Version 2.0

09/11/2042
Solenn est en 2ème année

Solenn pénétra dans la Volière, une lettre à la main. L'odeur pestilentielle lui fit froncer le nez. Quand est-ce que la Volière était nettoyée ? Cette odeur était difficilement supportable, mais Solenn l'oublia assez vite. La jeune fille s'avança jusqu'à la fenêtre, en chantonnant tout doucement. Sans réellement savoir pourquoi, elle était de très bonne humeur aujourd'hui. Elle se sentait de mieux en mieux à Poudlard. Elle commençait à ses faire des amis, et cela était tellement agréable. Une année était passée, et Poudlard ne lui semblait plus si désagréable que cela.
Elle se dirigea vers un hibou de l'école, qui grogna juste un peu lors de sa caresse, et y attacha la lettre. Elle était destinée à sa grand-mère maternelle. Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu, et elle lui manquait beaucoup. Sa grand-mère avait toujours été là pour elle, malgré la distance qui les séparait. Après "l'accident" du père de Solenn, elle avait soutenu la famille brisée et avait aidé Solenn à s'en sortir.
L'animal se posa sur le rebord de la fenêtre, étendit ses ailes et s'envola dans la légère brume du matin.

Pratiquement au même moment, une chouette blanche passa l'ouverture. Solenn eut tout juste le temps de se baisser et la chouette atterrit en urgence sur le sol. La rousse s'approcha d'elle et remarqua qu'elle était épuisée. Elle semblait faire un long voyage ! Une lettre était attachée à sa patte, et de loin la Serpentard aperçut une écriture petite et renfermée. En approchant la lettre, Solenn reconnut l'écriture de sa mère. Il était écrit :



Un sourire franc se dessina sur le visage de la deuxième année. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas reçu de lettre ! Pourtant, sa mère lui avait annoncé dans la dernière qu'elle lui en enverrait une rapidement pour lui parler de quelque chose d'important. La Serpentard n'appréciait pas vraiment les surprises, et avait attendu, chaque matin, un hibou ou une chouette la lettre tant attendue.
Mais cette dernière s'était faite attendre sans que Solenn puisse savoir pourquoi. Alors, Solenn l'ouvrit avec empressement, et commença à la parcourir.

Ma chère Solenn,

Cela fait si longtemps que j'aurais du t'envoyer cette lettre. Excuse-moi, j'ai été très occupée. J'ai tellement de choses à t'annoncer que j'en tremble d'avance ! Je suis désolée de t'avoir fait attendre, je sais que tu n'aimes pas ça.
Ici, le temps commence à se rafraîchir. Je n'ose pas encore sortir mes affaires d'hiver, je suis bien trop habituée aux hivers des Alpes. Je ne sais pas si tu te rappelles, mais je t'avais parlé d'un petit chien que nous allions adopter, comme tu en rêvais. C'est un husky, il a les yeux vairons, tu le verras aux prochaines vacances ! Je pense l'appeler Ufli, en souvenir de ta chouette qui est partie bien vite. Je te joins un polaroid de lui, il est vraiment adorable.

Bon, j'arrête de tourner autour du pot, je me lance. J'ai rencontré quelqu'un. J'avais peur de t'en parler, car le souvenir de ton père était encore très présent dans nos cœurs. Tu sais comment je souffre chaque jour, car tu le vis aussi. Mais tu sais, ton père n'aurait jamais voulu que l'on se terre dans notre tristesse. La maison était tellement vide sans vous deux, cela me faisait si mal chaque fois que je rentrais du travail ! Alors, quand j'ai rencontré cette personne, et que j'ai commencé à avoir des sentiments pour elle, je me suis dit qu'il fallait que j'essaie. Je voulais essayer de refaire ma vie. Cette personne m'aide à me sentir plus forte chaque seconde et me soutient. Elle s'appelle Helen.

Elle a une fille plus âgée que toi, Julia et deux jumeaux en bas âge, Amy et Adam. Elle est divorcée depuis quelques années. J'ai hâte que tu rencontres tout le monde, mais je comprendrais que tu veuilles prendre ton temps.
Amy et Adam sont de véritables anges, je pense qu'ils t'adoreraient.

J'ai rencontré Helen sur le Chemin de Traverse. J'ai beaucoup de chances d'avoir rencontré une sorcière, je n'ai plus à me cacher.

J'ai tellement hâte que tu les rencontres.

