. Je profite juste un peu, encore un petit peu. Puis :

« Je... » Bordel, serai-je donc incapable d'articuler une seule phrase sans bafouiller, aujourd'hui ? « Je... Le train... On arrive. »

Incapable que je suis de m'enfuir loin de la réalité, même dans ses bras, une petite partie de moi reste raccrochée à ce qu'il se passe autour de nous. On ne sait jamais. On ne sait jamais, je risquerais de me perdre si je me laissais totalement aller.

16 janv. 2022, 17:55
Demain loin de toi
Le temps s'éternise et moi je ne le vois pas passer, lovée contre toi. Je ne sais trop si une seconde ou bien une heure s'est écoulé, tout ce que je sais c'est que j'aimerais que ça dure davantage de temps car déjà tu sembles vouloir te faufiler hors de mes bras. Tu as joué du piano sur ma cuisse et j'ai trouvé ça adorable, et comme je ne voulais pas interrompre ton petit instant de folie je n'ai rien dit, j'ai souri, interdite. Tu as bien vite arrêté, reprenant cet air sérieux et supérieur à toutes ces futilités, et à présent tu me rappelles à la réalité. Flûte, notre moment hors du temps a été trop long pour toi, j'ai peur de m'être laissée emporter, de ne pas avoir su être raisonnable, de ne pas m'être adapté à toi.

« Je hum, oui, vite vite, le train, houla, j'oubliais ce détail. »

Promptement je rappelle mes bras à moi. C'est pas pour dire, mais ils étaient mieux autour de toi, enfin, je dis ça je dis rien.

« Tu bouges pas, ok ? Je vais chercher ma valise et Chaussette, ils sont restés avec Bad. »

Hops, en un claquement de doigts j'ai disparu, je cours à présent à toute vitesse en direction de mon ancienne cabine, je saute dans les bras de Bad qui ne comprend pas trop ce qui lui arrive le pauvre, je lui fais un énorme bisou sur la joue et m'exclame « On s'voit à la gare ! », avant de repartir comme une furie, chargée de mes bagages, un chat sur les traces. Vite vite, je cours à en perdre haleine, refais le chemin inverse, retourne auprès de toi. J'arrive, écarlate, le souffle court, fière d'avoir tout donné.

Je te tends la main, espérant que tu y déposeras la tienne.

« Chaussette, sois sage et suis-nous, on va descendre. Tu t'éloignes pas de moi, c'est important, je veux pas te courir après dans tout Londres, je suis o-ccu-pée, c'est clair ? »

Un coup d’œil entendu à ma bestiole me signale qu'il a compris où je voulais en venir. Je le gratifie d'un sourire rassuré puis entreprends d'avancer à tes côtés. De temps à autres je te jette des regards furtifs pour comprendre les émotions qui traversent ton visage. Lorsque la porte du wagon s'ouvre, nous sommes les premières à descendre devant une foule en délire. Je te glisse :

« T'as vu, tous les regards sont braqués sur nous, on est célèbres ! »

@Bad Eaven

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

16 janv. 2022, 19:09
Demain loin de toi
Lorsque ses bras se retirent, je retrouve ma liberté de mouvement et un brin de contrôle sur mes pensées et mon corps. Un drôle de froid m'envahit cependant. Je l'ignore, je sais très bien qu'il finira par passer, comme toujours — je ressens parfois cela lorsqu'Elowen me prend dans ses bras puis me relâche, je sais que ce n'est pas une chose qui doit m'inquiéter.

Quand elle se lève, j'ai peur qu'elle s'en aille pour toujours, je me lève aussi, prête à la rattraper, mais elle m'indique ses intentions avant de partir comme une tornade. Le silence retombe dans mon compartiment, il est suffisamment puissant pour laisser toute la place à la violente et intense jalousie qui me déglingue le coeur. Je pense à ce Bad Eaven et à la chance qu'il a eu d'avoir Elowen avec lui durant tout le trajet. Parfois, j'ai envie de tuer le meilleur amie de la Serdaigle, de le réduire en bouilli, de le faire disparaître pour ne plus jamais qu'il me vole du temps avec elle.

