Petit Archibald, âgé de 4 ans, avait été réveillé par ses parents en cette matinée d'avril, un peu plus tôt que d'habitude. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi sa mère le pressait pour se préparer.

« Allez, on a du monde qui arrive ! Disait-elle. »

La mère d'Archibald, Katheryn, lui donna alors un petit pain au lait et un verre de jus d'orange que l'enfant engloutit : le pain au lait en presque une fois, et le jus alors que son pain se trouvait encore dans sa bouche. Après quelques difficultés à mâcher et avaler sa bouillie, petit Archibald courut en direction de la salle de bain pour faire une toilette rapide. Sa mère vint ensuite lui apporter ses vêtement fraîchement repassés, ils étaient encore tout chauds. Archibald aimait bien la chaleur des vêtements fraîchement repassés. Sa mère l'aida à enfiler son T-shirt qu'il essayait de mettre maladroitement. Puis l'enfant plaça sur son nez ses lunettes. Le pauvre avait déjà des problèmes de vues.

« C'est qui qui vient ? Demanda alors le petit garçon. 
— Ce sont des amis de ton père. Ils ont un fils de ton âge, il sera peut-être là. »

Archibald n'avait pas énormément d'amis à son école moldue. Une partie des garçons se moquait de lui car il avait des lunettes, et la seconde partie trouvait ses jeux étranges. Il fallait dire qu'Archibald connaissait peu les technologies moldues qu'usaient ses camarades et préférait des jeux plus en décalage de ses compères du même âge. Archibald prenait des objets longs en bois en guise de baguette ou créait des breuvages "magiques" à base d'eau de pluie et d'herbes. Disait-on de lui qu'il avait grande imagination, et pourtant l'enfant n'inventait rien. Il ne faisait que jouer à être le héro d'une aventure sorcière, comme dans les récits que lui racontait son père.

Enthousiaste donc de se faire un nouvel ami, Archibald courut dans la cuisine, manquant de glisser sur le carrelage, et se porta volontaire pour dresser la table en compagnie de sa mère. Midi approchait, et les invités ne tarderaient pas à faire leur apparition. Passant les assiettes une à une, petit Archibald les plaça sur la table soigneusement : il les savait fragiles, pour en avoir déjà cassé quelques unes, et savait que la chute d'une assiette provoquait les grondements du père Featherstone, ce qu'il évitait à tout prix. Katheryn Featherstone, plaça autour des assiettes les couverts nécessaires au déjeuner.

Midi. Archibald ne savait pas lire l'heure, mais savait que lorsque les aiguilles pointaient toutes deux vers le haut, il était soit midi, soit minuit. Et vu qu'il faisait jour, le choix n'était pas très compliqué.

« Ils arrivent quand ? Ils sont en retard ! Pesta l'enfant.
— Ils arrivent bientôt, t'en fais pas. Rassura le père. »

C'était bien long ! Le petit Archibald n'était déjà pas très patient. Il fallait dire que les Featherstone n'avaient pas souvent des invités, et encore moins souvent des invités de l'âge d'Archibald. Alors le petit garçon ne voulait attendre de pouvoir se faire un nouvel ami. Mais tandis que le petit Archibald attendait sagement devant la porte que des invités fassent leur entrée, la sonnette de la maison retentit. Tout joyeux, Archibald courut dans la cuisine où ses parents terminaient les derniers préparatifs.

« Ils sont là !!! Cria-t-il. »

Les parents Featherstone se rendirent alors dans le petit hall d'entrée et ouvrirent la porte.

@Diane Turner, et voilà

Ma maman m'avait choisi de beaux vêtements pour aujourd'hui. Elle disait même que j'étais tout mignon habillé de cette salopette. Moi ça m'embêtait qu'elle soit neuve parce que ça voulait dire qu'il ne fallait pas que je la tâche. Mais j'étais obligé de la salir, c'était plus fort que moi et je le savais.

"Pourquoi je dois venir moi aussi ?" demandai-je en soupirant tandis qu'elle agitait sa baguette dans ma direction pour ordonner une dernière fois ma tignasse.

