Lorsque j'avais 6 ans, mes parents m'ont emmenés visiter l'Angleterre. Nous sommes partis pendant 3 semaines et nous avons fait le tour de toutes les grandes villes de cette partie du pays. Le 3 mai 2041, nous étions à Birmingham depuis déjà 2 jours et c'était le jour où nous partions de cette ville vers une nouvelle à visiter, nous faisions un dernier tour de la ville, avec les endroits que nous avions préférés. Dans ces endroits, j'avais demandé qu'on retourne dans un parc, le Cannon Hill Park, qui m'avait beaucoup plu la veille. Nous sommes donc partis à 3 en milieu d'après-midi, refaire un tour de ce grand parc, juste avant de repartir.
Alors que nous étions presque à la moitié du parc, mes parents me proposèrent de faire un pause au niveau d'une grande étendue d'herbe et d'un espace de jeux. Ils se posèrent sur un banc et je partis jouer dans l'herbe. Au bout d'une dizaine de minutes, je m'avança vers un petit groupe d'arbre et commença à escalader l'un d'entre eux. Sous une des branches de cet arbre, je découvris un petit morceau de papier, très légèrement jauni et coincé sous une branche. Je le pris et le rangea dans ma poche.
Lorsque nous sommes arrivés dans le nouveau gîte que mes parents avaient loués, je m'installa dans ma chambre et ressorti ce bout de papier. Je le déplia et y découvrit une sorte de lettre. L'écriture était un peu enfantine et je mis du temps à décrypter toute la lettre, j'avais appris à lire quelques mois auparavant, mais je finis par la lire intégralement. La lettre était signée d'une certaine Alice, de sa date de naissance, le 24 juillet 2033 et de son adresse.

Je ne sais pas qui tu es, mais qui que tu sois, bonjour.
J'ai lu un livre il y a quelques mois qui parlait d'une personne qui laissait des lettres et des compliments dans les arbres, les fentes des maison ou les petits espaces que la nature laisse. On voyait le bonheur que cela pouvait provoquer chez les gens qui découvrait ses petits mots gentils, alors j'ai décidé d'y laisser une lettre. Pour peut-être me faire un ou une nouvelle amie, ou alors, juste pour faire sourire celui ou celle qui la lira. Je me sens assez seule donc j'ai envie de te parler comme si je te connaissais. J'ai glissé cette lettre dans cet arbre, car c'est un arbre que j'adore depuis toute petite, lorsque je vais voir mes grands parents et qu'ils m'emmènent jouer dans ce parc. Si tu as environ mon âge, ne parle de cette lettre à personne, ma maman me dit toujours qu'il faut se méfier des inconnus, qu'ils nous veulent du mal, mais je ne te veux aucun mal je te le promets, je veux juste discuter avec un ami, c'est tellement rare. Je m'appelle Alice, j'espère que cette lettre te feras sourire. Je déposerai cette lettre le 19 mars 2041, juste avant le printemps, peut être que ça le fera arriver plus vite. J'aime beaucoup les animaux, et en particulier les chats. Il y en a un dans ma rue, j'aime beaucoup aller le caresser quand je vais me promener.
Cette lettre n'est peut-être pas comme il faut, c'est la première fois que j'en écris une vraie, toute seule, mais je l'aime bien et j'espère que toi aussi.
Alice Smith, née le 24 juillet 2033.

A la suite de ces quelques mots, il y avait son adresse.
J'ai attendu la fin du voyage pour lui répondre. Je savais que mon père travaillerait quand on rentrerait mais que ma mère serait à la maison. J'ai donc écrit la lettre et je lui ai demandé de l'envoyer à l'adresse qu'Alice avait écrite.

