La tension était encore montée d'un cran, il l'avait senti même en se réfugiant dans les bras de son petit-ami. Domhall avait senti le corps du châtain clair se tendre, ses muscles se gainer au fur et à mesure qu'il parvenait à expliquer ce qui s'était passé dans la maison familiale. Et lorsqu'il prononca les derniers mot, il fut rassuré de sentir les bras d'Owen se serrer autour de lui, rapprochant leur corps dans une étreinte qui lui permit de reprendre une respiration moins saccadée. Lui permettant de se redresser pour formuler des excuses confuses en captant le regard de son amant. Amant qui ne parla pas tout de suite. Le natif du nord cherchait à savoir ce qu'il pensait et ne put que constater qu'il avait les yeux qui brillaient. Les siens devaient être gonflés et rouges, des joues devaient l'être tout autant potentiellement zébrées de traces salées. Il ne savait pas à quoi s'attendre, il sentait l'inquiétude de voir Owen se lever pour disparaître revenir. Mais ce dernier balaya cette émotion en venant appuyer ses lèvres contre sa bouche. Il n'allait pas partir, pas comme ça. Il lui en voulait peut être mais pas suffisamment pour le planter là, maintenant, comme ça. Le contact fut bref trop pour le jeune homme d'à peine vingt ans. Mais le plus âgé parlait enfin et le poids qui lui compilant toute la cage thoracique sembla s'atténua. Comme si son corps y croyait alors que sa tête, elle, ne parvenait pas à voir comment la situation pourrait évoluer positivement.

L'étudiant saisit difficilement son mouchoir dans une poche pour s'essuyer le visage et décongestionner son nez. Histoire de reprendre une vague figure humaine et présentable, et de pouvoir respirer correctement. Il se sentait vidé, exténué, lessivé. Plus encore qu'après ses quelques duels, plus que les premières invocations de son patronus corporel. Plus qu'après n'importe quel effort physique ou magique. Les doigts de sa main droite, jusqu'au avait posé sur ceux de son conjoint pour les serrer, s'entremêlèrent finalement à leurs comparses. Le jeune homme avait besoin de contact était pour contrecarrer les mots. La frappe de sa mère n'était rien a côté de ce qu'elle avait pu dire, une lame enfoncée en plein cœur. Car quoi qu'il en dise quand il se plaignait avec frère et soeur de la façon dont il avait pu être élevé, des exigences, des brimades, des pressions, des machinations... il l'aimait. C'était sa mère. Tout comme il aimait son père. La douleur de la trahison de l'un et du rejet de l'autre n'en était que plus grande. Sans parler des conséquences à venir. Car même si Cathleen le reniait, seul Briac pouvait définitivement le rayer de l'arbre généalogique, le privant de tout héritage. Pas qu'il espère grand chose mais cela ternissait sacrément une réputation. Il devait voir son père. Mais rien que d'y penser:

- "J'ai peur." Souffla-t-il en réponse à son amoureux sans le lâcher du regard. Si ça n'avait pas été le corcagien, le jeune homme n'aurait pas été sûr de pouvoir exprimer ce sentiment aussi clairement. Quoique devant son grand frère, si, peut être qu'il aurait pu. "Comment je vais faire? Mon père... il..." Sa respiration s'accélèra à nouveau, Domhall eut un frisson dû à une nouvelle montée de stress. Probablement exacerbé par le tee-shirt humide à cause de ses larmes abondantes. Sa main libre, la gauche, se porta à sa gorge qui se nouait, comme si la masser allait l'aider à aller mieux. Mais l'effort était vain. Ça n'avait aucun effet autres que de prendre plus conscience de la boue De laquelle il allait devoir s'extirper.

- "Elle va tout lui dire. Je..." Une sensation vaseuse l'envahit, sa bouche devint pâteuse, ses lèvres devinrent sèches. Il passa sa langue sur ses dernières et déglutit pour faire passer la sensation. Au moins un peu. L'irlandais s'efforça aussi de calmer sa respiration bien trop rapide en inspirant et expirant longuement. Il se sentait si mal. Autant des événements avec sa mère que de sa réaction et de son laisser aller.