"Tu pourras aller jouer avec leur fils comme ça."

"Mais maman, moi je..." commençai-je à rétourquer.

"Arthur, mon trésor.", me coupa-t-elle en s'agenouillant devant moi, "Imagine toi à sa place. Tu aurais aimé passer une journée entouré d'adultes qui n'auraient eu que des discussions de grands ?"

Je fis "non" de la tête. Elle avait raison, c'était vraiment nul de rester à table sans rien comprendre. Dans ce cas, puisque je ne semblais pas avoir le choix, j'espérais au moins qu'il serait gentil avec moi et qu'on s'amuserait bien ensemble !

Lorsque mes parents annoncèrent que nous pouvions y aller, je sautai de la chaise sur laquelle j'étais assis et me regardai une dernière fois devant le miroir. C'est vrai que j'étais mignon habillé comme ça ! Je passai mes mains sur mon ventre puis sur mes jambes pour enlever de la poussière imaginaire et secouai vivement ma tête. J'aimais pas avoir les cheveux coiffés. Je jetai un dernier coup d'œil à mon reflet : mes boucles tombaient à présent sur mon front et mes oreilles. Voilà, j'étais encore plus mignon maintenant.

Avant de fermer la porte, maman agita une nouvelle fois sa baguette magique et fit apparaître un énorme bouquet de tulipes. Elle se tourna vers moi et me caressa tendrement le visage du bout de son index.

"Retiens bien ça Arthur : il est important de faire plaisir et de toujours être bienveillant avec les autres. Recevoir un sourire et voir les gens heureux est la plus belle chose qui puisse exister."

J'acquiesçai sagement à ce qu'elle me dit et nous nous mîmes en route.

Le trajet, je le passai à observer le sol. Moi aussi je voulais des fleurs ! Finalement, peu avant d'arriver à la maison, je trouvai mon bonheur. Là, juste devant moi il y en avait une toute jaune. On ne voyait qu'elle. J'étais persuadé que c'était une espèce très rare. Tout fier de ma découverte, je l'arrachai à sa terre pour l'emmener avec moi.

Arrivés devant l'entrée, mes parents sonnèrent et la porte s'ouvrit dans la minute.

"Hey Scott ! Comment tu vas ?"

Je ne prêtai aucune attention à la réponse que mon papa reçut et m'approchai du garçon de mon âge.

"Moi c'est Arthur ! Et toi ? Regarde, je t'ai apporté ça." dis-je en lui tendant fièrement le pissenlit que j'avais cueilli en chemin.

La porte s'ouvrit et l'on commença à entrer. Il y avait un homme et une femme, et aussi un enfant du même âge qu'Archibald. Ce dernier se fit d'ailleurs la remarque que leur famille ressemblait beaucoup à la sienne.

« Hey, mon ami ! Ça va et toi ? »

Scott s'avança pour faire une accolade à l'adulte qui entrait. Archibald fut alors accosté par leur fils, qui se présenta et lui tendit un pissenlit. Le petit Archibald fut touché par le cadeau. Regardant les salutations de son père une nouvelle fois, Archibald décida de l'imiter : c'était comme ça que se saluaient les adultes, il se devait de faire la même chose. Il s'avança donc et offrit une accolade à Arthur en tapotant bien sur son épaule.

« Moi, c'est Archibald. Mais tu peux m'appeler Archi. Mes frères, eux, ils m'appellent Archichiant parce qu'ils sont méchants. T'as des frères aussi ? »

Il avait peut-être vraiment la même famille que lui ! Il écouta la réponse d'Arthur puis il saisit le pissenlit et demanda à sa mère :

« Regarde maman, un pissenlit, je peux le mettre dans le vase avec les autres fleurs ? »

Après l'accord donné, Archibald prit la direction de la cuisine, en faisant signe à Arthur de venir. C'était son nouvel ami, c'était décidé, grâce au pissenlit qu'il lui avait offert.

