Orphéa était là, dans le grand salon de Bottomcraig, habillée d’une horrible robe beige qui lui donnait l’air d’avoir 10 ans, les jambes délicatement croisées à siroter un jus de Cranberry au goût infâme. La vieille méridienne en velours vert sur laquelle elle se trouvait, semblait prendre la forme de ses fesses chaque instant davantage. Elle commençait à en avoir l’habitude. Depuis quelque temps, à chaque vacance scolaire, sa grand-mère organisait des repas, ou des goûters avec des amis à elles. Qui venait presque toujours accompagnés de leurs enfants ou petits-enfants, qui avaient, bizarrement, plus ou moins le même âge que la Serpentard. Orphéa savait très bien quelles étaient les intentions de Rachel. Lui présenter pleins de petits sang-purs, en espérant qu’ils sympathisent, et ainsi l’inciter à ne fréquenter que des gens respectables. Malheureusement, cela ne fonctionnait pas. Elle s’intéressait peu au statut des gens avec qui elle sympathisait. En général, elle ne posait même pas de question à ce sujet. Elle se contentait de le deviner au cours des conversations. Mais pour l’instant, aucun enfant en vue. Orphéa était la plus jeune. Zaphira la fille des Abderrafi avait déjà vingt-et-un ans, et elle semblait bien plus intéressée par une discussion sur la politique du Conseil en matière de relations internationales que par une éventuelle conversation bien plus légère avec une gamine. Alors la petite brune restait là, silencieuse, à écouter en se contenant de sourire et de hocher la tête comme elle avait appris a le faire, en attendant que quelqu’un s’intéresse à elle. Alors qu’elle était dans ses pensées, Joleen, l’Elfe de maison, fit irruption dans la pièce en faisant claquer ses petites chaussures sur le parquet massif. Il semblait minuscule au milieu de cette grande pièce, entouré de toutes ces boiseries et de tous ces bibelots anciens.

« Les Volt sont arrivés Lady Cooper »

Orphéa, imita sa grand-mère et se leva pour saluer les invités, dont elle reconnue un visage qu’elle avait déjà vu à Poudlard. Maximilian. Gryffondor. Troisième année. Comme par hasard. Après s’être présentée convenablement aux adultes, en appliquant tout ce que sa grand-mère lui avait appris durant son enfance, elle se rassit, en prenant soin de se décaler légèrement pour laisser une place au garçon. De toute façon, c’est ce que tout le monde attendait d’eux. Qu’ils discutent, et qu’ils deviennent amis. Ça ne dérangeait pas Orphéa à vrai dire. Elle aurait simplement préféré le faire dans un cadre différent. Moins guindé.

« Alors Maximilian, tes vacances se passe bien ? Demanda-t-elle poliment. Tu as bien profité des fêtes ? »

Elle se trouvait niaise. Elle avait juste envie de lui dire des trucs simples comme « quoi de neuf ? » ou « c’est cool les vacances ». Mais devant sa grand-mère, avec tous les invités, c’était inenvisageable.

J'aurais dû rester à Poudlard pendant les vacances.

Telle est la conviction qui me vient à l'esprit tandis que j'attends dans le salon de Père. Certes, si j'avais passé Noël au château, je me serais terriblement ennuyé. Mais ça n'aurait pas pu être pire que d'aller à ce "repas". Peut-être devrais-je plutôt parler de "rencontre avec des Sang-purs" ? Je ne suis pas dupe face aux attentions de mes grands-parents. Ils profitent de leur bref retour au Royaume-Uni pour essayer de m'inculquer leurs idées aristocratiques et pro-sorciers. Je suppose que Père leur a dit que mes amis les plus proches sont des Moldus : cela expliquerait leur comportement. Depuis une semaine, je ne parviens pas à esquiver leurs remarques sur les "bonnes matières qu'un sorcier de mon rang doit avoir".



Ma remarque m'attire un regard noir de la part de mon père. Pourtant, je ne pense pas avoir tort : je ne connais personne qui s'habille d'une façon aussi guindée pour un simple repas. Avec cette chemise et ce blazer, je me sens ridicule.



