Deux verres entrechoqués, quelques mots échangés en contemplant la capitale française et un baiser plus tard ; le jeune couple d’irlandais prenait à présent la direction de la terre ferme. Ils s’arrêtèrent un instant devant le drapeau irlandais qui flottait au niveau inférieur de l’étage où ils se trouvaient puis continuèrent leur descente par la terrible cage de métal et les escaliers.

- Pourquoi pas oui ! Ça à pas l’air très loin en plus sur le plan, répondit-il tout en sortant ce dernier de la poche intérieure de son manteau. On a sept stations de métro… mais on est les pros du métro parisien maintenant, ça devrait pas être trop compliqué de s’y rendre, ajouta-t-il confiant sur le ton de la rigolade tandis que leurs pieds foulaient de nouveau le sol de la capitale.

Quelques minutes plus tard ils y étaient et se baladaient dans les allées. Owen était émerveillé par les couleurs qui se dégageaient des différents vitraux, la précision dans les peintures et les sculptures… c’était tout simplement magnifique. L’architecture était elle aussi remarquable et ils n’avaient pas eu besoin d’attendre les commentaires du guide du groupe de touristes anglophones devant eux pour s’en rendre compte. D’extérieurs la cathédrale était déjà imposante et la structure interne n’en était pas moins. A la mention de l’incendie qui avait ravagé le monument, Owen tourna instinctivement la tête vers son compagnon. Et il n’avait pas besoin d’être légilimens pour connaître le fond de sa pensée. Ils savaient aussi bien l’un que l’autre que le gouvernement sorcier avait été à l’origine de l’incendie de Londres. Et vu les circonstances douteuses que donnait le guide quant à l’origine de celui-ci… Toujours était-il que les moldus avaient remarquablement bien rénové le bâtiment. Si on ne leur avait pas dit, Owen n’aurait pas parié une seule mornille qu’un drâme de ce genre était survenu. Après s’être éloignés de leur guide improvisé, les deux sorciers avaient continué leur visite des tours encore quelques minutes avant de sortir définitivement de Notre-Dame.

- Hum… mon estomac ne s’est pas mis à l’heure française… on va voir l’Arc de Triomphe et on mange après ? On pourra faire le Louvre en fin d’après-midi il ferme tard, répondit-il avant d’ajouter, sourire en coin, et puis je sais pas toi mais… ça me tenterait bien d’aller faire un tour du côté des boutiques sur les Champs-Elysées. Et y aura moins de monde à cette heure-ci.

Ils n’achèteraient très certainement rien de part les prix exorbitants - quoiqu’Owen avait sur lui une somme conséquente d’argent moldu en prévision - mais faire du lèche-vitrine n’était pas non plus une activité déplaisante, ils se raisonneraient… Oh et puis… peut-être se permettraient-ils tout de même quelques achats. Non pas qu’ils ne soient pas capable de résister, mais ils n’allaient tout de même pas à Paris tous les jours…

Sur ces constatations qui lui firent tirer un sourire, l’étudiant et le bibliothécaire prirent la direction du fameux Arc. Quelques stations de métro plus tard et les voilà qui prenaient leurs tiquets d’entrée. S’il n’avait pas eu cette euphorie du moment, Owen ne savait pas s’il aurait pu encore grimper les 284 marches du monument mais… quand la volonté y est, poussée par une curiosité sans pareille… il ne les sentait même pas passer. Statues, fresques sculptées, gravures antiques et vue sur la très célèbre avenue des Champs-Élysées défilaient sous leurs yeux. Owen était encore une fois émerveillé par tout ce qu’ils voyaient et en ressortit des étoiles pleins les yeux. Ils avaient vraiment bon goût ces moldus français, tout était si beau, si précis, si… majestueux ! Bien sûr eux aussi avaient quelques monuments remarquable en Grande-Bretagne et en Irlande, mais ici c’était différent. Peut-être aussi parce qu’il était là en vacances, en WE, avec l’homme qu’il aimait. Cela jouait pour sûr, ça donnait un tout autre goût à ce séjour.

