Honnêtement, je ne sais pas pourquoi je persiste à faire mes devoirs en salle d'étude. Peut-être afin de me sentir moins seul ? Après il faut tout de même avouer que cette salle est bien pratique... Même si la merveilleuse salle commune rouge que je fréquente régulièrement n'envie en rien à ce lieu, niveau génialité. Enfin, trêve de mondanité, la question n'est pas là. Celle qui pourrait m'être plus utile, en revanche, serait celle qui interroge sur pourquoi ma personne est en train de tenter une métamorphose... Alors que j'ai justement eu cours de métamorphose le matin même. Néanmoins, tout intelligent que je suis, je ne vais certainement pas me poser cette question ! Non, non, non. Quand bien même j'avoue que je me la pose un peu, certes. Mais seulement un petit peu, on ne peut pas prétendre que je me la pose réellement... Si ?

J'agite légèrement ma baguette devant moi. Il faut que je reprenne ma concentration, voyons ! Déjà que ce sortilège me tape sur les nerfs, si en plus je divague... Je ne pense pas que cela fera bon ménage. Non, vraiment pas.

– Lapifors.

Toujours aucun résultat.

Bon, il faut dire que je n'ai pas la figurine en forme de lapin du cours de ce matin, puisque je l'ai rendue à la fin de la leçon évidemment, et ça n'aide peut-être pas. Mais tout de même ! D'accord, je n'ai jamais été extrêmement doué en cours, mais normalement, dès que cela touche à la baguette, et aux lancers de sorts... Je me débrouille plutôt bien ! Cependant, là, rien. J'ai tenté sans succès durant la matinée, puis je suis venu m'entraîner dans cette salle après le repas, songeant que ma concentration serait davantage au rendez-vous là où le travail est de mise... Il ne semble pourtant pas que cela soit le cas. Mes pensées se font toujours autant disparates, s'envolant à la moindre distraction, et cela commence sérieusement à m'énerver.

J'ai envie de casser quelque chose, d'exprimer mon ressentiment face à ce fichu sort qui semble me rire au nez. Certes, c'est un sort, et il ne peut techniquement pas me rire au nez... Mais c'est tout comme. La théorie ne me semble pas si compliquée, la pratique non plus, et j'ai été à peu près attentif en cours. Alors pourquoi, pourquoi, rien ne fonctionne ? Je soupire bruyamment. J'en ai assez.

Pris d'une impulsion soudaine, je me lève. C'est bon, j'ai fini, je vais aller courir dans le parc, il fait encore beau à cette période de l'année. Je pourrais me défouler en criant partout, et avec un peu de chance, apercevoir un cours de vol au loin et m'incruster en douce. Je ne suis pas du genre à faire des heures supplémentaires, mais pour le vol, honnêtement ça ne me dérange pas. Je m'apprête alors à sortir en trombe de la salle, lorsque soudain, mon regard se pose sur une silhouette à la mine sérieuse. C'est que, tout de même... Ce fichu sortilège me travaille encore. Elle a l'air douée, non ? Si seulement je pouvais réussir à maîtriser ces lapins sautillants avant la fin de semaine...

Je ne reste pas indécis plus longtemps, franchissant en quelques pas rapides la distance qui me sépare de cette fille, et me plante devant elle. Du calme, Nolan, ce n'est pas en l'abordant comme ça qu'elle acceptera de t'aider. Je fais alors un petit bruit pour attirer son attention, si elle ne m'a pas déjà repéré... Bien que cela m'étonnerait qu'elle ne remarque pas une personne arrivant soudainement, comme ça — pouf ! —, devant elle.

– Dis... Ça peut paraître bizarre, bref, tu pourrais m'aider pour un lancer de sort ?

J'espère qu'elle dira oui. J'espère vraiment. Pour la convaincre davantage, je lui sors d'ailleurs mon plus beau sourire, accompagné d'une phrase :

– Je m'appelle Nolan !

Fin septembre 2046,
Début d'après-midi,
Salle d'études,
4^ème année


Je crois qu'il n'y a rien que je n'aime plus que me plonger dans un livre à la recherche de réponses pour un devoir, rien que je n'aime plus que de laisser ma plume noircir le papier de toutes mes idées, rien que je n'aime plus que d'avoir les meilleures notes de la classe, rien que je n'aime plus que de passer mes journées et mes nuits à travailler. Enfin... Il y a peut-être quelque chose : faire de la magie avec ma baguette.

C'est d'ailleurs sur les catalyseurs que se porte mon étude d'aujourd'hui. Pour le cours de sortilèges, je cherche les différents catalyseurs utilisés dans les différentes magies du monde. J'ai déjà pris de l'avance sur mes camarades, j'ai pensé tout de suite, avec ces livres sur les magies du monde que j'ai lu et, plus particulièrement, celui sur l'école de Uagadou. Je l'ai apporté en salle d'études, aujourd'hui, et c'est sur lui que je me suis penchée d'abord pour relire (plus par gourmandise que par appétit) les passages que j'ai préféré et surtout ceux qui parlent de leur façon de catalyser la magie. Les tatouages qui sont dessinés dans le livre sont toujours aussi fascinants que la première fois que je les ais vus.

