Mardi 8 Janvier
Au alentour de 00h30
@Owen Locke

Durant les vacances de Noël, Elfie avait pu voir son père deux jours. Comme d’habitude, s’était un moment fort émotionnellement, qu’Elfie avait du mal à gérer. Pouvoir voir son père, mais devoir rester cacher, ne pas sortir avec lui faire une balade dehors, ou aller s’entraîner sur des balais lui manquait énormément. Sans parler de la déchirure qu’elle avait à chaque fois, au moment de la séparation, sans vraiment savoir la prochaine fois qu’ils pourront se revoir. Il essayait de passer à chaque vacances, mais c’était toujours tendu, et ça se sentait. La peur d’être surpris, d’être considéré comme complice, était assez pesante lors des retrouvailles.

Elfie le savait, si son père, se retrouvait de nouveau enfermé, elle se sentirait coupable. Elle détestait, le voir, sans pouvoir l’aider, à retrouver une vie normale. Elle se sentait inutile, son seul désir, était que James rentre à la maison pour de bon, définitivement, mais elle était incapable de dire quoi que ce soit pour arranger tout ça. Comme chaque fois qu’elle le voyait, pour les jours à venir, elle se sentait faible, une faiblesse, qui lui montrait, qu’elle ne pourrait jamais protéger quelqu’un dans le futur. Les seuls sorts qu’elle savait lancer, étaient ceux appris lors de ses premières années a Poudlard, avant qu’elle abandonne, et ne fasse plus rien pour s’améliorer. Mais les sorts de l’école ne lui plaisait pas, elle voulait en apprendre plus, elle voulait trouver un sort, permettant de libérer son père, de son escapade quotidienne.

Elle était allongée dans son lit, sans réussir à dormir, y pensant, sans pause. Cela faisait seulement quelques jours qu’elle était revenue a Poudlard, et tout lui rappelait son paternel. Elle savait que ce sentiment allait lui passer, le temps qu’elle arrive a relativiser, et a penser à autre chose, jusqu’à la prochaine retrouvaille. Mais ce soir, était compliqué, de voir les joueurs de quidditch reprendre de l’activité sans elle, était le plus sûr, et ne lui permettait pas de se changer les idées.

Prise d’une pulsion folle, Elfie s’était levé de son lit, avant descendu les quelques étages, séparant la salle commune de gryffondor, et la bibliothèque. Arrivée a l’intérieur de la pièce, presque inconnue pour la gryffondor, pour le peu de fois qu’elle y avait posée les pieds, elle s’avança, jusqu’à trouver la porte de la réserve. Après un regard en arrière, pour voir si le bibliothécaire ou un professeur n’était pas dans les parages, elle y entra. Pour elle, c’était certain, si elle voulait trouver des infos, sur un sortilège qui lui permettrait de réaliser son rêve, il devait obligatoirement se retrouver dans la réserve. Malgré ses nombreuses bêtises et escapades nocturnes, elle n’y avait jamais mit les pieds. Sans attendre plus longtemps, elle se dépêcha de commencer à fouiller.

Oups, j’ai un tout petit peu de retard le titre peut être changer!

Soir de ronde pour Owen. Il avait emménagé il y a quelques jours dans l’appartement de Domhall et Diarmuid à Dublin mais il ne pouvait pas y dormir tous les soirs. Un jour ou deux par semaine il se devait de rester dormir au château pour surveiller les élèves et les dissuader de braver le couvre-feu. Enfin c’était la théorie. En pratique il ne les dissuadait pas mais ramenait plutôt les quelques inconscients dans leurs dortoirs. Et cette nuit là ne fit pas exception.

Alors que le bibliothécaire dormait paisiblement depuis une bonne heure maintenant dans la pièce attenante à la bibliothèque, il fut réveillé par le bruit caractéristique de quelqu’un tentant de rentrer dans la réserve. Un sortilège avait en effet mis en place pour le prévenir si une quelconque personne passait le cordon qui séparait les rayonnage en libre accès aux étagères interdites. Se levant d’un bond, il se prit la direction de celles-ci sur la ppinte des pieds, baguette en main et éclairée pour mieux y voir. Entendant du bruit dans un rayonnage non loin de l’entrée, il y alla à pas feutrés dans le but de surprendre le potentiel délinquant. Lorsqu’il apperçu la silhouette en question, il s’éclaircit la voix et l’interpella.

