Toute la matinée un horrible mal de crâne m'avait suivi au fil des longs et ennuyants cours de ce mois de février. Véritablement, j'avais pris l'habitude de cette douleur affreuse du côté gauche de ma tête, ils étaient de plus en plus fréquents, mais je n'en pouvais plus, c'était vraiment trop cette fois ci, je ne pouvais pas continuer la journée ainsi. Je me dirigeai donc vers l'infirmerie, avec une légère fièvre mais surtout avec les larmes qui montaient tellement la douleur était intensément affreuse. J'esperai que l'infirmier de cette école de magie saurai soigner ça.
En fait, les migraines, j'en ai depuis longtemps, mais la fatigue accumulée depuis les fêtes, les devoirs, les cours, tout cela m'avait fait redoubler celles-ci. Depuis quand, avais-je eu du vrai repos ? Je savais que notre emploi du temps n'était pas chargé, mais c'était déjà assez pour me mettre au tapis.
Je poussai fébrilement la porte qui séparait la pièce du couloir, me tenant idiotement la tête. Je ne savais pas où aller, voilà, je n'étais encore jamais allé dans l'infirmerie, je n'en avais jamais eu besoin, et surtout je ne voulais pas embêter le personnel qui devait être surchargé. Je cherchais des yeux l'infirmier, mais abandonna vite, le simple fait de bouger les pupilles accentuai la douleur. Je grimaçai légèrement, me tenant toujours comme une idiote, droite au milieu de la piece, à ne pas savoir quoi faire, oui, j'étais une idiote. Une idiote souffrante.

Diarmuid avait pris ses fonctions depuis une semaine exactement... Et il n'avait pas chaumé. Pas que l'irlandais imaginait que de gérer l'infirmerie de Poudlard soient des vacances à côté de son précédent travail. Mais les accidents magiques, pas toujours si accidentels que ça, étaient légion dans un internat qui pouvait compter entre huit cent et milles élèves âgées de onze à dix-huit ans. Alors si on y ajoutait les petits et gros bobos ainsi que les maladies saisonnières, cela faisait pas mal d'occupations. Malgré le travail d'équipe avec Miss Lloyd et Angie qui s'occupait des affections psychologiques, l'infirmerie avait un taux de remplissage non négligeable. Même le week-end.

Le châtain - qui venait de remonter dans le petit appartement de fonction pour se changer après un accident malheureux - descendait les dernières marches de l'escalier en colimasson quand il vit une jeune fille entrer. La porte du bureau n'était pas fermée, il avait une vision sur la salle d'attente. La fillette, en deuxième année tout au plus, se tenait la tête. Le soignant fronça les sourcil avant de se composer un visage bien plus neutre et se diriger vers elle:

- "Bonjour, entrez donc Miss, allez vous allonger sur le lit et dites moi votre nom et ce qui ne va pas." Quand elle entra, il referma la porte et remonta les manches de la chemise qu'il portait sous une tunique médicale puis sorti sa baguette prêt à faire venir le dossier de la jeune fille de l'armoire jusqu'au bureau.

C'est un peu hésitante que j'approchai du premier lit disponible. Je m'allongeai et répondit à ce que m'infirmier me demandais - mon nom et le pourquoi du comment j'étais atterie là - :

- Kimberly Harlez, je suis en deuxième année , j'articulais avec difficultée, car chaque mouvement de ma mâchoire rajoutait un poids de plus à ma tête, en tout cas c'était l'impression que j'avais, je viens parce que j'ai vraiment très mal au crâne, depuis plusieurs jours déjà.

Chaque battement de mon cœur résonnait dans ma boîte crânienne, boom boom, boom boom, boom boom et ainsi de suite.. C'était insupportable.. Et la lumière de l'infirmerie n'arrangeait pas le choses, j'avais les yeux plissés en permanence car chaque rayons de soleil me causaient de plus grands maux. Je me demandais si soliciter le cerveau me ferait plus mal encore, mais je me demandais quand même comment pouvais-t-on soigner ainsi les patients, comment un homme pouvait aider les élèves à aller mieux ? Utilisait-il des plantes ? Y'avait-t-il des sorts qui permettaient de s'occuper de certaines blessures ou maladies ? Finalement c'est porter secours aux gens non ? Porter secours.. Aider les gens.. C'est si fascinant.. Qu'elles études faut-il faire ? Est-ce long ? La prof de potion donnait elle aussi des remèdes ? Un travail d'équipe ? Dans ma tête trotinaient autant de questions auxquelles je n'aurait peut être jamais de réponses..

La fillette avait à peine prononcé son nom que Diarmuid sortait son dossier d'un coup de baguette. Il sortit de l'armoire pour venir jusque l'infirmier, il n'y avait que les renseignements usuels donnés par les parents lors des inscriptions, la jeune Kimberley n'avait pas du venir voir ses prédécesseurs depuis son entrée à Poudlard.