Domhall avait eu un rire ironique à l'évocation du métro. Mais il fallait être honnête, malgré les quelques difficultés et l'appréhension, cela restait plutôt honnête en terme de rapidité et bien moins fatigant et surtout risqué que de transplaner à chaque fois. Certes c'était dimanche, mais les lieux qu'ils fréquentaient étaient remplis de personnes qui, comme le jeune couple, venaient découvrir le patrimoine parisien. Sept stations de métro et une visite de cathédrale plus tard, voilà que la suite du programme se décidait. Le jeune homme consenti à la proposition de son petit-ami d'un signe de tête, regard perdu sur un détail de la façade de l'église majestueuse. Et puis, il avait redressé la tête plutôt lentement, oreille tendue, avant de focaliser ses prunelles sur le visage de son amant. La célèbre avenue qui s'étendait de l'Arc de Triomphe à l'obélisque de la Concorde et ses magasins pour le moins luxueux était une tentation énorme. D'ailleurs, dire qu'il n'y avait pas pensé en allant retirer de l'argent à Gringotts et faire du change en euros serait mentir éhontément. Sa bourse sorcière, dissimulée dans une poche interne et magiquement protégée de son manteau, comme le portefeuille moldu étaient suffisamment garnis pour en témoigner. Ce n'était pas comme si sa famille avait des problèmes d'agent et comme ils n'avaient que les pièces et billets - le liquide - pour payer dans ce monde là... Il en fallait tout de même.

Les yeux brillant d'envie de l'étudiant quand au fait de parcourir les boutiques huppées s'arrêtèrent sur le sourire du corcagien avant de revenir à ses yeux: "Je suis partant. En plus..." Il hésita, ce qu'il allait avancé était vrai, mais faire ces achats ici n'était pas indispensable. "J'ai besoin de quelques chemises." Et aussi d'un pantalon habillé, il avait encore pris un centimètre cette dernière année, pile celui qui donnait un effet très étrange avec certaines pièces. Manches trop courtes de trois fois rien ou ourlet de pantalon trop haut... Tout dépendait toujours de la coupe ou de comment la marque taillait. Il n'achetait jamais beaucoup d'un coup, plutôt régulièrement, généralement parce qu'il avait un besoin et donc supprimait des vêtements de son dressing. Mais là... Il fallait juste se montrer raisonnable et se tenir à ce qu'ils avaient décidés. D'abord l'Arc de Triomphe en hommage aux soldats français, la flamme, le bâtiment et ce qu'il abritait, ses nombreuses marches et la vue que son toit offrait. Il avait pris le temps de détailler le travail de la pierre qui faisait écho à des techniques qu'il apprenait, qu'il avait apprises et ce, malgré l'excitation grandissante de découvrir les boutiques qui s'égrainaient le long de l'avenue.

Les deux irlandais quittèrent donc le bâtiment à la mémoire des soldats français moldus et rejoignirent la célèbre avenue. Avant de descendre et de réellement s'engager dans une session shopping - car Domhall comptait bien faire des achats, et pour lui, et pour sa benjamine, et certainement pour son frère également - il retint Owen qui avançait. Était-ce l'air parisien ou le fait d'être dans le monde moldu qui lui permettait de se sentir plus libre de ses faits et gestes? Certainement un mélange des deux. L'étudiant ne se sentait pas spécialement guetté, n'avait pas de crainte d'être remarqué, ou presque. Surtout qu'au milieu des touristes, dont des couples de tous les genres, il se sentait fondu dans la masse. Affermissant le lien de leurs mains, il attira le plus vieux à lui, glissant ses doigts libres sur sa taille, il plongea ses iris marron dans les bleus de son compagnon avant de dire, très sérieux: "Il faut qu'on le fasse plus souvent. Je sais que je vais avoir mes examens..." Et que je risque de ne pas sortir de mes révisions, "Mais on se promet de se prévoir des week-ends juste tous les deux, loin de chez nous?" Rien ne lui semblait plus important pour eux en cet instant précis. Et, une fois l'approbation de son compagnon obtenu, il ne se retint plus de l'attirer a lui pour l'embrasser, en plein milieu de la rue. Un geste qui ne lui ressemblait pas spécialement, mais il était si léger depuis qu'il avait posé les pieds en France, il se laissait porter.

