Koko s'est une nouvelle fois installée sur les rives du lac, comme elle aime bien le faire. Sa journée a duré une éternité, elle n'arrivait pas à écouter, à se concentrer. Dès qu'elle commençait quelque chose, l'envie l'a quittée et elle laissait tout en plan. Pourtant, elle a raté une bonne partie de la matinée, s'étant rendormie après son réveil.
Elle n'a pas mangé de la journée, pourtant, Koko n'a pas faim. Elle reste là, assise, à ne rien faire. Elle regarde l'eau du lac onduler aux petites bourrasques du vent. Le temps est assez calme, malgré une fraîcheur due à la période de l'année.
Koko ramasse un caillou par terre et le jette dans l'eau calme du lac. Elle regrette un peu son geste, mais ne tarde pas à recommencer son nouveau petit jeu en sifflotant une berceuse. Elle ne prend aucun plaisir à lancer ces cailloux, mais, si elle ne fait rien, elle sent qu'elle va s'endormir près de l'eau, ce qui serait une très mauvaise idée avec le froid.
En lançant un énième caillou, Koko n'entend pas le "plouf" caractéristique de sa plonger dans l'eau. Par contre, elle entend très bien le petit cri de douleur d'une élève pas très loin d'elle. Elle est blonde et plus grande qu'elle en taille. La voyant de dos, elle n'aperçoit pas son visage mais elle l'imagine crispé de frustration. Enfin, toute personne recevant un caillou sur la tête réagit comme ça, non ?
Koko est prise par un sentiment de culpabilité. Elle ne voulait pas lui faire mal, mais elle sait très bien qu'elle est la seule fautive. En espérant que la fille ne réagisse pas trop mal. Et pourquoi pas ? Koko le mérite bien...