Cela faisait six jours que Diarmuid était en vacances. Si on pouvait appeler ça des vacances. C'était un tout petit peu plus complexe. Depuis plusieurs semaines, la rumeur courrait, le nouveau Saint Mangouste allait ouvrir ses portes et l'ensemble du personnel de l'hôpital de campagne était invité à suivre le mouvement. Diarmuid avait décliné. Même si les risques semblaient infimes depuis le temps, il gardait au fond de lui la peur d'être reconnu par des Manteaux Noirs. Et il ne voulait pas travailler pour le Conseil des Sorciers, ni le précédent, ni le nouveau. Il avait d'abord pris le temps de murir réflexion puis en avait parlé à son chef de service qui avait fait le relais avec la direction. Sauf s'il trouvait quelque chose avant, son dernier jour de travail serait la veille de la migration.

Il avait donc, pendant ses heures de repos, cherché un nouveau poste. Très vite l'idée de rejoindre Poudlard s'était imposée. Diarmuid en avait parlé assez tôt à Annaëlle, avant même de postuler, parce que forcément leurs rendez-vous seraient impactés par cette décision. Au début au moins, il lui serait difficile de se libérer plus d'une ou deux soirées et nuits par semaine, l'irlandais avait voulu qu'elle le sache. Même s'il était décidé, le jeune homme avait voulu entendre son avis. Alors s'il avait envoyé sa candidature, eut un entretien et finalement à la toute fin janvier, obtenu le poste. Il prendrait ses fonctions lundi. Son chef de service lui avait fait poser le plus de vacances possible jusqu'à cette date et puis il irait investir l'infirmerie du collège sorcier, au côté de Miss Lloyd qui devait commencer à fatiguer d'avoir autant de travail depuis des mois.

Mais pour le moment il n'était pas a ses préparatifs. Pour deux raisons majeures. Autant que possible le mercredi, il rejoignait Anna à la librairie et tous les deux passait à minima la soirée ensemble, c'était donc mercredi et il comptait bien être là juste un peu avant la fermeture. Mais deuxième information et non des moindre, il s'était tout bonnement fait mettre à la porte de son appartement par les deux tourtereaux qu'étaient son meilleur ami et son petit-frère. Il devait donc demander asile à la jolie rousse pour la nuit, ce qui, il l'espérait, ne poserait pas trop de problème.

Vers seize heures quarante cinq, le médicomage avait donc poussé la porte de Fleury et Bott et, très naturellement avait cherché la jeune femme des yeux, mais sans la trouver. Il avait donc avancé jusqu'au comptoir pour s'y accouder tout en gardant un œil sur les immenses étagères jusqu'à ce que sa petite-amie fasse son apparition dans son champ de vision, alors son sourire s'agrandit. Le châtain mourrait d'envie de la prendre dans ses bras tout de suite, mais il lui restait du travail, il se contenta donc d'un baiser chaste. Et quand elle eut terminé et fermé la porte pour éviter à tout nouveau client de pénétrer dans la boutique il ne se fit pas prier.


@Annaëlle Woods

C'était mercredi et cette information seule suffisait à faire sa journée. Car après tout, c'était généralement au milieu de la semaine que les deux amoureux avaient l'occasion de se rencontrer. Bien sur, ce n'était pas que ses mercredi soir qui était réservés au jeune homme, mais c'était généralement lors de cette journée que leurs horaires convergeaient au mieux. Quoique ces derniers jours, les temps libres de Dia étaient beaucoup plus flexible que les siens comme il attendait son changement de poste à Poudlard. Elle était heureuse qu'il l'ait consulté avant d'envoyer sa candidature, bien qu'elle ne comprenait pas cette envie soudaine de changement, elle la respectait et avait décidé de soutenir le jeune homme dans sa décision. Et puis, elle comptait bien profiter de son temps libre avant qu'il prenne son nouvel emploi.