Cette marque d'affection menée à son terme, ce fut lui qui initia la découverte de l'avenue. Laissant de côté les marques de prêt-à-porter ou les parfumeries, il regardait plutôt les vitrines des boutiques et marques dites de luxe, jusqu'à en repérer une où ce qu'il voyait sur les mannequins masculin lui faire de l'œil. Son dévolu jeté sur les chemises en lin de Massimo Dutti, boutique purement moldue, il se dirigea tout de suite, en déclinant l'offre de la vendeuse qui leur demandaient s'ils avaient besoin d'aide, vers les différents modèles repérant de suite ce qui devrait lui convenir, convenir à son homme et à son frère en terme de coupe et de taille en quelques coups d'œil. Il tira d'ailleurs un modèle ajustée à col mao et une autre à col classique pour lui, une en lin l'autre en coton, blanches toutes les deux. Pour essayer. Ensuite, il verrait pour les coloris. "Si ça te tente, ta taille est là." Lui dit il, sourire au lèvres en désignant exactement les modèles. C'était la coupe la plus adaptée à toutes les circonstances. Il espérait juste ne pas être entre deux tailles, chose fréquente quand on était grand et élancé. Il prit quelques secondes de réflexion et prit finalement aussi les mêmes chemises en version ceintrée avant de se diriger vers les cabines d'essayage.

Tandis qu’il quittaient le bâtiment historique et se dirigeaient vers les boutiques de luxe un peu plus loin sur l’avenue, Owen sentit Domhall s’arrêter au milieu du trottoir. Avait-il fait tomber quelque… la réflexion du bibliothécaire n’alla pas plus loin, l’attitude de son compagnon répondant à ses interrogations. Non, il s’agissait certainement pas de ça ! Se laissant attirer à lui sans exercer la moindre contrainte, ses yeux détaillèrent Domhall, se posant tout d’abord sur son buste puis sur ses prunelles noisettes tandis qu’il parlait, non sans passer rapidement sur lèvres en mouvement. A l’évocation de la fréquence de leurs sorties et des examens du plus jeune, Owen savait déjà ce qu’il allait répondre. L’étudiant n’aurait pas eu besoin d’aller plus loin. Mais il le laissa tout de même finir de poser sa question, quand bien même la réponse était des plus évidentes à ses yeux. Posant à son tour sa main libre sur les hanches de son bien aimé, ses yeux quittant un très court instant les siens avant de venir les raccrocher une fois le mouvement effectué.

- La promesse ne sera pas compliquée à tenir, répondit-il dans un sourire amoureux, rêvant d’ores et déjà à leur prochaine destination. Oh il n’avait pas encore d’idée précise en tête mais ça ne saurait tarder. Pour le moment, il profitait de Paris ! Et si tu crois que je te laisserai ne pas faire de pauses dans tes révisions… tu peux rêver, ajouta-t-il dans un souffle juste avant que Domhall ne joigne leurs lèvres. L’employé de Poudlard fit automatiquement migrer sa main jusque sur le buste de son compagnon. En cet instant il ne pensait plus qu’à lui, eux. Et si le plus grand n’avait pas été à l’initiative du baiser, Owen ne lui aurait de toute manière pas laissé le choix. Ils étaient à Paris, au milieu d’une foule de touristes, d’une part ils ne risquaient rien, et d’autre part… comment résister ?!

- Heureusement que je m’entends suffisament bien avec les elfes et les fantômes pour qu’ils acceptent que je leur laisse la bibliothèque quand j’en ai besoin… ajouta-t-il rieur alors qu’ils reprenaient leur chemin vers les vitrines les plus proches. Se laissant emporter par Domhall jusqu’à la première boutique qui vallait la peine d’être visitée, puis à travers cette dernière. S’intéressant aux chemises qu’il lui indiquait, Owen s’empara rapidement d’une ou deux d’entre elles, en deux tailles différentes à chaque fois pour ne pas avoir à faire des allers-retour depuis la cabine d’essayage et se rendit dans celle voisine à celle de son amoureux. En deux temps trois mouvements, la première chemise était passée et déjà il ressortait pour se voir dans le miroir. Pas mal ! Ça lui allait bien ! La suivante de même. Tiens, essaye ça toi ! dit-il à son bien-aimé en lui tendant un tailleur en lin gris foncé à travers le rideau de la cabine ; après être allé le chercher en reposant les chemises dont la taille ne convenait pas. Lui-même avait repéré un pantalon chino bleu marine en coton. Alors, tu trouves ça comment ? lui demanda-t-il tout en sortant de nouveau pour s’admirer dans la glace.

