Alice marche d’un air innocent dans le couloir. Elle regarde minutieusement les différentes portes, les angles des murs, le sol, les tournants… Tout. Rien ne lui échappe. La jeune fille s’ennuyait un peu alors elle voulait faire un petit tour en ses lieux si familier, car elle les fréquente souvent, mais également si inconnu avec toutes leurs pièces.

La Gryffonne en voit une avec écrit “toilettes abandonnées”. Elle y était déjà venue au paravent pour une jeune fille qui avait crié. La pancarte était plus droite que la dernière fois et la peinture plus vive, quelqu’un l’aurait rénové ? Elle avait vraiment un bon souvenir de sa dernière visite même si c’était il y a un an.

Alice décide d’entré jeté un coup d’œil, elle voulait voir si ça avait changé, après tout, il y aurait sûrement personne dedans et c’est juste une visite accélérée, trois secondes tout au plus se promis t’elle. Elle entrouvre alors la porte et entre doucement.

Le sol grince légèrement, certains endroits en sont même cassé. Les murs sont tous poussiéreux, recouverts de toiles d’araignées. Des taches couvrent la pièce, par-ci, par-là. La plupart de la tuyauterie est cassée. De l’eau tombe du plafond à un endroit, sans même un sceau pour la récupérer. On comprend bien pourquoi ils ne servent plus ! Il n'y a vraiment qu’elle pour décider de faire un tour par là ! Pourtant, elle n’est pas seule.

Qu'est ce que je fais là ? Je sais pas si j'aurai dû venir. Bon après tout, pourquoi pas, si ça peut me permettre de dessiner tranquille. J'aime pas quand les gens me regardent dessiner, ça me met trop de pression, et je déteste la pression. Mais normalement, personne ne viens à cette heure là, de toue façon cet endroit est interdit, alors pourquoi quelqu'un viendrait ?

Je regarde mon dessin. Encore un champignon ? Je crois que ça en devient une habitude...mais après tout, c'est facile à faire, c'est rapide, et des fois c'est bien fait, donc j'aime beaucoup en faire. Là, il est mignon, il est bien fait. J'ai envie de lui faire une câlin ! Bon je peux pas trop, parce qu'après tout, c'est bizarre de voir quelqu'un faire un câlin à son carnet à dessin, donc je me retiens.

Le sol est bien sale, comme à son habitude, mais j'ai trouvé un coin sec, près d'une fenêtre, qui, par chance, n'a pas de carreaux cassés. Il fait bon, pas trop froid, et un silence absolu règne. N'empêche c'est vraiment lugubre, et je me promet de ne jamais passer par là à trois heures du matin. Pour ma bonne conscience, au moins. Et pour ma vie, aussi, parce qu'on sait jamais ce qu'il peut arriver la nuit, dans des toilettes abandonnées, à trois heures du matin, seul, et dans une angoisse absolue. Bah oui, haha, qu'est ce qui pourrait arriver ?

J'entends un bruit, pas de chance. Je range mon carnet à dessin dans ma sacoche à la hâte. Qui est là...? J'espère que ce n'est pas un adulte ou un préfet, ce serait une très mauvaise situation.
Une ombre...elle se détache de l'obscurité, et je vois apparaître une personne dans la lumière de la fenêtre. Une fille, ah génial..au moins ce n'est pas un professeur ! Je ne reconnais pas non plus les préfets, donc elle doit être juste une élève. Elle m'a vu dessiner ?

Je la regarde, sans comprendre pourquoi elle est là. De toute façon, elle doit se demander la même chose, non ?
Je tends l'oreille, je crois avoir entendu quelque chose, mais je suis pas sûr. le bruit recommence, je commence à stresser.

- T'as entendu ?? On a pas le droit d'être là, pas vrai ..?

Je me lève d'un bond, prêt à courir pour sortir des toilettes. Quoique...j'ai pas envie de tomber nez à nez avec l'intru. Mince. Pris au piège. Je me calme, mais j'ai un peu la flemme de me rassoir, tant pis.




Le petit champignon:

La silhouette était celle d’un jeune garçon. La voyant, il semble fermer à la hâte son sac. Pourquoi donc ? Que faisait-il de si intéressant ? La jeune fille hausse les épaules, après tout, s'il ne voulait qu’elle voit rien, pourquoi pas. Elle n’allait pas l’embêter pour ça.