C'est donc un sourire étampé sur le visage que la rouquine avait vu défiler la journée en un clin d'œil. Elle adorait gérer la librairie et répondre aux demandes des clients, mais elle devait bien avouer qu'à un moment, elle n'arriverait plus à tout faire toute seule. Déjà que n'avoir aucun jour de repos commençait à lui peser, elle avait de plus en plus l'impression que la clientèle de Fleury et Bott augmentait constamment. Si elle voulait continuer à fournir un bon service, la jeune femme allait avoir besoin d'une aide supplémentaire. Mais elle aurait bien le temps d'observer les quelques candidatures qu'elle avait reçu une autre fois.

Sans qu'elle ne voit l'heure passer, 17h allait bientôt sonner lorsque la libraire aperçu son petit-ami accoudé au comptoir. Un sourire dans sa direction suivit d'un léger baiser, elle murmura un petit "Salut !" avant de se forcer à retourner au travail. Elle n'avait pas terminé sa fermeture et il restait encore quelques clients dans la place. Une quinzaine de minute plus tard, tout était finalement en ordre, oui, même son bureau, et elle était prête à quitter la place. Mais ce n'était pas ce que le jeune homme avait en tête, enfin pas dans l'immédiat. Prise dans les bras du médicomage, la rousse pressa ses lèvres sur celles en face d'elle, et après un instant, rompis le contact pour le regarder en face. Pas que l'ambiance de la librairie ne lui convenait pas, mais y rester n'était pas dans ses plans de la soirée. Affichant un sourire, elle finit par lâcher sa question.

-On transplane chez toi ou chez moi ? Ou ailleurs s'il préférait, mais elle devait bien admettre qu'elle n'était pas contre un endroit relativement calme. La rouquine s'arrangeait pour que la librairie garde un climat assez posé, mais elle ne travaillait pas dans une bibliothèque. Après une journée de travail, un peu de repos n'était pas de refus.

Ce second baiser, plus agréable que le premier au demeurant puisqu'il eut tout le loisir de serrer Annaëlle dans ses bras, resta court à son goût. Mais il se rendait bien compte au fil du temps que la rouquine pouvait être particulièrement fatiguée, surtout que contrairement à lui, elle n'avait pas de journée de pause. Ni de vacances comme en ce moment. Non, elle était seule à la tête de sa boutique qui restait ouverte sept jour sur sept. Un rythme effréné qu'elle avait tenu de l'ouverture à l'inventaire de janvier, et qu'elle avait repris sans relâche depuis la réouverture après les fêtes. Du courage et de l'abnégation elle n'en manquait pas.

- "Les circonstances font que ce sera chez toi. J'ai été mis à la porte sans autorisation de remettre les pieds à l'appartement avant huit heures ou huit heures trente... Je ne sais plus à quelle heure Dom a cours." Les horaires d'Owen étaient plus simples à retenir, les mêmes que quand il était à Poudlard. Le châtain ajouta d'un ton faussement serieux: "Je cherche donc l'asile pour la nuit." Un ton sérieux qui ne dura pas vraiment puisqu'il ajouta en souriant: "Est ce que je peux l'obtenir tu crois?" Une question qu'il accompagna d'une légère pression de ses mains dans le creux du dos de l'anglaise pour la rapprocher de lui et faire contact entre leurs fronts. Le jeune homme savait qu'ils allaient devoir partir rapidement, ne serait que pour la libraire qui avait certainement hâte de quitter son lieu de travail, qu'elle aimait, mais de travail.

La réponse à sa question ne tarda pas à venir, et elle eut bien du mal à retenir son rire. Tout comme son excitation qui lui donna un regain d'énergie. C'était toujours agréable de savoir qu'ils avaient plus de temps devant eux, d'autant plus que sa colocataire devait rentrer tard ce soir là, un souper avec sa famille ou quelque chose à terminer au travail, elle ne se rappelait plus exactement. Mais là n'était pas l'important, son amie pouvait bien se débrouiller sans elle le temps d'une soirée.

Ses doigts croisés derrière la nuque du jeune homme, elle sourit d'un air taquin avant de répondre.