Je t'aime de tout mon cœur,
Maman

Elle avait mis du temps à déchiffrer l'écriture de sa mère, mais peut-être encore plus pour se forcer à ne pas fondre en larmes. Doucement, Solenn plia la lettre et elle se laissa glisser contre le mur rugueux, abîmant sa robe.
Et puis, tout doucement, une larme. Elle vint glisser sur sa joue jusqu'à se glisser dans la commissure de ses lèvres. Très vite, d'autres la rejoignirent, et Solenn secoua la tête, essayant d'essuyer toute cette eau salée tandis que son cœur se remplissait de tristesse.
Elle essayait tant bien que mal de se calmer, pour arrêter de pleurer et rentrer au Dortoir, mais n'y parvenait pas.

et voilà @Maddie Joy

Cela faisait maintenant deux mois que Maddie avait fait son entrée à Poudlard. Deux mois où elle était allée de découverte en découverte et de rencontre en rencontre, pour son plus grand plaisir. Elle avait déjà un bon groupe d'amis et commençait à être moins impressionnée à la vision de la moindre manifestation magique. Elle s'acclimatait donc très bien à ce radical changement de vie et profitait de la moindre occasion pour en faire part à ses parents qui, même si tout allait bien, lui manquaient quand même beaucoup. Il fallait dire qu'ils avaient toujours eu une belle complicité et que c'était la première fois de sa vie qu'elle passait autant de temps sans les voir. D'ailleurs, elle ne comprenait pas trop pourquoi des visites n'étaient pas autorisées les week-end. Il y en avait dans l'internat moldu d'une de ses copines d'école. Elle dut se résoudre à l'accepter et à se dire qu'un jour, elle comprendrait sûrement les raisons, sûrement quand elle en saurait plus sur ce nouveau monde et sur son école.

Elle avait donc en main une nouvelle lettre composée de deux parchemins qu'elle avait remplis recto et verso afin de raconter toute sa semaine dans les moindre détails. Avec sa démarche naturellement rapide, elle s'était rendue sans tarder à la volière. A peine le seuil franchi, elle jeta son dévolu sur le premier hibou qu'elle aperçut et, la démarche assurée, avança dans sa direction. Cependant, au bout de deux pas, quelque chose craqua sous le poids de son pas. Elle regarda le sol et grimaça en voyant qu'il s'agissait d'ossements. Ceux d'une souris, très certainement. Elle écarta le restant avec son pied, la mine dégoûtée. C'est alors, qu'en redressant le regard, elle constata qu'elle n'était pas seule. Trop à son agitation, elle n'avait même pas remarqué la jeune fille rousse.

"Oh, pardon. Je te dérange peut-être ?" dit-elle en se tournant dans sa direction. Puisqu'elle était adossée au mur et tenait une lettre, Maddie en était venue à la conclusion rapide qu'elle l'avait peut-être dérangé en pleine lecture.

Pour une fois, ses pleurs ne s'étaient pas fait trop bruyant, et elle remarqua l'entrée de la fille avant que celle-ci ne le fasse. D'un geste hâtif, Solenn essuya ses yeux et ses joues grâce à sa manche. La voix de la fille la surprit, et elle se demanda si elle devait se lever pour être polie ou si elle pouvait rester à terre. Le sol n'était peut-être pas l'endroit le plus confortable, elle ne se sentait pas de se lever. Elle avait peur que ses jambes ne parviennent pas à la soutenir.

-Non non ne t'inquiète pas.

Sa voix était bien trop pâteuse pour cacher les larmes qu'elle venait de verser, et pourtant elle espéra que l'autre ne le remarque pas. Ce n'était pas tant qu'elle ne voulait pas d'attention - elle était une enfant comme beaucoup d'autres - mais c'était surtout qu'elle ne voulait pas la déranger.

Alors, son regard encore mouillé se posa sur un objet à quelques pas d'elle. Dans son agitation pour récupérer et ouvrir la lettre de sa mère, elle en avait laissé tomber le polaroid qu'Abigail lui avait glissé. Par malheur, la blonde se trouvait assez près de la photo.

-Oh, mince, souffla-t-elle pour elle-même.

Elle se leva alors difficilement, s'essuya le nez dans sa manche encore une fois et fit trois pas pour arriver à la hauteur de l'image. Solenn se baissa pour la ramasser, et vint enlever la poussière qui s'était posé dessus. La vue d'un bébé husky aux yeux vairons, qui ne tenait pas en place sur l'image et ne faisait qu'apparaître et disparaître lui rappela alors d'un coup le contenu de la lettre. Doucement, son visage vint se tordre de tristesse tandis que de nouvelles larmes se formaient à ses yeux. Elle cacha une partie de son visage avec sa main gauche tout en s'excusant.

-Désolée...