Doigts entremêlés, regard soutenu des deux côtés, Owen pouvait lire dans les billes noisettes de son compagnon toute cette douleur, cette tristesse et cette peur qu’il ressentait. Il repensait encore à ce qu’il lui avait dit. D’abord la question du mariage arrangé, puis la gifle et enfin le rejet. Owen ne pouvait imaginer à quel point cela avait été et était encore éprouvant pour Domhall, tant physiquement que psychologiquement. Il aurait tant aimé pouvoir avoir été là pour lui, sur le moment ou juste après. Pas plusieurs heures plus tard. Si seulement il avait su… il se serait débrouillé pour rentrer expectionnellement plus tôt. Il se serait fait réprimander mais cela lui importait peu, s’il avait su il n’aurait pas hésité une seule seconde. L’état de détresse émotionnelle dans lequel était son bien aimé passait avant tout. Alors que le plus jeune exprimait tant bien que mal sa peur quant à la réaction de son père, Owen plaça délicatement sa main libre sur la joue de ce dernier et essuya les quelques traces de larmes qui restaient.

- Hey, ça va aller, d’accord ? Je suis là. commença-t-il en arborant un sourire de réconfort. Ton père… il réfléchissait à ce qu’il pourrait lui dire et comment lui dire pour le rassurer. Ton père comprendra, j’en suis sûr. Ce n’est pas toi qui me disais qu’il avait prit votre parti et qu’il avait essayé de convaincre votre mère de ne pas faire de mariage arrangé ? Ton père, tes parents, t’aiment Dom. VOUS aiment. Et si jamais ça ne se passe pas bien… Il préfèrerait ne pas avoir à y penser mais il ne fallait pas mettre cette hypothèse de côté pour autant. Il faudrait l’aborder, mais avant toute chose, rassurer le plus jeune. Tu n’as pas à t’en vouloir Dom. Ce qui est fait est fait et cette confrontation aurait forcément du avoir lieu à un moment ou à un autre. Ses yeux balayaient le regard de son amoureux à la recherche d’un réaction quelconque. Ce n’est pas ta faute, d’accord ?! Tu es qui tu es et ils doivent l’accepter. Tu es leur fils et ça ne changera pas. Ta mère a réagi… violemment, certes. Mais c’est parce qu’elle était sous le choc. Comme la mienne quand je lui ai annoncé aussi. Simplement au lieu de s’énerver elle est restée de marbre et ne m’adresse plus la parole. Il déglutit en y repensant. Mais ton père… sera plus compréhensif, j’en suis certain.

En pronçant ces paroles, le bibliothécaire exerça une légère pression sur la main du cadet dont les doigts étaient entremêlés avec les siens. Soutien à la fois verbal et physique. C’était leur histoire, leurs problèmes à tous les deux, il n’était pas seul.

- Tu n’es pas seul, Dom. Tu as tes amis, ton frère, ta soeur… et tu m’a moi. On va surmonter ça, régler ça… ensemble. Les yeux brillants d’Owen fixaient les prunelles de son amoureux. Et il vint appuyer ses propos par un baiser. Il était là, pour lui. Il ne le lâcherait pas.

La main d'Owen contre sa joue, ce simple contact l'aida à calmer les mouvements passablement eratique de son diaphragme et les battements bien trop énergétique de son muscle cardiaque. Il ferma les yeux le laissant essuyer les derniers sillons de sel qui s'étaient formés sur ses joues. La douceur et la compréhension du bibliothécaire lui avait toujours fait un bien fou, à des lieues de ce qu'il avait vécu chez lui, avec ses parents. C'était lui qui lui avait appris à dire les choses. Avant, il ne savait pas vraiment faire. Sauf avec Diarmuid, et un peu Ennis. Pas qu'il le ferait vraiment avec d'autres que ces trois là. La voix de son compagnon s'éleva, rassurante. Il rouvrit ses paupières. Il aimerait avoir sa confiance.