Alors qu'ils étaient encore dans la rue, après s'être embrassés et avoir - pour Domhall - écarté certaines pensées qui avaient surgit à la réponse d'Owen, ils avaient repris leur route vers les magasins. Une pointe d'inquiétude s'était emparée du châtain lorsque son compagnon avait évoqué les elfes et les fantômes. Mais personne autour d'eux ne semblait avoir entendu, le brouhaha de la rue l'attraction que représentaient toutes les vitrines, la langue irlandaise aussi, étaient autant de facteurs qui avaient joué en leur faveur. Le jeune homme se détenait alors et en franchissant la porte de la boutique sélectionnée, toute trace d'inquiétude était envolée.

A l'intérieur, alors qu'il venait de sélectionner quelques hauts et d'en montrer à son petit-ami en précisant lesquels étaient à sa taille, il constatation que ce dernier en avait pris dans deux différentes. La confiance régnait! Pourtant il avait l'œil et était certains de ce qu'il avait désigné. Tant pis, il passerait deux fois plus de chemises! De son côté, alors qu'il entendait l'autre homme se changer puis ressortir de sa cabine plusieurs fois, dont l'une en s'éloignant, il avait pris le temps d'essayer les quatre modèles qu'il avait choisi. Et son choix était fait. Ce serait des chemises à col mao en lin pour cet été en version ajustée, et en coton à col italien ceintrées pour toute l'année. Restait à sélectionner les coloris. Mais, alors qu'il devoutonnait la chemise à col mao en lin, un ensemble deux pièces dans le même tissu fit son apparition. Gris foncé il irait avec l'entièreté de sa garde robe estivale en cours de renouvellement. Il le passa par dessus le vêtement qu'il portait encore avant de sortir en entendant la question du corcagien. Il trouvait ça comment? Ses yeux détaillèrent le bibliothécaire de haut en bas avant de dire totalement sous le charme: "Si j'avais été encore au collège, j'aurais eu un prétexte de plus pour aller à la bibliothèque."

Le pantalon semblait avoir été fait directement sur son compagnon et tombait parfaitement. Restait à voir pour son ensemble. Il craignait pour la longueur des manches comme du pantalon. Pour les chemises c'était pile à la bonne longueur puisqu'elle étaient conçue pour, normalement, être un peu longues sur le poignet. Quand à ce qu'il voyait dans le miroir... La veste lui paraissait trop large, mais la taille en dessous serait trop courte sur le buste et les manches. Il l'état pour la remettre sur ceintre puis sur le portique à disposition. Le pantalon, lui par contre semblait aller. Il se tourna vers Owen, interrogatif. "Je pensais prendre plusieurs chemises pour cet été," qu'il désigna le modèle en lin en songeant qu'il en prendrait finalement des deux types, "ça ira tu crois?" Pour le coloris, blanc, vert pomme et peut être un bleu pastel et gris clair ça lui paraissait bien. Pour les chemises en coton, il prendrait du blanc et du bleu clair, c'était parfait en tout saison. Et le pantalon il le prendrair bien dans une autre couleur aussi, il serait raisonnable une autre fois, il avait décrété qu'il ne regarderait pas à la dépense ce week-end et comptait même offrir à Owen ses achats vestimentaires, enfin ce qu'il accepterait de se faire offrir.

Attendant l'avis de son conjoint, il s'approcha de lui. Décidément ce pantalon... "Prends le en plusieurs couleurs, il te va vraiment bien." Commenta le plus grand en désignant le vêtement toujours porté. "Oh, et j'ai vu quelque chose pour Ennis, je ne crois pas qu'on ait ça chez nous," nous les sorciers, les sorciers du monde de ses parents, "le vêtement une pièce avec un short. Tu penses que ça lui plairait? Le marron là-bas!" Sa benjamine ne portait presque que des robes, mais cette nouveauté était très féminine et pourrait tout à fait trouver sa place dans son armoire. Pour son rêve le choix était vite fait, il n'avait qu'à cueillir les vêtements en passant prendre pour lui. Pour sûr, la vendeuse allait être ravie de ces deux clients, et, si ca fonctionnait comme dans les îles britanniques, allait avoir droit à un bonus sur ses ventes.