Malgré la voix sèche de Grand-Père qui déchire le silence, je réprime la réponse sarcastique qui me brûle les lèvres. Si je n'ai aucun scrupule à être insolent devant mes parents, je tâche toujours de me montrer respectueux devant mes grands-parents paternels.



Je saisis le bras que me tend Père en ayant une pensée pour mes frères qui m'ont subitement abandonné, et me laissent seul pour cette journée.

Je déteste transplaner. Les sorciers ne pourraient-ils pas utiliser une voiture, ou un quelconque moyen de transport qui ne me rend nauséeux ?

Je reconnais une Serpentard, de quatrième ou de cinquième année, je ne sais pas exactement. Appliquant toutes les leçons que mes grands-parents m'ont apprises depuis mon plus jeune âge, je me présente poliment aux adultes, malgré le mépris qu'ils m'inspirent. Des Sang-purs fiers de leur statut de sang, probablement.

Que suis-je censé répondre aux questions d'Orphéa ? Je n'aime pas adopter le ton soutenu et poli qu'affectionnent tant mes grands-parents lorsqu'ils parlent. Je n'ai pourtant pas le choix. Évidemment, même si je n'aime pas mon prénom, lui demander de ne pas m'appeler Maximilian n'est pas envisageable.

« Elles sont très agréables, répondit Orphéa avec son plus beau sourire hypocrite scotché au visage. J’ai eu l’occasion de faire.... plein de d’activités intéressantes »

Faux. Elle n’avait rien fait d’autres que des trucs normaux, le genre de chose que tout le monde faisait pour les fêtes. Passer du temps en famille, manger, assister à des disputes de familles, manger, dormir, écouter les débats politiques des adultes bourrés, manger, faire semblant d’être contente de ses cadeaux de Noël, et encore manger. La seule chose intéressante dans ses vacances avaient été le marché de Noël du chemin de Traverse. Elle avait croisé ses amis, et elle avait également eu l’occasion de participer à un atelier de confection de baume à lèvre. Mis à part ça... ses vacances avaient été nulles. La jeune fille s’était parfois dite que les fêtes à Poudlard auraient peut-être été moins fatigantes. Mais elle ne connaîtrait probablement jamais ça. Si par hasard une année, elle ne pouvait pas rentrer chez ses parents, elle était certaine que sa grand-mère se ferait une joie de l’accueillir. Alors qu’un blanc s’était installé après deux phrases échangées, la brune envisagea de poursuivre avec une question tout aussi banale, mais à la place, elle continua d’afficher ce sourire débile. Elle regarda le Gryffondor, puis les adultes. Et elle eut une idée.

« Grand-mère, je crois savoir que Maximilian adore lire, déclara-t-elle en ayant pris soin de ne pas couper de conversation en cours. J’aurais aimé lui montrer la bibliothèque en attendant les derniers invité. Si nous avons ta permission »

La bibliothèque, la salle de réception, la salle de musique, la grande cheminée, les moulures du plafond du petit salon, la cuisine, les toilettes... peu importait. La Serpentard avait juste envie de s’éloigner de cette ambiance mondaine détestable au possible. Avec un peu de chance, son camarade se montrerait plus cool que ce qu’il laissait paraître devant ses grands-parents. S’il était sympa, alors elle passerait une soirée un peu moins nulle. S’il était aussi hautain que ce qu’il en avait l’air, elle continuerait à faire la potiche et a afficher ses dents parfaitement alignées. Orphéa fixa attentivement sa grand-mère, attendant sa réponse qui arriva rapidement.

« Je n’y vois pas d’inconvénients »

Rachel lança néanmoins un regard aux Volt, comme pour leur demander silencieusement une confirmation. C’était ridicule. Le fait de demander la permission de quitter la pièce était également ridicule. Cette soirée était ridicule. Les adultes discutaient entre eux, trop occupés à s’entre lécher les bottes pour leur prêter attention à eux, les enfants. Si leur objectif était qu’ils sympathisent réellement, les obligés à rester assis à écouter leurs conversations ennuyeuses n’était pas le meilleur moyen. Une part d’elle-même avait envie que Maximilian s’avère être un abruti. Pour ne pas donner ce plaisir à sa grand-mère. Mais l’autre part voulait simplement s’amuser un peu et passer une bonne soirée.

