Nélya Marks, deuxième année 13 ans BBCode= #800000

solo (toute la famille Marks à l'exception des parents de Nélya)

Samedi 23 décembre 2045

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veste de sweat sur un tee-shirt du groupe Oasis vieux et trop grand, jean usé noir, vielles converses noires

- Je n'ai toujours pas de réponses Tommee...

Les choses s'enchainaient, ballotant son corps qui n'opposait aucune résistance, vers un endroit. Un endroit, des gens, mais pas ses parents.
Sa seule chance se présentait d'enfin avoir des réponses à ses trop nombreuses questions, d'être rassurée à ces soudaines peur.
Seule sa mère pouvait venir la récupérer sur le quai, oui et à ce moment, elle pourrait lui demander des explications, pour peut-être, bannir au plus loin ce qui la préoccupait tant.

Son chat dans le bras, son sac sur le dos, et ses deux valises à côté d'elle, Nélya observait d'un œil agité la foule qui se dispersait et se rassemblait ailleurs, sans pourtant y voir celle qu'elle attendait.

-... Elle… Va venir, pas vrai? Elle va pas, m'laisser seule… Pas vrai?

Ce n'était pas possible, sa mère viendrait la chercher. Elle voulait y croire. Mais pourquoi ne pouvait-elle pas éloigner ses craintes qui l'enlaçait de leur voile gris de tristesse? Comme dernier point d'accroche, elle serra un peu plus fort son chat contre elle, contre sa poitrine contre-laquelle tapait un cœur inquiet.

- Nélya!

Là, ça ne pouvait qu'être elle, cette voix, cette douceur forte… Oui, elle avait eut raison de vouloir y croire, elle était là. Vêtue d'un jean sombre tout comme sa chemise, ses cheveux encadrant son visage plus cerné que ce dont elle se souvenait, sa mère s'approchait d'elle, en se parant de son plus beau bijoux, son doux sourire si réconfortant. Sans plus attendre, l'enfant se hâta de retrouver cet endroit qu'elle aimait tant, les bras de sa mère. Mais l'étreinte, bien que forte, fut brève, et elle n'avait pas eu le temps de lui sourire, qu' Aalana emmenait déjà sa fille vers le mur qui les séparait de la gare Moldue.

Pourquoi était-elle si pressée? Pourquoi tirait-elle si fort sur son poignet? Pourquoi… Était-elle si pressée, de se débarrasser d'elle?

Nélya observait ce dos qu'elle n'avait pas l'habitude de voir, puisqu'elle passait son temps à ses côtés, et non à lui courir après, et ne trouvait pas comment partager ce qu'elle ressentait. Comment dire à sa mère ce qui lui pesait? Comment lui demander?
Mais elle n'avait plus le temps de se demander, déjà elle quittait la gare pour en rejoindre le parking, puis quatre voitures, qu'elles connaissait bien pour appartenir aux membre de sa famille.

-Voilà ses affaires, je vous ai déjà donné le reste, ah assurez-vous qu'elle se couvre bien, il ne faut pas qu'elle tombe malade… Bon, je crois que c'est tout, alors, heum hé bien à dans deux semaines.

Quoi? Déjà? Sans même passer par chez elle? Non, non, non elle ne pouvait… se débarrasser d'elle comme ça, n'est-ce pas? Oui, elle devait se tromper…

- Nélya, je t'aime ma chérie. Je t'appellerai tous les soirs, alors profites bien de tes vacances, on se voit dans deux semaine. Je t'aime.

Sans rien avoir pu dire, elle la revoyait partir, s'enfuir loin d'elle . Alors elle la laissait vraiment? Comme ça?

L'enfant déglutit en observant la silhouette de sa mère s'éloigner à pas pressés, sans un regard en arrière. Son chat contre elle, elle l'observa, jusqu'à ce qu'elle soit trop loin pour la voir nettement, jusqu'à ce que a silhouette se trouble, jusqu'à comprendre que ses yeux s'embuaient de tristesse.

La montagne. C'était donc là qu'elle allait passer les vacances, comme presque à la même date il y a deux ans, avec presque les mêmes personnes.

Son chat sur les genoux, la ceinture bouclée, Elle se perdait dans sa contemplation factice des montagnes enneigées de la station de ski Pontypool pas très loin de Newport. En deux ans, elle n'était pas retournée sur les pistes, mais quand bien même ça aurait été le cas, elle ne se serait pas beaucoup améliorer. Son niveau ne lui permettait que de descendre une petite piste.

- On est arrivé. On descend.