- Vraiment ? Dans ce cas là… je ne le porterai pas à Poudlard. Je ne voudrai pas donner de faux espoir aux résidents du château… répondit-il sur le ton de la plaisanterie à l’avis qu’émis Domhall sur le pantalon qu’il portait. Domhall en revanche venait de reposer l’ensemble qu’il lui avait amené, il avait raison, ça ne lui convenait pas. Je ne dirai pas non à te voir avec cet été, elles te vont vraiment très bien, continua-t-il en ce qui concernait les chemises. Puis, suivant les conseils de son compagnon pour son pantalon, après un regard amoureux dans sa direction, Owen partit donc le chercher dans d’autres coloris, gris clair et foncé. Cela lui en faisait trois, plus les quelques un qu’il avait déjà et qu’il pouvait toujours porter, c’était très bien. Cher certes, mais cela rentrait toujours dans le budget - assez conséquent - qu’il avait prévu pour ce voyage. Il avait entendu sa question concernant un habit à offrir à Ennis mais ne lui avait pas encore répondu. Il l’avait repéré non loin, il y jetta un coup d’oeil en passant avant de revenir vers le cadet O'Belt.

- La combishort ? demanda le plus grand pour être certain qu’ils parlaient de la même chose. C’est que si lui-même s’y connaissait un petit peu en mode moldue, il savait que c’était moins le cas de son bien-aimé. Elle lui ira à ravir et je suis sûr qu’elle lui plaira beaucoup, c’est très joli, ajouta-t-il avant de prendre la direction de la cabine d’essayage tout en indicant aller se changer puisqu’il portait toujours sur lui le pantalon à acheter. Il en ressorti pas plus d’une minute plus tard, vêtements à payer sur le bras et entraîna Domhall vers la caisse non sans passer une dernière fois au milieu des différents vêtements. Owen s’arrêta sur un costume, noir, très classe. Il l’avait déjà repéré en entrant dans la boutique, un coup de coeur, mais le prix… exorbitant le faisait tout de même reculer. En avait-il vraiment besoin ? Pour les grandes occasions… mais quelles grandes occasions ? Il n’y avait, à priori, ni mariages, ni rien d’autre en vue et leurs anniversaires respectifs n’étaient pas pour tout de suite non plus. Après une très courte pause, il reprit donc son chemin vers le comptoir. Une à la fois, les folies ! Celle-ci serait de trop.

Oeil appréciateur en regardant Owen toujours vêtu du pantalon au centre de la conversation, Domhall sourit discrètement au trait d'humour. Même s'il était bien plus détendu ici, à Paris, il n'en restait pas moins de nature réservée. Toutefois, la mimique s'imprima un peu plus durablement à la mention des chemises. "C'est prévu." dit-il doucement en laissant en suspend la dernière syllabe, donnant à sa phrase une intonation sibylline. Puis, son amoureux partit en quête d'autres pantalon et lui alla récupérer le deuxième pantalon et les pas moins de six chemises, non, huit, il doublait celles en coton. Et comme le bibliothécaire devait encore se changer, il attendit qu'il entre dans la cabine tout en écoutant son avis sur le vêtement - une combishort puisque c'était le nom - qu'il avait repéré pour sa benjamine. "Parfait alors, je vais lui prendre." Restait à voir avec un vendeur qui passait par là pour la taille.

En parlant anglais à un rythme légèrement plus lent qu'à son habitude, il réussit à se faire comprendre et à obtenir ce qu'il souhaitait. Il n'usa que des formules de politesse en français, la seule chose qu'il maîtrisait suffisamment, avant de rejoindre le corcagien qui revenait des cabines vêtement sur un avant bras pour l'entraîner vers la caisse non sans arrêter son regard sur un costume. L'irlandais ne l'avait pas loupé ce regard d'envie, aussi, il rattrapa son compagnon par le bras pour lui glisser: "Essaye-le. Je te l'offre." Il avait planté ses prunelles noisettes dans les bleues de son amant, on ne pouvait plus sérieux. Il savait que le plus âgé allait refuser, donnant des arguments que lui considérait comme bancal. "Tu as presque tout payé depuis qu'on est arrivé. Et je peux me le permettre." Pour l'instant, même si son père lui avait assuré le contraire, il craignait que les vivres se coupent avant qu'il puisse gagner son propre argent. Aucune raison que cela se fasse différemment d'avec son frère, une fois embauché quelque part, il ne recevrait plus la somme mensuelle qui payait appartement et frais annexes. Comme ils avaient un surplus du fait de la présence d'Ennis et qu'il n'était pas aussi dépensier que cette journée pouvait le faire croire, il avait encore largement de quoi se faire plaisir dans la célèbre avenue. "Et puis ce n'est pas comme si tu allais encore grandir toi!" Finit-il mi-sérieux, mi-rieur en songeant que lui n'en finissait plus de prendre de la hauteur.