Sûrement qu'avec Briac tout n'était pas encore perdu. Mais Cathleen. L'aimait-elle vraiment ou bien seulement l'image qu'il renvoyait? l'idée du fils qu'elle voulait et non celui qu'il était? Et puis n'avait-elle pas dit à sa petite sœur, les yeux dans les yeux, qu'elle n'avait jamais été capable de l'aimer. Cette révélation datait d'un mois tout juste et maintenant... il ferma a nouveau les yeux, se concentrant sur la voix et les mots de l'homme qu'il aimait.

Pas sa faute. Les mots se répétaient en écho. .. il n'avait pas choisi en même temps. Ça s'était imposé à lui. Il avait mis du temps mais il avait du se rendre à l'évidence, il ne regardait jamais les jeunes femmes autrement que sous un prisme amical, alors que les hommes de son âge lui faisait un tout autre effet. Il eut un très léger hochement de tête. Il était certainement trop perdu pour plus de toute façon.

- "Je ne suis pas certain qu'elle me reparle un jour." Souffla-t-il en reprenant pied, et par la même, conscience qu'Owen devait composer aussi avec son histoire familiale compliquée. Ses yeux tombèrent sur leurs mains entremêlées, le plus âgé imprimant une pression douce à laquelle il répondit en serrant un peu plus fort. Comme pour se raccrocher, ne pas tomber. Il releva ensuite la tête et ses prunelles noisettes rencontrèrent les bleues de son aîné. Il avait raison, il n'était pas tout seul. Ça allait être douloureux de traverser ça mais... il du arrêter là toute trace de réflexion ou d'analyse. Les yeux de Domhall se fermèrent alors qu'il se laissait embrasser. Il serra encore la main d'Owen et sa main libre se porta à la nuque de son amant, la pulpe de ses doigts se perdant dans les mèches de cheveux qui venaient jusque là.

L'originaire du Donegal perdit la notion du temps. Oh, il ne s'était pas passé plus de quelques secondes, peut être une minute. Guère plus. Un laps de temps suffisant pour que ses émotions reprennent un niveau acceptable, qu'il soit en mesure de les gérer suffisamment pour avoir une pensée cohérente. Ou presque. Plus cohérente que quand il était en proie à sa détresse, en pleur. Certains dirait qu'il ne lui fallait pas grand chose. Le soutien de son compagnon était bien plus que ça. Beaucoup plus.

- "Merci." Dit-il alors que leurs lèvres se séparaient. Le jeune irlandais hésita, se blottir dans ses bras ou bien rebondir sur quelque chose qui le taraudait depuis décembre. Parce que s'il avait maladroitement commencé son résumé de son après-midi ainsi, il savait que ce n'était pas que pur hasard. Domhall se recula doucement, sans rompre le contact de leurs mains liées. La main qui jouait avec ses cheveux clairs, elle, se déplace jusqu'au poignet du corcagien.

- "Je ne me suis pas rendu compte à quel point c'était dur pour toi. Avec ta mère." Il inspira, il n'était aussi fort que son petit-ami pour faire parler les autres. "Pourtant je le sais." Son regard se chargea d'excuses. Il n'osait pas formuler la suite de sa pensée. Il ne l'avait jamais osé d'ailleurs. Le sujet de la mère biologique de son amoureux était particulièrement sensible. L'étudiant en avait conscience depuis qu'il avait connaissance de cette histoire, il ne comprenait à quel point qu'au fur et à mesure que leur couple évoluait.

Lorsque Domhall mit fin à leur baiser et le remercia, Owen lui répondit par un sourire amoureux. Il sentait bien avec lui, il l’aimait plus que tout et il ne laisserait pas leurs parents respectifs gacher leur relation. Dom avait l’air de se sentir mieux, le bibliothécaire était également bien plus détendu. La tension était redescendue, l’atmosphère qui régnait dans la pièce devenait moins pesante, plus légère. Enfin… c’était jusqu’à ce que le cadet aborde le sujet Heaven Grey. Owen sentit à son tour une boule se former au fond de sa gorge. Angoisse, tristesse et colère revanaient au galop, mais le contact de leurs mains toujours liées l’aidait à ne pas flancher. Il ne voulait pas en parler, c’était trop difficile. Mais il le devait. Il venait de faire subir un interrogatoire à son compagnon concernant sa mère à lui, il ne pouvait pas se défiler face à ce sujet. Il devait des explications à Domhall. Et des excuses. Mais comment ? Par quel bout commencer ? Owen se mordit la lèvre inférieure.