- Vous avez besoin d’aide miss ?

De là où il était il ne parvenait pas à distinguer correctement l’élève - puisqu’à en juger par sa taille cela ne pouvait être un adulte - mais pouvait y reconnaître aisément une jeune fille, de part sa chevelure.

- Votre nom s’il vous plaît. Et… je peux savoir ce que vous faites ici en plein milieu de la nuit ?

@Elfie Chassin

Toujours en train de fouiller dans les étagères pour trouver un livre qui lui convenait, Elfie ne remarqua pas que quelqu’un s’était approché. Elle était trop concentrée à essayer de déchiffrer les titres des livres, pour laisser une oreille attentive contrôler tous bruits suspects. Elle remarqua la présence du bibliothécaire seulement quand il prit la parole. Elle se tourna dans sa direction, pour être sûr que ce soit bien lui. *Merde* Ce faire chopper au tout début des recherches, c’était pas de chances, il aurait pu débarquer à la fin, au moins la gryffondor aurait pu se documenter un peu. Elfie étant Elfie, elle ne tarda pas à répondre à ses premières paroles. « Si vous proposez, je veux bien un peu d’aide, c’est tellement grand! » En espérant qu’il le prenne bien et qu’il ne s’énerve pas tout de suite. De son air nonchalant, elle s’avança vers le point de lumière et du bibliothécaire.

Elle se positionna, de sorte à ce que l’adulte la reconnaisse, ça ne servait à rien d’essayer de se cacher, il n’y avait pas de sortie de secours, pour s’enfuir avant qu’il ne puisse voir son visage. Sachant qu’il allait la reconnaître - pas qu’elle se prenne pour quelqu’un de connu, mais vu les derniers événements, c’était assez logique - Elfie n’avait donc pas la possibilité de donner un faux nom pour tenter de sortir sans conséquences de cette sortie nocturne. Après un soupir de désespoir, à doser, elle est juste contrarié de ne pas pouvoir continuer tranquillement ce qu’elle avait commencer à entreprendre, Elfie prit la parole pour lui répondre. « Aaron Davies, première année, Poufsouffle, je suis ici pour manger des gnomes au poivre » C’était certains, elle ne pouvait pas se comporter de sortes à diminuer les conséquences de ses actes. Elle était toujours obligé d’en rajouter, en prenant les autres pour des imbeciles. C’était certes fait exprès, mais jamais réfléchi d’avance.

L’insolence de la jeune fille fit sourire le bibliothécaire. Elle était culotée ! En temps normal Owen aurait prit un air strict, l’aurait remise à sa place comme il se doit, mais il était fatigué et n’avait pas le courage de s’énerver. Surtout lorsqu’elle s’approcha et qu’il pu voir son visage, reconnaissant alors aisément l’ancienne joueuse de Quiddicth des Griffes Ardentes, renvoyée de son équipe pour mauvaise conduite. Il savait que la punir serait une perte de temps et s’avèrerait inutile, inefficace. Il prit alors le parti d’entrer dans son jeu. Après tout, si elle venait ici la nuit c’est bien qu’elle devait avoir une raison et qui n’était certainement pas de manger des gnomes au poivre ou une quelconque autre confiserie.

- Avec plaisir bien entendu, que cherchez-vous miss Chassin ? Il avait accentué son nom de famille pour bien lui faire comprendre qu’il l’avait reconnue. Si vous avez des gnomes au poivre pourriez-vous m’en donner un ? J’ai un petit creux… ajouta-t-il d’un air malicieux. Bon, plus sérieusement… je suppose que vous avez une bonne raison pour venir ici. Un livre en particulier vous intéresse ?

Il était prêt à aller le lui chercher selon duquel il s’agissait, mais avant toute chose il voulait connaître le but de sa venue. Depuis le dernier match de Quidditch elle avait l’air vraiment perdue et enchaînait les bêtises, il le savait par ses collègues. Mais il était persuadé que ces derniers ne s’y prenaient pas de la bonne manière avec elle. La punir ne faisait qu’aggraver les choses, entrenenait sa colère et l’incitait à désobéir d’avantage. Il fallait aller dans son sens, savoir ce qui la poussait à agir de la sorte pour pouvoir ainsi tenter de la raisonner, trouver des solutions efficaces pour ne plus qu’elle enfreigne le règlement. C’est comme cela qu’Owen voyait les choses.