De temps en temps, je jette un œil autour de moi pour guetter les personnes qui ont choisi cette salle. La plupart ont la tête dans des parchemins et sont occupés à écrire, comme moi. Je dis la plupart car il y en a bien un qui ne fait pas comme les autres.

Au fond de la pièce, en tout cas à l'opposé de là où je suis assise, il y a un garçon rouge. Pas que ses joues ou ses vêtements soient rouges, non, mais c'est qu'il appartient à la même maison que moi. Il fait partie de ces deuxièmes années qui traînent souvent dans la salle commune et qui l'habitent avec leurs rires ou leurs discussions. Je ne pense pas rien de ce garçon, dont je ne suis pas certaine de connaître le nom, mais ce qu'il fait en ce moment même mais fait penser. Il agite sa baguette en dictant la formule d'un des sortilèges de métamorphose que je connais bien. Je souris en l'observant quelques instants, juste pour voir s'il réussit.

Et comme il échoue, je secoue la tête et la replonge dans mon devoir.

Un peu plus tard, alors que je me suis laissée emportée dans une longue phrase pour décrire le catalyseur de la magie africaine, je suis dérangée par l'arrivée soudaine de quelqu'un. Machinalement, je lève la tête pour découvrir celui qui m'a sorti de mes pensées. Alors c'est lui, qui a décidé de venir me parler et pas pour n'importe quoi : je recommence à sourire mais cette fois on peut lire la fierté sur mes lèvres.

« Alors comme ça, tu veux que je t'aide à lancer un sortilège ? »

Dis-je en haussant un sourcil.

Je ne le lui dirais pas, mais rien ne pourrait me faire plus plaisir. Je crois qu'il aurait pu me dire n'importe quoi d'autre que je n'aurais pas répondu. Mais je suis douée pour lancer des sortilèges, que ce soit en métamorphose ou en défense contre les forces du mal. Encore plus en métamorphose, qui est ma matière préférée et qui vient même teinter mon futur de chercheuse en métamorphose ou même de professeure.

Car oui, je crois que j'aime encore plus apprendre des sortilèges aux autres que de les lancer.

« Je vais t'aider. »

J'ajoute quand il se met à hocher la tête un peu frénétiquement pour confirmer ses mots. Mon sourire s'élargit encore un peu alors que je rassemble les parchemins étalés sur le bureau pour les glisser à la page de mon livre et le refermer. Je le pose sur mon sac lui aussi étendu sur la table avant de me lever et de sortir ma baguette de ma poche.

« On commence, lance le sort et décris tout ce que tu fais et surtout visualises, ressens et penses. »

Je le guette d'un œil presque farouche avant de lui adresser un autre signe de la tête pour l'encourager à suivre mes directives. Je me souviens soudainement que ce Nolan (je grimace parce qu'il ne m'a donné que son prénom) m'a donné son nom alors que je dois faire pareil.

« Moi c'est Macbeth. »

– Alors comme ça, tu veux que je t'aide à lancer un sortilège ?

Je hoche vigoureusement la tête. Oui, c'est ça ! Tu as tout compris. Un simple sortilège, s'il te plaît ! Un tout petit. Tu as peut-être l'air un peu effrayante, comme ça avec ton visage sérieux et ton air appliqué, mais je suis certain que tu caches une envie spontanée de me venir en aide. Comment ma tête adorable pourrait-elle ne pas t'avoir convaincue ?

Et bingo ! La voilà qui se met à sourire. Juste après avoir affirmé qu'elle m'aiderait. Sur le coup, je ne peux m'empêcher de sautiller légèrement, alors qu'un sourire aussi grand que la barbe de Dumbledore s'étale sur mon visage. Elle va m'aider ! Je vais réussir ce sort qui me donne du fil à retordre !

Tandis que ses nouvelles paroles me parviennent, je tente de me reprendre et me tiens raide comme un piquet. Je serais un élève sérieux. Je déteste les cours, je déteste travailler, mais j'aime bien lancer des sorts. Et puis j'aime bien cette fille. Elle a accepté de me corriger, après tout. Donc je vais tenter de ne pas trop m'agiter.

Je dois donc lancer le sort, et décrire ce que je fais et ce que je visualise. D'accord. Je tends ma baguette devant moi, tentant de faire abstraction de mon environnement.

Mais soudainement, je me rappelle que je n'ai rien à métamorphoser devant moi. Zut !

– Ah j'ai oublié de prendre l'objet, juste deux secondes !