Il était assis près d’une fenêtre. Elle n’avait pas de carreaux cassés, étonnant dans ce lieu, elle regarde autour, toutes les autres en avait, alors ça devait juste être un coup de chance pour la fenêtre. Remarque, elle ne résistera pas trop longtemps non plus.

Soudain, elle entend des bruits de pas. “J’crois pas” Aïe, ce lieu était interdit aux étudiants ! Elle qui s’était promis juste un coup d’œil de trois secondes tout au plus, la voilà dans toute une histoire pas possible ! Juste pour sa curiosité. N’empêche, elle l’avait bien méritée. Si seulement elle était vigilante.

Alice voit le jeune garçon se lever à la hâte et courir vers la porte. Il est fou ou quoi ? Que fait-il, il veut se retrouver nez à nez avec un inconnu ? Merci, mais non merci ! Merci, mais non merci !

La lionne ne voulait pas vraiment se faire prendre, mais il fallait assumer les conséquences, non ? Et puis le garçon pouvait fuir autant qu’il voulait, mais il n’y avait pas d’échappatoire. Il n’y avait plus qu’à espérer que la personne change son chemin, mais voyant la poignée s’abaisser, Alice comprit que c’était impossible.

Oui, c'est bien ça, hein ? J'ai pas rêvé ? Il y a vraiment quelqu'un qui vient ! Panique, panique, panique ! Assume. Assume que t'as pas le droit d'être ici. Mais je l'assume !
Pourtant je n'aurais jamais dû courir vers la porte, c'est ridicule. Si elle s'ouvre, je serai le premier à être pris, le premier à être vu, le premier à être puni. Mais tant pis, si ça peut être une distraction pour que la fille s'enfuit...

La poignée de porte bouge comme si, chaque millimètre plus bas, le temps ralentissait. Une scène au ralenti, n'importe quoi, on est pas au cinéma. Je commence à paniquer, j'ai pas l'habitude de pas respecter les règles, moi !
J'ai plusieurs solutions : foncer, quitte à renverser l'intru. T'as craqué, jamais tu fais ça ! Paniquer et crier, comme ça tu dis que t'es perdu ou que t'échappais à quelqu'un. Tu sais pas mentir, c'est mort. Une seule solution alors : me cacher.

J'ai pile le temps de me jeter en arrière. Mais que faire, maintenant ?
Les cabines de toilettes de donnent une idée. Mais l'odeur...Tu préfères sentir une odeur pas confortable pendant quelques minutes ou écoper d'une punition, à ton avis ? Le choix est vite fait.
J'attrape l'inconnue par la manche, je me précipite dans la cabine la plus proche, et je ferme à clef. La température est vite descendue, j'ai froid.

Mais qu'est ce qu'il m'a pris ?? J'aurai jamais dû faire ça. Si ça se trouve, cette fille est juste pas à l'aise du tout dans une cabine avec un garçon à ses côtés. idiot, idiot, idiot. Sale idiot, qu'est ce que t'as fait ?! J'ai presque envie de pleurer, j'aurai dû réfléchir à ce qu'elle penserai si je faisais ça. Je me déteste.

On est face à face. D'un côté, heureusement. De l'autre, non.
J'essaye de la rassurer en disant à mi-voix :

- Je...Je...je suis vraiment désolé. J'ai pas réfléchi, cette situation doit t'embêter, et je comprends. C'est vraiment pas ouf de se trouver dans une cabine avec un inconnu. Je...excuse moi.

J'entends les pas qui s'éloignent, et la porte claquer derrière la personne qui repart. Stupide, stupide, stupide.
Je sais pas comment elle va réagir, mais si elle me gifle, je l'aurai mérité.





En voilà une !

Elle attend que la porte s'ouvre. Qui serait derrière ? Préfet ? Adulte ? Se feraient-ils punir ? *Voyons Alice, laisse ta curiosité de côté pour le moment !* Elle se demandait ce qui allait arriver quand soudain elle voit le garçon s'agiter. Qu'a-t-il ?

