La jeune fille poussa la porte de la bibliothèque, qui s'ouvrit en grinçant. Un large sourire se dessina sur son visage tandis qu'elle se dirigea vers une table de libre. Tous ses vendredis étaient libres, ce qui lui laissait souvent le temps de se divertir un peu. Elle commençait parfois ses devoirs, on bien allait faire du sport. Ce jour-là cependant, la blonde avait dessiné de se rendre dans la pièce qui était pour elle la plus calme du château afin de pouvoir dessiner un peu. Elle n'avait pas grand chose à faire ce week-end là, alors elle comptait bien en profiter. Ca faisait quelque temps qu'elle n'avait eu le temps de coucher ses crayons sur du papiers, alors elle allait bien en profiter !

Le visage rayonnant, la jeune fille s'assit et commença à s'installer. Elle n'avait pas besoin d'énormément de matériel pour dessiner, c'était ce qu'elle aimait le plus. Un crayon, du papier et puis le tour était jouée. N'était-ce pas merveilleux ? Rien que son imagination et du papier, rien d'autre. Seule elle pouvait guider l'avenir du dessin, décider de ce que ça allait devenir. Elle avait le contrôle sur tout, pouvait faire ce qu'elle voulait. Pour Canelle, qui aimait tout particulièrement avoir le contrôle sur les situations, pouvoir réfléchir avant d'agir, etc. le dessin était une activité fort recommandable. De toute façon, elle ne voyait pas sa vie sans dessiner, aimant cela depuis toute petite. Elle en avait besoin pour exprimer ses émotions, vu que rares étaient les fois où elle disait ce qu'elle pensait. C'était son havre de paix à elle, son moyen de faire le vide dans sa tête souvent trop remplie.

Sortant de son sac des crayons de couleurs et une feuille, l'aiglonne réfléchit. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien dessiner ? Elle avait représenté le château à de nombreuses reprises, et n'avait aucune envie de recommencer. C'était lassant de toujours dessiner la même chose, même pour une fille qui appréciait autant la routine qu'elle. Il fallait bien changer un peu parfois, ça faisait toujours du bien. Peut-être pourrait-elle faire un dessin de Zoey et le lui donner ? Non, elle avait envie de garder le dessin pour elle. N'ayant aucune envie de se poser trop de questions pour une activité qui était censée lui permettre de décompresser, Canelle choisit finalement de représenter sa maison à Bletchley. Elle n'y portait plus beaucoup d'affection, cependant une certaine époque là-bas lui manquait.

@Canelle Johnson

Mots en gras pour Au fil des mots

La jeune fille sentit un sourire se dessinait peu à peu sur son visage alors que son dessin commençait à prendre forme. Des arbres étaient à présent reconnaissable, les contours de la maison l'étaient également. Dessiner était vraiment une activité qui permettait à la fillette de se détendre, de se vider la tête. Pour quelqu'un comme elle, qui avait souvent tendance à s'inquiétait et à se prendre la tête pour des choses insignifiantes, c'était particulièrement pratique d'avoir des activités tel que le dessin, la danse ou encore la course à pieds pour se vider un peu la tête. Au moins, pendant quelques minutes, elle pouvait se décrocher de la réalité et de ses problèmes pour se concentrer sur quelque chose de plus joyeux.

L'image de sa maison en tête, la blonde sentit son coeur se serrait. L'époque où elle rentrait tous les soirs le sourire aux lèvres à l'idée de voir sa mère, sa soeur et ses frères lui manquaient. A présent, il ne restait presque plus rien de tout ça. Juste la hâte de revoir ses frères pendant les vacances. La peur de voir son père était elle aussi bien présente, mais Canelle ne préférait pas y penser. Depuis la mort de sa mère, son père avait enchaîné des actions qui avaient eu le don de la mettre en colère. Une nouvelle femme. Un retard de presque deux heures à la gare pour venir les chercher elle et sa soeur. La jeune deuxième année sentait son sang bouillir rien qu'en repensant à toutes les erreurs qu'avaient commis son père. A quoi bon avoir des enfants si c'est pour ne pas s'en occuper ? Sa mère lui manquait.