Je me penche par terre, fouillant dans mon sac où se trouvent mes affaires, pour finalement en sortir une boule de parchemin. Oui, je sais, le parchemin est précieux et patati, et patata, mais de toute façon je ne risque plus d'en faire grand-chose maintenant. Et puis son contenu est d'une utilité proche de zéro. Juste un devoir que j'avais fait et que j'ai raté. Heureusement, il n'était pas noté, mais bon tout de même. Ça ne sert à rien de garder tous ces bouts de papiers avec mon écriture qui a bavé, et des ratures partout, avec les corrections du professeur dont on sent le désespoir face à ma qualité d'élève.

Je pose donc cette boule froissée sur la table en face de moi, et je souris à la fille. Macbette, elle a dit ? C'est drôle, je n'avais jamais entendu ce prénom, on trouve vraiment de tout à Poudlard ! Enfin bon, je n'ai pas envie de la vexer en lui sortant ce que je pense, donc je vais seulement me contenter de hocher la tête. Quand j'aurais réussi mon sort, je lui demanderai d'où son prénom vient.

– Voilà.

La boulette en face de moi, je peux à présent débuter l'exercice comme il se doit. J'imagine celle-ci qui prend feu, et un petit lapin qui bondit du feu. Je trace dans les airs un mouvement sec, et me concentre sur le sentiment de satisfaction qui m'envahit à l'idée de voir cette maudite boulette de papier disparaître. Aah ! J'aimerais tellement pouvoir faire ça pour tous mes échecs. Hop, je les imagine d'enflammer, et plus rien ! Enfin, pas que j'en ai quelque chose à faire, de mes échecs, mais tout de même...

– Lapifors !

Et... Rien.

Je soupire. C'est tout le temps comme ça. Je ne sais pas pourquoi, et ça m'énerve. Heureusement... Cette Macbette est là pour m'aider !

– Tu vois ? Ça ne fonctionne pas.

Je prends sans le vouloir une moue dépitée, avant de me rappeler qu'elle m'avait demandé de décrire ce que je visualisais.

– J'ai imaginé la boule de papier prendre feu, et paf, un lapin qui sort ! Comme un phénix ! C'est pas mal, hein ?

Honnêtement, je suis plutôt fier de cette visualisation, elle décrit parfaitement ce que je ressens.

– Et ensuite je me concentre sur la boule qui brûle, parce que ce bout de papier m'énerve et que c'est satisfaisant de l'imaginer brûler. Et le lapin...

C'est vrai ça, je fais comment pour le lapin ?

– ... Il est blanc. Et euh... Je ne sais pas, c'est ma future bonne note ? Ma future réussite ?

Ce n'est que maintenant que je m'aperçois que j'ai un peu laissé le lapin de côté, dans ma visualisation. Bah. On verra bien ce que Macbette me dit.

Une petite boule de nerf, c'est comme ça que je vois ce garçon en train de s'agiter sous mes yeux. Ses mouvements sont rapides et désorganisés et j'imagine que ses pensées vont dans tous les sens, elles aussi. Je hausse les épaules, j'en connais au moins un autre qui est comme ça, et ça ne l'empêche pas d'être intéressant. Il lui arrive même d'être calme, parfois. Alors en regardant ce deuxième année s'agiter pour obéir à mes directives, prendre un objet pour le métamorphoser, se concentrer sur l'objet, je ne peux m'empêcher de le trouver attendrissant.

Bien sûr ! je ne l'avouerais jamais.

Alors je le regarde, en me concentrant sur ses gestes et sa nouvelle tentative pour lancer le sortilège de métamorphose. Je ne sais pas si j'espère qu'il réussisse, cela voudrait que je ne suis plus utile. Je ne dirais pas non plus que j'espère qu'il échoue, mais je doute sérieusement de voir un lapin apparaître.

Ce n'est pas tant son air bête que le fait qu'il soit complètement déconcentré. Il me semble bien trop agiter pour réussir à atteindre un niveau de concentration suffisant. Cela pourrait suffire pour lancer un sort simple qu'il connait bien, mais je crois qu'il a trop de difficultés pour que cela se passe bien. Alors, quand il échoue, je ne peux pas me retenir de secouer la tête en signe de désapprobation.

En même temps, je souris. Parce que je ne secoue pas la tête pour le gronder ou montrer que je suis déçue par son lancer. Non, je secoue la tête parce que je sais ce qui ne vas pas. Et je ne suis pas au bout de mes surprises.

Je le laisse me donner des réponses aux questions que j'ai posé. Je me rends compte que le problème est bien plus profond qu'il simple problème de concentration. Mais au moins, je sais ce qui ne va pas. J'imagine que ça aura pu être bien plus compliqué si je n'avais pas su identifier ce qui coince dans sa façon de faire. Quelque part, donner des cours pour lancer des sorts aux autres me rassure sur mes propres capacités, et c'est assez gratifiant.

« Bien bien bien... »

Je dis en réfléchissant, comme le fait souvent ma grand-mère, je me frotte le menton.