- "Donne moi ce que tu prends et vas-y." Appuya-t-il encore une fois sa proposition en tendant le bras alors que le vendeur qui était précédemment venu à son secours pour prendre la combishort venait pour leur proposer d'emmener leurs achats à la caisse le temps qu'il continue leur prospection. Repassant au français pour le remercier de la démarche, il lui demanda toutefois - en anglais - si la taille de son conjoint était disponible pour le costume dont il était question. Ça pouvait donner l'impression qu'il forçait la main, mais il avait vraiment envie de lui faire plaisir. "Il est de qualité, tu pourras le remettre." C'était qu'il choisissait avec soin ses arguments, même sur le vif.

Ce costume... le bibliothécaire devait reconnaître qu'il lui plaisait vraiment beaucoup. Mais... ils avaient déjà beaucoup dépensé et puis... il n'en avait pas réellement besoin, c'était du surplus. Non, il devait s'en détourner. Et il y serait parvenu si un certain Domhall ne l'avait pas stoppé dans sa progression vers la caisse pour lui en parler. Il lui offrait ? Vraiment ? Mais... non mais... tu... c'est trop, il n'arrivait pas à finir ses phrases, son amant enchaînant des arguments tous plus difficiles à contrer les uns que les autres. Après le prix, la taille ; après la taille, la qualité... sans compter le fait qu'il venait de mettre le vendeur sur le coup... T'es... pénible ? Irrécupérable ? Incroyable, finit-il par dire. Je ne vais pas... je n'en ai pas besoin, il me plaisait juste, mais je n'avais pas pour intention de l'acheter, tu as vu le prix ? Bien sûr qu'il avait dû le voir, mais le corgacien qui ne se laissait d'habitude pas faire était en panne sèche de contre-arguments. Bon ok... t'as gagné, finit-il par admettre dans un soupir au sein duquel désespoir et satisfaction ne faisaient qu'un.

Entre les paroles, les gestes et son regard, Owen ne pouvait pas lutter. Il lui donna alors ce qu'il portait à son bras, s'empara du costume que le vendeur lui tendait et reparti en direction des cabines d'essayage. Il n'en ressortit pas plus de deux minutes plus tard en arborant le costume qui lui faisait tant envie. Son reflet dans le miroir... il l'aimait décidément beaucoup. Alors, comment tu me trouves ? demanda ce dernier à son amoureux en se tournant dans sa direction, le tout en se mordant l'intérieur de la joue tandis qu'elles s'empourpraient légèrement. A la réponse de ce dernier, Owen eu un sourire on ne plus amoureux, et s'ils n'avaient pas été au beau milieu d'un magasin, il n'aurait pas hésité une seule seconde à l'embrasser. Décidément Domhall était juste... parfait.

Une fois Owen changé pour retrouver ses habits du jour, le couple ne tarda guère à passer en caisse, le plus âgé des deux insistant pour payer ses propres achats... sauf le costume, puisque n'avait pas réussit à faire changer d'avis son compagnon et que c'était donc ce dernier qui se chargeait de l'achat.