Bonjour,
Je m'appelle Lucia et je suis née le 5 juillet 2035. J'ai trouvé ta lettre dans l'arbre lorsque je suis partie en voyage en Angleterre avec mes parents mais sinon, j'habite à Ballyorgan, en Irlande.
J'aime beaucoup lire et écrire. Je n'ai jamais écrit de lettre avant donc je sais pas comment il faut faire. J'aime bien t'écrire je me sens grande. Qu'est ce que tu aimes faire? Et pourquoi tu dis que tu te sens seule?
Lucia

Ma mère m'a juste dit que dans le monde moldu il fallait payer pour envoyer des lettres, mais quand je lui ai fait mes yeux tout tristes, elle a accepté de l'envoyer discrètement par hibou.
Ma mère m'avait rappelé que, chez les moldus, cela ne se faisait pas, il fallait donc pas que je parle du monde des sorciers, des hiboux et autres choses magiques que je voyais ma mère faire.



@Alice Smith

Alice avait laissé une lettre dans un arbre, non loin d'un parc où elle allait parfois en voiture. Elle espérait vivement qu'une personne sympathique la trouve, qu'elle se fasse un nouvel ami ou peut être une, qui sait ? Mais aussi que sa mère ne la gronde pas trop si elle le découvre.

La jeune enfant avait fait de son mieux pour l'écriture du haut de ses huit ans. Elle savait écrire et écrivait assez proprement d'ailleurs, mais son problème était d'écrire trop petit, des pattes de mouches. Et puis, il était toujours difficile de manier un stylo à son goût.

Allant jouer dehors, elle décide de jeter un rapide coup d'œil par l'ouverture de la boite au lettre, cinq secondes tout au plus, voyant une petite lettre avec son nom dedans, elle part subtiliser les clefs pour ouvrir la boite à échanges secrets.

Alice s'empare de la petite lettre et en distingue une autre en dessous, adresser à son père, sûrement son travail de nouveau. Elle plie la lettre en deux et la glisse dans la poche de sa salopette. Dépose la lettre pour son père sur la table et le trousseau de clefs dans le cendrier.

Lisant la lettre, elle sourit. Nouvelle amie en vue ! Elle saisit un stylo noir et se presse de répondre, enfermée dans sa chambre.

"Salut ! Ravie de savoir que ma lettre est entre de bonnes mains. Je vois à peux peu près où tu habites, j'y vais bientôt pour une colonie de vacances, peux être pourrions, nous nous y rencontrer ?
Je disais me sentir seule car à part mon amie d'enfance, Tilly, je ne vois pas beaucoup de gens, cause du travail de mon père, je dois souvent déménager...je me fait facilement des amis car je suis sociable mais à part Tilly, en qui ai-je réellement confiance ?
Sinon, par rapport à ce que j'aime faire euh... Plein de bêtises ! Jouez Jouer du piano, lire et dessiner. Et toi ?
Au fait, tu peux m'appeler Lilice ou Alicette ou, si tu as de l'inspiration, n'hésite pas !
Alice"