D'un air décidé, je prends la boulette de papier dans les mains et je la lui montre. Ce n'est pas pour me moquer de lui ou pour le prendre pour un idiot, non non. J'ai vraiment la volonté de le faire progresser et je serais très fière qu'il réussisse à transformer ce parchemin froissé avant que la nuit ne tombe sur le château.

« Pour commencer, je crois t'es pas assez concentré. »

J'en suis persuadée. Mais je ne le dis pas tout de suite, parce que je crois que ce n'est pas le plus important dans l'histoire. C'est la suite qui est cruciale et je m'apprête à lui déballer tous mes conseils.

« Mais c'est surtout ta technique qui n'est pas bonne. Ta visualisation n'est pas assez réaliste ou alors pas assez complète. Le feu, c'est une bonne idée pour lancer un Incendio. Mais dans ce cas précis, ça ne fait que t'embrouiller. Tu vois, tu t'es concentré sur le feu alors que le plus important dans ta visualisation : c'est le lapin. »

Je reprends mon souffle un instant. La boule de papier dans les mains, levée en l'air comme pour la lui montrer, je la repose avec un petite signe de tête encourageant. Je ne veux pas qu'il abandonne, je veux qu'il réussisse à métamorphoser ce truc.

« Concentre toi sur le lapin, imagine la boule de papier devenir un lapin petit à petit et visualise tout de ce lapin. »

Je crois que cette fois, c'est assez clair, même un idiot comprendrait que le plus important, c'est le lapin. Je l'ai répété assez de fois non ? Pour l'inviter à essayer encore, je pousse du doigt la boulette de papier froissé plus prêt de lui sur la table qui nous sépare.

« Tiens, réessaie. »

Je l'observe qui se frotte le menton, l'air sérieuse. Maintenant, j'en suis sûr et certain, j'ai dégoté la personne qu'il me fallait ! Rien qu'à son air de dire « Bien bien bien... », elle a l'air sérieuse... Mais pas choquée, ou je ne sais quoi. Elle semble vraiment intéressée. Enfin je crois. Et ça m'a l'air plutôt bon. Elle me montre la boulette de papier, et je la laisse faire. Je ne sais pas trop où elle souhaite en venir, mais je tente de réfréner mon impatience.

Finalement, la sentence tombe. Je ne suis pas assez concentré. Elle croit. Et ma technique n'est pas assez bonne. Et ma visualisation également. Les arguments s'enchaînent les uns après les autres, au point que j'en ai presque l'impression qu'une pierre me tombe dans l'estomac. Je suis si mauvais que cela ? Je pensais bien faire, pourtant. Bon, je ne réussis pas à lancer ce sort donc c'est vrai que quelque chose doit me faire défaut, mais entendre Macbette me déballer d'un seul trait tous les défauts de ma pratique me laisse... Déçu. Comme si le super dessin que je montrais à quelqu'un n'était finalement à ses yeux qu'un gribouillis. Je veux bien admettre que ma prestation ne relève pas d'un chef-d'œuvre, je veux bien admettre que je ne suis pas bon en classe, mais voilà que les mots de cette fille arrivent tout de même à me toucher. J'aurais dû m'y attendre, toutefois, me voilà bien moins bouillonnant.

Mais après tout, n'est-ce pas ce que je lui ai demandé de faire, m'aider ? Probablement. Je n'ai encore une fois pas été le plus attentif, et certains mots qu'a prononcé Macbette sont déjà au fond des cachots de Poudlard, cependant, je sais ce qu'il me reste à faire.

– Concentre toi sur le lapin, imagine la boule de papier devenir un lapin petit à petit et visualise tout de ce lapin.

La boule de papier est presque blanche. Donc déjà, mon idée de départ d'un lapin blanc est correcte. À moins qu'il faille que je l'imagine noir et blanc ? Après tout, il y a des écritures sur ce parchemin. Mais il y a aussi du rouge. Noir, blanc et rouge... ?

Elle me demande de réessayer, néanmoins... J'ai vraiment un doute. Plutôt blanc, noir, ou même rouge ? Est-ce que la couleur est importante, d'ailleurs ? Et c'est possible d'imaginer un lapin vert ?

– Juste... C'est important la couleur du lapin ?

J'essuie mes mains d'un geste nerveux sur mon pantalon, m'interrogeant sur la pertinence de ma question.

Oh et puis, au fond, je m'en fiche, non ? Macbette a accepté de m'aider, elle doit bien pouvoir répondre à deux ou trois questions. Je tente donc d'étayer ce que je lui demande.

– Je veux dire, le parchemin est à peu près blanc, dessus il y a des écritures rouges et noire, ça influe sur la couleur du lapin ? Ou pas du tout ? Je peux l'imaginer vert, si je veux ? Ou alors c'est à l'intérieur du lapin qu'il y a ces couleurs ?