- Tu n'aurais pas du... dit-il à propos du costume une fois hors de la boutique. Mais... merci beaucoup, ajouta-t-il avant de déposer furtivement ses lèvres sur les siennes. On ne pouvait plus sincère que ce remerciement. Owen était aux anges. Les deux irlandais reprirent ensuite le chemin vers la place de la Concorde, remontant les Champs-Elysées et s'arrêtant dans certaines boutiques jusqu'à ce que le ventre du corgacien ne se manifeste. Il ne leur fallut guère plus de quelques minutes pour trouver un restaurant très convenable à des prix abordables dans une petite rue perpendiculaire à la grande avenue. Une fois les commandes passées, qui consistait en un plat du jour et un ballon de vin pour le bibliothécaire, il refit un point sur le planning de la journée. Bon, il nous reste donc le musée du Louvre à aller voir et... l'après-midi est déjà bien entamée mais en fonction on pourra s'accorder quelques extras ou revenir faire du lèche-vitrines par ici, ou... ça dépend, tu aurais envie de quoi ? Et tu voudras qu'on rentre vers quelle heure à Dublin ?

Au fur et à mesure qu'il avançait ses arguments et qu'Owen tentait de les contrer, il sentit qu'il allait capituler au point de laisser un sourire se dessiner sur ses lèvres. Il voyait bien les contradictions passer dans le regard de son amoureux mais ça lui faisait vraiment plaisir de lui prendre, peut importait le prix. L'affaire étant décidé et le vendeur les ayant délesté des vêtements qu'ils avaient prévus de prendre, Domhall suivit du regard, puis physiquement son compagnon qui partait vers les cabines d'essayage pour passer le costume qui se révéla tomber parfaitement sur lui. "Incroyable." Souffla-t-il en réponse à la question, les yeux pétillants, réutilisant involontairement le même terme que lui quelques instants plus tôt. Et puis à le voir rougir légèrement et sourire ainsi... Il s'ébroua intérieurement il y avait un minimum de décence à tenir tout de même. Heureusement, Owen alla se changer et ils purent passer en caisse et quitter les lieux, retrouvant l'air parisien de février.

- "Peut-être, mais ça me faisait plaisir. Et puis il te va beaucoup trop bien." Répondit Domhall en retenant le bibliothécaire pour lui voler un baiser tout aussi furtif que celui qu'il venait de déposer sur ses lèvres avant de poursuivre leurs pérégrinations dans l'avenue, flânant devant les vitrines et entrant dans quelques boutiques sans forcément faire d'achats. Sur leur chemin, le plus jeune des deux irlandais vit à plusieurs reprises des bijouteries de standing différents. Il tenta d'observer ce qui y était proposé discrètement, un exercice difficile. Et pourtant, une idée germa doucement, qu'il mettrait certainement en place une fois rentrée et son compagnon dûment occupé avec son travail aux horaires prenants. Mine de rien, il hésitait, ils se fréquentaient depuis un an seulement, et en même temps ils avaient tellement de barrière qui s'érigeaient, en partie de son fait, qu'il voulait... prouver son sérieux dans cette relation?

La pensée ne le quitta pas vraiment. Il la mit dans un coin de sa tête, reprenant le fil de leur balade jusqu'à un petit restaurant où il prit la même chose qu'Owen en faisant confiance au serveur pour le vin approprié, demandant toutefois également de l'eau en plus. "J'avais vu un jardin sur le plan près du Louvre. On pourrait juste s'y balader un peu?" Proposa l'étudiant qui se voyait bien faire quelque chose de plus posé. Après la courte nuit qu'ils avaient passer, prendre le temps lui disait bien surtout qu'il n'avait pas du tout envie de rentrer. "Le plus tard possible?" Ça faisait très enfantin, ce qui lui ressemblait assez peu, mais après tout, il n'avait 'que' vingt ans. "Tu peux rester cette nuit où tu dois être rentré à l'internat?" Il espérait qu'ils puissent prolonger jusqu'au lendemain matin, très égoïstement.

Les boutiques défilaient et Owen devait faire un effort considérable pour ne pas trop se laisser tenter et faire exploser son budget. C'est qu'il avait déjà beaucoup dépensé dans la première et la journée était loin d'être finie. Le bibliothécaire s'était donc contenté de jeter un coup d'oeil aux différentes vitrines, s'arrêtant parfois un peu plus longtemps que nécessaire et se permettant par moments d'entrer dans la boutique pour "voir de plus près" ; jusqu'à ce que l'appel du ventre se fasse entendre et que le couple ne cherche un petit endroit sympathique ou se restaurer. Owen avait déniché - grâce à son flair légendaire lorsqu'il s'agissait de ce type d'établissement, surtout sur l'heure du repas - un petit restaurant dans une rue adjacente aux Champs-Elysées. Pas forcément parmi les plus luxueux, mais il était tout à fait convenable et dans des prix abordables. Une fois attablés et les commandes passées, ils se concentrèrent sur le programme de la suite de la journée. Le natif de Cork mentionna notamment la visite du musée du Louvre avant de demander son avis à son compagnon sur ce qu'il souhaitait faire.