C'était un jour d'école et Lucia n'était pas de très bonne humeur, elle préférait rester dans son lit. Cela lui arrivait parfois, elle avait beau aimer l'école moldue dans laquelle elle se trouvait, elle se sentait très différente et avait beaucoup de mal à se faire des amis. Certes, elle avait quand même quelques amies, mais aux yeux de tous les autres, elle semblait vivre sur une autre planète et sentait les regards posés sur elle qui la dérangeait beaucoup. Ces différences faisaient que certains jours, se lever pour aller répondre aux questions d'une moldue bien plus âgée qu'elle ne l'intéressait pas. Et c'était le cas ce matin-là. Lorsqu'elle atteint le bas de l'escalier, elle aperçu une lettre qui dépassait, ce n'était que très rarement le cas car son père récupérait toujours les lettres avant elle. Elle la pris et lorsqu'elle vit son nom écrit dessus, sa mauvaise humeur du réveil disparu immédiatement.
Elle avait reconnu l'écriture parfois peu lisible d'Alice. Elle fut surprise dans un premier temps par la présence de l'image, en haut à droite de l'enveloppe. Elle avait déjà vu ce genre d'images sur les lettres que son père recevait mais, sa présence sur cette lettre l'étonna beaucoup. Elle demanda donc une explication de ce que c'était à sa mère. Sa mère lui expliqua donc calmement que c'était un timbre et que pour envoyer une carte ou une lettre, les moldus devaient l'acheter et le coller en haut des lettres. La personne qui lui envoyait la lettre était donc moldue.
Lucia paru légèrement surprise, il était vrai qu'elles n'avaient jamais parlé du monde sorcier dans les quelques lettres qu'elles s'étaient échangées, et puis Lucia ne savait pas non plus après tout, elle avait autant de chance d'être une sorcière qu'une moldue. Elle pensait être sorcière depuis son entrée à l'école, puisqu'elle avait toujours été différente des autres, victimes de regards et parfois de rires ou de mots qu'on soufflait pour ne pas qu'elle les entendes, et puis, elle avait eu quelques signes, très légers mais quand même présents de magie chez elle, comme par exemple, lorsqu'elle était en colère parfois, c'était comme si un boulier se formait autour d'elle et toutes les personnes qui s'approchaient près ressentaient une légère douleur. Jamais elle ne s'était mise à douter, jamais avant cet instant précis, qu'elle pouvait être une moldue. Mais après tout, c'était possible, elle parlait avec une amie moldue, elles avaient l'air de se ressembler un peu et recevoir une lettre de sa part lui avait redonné le sourire.
En rentrant de l'école le soir, elle répondit à la lettre.

Hello!
Ca serait trop bien que l'on puisse se voir, j'ai déjà hate!
Oh... je comprends, je n'ai pas de vrais amis non plus, les gens me trouvent vraiment différente et je ne suis pas très sociable contrairement à toi... Mais l'avantage de communiquer par lettre c'est que même si tu déménages, on pourra rester amies! Et tu sais, tu peux me faire confiance !
Tu m'as fais beaucoup rire quand j'ai lu ta lettre ce matin, mais à part les bêtises, où étant pas mal réservée, c'est vrai que je passe plus de temps à m'occuper seule dans ma bulle que à faire des bêtises. Mais comme toi, j'aime beaucoup jouer et écouter de la musique, je lis un peu et j'écris beaucoup. Niveau dessin, j'aime beaucoup griffonner mais je ne suis pas très douée.
Je n'ai pas trop l'habitude d'utiliser des surnoms mais si c'est ce que tu préfères je le ferai. De mon côté, mes amies m'appellent "petit soleil" ou "petit rayon de soleil" donc si tu veux tu peux m'appeler comme ça aussi ou trouver un surnom qui te correspond, c'est comme tu veux.
J'ai hâte de recevoir d'autres lettres de te part et de te voir.
Lucia

Elle ne savait pas trop quoi penser de sa lettre mais n'avait pas envie d'en réécrire une autre, elle n'aimait pas refaire quelque chose car elle trouvait que c'était une perte de temps et que certaines choses qui étaient intéressantes disparaissaient.
Elle plia donc la lettre, la rangea soigneusement dans une enveloppe et écrit l'adresse au centre, comme son père lui avait appris, et en s'appliquant énormément.
Elle avait appris à écrire un peu de temps avant d'entrer à l'école primaire, mais son écriture était encore assez enfantine et maladroite.
Elle redemanda à sa mère de l'envoyer par hibou, elle ne voulait pas payer de petite image. Sa mère accepta et la lettre disparue avec Yuliam, le hibou de sa mère.

Alice court en rond dans sa chambre en brandissant l'ultime trésor, une lettre de sa correspondante, Lucia. Elle ne put s'empêcher de hurler "j'ai eu des nouvelles, j'ai eu des nouvelles !" Sa mère ouvre la porte Alice, surprise cache l'enveloppe derrière son dos et ajoute "chaussures". Attends, elle venait sérieusement de dire "J'ai des nouvelles chaussures" ?

Elle s'assoit à son bureau et lit la lettre de sa camarade, fière de l'avoir fait rire, prenant le même stylo noir que la dernière fois, elle se met à l'écriture de sa lettre.