- Je suis désolé… pour t’avoir dit l’autre jour que tu ne pouvais pas comprendre. S’excuser, c’était la première chose à faire. Mais c’est juste que… il baissa la tête, fixant le sol entre ses deux pieds. Il pouvait le faire, il allait y arriver. Un peu de courage que diable ! Tu comprends, ma mère, ma vraie mère, je ne l’ai pas vraiment connue et je… ses yeux commençaient à redevenir luisants. Il se redressa, regardant à présent Dom dans les yeux. J’ai toujours eu une sensation de manque... Owen fit une courte pause, hésitant. Et de culpabilité.

Tout d’abord un vide. Cela le hantait depuis sa petite enfance. Depuis qu’il avait prit conscience que Heaven n’était pas celle qu’il croyait. Et puis les paroles de sa mère, que son père lui avait rapporté « […] abandonné […] pas prête […] une erreur […] ». Oh il l’avait bien compris que c’était lui le problème. Que s’il n’était pas né sa famille n’aurait pas été divisée. Il était le centre du problème, lui, ce bébé dont sa mère inconnue ne voulait pas s’occuper. Owen referma sa main libre en poing - main qu’il avait retirée du visage de Domhall lorsque ce dernier s’était reculé - et le porta à sa bouche pour le mordre. Il ferma les yeux. Des larmes commençaient à couler le long de ses joues. Des souvenirs bien trop douloureux lui revenaient en mémoire. Au bout de quelques secondes, peut-être une longue minute, il inspira un grand coup, se redressa et trouva le regard de son compagnon. Quitte à y être, autant en finir !

- Elle nous as abandonné, par ma faute. Parce qu’elle ne voulait pas d’un enfant à s’occuper et… si j’étais pas né… ma famille serait encore unie. Il avait dit cela d’une voix tremblotante. Alors, le fait qu’on soit de nouveau… divisés, parce que je ne suis pas le fils qu’ils espéraient… Owen craqua. Il ne retint plus aucune larme. Il se laissa aller au gré de ses émotions. Il en avait marre, était épuisé de sans cesse devoir les contrôler. Il devait les laisser s’exprimer une bonne fois pour toute.

Au moment même où sa phrase quittait ses lèvres, Domhall se dit qu'il n'aurait pas dû. L'après-midi avait été difficile pour lui, ce début de soirée compliqué pour tous les deux. Et il en remettait une couche en cherchant à le questionner. Mais ça le travaillait de plus en plus ces dernières semaines. Rester avec ces sous-entendus... Il ne voulait pas que cela leur nuise. Il l'aimait trop et avait trop besoin de lui. Et inversement. Car ce qu'il entendait n'était pas facile. Une blessure profonde, ancienne. Il serra sa main et surtout, lui laissa le temps. Pas qu'il n'eût pas envie de réagir, de parler, de tenter de le réconforter. Mais il sentait que ce n'était pas le moment. Il se contenta juste de prendre sa deuxième main quand son compagnon eut finit d'en mordre le poing, pour en caresser doucement le dos de son pouce. Les larmes sur le visage du corcagien menacèrent de faire à nouveau couler les siennes mais il parvient à les contenir, il devait tenir. L'aîné craquait à son tour, finissant de dire ce qu'il gardait depuis si longtemps verrouillé au fond de lui. L’originaire de Letterkenny ne put que l'attirer doucement contre lui dans une étreinte pour qu'il se laisse aller à ses pleurs. Rien que ça lui ferait du bien. Et puis, quand son petit-ami fut calmé. Qu'il le sentit prêt à entendre ce qu'il allait lui dire, il parla doucement, presque en chuchotant.