Un sourire mutin s'étira sur ses lèvres lorsque Domhall mentionna son retour à Poudlard. En théorie, il devait être rentré ce soir. Mais il savait qu'il pouvait compter sur ses collègues et particulièrement June et Lancelot pour le couvrir si son absence prolongée venait à être remarquée. Et comme il n'avait vraiment pas envie de rentrer et souhaitait prolonger ce moment à deux le plus longtemps possible, parce qu'il en avait besoin, que cela lui faisait un bien fou... J'ai bien peur que tu doives me supporter jusqu'à demain matin... parce que je ne compte pas te laisser ce soir. Il avait, pendant qu'il parlait, cherché puis attrapé l'une des mains de son homme pour jouer avec ses doigts et en caresser le dessus. Poudlard se passerait bien de lui un soir de plus, c'était décidé. Il faudra d'ailleurs qu'il aille parler à Elina ou Kristen à ce sujet s'il en avait le courage. Car il ne dirait pas non contre un jour off par semaine ou des plages horaires moins étendues. Après tout, la directrice avait bien le luxe de pouvoir partager ses appartements avec sa femme, elle pouvait comprendre qu'il ai aussi besoin de pouvoir passer un peu de temps avec sa moitié ? Et en attendant, une balade dans le parc est un très bon plan, ajouta-t-il pour répondre à sa première proposition.

Les minutes passèrent et ils poursuivirent leur discussion, Owen lui exposant notamment son idée de demande auprès de ses supérieures hiérarchiques. Le serveur était arrivé entre temps pour leur servir leurs commandes, au plus grand plaisir du plus vieux qui commençait à avoir sérieusement faim. Et c'était divinement bon.

Il s'attendait à ce qu'Owen dise qu'il devait être rentrer le soir même pour Poudlard ce qui, il devait l'avouer, était logique. Son compagnon était consciencieux dans son travail et pas vraiment du genre à outrepasser les règles. Mais en voyant son sourire et l'écoutant parler, il su qu'il s'était fourvoyé. Au sourire d'Owen clairement évocateur, il répondit par un sourire amoureux avant que ses yeux ne tombe sur la main du châtain-blond qui jouait avec la sienne. Il le regarda et le laissa faire un moment, sans voir les quelques regards curieux, circonspects ou réprobateurs qui se posaient sur eux. Le corcagien accéda ensuite à sa proposition de balade dans le parc attenant au Louvre. Le sourire d'un Domhall toujours en proie à la contemplation de leurs mains s'élargit avant qu'il ne redresse enfin le menton pour reprendre le fil de la conversation, laissant le bibliothécaire libre de caresser le dos de sa main. La perspective d'avoir une journée pour se retrouver était plus que tentante... L'étudiant rappela au plus âgé d'entre eux que lors de son stage sa journée hebdomadaire de pose serait changeante d'une semaine à l'autre mais qu'il serait ravi à cette perspective. Le serveur arriva sur ses entrefaites et les deux irlandais mangèrent en continuant leur discussion puis quittèrent le restaurant afin de rejoindre leur destination suivante.

Si Domhall avait effectivement émis l'idée de se détendre dans le jardin des Tuileries attenant au musée, il n'était pas contre l'idée de le visiter, il devait bien y avoir une exposition qui les tenterait tous les deux... Sauf qu'à la vue de la foule au guichet le couple fit machine arrière et abandonna l'idée. Ils s'y étaient pris bien trop tard. Ils iraient donc arpenter les jardins à la française jouxtant les bâtiments refermant toute une multitudes d’œuvres d'art aux âges variés. Ils marchèrent tranquillement dans l'immense jardin à la française et Domhall profita du couvert des arbres de l'un des rectangles et de l'absence de toute autre âme qui vive pour réduire leurs paquets et les glisser dans une poche. Il attira ensuite Owen à lui, posa son front contre le sien et chuchota les yeux clos, "J'aimerais que ce week-end ne s'arrête pas."