"Tu sais, je fais beaucoup de bêtises le clown. Je me sers de la farine comme fonds de teint pour me déguiser, même que je me fais tout le temps punir après. Et quand je me sers de mes chaussettes comme des gants après les avoir minutieusement découpé, maman me fâche...je ne vois vraiment pas pourquoi... Il y a aussi quand j'ai mis le poisson rouge dans un bassin plus grand, les toilettes, eh bien elle n'avait pas l'air contente du tout, tu aurais vu sa tête, j'ai hésité à partir en courant pour foncer dans l'arbre le cerisier qui est en face de chez moi."

Une fois la lettre rédigée, elle la contemple, pas peu fière de son travail ! Elle la dépose ensuite dans un coin pour laisser l'encre sécher en évitant les bavures. La jeune fille revint, dix bonnes minutes étaient passées, elle glisse le bout de papier dans une petite enveloppe.

Quelques jours plus tard, Lucia avait reçu une nouvelle lettre de sa nouvelle correspondante, à moins qu'elle ne puisse dire amie ? Elle ne savait pas trop, elle n'avait jamais vraiment eu de vrais amis donc elle ne savait pas en quoi cela consistait d'être amie avec quelqu'un.
Elle lu la lettre dès qu'elle la trouva sur la table de sa chambre en montant faire ses devoirs. Encore une fois, cette jeune amie l'avait encore beaucoup fait rire avec toutes ces bêtises.
Sa mère monta en lui demandant quels devoirs elle avait pour rire autant mais redescendit avant même d'avoir la réponse, elle la connaissait déjà mais voulait rappeler à sa fille qu'elle n'avait pas besoin de crier, même quand elle était heureuse.
Lucia pris alors une jolie feuille de papier, sa plume et un encrier d'encre bleue qu'elle aimait beaucoup.

Hello !
Encore une fois tu m'as beaucoup fait rire Alice, euh Lilice. J'ai hâte de te voir faire tout ça : )!
Plusieurs fois, je suis descendue tout doucement dans l'escalier pour faire peur à papa, ou alors, je disparaissais quelques heures pour aller dans le parc à côté de la maison, je me cachais dans les arbres, mais à part ça, je ne me rappelle pas avoir fait d'autres bêtises.
J'aimerai savoir, est-ce que ça te plaît l'école? Je m'y ennuie beaucoup et j'ai l'impression d'être une extra-terrereste. Est ce que c'est normal pour toi ?
Lucia

Elle avait mis presque 1 heure pour écrire cette lettre, s'appliquer pour ne pas faire de fautes, écrire proprement. Elle mit rapidement la lettre de côté pour faire ses devoirs, ce qu'elle était censée faire depuis plus d'une heure. Puis, quand elle eut finit, elle reprit la lettre, la mis dans une enveloppe et écrivit l'adresse, bien au centre et proprement comme sa maman lui avait montré. Elle descendit ensuite la donner à sa mère pour qu'elle l'envoie discrètement, sans que son père la voit.

L'école avait repris et la jeune fille boudait toujours un peu quand il fallait partir de la maison. Sa mère se questionnait à ce sujet, ce n'était pas dans l'habitude de la fillette de faire la moue. Normalement, elle sautait de joie à l'idée de se faire de nouveaux amis, d'étudier. Chaque matin, elle n'avalait presque rien et était prête, chaussée, devant la porte d'entrée dix minutes en avance.

C'était lié à sa correspondante, elle avait si hâte qu'elle lui réponde qu'à part ça, elle n'avait plus envie de rien. La seule chose qu'elle voulait était une lettre en guise de réponse, mais cette dernière n'avait pas l'air de vouloir venir... Après, l'Anglaise était tout de même trop impatiente donc le temps sans réponse passait plus longuement à ses yeux, en vrai, ça faisait à peine trois jours qu'elle avait répondue.