J'inspire doucement par le nez pour ma calmer avant de m'occuper de mes propres affaires. J'enlève maladroitement ma lourde valise du filet qui la retenait jusque là, attrape mon livre abandonné sur le banc et ouvre la porte du compartiment pour surveiller le retour de la Serdaigle. Je jette un coup d'œil dans le couloir où s'affèrent des dizaines d'élèves. J'ai peur que Zikomo, parti en vadrouille, ne retrouve pas le chemin jusqu'à moi mais j'essaie de m'apaiser : il est indépendant et débrouillard, il est suffisamment intelligent pour reconnaître ma famille sur le quai et pour me rejoindre là-bas ; *tout ira bien*.

Au bout d'une minute ou deux, un bordel sans nom attire mon regard sur le bout du couloir. Elowen revient à toute vitesse vers moi, effrayant les élèves sur son passage et ne se souciant pas que sa valise tape contre les parois. Je ne peux retenir le sourire qui m'étire les lèvres lorsqu'elle s'arrête devant moi ; Merlin, elle est ridicule mais ça lui donne un certain charme, je dois bien l'avouer.

Sans aucune hésitation, mon bras libre se lève et j'enroule mes doigts autour de sa main tendue. L'hésitation ne vient qu'après, quand la moiteur de ma paume se mêle à la sienne et que ses doigts s'accrochent à moi. J'hésite parce que mon coeur s'affole et que je me sens un peu ridicule de sortir du train comme ça, encombrée par mes affaires et elle par les siennes ; il n'y a rien de logique là-dedans, ce serait tellement plus simple de se suivre au lieu de marcher en étant accrochées comme ça. Mais une petite voix résonne dans ma tête : *tu pourras pas faire ça pendant deux mois, profite !*. Alors je profite. Après tout, j'aurais le temps d'oublier ce moment ridicule durant les semaines qui me sépareront d'Elowen.

Avant de me mettre en route, je baisse les yeux sur Chaussette qui a hérité d'un bien triste prénom qui ne lui va absolument pas. Je doute que la bestiole comprenne le moindre mot prononcé par sa maîtresse mais je garde mes pensées pour moi. Et je suis la Serdaigle sans un mot, la main droite crispée autour de la poignée de ma valise, mon livre coincé sous le bras et mon autre main attachée à celle, chaude, de cette fille qui me traîne derrière elle.

À peine un pied posé sur le quai que mes yeux se relèvent sur la fameuse "foule en délire", soit une bande d'adultes et de gamins aux yeux écarquillés, parfois larmoyants, qui nous regardent comme des veaudelunes ébahis parce que nous ne sommes évidemment pas les personnes qu'ils cherchent. Je lance un regard amusé à Elowen et réponds sur le même ton qu'elle, un fin sourire étirant mes lèvres :

« Elowen Livingstone, vainqueure du Dominion, et Aelle Bristyle, dompteuse de Mngwi... Évidemment que les regards se tournent vers nous. »

Dompteuse de Mngwi, propriétaire d'une baguette exceptionnelle et de la dernière goutte d'Élixir de Longue-Vie, amie intime d'Erza Nyakane et de Monsieur la Mémoire d'Uagadou, plus familièrement nommé Zikomo, élève de l'éminent Nyakane... Tant d'objectifs pourrait me qualifier. Et tout autant pour Elowen : survivante du Dominion, manieuse de runes, propriétaire d'un stylet runique... Cette fille n'est peut-être pas la plus intelligente et la plus futée mais je dois dire qu'aujourd'hui je ne suis pas peu fière de me tenir à ses côtés — et cela n'a rien à voir avec ses quelques prouesses passées.

Mon visage parcourt la foule, je me mets sur la pointe des pieds pour mieux y voir.

« J'vois pas ma famille, marmonné-je, les sourcils froncés. Ils sont toujours fourrés là où on peut pas les voir... Et la tienne ? »

Ma question est timide, presque réticente. Je n'ai pas tellement envie qu'elle la trouve, sa famille, et je n'ai pas envie de trouver la mienne. Mais il va bien falloir. Bordel, Aelle ! Reprends-toi. Je dois être raisonnable, ne surtout pas me laisser envahir, ne pas réfléchir, arracher ma main de la sienne et y aller, tout simplement. C'est simple, non ? C'est censé être simple !