J'en ai fais pas mal, des métamorphoses, mais je ne me suis jamais vraiment posé ces questions étant donné que d'ordinaire, je ne prête pas attention à ce que je fais. Quand j'obtiens un résultat qui ressemble à peu près aux attentes du professeurs, je ne vais pas chercher plus loin. Et en général, en réessayant plusieurs fois, je parviens à mes fins. La méthode n'a jamais été ce qui attire le plus mon attention, d'ailleurs. Du moment que ça fonctionne, pourquoi se demander comment on fait ?

J'aurais pu me douter que cette avalanche de reproches et la mise en avant de tous les défauts de sa méthode de lancer d'un sortilège, ou en tout cas de lancer de ce sortilège précisément, ne lui ferait pas le plus grand des plaisirs. Je vois dans son visage rond et dans ses yeux grands ouverts par l'intérêt celui de mon cousin, à qui j'aimais tellement apprendre des choses. Alors voir ses yeux se rétracter et son sourire diminuer, son entrain se rabougrir sous mes mots et une autre sorte d'émotion prendre place sur son visage, je manque de me décomposer moi aussi.

Mais je suis la professeure, pas vrai, et si je veux un jour espérer devenir professeure je dois me comporter comme eux. Un professeur, ça ne prend pas ses élèves par pitié lorsqu'il s'agit de la méthode. Un professeur, ça ne prend pas ses élèves pour des membres de sa famille. Un professeur, ça donne des conseils comme je viens de le faire.

Alors je le regarde faire. C'est ce que je crois qu'il va se passer, l'espace d'un instant, quand ce n'est pas du tout ce qu'il se passe. Il me pose une autre question d'un air gêné et, presque impatiente, je m'apprête à lui répondre "bien sûr que oui !" sur un ton qui n'est pas digne d'un bon professeur. Mais je n'ai pas le temps d'en placer une. Fort heureusement ! Je pense en haussant un sourcil.

Ce n'est pas du dédain qui me fait hausser le sourcil, c'est plutôt l'interrogation. Je me demande si mes conseils ont fait disparaître toute confiance en lui. Et la vague de questions qui m'arrive (que je suis capable de comprendre, je suis fana de questions moi aussi) me confirme bien que j'ai abîmé sa confiance en lui.

« La couleur du lapin est importante oui, autant que sa forme, sa taille, la forme de ses yeux, la longueur de ses oreilles... »

Je commence à expliquer, en empruntant le ton doux de ma grand-mère, en lui glissant un petit sourire pour le rassurer.

« La couleur peut être celle que tu veux. Mais c'est plus facile de lui choisir une couleur qu'un lapin peut vraiment avoir, blanc, gris, noir, marron, taché. Ce qui est encore plus facile pour la visualisation c'est de choisir le couleur de l'objet comme tu l'as deviné. La couleur de l'objet n'influe pas sur le lapin mais elle peut t'aider à la visualisation. Le parchemin est principalement blanc, alors je te conseille d'imaginer le lapin être blanc d'abord. »

Je termine mes explications avec un nouveau sourire. Je penche la tête pour observer sa réaction et, quelque part, c'est un peu pour l'imiter et lui paraître plus familière. Lui, il ressemble déjà à mon cousin, alors j'ai cette impression d'être proche de lui. Cela me fait réaliser que, même avec les autres sorciers qui ne ressemblent pas à mon cousin, j'ai de plus en plus de facilité à échanger. Plus encore lorsque l'on me demande d'apprendre quelque chose à quelqu'un, ça, j'adore le faire, et la position d'instructeur me met à l'aise.

« Tu peux l'imaginer blanc, ou blanc avec des tâches noires si tu préfères. Mais je te déconseille le rouge, c'est pas une couleur qu'un lapin pourrait vraiment avoir ! »

J'ajoute en ricanant. Avant de lui faire un autre signe de la tête pour lui indiquer la boule de papier. Cette fois, il doit avoir toutes les clés pour réessayer, alors j'ai hâte de voir si les conseils prodigués vont fonctionner (je le sens déjà bien plus concentré qu'auparavant).

J'ai beau vouloir affirmer haut et fort que les réactions des autres personnes m'importent peu, il me semble pourtant bien qu'une sorte d'inquiétude me prend alors que Macbette hausse un sourcil. Mes questions sont si terribles que cela ? Le professeur en a déjà parlé en cours, et je n'avais qu'à mieux écouter, peut-être ? C'est étrange, j'aurais presque l'impression que l'approbation de ma professeure improvisée compte à mes yeux. Comme si... Non, c'est stupide, n'est-ce pas ? Je ne peux pas désirer qu'elle m'apprécie ?

Mais voilà que finalement la brune répond, et j'en pousserai presque un soupir de soulagement. Captivé par ses mots, j'en oublie instantanément mes interrogations précédentes, pour me concentrer sur ses explications. Son ton sonne comme une berceuse, quasiment, et je sens mes lèvres s'étirer d'elles-même en un sourire. Je n'y peux rien, elle me sourit... Donc j'ai envie de sourire malgré moi ! Et puis, c'est sympa les sourires. On se sent bien lorsque l'on en fait.