- "Tu n'étais qu'un bébé Owen. Ce n'est pas de ta faute. Ni à l'époque ni maintenant." Il laissa quelques secondes passer. Difficile de savoir jusqu'où il pouvait laisser aller son raisonnement. Il inspira. Son beau-père lui avait semblé quelqu'un d'assez ouvert d'esprit. Sa belle-mère... Il fallait lui laisser du temps. Bien sûr il avait été en colère de sa réaction mais... Il avait aussi vu sa peine. "C'est vraiment ce qu'ils t'ont dit? Que tu étais la cause de son départ? Ou c'est ce que tu as compris?" Leurs deux mères avaient eu des projets, des projections qui ne se réaliseraient pas. C’était bizarrement plus simple de s'en rendre compte quand il devait analyser les failles de son amant plutôt que de vivre les siennes.

- "Si tu n'étais pas né, ton père n'aurait pas un fils qui le rend fier. Ça se voit tu sais, quand il te regarde. Et puis, je ne t'aurais pas connu. J'en serais encore à me plier à ce qu'on me demande. Et puis Diarmuid et Ennis... Si tu n'avais as été là... Je préfère ne pas y penser." Son frère se seraient enfoncé dans son mal-être et sa petite sœur aurait certainement subit une douloureuse agression. "Tu es quelqu'un de formidable Owen. Tes parents le savent et t'aiment. Moi aussi." Domhall cherchait ses mots. Ce n'était pas évident.

- "Tu as déjà cherché à la rencontrer. Ta mère biologique? Pour avoir sa version à elle?" Il inspira profondément, tenant toujours le plus âgé dans ses bras, accompagnant ses paroles de caresses de réconfort dans son dos. Le châtain ferma les yeux et posa sa joue contre le crâne de son conjoint. Ils étaient le pilier l'un de l'autre. Leurs situations familiales peu évidentes les fragilisent chacun de leur côté. Sans toujours comprendre exactement ce que vivait l'autre ils pouvaient toutefois comprendre les sentiments qui les traversaient. Mais sur ce coup-ci, l'abandon. Dom se sentait démuni. "Si tu veux je viendrais avec toi. Ou bien je t'attendrai non loin de l'endroit où tu la retrouveras. Si c'est ce que tu veux. Quoique tu fasses je suis là." Il sourit doucement avant de déposer un baiser dans ses cheveux.

- "On va prendre les choses une par une. Dans l'ordre. Un problème à la fois." Le sourire fut maintenant neveux. La question était de savoir lequel allait demander à être prioritaire. Sa mère? Son père? La mère biologique d'Owen? Ou bien celle qui l'avait élevé? Beaucoup d'inconnues. Et peut être qu'il en oubliait. Il en oubliait certainement. Ce n'était pas comme ci tout s'accumulait au fur et à mesure.

Lorsque Domhall l’invita à venir se lover dans ses bras, Owen ne se fit pas prier. Tandis que son compagnon parlait, les larmes ruisselants sur son visages se tarissaient. Owen l’écoutait attentivement sans jamais l’interrompre. Ses paroles étaient justes, il le savait même s’il avait du mal à s’en convaincre. Ce n’était pas sa faute et ils avaient besoin de lui tout comme il avait besoin d’eux. Mais si ses paroles étaient récomfortantes, rassurantes, cela n’empêcha pas Owen de frissonner à l’idée de rencontrer sa mère biologique. Trop tôt. Il n’en aurait jamais le courage, du moins ne l’avait-il pas pour le moment. Une fois le discours de Domhall terminé, Owen se redressa et inspira profondément

- C’est ce qu’il m’a dit, mon père, donna-t-il comme réponse à sa première question. Sa voix était chevrotante bien qu’il tentait de parler posémment. Je… je ne sais pas si je serai capable d’aller à sa rencontre. Je sais pas si je veux… Pas pour le moment.