Une pointe de jalousie atteint mon esprit à l'écoute des paroles d'Orphéa. Même si je sais que mon comportement est égoïste, je préférerais que tout le monde passe des vacances aussi pénibles que les miennes. Heureusement, je pourrais dès demain aller chez Mère pour y passer la deuxième semaine de vacances. Même si je ne suis jamais parvenu à supporter la présence de mon beau père, je serai ravi de m'éloigner des discussions stériles entre Père et mes grands-parents lors des repas de famille. Je réponds à Orphéa par le biais d'un sourire plus qu'hypocrite.

Un silence s'installe, et je ne fais rien pour le briser. Je préfère me taire, cela réduit les risques de dire quelque chose qui ne plairait pas à mes grands-parents, et qui entraînerait inévitablement une discussion ennuyeuse sur la nécessité de se montrer poli.

Pardon ? Orphéa a dû me confondre avec Jacob. Je fais pourtant tout pour me différencier de mon jumeau. Cependant, je me retiens de nier ce qu'elle dit. Même si cela implique que je dois aller admirer une bibliothèque, je ne souhaite pas rester sur cette méridienne pendant plusieurs heures. Je vois l'étonnement s'afficher dans les yeux de Grand-père lorsqu'il entend les paroles de la Serpentard. S'il savait que je ne lis que des bandes dessinées moldues, il ne serait sans doute pas aussi ravi... Il hoche la tête pour m'autoriser à quitter la pièce. J'espère sincèrement qu'Orphéa est moins hautaine et prétentieuse qu'elle n'en a l'air lorsqu'elle prend la parole devant sa grand mère.

Une légère panique s’installe dans l’esprit d’Orphéa en voyant l’air étonné que prenait le grand-père du garçon. Mince, peut-être qu’il détestait vraiment lire et qu’il n’allait pas la croire. Finalement, il finit par hocher la tête, acceptant de les laisser sortit. Elle offrit un magnifique sourire à Monsieur Volt, avant de se lever pour se diriger d’un pas gracieux vers le hall d’entrée. Elle s’éloigna davantage, le plus loin possible de cette pièce à vrai dire, et quand elle entendit le brouhaha des conversations d’adultes reprendre, elle se tourna vers Maximilian qui, elle l’espérait, la suivait de près.

« J’sais pas si tu veux vraiment voir la bibliothèque, questionna-t-elle en adoptant un ton beaucoup plus décontracté que celui qu’elle avait quelques instants auparavant. Y’a d’autres trucs cool à voir. Genre.... le parc ? »

Elle disait cela sans trop y croire. Même si le parc était sympa, il n’avait rien d’exceptionnel. Mais c’était toujours mieux que la bibliothèque. En fait, elle avait juste eu besoin d’un prétexte pour sortir du salon, mais à présent, elle ne savait pas trop quoi dire au Gryffondor, et elle espérait qu’il allait rebondir, ou au moins se montrer avenant. De toute façon, l’ambiance ne pouvait pas être pire que dans le grand salon. Au moins, elle ne subissait pas le regard insistant de sa grand-mère qui cherchait a contrôler le moindre de ses faits et gestes.

Un faux sourire toujours affiché sur mon visage, je m'empresse de suivre Orphéa afin de m'éloigner le plus possible des discussions stériles des adultes. C'est avec joie que je remarque que le langage qu'elle emploie est beaucoup plus décontracté lorsqu'elle se trouve loin de sa grand-mère. Heureusement, je pourrais donc me dispenser d'adopter un ton excessivement poli.

« Je suis pas fan des livres, il y a trop de mots dedans. Mais je veux bien voir le parc. »

Ça ne peut pas être plus ennuyeux que l'observation de bouquins décrépits : je ne mets les pieds dans une bibliothèque que quand j'y suis obligé.