Je hoche frénétiquement la tête à ses explications, l'envie de bien faire s'emparant de moi. Elle est vraiment sympa, comme fille, elle répond à toutes mes questions et ne se moque même pas ! Enfin de toute façon, elle se moquerait que je m'en ficherais... Mais tout de même ! J'aimerai bien que tous les professeurs soient à son image... Parce que je n'ai rien contre celui de botanique mais bon... Enfin voilà quoi, sa méthode d'enseignement doit certainement être aussi dépassée que son âge. C'est certain que si j'avais Macbette pour m'expliquer la botanique à sa place, j'y arriverai beaucoup mieux !

Ma professeure termine ses paroles en riant d'un air dubitatif, et je comprends qu'imaginer le lapin en vert n'est peut-être pas la meilleure solution... De toute façon, je n'avais pas vraiment ce projet en tête. Il m'est juste venu comme ça, alors que je m'interrogeais. La couleur blanche me convient également. J'approuve donc de la tête avant de remercier la rouge et or :

– D'accord merci ! J'ai tout compris ! Mon lapin va être pile comme il faut.

Un grand sourire en direction de la brune, je redirige finalement mon attention vers la boulette sur la table. Je ne veux pas décevoir Macbette, je ne peux pas la décevoir. Je dois réussir.

Je ferme les yeux un bref instant, pas très longtemps hein, mais simplement pour tenter de réfréner l'excitation que je sens monter. Je n'y peux rien, j'ai juste terriblement envie de réussir, et voilà que cela me fait frétiller comme un boursoufflet qui a faim ! Je vois mon lapin blanc en face, il a des yeux noirs, comme l'encre déposée sur le parchemin devant moi, et je sens un sourire pointer sur mes lèvres — encore un, oui ! —. Je n'arrive pas, tout simplement pas, à rester de marbre comme certains.

Je ne sais même plus qu'elles émotions m'envahissent, j'ai simplement terriblement envie de réussir. Si bien qu'à mesure que les secondes s'écoulent, l'attente monte. Le lapin, de quelle couleur est-il, déjà ? Je dois lancer ce sort. Ah, il est blanc, c'est vrai. Et la boulette, que doit-elle faire ? Je l'imagine s'étirer ? Ah, par Merlin, j'aurais presque envie de me prendre la tête entre mes mains ! Mes pensées fusent dans tous les sens, et je n'arrive tout simplement pas à les arrêter, c'est si frustrant.

Oh, et puis j'en ai assez.

– Lapifors !

Je fais le geste, je crois que je l'ai réussi. La prononciation... Je ne sais plus trop ce que j'ai dis... Et je me suis concentré sur le lapin blanc. Et sur la boulette.

Je pose finalement mes yeux sur le résultat de ma tentative, puis... Mince ? J'ai bien l'impression de m'être un peu trompé sur l'anatomie du mammifère. Je suis pris d'un doute. C'est normal que...

– ...la queue est censée être aussi longue ?

J'ai imaginé la boulette s'étirer, c'est peut-être à cause de cela ? La queue s'est étirée avec ?

– Mais c'est bien, sinon ?

Attentif, je me tourne vers la Gryffondor. En vérité, je suis plutôt fier de mon lapin ! Il a un peu d'allure, malgré cette queue étrange et ces yeux qui semblent diverger — j'ai dû trop me "concentrer" dessus —. Dans tous les cas, c'est mieux qu'auparavant.

En voyant son sourire revenir, je réalise que j'avais raison. Ce sont mes reproches et les critiques sur ses méthodes qui ont fait disparaître son sourire. C'est étrange, parce que je me fiche bien de ce que peuvent ressentir les autres, mais dans ce contexte particulier ce n'est pas exactement le cas. D'abord, il ressemble vraiment à mon cousin que je n'ai pas vu depuis trop longtemps, ou du moins que je n'ai pas vu sourire beaucoup pendant ces deux semaines à la Citadelle, et ensuite parce que dans ce salle et en ce jour, ce garçon est mon élève. Quelque part, le fait que je sois en train de l'entraîner à lancer ce sortilège de métamorphose me rend responsable de sa réussite mais aussi de sa concentration. Je n'ai pas envie de foutre en l'air nos efforts à tous les deux en le rabaissant si bas qu'il ne serait plus capable de rien.

Et puis ! Il n'est pas nul. Non, je suis certaine que ce garçon n'est pas nul. Il a un manque de concentration criant mais c'est probablement du à toute l'énergie qui fourmille sous sa peau et, quelque part, c'est peut-être aussi du à toute la magie qu'il contient et qu'il ne sait pas exprimer. Cette deuxième idée me fait sourire, alors que je le regarde fermer les yeux puis les ouvrir.