Nélya tourna les yeux vers sa grand-mère. Elle était montée dans leur voiture, et étrangement, le voyage s'était très silencieux. Aucune remarques, aucun râlement, aucun soupir désapprobateur, aucun mot méchant. Juste de simples indications comme celle là "monte", "attache ta ceinture" "on est arrivé, on descend" . Rien d'habituel pour Madame Violet. Mais en fait, aucun des membre de la famille Marks ne se comportait de façon "habituelle". A présent qu'elle descendait de la voiture, elle pouvait le dire.

Pourquoi Rusty s'empressait-il de porter les bagages de Nélya?
Pourquoi Cecil et Sue lui laissait le choix du lit?
Pourquoi Brent lui proposait le dernier gâteau de paquet?
Pourquoi Sharon et Don se disputaient en débattant du plat qu'elle préfèrerait?

Qu'arrivait-il aux Marks? Après être passé dans la chambre de Saron et Louis, pour se faire coiffer par sa tante pendant que sa grande cousine lui faisait écouter une playlist de musique, elle avait droit à un plateau apéritif préparé par le soins de Stephen et Cecil pendant que Brent et Rusty lui donnaient une leçon de jeux vidéo.

Et même après ça, l'attention qu'ils lui portaient n'avaient pas diminué, avec un repas gouverné par des questions sur elle, elle et elle.

" Tu te plais dans ton école?"

" Tu as pu t'y faire des amis? Les gens sont bien là-bas? Dans les écoles privés il faut faire attention, le personnel et les enseignants peuvent être durs"

"il y a des cours spéciaux?"

" et l'internat, comment ça se passe?"

"Au fait tu es toute fine! Une taille de mannequin! Tu as déjà fait des shooting photos?"

"Demain tu préfères skier ou partir en balade?"

Elle avait tant du improviser, modifier la réalité, qu'elle ne se souvenait même plus des réponses qu'elle avait pu donner. Elle ne se souvenait pas no plus de pourquoi elle avait finit sur le balcon pendant que tout le monde rangeait la table et organisait le salon pour la soirée film après que la petite ait accidentellement laissé échapper que Billy Elliot allait débuter.

-...

-Néla, on va s'installer pour regarder le film, tu viens?

-... Oui.

Nélya ne comprenait toujours pas, que ce soit ce qu'elle faisait là, ce que faisaient ses parents, ce que signifiait toute cette attention dont elle était le centre, et cette absence totale de méchanceté à son égard.
Et les maigres réponses qu'on lui avait apportés étaient loin de la contenter, comme si… On ne lui répondait qu'en partie pour tenter de faire cesser ses questions.

Quand elle avait demandé ce qu'ils faisaient là, on lui avait dit que Pepe Russell avait proposé de revenir pour ces vacances, et que tout allait bien.
Quand elle avait demandé pourquoi ses parents n'étaient pas là, on lui avait répondu qu'elle ne voyait pas tant que ça sa famille, et que tout allait bien.

Et ce n'était pas qu'au chalet. Même quand sa mère lui téléphonait, chaque soir comme elle l'avait promit, elle répondait à côté, sans oublier d'ajouter que tout allait bien.

Finalement Nélya avait comprit qu'elle n'obtiendrait pas de réponses des adultes. Sa dernière option était les enfants. Enfin, elle n'était pas sûre que Sue puisse lui répondre. Elle veillait au grain et agissait comme un filtre sur les plus jeunes. Dès qu'ils lançaient le sujet des parents de Nélya, Sue leur faisait de gros yeux, où quand Nélya avait l'impression de pouvoir obtenir de vraies réponses, la plus grandes des cousines faisait taire ce maigre espoir d'un "Hé" court et sec, mais plus qu'efficace, puisqu'après ça plus aucun mot n'était prononcé.

Aujourd'hui, c'était descente de la piste. En haut de la colline enneigée, Nélya observait Sue relever Cecil, laquelle était tombée après quelques mètres de descente. C'était une chance, sans Sue, peut-être que ses cousins lui parleraient. Alors, guidée par l'espoir d'une possible réponse, elle fit face aux trois garçons.

- Dites… Pourquoi mes parents sont pas là?

Comme s'ils s'étaient retrouvés au milieu d'un champs de bataille, les trois se redressèrent, comme montés sur ressort. Des regards furent échanger, et des balbutiement furent émit.

-Heu, bah…

Brent fit signe à Rusty, lequel semblait soulager de ne plus avoir à parler pour une fois.

- … Ils sont occupés c'est tout. Mais ça va, tout va bien.