La Gryffonne n'a pas le temps de mettre un terme à ses pensées que le jeune garçon l'attrape vivement par la manche. Alice fut surprise. En même temps que la porte s'ouvrit, une autre se referma, celle de la cabine. Elle regarde autour d'elle à l'étroit *oh non, non*.

Le garçon s'excuse alors de la situation. "c'est bon" Arf, ça ne la gênait pas d'être à deux centimètres de lui, enfin pas dans l'état actuel, il y avait plus grave. Elle voulait de l'aide, elle en avait besoin, mais ne voulait pas demander, pas inspiré de pitié. Après tout, elle pouvait bien se débrouiller.

Elle dit tant bien que mal "pas grave". Sa respiration s'accélère, elle est en train de faire une crise, plus !* La main d'Alice essaye faiblement d'ouvrir la porte, mais elle est verrouillée, elle n'arrive pas. Sa main glisse sur le verrou.

Alice se dit *imagine une grande pièce, une grande pièce, grande, très grande*, d'habitude sa marche, mais pas cette fois-ci visiblement... Plus le choix, il faut en parler à son camarade, elle ne peut pas rester toute seule. Sa respiration s'accélère à grande vitesse, "je....je.......si....s'il.....t" elle était en train de se sentir vraiment mal. Oubliant les formules de politesse elle dit à la hâte "l...la....po...".

En fait c'est frustrant, de pas savoir ce que les gens pensent. Dans cette situation, ça m'aurait été bien utile...Bizarre bizarre, tout ça.
J'ai du mal à réaliser ce qu'il se passe. En une demi heure, je me retrouve coincé dans des toilettes glauque avec une fille que je ne connais pas, le tout étouffant parce que c'est étroit. Quelle ironie, quand même, en plus j'ai laissé mon sac dehors, près de la fenêtre ! J'espère de tout coeur que personne ne l'a pris, autrement s'en est fini de moi.

Encore nerveux, je suis surpris d'entendre un "c'est bon" venant de cette fille, et encore plus d'entendre un "pas grave". Mais tant mieux, je vais pas me plaindre du fait qu'elle me pardonne, ce serai bête de ma part d'attendre autre chose.
Je regarde le plafond sale, à l'affut du moindre bruit. Nos respirations se coordonnent, ça fait bizarre, très bizarre.

Mais plus maintenant. Je l'entends respirer de plus en plus vite, et de la sueur coule de son front. Je baisse les yeux vers elle : elle a tout l'air sauf bien. Qu'est ce qu'il lui arrive..? Maman m'a jamais appris comment réagir dans ces cas-là. Je fais quoi ??
Sa main essaye d'attraper la poignée mais son geste est vain, elle en tremble même, et semble à bout de forces.
Elle respire très violemment, elle semble faire une crise d'angoisse. Enfin je crois, maman m'a raconté qu'elle en faisait étant petite. Et d'après ce qu'elle m'a raconté, ça y ressemble.

Mais si elle en fait une, à cause de quoi ? Je l'entends murmurer quelque chose, puis sa voix augmente un peu de volume. Une goutte de sueur coule de mon front; je doit faire quoi dans cette situation ?? La po- ? La po quoi ? Et pourquoi s'il te plaît ? La po...Mais oui ! La porte ! Elle veut que j'ouvre la porte ? Pour quoi faire ? Peut être qu'elle se sent pas bien, ou trop gênée...
C'est minable de réagir et de comprendre aussi lentement.

J'ouvre la porte à la hâte, presque comme si je la défonçais, et j'atterris brusquement sur le sol en toussant, suivi de la sorcière. Puis je me précipite vers elle, en espérant qu'elle va bien. J'espère ne pas avoir réagi trop tard. Le sol est humide, mais tant pis, je doit m'y faire; parce que cette fille, là, elle semble vraiment pas en pleine forme.

Le jeune garçon ne comprenait visiblement pas, elle essayait et réessayait, mais sa main tremblait et son souffle allait si vite qu’elle n’arrivait plus à parler. Finalement, son camarade à l’air de comprendre, il fait tout pour l’ouvrir au plus vite, mais à l’air inquiet. Ce qui lui fait d’ailleurs perdre ses moyens.