« Ta grand-mère t'oblige à subir la présence d'invités comme eux tout le temps ? »

Grand-père n'est pas là pour m'empêcher de dire ce que je pense, alors les règles de savoir-vivre et la politesse n'ont plus d'importance à mes yeux. La réponse qu'Orphéa pourrait apporter à ma question m'intéresse véritablement : j'ai toujours voulu savoir si toutes les familles de Sang-pur sont aussi agaçantes que la mienne. Et d'après ce que j'ai aperçu depuis mon arrivée ici, les Cooper semblent être faits du même bois que les Volts.

Légèrement gêné par mon absence de sujet de conversation, j'ébouriffe nerveusement mes cheveux - qui, pour le moment, ont échappé aux remarques insultantes de mes grands-parents, malgré leur longueur.

« Du coup, tu as passé un joyeux Noël ? »

Désolée pour le retard !

« Ok c’est par la ! »

Par cette simple phrase elle l’invita à le suivre, tout en retenant un sourire trop heureux. Elle était soulagée de constater qu’il était comme elle : une personne ouverte et réellement sympa, cachée sous une tonne de chichis et de bonnes manières imposées par une famille trop stricte. Orphéa déambula dans le manoir avec Maximilan sur ses talons, tout en répondant à sa question.

« De plus en plus depuis que mon grand-père est décédé. Elle à légèrement modifier son testament ce qui fait que je suis sa principale héritière. Question de pureté, tu comprend, elle ne pouvait pas laisser la gestion de sa fortune et de son domaine à quelqu’un qui pourrait avoir une seule goutte de sang-impur, expliqua la jeune fille d’un ton ironique sans entrer dans les détails de la généalogie familiale. Enfin, en vérité, ce sera mon frère, parce que, beurk, une fille comme héritière. Mais il n’a pas encore deux ans, donc jusqu’à sa majorité c’est moi. Je ne comprend pas pourquoi d’ailleurs je trouve ça débile. Mais bon c’est comme ça ! »

Une fois dans la salle de réception, devant l’une des grandes porte vitrée, la petite brune posa la main sur la poignée pour l’ouvrir. Elle sortie et profita de l’air frais sur sa peau, avant de prendre une grande inspiration. La elle se sentait libre. Sa grand-mère était à l’autre bout du manoir, trop occupée a se complaire de son statut et de son rang avec d’autres sorciers prétentieux pour s’occuper de ce qu’elle faisait. Orphéa se tourna vers le Gryffondor qui la questionnait de nouveau, sur un sujet bien différent cette fois.

« Normal, répondit la Serpentard en haussant les épaule alors qu’elle avançait sur la terrasse. Beaucoup bouffe et beaucoup de chichi. Et toi ? »

Pourquoi les riches familles de sorciers habitent-elles tous dans des manoirs ? Ne pourraient-elles pas vivre dans de modestes maisons ? Pourquoi se sentent-elles toujours obligées d'exhiber leur opulence ? Je suis Orphéa en observant les décorations du manoir.

« Héritière, comme les rois ? Tu vas recevoir un trône ? »

Je ne suis pas tout à fait sûr de la définition de ce terme, mais je m'estime heureux de venir d'une famille très nombreuse. Le nombre de frères et de cousins de sang Volts est si élevé que mon arrière-grand-père ne me nommera sans doute jamais "héritier", quel que soit le sens de ce mot. Jacob, ce fils parfait, bien éduqué, sage, et tout le blabla, semble être plus destiné à ce rôle que je ne le suis.

Enfin, me voilà libéré de l'atmosphère étouffante qui règne dans ce manoir ! Si je savais transplanter, je quitterai immédiatement cet endroit. Malheureusement, au vu de mes piètres résultats scolaires, je doute d'en être capable, et je préfère ne pas essayer.