Pourquoi tout le monde lui disait à chaque fois que tout allait bien? Si avant cela lui semblait normal, à présent cette phrase la faisait se sentir étrange, voir mal à l'aise.

T'es sûr? Si tout va bien, pourquoi je peux pas voir mes parents? Ils… Ils veulent plus me voir?

- Mais non!

Les mains agrippés à ses bâtons de ski, l'enfant avait l'impression que ses yeux voyaient encore flous, non qu'ils s'humidifiaient. Qu'elle allait pleurer.

-... Eux aussi ils me détestent?

-Aussi?

Rusty eut à peine le temps de comprendre ce que disait sa cousine, que Brent haussait le ton en réponse, ce qui alerta Sue, qui comprit bien vite qu'elle devait rejoindre ses cadets.

- Qu'est-ce que tu raconte?! Tu sais pas à quel point ils t'aiment? Ils feraient n'importe quoi pour toi eux! Comment tu peux penser ça!? Hein? Comment?!

Si Brent avait habitué Nélya à entendre des mots méchants, il ne l'avait pas habitué à l'entendre crier.
Il n'y avait pas qu'elle qui restait interdite, tétanisée par ces cris soudains. Stephen tout comme Rusty assistaient à la scène sans savoir quel comportement adopter.

L'adolescent hurleur laissa tomber ses bâtons dans la neige et décrocha ses skis de ses pieds. Malgré l'épaisseur qui le recouvrait on pouvait tout de même discerner ses tremblements de colère.

- T'es bête ou quoi?! Ils t'aiment, t'as une chance incroyable qu'ils t'aiment autant! Et toi tu… Tu… Arg!

Sans ménagement l'enfant poussa la brunette, laquelle tomba sur les fesses dans la neige. A présent, elle n'avait plus de doute, elle pleurait. Elle pleurait, sans oser bouger à cause des cris qui ne cessaient pas. Elle pleurait à cause du manque de ses parents. Elle pleurait.

- Brent! Ferme-là crétin! C'est clair?!

Et comme le filtre imparable qu'elle était, au retour de l'ainée des enfants, plus un mot ne fut prononcé. Mais ce n'était pas ça qui parviendrait à calmer la petite sorcière.

- Nélya… Viens, on va rentrer d'accord?

-...

-Est-ce que ça va? Tu t'es fais mal?

-... Je… Je veux mes parents…

Même une fois rentrée au chalet, ses larmes n'arrêtaient pas de couler.
Même quand elle était emmitouflée près du feu crépitant pour se réchauffer, ses larmes n'arrêtaient pas de couler.
Mais entourée par toute cette chaleur à laquelle elle se sentait étrangère avec le reste des Marks mais qu'elle avait pourtant toujours espérée, l'enfant ne parvenait pas à se calmer.

Alors elle pleurait, et pleurait, s'étouffant parfois, crachotant également sa surprise… Elle pleurait sans savoir ni comment continuer ni comment s'arrêter. Pleurer, lui semblait bien étrangé malgré toutes les fois où elle avait pu penser et dire que pleurer était normal, elle n'en avait plus tant l'impression.

Son nez coulait autant que ses yeux, et le tout s'échouait sur les couvertures dont elle avait été recouverte. Il avait fallut du temps pour qu'elle les regarde, et encore plus pour qu'elle ne parvienne à comprendre ce qu'on tenter de lui dire.

-Nélya, tu te sens mieux?

Non. Pourquoi ne lui avait-on jamais dit que c'était si compliqué de pleurer? Pourquoi n'apprenait-elle que maintenant que pleurer pouvait faire mal? Ses yeux la piquaient à présent, et son nez lui paraissait inconfortable, elle avait l'impression que ses joues et ses lèvres bougeaient étrangement lorsqu'elle parlait.

Sans réponse apportée, on continuait à la regarder d'un air inquiet et même coupable. Don évitait de la regardait, Madame Violet semblait sur le point d'exploser sans oser regarder son visage, Stephen et Rusty se tenait immobiles dans un coin comme pour se faire oublier… Les avait-elle énerver? Et si ils se mettaient à crier? Sa maman n'était même pas là pour lui boucher les oreilles, devait-elle le faire toute seule cette fois?

-Maman, et papa... Je veux ma maman et mon papa.

Elle n'était même pas sûre d'avoir été comprise. Était-ce vraiment sa voix? Ce son si enroué et roque? Elle porta une main à sa gorge qu'elle frotta légèrement en regardant les adultes de la famille Marks. Comme elle le pensait, ils n'avaient pas du l'entendre avec cette voix incompréhensible.