Ils atterrissent tout deux sur le sol humide, mais pour le moment, ce n’est pas sa réelle préoccupation. Alice essaye par tous les moyens de se calmer, en inspirant moins rapidement, en imaginant une pièce plus grande et en se disant que c’est terminé. Mais sa respiration n’a pas l’air de redescendre beaucoup.

La Gryffonne ne se préoccupe plus de cette pièce, à faire peur, du garçon qui doit sûrement la prendre pour une folle ou peu être de l’inconnu, qui pourrait les attendre, elle ne ressent rien d’autre que du stress qui l’envahie et s’empare d’elle.

Une larme roule sur la joue de la Gryffonne, puis deux, et même trois ! Elle vient lourdement s’écraser au sol, elle portait le poids de sa frayeur. Alice voulait reprendre le contrôle d’elle-même, faire tout de suite cesser ce désastre, mais elle ne pouvait pas. Elle avait l’impression de ne faire que le contempler, vu des enfers.

N’empêche, le jeune garçon avait été gentil avec elle et l’avait volontiers aidé malgré ce léger temps de réaction. Alice hésitait à lui expliquer, peut-être l’aiderait-il à nouveau ? Mais à cause de son manque de confiance en elle, c’était trop tard, à présent elle ne pouvait plus prononcé un mot sans que ça ne soit incompréhensible et que sa respiration n’accélère dix fois plus.

Je sais pas ce qu'il est en train de se passer, j'ai la tête qui tourne. Je crois que le choc du sol lors de ma chute m'en a mis un sacré coup là-haut. Mais ça m'importe peu, ce qui compte, c'est cette fille, qui vient juste de s'écrouler, là devant des mes yeux, qui est en train de faire une crise d'angoisse, et qui est au bord des larmes. Mais à part ça, tranquille la vie.

Je me ressens un devoir de l'aider. Bon, d'accord, même pas un devoir : une obligation.
Je me précipite donc vers elle, elle s'est effondrée au sol, je commence à avoir peur. J'ai jamais eu à faire face à ce genre de situation, moi !
C'est donc à toute vitesse que je me précipite vers la jeune inconnue, qui a l'air au bord du gouffre. Et j'ai parfaitement raison : une larme, puis deux, puis plein coulent sur sa joue.
Elle est assise, en train de pleurer toutes les larmes de son corps.

Je m'assois à côté d'elle, plus paniqué qu'autre chose, et lui demande, en essayant de pas avoir la main qui tremble :

- Tu..tu fais une crise d'angoisse ? Tu veux un mouchoir, quelque chose..? Tu veux que j'aille appeler quelqu'un ?

Puis je me rends compte de quelque chose : ça ne sert à rien de demander ça si elle est pas en état de réfléchir. Peut être que ce qu'elle veut juste...c'est de l'écoute.
Je réalise ça, et j'essaie de me rectifier :

- Tu veux...en parler ?

Peut être que je passe pour un gros forceur, j'en sais rien. Mais ce qui est certain, c'est que je veux pas la laisser comme ça, ce serait trop minable de ma part. Si ça se trouve, elle veut pas en parler. Et si elle veut pas...hop un mouchoir. D'ailleurs ça tombe bien, j'en ai dans ma poche ! Youpi, j'aurais pas à faire 5 mètres pour aller en chercher...c'est vraiment la dernière chose à laquelle j'ai besoin de penser, je crois que il y a plus urgent que le trajet à faire pour aller chercher un mouchoir...

@Alice Smith

Alice essaye de se calmer, mais impossible. Chaque mot de son esprit son comme des balles qui reste bloquer en sois, chaque larme lourdement versée est comme un poids de plus à supporter. Coincé dans ce monde, seul dans le noir, ses yeux avaient l'air emplis de brouillard. Les solutions devenaient invisibles et ses actions imprévisibles. Malgré tous ses efforts, même pas l'once d'un remords, devenue vide à jamais, c'est triste, je sais. La jeune fille se mord les lèvres, à l'infini ? C'est parce qu'envers elle-même, elle a trop de mépris. On dit souvent que la vie vous sourit ? Eh bien à ses yeux, emplis de frayeur est la vie.