-Hum, mis à la porte pour une nuit hein ? J'imagine qu'on peut arranger ça, un matelas au sol et le tour est joué, blagua-t-elle. Bien sur que ça ne dérangeait pas, au contraire, elle était heureuse que l'opportunité se présente. Plus sérieusement, Léonie est absente pour la soirée, ça n'aurait pas pu mieux tomber, ajouta-t-elle avant de l'embrasser plus lentement. Après un moment, la jeune femme s'éloigna de quelques centimètres, il était temps de partir, elle reverrait bien assez tôt les murs de la librairie en rentrant travailler le lendemain.

Une fois habillé pour faire face à la fraicheur de l'extérieur, la rousse chercha la main de Dia afin d'entrelacer leur doigts et une fois fait, sortis à l'extérieur en oubliant pas de verrouiller derrière elle. Accrochant ses prunelles vertes aux yeux du soignant, elle lui sourit tendrement avant de demander :

-Prêt ? Une fois l'approbation reçu, elle transplana la première, ayant à désactiver les sortilèges de protection. Une fois chez elle, ça ne lui pris que quelques secondes avant que tout soit bon pour le jeune homme.

Après, un matelas par terre, si elle venait avec lui, il ne disait pas non... Mais il n'eut pas le temps de répondre que la plus belle des libraires reprenait du sérieux pour l'informer de l'absence de son amie au moins au début de la soirée.

- "Jolie synchronisation!" Eut-il tout juste le temps de dire avant de se laisser aller à un baiser plus approfondi que la rousse rompit afin qu'ils puissent se diriger vers l'entrée. Il entremêlées leurs doigts avec plaisir, même pour quelques instants. La librairie définitivement fermée et derrière eux, ses yeux noisette à deux doigts de se perdre dans ceux d'Annaëlle, il répondit d'un signe de tête affirmatif, lâchant sa main pour la laisser prendre les devants. Il compta ensuite mentalement jusque dix avant de transplaner à son tour dans l'entrée de chez sa belle.

A peine arrivé, il se libéra de sa cape, son écharpe et son pull qui rejoignirent une patère mais aussi de ses chaussures qu'il glissa dans un coin avant de s'aventurer un peu plus dans l'appartement des deux filles. Il était déjà venu plusieurs fois mais à chaque fois il commençait par laisser son regard dériver de plantes en plantes. Dans les espaces les plus privés de leur maison, sa mère en avait disséminé quelques unes de différentes espèces, essentiellement magiques. Toutes entraient de toute façon dans la composition de potions variées et certaines en cuisine.

- "Une envie particulière ce soir?" Demanda-t-il finalement à l'habitante des lieux en venant dans son dos pour l'enlacer et déposer un baiser sur sa joue droite.

Une fois le jeune homme arrivé chez la rousse, cette dernière pris finalement le temps de retirer ses vêtements chauds. Débarrassée de sa cape et de son bonnet qu'elle avait accroché nonchalamment sur le porte-manteau, elle défit ses bottes, lui faisant par le fait même perdre un bon deux centimètres de hauteur sur sa taille déjà pas très grande. Un coup d'oeil circulaire dans la pièce et ses prunelles vertes tombent finalement sur ce qu'elle cherchait. Laissé là où elle l'avait placé en partant ce matin, Ophélie était bien installé sur son oreiller miniaturisé sur la table du salon. Gaspard n'avait pas l'air de l'avoir dérangé, c'était déjà ça. Et ne trouvant pas le chat de son amie du regard, elle en déduit qu'il était certainement en train de somnoler dans la chambre de celle-ci. Les plantes avaient l'air en bon état, Léonie les ayant certainement arrosé ce matin, sachant que la rousse était bien capable de l'oublier. Oui, tout semblait en ordre, elle n'avait rien de plus à faire que de passer une bonne soirée avec son petit-ami.

Sentant justement les bras de ce dernier entourer ses épaules, la jeune femme sourit en se calant sur son corps tout en secouant doucement la tête.

-Non, rien ne me vient à l'esprit, répondit-elle dans un murmure. La seule chose dont elle était certaine, c'est qu'elle n'avait pas la moindre intention de ressortir à l'extérieur. Enfin, c'était plus où moins juste. Le balcon de l'appartement étant constamment à température pièce, ça ne la gênerait pas de s'y installer. Et pour dîner tout à l'heure, je crois qu'il y a des restants d'hier dans la cuisine. Pas que cuisiner ne lui tentait pas, mais déjà que ce n'était pas dans ses activités favorites, elle avait d'autre priorité ce soir.