- "Depuis plusieurs jours? Quand exactement?" Demanda l'irlandais en déposant la liasse de parchemins sur le bureau et revenant vers la jeune patiente en frottant ses mains l'une contre l'autre pour les réchauffer. Ce n'était pas bon qu'elle ait attendu, il le lui dirait plus tard. En s'approchant, il constata qu'elle gardait les yeux plissés. Il prit sa baguette rangé dans un étui qui pendait à sa ceinture - merci Domhall - pour fermer les rideaux et réduire la luminosité des chandeliers magiques. Il laissa juste ce qu'il fallait de lumière pour pouvoir travailler correctement.

- "Décrivez moi ce mal de tête. À quel endroit exactement. Ça vous sert la tête? Tape? Pique?" Plus la pré-adolescente serait en mesure de lui décrire son mal, plus il serait en mesure de l'analyser. "N'hésitez pas à faire des comparaison pour m'expliquer." Si elle était d'origine moldue, il aurait l'air fin, mais il tâcherait de faire remonter quelques souvenirs et au pire, la bibliothèque était trois étages plus bas. Et le professeur d'étude des moldus pourrait certainement l'aiguiller un peu pour qu'il se remette à la page.

Attention nous sommes dans le bureau de l'infirmier pour le moment.

Depuis quand déjà ? Eh bien.. En réalité depuis avant-hier.. Mais sinon mes maux de tête apparaissent souvent entre une à deux fois tous les deux mois, plus ou moins forts.. Par exemple l'année dernière déjà j'avais eu quelques douleurs.. Et la douleur.. ? Hm..

- J'ai mal à gauche de la tête et depuis deux jours.. J'ai l'impression d'entendre mon cœur taper contre ma boite crânienne, sauf que la pulsation me fait affreusement mal.. Et merci pour les rideaux

C'était quand la première fois déjà ? La première fois.. C'était petite ? Non.. Je dirai à partir de l'année dernière véritablement.. Mais ce n'était pas aussi fort, et aussi long en durée..

- Vous savez ce que j'ai ?

Bien sûr idiote, c'est un infirmier, il a fait des études quand même.. Ca y est, les questions me remontaient unes à unes.. C'était bien au moins de soigner les gens ? Ca ne devait être jamais la même chose.. Ce travail devait être vraiment complet ! On ne devait pas s'ennuyer, enfin, je veux dire que travailler derrière un bureau devait être lassant.. Et puis même au niveau relationnel on devait croiser plein de personnes dans la journée.. Tu comprends ? Le relationnel c'était vraiment ce qui me plaisait et qui me plait encore aujourd'hui, le contact, c'est si beau, je savais déjà que plus tard je voulais avoir un vrai contact avec les personnes qui nous entouraient, ou alors totalement écarté du sujet, être ministre de la magie.

- "Deux jours?" La voix du soignant laissa échapper un léger, très léger reproche. "Il ne faut pas se laisser souffrir comme ça avant de venir. J'aurais pu vous soulager plus tôt et plus vite." Informa le châtain. Pourquoi attendre quand ça n'allait pas? Ok, question suivante sa sœur était exactement comme ça. Ou presque. Il avait des doutes sur quelque chose. Mais il l'avait envoyé voir Angie, peu de chance qu'il finisse par le savoir si elle ne lui disait pas d'elle même.

Des douleurs uniquement à gauche avec impression d'entendre son cœur battre. La description ressemblait a une migraine. Ce qui collait bien avec la photophobie. Restait à en comprendre l'origine. Soit un besoin de lunettes, soit c'était lié à son cycle hormonal - s'il était formé -, soit il faudrait chercher plus compliqué.

- "Pas de soucis, c'est aussi être attentif la médicomagie." Rassura-t-il la petite avant de reprendre quelques questions. "A quel endroit les pulsations sont plus fortes? Au dessus de l'œil, à l'arrière de la tête, sur la tempe?" Ça allait l'aider à faire sa recherche de diagnostic. Mais quelque chose lui manquait dans tout ça.

- "Ça fait deux jours? Et ça arrive souvent?" Poursuivit-il son interrogatoire médical. Avant d'informer sa patiente de la suite des événements. "Ça ressemble à une migraine vu vos symptômes. Je vais doucement poser mes mains sur votre tête. Ça ne fera pas mal. Il faut juste me dire quand c'est bon." Quand il en aurait l'autorisation, il placerait les mains de part et d'autre de son crâne, et ça serait à la magie d'agir, sous ses impulsions.

Ou j'avais mal ? Hm..

- J'ai mal au dessus de l'œil oui.. Ca arrive en moyenne une ou deux fois par mois.. Mais ça dépends, des fois un peu moins..

Une migraine ? J'en avais entendue parler déjà.. J'étais vraiment migraineuse ? Ah bah ça alors, si je l'avais su un jour..

- Oui, allez y..

Si on pouvait soigner ces maux de têtes, alors ça serait très volontiers que je l'aurai accepté.

- Vous connaissez toutes les maladies et leur symptômes ?