La lionne retrouve petit à petit ses esprits, *C'était quoi ça ?* Sa respiration ne se calme toujours pas, voyant le jeune garçon la regarder pleurer, elle ne voulait pas qu’il voie ça. Comme elle ne pouvait cesser ses larmes, elle décide de les cacher, d’un geste vif, elle arrache l’élastique qui retenait ses cheveux, en un chignon, pour qu’on les croit court et les laisse la cacher. Vu comme ça, ils paraissaient infinis.

Alice profite de se sentir mieux un moment pour sécher ses larmes, ça va mieux. Le garçon lui adresse la parole, d’en parler à un adulte ou quoi. Alice le laisse à peine finir “non ! Surtout pas !”. Fallait qu’elle se reprenne en main, il n’avait rien fait. Elle pousse ses cheveux en arrière et se lève toute tremblant.

La lionne commence alors son tour de passe-passe, elle se retourne. Essuie ses larmes, le sang sur ses lèvres, et avale ses problèmes jusqu’au plus profond d’elle-même. Alice enfile alors ce masque qui lui fait plus de mal que de bien et se retourne le sourire aux lèvres. Elle regarde alors le jeune garçon d’un air vif, gamin, amusé, gentil et amical. “Je préférerais que ça ne sorte pas de cette pièce ! Ne t’en fais pas, je suis juste légèrement claustrophobe, tu te nommes comment ? Moi, c’est Alice !”.

Tant bien que mal, elle descend discrètement sa manche, cachant les quelques égratignures et bleus qui se trouvait sur son bras puis, elle espéra de tout cœur que le garçon ne remarquerait pas ses lèvres, mordues de nombreuses fois.

Je ne la croit pas une seule seconde. Comment ça, "Ne t'en fais pas" ?? Elle se fiche de moi ou quoi ? Elle pleure, elle fait une crise de panique, et ce n'est qu'une "simple claustrophobie " ? C'est tchao pour moi, je peux plus rien faire, là.
Mais je veux pas passer pour un forceur, c'est trop risqué, trop débile de ma part, et je peux la comprendre. Malgré ça, je suis quand même réticent à laisser couler. Quand même, ça a l'air grave !

Elle se lève, se retourne le temps d'essuyer ses larmes et son filet de sang à la hâte, puis se retourne vers moi comme si rien de tout ce qui s'était passé quelques minutes auparavant ne s'était passé. Dingue, ça, comment elle arrive à faire autant semblant...? Je veux pas penser que c'est par habitude, cette perspective me dégoûte, je me sens encore plus mal pour elle.

Cette fille a un problème, c'est sûr. Elle n'est pas assez rapide pour cacher ses bleus et ses quelques blessures sur son bras. Qu'est ce qu'il m'arrive..? C'est ça...être sérieux ?
J'ai pas envie de m'en mêler, je veux pas, je veux pas. Surtout pas, ça ne ferait qu'empirer son état actuel.

- Moi c'est Anselme ! Mouais...je te fais confiance pour pas me raconter des sottises, hein !

Je sais parfaitement qu'elle me ment, mais je décide de faire semblant de ne rien savoir. J'affiche un grand sourire après cette dernière phrase, pour faire genre que je n'ai rien deviné, ça marche plutôt bien.
Mais peu importe, elle doit avoir ses raisons. Je déteste forcer les gens, je me met facilement à leur place. Comme pour le dessin, les gens ne se rendent pas compte que c'est extrêmement dérangeant quand ils nous observent par-dessus notre épaule. Et par nous, j'entend "ceux que ça agacent quand on nous regarde". Exactement comme quand ils s'imaginent qu'on peut sortir un dessin superbe en 30 min, comme ça, avec de l'inspiration sortie du chapeau, pouf. Mais ça marche pas comme ça, les gens. Pas comme ça.

Je lui tends un mouchoir, toujours avec un sourire débordant, j'espère qu'au moins ce geste la réconfortera un peu. J'en doute, mais c'est mieux que rien ! Et puis, je ne connaît rien d'elle, rien de sa vie, je ne peut pas faire plus que ça, enfin tant qu'elle ne voudra pas en parler.
J'ai jamais eu affaire à cette personnalité, comment on gère ça ? J'ai peur de mal réagir, ou plutôt pas comme elle voudrait, et que ça empire les choses. Respire. Sinon, au pire des cas, tu t'excuses et tu te tapes ton meilleur sprint. C'est vrai. Au pire, j'ai cette solution.