17 janv. 2022, 14:13
Demain loin de toi
Je suis contente que tu m'assumes, à la vue de tous, et que tu entres dans ma farce. Lorsque tu me glisses ces choses dans un murmure, j'ai les oreilles qui sifflent, c'est ma petite fierté personnelle que tu soulèves-là, que tu reconnais, tu sais que j'ai de la valeur. Comme pour faire honneur à notre grandeur, je relève le menton, réflexe un peu hautain que je me surprends à adopter à tes côtés : je me sens importante et imposante, et fière de te fréquenter ; tout le monde ne peut pas se vanter d'avoir accompli cet exploit.

Une marche après l'autre nous descendons tandis que je lorgne notre cortège à la recherche de ma famille. Elle n'est pas bien compliquée à trouver, il n'y a que des roux à l'intérieur, nous avons du pur sang écossais dans nos veines. Malheureusement pour nous, nous sommes tous assez bas de taille ce qui nous rend légèrement invisibles devant la hauteur spectaculaire des anglais - entre autres personnes.

« Non, moi non plus, j'vois pers... »

Je suis coupée dans mon élan par une boule en furie qui nous fonce dessus et me saute dans les bras, à peine la dernière marche du petit escalier métallique franchie.

« Eloooooo tu m'as trooooop manqué, tu reviens définitivement, c'est bon ? Et toi, t'es qui ? T'es jolie dis donc ! »

Ma petite soeur Cléia te saute dans les bras avant que j'aie eu le temps de la retenir.

« Non, Cl... »

Boh, autant la laisser t'acclamer, ça te décoincera un petit peu. Je souris, amusée, en t'articulant un "courage" sincère.

« Viens, viens vite, M'man et P'pa veulent te voir ! »

Je me tourne vers toi, à présent que ma petite furie t'a lâchée, occupée à jouer avec Chaussette. J'écarquille des grands yeux impatients et tout joyeux.

« Tu me suis ? Le temps qu'on trouve les tiens, de parents. Tu vas voir, ma famille elle est trop chouette, ils vont t'adorer. »

Cléai a 8 ou 9 ans, un truc comme ça, je sais pas exactement. Elle découvre à peine le monde magique, est une boule d'énergie qui ne sait pas tenir sa langue et elle rêve d'être pompier. Voilà les infos qu'Aelle peut savoir sur elle ! :woot: :woot: :woot:

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

17 janv. 2022, 21:12
Demain loin de toi
Tout va toujours très vite avec Elowen. C'est un détail qui a de son importance parce qu'il me bouscule souvent dans ma tranquillité et que je remarque à chaque fois que je passe un moment avec elle, quel qu'il soit. Ses gestes sont rapides, tout comme son débit de paroles, ses pensées, ses idées, ses bêtises, même sa colère — les rares fois où j'y ai été confronté. Cela n'aurait donc pas dû m'étonner que sa famille soit du même genre. À vrai dire, il faut bien qu'elle ait hérité son tempérament de quelque part, non ?

J'aurais aimé que l'on descende calmement sur le quai, le temps que je retrouve ma respiration, que je me prépare mentalement à la suite, que je puisse réfléchir convenablement. Il faut toujours réfléchir convenablement, tenir ses pensées en laisse parce que sinon, si on laisse trop de mou, on se fait avoir, on perd le contrôle. Là, je n'ai de toute façon pas le temps de perdre quoi que ce soit. Aussi tôt arrivées sur le quai qu'une créature effroyable percute Elowen.

Je recule d'un pas, les yeux un peu écarquillés, la réserve affaissant mes traits auparavant concentrés. Ma main lâche celle d'Elowen ; à moins que ça ne soit la sienne qui lâche la mienne ? Une gamine aux cheveux aussi roux que ceux de la Serdaigle. Il faudrait être idiot pour ne pas comprendre qu'il s'agit de l'une de ses sœurs — quant à savoir laquelle précisément, pour cela encore faudrait-il que je me souvienne du prénom de toutes. Je me tiens à distance par précaution, le dos très droit, toute emmaillotée dans ma cape, le menton baissé vers l'enfant bruyante que je regarde avec curiosité...