Pendant le temps que je vous narre ses précédents paragraphe, Alice se faisait réveiller d'une manière ont ne peut plus brusqe. Sa mère, qui avait fait irruption dans sa chambre, secouait fermement les draps du lit pour qu'elle en sorte. Mais cette tentative s'avoue en vain. Impossible.

Soudain, Lice entend son père fermer la porte et hurler d'en bas de "Mathilde, laisse un peu ta fille tranquille". La mère de l'Anglaise tourne alors les talons et hurle en guise de réponse "on voit que tu ne priorises pas les études ! Et ses cours alors ?". Ils commencèrent alors à se chamailler de nouveau pendant qu'Alice écoutait, cachée sous la couette de son lit.

Lorsque Lucia donna la lettre à sa mère, celle-ci lui demanda plus d'informations. Lucia ne su comment réagir, devait-elle tout lui dire? C'est vrai qu'elle n'avait pas encore 6 ans mais sa mère ne lui avait encore jamais posé de questions ou quoi et elle ne savait pas ce que sa mère accepterait.
Elle réfléchit quelques instants et finit par décider de lui en parler, après tout, elle ne pouvait pas envoyer les lettres seules et si elle voulait voir Alice lorsqu'elle viendrait en Irlande, il fallait que sa mère l'autorise.
Elle lui expliqua donc qu'elle avait trouvé une lettre dans un parc lorsqu'ils étaient à Birmingham, et que cette lettre avait été écrite par une fille un peu plus grande qu'elle, qui parlait aussi peu à d'autres gens et que depuis, elles répondaient aux lettres de l'autre.
Sa mère lui répondit calmement qu'il fallait qu'elle fasse attention mais que, cette jeune fille n'avait pas l'air d'avoir de mauvaise influence sur elle, au contraire même, elle lui faisait lire, écrire et parler avec quelqu'un qui n'était pas un sorcier ou une sorcière, ce que Lucia avait beaucoup de mal en général.
Sa mère lui proposa donc d'envoyer la lettre avec un hibou, comme avant, à condition que Lucia n'arrête pas et ne mette pas de côté l'école et le quotidien.

La jeune fille sort un peu après de son lit et va finalement à l’école. Pendant sa journée, elle est souvent plongée dans ses pensées, repensant à la lettre. Finalement, le soir, quand elle arriva, la première chose qu’elle fit, c’est ce précipiter sur la boîte aux lettres. Et elle y trouva finalement, une enveloppe qui lui était destinée.

Reconnaissant la jolie écriture de son amie, elle s’assoit au milieu du trottoir, jetant son sac d’école à côté d’elle et se mit à la lire une fois qu’elle fût proprement ouverte. La jeune fille était soudainement pressée d’y répondre. Elle court, rentrant chez soi. La fillette s’apprête à filer dans sa chambre quand soudain, sa mère lui barre le passage. “Tu vas rester seule, ton père a un dîner d’affaires et je l’accompagne. Fait bien tes devoirs !” La jeune fille hoche vite fait la tête et attend que sa mère ait tourné le dos pour continuer de marcher.

Arrivant dans sa chambre, elle se met à y répondre, le plus proprement et lisiblement possible. Alice écrit, en train de tirer la langue tellement elle est concentrée.

"On va être de vraies complices !
L'école du côté étude me plaît, car je suis très curieuse et aime beaucoup apprendre.
Quant à cette impression d'être un extra-terrestre, je pense que tu n'as juste pas le même point de vue. Moi aussi, je ne vois pas les choses de la même manière que d'autres personnes, mais j'ai une facilitée (malgré ma timidité) à me faire des amis, je suis très sociable.
En tout cas, à la hâte de te voir,
Lilice"