S’attendant à un discours habituel massants des adultes qui se trouvaient devant un écart de conduite, Elfie leva un sourcil face à la réaction du bibliothécaire. *Sérieusement?* Ça n’était pas net, même bizarre. Pourquoi il ne réagissait pas comme les autres? La cinquième année, bien qu’au fond heureuse de ne pas se prendre un sermon, ne savait pas comment réagir face à l’adulte. C’était si simple les autres fois, partir à la confrontation était quelque chose qu’appréciait la gryffondor, si on enlevait les conséquences derrières. Mais cette fois-ci, il n’était pas possible de contester, ce qui laissa Elfie perplexe quelques secondes, avant de se déplacer de trois pas, décroisant les bras, le temps de réfléchir.

Elfie ne savait pas vraiment qu’elle était ce sentiment étrange qui la traversait. Elle qui était novice en décryptage d’émotions, surtout face aux siennes, n’étaient pas sûr que ça était de la méfiance. En effet, elle se méfiait des intentions Mister Locke, pourquoi allait-il dans son sens? Il était trop sympas, ou alors il attendait le bon moment pour lui tomber dessus? Tout n’était pas clair, mais il fallait agir. Rester niaise devant lui n’était en tout cas pas la solution.

Toujours fixes sur son objectif, elle se décida, à tester l’adulte, tout en s’approchant de son but. Elle voulait voir jusqu’où il irait, son aide ne serait pas de refus en plus, dans le noir avec plein de rangée inconnue, il était difficile de trouver son bonheur. « Je cherche un livre avec des sorts puissants, qu’on apprend pas en cours, c’est possible pour vous? » n’étant pas sur des intentions de l’adulte, Elfie avait prit un ton de défi, visant à ce que le bibliothécaire y soit poussé, si il n’avait pas vraiment prévu de l’aider. La cinquième année voulait savoir ce qu’il avait derrière la tête, elle aviserait d’une réaction de secours en fonction de la suite.

Lorsqu’Owen lui proposa son aide, la gryffondor resta plantée devant lui. Elle semblait être perplexe. Il la comprenait. Il n’était pas habituel pour les adultes de ne pas punir les élèves enfreignant le règlement. Il s’étonnait lui-même sur le coup là alors il se doutait bien que la surprise et la méfiance devait être de mise chez l’ancienne joueuse de Quidditch. Mais elle ne se dégonfla visiblement pas, répondant par l’interrogative sur un ton de défi. De sorts puissants. Etait-ce vraiment ceci qu’elle était venue chercher ? Ou venait-elle de l’inventer juste pour voir sa réaction ? L’une comme l’autre des deux options étaient très probables. Mais si elle souhaitait vraiment avoir accès à un livre traitant de ceci, elle devrait lui en fournir la raison.

- Tout dépend… pourquoi en avez-vous besoin ? Si c’est pour faire du mal à vos camarades je doute de pouvoir vous être utile. il lui avait répondu sur le même ton qu’elle avait posé sa question.

En attendant sa réponse, Owen s’adossa contre l’étagère à sa droite et fit venir à lui par un simple Accio une lanterne qu’il alluma. Cela serait plus efficace que leurs Lumos et resterait plus discret que d’allumer l’entièreté de la bibliothèque. Il tentait également de se remémorer où pouvaient bien être ces fameux ouvrages sur sortilèges puissants. Cela faisait un bout de temps qu’il n’avait pas eu à mettre les pieds dans la réserve.

Apparemment le bibliothécaire attendait un peu plus de détails pour lui fournir le livre. Ça pouvait paraître logique, pour éviter que cela soit utiliser à mauvais escient. Elfie était un peu embêtée, elle voulait vraiment le livre, mais n’était certainement pas prête à dévoiler son plan entier. Elle hésitait, se demandant si Mister Locke ne cherchait pas plus de détails pour arrêter la cinquième année et mieux la punir par la suite, ou faire remonter ses intentions. Dans tous les cas, il fallait rester vague, Elfie ne connaissait pas très bien l’adulte, l’étude des moldus n’étant pas dans sa filière et n’étant pas friande des tours à la bibliothèque, ils s’étaient rarement croisés. Elle ne pouvait pas lui faire confiance dès maintenant. « Ça vous concerne pas, vous n’avez pas besoin de savoir » elle avait parlé sans être vraiment sur d’elle.