Même si ses capacités de construire un raisonnement cohérent étaient biaisées par son état émotionel du moment, il savait qu’il ne pourrait pas gérer autant de problèmes à la fois. Il y a avait d’abord sa mère, adoptive. Et puis les parents de Domhall et cette histoire de mariage. Alors sa génitrice attendrait encore un peu avant de rencontrer son fils. Après tout, il avait très bien vécu sans la connaître depuis toutes ces années. Il n’était plus à un mois près.

- Oui, un problème à la fois. Ton père, c’est le plus urgent, parvint-il à articuler de façon bien plus claire que ses phrases précédentes.

Se détachant encore un peu plus des bras de Domhall sans toutefois rompre le contact de leurs mains, il s’était encore d’avantage redressé et ses larmes avaient séché. Il fuyait son propre problème, il en était conscient. C’était bien plus facile de se concentrer sur ceux des autres. Fixant les prunelles noisettes de son bien-aimé, il ajouta dans un souffle un « Merci, pour tout. Je t’aime tellement… » tout en laissant sa tête se poser contre l’épaule du cadet. Dom ne se rendait peut être pas compte d’à quel point Owen ne serait rien sans lui. De tout ce qu’il lui apportait. Ils avaient définitivement besoin l’un de l’autre.

Il avait répondu au frisson de son compagnon en le serrant contre lui. Et Domhall avait fait de même avec sa main lorsqu'il avait confirmé que c'était bien son père qui avait dit que sa mère biologique était parti du fait de sa naissance. Le plus jeune avait légèrement froncé les sourcils. Pour lui, il manquait un élément, une pièce au puzzle. Il devait y avoir plus non? Que la naissance d'Owen ait été un déclencheur... mais l'unique raison? L'étudiant garda toutefois ça ce raisonnement pour lui. Ils verraient plus tard.

- "Quand tu voudras. Juste je serais là." Lui assura-t-il. Ca ne changerait rien. Demain, dans trois mois ou dans un an, plus tard encore s'il le fallait. A vrai dire ça serait le plus âgé qui sirait comment il voulait aborder la chose. Tout comme ça allait être à lui de gérer avec son père. Meme si son conjoint serait là. Mais il lui restait un gros point d'interrogation. Son père était parti en mission pour Gringotts et généralement il y en avait pour plusieurs jours. A moins que Cathleen ne lait contacté expressément, impossible de dire quand il serait au courant.

- "Oui... Je ne sais juste pas si je prends les devants ou si j'attends." Il aurait bien demandé son avis à son grand frère, mais il n'était pas là quand il était rentré. Il devait avoir quelque chose à faire puisqu'il travaillait de matin, le Réveil? Un autre projet? Il ne se laissaient pas spécifiquement leurs plannings respectifs. Et Domhall soupçonnait aussi que son aîné ne voit quelqu'un, vraiment voir quelqu'un. Ce qui ne pouvait être que bon signe, cela signifiat qu'il réussissait à reprendre un peu de stabilité.

Ses yeux se perdirent dans ceux du corcagien, son cœur manquant un battement quand celui-ci lui souffla quelques mots. Et quels mots! De la phrase il n'en avait assimilés que trois. Ça lui faisait ça à chaque fois. Cette sensation que son corps arrêtait de répondre à ses propres besoins le temps de bien intégrer ce que les oreilles avaient fait parvenir au cerveau. Même si Owen était le plus démonstratif dans leur couple - verbalement et physiquement - ce n'était pas quelque chose qu'il disait si souvent. Lui en était incapable. Il utilisait des biais détournés, des marques d'attention, pouvait aussi se montrer dépensier. Mais jamais il n'avait réussit à conjuguer ainsi aimer au présent. Pourtant il aimerait. Il aimerait pouvoir le lui dire et pas seulement lui faire comprendre. Il aimerait ne pas se sentir prisonnier de ce qu'il avait intégré depuis l'enfance. Il inspira profondément en posant sa tête conte celle de son amant, ferma les yeux. Plus tard. Plus tard il aurait le temps d'y penser.