- Je veux-

-Désolé!

Dans un élan de surprise commun, les regards convergèrent en un point. Vers Stephen, cet enfant habituellement calme, venait d'élever la voix. Cet enfant d'habitude si taciturne et inexpressif, semblait au bord des larmes.

-Désolé Nélya… D'avoir dit qu't'étais une sorcière… Avec ta maman… Je suis désolé. Vraiment, je… Je voulais pas que tonton Jacob… Je voulais...pas…

A présent c'était lui qui fondait en larmes, incapable de prononcer autre chose que des excuses. Mais pourquoi? Pourquoi s'excuser de ça? Et pourquoi parler de son papa? Nélya avait l'impression que la réponse à ses questions étaient à portée de main, mais que l'obtenir ne lui ferait pas que du bien. Elle sentait son cœur battre et resserra ses doigts autour des couches de couvertures sur ses épaules.

-... Qu'est-ce qu'il a mon papa?

Silence. Même les hoquètements de Stephen cessèrent le temps d'un instant, durant lequel Nélya interrompit sa respiration.
Il n'y avait pas de mots, que des regards, des regards anxieux tournés les uns vers les autres, fuyant la petite brune.
Il fallut attendre que le patriarche, Pepe Russell s'agenouille devant Nélya en portant une main à l'arrière de la tête de l'enfant. Il la caressa lentement, et soupira.

- … Jacob… Est à l'hôpital. Il a été victime d'un groupe d'anti-sorcière, qui l'ont prit pour, un sorcier.

Hors du temps, hors de l'espace, hors de tout, attentive à rien.
Voilà, c'était exactement ce qu'elle pouvait exprimer de son état: rien.

Ses membres étaient lourds, tout résonnait dans sa tête qui lui était douloureuse comme si elle y avait abrité un feux-d 'artifice, ses oreilles bourdonnaient, remplaçant les mots qu'on lui adressait par des murmures indiscrets, ses yeux ignoraient certaines choses et se focalisaient sur d'autres, même quand elle n'en avait pas envie, elle ne se trouvait pas la force de détourner son regard.

Voilà, c'était ça. Elle n'avait pas de forces. Elle n'était pas forte, elle était fragile. Comme une coupe en verre qu'on transporterait dans un million d'emballage de papier bulle. C'était pour ça, que ses parents ne lui avaient rien dit, c'était pour ça, qu'on avait voulu lui cacher ce qui était arrivé…

Allongée sous sa couette, elle se contentait d'avaler un morceau de pain sur le plateau qu'on lui avait apportait. Ses parents ne seraient pas contents si ils la voyaient, à ne pas manger ce qu'on lui donnait, ça allait à l'encontre des principes de son éducation qu'elle avait pourtant toujours appliqué au mieux. Mais… Et eux alors? Est-ce qu'ils respectaient ce qu'ils lui avaient apprit?



Oui, là c'était son papa, mais comment l'aider si on le lui cachait? Il savait bien qu'il avait besoin d'aide pourtant.



Pour cette fois, elle ne mangerait pas. Mais elle se rattraperait plus tard.



Oui, parce qu'il vaut mieux savoir qu'ignorer. Son père tenait tant à ce principe, mais il voulait la tenir dans l'ignorance de son état?



Elle n'avait pas peur. Ou peut-être que si? Elle n'avait pas envie de pleurer. Ou peut-être que si? Elle ne voulait pas rire. Non.



Les idiots… Il semblait qu'il y en avait plus que ce qu'elle ne pensait, comme ceux qui avaient pu s'en prendre à son père. Mais ne pas perdre son temps avec eux? Mais si on s'était occupé des idiots avant, ils ne s'en seraient pas prit à son père, et il irait bien en ce moment.



Oui… Elle était différente de ces gens, de ces idiots, de ces abrutis, de ces monstres. Mais elle ne s'imaginait pas possible de les écouter, de leur parler, ou d'essayer de les comprendre. Rester ouverte? Alors ça, non.



Ce qui était juste, c'était de retrouver ces monstres, et de les punir.



Oui, ça, il semblait que c'était une vérité constante, immuable… Mais Nélya n'avait cru ça possible que cela concerne ses parents.