Son regard se concentre sur la boule de papier et je me demande si l'intensité de son regard pourrait suffire à la faire s'enflammer (bien sûr que non). Il agite sa baguette, je note que la gestuelle est bonne mais qu'elle est encore un peu brouillonne. Puis il prononce la formule, dans une synchronisation qui est bonne mais qui se perfectionnera avec le temps. La formule est suffisamment bien dite.

« Ouais ! »

Mon exclamation ne peut être retenue, alors que la boule de parchemin chiffonné se métamorphose lentement sous mes yeux. Bientôt, une créature au pelage blanc remplace la boulette de papier sur le bureau.

Elle ne bouge pas beaucoup mais ses oreilles s'agitent de temps en temps. Je me demande si cette chose est capable de bouger, alors que je me penche pour l'inspecter. Mes yeux inspectent toutes les parties du corps de cette créature que je ne peux me résoudre à appeler lapin. En fait, les oreilles sont là, assez longues mais pas très harmonieuses, ses yeux sont noirs mais foutrement vides et sa queue... Ce n'est pas celle d'un véritable lapin. Mais c'est un animal quand même.

Pour vérifier ma théorie sur la bestiole, je touche sa tête entre ses deux oreilles. C'est seulement pour vérifier sa réactivité, parce qu'un lapin c'est généralement vivace. Je me souviens de Lynch qui courait après les métamorphoses aux grandes oreilles de mes camarades. Celui, quand je touche sa tête, ne bondit pas en avant mais se contente de secouer sa tête. Peut-être que sa queue de chat lui en a donné la flegme.

« C'est bien. »

Je lui dis en hochant la tête et en lui adressant un sourire. Je crois qu'il faut encourager les jeunes sorciers vivaces (comme si je n'étais pas jeune moi aussi) pour qu'ils donnent le meilleure d'eux-même.

« Ton sortilège est réussi mais je suis persuadée que tu peux faire une meilleure métamorphose. Regarde, ton lapin a une queue de chat et il n'est pas très vivant. »

J'ajoute en sortant ma baguette de ma poche. Je la pointe sur l'animal, me concentre un instant (pour être certaine de ne pas rater mon sort devant mon élève pour aujourd'hui) et visualise le lapin redevenir la boulette de papier froissée. Je pointe l'animal de ma baguette et dit :

« Réparifagex ! »

L'animal se métamorphose pour redevenir la boulette de papier inanimé, pas qu'il soit très animé, et je lève les yeux vers le garçon. Je lui souris à nouveau, les sourires semblent fonctionner sur lui.

« Je pense que tu n'es pas allé au bout de visualisation, ou que tu as oublié de penser à la queue. Mais tu es sur la bonne voie, réessaie pour t'améliorer encore. »

À la vue de son sourire, et ces paroles, le souffle que je retenais se relâche. Il est d'ailleurs certain qu'un immense sourire s'étale sur mes lèvres, même si je ne m'en rends pas vraiment compte. Un petit nuage me porte, et je suis presque aussi heureux que la première fois où l'un de mes lancers de sorts a fini par aboutir ! Je m'en souviens parfaitement : j'avais poussé une exclamation triomphante tout en sautant dans les bras de ma partenaire. Certainement un des plus beaux jours de ma vie. Car c'est excitant de recevoir sa lettre, de se savoir sorcier, mais il y avait toujours cette sorte de retenue qui persistait, lorsque j'avais exécuté mes premiers pas dans le collège sorcier. Certes, j'allais devenir le plus grand sorcier de Poudlard, je le savais, mais si... Et si... Voilà, quoi. Tout ces doutes informulés me pesaient bien plus que je ne voulais bien l'admettre, alors ce premier sort avait été un soulagement. Malgré les dires de mes parents, et leurs airs exaspérés, je n'étais pas un bon à rien.

Macbette reprend la parole, et je la fixe avec des yeux certainement aussi rond que des chocoballes. Je peux faire mieux. Oui. C'est vrai.

Je l'avais remarqué, je crois. Mon lapin est un peu tordu. Il n'est pas beau. Il n'est pas très vivant, comme l'a si bien énoncé ma professeure. Alors, mes yeux se plissent. J'observe Macbette qui remet la boule en état, et je l'envie soudainement. Tout lui a l'air si facile. Pourtant, je suis censé connaître Réparifagex et cela ne devrait donc pas m'impressionner. J'imagine que je maîtrise ce sort. En fait, je n'en sais rien. Il faudrait peut-être que je revoie les bases ? Je me débrouille à peu près dans la plupart des matières... Et j'en suis plutôt heureux vu le peu de travail que je fournis. Cependant, je ne pense pas qu'on puisse dire que je respire l'aisance.

Mais voilà, reprendre les bases signifierait me forcer à travailler. Et je ne suis pas sûr d'en avoir envie. C'est certain qu'à l'instant, accompagné de Macbette, je m'amuse bien, et c'est sûrement parce que je ne travaille jamais de cette manière. Si je m'entrainais plus souvent, je me lasserais. Vouloir devenir meilleur se transformerait alors en une corvée, et je sais parfaitement qu'à partir de ce moment je n'arriverais plus à rien. Je soupire malgré moi.