Le contact étroit entre eux créait de sacrées sensations au jeune homme qui avait finalement posé son mention sur l'épaule droite de la libraire. Cette dernière lui répondit doucement qu'elle n'avait pas d'idée particulière en tête et qu'il faudrait juste se servir à manger dans ce qui était déjà prêt. En soir ça ne le dérangeait pas, ce n'était pas comme s'ils vivaient a repris garçons dans un appartement dont deux qui n'avait jamais eut à vraiment cuisiner quoi que ce soit. Pas qu'il s'agisse dun manque de capacité, vu son niveau en potion, il devrait pouvoir suivre une recette de cuisine. Mais quand on avait des elfes qui se disputaient parfois pour savoir qui allait s'occuper du repas... On laissait tomber.

Diarmuid montra son approbation à ce que venait de dire sa petite-amie en déposant un nouveau baiser sur sa joue droite à proximité de son oreille.

- "Tu m'as l'air particulièrement fatiguée ce soir? Ou je me fais une idée?" Interrogea le médicomage à voix basse. Après tout, elle n'aurait aucune difficultés à l'entendre, il n'avait nullement besoin de faire porter sa voix. "Viens t'asseoir sur le canapé, tu as été debout toute la journée j'en suis sûr." Il savait ce que c'était que de ne pas s'asseoir des heures durant; les jambes lourdes et tendues dès qu'on rentrait à la maison et s'asseyait, parfois au point de ne pas réussir à se relever à cause des chevilles qui gonflaient en réponse à ce repos soudain mais bienvenu. "Je peux même te masser si tu veux." Ajouta le châtain en se décollant doucement de la rousse pour lui attraper la main et l'attirer jusque sur le canapé gris.

Bien installé contre le jeune homme, la rouquine hésitait entre rester ainsi et savourer cette proximité ou se déplacer et s'installer sur le sofa. Ses pieds l'élançaient, mais pas à dire qu'elle ne pouvait plus se tenir. Enfin, ce serait à vérifier une fois qu'elle se serait assise.

Ce second baiser sur sa joue la fit légèrement frissonner alors que la température de la pièce n'était pas corrompu par le froid de l'extérieur. Apposant sa tête contre la sienne, la jeune femme profita un instant de ce moment avant que le silence soit rompu par Dia. Il avait bien raison, habituellement, si ça lui arrivait de sentir la fatigue de la journée le soir venu, elle devait bien admettre que depuis le début du mois, elle accumulait les quart de travail avec plus de difficulté.

-Je crois que c'est surtout un peu d'accumulation, répondit-elle à voix basse à son tour. Et elle ne rechigna pas à la proposition, heureuse de ne pas avoir à choisir entre le canapé et le jeune homme. Défaisant d'un mouvement habile le chignon fait à la va vite ce matin, elle avait l'impression de retirer un poids de sa tête. Les boucles à nouveau libre de leur mouvement, elle suivit le châtain jusqu'au divan avant de prendre Ophélie dans le creux de sa paume, sachant très bien que d'ici quelques secondes, elle se mettrait à réclamer des caresses, capricieuse comme elle l'était. Et lorsque l'idée du massage sortit de la bouche du jeune homme, elle ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde. Accrochant son regard vert au brun, elle le regarda avec douceur avant de lui répondre.

-Oh, tu ferais ça ? Ça serait super. Se plaçant de manière à ce que tout deux soit confortable, la jeune femme passait machinalement son pouce sur le pelage violet de la boursouflette. Ainsi, la rouquin espérait qu'elle leur épargne ses simagrées.

De l'accumulation. Ne lui avait-elle pas dit que Fleury et Bott attirait toujours plus de monde? La rousse lui avait parlé d'engager quelqu'un, il était peut être temps. Ne serait-ce que pour lui permettre de prendre une ou deux journées de repos ou de diminuer son amplitude horaire. Sinon elle allait craquer. Il en avait vu en France - ou il avait pu travailler dans de nombreux services - des sorciers et des sorcières venir pour des cas de fatigue physique et mentale extrême. S'il pouvait éviter ça à Anna il le ferait.