Alors que la jeune fille continuait à dessiner, elle ne fit pas attention au garçon qui s'installait en face d'elle. A vrai dire, quand elle dessinait, elle ne faisait pas attention à grand chose, si ce n'est à son dessin. Elle se fichait pas mal de savoir qui était dans la bibliothèque à ce moment-là, connaissant ce lieux pour son calme. Même si elle ne connaissait absolument pas les gens autour d'elle, Canelle était persuadée qu'ils étaient là pour la même raison qu'elle. Il voulait probablement être tranquille. La blonde n'avait donc pas besoin de se préoccuper des personnes qui l'entouraient, sachant que dans tous elle serait dans le calme. Et c'est ça que la deuxième année aimait le plus dans ce lieux.

Au bout de quelques minutes, la Serdaigle releva la tête, cherchant l'inspiration. C'est à ce moment-là qu'elle remarqua que son camarade dessinait également. C'était peut-être un bon sujet de discussion pour Canelle qui essayait de devenir un peu plus sociable. Son camarade était peut-être très douée en dessin.

-T...tu dessines ? demanda-t-elle timidement en souriant.

Puis la jeune fille sourit, espérant que son camarade n'allait pas s'énerver. S'il était là, c'était certainement pour être au calme, mais il fallait bien que Canelle parle à des gens si elle voulait devenir plus sociable. C'était une bonne expérience, et puis, elle verrait bien comment son camarade le prendrait.

Ai-je déjà été aussi concentré sur un dessin ? Oui, sûrement, pourtant dans ce dessin là, j'ai l'impression d'y mettre toute mon âme. C'est sûrement ce qui est en train de se passer; Aucun détail ne doit manquer. Heureusement, le visage, j'y arrive pas trop mal.
Je jette des coups d'oies rapide à la fille en face de moi pour avoir des idées de la silhouette, des yeux, des formes du visages, et pleins d'autres traits importants. Et mince, j'ai plus mon estompeur.

La fille me parle. Ou plutôt, elle me pose une question. Au début, je comprends pas trop, tant je suis plongé dans mon dessin. Ah je viens de comprendre. Je crois que je suis plutôt long à la détente, là, m'enfin bon c'est normal, je dessine.
Je souris, content d'engager la conversation avec mon modèle.

- Oh ! Oui, je dessine !

Je remarque soudainement qu'elle fait de même.

- Oh mais ! Toi aussi ! Qu'est ce que tu dessines ?

J'ai bientôt fini mon dessin, plus que quelques traits. Malheureusement, je ne trouve vraiment plus mon estompeur, qui m'est essentiel pour le finir. Je regarde par terre près de mon sac : rien. Je soulève mes cahiers, mais en vain. Où a-t-il bien pu passer ? Je pense pas lui demander, ce serait un peu bête, et puis rien ne me dit qu'elle en a un ; tant pis, je peux essayer avec la compresse que j'ai-que j'ai plus non plus. Ou plutôt, que j'ai laissé au dortoir.

Que faire, retourner à ma table de nuit pour prendre ma compresse pour estomper ? Si je fais ça, je reviens plus à la bibliothèque, c'est clair, et être dans les couloirs en dehors des heures de cours ? Il me semble que c'est mission impossible de tenter, je ne vais donc pas le faire. Et mon doigt ...? Avoir du crayon à papier sur les doigts, ça part difficilement, et c'est sale. Conclusion, il faut absolument que je retrouve mon estompeur ou mon dessin ne seras pas fini, et je ne pourrai pas le montrer terminé à la fille. Enfin, si elle le veux bien.

Je ne comprends rien à rien. Il était pourtant là il y a pas moins d'un quart d'heure ! Comment ai-je pu le perdre aussi vite ? Surtout que c'est Aloïs qui me l'a offert... c'est bon, je suis mal, j'ai compris. Je me souviens qu'il m'avait offert en plus de ça plein de crayons avec toutes les tailles de mines possibles et inimaginables, un vrai trésor que j'ai toujours gardé, et que j'ai emmené partout, notamment chez mes grands-parents, à la campagne, à quelques kilomètres de la mer. Franchement, j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux.