Puis, je reprends mes esprits et m'aperçois que la leçon n'est pas tout à fait achevée. Et il ne faudrait pas que Macbette soit déçue par ce qu'elle pourrait prendre pour un manque d'entrain. Non, ce n'est pas du tout ceci ! Je la vois d'ailleurs sourire à nouveau, et je sens comme un relâchement au niveau de ma poitrine. J'ai l'impression d'être plus léger, c'est fou comme un simple sourire peut tout changer. Mes lèvres s'étirent automatiquement en retour, et je ne peux m'empêcher de songer que j'ai de la chance que mon frère ne soit pas présent. Comme il se moquerait de me voir si lunatique dès que quelqu'un m'adresse une marque de sympathie ! Quoique, il a probablement déjà raillé cet aspect de ma personnalité par le passé, donc ça ne changerait pas grand chose.

– C'est noté, c'est noté ! Tu vas voir, cette fois sera la bonne.

Les paroles de la brune m'ont réellement encouragé, et une assurance sans faille découle de mes mots. Je ne peux pas échouer. Tout simplement car j'ai saisi ce que Macbette voulait me transmettre, je crois. Et puis, de toute façon, je ne peux pas rater. C'est aussi simple que cela. Inutile de vouloir chercher une raison pour laquelle j'échouerais, puisque cela n'arrivera pas.

– Lapifors !

Je vois le lapin devant mes yeux. Il est dans une clairière, il est heureux. Je l'appelle, et je sais qu'il répondra. J'ai en tête toutes les paroles de ma professeure, et je sais qu'un lapin apparaîtra. Un lapin vivant, un lapin qui jouera avec moi. Oui, je veux un lapin vivant, un lapin que les gens voudront caresser car il leur paraîtra mignon. Je sais que ma gestuelle est correcte, et ma prononciation n'a pas vraiment bougé par rapport à ma prestation précédente.

J'observe alors le résultat, et je ne peux m'empêcher de battre des mains.

– Je crois que c'est ça !

La boulette de papier a tout juste repris sa forme, que je suis attirée par le visage étonné que m'offre à voir le garçon. Voyons cela, comment un sorcier qui connaît déjà Réparifagex pourrait-il être impressionné ? Oui, ma maîtrise de la métamorphose est impressionnante, je veux bien le lui accorder, mais ce sort... C'est vraiment le niveau zéro de la métamorphose ! Enfin, il y en a peut-être pour qui ce sortilège est difficile.

Je ne dis plus rien, je me contente d'afficher un sourire encourageant en attendant qu'il fasse un nouvel essai.

Dire quelque chose de plus, ce serait le déconcentrer. Je crois que la méthode que j'ai choisi porte ses fruits, en tout cas elle est adaptée à son énergie débordante et à sa façon de réfléchir. Une chose à la fois, cela suffira, je pense presque affectueusement en le regardant se concentrer à nouveau. En fait, j'essaie de le faire réfléchir par lui même, essai par essai, en ajoutant une nouvelle contrainte à chaque fois. Une visualisation différente, un autre mode de concentration, des nouveaux éléments à imaginer... Voilà ce que j'essaie de faire avec lui.

Donner des cours du soir, c'est plutôt chouette, je pense alors qu'il agite sa baguette.

Concentration ok. Formule ok. Gestuelle ok.

Voyons voir le résultat, pensé-je en me penchant un peu plus de l'animal tout juste apparu. Le lapin est blanc, encore une fois, il a des oreilles proportionnées, une queue touffue typique de son espèce, une pelage qui semble tout à fait doux, et... j'ai à peine le temps de me tourner pour observer ses yeux qu'il bondit dans la pièce. Il se met à bondir de tables en tables et je ne peux pas m'empêcher de rire. Ce lapin là est bien vivant !

« Bravo ! »

Je m'exclame, en tapant dans mes mains.

On pourrait croire que la leçon s'arrête là, et le grand sourire sur le visage du petit sorcier a l'air de vouloir s'arrêter, ou du moins de penser que la leçon est terminée. Mais mais mais ! Il y a quelque chose qui m'a interpellé et que j'aimerais mettre au clair dans son esprit. Et puis, sa métamorphose se balade dans la pièce sans avoir l'air de vouloir s'arrêter.

« Maintenant... Il faut que tu attrapes le lapin. Et que tu le fasses redevenir une boulette de papier. »

Bien, il a des directives, c'est à lui de jouer. Je me demande bien comment il va procéder pour attraper sa métamorphose. Va-t-il tenter de lui lancer le sortilège alors qu'il ne l'a pas attrapé ? Va-t-il tenter un sortilège pour l'attraper ou se contentera-t-il de lui courir après ? Quoi qu'il en soit, j'ai hâte de voir ça.