Désolée pour le retard

Maddie eut un doute en entendant la réponse de la jeune fille sûrement un peu plus âgée qu'elle. Sa voix lui avait fait un effet bizarre et lui provoqua un léger penchement de la tête vers la droite et une moue dubitative. Venait-elle de pleurer ? C'était son interrogation. Elle la garda pour elle, bien sûr. Elle n'eut le temps de rien dire de toute façon. La fille se m'était déjà en mouvement. Est-ce qu'elle partait ? *Oh, non ne...* Elle n'alla finalement pas au bout de sa phrase, comprenant que la sortie n'était pas son objectif.

Inévitablement, son regard se posa vers la chose qu'elle était en fait venue ramasser. Une photographie magique. Maddie ne pouvait s'empêcher de sourire lorsqu'elle en voyait une. Elle trouvait ça tellement... magique. Néanmoins, en dehors du mouvement, elle n'eut pas le temps de réellement distinguer quoi que ce soit. Ce qu'elle remarqua, cependant, c'était que la fille ne semblait définitivement pas dans son assiette. Là, ça ne faisait plus aucun doute.

"Ca ne va pas ? Tu as reçu une mauvaise nouvelle ?" demanda-t-elle de façon bien plus douce et lente qu'à sa normale. Elle se permit également d'avancer d'un pas dans sa direction. Elle partait du principe que si elle n'allait pas bien, elle aimerait bien avoir quelqu'un pour l'écouter, alors, elle n'avait pas de mal à oser poser ce genre de question, quitte à ce qu'on l'envoie sur les roses.

Comment était-ce possible de se sentir si trahie ? Pourquoi son cœur la faisait tant souffrir tout à coup ? Et surtout, pourquoi cela la touchait-elle autant ?
Elle aurait aimé répondre tout de suite à ces questions, cela l'aurait sûrement aidé et elle se serait sans doute senti bien mieux après cela. Malheureusement, son cerveau était comme gelé, et tout ce qu'elle pouvait faire était de ressentir cette douleur sans nom qui lui comprimait la poitrine.

Elle entendit les pas de la fille se rapprocher. Et voilà qu'elle embêtait quelqu'un avec ses problèmes. La voix de l'autre était si douce que Solenn se dit qu'elle voulait sûrement vraiment l'aider. Alors, elle s'essuya encore une fois dans sa manche en reniflant exagérément sans s'en rendre compte, et d'une petite voix, répondit :

-C'est ma maman... Elle...

Elle lâcha un sanglot, puis continua doucement :

-Elle se remarie...

Sa mère n'avait pas parlé de mariage ou quoi que ce soit dans le genre, mais Solenn connaissait l'histoire. Une fois qu'on rencontre quelqu'un, après avoir passé du temps avec cette personne, on tombe amoureux l'un de l'autre puis on se marie. C'est toujours comme cela que ça se passe, pas vrai ?
Et même si sa mère ne l'avait pas mentionné dans la lettre, elle avait lu entre les lignes. Sa maman était amoureuse de quelqu'un d'autre que son père. Le monde ne tournait plus rond.

235 mots
Je m'excuse mille fois pour ce retard !!

Le front de Maddie se plissa un peu plus sous l'effet de sa compassion grandissante. Empathique de nature et âgée de seulement onze ans, il était bien difficile pour elle de voir une personne dans un tel état de tristesse. C'était limite si les larmes ne montaient pas à ses propres yeux. Outre ses propres émotions, elle s'attendait au pire en ce qui concernait la réponse qu'elle attendait. La Serpentard avait-elle perdu un proche ? C'était probable, non ? Elle n'en avait encore jamais fait la terrible expérience, mais elle s'imaginait que ça devait être à peu près comme cela qu'on était quand on était confronté à cette épreuve. Ca ressemblait bien à ce qu'elle avait vu dans des films en tout cas.

Finalement, la fille parvint à s'exprimer, même si les mots avaient été difficiles à sortir. L'origine de son chagrin était sa mère. Elle se remariait. Entendre parler de mariage n'évoquait pas à Maddie de la tristesse au premier abord, sans doute trop naïve. Cependant, elle voyait bien que cela n'avait pas l'air d'être une bonne nouvelle pour sa camarade. Il n'y avait nul besoin de connaître son histoire familiale pour s'en rendre compte. De plus, cette dernière avait dit que sa mère allait se remarier et non se marier. Ca faisait une grande différence. Cela laissait donc entendre que ses parents étaient sûrement séparés et qu'un autre homme ou bien une autre femme était entré-e dans l'équation. Cette réflexion, qui dura à peine quelques secondes, lui permit de se mettre à la place de la rouquine. Comment se sentirait-elle si elle apprenait la séparation de ses parents ? Encore pire, que sa mère avait rencontré un autre homme ? Merlin, elle aurait l'impression d'être en plein cauchemar. Elle n'osait pas imaginer la douleur que devait ressentir la fille face à elle, alors que pour elle, c'était une réalité.