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Il ne restait que deux jours des vacances. Deux jours avant de retourner à Poudlard, deux jours pour réussir à voir son papa. Deux jours.
Elle avait dit clairement à tout le monde que tout ce qu'elle voulait à présent, c'était retrouver ses parents, voir son père, les enlacer, les voir.
Le message avait été entendu, comprit et transmit. Il avait été néanmoins très compliqué de convaincre de Aalana et Jacob, mais l'image qu'ils avaient quand on leur avait apprit les doutes immenses de leur enfant, ses pleurs incessant à l'idée qu'ils ne l'aiment plus avait eut raison d'eux.

Marchant devant les adultes, elle pointait chaque porte en demandant "c'est celle-là?" Et toujours la même réponse "non". Tous avaient tenu à venir, les enfants aussi, mais il avait été décidé qu'il serait trop violent pour eux d'associer cette image à la violence et surtout à leur oncle, avec qui, tous avaient de joyeux souvenirs. Alors Sue gardait les petits.

Quand enfin ils atteignirent la porte, les adultes auraient bien voulu avoir quelques secondes pour se préparer. Certain n'avaient pas vu Jacob, d'autres ne voulaient pas risquer d'afficher une mine déconfite à l'idée de revoir ce visage défiguré et méconnaissable, mais Nélya n'était pas comme eux. Sans ménagement elle ouvrit la porte en grand, ne pensant qu'à rejoindre ses parents.

- Nélya!

- Maman!

Il ne fallut que quelques secondes pour parcourir la distance qui la séparait de cet endroit qui figurait parmi ses favoris, que quelques secondes pour enfin retrouver une chaleur familière, pour enfin aller se loger dans les bras de sa mère.

Leur étreinte débordait d'une passion palpable, qui aurait rendue n'importe qui envieux d'un tel amour. Que ce soit pour Aalana ou Nélya, elles s'étaient manquées.
Après quelques secondes, Nélya ouvrit les yeux en quittant les bras rassurants de sa mère, et laissa son regard partir à la rencontre de son père.




Lui qui supportait déjà mal de voir les traces de sang après avoir écrasé un moustique… Comment avait-il supporté tout ce sang ?
Et sa mère, qui s'énervait déjà comme un dragon quand de simples méchants mots étaient prononcés, comment avait-elle réagit?
Et elle? Comment réagissait-elle?

-Né'a? 'Omment tu vas ma ché'i?

L'enfant ne pu s'empêcher de se tendre. Elle observait, cette silhouette malmené dans son lit, qui malgré les douleurs certaines qu'elle ressentait, souriait encore. Comment faisait-il? Elle déglutit et après un regard à sa mère, s'approcha pour tenir cette main que Jacob lui tendait difficilement. Elle attrapait ses doigts, et il n'était capable que de frôler ses doigts de son pouce. Faire plus était impossible.

-...

-'U 'es a'usé, à ya mon, montan'?

Les mots qu'ils articulait si difficilement agissait comme un poignard pour ses proches, lesquels n'avaient pas osaient s'approcher.

-... Oui. C'était bien. Mais c'est mieux quand vous êtes là.

-... 'Esolé ma Né'a 'éri…

-...

-... Ne 'en fais 'as. T-tout 'as bien.

Encore cette phrase. Cette phrase qu'on ne cessait de répétait alors que non, tout n'allait pas bien. Rien n'allait bien, comment cela serait possible alors que son père était dans cet état? Non, tout n'allait pas bien.

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- … Fais attention ma chérie, d'accord?

Son chat dans les bras, son sac sur le dos, ses valises à côté d'elle, Nélya hochait la tête pour toute réponse. Le moment était venue d'embarquer dans le train, pour retourner à Poudlard. De partir loin…
Le lendemain de sa visite, elle avait pu faire le point de tout ce qu'elle avait apprit en écoutant les grands discuter.
Une enquête avait été ouverte. Même si Jacob avait déjà témoignait, il allait sûrement de nouveau raconter ce qui s'était passé.
Elle avait également pu confirmer quelque chose. Elle était faible. Si faible que sa mère n'arrêtait pas de parler de la ménager, sa "toute petite, fille fragile et si gentille".

- Ah, il faut monter, déjà...Hé bien, je t'écris vite ma chérie! Bisous! N'oublie pas on t'aime très très fort, vraiment très fort, et tout va bien! OK? Tout va bien.

Sans un mot, Nélya monta dans le train, et entra dans un compartiment. Tommee sur les genoux, le regard perdu à l'extérieur, elle ne pouvait pas penser à autre chose. A autre chose que son père injustement blessé, à ces monstres qui lui avaient fait ça, à sa faiblesse évidente face au traitement de sa mère et des adultes… En quoi dans cette situation, les choses pouvait aller bien?

-... Tommee. ça va pas du tout. Rien ne va.