Après un soupire, montrant son agacement vers l’adulte, elle se décida à en dire un peu plus. Elle n’obtiendrait rien si elle n’allait pas dans le sens du bibliothécaire. Le regardant posé contre une étagère et allumer une lampe torche, elle se décida, il ne l’avait pas allumé pour rien, si il cherchait juste des infos, l’éclairage de leurs baguettes suffisaient amplement. Après avoir éteint sa baguette, elle ajouta une précision, espérant que cela suffise. « Pour connaître un sort assez puissant permettant de se défendre de n’importe qui. » après une légère pause, pour observer la réaction qu’allait avoir l’adulte, elle continua de son ton désagréable et nonchalant. « Ça vous suffit j’espère? Parce que j’ai rien d’autres à dire » Si il ne voulait pas aller lui chercher le livre malgré sa petite confidence, elle abandonnerait pour ce soir et y retournerait un soir ou il n’était pas de garde, pour se débrouiller par elle même. Ça ne servait à rien de prendre trop de risque pour peut-être rien au final, et hors de question de parler de son père a quelqu’un qu’elle ne connaissait pas bien.

Ça ne le concerne pas ? Comment ça ? Bien sûr que si ça le concernait ! IL était bibliothécaire, IL s’occupait de la réserve, donc oui les lectures des élèves le concernaient, d’autant plus lorsque ceux-ci y pénétraient de nuit par effraction. Owen fronça les sourcils. Elfie filait du mauvais coton et si elle ne voulait être renvoyée sur le champ dans son dortoir avec une punition à la clé elle ferait mieux de changer d’attitude. Mais alors qu’il allumait les lampes et s’apprêtait à reprendre la jeune fille sur sa conduite, elle se décida à lui apporter d’avantage d’informations. Le ton employé et son attitude était pour le moins détestable mais elle semblait vraiment en avoir besoin de ce livre. Owen se doutait bien que ses raisons étaient bien plus profondes que simplement pouvoir défendre n’importe qui, plus personnelles et il voulait en savoir d’avantage. Il se munit alors de la lampe, tendit la deuxième à la gryffondor et l’intima d’un signe de tête à le suivre.

Tandis qu’ils s’enfonçaient dans les rayonnages de la réserve, le bibliothécaire continua son investigation sous forme d’interrogatoire.

- Quand vous dites n’importe qui… vous le pensez vraiment ? Ou avez vous une idée, une personne plus précise en tête ? C’était vraiment par simple curiosité. Il ne lui en voudrait pas si elle ne répondait pas à sa question.

Au bout de quelques minutes, l’ancien professeur d’étude des moldus se stoppa au milieu d’une allée, déposa sa lampe sur le rebord de l’étagère à sa gauche et laissa ses doigts glisser sur les vieux ouvrages avant d’en retirer un. Il présenta alors le livre à la cinquième année sans pour autant le lui donner.

- C’est bien celui-ci que vous cherchez ? Je veux bien vous le prêter, le temps que vous trouviez votre bonheur mais avant tout… vous me promettez que vos intentions ne sont pas mauvaises et que vous ne l’emploierez pas pour nuire à autrui ? Comprenez bien que vous n’êtes pas censée avoir accès à cet ouvrage et qu’en vous prêtant, je place ma confiance et mon poste entre vos mains. Il avait dit cela tout en lui tendant l’ouvrage, qu’il lâcha après avoir eu la certitude qu’il ne faisait pas une erreur en le lui remettant. J’espère que vous en êtes bien consciente et que vous savez ce que vous faites miss Chassin, ajouta-t-il en regardant la gryffonne dans les yeux.

Elfie espérait qu’elle n’avait pas parlé pour rien, et que le bibliothécaire comptait vraiment l’aider. Sa réaction ne prit pas de temps à arriver, Elfie attrapa la lampe qu’il lui tendit et le suivit à travers les étagères. Elle pu lire quelques titres de lives par-ci par-là, certains avaient l’air vraiment intéressant avec des informations plutôt cool à l’intérieur. Mais c’était un peu abusé de demander plusieurs livres alors qu’elle n’avait normalement pas le droit d’en prendre un seul. Aux paroles curieuses de Mister Locke, Elfie ne repondit pas tout de suite, pour elle, elle en avait déjà dit assez, il n’y avait pas besoin de donner plus de détails. Dans un bruit elle le suivit jusqu’a ce qu’il s’arrête prendre un livre. Il lui demanda si c’était ce qu’elle cherchait. En soit elle n’en avait aucune idée, elle n’avait pas d’idée précise en tête. Mais si on adulte lui avait proposé, c’était sûrement un livre qui répondait aux critères qu’elle lui avait donné, c’est à dire un livre sur des sorts puissants.