Bah oui c'est vrai, comment on pouvait savoir que c'était une migraine sans en connaitre les symptômes, donc en conséquence il devait connaitre tellement de virus, bactéries ou autre.. C'est impressionnant la mémoire que l'on doit avoir pour exercer ce métier.. Je ne savais même pas si je serais capable de retenir le strict minimum pour mes Buses.. Ou même pour mes Aspics, qui même si finalement étaient beaucoup plus loin comme examens que le Brevet Universel de Sorcellerie Elémentaire. Le travail avait moins de mal avec moi l'année dernière, mais je me suis promise cette année qu'il fallait que je m'y mette sérieusement si je voulais réussir dans la vie, d'ailleurs, je n'avais jamais pensé à mon futur, ce que je voulais faire plus tard ? Arg.. Rien qu'à réfléchir tout ça me donnait mal à la tête..

Au dessus de l'œil gauche, oui c'était bien ce qu'elle lui avait déjà dit, mais elle n'avait pas donné plus de description. Une à deux fois par mois. La piste du cycle hormonal se précisait, à douze ans c'était plausible. Mais il allait devoir lui poser la question en créant le moins de gène possible pour la pré-adolescente. Dans certaines familles, le sujet n'était pas abordé - il était bien placé pour le savoir -, ce qui rendait la tâche plus délicate aux soignants quand les jeunes filles n'osaient pas en parler.

Il venait d'avoir l'autorisation de sa patiente pour apposer ses mains sur sa tête, il mit donc ses pouces au dessus de chacun de ses yeux et le reste de ses doigts s'étala sur son crâne, en des points stratégiques. Il pressa doucement chacun des doigts et demanda:

- "Quelque chose fait plus ou moins mal quand j'appuie mes doigts?" Il ressentait plusieurs choses mais avait besoin qu'elle le guide. "Est-ce que la douleur est modifiée? Change d'intensité ou bien se manifeste autrement?" Il avait dans un premier temps, volontairement ignoré la question sur ses connaissances en médicomagie, il voulait d'abord être certain de ce qui touchait la jeune fille. Il avait son hypothèse mais si les douleurs s'amélioraient plutôt sur l'avant ou l'arrière de sa tête. Mais aussi:

- "Est ce que tu as déjà eu tes règles? Si oui, il est possible que cela vienne de ton cycle. Et il faudra qu'on en discute pour savoir si c'est le cas." Il avait posé la question aussi naturellement que possible, profitant qu'elle n'ait pas à la regarder dans les yeux pour limiter toute sensation de malaise.

Mes règles ? Euh.. Bonne question il aurait déjà fallut que je sache à quoi ça ressemble ! Mais non, non sinon ça ne me disais rien, jamais il n'y avait eu rien..

- Non, non jamais..

C'est drôle, je n'avais presque jamais parlé de ça avec ma mère, comment dire elle.. Elle ne parlait pas trop de ces sujets.. Je n'avais pas eu vraiment de "gêne" à le dire, ça ne serait plus le cas aujourd'hui.. En fait oui, ma mère voulait me tenir éloignée de tous ces malheurs sur terres, elle ne m'avait jamais parlé des Malefoys par exemple, même de l'histoire d'Harry Potter, elle ne voulait pas que je pense à ce genre de choses, et que je me concentre simplement sur ma scolarité à l'école de magie de Poudlard, elle ne voulait pas que je m'inquiète pour rien. J'étais une ignorante née.

Quand il avait appuyé sur ma tête, je m'étais retenue de gémir de douleur. Effectivement, ça me faisait mal quand il appuyait.. J'avais alors dit :

- Oui.. La douleur est plus forte.. Ca picote si je peux dire ça..

Puis j'attendis un peu avant de répliquer :

- C'est surtout après les longues journée que j'y ai le droit, quand je suis fatiguée ou autre.. Du coup j'essaye de plus dormir mais ça n'arrange pas trop ma situation..

Désolée pour le retard @Diarmuid O'Belt, je ne savais pas trop quoi répondre au début, mais finalement j'ai trouvé !

Il fallait donc écarter la piste hormonale, a priori. Et les douleurs étaient plus forte lors de certains appuis. Et la jeune fille ajoutait quelque chose d'intéressant, cela survenait après des journées fatigantes. Cette fois-ci, c'était un élément en faveur de la piste de la vue, une piste qu'il avait écarté après avoir entendu le rythme des maux de tête. Il allait devoir creuser un peu plus et demander une participation active de sa jeune patiente.

- "Est-ce que c'était plus douloureux, ces picotements, lorsque j'appuyais sur le front, les côté ou plutôt l'arrière du crâne?" Demanda-t-il pour obtenir plus de précisions alors qu'il ôtait doucement ses mains de sa tête. Pas la peine de refaire des points de pression inutilement. Sauf si elle lui demandait de recommencer pour préciser ses points douloureux.

- "J'ai plusieurs hypothèses quant à l'origine de vos maux de tête, mais il va falloir que vous fassiez un petit travail sur un mois, ou deux. Sur un calendrier, vous noterez les jours où vous avez mal à la tête, ainsi que l'intensité et l'heur de début." Il parlait doucement pour qu'elle comprenne bien le principe de ce qu'il lui demandait. "Bien sûr, quand vous avez mal, passez prendre de quoi vous soulager. Mais il faut que nous trouvions l'origine pour que cela soit durable." Termina-t-il son explication avant de faire venir à lui une fiole de potion dont il versa une quantité mesurée dans un verre d'eau.