Bon, mon estompeur ne va pas se retrouver tout seul à moins que des pattes lui poussent comme...ah oui, ici tout est possible, c'est vrai. Donc soit il s'est échappé à l'aide de petites jambes, soit...soit il est caché quelque part, et dans ce cas je dois absolument le chercher.
Je commence donc à chercher un peu partout dans mes cahiers et dans mon sac, sûr de rien mais déterminé à le trouver.

@Canelle Johnson

La réaction du garçon en face d'elle la rassura un peu. Il n'avait pas l'air dérangé le moins du moins qu'elle vienne lui parler. Canelle n'aimait pas déranger les gens, que ce soit ceux qu'elle connaissait ou non. Etre de trop lui faisait se sentir mal, et voir l'agacement chez les autres également. La blonde était généralement plutôt douée pour détecter les émotions des autres, chose étonnante puisqu'elle n'arrivait pas à le faire avec elle-même. Toujours était-il que quand sa présence était pesante, la jeune deuxième année le sentait et s'en allait avant d'avoir eu le temps de trop énerver ses camarades. Mais bien souvent, la fillette n'allait pas vers le gens, et n'avait pas besoin de deviner ça. C'était plus simple de rester seule finalement.

La blonde sourit en comprenant qu'elle avait vu juste. Son camarade dessinait aussi, ce qui était une plutôt bonne nouvelle. Ca lui ferait au moins un sujet de conversation avec le garçon si jamais elle avait besoin de parler davantage avec lui. Généralement, quand les gens avaient les mêmes passions qu'elle, c'était bien plus simple de discuter naturellement. Ca allait plus vite, les discussions s'enchaînaient sans qu'elle n'ait vraiment besoin d'y réfléchir. C'était reposant. Et puis qui sait, peut-être que le garçon pourrait lui donner des conseils pour s'améliorer un peu. Elle avait envie de changer de style de dessin à ce moment-là.

-Oh, je f..fais chez moi, bégaya-t-elle timidement. Enfin, ma maison en dehors du château. Et toi ? Tu dessines quoi ?

A présent, la blonde considérait bien plus le château comme chez elle que sa maison. Mais ça, elle ne risquait pas de le dire à son camarade. Elle devait probablement être la seule élève de tout Poudlard à ne pas avoir hâte de rentrer chez elle à chaque vacances, à ne pas envoyer des lettres à ses parents toutes les semaines, etc. Fût un temps où elle avait fait partie de ces gens-là, écrivant des feuilles et des feuilles pour raconter ses journées à sa mère. Mais ce temps-là était bel et bien révolu depuis le début de sa deuxième année, ou même depuis le décès de sa mère. Son père ne lui avait envoyé qu'une simple lettre lui annonçant la nouvelle dans les trois derniers mois de cours.

La Serdaigle sortit de ses pensées en voyant son camarade remuait ses cahiers et ses feuilles, visiblement à la recherche de quelque chose. La blonde hésitait à lui proposer son aide. S'il avait perdu quelque chose d'important pour lui, il devait probablement être en colère ou en tout cas irritable, et refuserait son aide. Mais bon, c'était toujours mieux que de rester là à le regarder, sans aucune discrétion. Prenant son courage à deux mains, la jeune fille tenta de parler de la manière la plus distincte possible.

-T'as perdu quoi ? T..tu veux de l'aide ? demanda-t-elle.

Maintenant, la blonde n'avait plus qu'à attendre la réponse de son camarade en espérant que celui-ci ne s'énerve pas contre elle. Elle ne pouvait plus rien faire à présent, la suite était entre les mains du jeune dessinateur.

Je déteste perdre mes affaires. Je panique à chaque fois que cela m'arrive, et je ne sais même pas pourquoi. Mon sens de l'ordre, peut être.
Je pourrais, bien sûr, estomper avec mon doigt, ou un bout de tissu, voire de papier si vraiment c'est pas possible. Sauf qu'un doigt, c'est gras, moite, et après on doit le laver pour pas avoir la main toute grise de crayon.
Après avoir fouillé de partout, autant dans mon sac que sur la table et sous mes cahiers, je me rends compte que la fille d'en face m'a posé une question, et répondu à celle que je lui avais posée.
Chez elle ? Alors ce doit être beau, très beau, son dessin doit bien représenter l'endroit où elle a vécu, puisque étrangement, j'arrive à la visualiser dans ma tête. Une très belle petite maison.