Owen hocha la tête lorsque Domhall lui assura qu’il serait avec lui, là pour lui lorsqu’il déciderait de partir à la rencontre de sa mère biologique. Même s’il ne savait pas encore s’il voudrait qu’il l’accompagne, il n’avait pas les pensées assez claires à cet instant pour le savoir, cela le rassurait. Mais là n’était pas le plus urgent. Briac O’Belt, c’était tout d’abord de lui qu’il fallait s’occuper.

- Je pense qu’ON devrait prendre l’initiative. Il avait volontairement accentuer le “on” pour, encore une fois, lui montrer son soutien, lui signifier qu’il n’était pas seul, qu’ils règleraient ce problème ensemble, comme tous les autres passés et à venir. Il vaudrait mieux qu’il le sache de ta bouche, que tu lui expliques, toi, plutôt que de celle de ta mère… tu ne crois pas ?

Owen fit une pause, réfléchissant à ce qu’il venait de dire. Oui c’était le mieux. Cathleen O’Belt serait capable d’en faire un drama, il était préférable que cette révélation soir faite posémment, par le principal concerné, avec les explications nécessaires. Pour l’adoucir. Serrant d’avantage la main de son compagnon et laissant son regard se perdre dans les yeux noisettes de son amoureux, Owen lui adressa un remerciement des plus sincères accompagné de mots doux. Ils ne se le disaient pas souvent, c’était sorti tout seul. Tête posée contre l’épaule du plus jeune, il savourait ce contact bien moins anodin qu’il n’y paraissait et ferma ses paupières lorsqu’il sentit la tête de Domhall se poser à son tour contre la sienne. Tout ce qui avait dit depuis son arrivée à l’appartement tournait en boucle dans sa tête. Du mariage forcé à ses propres aveux, en passant par le coming out non voulu de Domhall auprès de Cathleen O’Belt et la réaction de cette dernière, aucun élément n’était mis de côté. Tant de problèmes qu’ils devraient surmonter, résoudre. Mais ils y arriveraient, Owen était confiant.

Fin du RP pour moi, merci pour cet énième moment partagé ! Hâte de la suite

"On". Owen venait de dire "on". Ça ne devrait pas l'étonner n'est-ce pas? Mais ça lui faisait du bien de l'entendre. Ensemble. Surtout à l'idée évoquée de lui, contacter son père en premier. Son père parti quelque part il ne savait où dans les îles britanniques. Il frissonna. La pensée lui flanquait la frousse. Mais son compagnon avait raison. Quitte à affronter son père, autant éviter autant que possible qu'il entende d'abord la version de Cathleen plutôt que la sienne.

- "Tu as certainement raison." Il inspira et expira profondément avant d'ajouter. "Je vais lui écrire. J'espère juste que Falcere le trouvera avant... qu'il rentre ou que ma mère le contacte." Il voulait bien prier des dieux moldus s'il le fallait. Impossible d'envoyer Muffin sans sa localisation exacte de toute façon. Prendre la décision lui permettait d'avoir un petit objectif à court terme. Ça n'enlève rien à sa peur bien entendu. Mais au moins avait-il une idée de quoi faire.

La tête posée sur celle du plus âgé, les yeux clos, Domhall essayait de faire du tri dans le déroulement de cet après-midi. S'il était en mesure de comprendre que sa mère avait été choquée, elle qui ne s'était jamais caché de son rejet des homosexuels, il avait espéré que le lien filial puisse adoucir ses propos. Une douce illusion. Mais il ne voulait pas lui annoncer ainsi au départ. Il soupira tout en nichant son nez dans les cheveux d'Owen. Il s'imprégna de son odeur. Ils avaient tant de choses à éclaircir, à résoudre. Domhall avait du mal a rester confiant, même s'il se montrait aussi fort que possible l'accumulation de soucis variés lui donnait l'impression qu'ils n'y arriveraient pas. Et pourtant, il devait s'accrocher à la pensée contraire. Tous les deux, épaules par Diarmuid et Ennis, par leurs amis, ils s'en sortiraient.

Merci à toi pour ce RP