Arrivé devant l'un des vases qui ornaient les fenêtres de la cuisine, Archibald déposa délicatement la fleur dans le vase, aux côtés des autres.

« Regarde, ça c'est toutes les fleurs de ma maman. Puis il commença à les énumérer. Ici, c'est une tulipe, ça c'est un coquelicot, celle-là aussi, ça je crois que c'est une bleuet, et ça... ça j'ai oublié... Ma maman m'a dit que le pissenlit s'appeler comme ça parce qu'il faisait faire pipi au lit... »

Les parents, qui venaient de finir de se saluer, arrivèrent à leur tour dans la cuisine. La mère d'Archibald leur proposa quelque chose à boire, puis se tourna vers les enfants :

« On ne va pas manger tout de suite, vous pouvez aller jouer si vous voulez. Je vous sers un verre de grenadine si vous avez soif. »

C'était parti, la mère Featherstone avait lancé le feu vert pour les jeux, et Archibald ne perdit pas une minute. Il agrippa la manche d'Arthur pour attirer son attention.

« Oh, tu viens ? On va jouer dans la cour ! »

Au lieu de se saisir de mon joli pissenlit comme je m'y attendais, il me prit dans ses bras et me frappa l'épaule. J'avais l'impression qu'il voulait faire comme maman quand j'étais petit après un repas. C'était bizarre mais je ne pouvais pas m'empêcher de sourire, le bras toujours tendu devant moi pour ne pas abîmer ma fleur.

"Non, je suis seul ! Donc tout le monde m'appelle Arthur !"

Archichiant s'empara finalement de mon pissenlit et je le suivis d'un pas joyeux. La tête levée, je regardai avec admiration tout ce qui m'entourait en me retenant de pousser des "wow" et des "ooooh". Il avait une très jolie maison. J'avais de la chance d'être son ami, je pourrai venir souvent.
Il déposa ma fleur dans l'un des vases ce qui eut pour effet de rendre la cuisine tout de suite beaucoup plus belle. Mon pissenlit faisait vraiment toute la différence ! J'avais vraiment eu une très bonne idée en le cueillant.

Je replaçai une mèche de cheveux qui tombait sur mon front en secouant ma tête vers l'arrière et croisai mes mains derrière mon dos lorsqu'il me présenta les fleurs. Je l'écoutai énumérer les noms et hochai la tête comme si je comprenais quelque chose. Il aurait pu me dire n'importe quoi que j'aurais continué d'acquiescer comme je le faisais.

"Ça veut dire que ça se mange ?" J'étais intrigué. Ça faisait longtemps que je n'avais plus fait pipi au lit mais si c'était vrai c'était marrant. J’essaierai peut-être d’en trouver d’autres par terre…

Quand les adultes arrivèrent, je ne leur prêtai aucune attention. Je n’avais même pas soif, je voulais rester avec Archibald.

"Moi j’ai pas soif !" répondis-je alors que mon nouvel ami me demandait d’aller jouer. Il allait d’ailleurs abîmer mon t-shirt en tirant comme il le faisait.

"Oh oui je veux jouer dehors !" m’exclamai-je immédiatement en trépignant d’impatience.

Je le suivis donc dans la fameuse cour, plein d’espoir en imaginant le temps qu’on allait pouvoir passer ensemble. J’espérais que l’on allait bien s’entendre, les autres enfants me trouvaient parfois bizarre et ne voulaient jamais jouer à mes jeux. Ils étaient vraiment nuls de penser ça.
J’observai le sol de la cour, les yeux pétillant de joie, jusqu’à trouver ce que je cherchais ! Sans rien dire, je courus vers la petite branche d’arbre que j’avais repérée et m’en saisis pour la brandir fièrement vers le haut. Je me retournait vers Archibald.

"Tu veux jouer à la gadoue avec moi ?" C’était mon jeu préféré ! On creusait un trou dans la terre, on ajoutait de l’eau et on mélangeait plein de choses dedans en touillant avec le bâton. "Dis oui s’il te plaît, c’est vraiment trop bien !"