Je regarde ce que j'ai fait. Maintenant, le dessin ne me paraît plus si beau que ça... Non. Je secoue la tête, agacé. C'est que c'est pas estompé.
Je commence à être frustré, et j'ai envie de crier que j'ai perdu l'outil le plus important de mon dessin. Mais je me calme rapidement, faut relativiser.

- Haha...euh..oui, mon estampeur, tu sais pour...estomper. Enfin je veux dire, tu dois t'en douter, mais-

J'ai le temps de réagir rapidement, et me tais immédiatement, mais qu'est ce que je raconte ?? C'est pas dans mon habitude de m'embrouiller autant ! Viens-en au fait, Ans'. Juste, viens en au fait.

- Est ce que t'en aurait pas..un ? Sous la main, rapidement...ou même un mouchoir, ça passe !

Je vois que je laisse trop mon carnet penché, elle va voir la surprise que je lui réserve ! En moins de deux, je rabat mon dessin vers moi, essayant de pas paraître trop suspect non plus, mais pour ça je crois que c'est trop tard, je suis déjà louche.
Une goutte de sueur me descends dans le dos, je suis en train de paniquer pour...pour rien, en fait ! Jamais demander un estomper à quelqu'un ne m'a demandé autant d'effort !
Je lui souris nerveusement, j'espère qu'elle en a un. Sinon, mon index va devoir se préparer à être noirci.

Un sourire timide sur le visage, la jeune fille écouta son camarade. Celui-ci semblait s’embrouiller, un peu paniqué. La blonde compatissait, comprenant ce que c’était. Apparemment, perdre son estampeur semblait vraiment causer du soucis à son camarade, aussi la jeune fille se mit elle à regarder un peu partout pour voir s’il n’y en avait pas un. Après avoir lancé quelques regards aux endroits où l’estompeur de son camarade aurait pu rouler, la blonde de reconcentra sur son camarade, se demandant pourquoi c’était si grave. Il devait bien en avoir un autre, ou au pire, il en rachèterait un, non ?

-Ah euh, j’en vois pas, désolé, fit-elle, bien consciente de n’être d’aucune aide.

Malheureusement, la jeune fille n’utilisait pas d’estompeur pour dessiner, préférant rester sur des éléments simples. Dans le pire des cas, si c’était vraiment nécessaire, la Serdaigle pouvait toujours prendre un mouchoir et frotter même si elle se doutait que ça ne devait pas donner le même résultat. De toute façon, elle n’en avait jamais besoin, à part pour les quelques couchers de soleil qu’elle avait réalisés auparavant.

-J’en ai pas, mais je dois avoir un mouchoir, annonça-t-elle.

Se penchant vers son sac pour farfouiller à la recherche d’un mouchoir, la jeune fille réalisa alors que son camarade ne lui avait pas répondu. Que dessinait-il donc ? Canelle ne voulait pas insister, mais le garçon avait piqué sa curiosité. Pourquoi ne voulait-il pas lui dire ce qu’il dessinait ? Peut-être était-ce personnel ou peut-être avait-il peur de se faire juger. La blonde comptait bien lui montrer que ce n’était pas elle qui allait juger qui que ce soit et qu’il pouvait lui montrer sa réalisation sans aucune crainte. Tout ça de façon subtile évidemment.

Mettant enfin la main sur son paquet de mouchoirs, la jeune fille le sortit de son sac et le tendit à son camarade.

-Tiens, dit-elle. C’est pas un estompeur, mais j’imagine que ça peut faire l’affaire.

Un large sourire aux lèvres, la jeune fille fit de retourner à son dessin, ajoutant quelques touches de crayon par ci par là. Peut-être que si elle se montrait moins intrusive, il se sentirait plus à l’aise ?

Toutes mes excuses pour ce retard