Cela faisait 5 jours que Lucia avait envoyé sa lettre à sa nouvelle amie. Chaque matin et chaque soir, juste avant de partir à l'école et en rentrant, elle avait pris l'habitude de regarder dans la boîte aux lettres si il y avait une lettre pour elle. Chaque fois, c'était la même déception. Chaque jour, elle se disait que ça ne faisait que quelques jours, qu'il fallait le temps qu'Alice reçoive la lettre, la lise, y réponde et la renvoie, puis pour finir que la lettre arrive jusqu'en Irlande. Mais au fond, elle avait toujours peur que son amie ne lui réponde plus, qu'elle en ait marre ou qu'il y ait quelque chose dans la lettre qui ne lui ait pas plus ou autre.
Ce matin, juste avant de partir, il n'y avait toujours rien dans la boîte aux lettres, Lucia prit donc tristement le chemin de l'école. La journée fût encore plus longue que d'habitude, elle n'avait plus de motivation à y aller et s'y ennuyait vraiment. En rentrant chez elle le soir, elle ne prit même pas la peine d'ouvrir la boîte aux lettres et alla directement dans sa chambre pour dessiner. Mais au bout de quelques minutes, sa mère monta la voir et lui montra la lettre qui était bien dans la boîte aux lettres ce soir là.
Lucia saute de joie et s'empressa d'ouvrir la lettre. Dès les premiers mots, elle avait retrouvé le sourire et séché les larmes qui avaient commencées à arriver. Elle lu 3 fois la lettre, pour être sûre qu'elle ne rêvait pas et pour bien comprendre chaque mot de celle-ci, puis elle pris sa plume et une nouvelle feuille et se mit à répondre tranquillement.

J'ai cru que tu m'avais oublié ! Le monsieur a été plus long a envoyer la lettre cette fois-ci.
J'aime aussi beaucoup apprendre mais maman dit que j'apprends vite et que c'est pour ça que je m'ennuie. C'est vrai que je comprends pas trop pourquoi passer des heures à lire et à écrire, je sais déjà le faire !
Pas moi... J'aime pas trop quand y a beaucoup de monde autour de moi et je ne sais jamais quels mots ou phrases utiliser et comment. Je suis complétement perdue quand il faut parler à d'autres moldus humains. Du coup je reste seule mais c'est long à force, toutes ces récréations seule dans mon coin, surtout que je ne peux pas prendre mon carnet et ma plume... Moi aussi j'ai hâte de te voir ! Euh... Tu viens dans combien de temps déjà ?
Lucia

Recevant une lettre tant attendue de sa nouvelle amie, Alice l’ouvre, tout sourire aux lèvres. Lisant les jolis mots posés sur le papier, elle file dans sa chambre s’asseoir à son bureau pour y répondre. Sortant rapidement une feuille à carreaux et un stylo-bille, elle entame sa lettre :

"Bonjour à toi,
C’est drôle, quand je t’écris, j’ai un peu l’impression de parler à un ami imaginaire pourtant si réel…
Non, ce n’est pas une histoire de facteur ! Mes parents et l’école ne m’ont pas laissé deux secondes ! Je n’ai malheureusement pas pu t’écrire. Oh, je vois. Trois jours, il me semble, je demanderais confirmation à ma maman ce soir lors du dîner.
Lys"

Une fois qu’elle fut assez satisfaite de sa lettre, sans rature pour une fois, elle la glisse dans une enveloppe. Refermant son stylo, notre petite protégée entend sa mère l’appeler d’en bas pour manger. Courant dans les escaliers, elle se fait vivement réprimer par son père qui cherchait du silence pour travailler, murmurant un pardon presque inaudible, elle s’assoit à sa place favorite de la table.

Le couvert était mis pour une personne, ce qui voulait dire qu’elle mangerait encore seule et ses parents plus tard dans la soirée. Tirant une grimace voyant le plat de petit-pois arrivé, notre petite protégée les engloutit finalement en moins de temps qu’il n’en fut pour le dire. Questionnant sa mère sur la colonie, elle remonte dans sa chambre à la fin du dîner, rouvre un peu l’enveloppe et ajoute "édit : 4 jours et demi ! Hâte de te voir". Se promettant d’envoyer se courrier le lendemain.