"Je... je suis désolée." dit-elle avec sincérité, en approchant d'un nouveau pas. "Et, tu ne t'entends pas avec cette personne ?" demanda-t-elle pour creuser un peu plus loin, ne se rendant pas vraiment compte de son indélicatesse. Elle fouilla dans son sac rapidement et lui tendit un paquet de mouchoirs.

La question de la blonde ne fit qu'augmenter son chagrin. Oh, si seulement elle l'avait rencontré ! Elle n'avait aucune idée de quel genre de personne elle pouvait bien être.
Elle allait répondre lorsqu'un sanglot lui coupa la parole. Elle dut s'y reprendre à deux fois avant d'être capable de formuler ses pensées - si tant soit peu que ce fut possible.

-Je la connais même pas ! Ma mère m'annonce ça comme ça et moi...

Ses derniers mots se perdirent dans une vague de larmes et on ne pouvait comprendre que des marmonnements sans queue ni tête.

Elle réalisa alors dans quelle situation elle s'était mise aujourd'hui et ses yeux s'écarquillèrent de honte. Elle n'arrivait pas à s'imaginer qu'elle était assise sur le sol dégoutant, adossée au mur affreusement sale de la Volière en train de pleurer et de parler à une inconnue de ses problèmes ! *olala la honte suprême c'est pas possible*
D'une main, elle se releva tant bien que mal alors qu'elle essayait de s'expliquer en s'essuyant le nez :

-Désolée, je sais pas ce qui m'a pris, je voulais pas t'embêter, je m'en vais.

Sans attendre aucune réponse de la blonde, elle s'éloigna à grands pas en courant presque. Elle avait comme plan d'aller se jeter sur son lit et de pleurer tout son soûl jusqu'à aller mieux. De toute façon, qu'est-ce qu'elle aurait bien pu faire d'autre ?

Je suis tellement désolée de cette fin totalement abrupte. Merci d'avoir accepté de faire ce rp avec moi, au plaisir de se recroiser

Maddie regardait la rousse avec une profonde empathie. Cependant, cette expression changea pour de la stupéfaction lorsqu'elle obtint la réponse à sa question. Comment pouvait-on se marier sans avoir présenté son nouveau compagnon à son enfant ? Elle trouvait cela vraiment curieux. Est-ce que c'était une pratique habituelle chez les sorciers ? Depuis son arrivée à Poudlard, elle s'était fait la réflexion que tout semblait dater de siècles antérieurs dans ce nouveau monde qui s'offrait à elle. Comme si le monde sorcier et le monde moldu n'évoluaient pas dans le même espace temps. Alors, peut-être les sorciers avaient-ils des traditions médiévales en ce qui concernait le mariage !

Lorsqu'elle vit sa camarade se relever en trombe et annoncer précipitamment son départ, Maddie s'en voulut de ne pas avoir su réagir plus tôt par une quelconque parole. L'étonnement lui avait fait l'effet d'un arrêt sur image où seul son cerveau avait continué de fonctionner. Là encore, suite à cette réaction inattendue, elle resta bouchée bée. Elle se ressaisit tout de même assez rapidement et suivit les pas de la Serpentard. Alors que celle-ci dévalait les escaliers pour redescendre de la volière, Maddie s'écria du haut de ceux-ci :

"Non, mais attends ! Tu ne m'embêtes pas ! Reviens !" Cependant, cela n'aboutit à rien. Sa camarade continua son chemin comme si elle ne l'avait pas entendue. Maddie ne se lança pas à sa poursuite. A quoi cela aurait-il pu servir ? Elle ne pouvait pas forcer les choses. Elle retourna alors dans la volière et confia sa lettre au hibou. Elle repartit ensuite en direction de sa salle commune, l'air maussade. Elle s'en voulait de ne pas avoir su trouver les bons mots. Elle avait sans doute été trop indélicate. Au-delà de cela, tout le reste de ses pensées de la journée furent tourné sur la Serpentard. Elle espérait qu'elle se sentirait vite mieux. Elle prendrait sûrement de ses nouvelles dans les prochains jours, quand les choses se seraient peut-être tassées.

Merci d'avoir conclu le rp malgré l'arrêt de ce compte. Bonne continuation