Et crainte lorsqu'elle se tourne vers moi. *Jolie ?* ai-je le temps de songer, étonnée par ce compliment arrivant de nul part, avant qu'elle ne me saute dessus. Ses petits bras s'entourent autour de ma taille, me serrent, me serrent très fort et moi, je fais la seule chose que je juge nécessaire pour le moment : j'adresse un regard empli d'effroi à Elowen, mes yeux hurlant quelque chose comme : enlève-la ! enlève-la ! La vérité c'est que je meurs de mal-être dans cette étreinte d'enfant.

Puis elle me lâche et son attention se détourne entièrement de moi. Je reprends mon souffle, les sourcils froncés, j'ai bien envie de gueuler sur Elowen pour lui dire que je n'ai vraiment, vraiment pas aimé ça, que ça m'a mise mal, que j'ai le coeur qui tremble mais elle s'en fiche Elowen, elle préfère me proposer de la suivre pour aller voir sa famille. Allez voir sa famille ? Sérieusement ? Après ce qu'il vient de se passer ? Elle peut toujours s'enfoncer son stylet runique dans l'oeil jusqu'au coude. D'un geste brusque je lisse ma robe, réarrange mon col et me baisse pour récupérer la poignet de ma valise que j'ai lâchée sous le coup de la surprise.

En me redressant, je tombe dans le regard brillant de joie d'Elowen. Cette fille a beau avoir des yeux qui me perturbent parfois, notamment quand elle s'approche et qu'elle m'embrasse, ou quand elle m'adresse des œillades dans les couloirs, ils ne sont pas pour autant capables de me faire faire des choses que je ne veux pas faire. Ses yeux n'ont donc rien à voir avec la décision que je prends. À vrai dire, je suis curieuse de rencontrer cette famille dont elle me parle régulièrement. Ce n'est pas n'importe quelle famille, c'est sa famille après tout, et je suis certaine que toutes les autres personnes qui traînent avec Elowen n'ont pas l'occasion de la rencontrer. Et ce serait un peu idiot de rester là les bras ballants à atteindre qu'apparaisse ma famille alors que je pourrais accompagner la Serdaigle — surtout qu'Aodren va prendre une éternité à faire ses adieux à ses amis, au train et à sa vie d'étudiant ; je n'ai aucune envie de le voir chialer.

« Ta sœur te ressemble beaucoup, » dis-je à Elowen — je ne suis pas certaine que ce soit un compliment. Puis, sur un ton sévère : « Le reste de ta famille ne va pas me prendre dans ses bras, hein ? Parce que je le supporterais pas, » ajouté-je en grimaçant.

Je m'approche et d'un geste du menton, l'encourage à se mettre en route. Enfin, lorsqu'elle aura récupéré et son chat et sa sœur.

« Je viens avec toi, oui. De toute façon, Aodren va traîner sur le quai. J'ai le temps. »

Je me demande si rencontrer sa famille signifie quelque chose. Je me souviens lorsqu'Ao a rencontré celle de Quétrilla. Il en a fait toute une affaire, arguant qu'ils passaient à l'étape supérieure. Papa a même dit : « On ne présente pas sa famille à n'importe qui, c'est une belle avancée pour votre couple ». Je ne comprends pas bien en quoi c'est une avancée et j'espère qu'Elowen a conscience que le fait que je rencontre sa famille ne changera absolument rien entre nous. Je veux dire... Ce n'est pas comme si cela m'engageait à quoi que ce soit, non ? Parce que je n'en ai nulle envie. Le seul fait de penser au mot engagement me fait frémir mais je repousse très très loin toutes ces pensées, ce n'est absolument pas le moment et ça ne le sera d'ailleurs jamais.

Une gamine qui se jette dans les bras d'Aelle, on aura tout vu... J'imagine bien Aelle observer Cléia d'un air curieux tout en se demandant pourquoi une sorcière voudrait devenir pompière alors qu'elle a une baguette ! Enfin bon, moi aussi je suis ravie de cette étreinte et moi aussi j'ai l'espoir (vain) que cela l'encourage à se décoincer un peu.