Elle comptait ne rien dire, mais si elle voulait partir avec le livre, il fallait qu’elle s’ouvre un peu, pour le rassurer, c’est ce qu’elle fit, dans un premier temps de manière peu précise. « Non, c’est pas pour Poudlard de toute façon » ici, il fallait comprendre qu’elle ne l’utiliserait pas sur un élève ou un professeur, mais évidemment si un sorcier malveillant se montrait, elle n’hésiterait pas. Pour être sûr d’être laissé tranquille, et pouvoir continuer son chemin, elle précisa encore plus, répondant ainsi à la première question de l’adulte. « C’est pour ceux qui ont enfermé mon père, et qui le cherchent. C’est juste par précaution, pour pas que je reste à rien faire si un moment ça arrive. » le ça désignait le moment où son père pourrait être retrouvé et ramener à la prison, si elle se trouvait à côté, elle ne voulait pas regarder la scène sans se bouger. Apprendre un sort puissant lui servait de garder bonne conscience, même si elle n’arriverait sûrement pas à lancer le sort au final. Elle avait misé sur le bibliothécaire, jamais elle n’aurait parlé de ce sujet avec n’importe qui, elle venait de placer sa confiance sur l’adulte, comptant sur lui pour ne rien dire. Elle avait prit le livre qu’il lui tendait, elle avait répliquer. Il semblait avoir confiance en elle, elle avait fait autant mais gardant tout de même un peu de méfiance, qu’elle essayait de cacher.

Sa dernière phrase paraissait un peu ridicule, pour Elfie en tout cas, la réponse paraissait évidente. En le regardant, avec un sourire montrant qu’elle s’était un peu ouverte, mais gardant toujours son ton nonchalant et agaçant, elle lui répondit, comme si c’était une évidence. « De toute façon je sais toujours ce que je fais » le livre posé contre sa poitrine, la lampe dans sa main droite, elle était encore soucieuse, la raison pour laquelle l’adulte ne l’avait pas puni mais l’avait aidé, était toujours un mystère pour elle.

Elle savait ce qu’elle faisait. Il l’espérait bien ! Il avait en revanche tiqué sur la bribe d’histoire qu’elle venait de lui raconter. Son père, enfermé et recherché… une simple précaution.. si jamais ÇA arrive. Que voulait-elle dire par le “ça” ? Qu’ils aient à se battre ? Se défendre ? Mais de qui ? De quoi ? Et pourquoi son père était-il dans une telle situation ? La direction de l’école était-elle au courant ? Tant d’éléments qui restaient sans réponse… Le bibliothécaire hésita à lui poser, hésition qui ne passerait pas innaperçue aux yeux de la plus jeune, mais se ravisa, se disant qu’il pouvait déjà s’estimer heureux qu’elle lui ai livré ce genre d’informations. Il creuserait, mais plus tard. Là n’était pas le moment le plus approprié. Elle avait ce qu’elle désirait, il lui fallait à présent regagner son dortoir. Owen tombait de fatigue. Il invita alors la cinquième année à le suivre, la ramenant vers l’entrée de la bibliothèque. Une fois arrivé devant le comptoir, Owen se mit en travers du chemin, regarda la dénommée Chassin dans les yeux avant de lui demander toujours à voix basse :

- C’est tout ce qu’il vous fallait ? Il ne lui laissa cependant pas le temps de répondre et ajouta, tout en se retournant vers le comptoir, Je vous prie de regagner votre dortoir maintenant, tenez !, Il venait de déposer dans l’une de ses mains un papier signé, une dérogation. Si jamais vous rencontrez quelqu’un d’autre d’ici là, cette personne ne sera peut-être pas aussi clémente que moi. Puis il lui céda le passage. La prochaine fois demandez, ce sera plus simple, ajouta-t-il dans un soupir lorsqu’Elfie passa devant lui.

Après tout, c’est vrai, à quoi bon prendre des risques de se faire punir lorsqu’en demandant simplement et poliment il y avait des chances pour qu’il accepte d’aider les élèves en quêtes de ces ouvrages inaccessibles ?