Installés sur le canapé, la petite boursouflet dans les main de sa maîtresse à collecter son content de gratouilles, le jeune homme déposa un baiser sur la temps de sa petite-amie avant de - comme à son habitude - retirer ses boutons de manchette pour replier les manches de sa chemise jusqu'à avoir les avant-bras complètement libérés, révélant le tatouage qu'il s'était offert pour ses vingt-trois ans. Il n'avait jamais aimé travailler - tant à l'écrit, qu'en présentation orale, pour lancer des sorts ou en tant que soignant - avec les manches qui descendaient jusqu'à ses poignets. Ça lui donnait l'impression de ne pas être libre de ses mouvements. Alors il repliait toujours méthodiquement le tissu. Et pendant qu'il faisait ce rituel, inconsciemment maintenant, il demanda:

- "Tu n'avais pas parlé de trouver un employé pour t'aider? Tu tiens la boutique seule depuis que tu l'as reprises. Et tu as toujours du passage." Une pointe d'inquiétude dans la voix qu'il ne chercha pas à dissimuler, ses prunelles qui cherchaient les éclats verts de la jeune femme. "Il faut que tu te reposes un peu. Le petit-ami et le médicomage parlent autant l'un que l'autre." Sourit-il avant de poursuivre en tendant une main vers les chevilles de sa belle: "Donne moi tes jambes, tu verras ça te feras du bien." Il aurait pu proposer un sort qui fonctionnait très bien, il le savait pour l'avoir utilisé de nombreuses fois pendant des gardes qui n'en finissaient plus, mais ça n'aurait pas la même saveur.

Écoutant la question du jeune homme, la rousse observait avec amusement les mouvements méthodique que composait le rituel maintenant familier du relevage de manche. Ça ne lui avait pas pris longtemps pour remarquer ce détail chez le médicomage. Chaque fois qu'il s'apprêtait à faire quelque chose de ses mains, c'était les mêmes gestes qui revenaient. Un léger sourire sur le visage, elle remonta son regard pour rencontrer celui du châtain afin de lui répondre.

-Oui, et c'est toujours le cas. D'ailleurs, j'ai reçu quelques candidatures depuis la fin du mois de janvier, je n'ai simplement pas pris le temps de m'y pencher. Elle sentait l'inquiétude de Dia dans sa voix et souhaitait le rassurer sur ce point. D'ici deux à trois semaines au maximum, ce problème serait derrière elle. Elle ne s'inquiétait pas et elle ne voulait pas que ce soit son cas. À l'entente de la suite, la jeune femme ne réprima pas l'envie de joindre leur lèvres ensemble et après un court instant, cala son dos sur le coin du canapé afin de pouvoir confortablement étendre ses jambes vers son petit-ami.

Une fois bien placé, la rouquine ne bougea plus, s'attelant à l'immense tâche qu'était de se faire masser. Observant les mouvements de bras et de mains sur ses mollets, la jeune femme sentit son corps se détendre peu à peu. Installée ainsi, au chaud et avec la personne qu'elle aimait, elle ne pouvait pas demander mieux. Et comme le silence se faisait apaisant, son regard dériva sur le futur infirmier jusqu'à atterrir sur le tatouage présent sur son avant-bras droit. Elle l'avait déjà remarqué, évidement, mais ne s'était jamais risqué jusqu'à poser les questions qui tournaient dans sa tête. Elle sentait que, d'une manière où d'une autre, c'était un sujet sensible qu'il ne fallait pas précipiter. Et pourtant, elle avait envie d'en savoir plus, de connaitre davantage le jeune homme à ses côtés.

-Dis, tu ne m'as jamais raconté ce que ça signifie, dit-elle doucement en avançant sa main vers le bras du soignant afin d'y effleurer l'endroit en question. C'était loin d'être un reproche, au contraire, ni une vrai question. Plutôt une ouverture s'il souhaitait la prendre, dans le cas contraire, elle abandonnerait le sujet pour la soirée.