« Pareil. Des disputes, des remarques stupides de mes grands-parents sur mes attitudes pas assez dignes de mon statut de Sang-pur, des repas interminables. Comme chaque année, en fait. Je commence même à me demander si rester à Poudlard serait plus convivial ! »

Ça en révèle beaucoup sur mes sentiments à l'égard de ma famille. Si seulement ils savaient se montrer agréables de temps en temps... Je suis quasiment sûr que la plupart des garçons de quatorze ans comme moi ne se font pas critiquer en permanence parce qu'ils sont trop amicales avec les moldus. Qu'ai-je fait pour grandir dans une famille aussi discriminante ?

« Est-ce que tu as déjà passé un Noël à Poudlard ? Je pense que j'y resterai peut-être l'année prochaine, s'il y a une bonne ambiance...»

Toutes mes excuses pour ce retard...

Orphéa s’accouda à la rambarde de pierre de la terrasse en souriant suite à la question du Gryffondor. Non, elle n’aurait pas de trône. Encore moins une couronne. Un siège à la chambre des sorciers, et c’était peut-être la seule chose intéressante dans cette histoire. Le pouvoir de changer les choses. Mais même si par malheur son père décédait, son frère serait majeur bien avant qu’elle n'ait l’âge requis pour siéger à la chambre. Il était illusoire de penser qu’elle pourrait un jour avoir cette possibilité.

« Hmmm non pas de trône, répondit-elle en rigolant un peu. En fait, en Écosse, le titre de Laird n’est pas forcément héréditaire, il se transmet avec la propriété. Donc, au décès de ma grand-mère, le manoir et le titre seront à mon père. Et s’il décède avant la majorité de mon frère, je serai Lady. Mais ce sont juste des titre de courtoisies, ça ne veut presque plus rien dire, c’est juste que l’on descend du clan Cooper qui était établi ici il y a longtemps »

La jeune fille se reconnaissait beaucoup dans le discours de Maximilian. Elle avait elle-même songé plusieurs fois a rester à Poudlard pour certaines vacances, mais finalement, ni sa grand-mère, ni ses parents ne lui en laissait vraiment le choix. Parce que malgré tout, la famille, c’était quelques chose d’important. Enfin c’était ce qu’ils disaient, mais parfois la Serpentard avait du mal a y croire.

« C’est vrai que ça doit-être sympa, répondit la petite brune songeuse. Mais avec les échanges AMICO, si ma correspondante vient au moment des vacances d’hiver, je pense que je ne pourrais pas rester au château. Ça serait dommage de ne pas lui faire découvrir ma famille et ma maison. Tu devrais y participer l’année prochaine »

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Toutes ces histoires d'héritage, de clans, et de propriétés, je n'y comprends pas grand-chose. Je ne serais même pas capable de dire si l'un des membres de ma famille possède un titre étrange, tel que, comment a-t-elle dit ? Laird ? Je sais uniquement que je n'hériterai jamais de ce genre de choses. Alors, pourquoi aurais-je la mauvaise idée de m'y intéresser ?

« C'est un titre de noblesse ? Laird, Lady, tous ces noms étranges, ils signifient quoi ? »

Je suis quasiment sûr que Grand-père a déjà essayé de m'apprendre leur signification, mais j'ai totalement oublié ces informations depuis.

« Ta correspondante vient de quelle école ? J'hésite à y participer l'année prochaine... Il paraît qu'il y a eu beaucoup de mages noirs à Durmstrang, et je ne voudrais pas me sentir obligé de faire semblant d'être ami avec quelqu'un comme ça. »

Je sais que je ne devrais plus croire à ce genre de préjugés ; Conrad vient de cette école de magie, et pourtant, il n'est pas un mage noir. Cependant, quand on a appris autant de stéréotypes dès le plus jeune âge, il est difficile de s'en défaire.

Je me rapproche de la rambarde pour observer le parc. De quoi les adultes peuvent-ils être en train de parler ? Un bref sourire naît sur mes lèvres lorsque je pense que mes grands-parents sont sans aucun doute en train de vanter les qualités de notre famille, comme d'habitude. Comment peuvent-ils être appréciés ? Je ne le comprendrai jamais. Leurs "amis" n'en ont-ils pas marre de les entendre se targuer de fausses qualités constamment ?